La séparation

 

At a distance

 

Par Melissa Good

 

 

traduction libre...mais fidèle de la fiction de Melissa Good par Fryda

 

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Partie 5A

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Amphipolis

 

Le seul son audible était celui du rythme doux des sabots d'Argo, comme la jument allait l'amble doucement le long de la route, en descendant les montagnes. C'était le crépuscule et elles n'étaient pas loin du croisement qui menait à Amphipolis. " Hé ! " cria-t-elle par-dessus son épaule.

" Hmm ? " Gabrielle répondit en levant la tête. " Je ne dormais pas. " Indignée.

" Je n'ai pas dit que tu dormais. " répondit Xena avec un sourire masqué. " Nous sommes bientôt arrivées. " Elle lança un regard au barde. " Et d'ailleurs, ça va bien si tu t'endors. Au moins tu tiens mon dos agréablement au chaud. " Elle sentit Gabrielle prendre une profonde inspiration et la relâcher de même, puis réinstaller sa tête entre les omoplates. Et bien, c'était agréable et chaud.

En fait, ces deux jours de chevauchée de retour avaient été plutôt agréables, songea Xena. Le temps avait été coopératif, et une fois qu'elle avait eu amené Gabrielle à cette falaise... Gabrielle avait jeté un coup d'oeil en bas de ce mur, un coup d'oeil vers elle, et avait failli s'évanouir .J'avais oublié qu'elle a horreur des hauteurs Et avait immédiatement donné une leçon sur le fait de prendre des risques inutiles, que Xena avait finalement arrêtée avec un simple exposé dont elle était plutôt fière. " Si je ne l'avais pas fait, tu serais morte. C'est une motivation suffisante pour moi. " Et le barde s'était arrêté de parler et avait eu cette expression sans souffle qu'elle avait parfois. Et l'avait étreinte.

 

Maintenant, avec les champs d'Amphipolis qui commençaient à s'étendre autour d'elles, elle éprouvait une sensation rare de bien-être, qui lui permit de se détendre au pas berçant d'Argo, et amena un sourire sur son visage, sans raison particulière. Elle entendait des sons faibles maintenant, et joua intérieurement à les identifier. Etait-ce un lapin ? Ou l'un de ses anciens élèves... Ah...non, ça avait deux pieds, et bougeait en cachette le long du champ, en la gardant en vue. Avec un sourire, elle écouta les cris d'oiseau qu'elle leur avait enseignés, et ne fut pas déçue. Le cri qui signifiait un voyageur. Un autre qui disait que c'était un ami. Et finalement, le cri de défi exubérant du faucon en chasse qu'ils avaient insisté pour lui attribuer, qui la fit soupirer et rouler les yeux. Pinçant les lèvres, elle répondit à l'appel, et sourit lorsque l'un des villageois surgit devant elle, portant son bâton et lui faisant signe.

Gabrielle observa avec intérêt par-dessus son épaule. " Wow... tu leur a appris. " dit-elle avec de la surprise et de l'admiration dans la voix. Elle sourit au villageois qui trottait à côté d'elle, tenant son bâton avec une compétence quelque peu gauche.

" Xena ! " cria l'homme. " J'ai fait partir la nouvelle à l'auberge. " Il lui sourit. " Je vois que ta mission a été un succès. "

Xena leva les sourcils. " Ma quoi ? " Elle rit. " Où penses-tu que je sois allée ? "

" Oh. " dit l'homme en haussant un peu les épaules. " Cyrene a dit que tu étais allée aider une amie. " Il sourit à Gabrielle. " J'ai deviné que c'était l'amie en question. "

" Bonjour. " répliqua le barde, tendant une main. " Je suis Gabrielle. "

" La conteuse. " Il répondit avec délice. " C'est magnifique ! " Et il lui serra la main, bien que faire ça avec le train régulier d'Argo était franchement traître.

Gabrielle rit. " Yep. C'est moi. Et j'ai un paquet de bonnes histoires à raconter. " répliqua-t-elle, avec un regard espiègle en direction de Xena.

Je suis morte. Xena soupira avec résignation. Je n'en entendrai jamais la fin. Elle va raconter chaque maudite histoire qu'elle connaît à mon sujet et il faudra que j'aille dans les bois camper avec Ares avant qu'elle ait fini. " Je vais le regretter, n'est-ce pas ? " demanda-t-elle en retournant son regardau barde.

Un sourire diabolique de la part de sa compagne. " Je ne vois vraiment pas ce que tu veux dire, Xena. " L'innocence même et un clignement de ses yeux verts. " Je suis un barde, non ? Je raconte des histoires, je le fais tout le temps. " Elle sourit vers le villageois. " N'est-ce pas ? "

" Comme tu dis, conteuse. " Le villageois approuva avec enthousiasme.

Xena hocha la tête pour elle-même et se tournant à demi sur Argo, elle regarda le barde droit dans les yeux. " Veux-tu me faire une petite faveur ? "

" Hmm... peut-être. " répondit Gabrielle en riant un peu. " Laquelle ? "

" Essaie de ne pas raconter les plus sanglantes à mère, OK ? " Avec un regard suppliant, non feint.

Le front du barde s'agrandit. " Xena, avec toi elles sont toutes sanglantes. " Elle dit cela en levant les deux mains dans un geste d'excuse.

" Mais j'essaierai de minimiser le pire. " Elle la rassura, tapotant l'épaule de la guerrière. " Fais-moi confiance. "

" Bon sang. " dit Xena, se retournant de nouveau, regardant en face d'elle les lignes émergentes de l'auberge, et le mouvement autour. " On dirait que c'est une soirée affairée. " dit-elle, en faisant un signe de la tête vers l'avant.

" Ca l'a été. " commenta le villageois, se tenant à l'étrier droit d'Argo. " Des marchands sont passés aujourd'hui, alors tout le monde est de bonne humeur. "

" Contente de l'entendre. " dit Xena calmement..

" Je parie que ta mère sera heureuse de te voir revenir. " dit Gabrielle dans son oreille.

Xena regarda derrière elle. " Elle sera heureuse de te voir. " Son visage s'agrandit dans un sourire, invisible pour le barde. " Elle voulait voir le nouveau membre de sa famille. "

Elle sentit les bras du barde se contracter. " Quoi ? " Elle toussa, tendant la main et agrippant l'armure sur l 'épaule de Xena pour tirer. " Dis-moi ça encore une fois ? "

" Tu m'as entendue. " répliqua Xena calmement. Menace-moi avec des histoires, veux-tu ? " Ne t'en fais pas, tu as vraiment l'air mignon quand tu rougis. "

" Dieux. " Gabrielle fut secouée de rires. " Que lui as-tu dit ? " Et bien, c'est inattendu. Je n'ai jamais pensé qu'elle... Dieux. Bon, c'est sa mère. Que dirais-je à la mienne ? Ugh. Il vaudrait mieux ne pas y aller.

Xena haussa les épaules et lui fit un petit sourire. " En fait, je n'ai rien eu à lui dire. " La guerrière eût un petit rire. " Elle savait simplement... "

Le barde rumina cela. C'était plus logique. Mais elle était contente... Les familles étaient si...étranges. Elle savait que beaucoup de gens les regardaient voyager ensemble, et s'interrogeaient, mais personne n'aurait le cran de poser des questions. Même Ephiny n'avait pas...elle avait juste tourné autour du sujet. Pas la famille. Ils poseraient des questions. Et si tout allait bien avec la mère de Xena, cela rendait un tas de choses plus faciles. Elle sourit. " Puis-je l'appeler Maman ? "

" Pourquoi ne lui demandes-tu pas ? " dit Xena, en tirant sur les rênes pour arrêter Argo en face de l'auberge, elle glissa à bas du dos élevé de la jument, et se retourna dans un mouvement fluide pour attraper Gabrielle qui faisait de même, l'arrêtant dans sa descente et l'amenant légèrement sur le sol de terre battue. Elles se tournèrent toutes les deux vers l'auberge lorsque la porte s'ouvrit, et que Cyrene sortit précipitamment, un sourire sur le visage.

 

" Et bien ! " cria-t-elle. " Ca n'a pas pris longtemps. " Elle traversa la cour de l'auberge et embrassa d'abord Xena, puis Gabrielle avec enthousiasme. " Bon retour, Gabrielle. " Elle sourit au barde. " Je parie que tu as une histoire à raconter cette fois-ci. " Elle eût un sourire connaisseur. " Et toi... s'il te plaît ! " Elle se tourna vers Xena. " Va voir ton bébé-loup... il devient fou à force de te chercher. "

Xena secoua la tête vers les deux. " Je vais à l'écurie m'occuper d'Argo. essaie de ne pas avoir trop d 'ennuis, OK ? " Maintenant, je les ai mises en présence l'une de l'autre . Je suis morte. Son cerveau le lui assura. " Viens Argo. "

" Oh. " Gabrielle s'extirpa du bras de Cyrene qui l'encerclait. " Il faut que je voie ce bébé-loup. " Elle sourit. " Il le faut. Je reviens de suite. "

Cyrene sourit d'un air narquois et vit l'expression de résignation passer sur le visage de sa fille, lorsqu'elle vit le barde s'approcher et agripper la bride d'Argo. Je crois que je vais beaucoup m'amuser les jours qui viennent. " Très bien, mais vous deux, vous vous dépêchez. Je veux entendre cette histoire, et j'ai un dîner qui vous attend. "

 

Elle marchèrent jusqu'à la grange, et Xena poussa la porte pour l'ouvrir, avançant la première, et conduisant Argo dans le bâtiment. Elle avait à peine passé le seuil lorsqu'elle entendit un bruit frénétique de bousculade, et ses bottes furent attaquées par un Ares grognant.

" Roo ! " Il protesta en dansant dans la paille sur ses pattes avant.

" Oui, oui. " dit Xena. " Laisse-moi amener Argo ici. "

Gabrielle se glissa le long de la jument et s'arrêta brutalement, mordant sa lèvre dans un sourire ravi à la vue de la tête poilue qui clignait des yeux vers elle. " Ohh... Xena... il est si mignon. " Elle fut secouée de rires. " Fallait-il que tu l'appelles Ares ? " Elle s'accroupit et étudia le petit animal, qui répondit en s'asseyant sur son arrière-train, lui tirant la langue.

" Roo ! " Ares grogna puis renifla.

Xena mit Argo dans une stalle et commença à enlever sa selle.

" Xena. " dit Gabrielle en croisant les bras, elle leva les yeux vers la guerrière.

" Oui ? " dit-elle en jetant un coup d'oeil.

" Il attend que tu le salues. " répliqua le barde en mordant sa lèvre de nouveau pour s'empêcher de rire.

Xena soupira et regarda par-dessus le rail de la stalle. Bien entendu, le bébé-loup pencha sa petite tête vers elle, avec une expression triste. " Oh... d'accord. " Elle sortit à pas feutrés de la stalle et s'assit les jambes croisées sur la paille. Ares bondit sur elle, grimpa sur ses bottes, et rampa sur le cuir, les petites griffes trouvant prise sur la surface irrégulière.

" Roo ! " Il grogna de triomphe lorsqu'elle se pencha en arrière, et qu'il atteint son visage et commença à lécher avec enthousiasme. " Roo ! " Il tira la tête en arrière, puis retourna à sa dégustation.

 

Xena jeta un coup d'oeil vers Gabrielle, qui se tenait assise les bras autour des genoux, une main plaquée fermement sur la bouche pour empêcher la secousse sauvage de son corps due au rire de s'échapper. Elle sentit l'accès brûlant monter le long de son cou, et essaya de l'ignorer lorsqu'Ares se fatigua enfin de lécher et s'installa sur sa poitrine. Le bébé-loup lâcha un petit soupir de bébé, et la fixa avec de l'adoration dans les yeux. Xena laissa un sourire passer sur son visage, et elle caressa sa fourrure en le grattant derrière l'oreille ; elle entendit un bruissement de paille lorsque Gabrielle se rapprocha.

Le barde s'installa sur l'épaule gauche de Xena, et regarda vers le bébé-loup, puis leva les yeux vers le visage de la guerrière. " Il est adorable, Xena. " dit-elle calmement.

" Ouais. " répondit-elle, massant une petite oreille. " Il est plutôt mignon, n'est-ce pas ? Il a cette expression dans les yeux qui me rappelle un peu quelque chose. " Elle sourit et jeta un coup d'oeil vers Gabrielle, qui étudiait l'animal.

" Oh. " Un sourire soudain. " Tu veux dire quand il te regarde ? " demanda le barde.

" Oui, oui. " répondit Xena, tendant un doigt pour que le bébé-loup le mâche.

" Je l'ai déjà vu. " répliqua Gabrielle, tendant sa propre main à l'inspection du bébé-loup.

" Où ? " demanda Xena, d'un air absent.

" A chaque fois que je regarde dans un miroir. " Le barde répondit et tourna la tête pour regarder Xena directement dans les yeux. " Tu vois ? "

Xena étudia son visage, puis glissa son regard vers le bébé-loup, puis revint sur elle. Sa bouche se tordit et elle se rendit compte qu'elle rougissait sacrément. Oh... elle a raison... maintenant je sais pourquoi ça me semblait familier...

Je l'ai eue... Gabrielle rit pour elle-même. Il était temps, aussi... elle m'a eue trop souvent ces derniers jours. " Hé... tu as plutôt l'air mignon quand tu rougis, toi aussi. " Le barde fit la remarque avec un gentil sourire taquin. Elle baissa les yeux vers le bébé-loup qui commençait à lécher sa main, l'acceptant apparemment. " Je crois qu'il m'aime bien. " Elle sourit et releva les yeux.

Xena étudia son visage. " Il a bon goût. " remarqua-t-elle avec un sourire lent. " Allons. Nous ferions mieux d'y aller avant que Mère n'envoie un groupe de recherche. " Elle se leva et tendit le bébé-loup à Gabrielle. " Tiens. Faites les présentations pendant que je finis de m'occuper d'Argo. "

" Ooo... " Le barde roucoula, chatouillant l'animal ravi sur le ventre.

 

La guerrière finit de retirer la sellerie d'Argo et lui fit une rapide friction, vérifia la mangeoire et la remplit de foin, et vérifia qu'il y ait de l'eau dans le seau. " Voilà, ma fille. " murmura-t-elle en donnant une dernière tape au cheval. " Maintenant à mon sac à victuailles. " Elle rit et quitta la stalle, s'arrêtant lorsqu'elle repéra le barde, pelotonné dans la paille avec le bébé-loup, jouant avec lui.

Elle l'avait roulé sur le dos, et massait son estomac avec la main, et Ares grognait et agitait ses pattes avec enthousiasme. Puis il bondit et roula sur elle, se jetant sur une mèche de ses cheveux clairs pour la tirer. Elle le chatouilla sous le menton et il relâcha la mèche, et attrapa son doigt, secouant la tête dans une férocité feinte.

Gabrielle rit de plaisir et se pencha pour souffler dans l'oreille du bébé-loup, ce qui l'envoya rouler sur son arrière-train, en reniflant. Puis il bondit vers l'avant et commença à lécher son visage, provoquant les rires du barde.

Bon... songea Xena d'un air désabusé. Ca ressemble à de l'amour au premier regard. Maintenant je ne me sens pas si mal. " Gabrielle. " dit-elle avec un sourire. " Tu as faim ? "

Le barde leva les yeux avec un large sourire. " Tu paries. OK, Ares... je reviendra plus tard. " promit-elle au bébé-loup, frottant son nez contre le sien et l'installant de nouveau dans la paille. " Allons-y. " ajouta-t-elle en se levant et en se brossant, puis elle tira sur le bras de Xena lorsqu'elles sortirent.

" Oh oui. " dit Xena lorsqu'elles arrivèrent à la porte de l'auberge. " Sois prudente avec la bière. " Elle tendit la main vers la poignée et tira.

" Elle n'est pas bonne ? " demanda Gabrielle surprise. " J'aurais pensé... "

" Elle est très bonne. " répliqua Xena, en lui faisant un sourire. " Et douce, et légère, et je sais que tu l'aimes. Mais trois verres m'ont pratiquement achevée lorsque je suis venue la première fois. Alors, comme j'ai dit, sois prudente. "

" Ooohhh... " dit le barde d'une voix traînante, en entrant dans l'auberge au geste de Xena. " Et bien ça, j'aurais voulu le voir ! "

Xena la suivit à l'intérieur, répondant aux appels et aux saluts avec un geste de la main. " Quoi, moi saoule ? Non, tu ne le voudrais pas. "

Elle mit une main sur le dos du barde et la dirigea vers la table où se trouvaient Cyrene et Toris, et qui comportait deux places vides.

" Non, ah ? " Gabrielle sourit. " Tu sais, je ne peux pas imaginer à quoi tu ressemblerais saoule. "

" Bien. " murmura Xena, en prenant le siège contre le mur avec un signe de la tête vers Toris. " Bonsoir. "

Toris leva les yeux et sourit. " Bienvenue à la maison. " Et il tourna les yeux. " Bonjour de nouveau, Gabrielle. Heureux que tu ais pu t'en tirer. "

 

Cyrene tapota le bras du barde. " Maintenant, tu me racontes ce qui s'est exactement passé, parce que je sais que je ne connaîtrai pas toute l'histoire par ma fille. " Elle sourit à Xena, qui secoua la tête et rit. " Elle laisse de côté les passages qu'elle pense que je ne veux pas entendre. " Un autre coup d'oeil à la guerrière, qui étendit les mains pour le reconnaître.

Gabrielle pinça les lèvres, puis tourna la tête et regarda sa compagne droit dans les yeux, celle-ci haussa légèrement les sourcils. Cela veut dire, Oh vas-y, Gabrielle. Elle prit un petite gorgée de la bière fraîche posée devant elle. Wow... Je vois ce qu'elle voulait dire... Mmmm... et elle commença l'histoire. La plus grande partie était vue de son côté, ce qui laissa Xena en dehors, mais Cyrene se rendit compte qu'une partie de l'histoire s'était produite juste là à l'auberge.

" Attends, ma chérie... tu veux dire que les deux Amazones qui étaient ici ont tenté de s'entre-tuer ? " Elle échangea un regard horrifié avec Toris.

" Non. " Xena éleva la voix, de manière inattendue. " Erika a essayé de tirer sur Ephiny dans la forêt, de manière à faire croire que j'étais impliquée, et invalider le choix de Gabrielle pour sa championne.

" Tu oublies de mentionner qui se trouvait entre l'arbalète d'Erika et le coeur d'Ephiny. " Gabrielle parla d'une voix traînante et avec un sourire taquin.

" Est-ce que ça importe ? " Xena soupira.

" Xena ! " Le barde rit. " Je dois raconter toute l'histoire, alors arrête. Bien sûr que ça importe. " Elle reprit son histoire, parlant maintenant du point de vue d'Ephiny comme elle l'avait entendu raconter par l'Amazone. Même Toris eut un regard de respect étonné pour sa soeur. Xena sirota sa bière avec une expression énigmatique.

Le dîner arriva et Xena tendit la main pour toucher le bras de Gabrielle, puis elle regarda vers Cyrene. " Tu dois la laisser s'arrêter pour manger. " Avec un regard amusé vers le barde.

Gabrielle sourit à son tour. " J'ai pratiquement fini. " répliqua-t-elle, mais plongea dans son dîner quand même.

 

Cyrene les mit au courant de quelques nouvelles de la caravane des marchands qui était passée pendant l'absence de Xena, et nota que les rumeurs sur le village semblaient s'étendre assez loin. " C'était agréable, en fait - certains des marchands de la caravane se sont joints particulièrement pour venir ici. " Elle eut un chaud sourire vers Xena.

Ils finirent de dîner, Gabrielle se servant deux fois de tout, en essayant d'ignorer le sourire taquin de Xena. Une fois qu'ils eurent vidé les plats, elle continua son histoire, retenant même l'attention de Xena lorsqu'elle décrivit le prélude à la bataille au village Centaure, parce que la guerrière n'avait pas eu l'occasion de l'entendre.

" Cette Arella semble très déplaisante. " remarqua Cyrene. " Comme une enfant gâtée qui a besoin d'une bonne raclée. " Elle ne comprit pas les regards échangés entre sa fille et le barde, ni le rire commun.

" Ouais, je le pensais aussi. " Ce fut le commentaire de Gabrielle. " Ainsi, elles descendirent au village Centaure pour riposter à ce qu'elles pensaient être une attaque. Un groupe d'entre nous les suivit. "

" Toi. " Xena l'interrompit avec une étincelle dans les yeux. " Allons, Gabrielle, tu dois raconter toute l'histoire." Elle ignora le regard furieux du barde. " TU es allée là-bas pour les arrêter. "

Cyrene mordit sa lèvre pour éviter de rire. Elles étaient si mignonnes toutes les deux. Elle se demanda si elles en avaient la moindre idée. Probablement pas.

" Bien. " Gabrielle soupira d'un air dramatique. " Bien... OK, je l'ai fait. " Elle secoua ses cheveux clairs. " En tout cas, je suis allée là-bas, et j'ai simplement essayé d'empêcher les gens de s'entre-tuer. Puis j'ai vu les enfants.

" Des enfants centaures ? " demanda Toris , curieux.

" Oui. " répondit le barde. " Et Arella avançait vers eux avec une épée, alors... euh. " Elle ne put l'empêcher, une rougeur grimpait le long de son cou. " Et bien, j'avais mon bâton, aussi je l'ai en quelque sorte arrêtée. " Elle haussa les épaules.

" C'était très brave. " dit Cyrene, calmement. Elle jeta un coup d'oeil sur le visage de Xena qui était très calme.

" C'était très idiot. " Gabrielle rit. " Parce qu'elle a pris un bâton et s'est mise à marteler le mien " Elle s'arrêta et baissa les yeux, et elle sentit, sous la table, le doux toucher sur sa jambe. Elle inspira. " Et une fois qu'elle m'a eu mise à terre; elle a décidé qu'elle n'était plus d'humeur à jouer, aussi elle a pris une arbalète centaure, et me voilà, agenouillée dans la boue, en face d'un petit garçon centaure."

Silence autour de la table. Cyrene et Toris la regardaient, attendant qu'elle continue. Xena les regardait en train de la regarder. Et elle sentit son coeur accélérer, au souvenir de son ascension sur cette dernière éminence herbeuse, et voyant la scène que Gabrielle décrivait. Elle revécut intérieurement cette secousse soudaine de panique parcourue d'énergie qui la mena en avant dans ce dernier bond désespéré.

 

Toris s'éclaircit un peu la voix. " Elle s'est ravisée ? " Avec espoir.

" Non. " Gabrielle répondit avec un soupir. " Elle a tiré. " Un haussement d'épaules et un début de sourire sur le visage. " A un instant, j'étais là, regardant son doigt tirer sur la détente de l'arbalète, avec quelques dernières pensées. " Un arrêt, et elle jeta un regard vers eux. " L'instant suivant la flèche fut écartée de ma gorge, et Xena était là, attrapant la seconde et avançant vers Arella. " Ses yeux glissèrent vers le visage de Xena, et notèrent avec une pointe d'inquiétude, la tension qu'elle y vit. Elle glissa une main pour toucher légèrement le genou de la guerrière, regardant les yeux bleus cligner et se tourner pour rencontrer les siens, et les lignes contractées se détendirent lentement. C'était effrayant pour moi. Qu'est-ce que ça a dû être pour elle, de le voir se produire ? Sachant qu'elle était la seule chose au monde qui pourrait l'arrêter ? Qu'est-ce qui serait arrivé si elle ne l'avait pas fait ? Un frisson passa le long de la colonne vertébrale du barde.

" Whoa ! " laissa échapper Toris dans un souffle, il regarda sa soeur. " Bon timing ! " Il prit son épaule. " Comment se fait-il que tu ne nous ais pas appris ce truc ? "

" Je n'avais pas plusieurs années devant moi. " répondit la guerrière sèchement, inspirant profondément et se forçant à se détendre. " Par ailleurs, ce n'est pas facile à enseigner. pour beaucoup c'est de... l'instinct. "

Cyrene retint sa respiration et se pencha en avant, touchant la main de Xena. " Et lui as-tu mis une raclée, ma chérie ? "

Xena eût un petit rire et fit un petit signe de tête. " Ouais. "

" Oh oui. " Gabrielle le confirma avec un rire étouffé. Elle saisit sa bière et prit une gorgée. " Elle l'a bien fait. "

" Alors ensuite, quoi ? " demanda Toris, vidant son verre. " Est-ce qu'il pleuvait toujours ? Ca a l'air d'un sacré bazar. "

" Et bien, ensuite le reste des Amazones s'est montré. " répliqua Gabrielle. " Et Xena termina avec Arella, comme ça nous avons eu une chance de nous dire bonjour et puis nous sommes rentrées au village Amazone. " Elle n'osait pas regarder le visage de Xena. Sachant qu'elle verrait dans ces yeux bleus l'étincelle espiègle qui provoquerait une intense rougeur sur son visage, et ferait voler en éclat son sang-froid. " Et, oui... il pleuvait toujours. " Un arrêt. " Je crois. "

 

Xena rit, surprenant Cyrene et Toris, qui ne considéraient pas cette histoire comme drôle. " Je me demandais comment tu finirais ça. " La guerrière parla d'une voix traînante, donnant un petit coup dans le bras de Gabrielle.

Gabrielle montra les dents à sa compagne qui gloussait. " Je vais devoir te faire du mal. " dit-elle en baissant la voix. Ce qui eut pour effet de faire rire Xena encore plus fort. " Alors là, je découvre que Xena, ici présente, a été poignardée dans le dos lors d'une embuscade. " Elle les surprit tous les deux. Les yeux de Cyrene s'agrandirent. Ils regardèrent tous les deux vers Xena, qui n'en avait pas l'air plus amochée.

" C'était juste une égratignure. " La guerrière leur fit un geste désinvolte.

" Ouais, que j'ai dû recoudre. Mais bon... " Gabrielle sourit. " Et puis, je découvre qu'elle est venue d'ici au village Amazone en moins de deux jours. Vous voulez savoir comment ? " Ses yeux dansèrent lorsqu'elle vit Xena rouler les yeux.

" Absolument. " dit Cyrene d'un ton ferme, les yeux brillant d'amusement. Elle leva un doigt vers la servante pour du dessert.

" Il y a une falaise, à environ un jour d'ici sur la route principale. " dit le barde, croisant les mains sur la table en souriant. " Vous le savez ? "

" Ouais. " dit Toris avec hésitation. " Il y a une rivière au bord des rochers, et ça monte sacrément, et casse la chaîne en deux. "

" Elle l'a grimpée. " Un sourire grimaçant vers Xena.

Deux paires d'yeux se tournèrent dans sa direction. " Tu n'as pas fait ça ? " murmura Cyrene, choquée. " Xena, sais-tu combien de gens sont... " Morts, pensa-t-elle, essayant dans leur témérité de grimper ce côté du rocher ?

Xena se repoussa dans sa chaise et fit appel à sa meilleure imitation d'ex-seigneur de guerre ennuyé. Elle prit une longue gorgée de bière et leur fit un haussement d'épaules. " Ce n'était pas si terrible. " répliqua-t-elle avec nonchalance. " Et il pleuvait à peine. " Une autre gorgée. " Et ceci avec cela, et avec l'obscurité, je ne pouvais pas vraiment voir le bas, aussi... " Ils la regardèrent fixement. " Ce n'était vraiment pas si terrible. "

 

Le dessert arriva et les distrait tous. Toris s'éclaircit la voix et commença à relater à Xena comment les sessions d'entraînement se passaient. " Ils seront heureux de te revoir, au moins pendant un petit moment, en tout cas. " Il lui sourit. " Je ne suis plus vraiment très chaud pour un défi. " Il baissa la voix. " Tu vas rester dans le coin quelques jours, non ? "

Xena fit une pause et hocha la tête. " Oui. Nous avons promis de retourner chez les Amazones à la pleine lune, aussi tu es coincé avec nous jusque là. " Elle lui fit un sourire. " Pas assez de temps pour apprendre le coup des flèches, j'en ai peur. "

Toris hocha la tête. " Je suis content. " Il baissa encore plus la voix. Cyrene et Gabrielle étaient pleinement engagées dans une conversation par-dessus la table. " Content que tu sois arrivée là-bas à temps. " Il tendit la main pour presser la sienne, la surprenant.

Pendant un instant, il pensa qu'elle l'enverrait promener, puis son visage se détendit en un sourire, et elle lui rendit sa pression. " Merci. " répondit-elle. " Ecoute, tu ferais mieux de prendre un de ces gâteaux tant que tu en as l'occasion. " Maintenant sa voix avait un ton amusé. " Fais-moi confiance. " Ils le firent tous les deux, et laissèrent le vent du soir tomber, en parlant de sujets locaux ; puis Cyrene persuada Gabrielle de raconter une autre histoire, ce qu'elle appela 'toute' l'histoire de comment Gabrielle en était arrivée à tenir le droit de caste. Avec un sourire d'excuse.

 

Finalement, elles sortirent de la chaleur de l'auberge dans le soir clair et frais. " Brr. " dit Gabrielle en enroulant ses bras autour d'elle. " Quand est-ce arrivé ? " Elle rit un peu. " Je pense que je ferais mieux de mettre une vraie chemise avant de geler. "

" Mmm. " Xena approuva, passant un bras autour de ses épaules. " Je pensais qu'il ferait un peu plus froid lorsque nous étions sur la route. " Elle pencha la tête en arrière et regarda en l'air. " Ca rend les étoiles plus claires, en quelque sorte. "

Gabrielle leva les yeux et elles s'arrêtèrent toutes le deux, elles étudièrent calmement la voûte brillante. " Elles sont magnifiques. " dit le barde, doucement, en regardant Xena qui hochait la tête pour approuver. Regardant la brillance se refléter dans ses yeux. " Ta mère a dit que je pouvais l'appeler Maman, à propos. " Le barde sourit.

Xena jeta un coup d'oeil vers elle et lui retourna son sourire. " Oui, oui. Je l'ai entendue. " Elle tendit sa main libre et tapota son oreille, en faisant un sourire désabusé. " Elles sont plutôt fines. "

" Oh. " dit Gabrielle qui se mit à rire. " Je devrais bien le savoir, non ? " Elle enroula un bras autour de la guerrière et tira. " Allons, avant que je ne gèle. "

 

La chaleur relative de la grange fut bien accueillie, mais Gabrielle se changea pour enfiler une de ses longues chemises, ayant toujours froid. " La tête de ta mère quand tu as insisté pour rester dans la grange... " Elle rit, massant ses bras.

Xena renifla. " C'est plein, de toute façon, et ces pièces sont trop petites. J'ai... " Elle regarda autour d'elle. " Je ne sais pas, ça m'ennuie simplement. " Elle ôta son armure avec précaution, essayant d'ignorer les essais d'Arès pour l'aider. " Désolée pour toi, cependant - tu dois être habituée à un lit après un mois. " Elle fit un sourire au barde.

Gabrielle haussa les épaules. " Nan. " Elle s'appuya contre un des poteaux au centre de la grange, et regarda Xena qui soulevait le bébé-loup et le portait vers l'endroit où elle se trouvait. " Oh... Il tremble ! " s'exclama le barde en touchant la douce fourrure.

" Toi aussi. " dit Xena en lui tendant l'animal. " Tiens. " Elle attendit que le barde prenne le bébé-loup dans ses bras, puis tira Gabrielle contre elle et l'entoura de ses longs bras, savourant la détente immédiate du barde lorsque leurs corps entrèrent en contact.

" Wow... " Gabrielle soupira de bonheur. " C'est bien mieux. Comment fais-tu donc pour conserver la chaleur ? Je pensais te le demander. "

" Oh, je ne sais pas. " répliqua Xena, avec un demi-sourire. " Du sang chaud, je présume. " Son sourire devint entier lorsqu'elle regarda les yeux de Gabrielle. " Je n'ai jamais vraiment réfléchi à ça. "

Gabrielle rit un peu et se blottit un peu plus. " Oh vraiment ? " Puis elle jeta un regard par-dessus l'épaule de Xena. " En parlant de ne pas penser aux choses, as-tu une échelle à portée de main ? Parce que je sais que tu peux sauter assez haut pour grimper dans ce grenier à foin, mais moi je ne peux pas. "

" Ah. " dit Xena en étudiant le bord du grenier, qui était au niveau de ses yeux. " Tu sais, j'ai eu une conversation avec Ephiny, sur comment je devais travailler durement pour conserver mes talents. "

Gabrielle pencha la tête et étudia le visage de sa compagne. " Vraiment ? " Et qu'est-ce qui a amené le sujet, je me le demande ?

" Ouais. " répliqua Xena. " Et c'est important. Ma vie... " Elle écarta une mèche de cheveux errante des yeux du barde. " Nos vies en dépendent parfois. "

" C'est vrai. " répondit Gabrielle en la fixant. " La mienne sûrement il y a quelques jours. "

" Mmm. " Xena approuva. " Mais tu sais, parfois je suis juste contente de le faire pour impressionner occasionnellement mes amis. " Et elle relâcha le barde, laissant ses mains glisser vers le bas sur sa taille, puis affirmant sa prise, elle la souleva. " Ne lâche pas le bébé-loup. " Elle fit un pas en avant et souleva Gabrielle au-dessus de sa tête dans le grenier avec peu d'effort apparent. Elle fit un pas en arrière et croisant les bras, fit un sourire satisfait en direction de sa compagne. " Te voilà arrivée. "

" OK. " Gabrielle posa le bébé-loup dans la paille et se pencha en avant. " Je suis impressionnée. " Elle rit un peu et secoua la tête. " Tu m'impressionnes toujours, tu le sais. "

Xena rit doucement puis sauta et agrippa le support du grenier, se tirant à côté du barde. " Des tours stupides de guerrière. " remarqua-t-elle, d'un air désabusé, lorsque Ares se fit un chemin griffu sur sa jambe, et attaqua sa main. " Aïe. " Elle regarda le bébé-loup d'un air menaçant.

 

Etouffant un rire, Gabrielle roula en travers du sol en bois couvert d'un épais tapis de doux foin, et s'installa sur la couverture fourrée noire et familière, les mains derrière la tête. " Wow. " dit-elle en avançant un doigt pour tracer les lignes dans le bois. " Alors, c'est une de tes cachettes d'enfance, hein ? "

Xena la rejoignit, posant Arès sur sa poitrine. " Ouais. " répondit-elle calmement. " Lyceus et moi avions l'habitude de nous cacher ici. " Elle haussa les épaules. " Des trucs de mômes, tu sais. "

Gabrielle lui sourit avec affection. " Je pense que ma version des trucs de mômes est probablement différente de la tienne. " Elle roula sur son côté et fit face à Xena, posant la tête sur sa main. " Je parie que tu étais un garçon manqué. "

La guerrière laissa passer un rire de surprise. " Oh oui. " Elle hocha la tête. " Ce dont nous parlions en fait ici, c'était de grandes batailles, et comment nous deviendrions des combattants quand nous serions grands. "

" J'aurais aimé le rencontrer. " dit le barde, doucement. " J'aurais aimé que ce soit différent. " Elle glissa une main sous le bras de Xena et pressa. Elle resta silencieuse un long moment, puis : " Xena ? Puis-je te demander quelque chose ? "

Oh oh. Quand elle me demande si elle peut me demander quelque chose, j'ai des ennuis. " Toujours. " fut la réponse. " Tu le sais. "

Gabrielle baissa le regard vers les fourrures, et inspira, choisissant ses mots avec prudence. " Hum. Quand nous avons parlé ...de... et bien, de nous. Et des parents de Jessan, l'autre nuit ? "

" Oui. " Xena traîna les mots. " Je me souviens. "

" Tu as dit que Jessan pensait... que nous étions comme ses parents. " Le barde continua sans la regarder.

" Je l'ai dit. " répondit Xena en tressaillant. La question suivante est : pourquoi ne le lui ai-je pas dit plus tôt ? Xena - il vaut mieux trouver une bon sang de bonne réponse.

" Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? Pensais-tu qu'il avait tort ? " Ce fut la question posée très calmement. Et maintenant Gabrielle levait les yeux, et il y avait de la souffrance en eux. " Voulais-tu qu'il l'ait ? "

Xena sentit cela la frapper comme un marteau, elle sentit son corps réellement tressaillir. " Non. " Elle avala difficilement. " Non, je ne pensais pas qu'il avait tort. " Un arrêt. " Je savais qu'il avait raison. Je... je le sentais depuis longtemps. Je ne savais juste pas ce que c'était avant qu'il ne le décrive cette nuit-là. Près du feu. " Un autre arrêt pour choisir ses mots. " Je ne savais simplement pas... comment tu le ressentirais. " Un silence. "

 

Gabrielle l'étudia intensément. " Et moi je m'inquiétais de savoir comment tu le ressentirais. Nous faisons une belle paire. " Et un petit sourire cassa le sérieux de son expression. " Et pour que les choses soient claires, je ne pourrais pas être plus heureuse. " Elle leva une main lorsque Xena inspira pour parler. " Attends, je sais... c'est dangereux. C'est une vie rude. Je devrais être à l'Académie. je sais. " Une inspiration. " Je..ne...veux...pas de ça. " Elle roula sur son estomac. " Je ne veux pas d'une vie normale. Je ne veux pas m'installer dans une jolie ville avec un type sympa. Je ne veux pas vivre à Athènes. je ne veux pas. "

Xena hocha simplement la tête pour approuver. " Très bien. Je te crois. "

" C'est vrai ? " répondit Gabrielle en clignant des yeux. " Juste comme ça ? Pas de discussion ? "

" Oui oui. " confirma Xena. " Juste comme ça. Après deux ans, je pense que tu sais où tu t'engages. "

Gabrielle la regarda avec un sourire. " Après deux ans, tu me surprends encore, de temps en temps. "

" Mmmm... ce ne serait pas bon d'être trop prévisible. " La guerrière parla d'une voix traînante en essayant d'avoir une expression innocente. Ca rata mais provoqua une secousse de rire de Gabrielle en tout cas. " OH... tu penses que c'est drôle ? " Elle souleva Arès de sa poitrine et l'installa dans la paille, et se percha sur un coude.

 

" Oui. " Le barde émit un petit rire, leva une main et laissa le bout de ses doigts descendre le long de la joue de Xena. Elle traça le sourire.

" Tu sais, tu devrais sourire plus souvent. " Elle inspira. " Ca te va vraiment bien. " Elle sentit un frisson le long de son bras lorsque la guerrière tourna légèrement la tête et embrassa sa paume. Elle ferma les yeux lorsque Xena tendit la main et caressa le côté de son visage, puis la laissa glisser vers le côté de son cou, traçant la ligne de la jugulaire, qui battait rapidement maintenant sur le bout des doigts de la guerrière.

Puis elle fut soulevée et installée dans les bras de Xena et elle eût une expérience encore plus intime de ce sourire. Elles passèrent un long moment tranquille à cela, et dans une lente exploration réciproque avec des contacts prudents puis avec une confiance accrue. Gabrielle laissa l'instinct prendre le dessus, et avec un sens inné, dont elle réalisa, de manière floue, que ça devait être une partie de ce qui les liait l'une à l'autre, parce qu'il y avait des choses qu'elle savait, simplement. Et c'était une bonne chose, parce qu'il n'y avait aucune gêne entre elles, comme elles s'y étaient attendues toutes les deux, et c'était très confortable et très intense, et elles continuèrent.

Puis elle essaya de retrouver sa respiration, laissant son corps se détendre dans un endroit chaud et agréable dont il serait vraiment très difficile de sortir. Même Xena respirait difficilement, et les battements de son coeur étaient rapides, comme le barde pouvait nettement l'entendre sous son oreille gauche. Mais en même temps qu'elle écoutait, ils ralentirent et revinrent à un rythme normal, bien avant les siens.

" Tu vas bien ? " Xena posa doucement la question, que le barde entendit plus comme une vibration dans son oreille que comme un son dans l'air.

Elle hocha la tête, n'ayant pas l'énergie de parler, et elle sentit les lèvres de Xena effleurer sa tête, et un mouvement de rire étouffé en elle, faisant saillir les muscles sous la main du barde. En souriant, elle se laissa glisser dans le sommeil.

 

 

C'était, comme toujours, l'obscurité, lorsque Xena ouvrit les yeux avec réticence. Quelquefois, ce truc d'être levée avant l'aube est surfait. Son esprit se plaignit nonchalamment, lorsqu'elle jeta un coup d'oeil au barde endormi enroulé autour d'elle. Mais ça, ce n'était pas surfait ... elle sentit un lent sourire passer sur son visage. Bon sang, ça faisait un moment... mais ça a été comme si nous faisions cela depuis... des années. Etrange. Agréable, en tout cas.

Elle pouvait sentir la douce chaleur de Gabrielle qui respirait contre sa peau, là où sa chemise était à moitié ouverte, et elle se rendit compte avec un sentiment de perplexité que sa respiration allait au même rythme. Elle leva une main pour caresser les cheveux clairs qui tombaient en cascade sur son épaule. Et elle fut surprise lorsque les yeux verts clignèrent encore dans un rêve et se levèrent pour croiser les siens.

" Hé. " marmonna Gabrielle. " Il fait nuit. "

" Ce n'est pas encore l'aube. " répondit Xena en riant.

" Ouh. " répondit le barde. " Tu fais ça tous les jours, n'est-ce pas ? "

" Oui oui. " répliqua sa compagne. " Pratiquement. "

" Mon respect pour toi a grimpé de deux crans. " admit Gabrielle, puis elle jeta un coup d'oeil par-dessus la poitrine de Xena, et repéra Ares profondément endormi affalé de l'autre côté de son épaule gauche. " Awww... " Le bébé-loup répondit en ouvrant les yeux, il bailla et étira ses petites pattes avant, puis se réinstalla avec un soupir satisfait. " Bon. " Un regard. " Qu'y a-t-il sur ton agenda à cette heure épouvantable ? "

" Mmm... chasser, tôt le matin. " répliqua Xena. " Juste n'importe quoi qui en a besoin après ça, puis des exercices après le déjeuner. "

" Je vois. " Gabrielle réfléchit là-dessus pendant un moment. " Chasser quelque chose en particulier ? "

Xena réfléchit. " Et bien, au début, le garde-manger de Maman était tellement vide, que je devais prendre ce que je trouvais - elle servait au déjeuner ce que j'attrapais au petit déjeuner. " Elle rit. " Le premier jour, j'ai apporté un grand cerf. Tu aurais dû voir sa tête. " Un arrêt. " Puis, c'est devenu plus une habitude qu'autre chose. Il y a des bois agréables...c'est la maison... " Elle haussa les épaules. " J'aime être dehors ici. "

" Mmm. " songea le barde. " Et bien, ce que je pense c'est que, avec cette blessure de couteau qui guérit et tout, tu ne devrais pas sortir dans un matin désagréable, humide et froid comme celui-là. "

" Oh, vraiment ? " Xena renifla. " Gabrielle, tu sais parfaitement que tout va bien pour moi. "

" Ah ah ah... " Gabrielle leva paresseusement une main et la menaça du doigt. " Il n'y a aucun sens à risquer la chance. " Elle leva la tête pour sourire vers elle gentiment. " Allons, Xena... combien de fois ai-je une occasion de te convaincre de rester dormir ? " Elle s'arrêta. " Hmmm ? " Avec sa main droite, elle massa doucement le ventre à demi dénudé de la guerrière, comme elle l'aurait aussi fait pour celui du bébé-loup.

" Mmm... continue comme ça, et ton voeu se réalisera. " admit Xena, capitulant sans vraiment combattre.

" Oh vraiment ? " Le barde sourit avec délice. " Ca te fait dormir ? "

" Je ne devrais pas l'admettre, mais... oui, ça l'a toujours fait. " Un rire bas. " Tu sais, tu as vraiment une mauvaise influence , Gabrielle. "

" Oui oui. " Gabrielle sourit dans un triomphe joyeux. " Maintenant, ferme les yeux. " Elle continua son massage léger, charmée de voir les yeux de la guerrière fermés, et son corps se détendre.

Oh bien, pensa Xena, lorsqu'elle s'assoupit. Elle a raison, elle ne le fait pas souvent et il fait froid dehors, et cette maudite blessure de couteau fait toujours mal, bien que je ferais mieux de ne pas le lui dire.

Gabrielle attendit que la respiration de Xena devienne plus profonde avant de reposer sa tête et de laisser le battement régulier du coeur la bercer jusqu'au sommeil.

 

Xena soupira à la moquerie sarcastique de Toris, le lendemain matin, au fait qu'elle avait dormi tard. " Toris, laisse tomber. " dit-elle finalement, jetant un regard vers lui par-dessus la table, avec une de ses expressions qui en disaient beaucoup.

" Oh, Allons, soeurette... " Toris rit. " Trop de bière la nuit dernière ? " Il démarra, et leva les yeux lorsqu'un contact se fit sur son épaule. " Oh, bonjour Gabrielle. "

" Bonjour. " dit le barde en se penchant vers lui. " Puis-je te voir dehors un instant ? " Avec un doux sourire.

" Euh... bien sûr. " répondit Toris, agréablement. " Allons-y. " Il se tourna vers Xena. " Je reviens. "

Xena fit un geste de la main et secoua la tête. " Dieux. " Elle soupira de nouveau, en lançant un regard vexé à sa mère. " Tu es sûre que nous sommes de la même famille, oui ? "

Toris et Gabrielle sortirent, et Gabrielle ferma la porte derrière eux, puis se retourna et poussa doucement Toris contre le mur, s'y appuyant d'un bras.

" Très bien... très bien... de quoi s'agit-il ? " Toris rit et croisa les bras.

" Ecoute. " dit le barde soudain sérieux. " Elle a vraiment horreur d'être taquinée. "

Toris fronça les sourcils. " Hé, je suis son frère, je la connais. "

Gabrielle se pencha en avant et le cloua des yeux, malgré leur différence de taille. " Tu ne la connais pas du tout. " dit-elle en laissant un peu de colère apparaître. " Laisse-moi te dire quelque chose. La plupart du temps, elle se demande tellement à elle-même, ça tuerait n'importe qui d'autre que je connaisse. La plupart du temps, nous sommes là dehors, dans un monde où nous devons combattre pratiquement chaque jour et ça ne s'arrête jamais. Jamais. La plupart du temps, elle est tellement à cran que même moi, je dois faire attention de ne pas arriver derrière elle sans prévenir.. " Elle fit un pas de plus vers lui. " Aussi si je saisis l'occasion de la faire se détendre quelques jours, fais-moi une faveur. " Elle poussa dans la poitrine. " Ne lui rends pas la vie difficile, OK ? Parce que je n'ai pas cette occasion très souvent. "

Toris cligna des yeux vers elle. " Je suis désolé, Gabrielle. " dit-il finalement. " Elle est juste si... je ne sais pas... elle semble toujours si... invincible... comme si rien ne la blessait jamais. " Il haussa les épaules. " Je sais... c'est ma soeur, et elle est autant faite de chair et de sang que moi, mais ça n'en a jamais l'air. "

Le barde prit un profonde inspiration. " Je sais. Crois-moi, je sais. " Une pause. " Elle fait plus de choses avec de la pure volonté que la plupart des gens ferait avec la force des dieux. Mais elle saigne, Toris... et elle est blessée au moins aussi souvent que n'importe qui. Et cette même volonté me rend pratiquement impossible de la faire ralentir et de lui faire prendre les choses en douceur, là dehors. Alors, ici, à la maison... je vais essayer. Ne gâche pas tout. "

Toris mâchouilla sa lèvre pensivement. " D'accord. " Il approuva. " Je le promets. "

" Bien. " Gabrielle sourit. " Et tu peux me dire merci, parce que je peux te dire que tu étais sur le point d'être soulevé et jeté en travers de la taverne. ".

" Oh, allons. " objecta Toris. " Elle ne ferait pas... "

Gabrielle leva un sourcil vers lui en silence.

" Oh. " Il finit faiblement. " Hum...merci. "

Ils retournèrent à l'intérieur, où Gabrielle demanda immédiatement une assiette et un siège près de Xena, et plongea avec enthousiasme dans le petit déjeuner.

 

Xena jeta un coup d'oeil au visage de son frère, puis à celui du barde, et baissa la tête en riant doucement. " Alors. " dit-elle à Gabrielle. " Est-ce que ça te plaît mieux ? " En montrant le petit déjeuner.

Le barde hocha la tête. " Oui oui. " marmonna-t-elle la bouche pleine. Elle avala rapidement. " Tu m'emmènes en balade après ? " Elle lança un regard innocent vers Xena. " Je n'en ai pas eu de vraie la dernière fois que nous étions ici. "

" Une balade ? " répéta Xena en la regardant. " Bien sûr. "

 

La balade tranquille se transforma en marche dans la forêt, où le barde insista pour voir l'endroit où toute l'action s'était tenue lorsqu'Ephiny se trouvait là. Ce que fit Xena, et elle lui montra aussi la source, et un rocher qui était très bien pour se sécher. Aussi naturellement, Gabrielle insista pour l'essayer, et elles passèrent la matinée à nager et à prendre le soleil, ce qui permit à Xena de reprendre des forces sur le plan général. Devrais-je lui permettre ceci ? songea-t-elle, affalée sur le rocher avec une brise fraîche contrariant la chaleur du soleil, qui emmêlait ses cheveux noirs et les cheveux blonds-roux de Gabrielle là où la tête du barde reposait sur son épaule. Ouais... pourquoi pas ? Quelques jours de paix et de quiétude ne nous feront pas de mal.

 

Ainsi le matin suivant, elle ne remua même pas à l'aube, et enroula simplement les bras avec plus de sécurité autour de Gabrielle, et elle laissa le soleil qui brillait au travers de la vitre les réveiller toutes les deux. Et au lieu des exercices après le déjeuner, et le partage équitable des travaux ménagers dans l'auberge, elle laissa les rênes au barde pour planifier la journée. Et elle constata qu'elle s'amusait beaucoup, et fut doucement soulagée de voir l'accumulation d'un mois de tension disparaître du visage de sa compagne, et sa bonne nature bouillonnante reprendre le dessus avec une solide conviction.

Le quatrième matin après leur arrivée, Xena se réveilla tôt, trop pleine d'énergie pour rester au lit, et laissa le barde également à moitié réveillé s'habiller pendant qu'elle trottait vers l'auberge, entendant les bruits matinaux caractéristiques en provenance de la cuisine. Elle poussa la porte pour l'ouvrir, et pointa sa tête sombre, repérant Cyrene qui se battait avec un pot d'eau en acier. " Mère. " Elle se moqua et passant par-dessus l'épaule de Cyrene, elle attrapa la poignée et le leva hors des mains de la femme plus âgée, le balançant au-dessus de sa tête jusqu'au foyer.

Cyrene l'embrassa avec affection. " Tu as le chic d'être à la bonne place au bon moment. " Elle rit. " Et ne crois pas que je ne l'apprécie pas. "

Xena leva un sourcil mais sourit. " Je fais de mon mieux. "

" Et en général, c'est très, très bien. " Sa mère le reconnut, en penchant la tête pour regarder sa fille. " Tu as pris le soleil, non ? " Une sorte de sourire. " Ca te va bien. " Elle reprit un visage sérieux. " A propos, je pensais te dire quelque chose. J'aime vous avoir toutes les deux ici. " Elle tendit une main et attrapa le bras de Xena. " J'aime vraiment beaucoup ta Gabrielle. Tu sais, elle vient ici et nous amuse avec des histoires l'après-midi. "

" Je suis contente. " Xena sourit. " C'est une bonne conteuse. " J'espère qu'elle a adouci les histoires, cependant... " Et elle rassemble plutôt pas mal d'histoires. "

Cyrene se retourna et attrapa un petit pain sucré sur un plateau et le lui offrit. " Tiens. " Elle en prit un pour elle et le mâcha en silence pendant un court instant. " Ces histoires sont vraies, n'est-ce pas ? " demanda-t-elle en regardant directement dans les yeux bleus de sa fille. " Celles qu'elle raconte... sur toi. "

Xena s'appuya contre le poteau et prit une profonde inspiration. " Et bien... oui. " Elle fit un petit haussement d'épaules à l'attention de sa mère. " La plupart, bien que je pense qu'elle a tendance à faire ressortir les... " Un regard amusé. " passages les plus dramatiques. "

Qu'est-ce qu'elle leur a raconté, je me demande ?

 

Cyrene se tourna et commença à placer des choses dans un pot d'eau, cachant un sourire. " Et bien, ma chérie... j'ai dû penser à toi comme à un seigneur de guerre pendant longtemps. Puis, j'ai dû penser à toi simplement comme à ma fille. " Elle se retourna et lui passant la main par derrière sur l'estomac. " Maintenant, je dois penser à toi comme à une héroïne. C'est un peu déconcertant, tu vois ? " " Oh. " Xena rougit. " Et bien... ça été difficile pour moi aussi. " admit-elle avec un sourire désabusé. " Et je sais que je ne suis pas aussi héroïque que Gabrielle le dit. "

" Faux. " Le barde l'interrompit joyeusement, enlaçant l'épaule de Xena d'un bras nonchalant. " Je me retiens. Personne ne le croirait autrement. " Elle portait une tunique blanche sans manches, et le contraste avec sa peau récemment bronzée était frappant. " Vraiment. " insista-t-elle en faisant un sourire malicieux à Xena.

Xena renifla, puis lorsque le barde commença à donner plus de détails, elle tendit le bras derrière elle pour attraper un petit pain sucré et le fourra dans la bouche de Gabrielle. " Voilà. Ca devrait te faire tenir tranquille pendant une minute. "

" Hé. " Le barde essaya de parler la bouche pleine de petit pain. Elle mâcha pendant une minute, puis avala. " Je t'aurai pour ça. " promit-elle à Xena qui souriait d'un air supérieur. " Bonjour Maman... super petits pains. " dit-elle en direction de Cyrene, qui la regardait avec chaleur.

La femme plus âgée leur sourit, secouant la tête. " Vous deux... " êtes faites l'une pour l'autre, c'est évident. Son esprit finit silencieusement. Quelle fille charmante est ce barde... et l'expression dans ses yeux quand elle regarde ma fille... J'avais presque oublié à quoi ressemble l'amour. Maintenant je m'en souviens... en voyant cela.

Xena se repoussa du mur de soutien et secoua la tête. " Je vais voir ce que je peux trouver pour le dîner. " Elle ébouriffa les cheveux de Gabrielle. " Essaie de ne pas causer trop de soucis, OK ? "

" MOI ? " Le barde renifla. " Comme si je causais JAMAIS des soucis. Pas comme certaine AUTRE personne à laquelle je pense... Mmffph. " Elle soupira d'un air mélodramatique lorsque Xena entra un autre petit pain dans sa bouche, et puis disparut. Et puis elle jeta un coup d'oeil vers Cyrene, qui essayait de ne pas éclater de rire. " Tu vois avec quoi je dois faire ? " Un coup d'oeil dans la direction que la guerrière avait prise, puis de nouveau vers Cyrene.

" Tu aimes chasser ? " demanda Cyrene avec curiosité. " Hum. " Gabrielle hésita. " Et bien, non. Je n'ai pas le coeur de tuer des choses... surtout quand elles sont mignonnes. Comme les lapins. " Elle sourit. " D'un autre côté, j'aime manger, comme je suis sûre que tu l'as remarqué, aussi Xena est très gentille avec moi... elle chasse et prépare tout avant de le rapporter. " Elle finit son petit pain et porta la pile d'ingrédients avec lesquels Cyrene travaillait à la table. " Comme ça je n'ai pas à voir les yeux et les trucs. "

Cyrene rit. " Oh. Je vois. " Elle commença à trier les ingrédients. " Merci à propos.. " Elle commença à les placer dans l'eau maintenant fumante. " Gabrielle... "

" Mmm ? " répliqua le barde en avançant plus près, et en penchant sa tête claire vers la femme plus âgée. " Qu'est-ce qui ne va pas ? " Elle savait que quelque chose n'allait pas, lisant le langage corporel de la femme aussi facilement que celui de sa fille. "

 

" Nous avons entendu... il y a quelques temps. Une rumeur. " Cyrene se concentra sur ses ingrédients, sans regarder vers Gabrielle. " Fausse, comme je le sais... mais nous avons entendu dire qu'elle était morte. " Maintenant elle levait la tête vers le barde pour juger l'expression dans ses yeux. Et elle fut choquée de ce qu'elle y trouva. " Je suis désolée... est-ce que je t'ai ennuyée ? Je me demandais seulement ce qui pourrait causer cette sorte de ... Gabrielle ? " Elle tendit les mains et agrippa les épaules de la jeune femme. Elle prit une inspiration frissonnante. " Non... ça va. " Elle réussit à faire à Cyrene ce qu'elle espérait être un sourire rassurant. " Ca m'a juste prise par surprise. " Bon sang, si ça l'a fait. J'avais oublié que les histoires pouvaient se propager partout dans la campagne. Pourquoi n'ai-je pas pensé que celle-là en particulier arriverait dans cet endroit, parmi tous ?

" Tiens. " Cyrene émit l'ordre en la menant vers une chaise. " tu es blanche comme un linge. Assieds-toi. " Dieux... ça doit être vrai. " Maintenant, raconte-moi. " dit-elle en tapotant la main du barde.

Et Gabrielle le fit, parlant doucement et essayant de tenir loin les émotions de l'histoire. Sauf lorsqu'elle parla de la cabane dans les montagnes, et de Nicklio, sa respiration devint plus difficile et elle dut s'arrêter. " Donne moi une minute. " Elle avala sa salive. " J'ai des cauchemars avec ce passage. "

" Non... tu n'as pas besoin de continuer. " murmura Cyrene horrifiée. " Gabrielle, s'il te plaît. Je peux voir que cela te fait du mal. Arrête. "

" Tu as le droit de savoir. " dit le barde avec un sourire grimaçant. " C'est ta fille. " Et elle continua, la descente des montagnes, la rencontre avec Iolaus et les Amazones. Puis Autolycus, et le regain soudain et imprévu de l'espoir, et cela devint maintenant plus facile à raconter.

" Attends... comment a-t-elle fait ça ? " demanda Cyrene, déroutée. " Est-ce possible ? "

Gabrielle secoua la tête. " Elle a trouvé un moyen. " Et elle raconta le reste, Velasca et l'ambroisie, et à la fin, le moment où elle était revenue. " Tu es la première personne à qui je le raconte en fait. " finit-elle doucement. " C'est trop dur. " Elle s'arrêta. " Trop personnel. "

" Oh Gabrielle. " murmura Cyrene, serrant sa main. " Je suis désolée."

" Je l'étais aussi. " Le barde sourit furtivement. " C'était la pire chose qui me soit arrivée. " Elle prit une inspiration, et leva les yeux, en replaçant ses épaules. " Mais c'est le passé. " Elle eut un regard compatissant pour Cyrene. " Je suis désolée que tu en aies entendu parler comme tu l'as fait... J'oublie parfois comment les histoires à son sujet voyagent loin et vite. "

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