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Atadistance3B

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

La séparation

 

At a distance

 

Par Melissa Good

 

 

traduction libre...mais fidèle de la fiction de Melissa Good par Fryda

 

*****

Partie 3B

*********

 

Le village des Amazones - Le soir, deux jours plus tard

 

Gabrielle mit sa tête dans ses mains, prenant de profondes inspirations pour essayer de se calmer. La scène dans la Salle du Conseil aujourd'hui l'avait effrayée plus qu'elle ne voulait l'admettre, bien qu'elle ait tenu bon et gagné le point. De nouveau. Mais combien de temps pourrait-elle tenir avec ça ? Premièrement, les rumeurs d'une invasion des centaures sur leur territoire. Avérées fausses. Puis la nouvelle que des brigands du village voisin attaquaient les champs. De nouveau, fausse. A chaque fois, la paix régnait. Le calme régnait. L'autre matin, elle était sûre qu'Arella allait la défier, juste là à la table du petit déjeuner. Elle avait eu du mal à maîtriser le tourment d'une peur purement irraisonnée. Mais elle avait réussi. Maintenant, la nouvelle lui arrivait qu'Ephiny était dans les terres, avec Erika sur ses traces, ainsi qu'une fille inconnue.

" Gabrielle ? " La voix douce de Granella lui parvint depuis la porte. Elle leva les yeux, pour voir l'Amazone mince, qui la regardait avec un peu d'inquiétude. " Ephiny est à la porte. Je pensais que tu voudrais le savoir. "

" Merci. " dit le barde en prenant une profonde inspiration, elle se repoussa de la table de travail. Elle traversa la pièce puis s'arrêta à la porte, repérant immédiatement la femme blonde, puis observant Erika qui partit en douce vers le campement d'Arella avec une expression très sévère. Elle se réjouit, réalisant que cela ne pouvait signifier qu'une seule chose, dont elle ne doutait pas. Ephiny accrocha son regard et bougea dans leur direction, faisant signe au troisième membre de leur groupe de se joindre à elle. Qui donc ... songea le barde; Elle lui semblait vaguement familière, mais Gabrielle ne put se souvenir pendant une minute ... bien que sa mémoire s'éclaira lorsqu'elle s'approchèrent et qu'elle se souvint. Oui...

" Gabrielle ! " Ephiny l'appela, elle avait les traits tirés mais l'air soulagé. " Tu avais raison. " Ses lèvres prirent la forme d'un sourire, semblable à celui de la reine. " Et j'ai un traité signé de la main de la conquérante du monde pour toi. "

Gabrielle avança vers elles, sentant une partie de la tension la quitter. " Je parie qu'elle a écarquillé les yeux quand elle l'a vu. " Le barde rit et jeta un coup d'oeil vers la jeune fille. " Hello, Cait... ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vues. "

Les yeux de la fille s'éclairèrent à l'idée d'être reconnue, et elle fit un sourire timide à Gabrielle. Gabrielle lui sourit en retour et fit entrer les deux femmes dans ses quartiers. Elle est plus grande mais a toujours l'air d'un fantôme.

" Il semblerait que Cait veuille faire partie de notre grande famille, Gabrielle. " Ephiny parla d'une voix traînante. " Xena l'a recommandée. "

" Et bien, cette recommandation me suffit. " La reine répliqua en faisant un clin d'oeil à Cait.

" J'ai plusieurs choses pour toi. " dit Cait à son tour en s'approchant un peu.

" C'est vrai ? " Gabrielle posa la question un peu intriguée. " Comme quoi ? "

Elle tendit d'abord le parchemin. " Ceci. "

Gabrielle le prit, jeta un coup d'oeil sur le cachet puis sourit. " Je peux voir de qui ça vient. " Elle rit. Une sensation de chaleur commençait à poindre au creux de son estomac.

Cait sourit aussi. " Ouais, et ceci... elle a dit de dire que c'était en cas d'urgence. " La fille tira un objet long de son sac et le tendit avec solennité.

Le barde tendit la main lentement et le prit, laissant ses yeux courir dessus, en touchant doucement le sceau sur la poignée. Ses yeux s'enfoncèrent dans ceux d'Ephiny, remarquant les cernes de fatigue sous les yeux de la blonde Amazone, et le regard préoccupé . " Merci. " En cas d'urgence... qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour secouer Xena suffisamment pour qu'elle envoie ceci ?

Cait attendit. " Encore une chose. " Elle psalmodia, doucement.

Gabrielle ramena son attention vers la fille. " OK, qu'est-ce que c'est ? " demanda-t-elle en se forçant à mettre une note patiente et joyeuse dans sa voix.

" Ceci. " Et la fille avança et étreignit le barde surpris, essayant de serrer aussi fort qu'elle pouvait. Aussi fort que la guerrière là-bas le voulait. Parce que cette amie, là, semblait en avoir vraiment besoin.

Gabrielle inspira profondément et rendit son étreinte à la fille. " Merci, Cait. " dit-elle en relâchant la fille, ébouriffant ses cheveux. " C'était la meilleure de toutes ces choses. "

Cait laissa un demi-sourire se dessiner sur son visage. " Je lui ai dit que c'était ce que tu penserais. "

" Très bien, Cait, allons t'installer. " Ephiny soupira, jetant un coup d'oeil vers la porte de nouveau, soulagée de voir Granella qui attendait là. " Gran, peux-tu... "

" Bien sûr. " L'éclaireuse mit une main gentiment sur l'épaule de Cait. " Viens, Cait... je parie que tu as faim. " Elle échangea un signe de tête avec Ephiny et emmena la fille à l'extérieur.

 

Gabrielle les regarda partir, puis se tourna vers Ephiny et lui tira le bras. " Assieds-toi avant de tomber. Qu'est-ce qui se passe ? " demanda-t-elle, d'un air crispé, en s'asseyant sur le bord de la table. " Qu'est-ce qui s'est passé qui me vaut d'avoir ceci... " Elle souleva le couteau. " de ma meilleure amie, qui garde habituellement son sang-froid, bien qu'elle soit trop protectrice ? "

Ephiny le lui dit. " Bon, nous pensons, et Cait l'a confirmé, qu'Erika essayait de monter les choses de façon que Xena ne puisse être ta championne. J'étais juste une bonne...excuse. " Elle eût une expression sardonique en direction de la reine. " Quoiqu'il en soit, ta championne n'a pas mis longtemps à me faire comprendre que la loi des Amazones ne s'appliquerait pas à elle, si quelqu'un s'amusait avec sa Gabrielle. " L'Amazone sourit en coin à la rougeur rapide qui traversa les traits pâles de Gabrielle. " Et à propos, elle envoie ceci. " Elle tendit le paquet emballé à Gabrielle. " Elle a dit que c'était avec les compliments de sa mère. "

Gabrielle prit le paquet avec curiosité, le déballa et un sourire inattendu apparut sur son visage. " Elle me connaît bien. " dit-elle en riant tout en montrant les pâtisseries. L'odeur était merveilleuse et elle goûta immédiatement, les sourcils levés en guise d'appréciation. " Oh wow... ils sont extraordinaires ! " Elle en offrit un à Ephiny qui sourit et accepta, mâchant pensivement. " Bien, comment vont les choses là-bas ? " demanda le barde nonchalamment.

 

Ephiny eût un sourire connaisseur. " Bien, je pense - elle a conquis Amphipolis, à propos. Et... oui, par ailleurs, elle a trouvé ce bébé loup qui la suit partout. "

Gabrielle fut secouée de rires. " Un bébé loup ??? Ce que je donnerais pour voir ça. " Oh... comme c'est vrai. Juste maintenant par exemple.

" Oui, elle ne m'a pas raconté l'histoire derrière ça, mais c'est une mignonne petite chose. Elle l'appelle Arès. " L'Amazone traînait la voix et vit l'attitude de la reine s'alléger considérablement. " Et je me suis levée pendant la dernière nuit pour arranger mon matelas de paille, et je l'ai surprise à dormir avec lui blotti dans le creux de son bras. C'était incroyablement précieux. Si tu luis dis que j'ai vu ça, cependant, elle nous tuera probablement toutess les deux. " Le sourire de délice sur le visage de Gabrielle valait la peine de risquer ça.

" Pas un mot, je te le promets. " La reine se mit à rire. " Elle a horreur que les gens puissent voir autre chose que ses actes guerriers et froids. "

" Sauf toi. " Les mots sortirent de la bouche d'Ephiny avant qu'elle ait le temps de les arrêter, et elle retint sa respiration, attendant de se faire gronder

Gabrielle la regarda un moment, puis sourit et haussa un peu les épaules. " Sauf moi. " Elle l'admit joyeusement. " Mais ça a pris beaucoup de temps et d'efforts. " Elle fit une pause. " Mais ça ne m'a pas dérangée. "

Ephiny rit un peu. " Je le parie. " Elle continua son rapport. " Et bien qu'elle a quelques nouvelles cicatrices sur les bras qui ressemblent à des marques de panthère, ce qu'elle n'a pas non plus expliqué, par ailleurs, elle a vraiment l'air bien. Je pense que le temps passé avec sa famille lui a fait du bien. " Elle regarda la reine absorber ceci comme une éponge.

Gabrielle hocha la tête. " Merci... c'est bon d'entendre ça. Ce n'est pas comme si j'étais inquiète... tu connais Xena. Elle trouverait une sortie à pratiquement n'importe quelle situation.

Ephiny sourit pour montrer son accord. " C'est vrai. Elle est plutôt unique. "

Le barde sourit à son tour. " Parmi d'autres choses. "

 

Elle prit le parchemin et cassa le cachet, examinant le contenu curieusement. Puis elle le relut, et cette fois, un petit sourire se dessina sur son visage. Le traité avait été amendé à des endroits plutôt drôles, et comprenait un addendum sur la protection de Potadeia moyennant quelques dinars. Et la signature... dans un dialecte que la guerrière savait n'être connu que d'elle. Et elle disait qu'elle n'aimait pas les choses stupides. Elle traça les mots avec les doigts. Un rire, inapproprié vu le sérieux de la situation, fit surface. " Désolée. Elle est vraiment drôle, là. " Elle jeta un coup d'oeil vers Ephiny, qui la regardait avec un air d'amusement lassé. Puis elle alla au second parchemin, qui la fit éclater de rire. " Oh... c'est bon. " Elle lut le dernier paragraphe à Ephiny, qui trouva la force de rire aussi. " Je souhaite... "

Ephiny leva les yeux lorsque la voix du barde se tut. La reine tournait le parchemin dans ses mains. " Gabrielle... " dit-elle d'une voix hésitante.

" Oui. " Les yeux verts se levèrent et clignèrent. " Quoiqu'il en soit, je suis heureuse que tu en sois sortie sauve. " Elle réussit à faire un sourire rassurant. " Pourquoi ne vas-tu pas dormir un peu - tu as l'air plutôt lessivée. "

L'Amazone se hissa sur ses pieds. " Je le suis. " Elle soupira. " Difficile de dormir avec un oeil ouvert, bien que... " Elle dit d'un air songeur. " J'ai remarqué que Cait gardait bien l'oeil sur moi. " Elle fit un sourire espiègle en direction du barde. " Je pense qu'une de tes amies, trop protectrice, doit lui avoir donné des instructions en privé. "

Gabrielle réfléchit là-dessus un instant, puis rit doucement. " Xena ne laisse rien à la chance. " Et je souhaiterais avoir ses bras trop protecteurs autour de moi à cet instant précis. " Aussi, je n'en serais pas surprise. "

" Bonne nuit. " Ephiny soupira et lui fit un petit signe de la main. " Et essaie de dormir un peu toi-même, OK ? " Elle eût un regard moqueur et partit en secouant la tête.

" Oui, sûr. " murmura le barde en s'asseyant sur le lit, regardant le parchemin toujours serré dans une de ses mains. Elle le lut plusieurs fois, ses lèvres bougeant lorsqu'elle imaginait les mots, et l'intonation de Xena. Surtout, ce dernier morceau, parce qu'elle pouvait entendre à l'intérieur, la voix tomber délibérément, et le faible grondement qui allait avec. Deux semaines avant la pleine lune. Je ne pense pas que j'y arriverais.

 

Elle s'allongea sur le lit et regarda le plafond d'un air morose. Je suis fatiguée. Je suis vraiment fatiguée, et vraiment exaspérée, et je veux juste... dieux. Elle ferma les yeux, et projeta chaque morceau de cette volonté vers son sujet, mettant toute son énergie dans l'envoi. Xena... Je sais que tu ne peux pas m'entendre. Je sais que seuls les morts peuvent entendre nos pensées. Mais je ne sais pas quoi faire d'autre, aussi je ferai semblant. S'il te plaît, j'ai besoin de toi.

Puis par à coups, elle glissa dans le sommeil, ne se réveillant que lorsque le pire de ses rêves la prit, le vieux cauchemar familier où Xena mourait, entraînant la moitié de son âme avec elle, laissant le vide derrière elle, et elle fut projetée dans le monde éveillé, où le passé et le présent se mélangeaient sans qu'elle sache si elle rêvait. Elle s'assit droite comme un piquet, le coeur battant, laissant ce qui l'entourait lui serrer le coeur. Jusqu'à ce qu'un crissement de parchemin lui fasse baisser les yeux sur la feuille qu'elle serrait dans son poing. Jusqu'à ce que ses yeux perçoivent les mots, lui rappelant que c'était le présent et que Xena était bien vivante, et qu'elle-même était là pour aider les Amazones à arranger leurs affaires, et pas parce qu'elle avait une autre option.

" Oh dieux. " dit-elle à haute voix, attendant que les battements de son coeur se calment. OK... OK... Profonde inspiration... Allons, Gabrielle, c'était juste un rêve, tu n'es plus une enfant. Frissonnante, elle se leva et marcha vers le pichet posé sur la table, se versant un verre plein d'eau pour le boire à longues gorgées. Puis avec précaution, avec précision, elle reposa le verre, se laissa tomber dans une chaise, et mit sa tête dans ses mains. Oh bien... presque l'aube en fait. Je présume qu'un plongeon dans l'eau froide ne me ferait pas de mal.

 

 

Amphipolis - Le même soir.

 

" Xena. " Cyrene l'appela, doucement, puis tendit la main et toucha celle de sa fille. La guerrière s'était arrêtée de mâcher, et attendait en silence, avec une expression absorbée sur le visage.

" Hmm ? " Xena commença à parler, secouant un peu la tête pour s'éclaircir les idées. " Uhm. Désolée. " Elle posa sa fourchette et recula dans sa chaise un moment, inspirant profondément. Qu'est-ce que c'était que ça ??? Dieux... Je pense qu'il y a quelque chose qui ne va réellement pas avec moi; J'ai fait ça toute la nuit.

Cyrene se pencha plus près d'elle. " Qu'est-ce qui t'arrive ? " murmura-t-elle. L'inquiétude était maintenant audible dans sa voix. " C'est la deuxième fois ce soir que tu ne m'écoutes pas. "

" Je... ne sais pas. " Xena dut l'admettre, elle secoua la tête lentement. " J'ai juste ce sentiment que quelque chose ne va pas là-bas. "

" Est-ce que c'est Gabrielle ? " Cyrene posa la question tout en passant son pouce sur le dos de la main de Xena.

La guerrière n'essaya même pas de se cacher. " Je ne sais pas. " Elle répondit en regardant devant elle, vers Toris qui revenait vers la table avec un autre verre de bière.

Toris vit l'expression sur son visage lorsqu'il s'approcha, et s'installa rapidement à côté d'elle. " Qu'y a-t-il ? " Il jeta un rapide coup d'oeil vers Cyrene, qui haussa les épaules. " Qu'est-ce qui ne va pas ? "

" Ecoute, je suis juste fatiguée. " La guerrière se repoussa de la table et se leva. " Je vais aller me détendre un moment. " Elle agrippa l'épaule de sa mère et tapota la tête de Toris. " Amusez-vous. " Elle quitta la taverne et sortit dans l'air frais de la nuit, qui était lourd et portait l'odeur de la pluie. Au loin, elle entendit le grondement du tonnerre, et vit un éclair rapide à l'horizon.

 

Elle prit une profonde inspiration qui n'eût aucun effet sur le sentiment de panique qu'elle avait ressenti ces dernières heures, un sentiment sans cause apparente, mais aussi réel que n'importe quoi qu'elle avait pu ressentir jusqu'alors. Etait-ce Gabrielle ? Admettre cela, c'était admettre que Jessan, contre toute probabilité, avait raison, qu'elles partageant une connexion qu'elle n'était pas sûre de comprendre. Ou était-ce simplement son imagination, qui la travaillait après l'incident avec Erika et Ephiny ?

C'est drôle... J'ai toujours fait confiance à mon instinct avant. Elle songea silencieusement, s'appuyant sur le rail pour les chevaux devant la taverne. Elle entendit la porte s'ouvrir derrière elle, et se retourna pour voir Cyrene arriver à côté d'elle, qui s'appuya également sur le rail.

" Toujours inquiète ? " demanda Cyrene en jetant un coup d'oeil vers elle. Il n'y avait pas vraiment besoin de demander. Elle sentait la tension irradier de la haute silhouette à côté d'elle.

" Je ne peux pas me dégager de ceci. " La guerrière répondit en regardant pensivement l'obscurité. " Ca me tord les boyaux. " Elle secoua la tête comme pour s'éclaircir les idées. " Ce n'est rien de solide, juste... ce pressentiment."

Cyrene se mordit la lèvre un moment puis mit la main sur le bras près du sien. " Xena... quelquefois, nos esprits et nos coeurs essaient de nous dire des choses que nous ne sommes pas vraiment prêts à entendre. " Elle rencontra le regard étonné. " Et je pense que tu devrais écouter. "

Xena tourna de nouveau son regard vers l'obscurité. " Je sais cela. " Elle répondit finalement d'une voix basse. " Je ne suis simplement pas sûre si cela me dit quelque chose que je dois savoir, ou quelque chose que je veux entendre. " Elle secoua la tête et se leva. " Mais je ne pense pas que je dois prendre le risque de ne pas le découvrir. "

Cyrene sourit. " Tu y vas. "

" Oui. " La réponse vint en même temps que la guerrière se levait et se dirigeait vers l'écurie qu'on voyait à peine.

" Sois prudente. " Sa mère lança l'avertissement, s'avança et l'étreignit rapidement.

Xena hocha la tête. " Je le serai. "

 

Et elle prit le chemin d'un air résolu, passa la porte, la fermant derrière elle. Maintenant que la décision était prise, ses mouvements devenaient réfléchis et décidés. Ôtant sa tunique, elle échangea le lin contre le cuir, et boucla les lanières aux épaules avec une précision régulière. Levant son armure d'épaules, elle passa la tête, installant les plaques avec le doux son de carillon du métal sur le métal, elle attacha les boucles restantes avec un sourire satisfait.

Elle marcha vers Argo, jetant une couverture de selle par-dessus les épaules de la jument, lorsque celle-ci releva la tête, déjà rétive, connaissant cet harnachement pour ce qu'il était . Elle sangla la couverture, puis leva la selle de la cloison de séparation de la stalle, et l'installa sur le dos du cheval, serrant la sangle avec un coup sec mais doux, et exercé. Elle glissa la bride par-dessus la tête du cheval, plaçant les oreilles sous le licou, et passa la crinière à travers la sangle. Elle boucla la mentonnière et plaça doucement le mors dans la bouche. " Sage, ma fille. " murmura-t-elle. " Viens. " Elle donna un coup de pied dans la porte pour l'ouvrir. " En arrière maintenant. " Elle s'écarta du chemin lorsqu'Argo, obéissante, sortit en reculant de la stalle et la suivit vers la porte.

 

Xena attrapa ses bracelets, et s'assit très vite pour boucler ses armures aux jambes, tapant des deux pieds en même temps pour installer les jambières de protection. Elle leva les yeux lorsque la porte s'ouvrit pour voir sa mère passer la tête. " Presque prête. " dit-elle en se levant et en tendant le bras derrière elle pour accrocher l'étui de son épée dans sa boucle, et elle installa le chakram à sa taille.

" Bien, je vois. " Cyrene inspira. " Tu as l'air plus... grande... quand tu portes tout ça. " dit-elle en avançant dans l 'écurie. Elle tendit la main pour toucher les plaques brillantes de l'armure.

Xena baissa les yeux vers elle, avec un sourire d'affection amusée. " Comme si je n'étais pas assez grande déjà. " remarqua-t-elle. " On dirait que je vais me faire mouiller cette nuit, par-dessus tout. " Un sac de provision fut placé sur les flancs de la jument, attaché à l'un des anneaux supplémentaires de la selle.

" Tiens. " dit Cyrene en lui tendant un paquet. " Je doute que tu aies une chance de t'arrêter et de manger. "

Xena rit. " Mère. " dit-elle, mais elle prit le paquet et l'étreignit rapidement. " Merci. Souhaite-moi bonne chance. "

" Bonne chance. " dit Cyrene, obéissante. " Et fais-moi une faveur ? "

Xena jeta un coup d'oeil vers elle, le sourcil dressé. " Si je peux, bien sûr. "

" Ramène Gabrielle avec toi. " dit Cyrene en posant une main sur son bras. " Je voudrais la connaître. "

La guerrière prit une profonde inspiration, puis la relâcha. " Très bien. " C'est malin, Xena, tu mets ces deux-là ensemble et tu es morte. Oh, bon. " Je le ferai. " Elle le promit et mena Argo dehors, montant en selle dans un seul et souple mouvement, et elle tourna la tête vers la route.

 

 

Le village des Amazones, la même nuit.

 

Erika marcha à grands pas impatients en direction des quartiers d'Arella, surprenant la grande femme rousse. " Raté. " La femme aux cheveux noirs cracha. " Et laisse-moi te dire quelque chose, tu ferais mieux d'y réfléchir à deux fois avant de lancer ce défi. "

Arella leva les yeux de la carte qu'elle étudiait, et pencha la tête. " Tout d'abord, bienvenue à la maison. " dit-elle en marchant vers la femme plus petite pour l'étreindre. " Ensuite, ça valait la peine d'essayer, ne te sens pas mal à l'aise. " Elle sourit. " J'ai fait quelques progrès ici, bien que bon sang, cette femme est coriace. " Son front s'agrandit. " Et maintenant, que racontes-tu avec ce défi ? "

Erika s'assit avec un bruit sourd, posant ses avant-bras sur ses genoux. " Ca a été une vraie semaine avec Hadès. Le chemin de l'aller m'a porté sur les nerfs. Cette Ephiny et ses maudits yeux. Et puis, nous arrivons là-bas, et évidemment, notre petite reine avait raison. Comme tu le suspectais. " Elle soupira avec précaution. Arella marcha jusqu'à sa petite table, versa un grand verre d'un liquide rouge et le tendit à Erika, s'agenouillant près d'elle et tapotant son genou.

" Merci. " Elle accepta le verre et but une gorgée. " Oh... c'est bon. " Elle posa sa tête contre le verre un instant. " Bon, en tout cas - j'ai repéré Xena qui partait vers la forêt tard cette nuit-là. Je l'ai suivie...je voulais savoir ce qu'elle voulait faire. Et dieux... Arella, ce que j'ai vu n'était pas humain. Elle n'aurait pas dû être capable de faire les choses que j'ai vues. "

Arella, fatigué d'être agenouillée, s'assit en face d'Erika, les jambes croisées. " Qu'est-ce que tu veux dire ? " Elle posa le menton sur sa main. " Je ne comprends pas. "

Erika secoua sa tête sombre. " Elle faisait... je ne sais pas, des exercices à l'épée, je présume. Mais elle les faisait si vite que je ne pouvais apercevoir la lame, Ari. Et puis, elle a commencé à les faire en même temps que des bonds, et des manoeuvres dans l'air... Elle... Ecoute, ne le prends pas mal, OK ? Je sais que tu es vraiment bonne, Ari, vraiment bonne - mais ça, ce n'était pas simplement bon. C'était bien plus."

Arella mâchouilla sa lèvre pensivement. " Je pourrais lancer le défi maintenant... elle n'aurait pas le temps d'arriver. "

" Ca ne marchera pas, tu le sais bien. Elle a une championne en titre. Elles te feront attendre. " Erika répliqua en écartant une mèche de cheveux des yeux d'Arella.

Arella soupira. " Bon, alors il faut l'empêcher d'arriver ici. " Elle jeta un coup d'oeil sur le visage étonné d'Erika. " Ecoute, j'ai essayé et essayé d'avancer avec notre soi-disant reine. Elle est absolumment déterminée à suivre son idée de nous mettre à terre. Elle contre chacun de mes mouvements. Elle étouffe chaque rumeur que je fais mijoter. Je le jure, cette femme est... " Elle secoua la tête. " En tout cas, elle a conclu un traité avec chacun des deux villages du Nord, il ne manquait plus que ça. Ils ont commencé à construire des fermes dans les bois au Nord. " Elle mit les mains à ses tempes. " Je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à l'amener à voir ce qu'elle nous fait. Elle ne comprend pas ce que nous sommes, Rika. Elle pense que nous sommes des fermiers ou quoi? Après avoir vécu avec Xena pendant deux ans, on pourrait penser qu'elle a une idée de ce que fait un guerrier. Je présume que non. Peut-être pense-t-elle pouvoir changer Xena comme ça aussi. "

 

Erika massa doucement l'épaule bien bâtie qui se trouvait près d'elle. " Je sais. Mais laisse-moi te dire que ce feu brûle profondément - elle ne sait pas avec quoi elle s'amuse là. " Elle sourit d'un air désabusé. " En tout cas, j'attends que Xena en ait terminé avec ce déploiement impossible de talents techniques, et puis je réalise qu 'Ephiny l'a suivie également. Une parfaite occasion... alors je me glisse derrière elle. Elles se parlent, tu vois... " Elle mimait l'histoire, consciente des yeux appréciateurs d'Arella. " Parce que Xena l'a entendue aussi, bien que les dieux savent qu'Ephiny n'est pas une mauvaise pisteuse, et qu'elle est derrière elle. Elle l'a surprise aussi, c'était plutôt drôle à regarder. Donc, elles se parlent, j'arme mon arbalète, et là je réalise que Xena l'a entendu. Je te jure, cette femme a des oreilles de loup, Ari, le mécanisme de mon arbalète est plus silencieux que deux brins d'herbe qui se frottent, tu le sais. Donc, je la vois devenir très calme... et je m'imagine, bon, tu avais raison - si les histoires sont vraies, elle peut éviter mes flèches. Alors je tire. Et bon sang, elle ne bouge pas.

Arella se pencha en avant. " Tu l'as ratée ???? " Je ne peux pas le croire ! "

" Non ! " Erika lève les mains de dégoût. " La maudite femme attrappe les flèches ! En pleine course ! Et crois-moi, il m'a fallu une minute pour remettre ma mâchoire en place avant de me sauver de là. " Elle but une longue grogée de vin. " Ari, elle me fait peur. " Elle regarda Arella dans les yeux. " Vraiment. J'ai dîner avec elle et je ne pouvais pas la regarder dans les yeux plus d'une seconde. Elle est si intense. "

 

Arella la regarda, pensive. " Aussi longtemps qu'elle vit, nous sommes piégées, Rika. " Elle grimaça. " Aussi longtemps qu'elle est la championne de Gabrielle, nous devons vivre suivant les règles de Gabrielle. Je ne peux pas vivre comme ça. Je ne suis pas une fermière, et en tant que peuple, nous allons disparaître sans le besoin de combattre. Tu le sais. Nous allons simplement devenir un nouveau groupe de villageoises. Est-ce que c'est ce que tu veux ? Pas moi. Je ne peux pas vivre avec ça. J'ai le goût de la bataille sur ma langue... et je ne peux pas l'abandonner. Aussi je présume que je vais devoir mettre mes actes en accord avec mes croyances. " Elle regarda le sol. " Est-ce qu'elle vient ici ? "

" Je le pense. " dit Erika. " Je pense que Gabrielle le lui a demandé, dans cette note qu'Ephiny transportait. " Elle fit une grimace. " Et, Ari... en plus du reste... il y a quelque chose entre elles. Xena est difficile à lire dans le meilleur des cas, mais même elle ne pouvait s'empêcher de réagir à ce qu'il y avait dans cette note. "

Arella hocha la tête. " Alors nous devons l'arrêter. A la passe de la montagne. Si nous mettons suffisamment de nos forces là, nous pouvons l'attraper par surprise, et je me fiche qu'elle soit Ares lui-même, elle ne sera pas capable de nous combattre toutes. Elle leva les yeux et rencontra ceux d'Erika. " C'est mon destin, Rika. Et si je dois m'opposer à Xena, alors c'est ce que je ferai. Notre héritage est trop important pour être perdu. "

Lentement, Erika hocha la tête. " Très bien, je suis avec toi. Nous le sommes toutes - aucune d'entre nous ne veut devenir une gratteuse de terre pour le reste de sa vie. Et je ne veux pas voir mes filles le devenir, non plus. "

" Je vais nous réunir. " dit Arella, en caressant sa joue. " Tu vas dormir un peu. Tu ressembles à Hades. " Elle marcha vers la porte, pensive. Une embuscade... ça marcherait. Et elle créerait des problèmes avec les maudits centaures pour éloigner l'attention de ce qui se passait dans la passe. Si elle connaissait bien Gabrielle, et elle commençait à penser que c'était le cas, la femme accourrait à la défense des centaures. Et peut-être, peut-être, pourrait-elle utiliser cette trahison des intérêts des Amazones pour mettre une distance finale entre la reine bornée et son peuple. Je me sens... désolée pour elle. songea-t-elle, regardant à l'extérieur dans l'obscurité de la forêt. Parce qu'elle ne comprend simplement pas comme ce besoin que nous avons est fort ... elle n'a pas d'expérience de cela. Comment Xena peut-elle tolérer cela, je me demande ? C'est un peu triste... la petite Gabrielle, avec ses leçons de morale - déterminée à réformer le vieux seigneur de guerre. Stupide... ne voit-elle pas qu'elle n'a aucune chance ? Je présume que oui... parce qu'elle essaye vraiement avec nous; et bien, petite Gabrielle, je suis désolée, tu n'auras pas la chance de réformer ton amie, parce que je ne peux pas la laisser vivre. Elle est trop dangereuse pour nous. Dommage... parce qu'elle aurait fait une bon sang de bonne alliée. Meilleure que toi, à tout point de vue.

 

 

Quelque part entre Amphipolis et le pays Amazone, plus tard cette même nuit.

 

Le seul son que l'on pouvait entendre, était celui, régulier, des sabots d'Argo, qui mangeaient la terre d'un petit galop qui berçait presque sa cavalière dans un demi-sommeil. L'esprit de Xena courait, cependant, et le sentiment régulier de malaise dans ses entrailles la gardait sur la défensive. Les mots de Jessan faisaient écho dans sa tête, lui tenant compagnie pendant les kilomètres ennuyeux avant les montagnes. Dieux... Et s'il avait raison...? La pensée la rongeait. Admets-le. Il a raison. Il peut voir ce qui se passe, mais tu peux le ressentir, tu sais que tu le peux. Ca a été le cas depuis fort, fort longtemps maintenant. Tu sais toujours lorsqu'elle a des ennuis. Elle tendit le bras et prit une longue gorgée de l'outre, puis la remit en place. Et si j'arrivais trop tard ? La pensée serra ses entrailles de terreur. Bon sang... C'est trop loin. J'aurais dû partir cette nuit-là. Je savais que j'aurais dû. J'ai attendu parce qu'elle m'a dit qu'elle avait besoin d'un peu plus de temps... mais mes entrailles me disaient de partir. J'aurais dû écouter. Maintenant... Elle ferma les yeux et agrippa la crinière d'Argo en soutien, elle entendit un reniflement en provenance de la jument en pleine course. Si... quelque chose lui arrive parce que j'ai été stupide et que je n'ai pas écouté mon propre instinct, entraîné depuis aussi, aussi longtemps... Je n'y survivrai pas. Je peux le ressentir, qui rôde en moi, aussi. J'en ai eu un avant-goût, là-bas dans ce temple. Elle est plus forte que moi, en ça. Je me demande si elle s'en rend compte ? Elle se serait reprise si j'étais morte, elle aurait continué, pas moi.

 

Les kilomètres passèrent, jusqu'à ce qu'elle arrive au tournant de la route qui menait à la Passe de la montagne, et elle tira sur les rênes pour reposer la jument en sueur. Elle réfléchit profondément. La route prenait le long chemin, mais passer par les montagnes, c'était de la folie. Elle pensa aux rochers au-dessus d'elle et puis au prix à payer . " Viens, Argo. Tu restes avec moi tant que tu le peux. " Elle murmura vers la jument, puis la détourna de la route.

Elles avancèrent dans l'ombre des arbres, en suivant son sens de l'orientation, passant près de nids silencieux dans la forêt profonde, près de bêtes endormies et surprises par le bruit des sabots d'Argo, ressentant la présence de chasseurs silencieux qui, peut-être à cause de leur odeur, sortirent furtivement de leur chemin.

Deux cours d'eau furent traversés, à gué, sans problème, puis une rivière, qu'Argo traversa à la nage en reniflant de protestation, et Xena dût descendre dans l'eau. Puis des broussailles, où elle dût surveiller les pas du cheval. L'aube les trouva au moment où elles traversaient une autre rivière, et Xena s'arrêta pour reposer la jument couverte d'écume. " Je sais, ma fille. Je sais. C'est dur. " Elle lui murmura à l'oreille qui remuait. Elle mouilla un morceau de lin et nettoya l'écume des flancs d'Argo, la laissa paître un court moment, et elle ouvrit le paquet de sa mère.

 

Elles repartirent, cette fois au trot dans des endroits où l'herbe poussait, et les montagnes qui les séparaient du pays Amazone furent en vue. Le temps se gâtait, des nuages noirs se formaient sur les pics des montagnes, et les vents qui avaient soufflé régulièrement depuis l'aube, devenaient agités par moments, et énervaient la jument. " Doucement, Argo. Je les vois. " Elle serra les genoux pour faire avancer la jument, pour trouver une place sûre, parce qu'Argo, au moins, ne voyagerait pas dans cette espèce de tempête qui grandissait rapidement. Mais elle, oui. Le sentiment d'anxiété dans ses entrailles avait empiré, augmentant à chaque kilomètre en direction des montagnes. Ca, plus que toute autre chose, la poussait à voyager avec une urgence sans contradiction.

Enfin, elle traversa la derrière étendue d'herbe, puis les longs avant-monts, et la montagne apparut distinctement devant elle. Le bruit du tonnerre augmentait et s'approchait, et Argo devenait nerveuse, les oreilles plaquées et les narines dilatées. " Allons, juste encore un peu. " Xena la cajola, tout en sentant les premières gouttes de pluie toucher son dos. Elles contournèrent un grand rocher et Xena tira court sur les rênes de la jument, le coeur serré. Ainsi. Voici pourquoi tout le monde utilisait la route. Devant elle se trouvait un véritable escarpement, qui courait au loin, aussi loin que ses yeux pouvaient le suivre. Pas de chemin vers le haut, pas de chemin autour. " Bon sang. " Ces simples mots firent écho sur les rochers, se moquant d'elle.

Elle mena Argo jusqu'au pied de l'escarpement, et le fixa furieusement. Reculer maintenant, c'était perdre un jour de voyage. Au sommet de l'escarpement, elle s'en souvint, la route elle-même sinuait paresseusement, jusqu'au travers de la haute passe, et descendait vers le pays Amazone.

 

Xena se balança pour descendre de la jument, et marcha jusqu'au bord de la falaise, regardant vers le haut. La plus grande partie de la surface était pure et lisse, sans prise pour la main ou le pied. Je ne peux pas grimper ça. Ses yeux l'étudièrent, et le mirent en balance avec le tiraillement douloureux dans son estomac. Ou suis-je assez entêtée et stupide pour essayer ? Sous la pluie ? Avec l'obscurité naissante ? Elle ferma les yeux et explora avec précaution la peur qui l'assaillait, une peur qui lui brisait les nerfs... de la peur, elle s'en rendit compte, avec une clarté soudaine et étonnée, qui n'était vraiment pas la sienne. Cela avait le goût familier, qui réveilla les images dans son esprit, de la courte période où elle avait le contrôle du corps de Gabrielle. Lorsqu'elle combattait Velasca. Oh dieux... Elle leva les yeux. " Ouais, je suis aussi stupide que ça. "

Elle regarda autour d'elle, repérant un rocher protégé en surplomb, et y mena la jument. " Désolée de te faire ça, Argo... mais je n'ai pas le choix. " Elle débarrassa la jument de la selle et la posa proprement sous le rocher. Puis elle prit l'essentiel dans les sacoches et utilisant l'une d'elle comme sac, elle l'installa sur ses propres épaules. Enfin, elle prit la tête de la jument dans ses mains, et la regarda dans les yeux, laissant ses lèvres effleurer la douce et duveteuse peau de son nez. " Sois sage, Argo. et si je fais quelque chose de vraiment idiot là-haut, et que je ne reviens pas, et bien.. prends soin de toi, d'accord ? " La jument hennit, la poussant du museau. " Oui, je t'aime aussi. " Elle parla doucement, étreignant son cou.

Elle marcha jusqu'au mur, prit plusieurs inspirations, frotta ses mains sur le cuir et commença à chercher un endroit pour grimper.

 

 

Le village Amazone, le matin suivant.

 

Ephiny roula sur elle-même, clignant des yeux troubles à la lumière du soleil qui se répandait dans ses quartiers. En jurant, elle s'assit bien droit et commença à se bousculer pour sortir du lit, ébranlée d'avoir dormi si longtemps.

" Ah...ah...ah... " dit Solari en la menaçant du doigt. " Ordres de la Reine. Tu dors. " Elle repoussa Ephiny dans le lit d'une main forte. " Et je ne vais pas la contredire. Elle est dans une de ces humeur ce matin. "

Ephiny soupira et laissa sa tête retomber, étouffant un bâillement. " OK... OK... " Elle sourit. " Est-ce que tout va bien ? "

Solari remua la main. " Tout est calme jusqu'à maintenant. Arella a envoyé un grand groupe des siennes faire une longue expédition de chasse, aussi c'est une bonne chose. Au moins, elles ne seront pas dans nos jambes. " Elle fit un sourire espiègle à Ephiny. " Et on dirait qu'il va pleuvoir, aussi je leur souhaite bien du plaisir. "

Ephiny grogna d'amusement, laissant son corps se détendre dans le lit. " C'est bien. " dit-elle nonchalamment. " Peut-être aurons-nous un jour de calme pour changer. " Un grondement de tonnerre distant vibra dans ses oreilles. " Après réflexion, peut-être pas. " " Ca vient des montagnes par ici. " dit Solari. " Je suis désolée pour quiconque est pris là-dedans. Le vent souffle rageusement. " Elle regarda Ephiny fermer les yeux de nouveau. " C'est mieux. " Elle rit un peu, en quittant la hutte et marcha vers la salle à manger, sentant le vent fouetter ses cheveux dans deux directions à la fois, on aurait dit. " Oh ouais. " Elle murmura, à personne en particulier. " Ca va être diabolique. "

" Quoi ?? " demanda Granella, qui lui emboîta le pas. " Oh, le temps ? " Elle haussa les épaules. " Bonne journée pour dormir. " Avec un petit sourire espiègle à Solari. " Et c'est ce que fait Eph, je présume ? "

" Sur mes ordres. " La voix de Gabrielle leur parvint de derrière elle. Elles se retournèrent pour voir la reine marcher sur le chemin, une sorte de grimace sur son visage. " Bonjour, à propos. " Elle ajouta cela avec une expression amicale. Elles continuèrent jusqu'à la salle à manger, où la plus grande partie du village était déjà assise. Gabrielle alla prendre sa place habituelle à la table d'honneur.

" Dieux, elle a l'air contracté aujourd 'hui. " Solari murmura à voix basse pour Granella. " Je me demande ce qu'il y a ."

 

Le barde s'assit, étudiant la pièce. Remarquant les Amazones qui manquaient et comptant mentalement. Vingt personnes pour une partie de chasse ? Son front s'agrandit. Si elles réussissaient, elles auraient assez de gibier pour des semaines. Peut-être que c'était l'idée d'Arella... ou peut-être pensait-elle que son groupe devenait un peu insouciant, et que c'était une bonne idée pour diffuser la tension. Gabrielle aima cette idée, et la fit même se sentir un peu mieux au sujet de sa Nemesis. Un peu. Mais pas beaucoup, parce que, c'était sûr, elle venait par ici pour son débat matinal habituel.

" Bonjour, ma reine. " Arella la salua, levant un sourcil vers la chaise près du barde, ce qui lui valut en retour un geste de la main vers celle-ci.

" Merci. " Elle s'assit et murmura quelque chose à l'Amazone qui vint avec un pichet de thé. " Le vent se lève. " commenta-t-elle à Gabrielle. " C'est vrai. " Le barde lui répondit en essayant de se concentrer sur son porridge. Elle sentait une soudaine vague de nostalgie des petits déjeuners inattendus de Xena la submerger, petits déjeuners qui, bien qu'imprévisibles, étaient toujours meilleurs que ceux-ci. " Est-ce que le groupe de chasse sera bien là-dehors dans ce temps ? " C'était plus pour dire quelque chose que par réelle curiosité.

" Bien sûr. " Arella la rassura. " Il y a des refuges tout au long du territoire de chasse où elles peuvent se protéger. " Elle prit un bol de porridge d'un plateau et versa généreusement du miel dessus. " As-tu essayé cela dans ton petit déjeuner ? " demanda-t-elle en tendant le pot avec un sourire amical. Elle savait maintenant que Gabrielle n'était pas du matin et que c'était le meilleur moment pour l'agacer. De manière gentille.

Le barde leva les yeux et fit la grimace. " Arella, j'ai tout essayé dans ce truc, et ça a toujours le goût de morceaux de cuir. "

Elle lui jeta un coup d'oeil. " Mais merci d'avoir demandé. " Elle but une longue gorgée de thé pour rincer le truc, et regarda vers la pièce. " Avions-nous vraiment besoin de vingt personnes pour un groupe de chasse, cependant ? " Elle lança un rapide coup d'oeil vers Arella, et vit les yeux devenir prudents.

Bien, bien... ainsi yeux-verts est plus observatrice que je ne le pensais. " Et bien, nous courons après un gros gibier cette fois-ci. " Et n'était-ce pas la vérité ? Je vais me réjouir de te présenter le fruit de notre chasse, ma reine. " Et plus tu envoies de monde dans ce cas, plus elles sont en sécurité. " Voilà, débats de cela, conteuse.

 

Gabrielle pencha la tête et la regarda, ces maudits yeux retenant la moindre réaction. " OK, si tu le dis. " répondit-elle avec douceur. Qu'est-ce qu'elle manigance maintenant ? Un sentiment de malaise grandissant rendit l 'idée de manger plus de porridge infaisable. " Bon, c'est assez pour moi. " Elle le dit d'une voix normale et poussa sa chaise pour se lever.

Arella se leva en même temps qu'elle et fit un signe de la tête. " Prends garde au temps, ma reine - Une mauvaise tempête se prépare... tu ne veux pas t'y retrouver. " Et là, qu'est-ce qui m'a fait dire ça ? Est-ce que j'ai toujours un faible rampant pour cette femme ? Je pense que c'est possible. Quelle pitié.

Gabrielle se pencha en avant et saisit son regard, surprenant la femme rousse. Les yeux avaient l'air particulièrement intenses lorsqu'elle se pencha encore plus près, et qu'elle refusa de la relâcher pendant un très long moment. Puis... " Merci de t'inquiéter, Arella. Mais les tempêtes et moi sommes de vieilles amies. Il m'en faut plus pour m'effrayer. " Et puis elle fit une chose effrayante. Pour une raison inconnue d'Arella, la reine lui sourit en la fixant dans les yeux. Puis elle recula et quitta la table, et c'est seulement à ce moment-là qu'Arella vit le nouvel apport à l'habit de la reine. Un étui en cuir, très usé, qui contenait une dague finement ciselée, dont les poignées étaient couvertes d'une douzaine de coups d'épée qu'elle avait déviée, et marquées d'un sceau rond distinctif.

Bon, pensa Arella, regardant la reine quitter la salle à manger à grandes enjambées. Bon... elle porte de l'acier enfin. Et où a-t-elle bien pu trouver cette belle, si belle pièce ? Ce n'est pas une arme d'apparat. C'est une arme de tueur, si j'en ai jamais vue. Huh. Ca ne peut venir que d'un seul endroit. Je me demande... Je ferais mieux d'envoyer un mot à la Passe pour qu'elles se tiennent prêtes. Et je ferais bien de commencer ma diversion. Elle se leva de sa chaise de nouveau et marcha rapidement vers la porte, entrant presque en collision avec Erika qui entrait à ce moment. " Attention. " dit-elle en se glissant près d'elle.

" Attends. " dit Erika en la tirant sur le côté. " As-tu vu ce qu'elle porte ? " Elle parla à voix basse.

" Ouais, belle pièce. Pourquoi ? " Arella lui répondit également à voix basse.

" Tu sais à qui c'est ? " L'Amazone aux cheveux noirs siffla entre ses dents.

" Détends-toi. " La femme rousse l'apaisa. " Ouais, je m'en doutais. Je m'apprêtais à envoyer quelqu'un à la Passe. tu veux y aller ? "

" Je suis partie. " dit Erika en passant la porte.

Bon.songea la grande Amazone.Tu aimes les tempêtes, n'est-ce pas, Gabrielle ? Très bien. Je vais te donner une tempête.

Elle marcha à grands pas vers la cour centrale, rassemblant quelques-unes de ses favorites du regard. Elle traversèrent nonchalamment pour la rencontrer lorsqu'elle arriva en face de ses quartiers.

 

 

Sur l'escarpement, sous la pluie.

 

Au moins deux fois par heure, Xena était convaincue d'avoir totalement perdu la raison. Ne regarde surtout pas en bas, se rappelait-elle. Avec précaution, elle libéra la prise d'une de ses mains et l'avança pour une nouvelle prise plus haut, trouvant une simple fissure pour y placer ses doigts. Avec une prise sûre, elle souleva son poids et avança l'autre main. Pendant des heures de souffrance, une prise après l'autre, elle se fit son chemin le long du mur lisse, pratiquement sans incident, mais il y eût plusieurs rappels, et une glissade, qui fut vraiment douloureuse jusqu'à ce qu'elle avance une main et agrippe une prise. Et elle eût de la chance.

Elle trouva deux places où elle put coller son dos contre le mur, et prendre une pause, pour boire de l'eau et reposer ses mains et ses bras. Têtue, hein ? Oh oui, je le suis toujours. Je dois être folle. se rappela-t-elle encore une fois lorsqu'elle trouva une autre prise pour sa main, et se souleva, trouvant une prise de pied sur un rocher plus bas, elle grimpa plus haut sur le mur. Si elle avait regardé en bas, elle aurait vu qu'elle était à mi-chemin, une montée incroyable dans le vent et ce temps et le manque de sommeil. Mais elle ne regardait pas en bas. En bas n'était pas important. C'est en haut qui était important. Et en haut à cet instant, c'était un surplomb, qui paraissait impossible à passer. Mais au moment le pire, il suffit d'un moment pour que ce sentiment froid et nerveux, qui n'était pas le sien, refasse surface, pour qu'elle trouve un chemin d'une manière ou d'une autre.

 

Je vais le faire. Son esprit le lui disait, avec rage. J'ai dit que si toutes les légions d'Hadès étaient entre nous, ça ne m'arrêterait pas. Qu'est-ce que c'est qu'une petite montagne ? Bouge, Xena, avant d'être touchée par l'un de ces éclairs. Elle repéra une racine noueuse qui s'étirait au-dessus du surplomb, et la fixa. Voyons à quel point je suis vraiment têtue. Elle rassembla ses forces et sauta vers l'avant, relâchant ses prises en une seule fois, et se reposant sur le bon élan, et la force de sa main pour la sauver.

Et ça marcha, à sa douce surprise, lorsqu'elle agrippa la racine et se retint, attendant que son corps arrête de se balancer pour qu'elle puisse se tirer vers le haut. Et par-dessus, sur une petite bordure, qui lui donna un moment de répit. Le vent passa en cascade sur elle, la fouettant de la pluie qui tombait des nuages bas. Elle s'assit calmement, laissant l'eau perçante la raviver. OK, allons-y.

 

 

Le village des Amazones - milieu de la matinée.

 

" Bon, tu es réveillée. " dit Gabrielle lorsqu'Ephiny entra dans ses quartiers, l'air reposé, mais encore un peu assoupi.

" Mmm. " Ephiny lui répondit, puis lui jeta un coup d'oeil. " Ainsi, je vois que tu as une nouvelle décoration. " Elle pointa le menton vers le couteau qui pendait à la ceinture de la reine.

" Ouais. " Le barde lui répondit, absorbée par un traité. " J'ai dit à tout le monde que Xena avait découvert que je n'avais pas de coupe-parchemin, et que c'était sa façon de traiter ce petit problème. "

Ephiny se mit à rire. " Vraiment ? "

" Ouais. " Gabrielle répondit avec un sourire fatigué sur le visage. " Ca fait une bonne histoire. "

Elle finit d'écrire quelques notes sur le traité, et s'installa dans sa chaise, tressaillant à la raideur de son dos. C'est d'être trop longtemps assise qui cause cela. N'est-ce pas ce que dit toujours Xena ? Dieux, j'ai horreur quand elle a toujours raison. Et comment le saurait-elle ? Quand donc reste-t-elle assise tranquillement pendant plus d'une heure ? Elle rit pour elle-même. Je me demande ce qu'elle fait juste maintenant ? Elle cogne probablement de pauvres villageois sans défenses avec un bâton, je parie.

Elles levèrent toutes les deux les yeux au bruit d'une soudaine agitation dehors.

 

 

L'escarpement.

 

Xena était vraiment en difficulté, cette fois-ci. Elle avait deux prises décentes aux mains, mais le rocher qu'elle avait utilisé pour le pied s'était fissuré sous elle, et l'avait laissé pendre avec aucune possibilité d'avoir une autre prise. Elle ferma les yeux, essayant d'ignorer sa respiration difficile, la pluie perçante, et la douleur sauvage dans ses épaules. Et bien... maintenant ? Son esprit était pantelant. Elle leva les yeux. Rien. Un mur lisse sans aucune cassure. A sa gauche, il y avait une fissure, mais les prises n'étaient pas sûres, non plus. Et au-dessus de cette section... elle grinça des dents. Une dernière saillie, et elle était au sommet. Bon. Ca s'arrête ici ? Elle courait le risque et jeta un coup d'oeil en bas, à peine capable de discerner la forme générale de la forêt dessous, encore moins chaque arbre. Oh... ça va être mortel. Ouais. Je suis arrivée aussi loin, et je serais maudite si je laisse aller et que je meurs ici. Elle leva les yeux à nouveau, secouant rapidement la tête pour écarter les cheveux mouillés de ses yeux, et elle se concentra sur la fissure.

Une chance. Qui reposait sur la capacité de bouger son corps dans l'air avec précision. Après un jour et demi de voyage sans arrêt. Et sous la pluie. Et... bon sang, je peux le faire. Elle ferma les yeux et se concentra, cherchant profondément, faisant appel à toutes ses réserves de force. Et de confiance. Et, c'était simple, vraiment, juste bander son corps, et relâcher, et...

Et elle y était, et les deux pieds dans une prise assurée, et elle pouvait reposer ses bras qui criaient de douleur. Oh dis donc, je vais le payer cher cette fois-ci. Mais elle ne s'en souciait pas, parce qu'au-dessus d'elle se trouvait la dernière saillie, et avant qu'elle ait eu le temps d'y penser, elle fit un bond vers elle et tournoya en l'air, et s'y retrouva. juste comme ça. Comme si Ares était sorti de derrière un arbre et l'avait saupoudrée de poussière. Whoa. Elle se reposa là pendant quelques minutes, respirant difficilement, et collant son corps contre la pierre froide pour se débarrasser de la chaleur tremblante.

Puis elle se leva, et sauta par dessus le dernier rocher et là, devant elle, se trouvait la route. Qui tournait doucement en montant vers la Passe, qu'elle pouvait distinguer à travers les arbres. En soupirant, elle se tint simplement sur le côté du chemin, et laissa la pluie qui tombait à verse, couler sur elle, rinçant la poussière de roche, en même temps que sa fatigue. Puis une vague soudaine de frayeur fit presque fléchir ses genoux sous elle, et lorsqu'elle put se tenir debout sans trembler, elle se lança dans une course régulière et se dirigea vers la Passe.

 

 

Le Village des Amazones.

 

" Les centaures ! " Le cri parvint de la place centrale et, ensemble, Ephiny et Gabrielle sautèrent sur leurs pieds et se dirigèrent vers la porte. Arella marchait à grands pas à leur rencontre, portant une arbalète. " C'est arrivé. " Elle cracha, jetant l'arbalète à leurs pieds. " Dites-moi que c'est une erreur, alors. Trois flèches dans l'une de nos éclaireuses, avec cette arbalète. "

Ephiny y jeta un coup d'oeil. Centaure, sans aucun doute. " Peut-être était-ce une erreur. " dit-elle doucement, tendue.

Arella rit. " Ouais, notre erreur, de les croire. Ecoute, si tu veux avoir une petite conversation avec eux, vas-y. J'emmène des forces là-bas. " Et elle partit. Elles se regardèrent l'une l'autre, alors que les forces d'Arella partaient au trot, laissant derrière elle un groupe d'Amazones désorientées.

" Elles ne peuvent pas faire ça. " Gabrielle enrageait. " Nous devons les arrêter. " Elle baissa la tête pour entrer dans ses quartiers prendre son bâton, et partit derrière elles, mais Ephiny l'agrippa.

" Où crois-tu donc aller ? "Elle cria, tirant le barde pour l'arrêter. Pas aussi facile qu'elle ne s'y attendait, cependant, et elle se retrouva tirée sur quelques pas. " Gabrielle ! "

Le barde tournoya vers elle. " Je vais arrêter Arella. A quoi ça ressemble ? Quelqu'un d'autre veut-il y aller ? " Ses yeux verts lançaient des éclairs et il y avait un feu en elle qu'Ephiny n'avait jamais vu avant. " Laisse moi partir. " Elle grogna vers Ephiny.

" D'accord... d'accord... " Ephiny cria. " Laisse-moi prendre mes armes, pour l'amour des dieux, Gabrielle, tu ne peux pas aller là-bas seule. Ne sois pas idiote ! " Elle alla à tout vitesse vers ses quartiers, rejointe à la course par Granella et Solari, et quelques autres qui maintenant commençaient à bouger.

 

Gabrielle n'attendit pas. Elle avait fait attention à la direction que le groupe d'Arella avait prise, et fila après elles, courant légèrement et gardant son bâton hors de son chemin devant elle. Après un instant, elle se rendit compte que quelqu'un lui faisait de l'ombre, et elle tourna la tête. " Cait ! Repars ! " dit-elle, surprise.

La fille blonde garda le pas et secoua la tête. " Ca va. "

" NON... " fit le barde d'un coup sec, et l'agrippant par les épaules. " Tu es juste une petite fille, Cait - tu n'appartiens pas à tout ceci. " Cait avança la main et toucha la sienne, la regardant dans les yeux. " Tu as tort... c'est toi qui n'appartient pas à tout ceci. " Elle sortit son propre couteau et rencontra les yeux de Gabrielle, laissant passer dans son regard ce qu'elle pensait vraiment d'elle-même. Et elle vit, non pas un mouvement de recul, mais la reconnaissance de cela, pointer dans les yeux du barde. Qui avait vu cette expression avant. Et connaissait sa source.

Gabrielle prit une profonde inspiration puis soupira. " Viens. " Elle le dit calmement et recommença à courir, Cait près de son épaule.

 

 

La Passe.

 

Xena marchait à grandes enjambées sur le chemin, gardant un pas régulier et rapide le long de la piste. Devant elle se trouvait la Passe, et après ça, il y avait la colline qui descendait vers le village, et elle savait qu'elle pouvait le faire en un très bon temps. Elle était juste au mur intérieur de la Passe lorsque ses sens se mirent en pleine alerte, et avant qu'elle ait le temps de penser, des réactions longtemps aiguisées mirent l'épée dans sa main.

Parce qu'un filet fut jeté sur sa tête, et un chance infime garda l'épée vers le haut et trancha le chanvre comme du beurre lorsqu'elle tournoya, et le filet s'installa sur ses larges épaules.

Avec un rapide rebondissement, elle fit de la place pour ses jambes, et puis elle se retrouva sous une douzaines de corps, et fut emportée vers le sol. Mais lorsque sa main toucha le sol, elle se roula sous le poids et poussa vers le haut, éjectant quelques corps. La douleur acérée qu'elle sentit dans son dos était celle d'un couteau, elle le savait, et elle passa sa main gauche derrière elle, d'une prise sur du tissu elle tira avec toute la puissance qu'elle avait dans le bras. La douleur s'arrêta, et un corps fut lancé par dessus elle et tomba sur le sol avec un bruit sourd.

 

Maintenant, elle pouvait voir ses assaillants. Des Amazones. Un feu brûlant s'éveilla en elle et son mouvement suivant fut une entaille de son épée, qui en toucha une dans le ventre et la coupa pratiquement en deux. Un coup de coude rapide en prit une autre et elle entendit les os craquer, lorsqu 'elle donna un coup de pied qui en envoya une troisième dans un arbre. Un autre coup d'épée et le sang gicla, et elle avait prise sur un bras qu'elle tourna violemment, elle entendit un son éclatant lorsque l'épaule à laquelle il était rattaché, se disloqua. Un bond, un coup de pied, et maintenant, il n'en restait que 10 face à elle, elle fit tournoyer son épée, rit, et les défia de venir vers elle. Et la pluie explosa en un déluge, lorsqu'elle partit à toute vitesse sur elles ; elles s'enfuirent en courant et elle en rattrapa deux et cogna leurs têtes l'une contre l'autre dans un craquement écoeurant. Puis elle fut seule sur le chemin, la poitrine soulevée, le sang colorant maintenant la pluie qui coulait de son dos. Et la peur qui montait en elle fit battre son coeur encore plus vite et elle se remit à courir.

 

 

Le village centaure.

 

" C'est le chaos ! " cria Gabrielle lorsque Cait et elle atteignirent le bord du village et trouvèrent un cauchemar de pluie battante, et de centaures et d'Amazones qui se combattaient. Elle vit une Amazone sur le point de tirer à l'arbalète sur un centaure, et elle fonça à toute vitesse, cognant son bâton contre le dos de l'Amazone, l'envoyant à terre. Le centaure la regarda, puis hocha la tête en la reconnaissant et partit comme une flèche.

Oh dieux... Qu'est-ce que je fais ici ? Elle arrêta de penser et commença à réagir, lorsqu'une autre Amazone vint vers elle les yeux injectés de sang, puis elle laissa tomber le bâton et lutta au corps à corps avec la femme, remerciant les dieux pour chaque seconde que Xena avait patiemment passé à lui enseigner la lutte. Elle agrippa le bras de son adversaire et le tourna au-dessus de sa tête, projetant l'Amazone au sol avec un bruit sourd. Une de moins. Elle attrapa son bâton et se remit à courir, visant une autre archère.

 

 

Le village Amazone.

 

" Oh, je ne pense pas, Ephiny. " Erika ricana tout en armant son arbalète, elle cloua Ephiny et son groupe au mur avec une rangée d'arbalètes. " Pas cette fois-ci. Maintenant c'est notre tour. Reste juste tranquille...tu n'auras rien à faire. " Elle pointa de la tête vers deux de ses subordonnées. " Ligotez-les. "

" Erika... " Ephiny commença à parler mais Erika se tourna soudain et la cogna sur la mâchoire avec l'arrière de son arbalète, renvoyant la femme contre le mur.

" La ferme. " Elle sourit. " Je voulais te dire ça depuis fort longtemps. " Elle regarda pendant qu'on les attachait en hauteur à une perche hors de la salle à manger. " Et, lorsque notre " groupe de chasse " reviendra, nous les laisserons tout vous raconter sur la chasse... " Elle sourit. " Tu aimeras ça. Tu sais ce qu'était la proie, cette fois-ci, Ephiny ? Tu le sais ? "

Solari fit une grimace. " Ca te démange de nous le dire, alors pourquoi ne le fais-tu pas ? " Elle cracha. " Vous ne l'emporterez pas avec vous. "

Erika eût un petit rire. " Oh si, nous le ferons... parce que notre groupe de chasse était aux trousses d'un ex-seigneur de guerre... et tu sais ce que cela signifie... notre petite reine n'a pas de champion. " Elle avança et donna un petit coup à Ephiny. " ET donc... nous aurons une nouvelle reine. "

 

Un son sifflant aigu l'interrompit. Ephiny l'entendit et sentit un espoir sauvage bondir dans sa poitrine. Je connais ce son... Un impact fit un bruit sourd au-dessus de sa tête et puis elle sentit les cordes se détacher. Elle se laissa tomber sur les genoux en réaction, en même temps que le reste du groupe, mais leva les yeux par dessus ses épaules, pour voir, à travers le rideau de pluie, et brièvement mis en relief par un éclair cauchemardesque, une silhouette rapide, vêtue sombrement qui bondit vers elles.

Erika tournoya, elle et son groupe levèrent leurs armes, mais leurs yeux s'élargirent en reconnaissant la silhouette, au moment où un éclair éclaira le ciel et réfléchit une épée levée, et fit briller deux yeux bleus glacier.

" Allons. " Ephiny grogna et sauta vers l'avant. " Elle n'a pas le temps de jouer avec ces idiotes. Attrapez-les. " Et elle-même cogna Erika avec un coup de pied qui souleva l 'Amazone aux cheveux foncés et l'envoya dans le lac boueux qui augmentait. Son groupe se laissa aller à la vengeance, et elle se dirigea vers Xena, agrippa son armure, tirant la guerrière pour l'arrêter.

" Le village centaure. " Elle cria, voyant la compréhension pointer dans ces yeux sauvages. " J'ai tout en main ici... pour l'amour des dieux, VA ! " Elle poussa Xena dans la bonne direction et prit un bâton, se mêlant au combat avec volonté.

 

 

Le village centaure.

 

Gabrielle baissa la tête pour éviter un coup de poing porté sauvagement, et contra avec un rapide coup de bâton, puis une seconde, et elle marcha vers la combattante suivante. Soudain, elle vit son cauchemar - un groupe d'enfants centaures, acculés contre un arbre, effrayés. Son coeur s'arrêta, quand elle vit qui leur faisait face.

Arella, le visage rouge du désir de sang, tenant une épée déjà dégoulinante du sang de centaure. Elle rit et avança vers eux, se réjouissant de la crainte dans leurs yeux.

" Non. " Gabrielle inspira et commença à courir. Elle rattrapa Arella au moment où la femme allait donner un premier coup au plus âgé, qui s'accroupit , les yeux clairs agrandis, incrédule. Le barde se raidit et lança un coup court et puissant qui cogna les jambes d'Arella au niveau des genoux et la projeta sur le sol.

Elle hurla de rage et rebondit vers l'arrière, faisant cette fois face à son attaquante. Et elle rit. " Ah... ainsi tu as du cran, après tout. Je me le demandais. " Elle prit un bâton et rengaina son épée pour un instant. " D'abord, laisse-moi te délester de cette chose. Je n'ai aucune envie d'être envoyée sur mon derrière de nouveau. " Elle balança vers l'avant, tapant son bâton contre celui de Gabrielle s'attendant à le voir voler des mains du barde.

" Désolée, Arella. " La femme plus petite inspira. " Ma partenaire habituelle à l'entraînement peut faire mieux que ça. "

Arella poussa un grognement mais sourit ensuite. " Désolée, petit barde, ta partenaire habituelle est morte à cette heure... parce que c'est ce après quoi était mon groupe de chasse. " Elle sourit, voyant le changement sur le visage de Gabrielle. " Oui, c'est exact... tu es toute seule maintenant... aussi jette ce bâton. "

 

Etait-ce possible ? Gabrielle ressentit une sensation d'écoeurement dans son estomac. Quelque chose était. Mais... " Quoi, avec ... vingt Amazones ? " Elle laissa passer un sourire sur ses lèvres. " Tu penses que ça peut l'arrêter ? " Elle rit doucement. " Tu n'as aucune idée. " Et elle para vers l'avant, cognant le bâton d'Arella hors de sa position, et la frappant sur l'épaule.

" Oh, j'ai une bonne idée. " Arella grogna et revint à la charge, tapant son bâton sur celui du barde et la menant un pas en arrière.

" Non, tu n'en as pas. " Gabrielle haleta, cogna ce coup sur le côté, et poussant avec force vers l'avant pour toucher la rousse dans les genoux. " Tu es une lâche. Tu n'as pas oser la défier, alors tu as trouvé un autre moyen d'avoir ce que tu veux si désespérément. " Et ce que je ne veux pas, si désespérément. Ce serait drôle si ce n'était pas aussi lugubre.

Sa seule réponse fut un long grognement et puis la rousse avança avec une série rapide d'attaques, faisant reculer Gabrielle vers les enfants centaures. Mais le barde était têtu et continuait à détourner les coups, et à contrer avec les siens. Je ne peux pas tenir éternellement, cependant. Son esprit tournoya. Je commence à être vraiment fatiguée. Et puis quoi ? Hadès.

 

Arella la sentit se fatiguer et bondit vers l'avant, lui ôtant enfin le bâton des mains. Elle fouetta avec son arme, frappant le barde sur la tête, et la mettant à terre. Elle avança vers elle et leva son bâton pour la cogner sauvagement. Et une petite silhouette se dirigea vers elle, la cognant dans le dos et la faisant trébucher. Elle rugit et cogna un poing contre une petite tête blonde, l'envoyant contre un arbre proche. Gabrielle sentit un remous rouge traverser son champ de vision lorsqu'elle lutta pour se lever et sentit la forme de Cait glisser le long de l'arbre près d'elle. Elle secoua la tête pour éclaircir sa vision, puis souhaita le contraire. Parce qu'Arella se raidissait et armait une arbalète centaure. Oh... Ce fut un choc pour son esprit. Elle va me tuer.

" C'est exact, yeux-verts. " dit Arella en armant la flèche proprement. " Je vais le faire, et avec une arme centaure, ainsi nous n'aurons plus de ces traités, de la paix et du bon vouloir. Nous aurons la guerre, et c'est ce que nous voulons, Gabrielle... pourquoi ne peux-tu pas le comprendre ? "

" Parce que la violence n'est pas le bon chemin. " Elle répondit en se relevant sur ses genoux, et en faisant signe aux enfants de rester à terre. Ils se tapirent autour d'elle, la fixant avec des yeux effrayés. " Parce qu'il y a un meilleur moyen de vivre. "

" Non. " répondit Arella en levant l'arbalète. " Tu as tort. Il n'y a pas de meilleur moyen, pas de meilleure sensation que ceci. " Elle visa, espérant que la reine la supplierait. Espérant qu'elle hésiterait, ou baisserait, ou détournerait la tête de la flèche cruelle. Mais les yeux ne la quittèrent jamais, ne clignèrent jamais et elle soutint ce regard lorsque les doigts d'Arella se resserrèrent sur la gâchette et qu'elle la pressa.

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