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Angoisse_amoureuse

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

 

Fanfictions originales francophones

 

 

L’angoisse amoureuse

 

 

de Gaya 

Partie 1        

 

Je suis née le 24 Octobre 1986, à la sauvage, si l’on peut dire. J’étais prématurée, ou plutôt, j’aurais dû l’être. Je n’avais été conçue que sept mois et vingt jours auparavant. Ma mère perdit les eaux à l’heure de la sieste. Mes parents habitaient au fin fond de leur montagne, mon père travaillait à la DDE et n’avait pas de portable, alors il ne sut ce qui était arrivé que lorsque ce fut trop tard : pour son retour lors du souper.

Ma mère, prise par surprise dans son sommeil, ne put aller jusqu’au téléphone. Apparemment, je n’étais pas commode à l’époque. Mais je fus cependant née à l’heure du goûter.

En me voyant, ma mère appela une de ses amies pour nous conduire à l’hôpital. En l’attendant, elle écrivit un mot expliquant la situation à papa, après m’avoir emmitouflée dans un drap. Je la sentais nerveuse, ce qui m’enjoignait à pleurer, ce qui avait pour effet de la rendre plus nerveuse encore… Elle n’ignorait pas que les prématurés étaient plus fragiles que les autres et avait peur que mes pleurs soient des signes avant coureurs de… quelque chose d’autre !

La voisine arriva bientôt. Elle gardait son calme et tâchait d’être la plus rassurante possible pour ma pauvre mère.

Une fois à l’hôpital, je fus prise en charge par un médecin qui m’ausculta pour déceler des anomalies, mais il n’en trouva aucune. Il me rendit alors à ma mère en la félicitant.

-« Vous avez là un beau bébé madame, en pleine forme. Presque quatre kilos pour 50 centimètres, c’est tout à fait honorable, même si accoucher à l’hôpital réduit encore plus les risques, y compris pour vous. »

            Ma mère, évidement, se défendit, ce n’étais pas comme si c’était de sa faute !

-« Mes contractions ont commencé il y a presque trois heures maintenant, d’un coup et très fort ! Je n’ai pas pu me risquer à marcher. J’avais si peur de faire une fausse couche vous savez ! Ma fille n’était pas attendue avant au moins un mois ! »

L’homme rabaissa les yeux sur moi, une expression étrange sur le visage.

-« Quoi ? Que se passe-il ? »

Ma mère recommençait à paniquer.

            Il fit un petit geste pour la calmer.

-« Votre enfant est en pleine santé et entièrement formé : ça tient du miracle en vérité… Cependant il serait plus prudent de la garder un moment à l’hôpital pour être sûr. Vous aussi madame, vous devez être fatiguée après ça. Pour votre propre sécurité.

            Ma mère et moi sortîmes du centre hospitalier deux jours plus tard, deux jours qui suffirent à me donner mon prénom : Raina.

 

            Je connus une enfance tout à fait heureuse, bien qu’empreinte de solitude. On disait de moi que j’étais rêveuse et que je vivais dans un monde à part. Alors que les autres filles jouaient aux princesses, moi je jouais au prince. Mon rêve depuis toute petite était de devenir Robin des Bois. Je détestais les injustices et voulait protéger les pauvres gens. Je disposais d’une ribambelle d’amis invisibles qui formaient mes joyeux compagnons et me suivaient dans mes raids contre les tyrans.

            Au final, je me trouvais être une gamine très posée et calme à l’esprit bouillonnant, qui se débrouillait bien à l’école. J’avais l’impression de mener une double vie qui reflétait une skizophrénie enfantine. J’étais la Raina de la ferme des Thomas, et la Raina des bois.

            Si la Raina des Bois était une héroïne courageuse et une justicière, la Raina Thomas était certes tout aussi juste, mais douce et aimable. Les gens aimaient tous la Raina Thomas, toujours pleine d’entrain et polie, un véritable rayon de soleil. Moi je préférais la Raina de mes rêves, avec une vie palpitante.

J’aimais les animaux dont mes parents s’occupaient et ils me le rendaient bien : ils semblaient toujours connaître mes humeurs, savaient quand j’avais besoin de réconfort. Même la grosse cane, pourtant sauvage, venait me voir.

            Ce fut le début d’un comportement tout à fait atypique de ma part. Les animaux ayant leur propre mortalité, chacun de mes amis à plume, à poils et à pattes, à leur heure, déchirèrent mon pauvre petit cœur de gamine sensible. Très tôt et pour conjurer le sort, je décidais de ne plus aimer car cela faisait bien trop souffrir. Dès lors, je commençais à m’éloigner de tous ceux qui m’étaient proches et m’enfonçais de plus en plus dans la peau de Raina des bois la justicière. Mes amis réels se faisaient d’autant plus rares, mais j’acceptais très bien ce statu de marginale de mes pairs. Néanmoins, pour ceux qui me connaissaient bien, j’étais toujours autant appréciée, car bien qu’étrange, je n’en demeurais pas moins gentille, aimable et drôle, ayant perfectionné mon sourire de façade pour le rendre si réaliste.

           

Le collège fut pour moi une expérience assez difficile. Tous le monde sait la cruauté des enfants. La marginalisation et mes comportements bizarres me valurent de nombreux quolibets de tous ces gamins qui ne me connaissaient pas. De plus, j’étais pour la première fois confrontée à l’amour : ces jeunes qui s’embrassaient et se tenaient par la main. J’aimais bien les regarder à la dérobade, comme si de ce simple fait, je pouvais les protéger et bénir leurs unions enfantines. En les voyant, je ma demandais si un garçon me tiendrait jamais ainsi, ou si je serais capable d’embrasser quelqu’un avec autant de fougue et d’abandon. Mais lorsque l’on se moquait de moi, je doutais d’avoir un jour un amoureux.

            Lorsque parfois je sentais un coup de pied dans mon dos, je faisais comme si de rien n’était. On pourrait dire que je me laissais marcher sur les pieds : c’était vrai, mais à l’époque, je ne le voyais pas du tout ainsi. J’aurais eu tendance à dire que je tendais l’autre joue. Alors je faisais celle qui ne sentait rien, celle que ces actes bas et vils ne touchaient pas, mais au fond de moi, là où étaient dissimulés mes sentiments, là où j’étais Raina Thomas, j’avais mal, je broyais du noir, et j’avais des pensée morbides.

            J’aurais peut-être pu mettre fin à mes jours à certains moments, ces soirs où je pleurais dans mon lit, mais quelque chose, ou plutôt quelqu’un, m’en empêchait, la seule personne que je pouvais vraiment apprécier et qui ne me ferait jamais souffrir, en qui j’avais une totale confiance : Raina des Bois. Elle était trop pleine de vie et m’insufflait cette force qui aurait peut être manqué à la seule Raina Thomas.

            Et c’est ainsi que jours après jours, j’allais en cours, recevais mon lot de petites brimades collégiennes de ceux-là mêmes que je pardonnais et bénissais l’amour en secret.

            Petit à petit, je copinais avec une autre fille qui avait beaucoup plus de gueule que moi et qui sut me protéger des autres. J’étais en cinquième et j’étais fière et heureuse d’avoir enfin une meilleure amie, quelqu’un qui tenait un peu à moi, une raison d’aller au collège.

            Malheureusement pour moi, appelons ça la destinée, j’étais vouée à m’endurcir encore. Cette meilleure amie toute neuve ne fut plus dans la même classe que moi en 4ème et je ne la vis plus que lors des récréations. Les brimades et quolibets reprirent, même si c’était moins fort qu’auparavant, car j’avais appris à me défendre. Mais je devais cependant être à jamais reconnaissante envers mon amie pour ce qu’elle avait fait pour moi.

 

            Le lycée fut une période beaucoup plus plaisante pour moi, une sorte de nouveau départ. J’avais enfin accordé les deux Raina et je me sentais mieux dans ma peau. Les gens comme moi, aux comportements étranges, étaient beaucoup plus tolérés et appréciés, et comme je n’étais pas d’une nature très difficile, je me fis très vite des amis. Cependant, l’amitié n’était pour moi que quelque chose de superficiel, et je n’eus jamais vraiment de véritables amis. Aucun n’avait réussi à briser toutes les barrières que je m’étais érigée autour du cœur.

            Ma dernière année fut de loin la plus calme. Les gens me fichaient la paix et ne m’embêtaient plus pour deux raisons. La première était que j’avais beaucoup grandi et que j’étais devenue une fille vraiment belle. J’avais des yeux perçant d’un bleu magnifique qui pouvaient clouer n’importe qui sur place… Ce qui m’amène à la seconde raison : j’intimidais. Du haut de mon mètre quatre-vingt-deux, de ma carrure et de ma démarche désormais assurée, les gens me redoutaient, car ils savaient de quoi j’étais capable depuis que j’avais cassé le bras d’un garçon qui n’arrivait pas à comprendre qu’il venait de se prendre un râteau. Non pas qu’il n’était pas mignon ou intelligent, au contraire, il avait tout pour plaire, mais à cette époque, je n’étais pas intéressée par ces choses.

 

            La fac fut la période de grands questionnements. Je m’éveillais enfin à la sexualité et me demandais de quel bord je me trouvais. J’avais à ce moment une amie qui enfilait les mecs et cherchait absolument à me caser. Ce fut à ce moment que je m’aperçus que les mecs ne m’intéressaient pas. Je pouvais en trouver des mignons, baver dessus, mais de là à m’imaginer passer à l’acte !

            De ce fait, je crus être asexuée, ce qui somme toute me convenait assez. Je pouvais très bien vivre d’une auto-friandise par-ci par-là.

            Mais mon amie, qui ne voyait pas du tout les choses de la même manière que moi, trouva le moyen de me faire désirer plus que cela : elle me présenta un beau jour à une autre de ses amies répondant au nom de Ludivine.

 

            Ludivine était petite, beaucoup plus petite que moi. Elle avait de longs cheveux blonds et de doux yeux verts océan. Elle possédait une joie de vivre extrêmement contagieuse et un sourire qui faisait chaud au cœur. Elle était un véritable rayon de soleil qui éclaira les coins sombres de ma libido. Je compris alors deux choses ce soir là : j’aimais les femmes et j’avais envie de Ludivine.

            Durant les mois qui suivirent, Ludivine et moi eûmes tendance à se rapprocher, tandis que mon amie, Marion, sortait avec un nouveau mec, Nicholas. Mais si à l’origine nous prîmes l’habitude de sortir tous les quatre ensembles, le couple Nicholas-Marion commençait à se retirer, me laissant avec Ludivine avec qui j’avais du mal à être à l’aise, à toujours dissimuler ce qu’elle me faisait éprouver, à éviter que nos regards ne se croisent, ou que mes yeux ne s’attardent sur sa silhouette délicieuse. Un jour cependant, Marion vint me retrouver chez moi. Elle avait voulu que l’on se voie puisqu’elle avait eu tendance à négliger notre amitié ces derniers temps.

            Nous papotâmes une partie de l’après-midi et Marion me parla surtout de son Nicholas, et bien que je commençais à trouver le sujet de conversation barbant, je l’écoutais jusqu’au bout. Elle me posa ensuite une question à laquelle je ne m’attendais pas et que je n’avais pas du tout vu venir.

-« Et sinon, que penses-tu de Ludivine ? »

Je faillis avaler de travers ma salive ! Se pouvait-il qu’elle ait remarqué quelque chose ? En voyant qu’elle ne me regardait pas, trop occupée, allongée sur mon lit, à caresser le chat, j’en profitai pour me recomposer.

-« Alors, tu la trouves comment ? »

Elle se retourna soudain vers moi alors que je ne répondais toujours pas.

            Je me forçai à sourire.

-« Elle est sympa, je l’aime bien… Que veux-tu que je dise d’autre ?

« Je ne sais pas moi, c’est tout ce que tu penses d’elle ? En tant que femme, tu la trouves comment par exemple ?

« Eh bien… elle est jolie… C’est une belle femme, c’est indéniable…

« Mouais !... » Elle secoua la tête. « Si elle était intéressée par toi, tu sortirais avec elle ? »

            Je me sentis soudain mal, tellement mal ! Si je parlais maintenant, je savais que j’allais me mettre à bafouiller, alors je ne sortis qu’un mot : « Hein ?! »

            Marion se mit à rire et j’en fus d’autant plus mortifiée. « Tu devrais voir ta tête, Rain ! Je ne fais qu’une hypothèse, pas une proposition indécente ! Je te demande juste si tu serais capable de sortir avec une fille, c’est tout ! »

            Elle s’arrêta tout en continuant à me fixer. Elle éclata à nouveau de rire. « Tu as l’air si gênée ! A croire que tu en pinces pour elle, dit-donc ! »

            Je me renfrognai encore plus. Marion se redressa sur le lit, délaissant le chat qui ouvrit les yeux de frustration.

            Il fallait que je parle enfin. Après tout, Marion était mon amie, elle l’accepterait… enfin je l’espérais ! « Je crois… je crois que ça ne me déplairait pas en fait… Je… en fait je crois… Je pense que je suis amoureuse d’elle… »

            Elle poussa un cri et je me reculais dans ma chaise. « J’en étais sûre, je le savais ! Pourquoi tu ne me l’as pas dit tout de suite ? Je me suis tuée à te brancher sur des mecs alors que c’était une nana qu’il te fallait ! Viens-donc là que je te botte le derrière ! Pourquoi tu ne vas pas lui dire à Ludivine ? »

            Je me redressai soudain. « Ca va pas non ! Je n’ai pas envie de me faire jeter ! C’est notre amitié que je mettrais en jeu sur ce coup là ! Je l’aime bien et je n’ai aucune envie de la perdre ! »

            « Ah ah ah ! C’est là que j’interviens très chère ! » Elle me fit un sourire supérieur. « Et si je te disais qu’elle en pince également pour toi et qu’elle attend désespérément de toi un geste, un signe qui lui montrerait qu’elle a une chance ? Tu vas aller vers elle maintenant ? »

            « C’est vrai ? Je l’intéresse ? Tu ne me charries pas là ? » En la voyant acquiescer en souriant, je sentis mon cœur faire un bond dans ma poitrine. Cependant, il restait le problème de comment j’allais l’aborder… Je ne pouvais tout de même pas lui dire comme les mômes ‘tu veux bien sortir avec moi ?’ de même que je ne pouvais pas lui envoyer des fleurs quand même ! Je pouvais aussi sinon l’attirer chez moi, la plaquer contre le mur et l’embrasser passionnément. L’image me fit sourire. Physiquement, j’en étais assurément capable, mais je n’avais aucune expérience en matière de baiser. Je n’allais pas l’embrasser pour le plaisir de la voir se foutre de ma gueule !

            « Eh, la vieille, me fait pas un arrêt cardiaque là ! Alors, tu vas aller lui parler maintenant ? »

Je revins à Marion, toujours sur mon lit et le regard rieur devant mon air songeur et perdu.

« Tu voudrais bien m’aider ? »

« Si tu veux et que je le peux. Quel est le problème encore ? »

Je pris une grande inspiration. Après tout, ma requête était assez délicate. « Tu pourrais m’apprendre à embrasser ? »

            Elle garda le silence un long moment. Apparemment, elle ne s’attendait pas du tout à ça ! « Tu es sérieuse ? Tu veux que je te montre comment on embrasse ? » En me voyant acquiescer, elle soupira, un sourire en coin. « Rain, je suis déjà morte de rire rien qu’à l’idée de t’embrasser ! Je ne pourrais pas faire ça. Et de toute manière, je préfère te laisser découvrir avec Ludivine. Enfin, tu n’as peut être pas beaucoup de pratique, je le conçois, mais en théorie, c’est simple : tu fais des 8 avec vos langues. Je suis sûre que tu te débrouilleras très bien ! Prends ton temps, et ‘enjoy’ ! Alors, qu’est-ce que tu as prévu de lui faire ? »

            Je me passai une main dans les cheveux. « Je ne ferais rien. Je ne ferais pas les premiers pas. »

            Elle se mit à piailler : « Mais tu ne peux pas faire ça ! Tu l’aimes, elle t’aime : il n’y a aucun problème ! Pourquoi tu te poses des questions ? Jette-toi à l’eau ! »

« Oui ben c’est plus facile à dire qu’à faire ! Tout le monde n’est pas aussi ouvert et à l’aise que toi ! »

            « Je comprends, tu sais. La première fois c’était difficile pour moi aussi. Mais en fin de compte, ça s’est super bien passé ! Mais je n’étais vraiment pas du tout sûre de moi la première fois. »

            « C’est vrai ? »

            « Oui !... Bon, non, c’est faux. J’ai toujours osé de ce coté là, mais je suis certaine que ça se passera bien ! Vous devriez très bien aller ensemble. Et ne t’en fais pas, si elle fait du mal à ton petit cœur, je lui casserais la gueule… L’inverse marche aussi par contre, alors prends garde à tes fesses ! »

            J’éclatai de rire. La vision de Marion essayant de me taper dessus avec quelque chose d’amusant.

            « Je ne crains rien puisque je ne lui dirais rien. Et si on parlait d’autre chose, veux-tu ? » Je la regardai acquiescer en haussant les épaules. Pourtant, je n’étais pas convaincue de sa réponse, c’était trop facile. J’étais certaine qu’elle n’avait pas abandonné l’idée et que j’y aurais à nouveau droit, pas forcément aujourd’hui…

            Trois jours plus tard, j’avais prévu d’aller faire un ciné avec Ludivine. Marion n’avait pas pu se joindre à nous car elle avait eu au dernier moment autre chose à faire. Je n’eus aucun doute sur le fait qu’elle avait préféré la présence de son Nicholas plutôt que la notre. Sur le coup, j’en étais un peu froissée, d’autant plus que je ne m’étais pas totalement remise de notre précédente discussion, alors forcément j’appréhendais un peu le fait de sortir avec seulement Ludivine.

            Arrivée là-bas avec un peu d’avance, elle me rejoignit quelques minutes plus tard et nous allâmes prendre nos billets et nos places. Elle était drôle et pleine de vie, comme toujours, et j’étais silencieuse et mal à l’aise, comme toujours également, voire plus encore. On s’installa au fond de la salle et je commençais doucement à me détendre.

            Au tiers du film peut-être, je sentis une petite main se poser légèrement sur la mienne – je tressaillis – et y resta. Je sentis mon angoisse et ma gêne revenir au pas de course. Au bout de minutes qui me semblèrent interminables, je risquais un coup d’œil vers la jeune femme à coté de moi. Je n’étais plus du tout attentive au film désormais. Elle par contre ne me regardait pas et semblait plongée dans l’histoire, comme si son geste était complètement issu du hasard et qu’elle ne s’en était pas rendue compte. Je parvins à me détendre à nouveau doucement. Mon cœur qui battait la chamade ralentit et je me relaxais doucement au fond de mon fauteuil de cinéma.

Alors que mon corps semblait avoir retrouvé ses repères et que j’arrivais enfin à détacher mon esprit de la main baladeuse, je sentis alors son pouce glisser tendrement sur le dos de ma propre main. Elle continua à me caresser ainsi doucement avec son toucher de plume qui me mettait dans tous mes états. J’avalai de travers. Je sentais cette peur irraisonnée me tordre le ventre tandis que le désir que j’éprouvais pour elle me tordait mon bas-ventre. Je fermai les yeux un instant pour m’aider à reprendre mes esprits avant de les rouvrir. Je tentai de lui jeter un coup d’œil discret mais échouai lamentablement en plongeant directement mon regard dans le sien, faisant se tordre d’autant plus fort encore mon ventre et mon bas-ventre.

Son regard était timide et interrogatif, et cela m’aida à me détendre un peu. Elle n’était finalement guère plus assurée que moi… Je retournai ma main pour prendre la sienne. Elle me sourit et je lui rendis son sourire par un identique, tendant de paraître la moins crispée possible.

Je sentais ma main se réchauffer dans la sienne tandis que je me retournais pour visionner le film. Je sentis soudain ses doigts bouger et j’eus peur qu’elle ne les retire. Mais à l’inverse, elle écarta mes doigts pour glisser les siens entre et referma sa nouvelle prise. Je me retournai et lui souris encore. Elle posa alors sa tête sur mon épaule qui se tendit quelques secondes avant d’accepter la charge.

La prochaine étape, c’était le bisou, n’est-ce pas ? J’espérais ne pas en arriver là tout de suite : il me fallait un peu de temps pour avaler la situation…

Mais elle ne fit rien de plus, laissant sa tête contre moi et sa main dans la mienne, comme si elle avait lu dans mes pensées, et je lui en fus reconnaissante, même si le film n’était plus d’un grand intérêt pour moi. Lorsque la séance se termina, elle me relâcha et on sortit, évitant de parler et un peu gênées d’être désormais au grand jour.

A nouveau, ce fut Ludivine qui avança. « Tu veux venir chez moi ? »

Voilà, elle me refilait la donne. Elle me donnait la possibilité d’aller soit plus loin soit moins vite. Elle me donnait la possibilité de décider de ce que je voulais. Et je détestais cette situation… Mais ma décision ne fut pas bien longue : j’acquiesçai.

On alla chez elle et elle servit à boire avant de s’asseoir juste à côté de moi dans son canapé. Lorsque l’on eut fini de boire, elle approcha son visage du mien dans un but évident et je fus à nouveau paralysée par ma peur et mon ignorance… Pourtant ce n’était pas comme si je ne savais pas ce qui allait se passer ! J’ai honte de le dire, mais à ce moment là, je me reculai. « C’est… je ne sais pas… je n’ai jamais… » bafouillais- je.

Elle posa une main sur la mienne : « Ce n’est pas grave, ça va ! On a le temps. Ce n’était rien d’autre qu’un petit bisou. Ca va, OK ? » Mais je lisais bien dans son regard qu’elle ne comprenait pas pourquoi je l’avais repoussée. Moi-même je ne le comprenais pas ! « Ecoute, ça fait un moment que j’ai des sentiments pour toi et que je le sais, et je voulais juste te le dire. Tu n’es pas obligée d’y répondre maintenant parce que si je ne veux pas d’une histoire rapide, je ne veux surtout pas que tu acceptes à contre cœur, parce que ça ne march… »

Je l’interrompis : « Je sais ce que je ressens pour toi… C’est juste que… je ne sais pas… On réessaye, d’accord ? »

Ludivine me regarda, un peu interloquée, avant de rapprocher à nouveau son visage, scrutant mon regard pour y décerner à quel point je le voulais. Ses lèvres touchèrent les miennes tandis que je me récitais comme un mantra ‘fait des 8 avec les langues !’. J’écartai immédiatement les lèvres m’attendant à la sentir entrer à tout moment. Mes craintes n’avaient certes pas disparu, mais j’avais l’impression que mon cœur dansait la samba dans ma poitrine, sautant et virevoltant.

Elle ne fit rien d’autre que de déposer ce chaste baiser sur mes lèvres que je regrettai d’avoir ainsi entrouvertes. Elle se recula, attentive à mes mouvements. Ses douces lèvres me manquèrent immédiatement et j’allai moi-même rechercher sa bouche, la capturant à nouveau. Je la sentis caresser mon bras en même temps qu’elle entrouvrait les lèvres et caressaient les miennes de sa langue. Je lui laissais libre passage, dirigée par les sensations et oubliant mes craintes.

Je sentis le muscle humide m’investir et partir à la découverte de ma bouche. C’était très différent de tout ce que j’avais imaginé jusque là. Ce n’était pas dégoutant, ou acide, ou même sucré, c’était juste bon. Bon, et excitant. Ce n’était peut être pas parfait, mais j’aimais cela. Je laissai alors mon instinct me guider et je me trouvais soudain, sans l’avoir prémédité, en train de l’explorer à son tour.

Je ne sus si le baiser fut long ou pas, car pour moi il avait à la fois duré des heures, et à la fois seulement un battement de cœur. J’ignore encore laquelle de nous deux à interrompu la connexion magique, je sais seulement que j’ai fini par me retrouver plongée dans ses magnifiques yeux verts. Après m’avoir longuement regardée et sourie, elle s’adossa contre de dossier du canapé et m’attira contre elle, enroulant ses bras autour de moi délicatement. Je me fis toute petite contre elle, posant ma tête dans son cou et me concentrant sur les gentilles caresses de ses mains sur ma taille. Je la sentis déposer un baiser sur mon front.

« Au fait, tu as aimé le film ? » demanda-t-elle soudain alors que j’étais enfin détendue contre elle. Je me sentis rougir furieusement à cette question. Comment lui dire que je n’avais suivi que le début ? « Apparemment, non… » continua-t-elle devant mon silence coupable.

Je me sentis obligée de m’expliquer. « J’ai eu un peu de mal à rester concentrée dans l’histoire… » Mais mon ton neutre ne la trompa pas un instant sur ce qui m’avait perturbé.

Elle baissa légèrement la tête. « Est-ce que tu regrettes ? »

Un sourire traversa malgré moi mon visage. « Oui, ça avait l’air d’un film vraiment génial ! » Je la sentis se raidir légèrement contre moi. Apparemment, elle aussi avait besoin d’être rassurée et il était temps pour moi de faire un saut dans l’inconnu. « Je… je ne regrette pas… En fait j’aime assez la tournure que prennent les évènements… C’est juste que c’est si nouveau pour moi ! » Je la sentis resserrer un instant son étreinte.

« Tu sais, c’est un peu nouveau pour moi aussi, je n’ai pas eu énormément d’ex jusqu’à maintenant ! » Il resta après cette déclaration quelque peu inconfortable un silence lourd et tout aussi palpable. Le briser était sans aucun doute la bonne chose à faire, mais comment le faire ?

Je devenais de plus en plus consciente de sa proximité et je me sentais de plus en plus mal à l’aise. J’avais chaud, de plus en plus chaud. Soudain, elle ouvrit ses bras, me libérant. « Tu veux manger ? »

Connaissant son appétit, j’acquiesçai. Au moins, ça allègerait l’atmosphère. Pour faire rapide, elle fit des pâtes, ce qui me convenait tout à fait. Je fus étonnée, alors que l’on mangeait, de la quantité de fromage qu’elle y mettait dessus. Ce n’était pas du tout ainsi que je les assaisonnais. Pour finir, elle me tendit un cône vanille-chocolat que je pris avec un sourire.

Après ça, on se décida sur un film à regarder avant de se réinstaller sur le canapé. Je n’osais pas trop la regarder, étant prise à nouveau d’un accès de timidité. Mais apparemment, Ludivine ne l’entendait pas de cette oreille. « Détend-toi, tu veux ! C’est toujours moi, tu me connais, il ne se passera rien que tu ne veuilles… S’il te plait, ce n’est pas facile pour moi, je ne sais pas quoi faire là ! »

Je me surpris à sourire. D’une certaine manière, ses propres doutes chassaient les miens. Je me retournai et m’approchai d’elle. Il était temps que je prenne les devants, et de plus, j’étais obnubilée par ses lèvres et désirais à tout prix les sentir à nouveau contre les miennes ; j’en avais besoin. Je les effleurais doucement tandis que des images de tout ce que je voulais lui faire me traversaient l’esprit. Je soudai nos bouches tandis que je sentais une agréable chaleur me traverser le corps. Je caressai lentement l’ourlet de ses lèvres pourtant déjà entrouvertes et attendant que je prenne possession des lieux. Mais je continuai à gouter le contour, avant de sentir sa propre langue aller au devant de la mienne tandis qu’elle passait une main derrière ma nuque pour m’attirer en elle. Ma langue, échappant à mon contrôle, suivit docilement la sienne qui battait en retraite. Elle m’attirait désespérément contre elle tandis que j’essayais de me maintenir les avants bras contre le dossier pour ne pas l’écraser.

Je sentais ses bras et ses mains se déplacer sur mon corps, mais mon esprit restait concentré sur la douceur de sa langue contre la mienne et du chaud ballet qu’elles dansaient. J’étais conquise, soumise à ses moindres gestes. Lorsque je fus forcée de me retirer pour nous permettre de respirer, je m’aperçus enfin de ma position. Je m’étais retrouvée, sans savoir comment, au dessus d’elle, ses jambes entre les miennes repliées. Elle levait la tête vers moi, quémandant désespérément d’autres baisers. J’étais étonnée de décrypter aussi bien ses désirs, mais je ne m’étendis pas là-dessus, écoutant mon corps qui ne demandait qu’à la satisfaire.

De ma position, j’avais l’illusion très réelle qu’elle était à ma merci, que je contrôlais tout, et je dois bien avouer que j’aimais assez ça, cette impression de puissance face à la petite femme toute offerte à mes administrations. Je me baissais à nouveau pour reprendre sa bouche, sentant mon bas ventre prendre feu comme jamais auparavant. Ses bras m’attiraient toujours plus vers elle, cherchant un contact avec tout mon corps. Elle parvint enfin à me déstabiliser, et sans quitter ses lèvres, je me retrouvai assise sur ses cuisses. Elle en profita pour m’agripper plus fortement encore et me tirer buste contre buste.

Même au travers de nos vêtements, son contact envoya une vague de feu liquide à travers tout mon corps. Mes bras se resserrèrent autour de son cou. C’était si bon que j’en oubliai ma timidité et ma gêne pour de bon. Je sentais les appels fiévreux de mon corps mais la puissance du baiser m’en détournait habilement l’attention. Je sentis ses mains glisser vers le bas et mon esprit en fut soudainement conscient, car je percevais qu’elle s’approchait de mon bas-ventre brûlant de son toucher salvateur.

Mais ce n’était pas son intention. Elle glissa ses mains sous mon haut et caressa du bout des doigts mes hanches et mes côtes. A la sensation de ce toucher glacé comparé à la chaleur de mon corps, je laissai échapper un petit gémissement que je ressentis plus que je n’entendis. J’en fus un peu mortifiée. Je me redressai. C’est ainsi que je m’aperçus que depuis un petit moment,  je profitais de ses jambes sous moi pour soulager mon désir si pressant émanant de mon bas-ventre. Je m’en voulus pour faire une telle chose et ne pas mieux contrôler mon corps.

Je levais les yeux sur elle, plutôt honteuse. Elle m’attendait avec un sourire et souleva son dos du canapé pour retrouver mes lèvres de sa bouche. Je la laissais faire avant de me reculer d’elle pour me rasseoir à son côté. Elle me sourit en prenant ma main, entrelaçant nos doigts. « A ce rythme là, je ne suis pas sûre que l’on saisisse non plus de quoi parle ce film ! »

Je savais que je n’aurais pas du le prendre mal, mais c’était plus fort que moi. « Ce n’était pas bien ? Dis-le-moi si tu n’aimes pas, je ne suis pas très… »

Elle posa son autre main sur ma bouche pour me faire taire. « Je suis extrêmement heureuse que tu sois là et que tu ne te sois pas encore enfuie en courant. Je ne regrette qu’une seule chose, c’est de ne pas l’avoir fait avant. Si tu veux m’embrasser encore, surtout, n’hésite pas ! »

Elle posa sa tête en haut de mon bras, n’atteignant pas l’épaule. Je la laissai faire, contente de sa proximité. On regarda alors enfin le film, tendant à rattraper notre retard. De plus, j’avais bien besoin de ça pour calmer ma libido qui semblait prête à exploser.

Après un moment, j’eus l’idée de regarder ma montre pour m’apercevoir qu’il commençait à se faire tard. « Je devrais rentrer chez moi maintenant, ce n’est pas tout à côté. »

« Reste dormir ici si tu veux ! J’ai un grand lit qui devrait pouvoir nous supporter toutes les deux ! »

Je me figeai à ses mots. A nouveau cette peur irraisonnée d’être le coup d’un soir… Ludivine dut le sentir, car elle se redressa et prit mon visage dans ses mains pour le retourner de façon à ce que je sois plongée dans ses yeux. « J’ai dit qu’il y avait assez de place pour deux, je n’ai jamais dit qu’il se passerait quelque chose, d’accord ? Je te jure que je n’ai jamais violé personne, c’est compris ? Je ne ferais rien que tu ne veuilles pas, Ok ? »

« Oui, je suis désolée. »

« Après, si tu ne veux pas rester ici, il n’y a aucun problème ! Je peux même te ramener, d’accord ? Je veux que tu prennes ton temps, je ne veux surtout pas être seulement un essai pour toi. »

Je sentais qu’elle s’était sentie un peu insultée par mon attitude et j’en étais désolée. Ma décision fut rapidement prise : je décidai de rester. Du coup, ce soir là, on se coucha bien tard mais l’air resta lourd. Quand on se décida enfin à rejoindre la chambre, elle se mit en pyjama tandis que je restais en t-shirt, étant trop grande pour porter même une de ses chemises de nuit.

On s’installa chacune dans un côté du lit, essayant de dormir malgré la tension palpable. Cependant, je ne parvenais pas à trouver le sommeil. « Ludivine ? »

« Oui ? »

Je ne savais pas trop comment formuler cela… « Je… je suis désolée pour ce soir, je sais que tu ne pensais pas que ça se terminerait ainsi… »

Je la sentis poser une main sur mon bras. « Tu te trompes, je suis très contente que tu sois restée, ça me suffit amplement que tu ne m’aies pas repoussée ! »

« Mais justement, je t’ai repoussée ! »

« Pas pour moi. Tu prends juste ton temps, c’est tout à fait normal. Et je serais bien folle de t’en vouloir pour ça ! Ca me convient, d’accord ? Je le répète, si quelque chose doit arriver, je veux que tu sois prête. »

Je gardais le silence un instant avant de saisir sa main toujours sur mon bras. « Ludivine ? » Que j’aimais prononcer ce prénom !

« Oui ? »

« Je crois que je suis prête. »

« Tu crois ? »

« Je suis prête ! Je… J’aimerais beaucoup… J’aimerais bien… enfin… Tu ne voudrais pas… »

« Que veux tu que je fasse ? »

« Juste m’embrasser encore. »

Je l’entendis bouger, distinguant à peine ses contours dans l’obscurité. Elle remonta sa main le long de mon bras jusqu’à mon visage, passant son pouce sur mes lèvres. Je dus faire un effort pour ne pas l’embrasser au passage, avant de me demander pourquoi je n’en avais pas profité quand il fut passé.

Je vis son ombre se rapprocher avant de sentir enfin ses douces lèvres sur les miennes. Comment cela pouvait me manquer après seulement quelques heures depuis qu’elle m’avait dévoilé ses sentiments ? Je lui ouvris la porte de mon intérieur, approfondissant le baiser tout en posant délicatement mes mains sur ses hanches, la faisant répondre inconsciemment à ma demande de contact. Elle pressa son buste et son bassin contre le mien tandis que j’enroulai mes bras autour d’elle, plongée profondément dans les sensations. Je sentais mon corps devenir chaud tandis que mon bas-ventre m’envoyait de discrets petits signaux qui s’intensifiaient.

Quelque chose butait contre mes cuisses et je les écartai inconsciemment avant même de le reconnaitre. J’identifiais soudain son genoux et ouvrit brusquement les yeux que je ne me souvenais même pas avoir fermé. J’y étais. Ca allait se faire, et je mourrais de trouille à cette idée. Elle allait me prendre. J’avais envie qu’elle me prenne. J’en avais besoin physiquement.

Elle dut cependant sentir ma seconde de panique, car elle se redressa. « Ca va ? »

J’étais furieuse contre moi-même qu’elle se soit sentie obligée de demander, mais je lui murmurai mon assentiment, sachant pertinemment que je lui donnais du même coup mon accord pour continuer. Afin de donner plus de force à mes paroles, je la ré agrippai fermement pour être de nouveau en contact avec son buste, me réemparant de sa bouche et l’investissant passionnément.

Je sentis soudain sa jambe se presser contre mon sexe déjà brûlant. Je gémis de surprise et de plaisir à ce contact. Mes mains se glissèrent sous sont haut sans autorisation et je la sentis frémir à mes caresses. Toucher sa peau avait quelque chose d’électrisant et j’en voulais plus. Cependant elle se recula à nouveau et je laissais à ma grande honte échapper un grognement de frustration. Je l’entendis étouffer un rire et j’en fus d’autant plus mortifiée. « Ca te dérange si j’allume la lumière ? Je voudrais te voir. »

Je fus tentée de lui dire de ne pas le faire, mais ça n’aurait pas été sympa pour elle. Cependant je n’étais pas sure de pouvoir autant me lâcher en plein jour que dans la nuit.

Elle alla éteindre la lampe et revint auprès de moi qui entre temps m’étais assise sur le lit. « Dis-le-moi tout de suite si tu ne veux pas me voir nue ! » Apparemment, ce que je pensais était gravé sur mon front !

Je me sentis rougir. Pour toute réponse, je tendis une main vers elle pour la ramener à moi, glissant sciemment une main sous son haut de pyjama.

Elle le retira, gardant son regard plongé dans le mien, dans l’attente de ma réaction. Je voulus soutenir son attention, mais mes yeux furent irrémédiablement attirés par la poitrine ferme qui m’étais dévoilée et les doux globes qui me regardaient. Elle s’approcha afin d’ôter également mon T-shirt, puis m’embrassa à nouveau, reprenant là où nous en étions restées.

Ses mains parcouraient tout mon buste tandis qu’elle me poussait doucement mais surement à me rallonger, ce que je fis avec plaisir, étourdie par tout ce que je sentais et ressentais. Sa jambe reprit bien vite sa place entre les miennes, se pressant contre mon centre.

Mes mains n’étaient pas en reste et parcourraient erratiquement toute la peau qu’elles pouvaient trouver. Elle était étendue sur moi et la friction de nos poitrines était plus que bienfaisante. Je me concentrais pour empêcher mon bassin de remuer contre sa jambe musclée, mais ma volonté chavirait à chaque baiser.

Elle se releva légèrement pour descendre un peu le long de mon corps, frôlant de ses lèvres la peau entre ma poitrine. J’étranglai un gémissement dans ma gorge, tandis que je sentais sa langue glisser autour d’un de mes seins en se rapprochant toujours plus du téton qui commençait presque à devenir douloureux tant il était dur.

Ses mains descendaient lentement le long de mon corps et je savais exactement où elles se dirigeaient. Je n’avais alors qu’un seul désir, c’était qu’elles s’y rendent plus vite… Avant de me rendre compte du déséquilibre qu’il y aurait : il n’était pas question que je perde ma culotte tandis qu’elle avait encore son pantalon de pyjama.

J’arrêtais donc brusquement les mains baladeuses et Ludivine se releva, à l’écoute de ce que je voulais ou ne voulais pas. Je lui agrippai le vêtement en question, et avant que mon esprit ne puisse m’en empêcher, je le lui retirai.

Elle comprit que je ne reculais pas, bien au contraire, et rejeta dans le même temps sa culotte, me permettant de la voir enfin entièrement nue. C’était assurément un spectacle magnifique et je ne pus m’empêcher de penser en souriant que tout ça, au moins l’espace d’une nuit, m’appartiendrait.

Elle se colla à nouveau à moi et il me semblait ressentir les caresses de ses mains baladeuses sur tout mon corps, avide de connaitre chaque recoin de mon corps. Quand à mes propres mains, elles œuvraient désormais de leur propre volonté, m’envoyant juste des frissons du fait du contact de sa peau sous mes doigts. J’étais bien trop perdue désormais dans la passion de l’instant pour ressentir une quelconque gêne ou un autre de ces sentiments futiles.

Je sentis sa main se porter doucement sur mon aine à travers ma culotte, seul vêtement encore porté… à mon grand regret. Je brûlais de désir de la sentir dessous, de la sentir en moi. Elle remonta doucement sa main en me regardant dans les yeux, avant de passer ses mains sous l’élastique afin de baisser ce foutu dernier rempart. Elle me l’ôta si lentement que je faillis presque le faire moi-même.

Quand elle eut enfin terminé cette véritable torture, elle revint m’embrasser tout en insérant à nouveau une de ses cuisses entre les miennes. Sa main reglissa rapidement le long de mon corps pour se poster dans mes poils pubiens. Elle se décolla légèrement et plongea ses yeux on ne peut plus sérieux dans les miens.

Je sentis sa main descendre doucement pour se poser tendrement sur mon sexe. Je gardais toute ma volonté fixée sur le contact de cette main qui allait enfin là ou je l’attendais le plus. Je me forçai à rester le maximum immobile pour la laisser faire, dans l’expectative de ses moindres mouvements.

Ses doigts écartèrent lentement mes lèvres pour se glisser entre, effleurant mon clitoris. Mais si j’avais besoin de plus, ce simple contact me fit frémir et je m’aperçus que je retenais ma respiration. Mon souffle s’échappa en une longue complainte que je ne parvins pas à garder pour moi.

Elle commença à aller et venir le long de cette zone très érogène tandis que je haletais. Le contact était si bon, presque douloureusement bon ! Je voulais qu’elle aille plus fort, plus vite, plus loin, qu’elle me prenne entièrement puisque je me donnais si volontiers à elle. Je me sentais trembler de plus en plus à mesure que la pression augmentait. Je voulais plus et je voulais qu’elle arrête, j’avais l’impression à la fois terrifiante et envoûtante que j’allais mourir de plaisir. A ce moment, mon vocabulaire ne se limitait plus qu’à deux mots : Ludivine et oui.

Au moment où la tension ne me paraissait plus supportable, elle glissa enfin ses doigts en moi. J’eus un petit gémissement de triomphe en les sentant bouger à l’intérieur de moi. J’eus soudain l’impression de flotter, comme si le lit s’était brusquement dérobé de dessous moi, mais sans que je ne tombe. La pression accumulée se libérait enfin : c’était une sensation indescriptible et je me sentais merveilleusement bien. Je sentais désormais à peine la friction bienfaisante des doigts qui continuaient un lent balai pour m’accompagner dans mon voyage dans le vide et la plénitude.

Lorsque je redescendis sur terre, elle était immobile en moi, m’observant et me souriant  tendrement. Elle prévint mes désirs et m’embrassa doucement tout en retirant ses doigts qui me manquaient déjà. Je la laissai m’embrasser, appréciant le baiser.

Elle se coucha sur le côté, face à moi en me serrant dans ses bras. J’attendis quelques instants avant de me libérer et de la repousser sur le dos et de m’allonger sur elle. Elle se soumettait volontairement à ma merci. J’allais lui rendre les faveurs qu’elle m’avait faites à l’instant, j’allais l’aimer comme elle m’avait aimée.

La timidité et mon inexpérience ne furent pas, tout compte fait, un problème.

 

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Retour et suite

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