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Bound3B

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

Unies/ Bound

 

par Melissa Good

 

Traduction : Katell et Fryda

 

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Partie 3B

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Chapitre 25

 

Warrin se tenait dans l'ombre tachetée, son corps couvert de fourrure sombre se confondant avec le tronc de l'arbre contre lequel il était appuyé. Ses yeux parcouraient l'enceinte et remarquaient les détails minuscules. Un oiseau faisait un nid en désordre dans le toit de la maison de la guérisseuse. Le feu matinal contenait trop de bois vert et envoyait de la fumée parfumée dans l'air. Le sol sous ses pieds nus était humide de rosée, qui luisait aussi dans l'herbe et perlait doucement sur les feuilles qui entouraient son visage.

 

Avec curiosité, il en lécha une, et goûta le piquant vert de la feuille, râpeux contre sa langue, et le faible goût sucré de la rosée. Puis ses yeux revinrent vers la maison de la guérisseuse, repérant un mouvement à la porte d'entrée.

 

Ah ! Ses yeux absorbèrent la vue des deux humaines, alors qu'elles sortaient ensemble sur le porche en bois, dans la lumière du soleil. La plus petite lui était familière, et il se souvint s'être penché au-dessus d'un assassin sur le sol de pierre froid en face de deux yeux vert océan qui lui avaient semblé pénétrer de manière peu commune pour quelqu'un de sa race. Un barde, c'est ce qu'elle était, se souvint-il, mais elle portait un bâton de combat comme si elle savait très bien s'en servir.

 

Et son corps avait conforté cette impression, mince mais musclé, et lorsqu'elle avait bougé, ça avait été avec la calme assurance de quelqu'un qui savait s'occuper d'elle.

 

Ainsi le barde était de nouveau là, regardant par-dessus l'herbe, la brise fraîche du matin soufflant ses cheveux clairs sur ses épaules lorsqu'elle regarda dehors, puis leva les yeux vers sa compagne.

 

Ainsi c'était elle Xena, songea Warrin, l'étudiant attentivement. Grande, pour une humaine, et bien bâtie, avec de longs bras et jambes, une façon de bouger même blessée qui lui parlait... Ses lèvres se courbèrent légèrement. Oh oui ! Elle était l'un des enfants d'Arès, sans aucun doute.

 

Il entendit son sifflement bas, et la réponse de sa jument, et la calme discussion entre elles, lorsque le barde la regarda s'asseoir, puis se dirigea vers l'écurie.

 

Je veux les voir de plus près, ces humaines, décida-t-il. Je veux voir si elle mérite les histoires que j'ai entendues... les légendes qu'ils racontent, bien que je sache que ça ne peut pas vraiment être possible.

 

Il glissa de derrière l'arbre, et avança silencieusement, atteignant le bord de la maison de la guérisseuse pour prendre une position d'où il pouvait l'observer sans être remarqué, se pressant contre le grand chêne en face de la construction, se tenant très immobile.

 

Chapitre 26

 

Xena sentit les yeux posés sur elle, et détendit consciencieusement son corps, posant la combinaison en cuir sur ses cuisses tout en retirant l'aiguille de son kit. Elle orienta son écoute dans la direction où elle savait que se tenait son guetteur, et elle tira une longueur de fin boyau du petit sac, passa le fil dans l'aiguille, puis commença à travailler sur le cuir rude.

 

Ses sens étaient fortement concentrés, absorbant les sons autour d'elle, et éliminant lentement ceux qui ne présentaient pas de danger. La douce bouffée du vent, le raclement des feuilles en mouvement, les voix qui appelaient depuis la cour, tout ça disparut. Elle se concentra plus loin. Le faible craquement de la structure en bois derrière elle, les sons étouffés d'Elaini qui s'éveillait et commençait ses tâches quotidiennes, un oiseau qui raclait le toit du porche... elle les laissa se dissiper, ne laissant que la pression à peine audible de la respiration de son guetteur, et la sensation qu'il bougeait, de son mouvement, le grattement de l'écorce contre des cheveux... elle l'avait en tête aussi sûrement que si elle s'était retourné et avait regardé, et elle laissa un sourire tirer ses lèvres à contrecœur.

 

Les talents... je les garderai. Pendant un moment, au moins, jusqu'à ce que les gens oublient qui je suis, et que je n'ai pas à m'inquiéter de les voir débarquer sur le pas de la porte à Amphipolis. Elle leva les yeux, et regarda la scène paisible devant elle. Par ailleurs, sois honnête, vieille chèvre querelleuse, tu aimes étaler ce que tout ce dur travail a accompli. Elle se moquait d'elle-même, mais elle savait bien que c'était vrai. Il ne reste plus qu'à trouver un moyen d'aborder le sujet avec Gabrielle... je me demande si elle va aimer cette idée ? Peut-être qu'elle préférera... Ses lèvres se serrèrent dans un sourire momentanément. Non... ce choix-là c'est du passé, et tu le sais. Pour toi aussi d'ailleurs. Mais tu sais... qu'elle pourrait juste... Elle laissa ses pensées revenir vers un carré d'herbe tranquille, sous un soleil finissant, à l'extérieur d'un endroit qu'elle pouvait de nouveau appeler son foyer.

 

Ça avait été une longue, longue marche après le dîner à travers les bois parfumés, elle écoutait surtout, comme d'habitude, Gabrielle qui s'entraînait sur l'une des histoires sur laquelle elle travaillait.

" C'est arrivé il y a un moment, quand même. " Avait commenté Xena.

" Ouais. " Avait répliqué Gabrielle. " Mais je suis si en retard - je pourrais m'arrêter 10 ans et ne pas rattraper toutes ces choses qui nous sont arrivées. " Elle avait levé les yeux et placé son bras dans celui de Xena. " Ça ne risque pas, hein ? " Elle blaguait à moitié.

" Tu t'ennuierais. " Xena avait ri. Mais elle s'était interrogée, parce que Gabrielle avait glissé dans la routine quotidienne avec une aisance presque mélancolique, et traversait ses jours avec un sourire détendu qui apparaissait parfois comme du soulagement pour la guerrière qui l'observait.

" Hmmm... je présume que tu as raison. " Avait répliqué le barde, mais ses yeux étaient restés pensifs.

Elles avaient fini par arriver à la rive près de la petite rivière à l'ouest d'Amphipolis, et s'étaient installées dans l'herbe pour regarder le soleil couchant, Xena s'appuyant contre un rocher bienvenu, les bras enserrant librement Gabrielle, qui était posée confortablement contre sa poitrine.

Elles regardaient la lumière passer du doré profond au cramoisi, puis au pourpre, et changer le paysage, des couleurs brillantes à la brume bleue atténuée, dans laquelle les bruits nocturnes éclatèrent soudainement et remplacèrent les doux bruits de la journée.

" Oaah ! " Le barde avait bâillé en se massant l'estomac. " Ta mère va me perdre, tu t'en rends compte. " Elle lança un regard penaud vers Xena. " Je sais que j'ai fait plus que le maximum pour perdre tout ce poids chez les Amazones. " Elle rit désabusée et tira sur sa tunique trop grande. " J'ai peur d'essayer de rentrer de nouveau dans cette jupe. "

Xena avait ri et l'avait rassurée. " Tu as l'air en bonne santé. Ne t'inquiète pas pour ça. " Et elle l'avait étreinte chaleureusement pour confirmer ce commentaire. Elle avait reçu un sourire en réponse, tout en sentant le corps de Gabrielle se détendre contre elle avec satisfaction.

" Joli. " Avait murmuré Gabrielle, enroulant ses mains autour de celles de Xena. " C'est un endroit agréable pour regarder le soleil se coucher. "

" Mmm. " Xena approuva. " J'avais l'habitude de venir ici quand j'étais petite. " Elle avait baissé les yeux vers sa partenaire tranquille. " Tu aimes être ici ? " Ça voulait dire Amphipolis, en fait, et pas la rive.

Gabrielle avait compris la question. " Beaucoup. " Ses yeux s'étaient levés vers ceux de Xena alors qu'elle se tournait dans ses bras. " Ta mère et ton frère m'ont donné le sentiment de faire partie de votre famille, Xena. J'aime vraiment ça. Et j'aime vraiment être avec toi. " Elle s'était interrompue. " Je ne t'ai jamais vue si... " Elle leva les yeux et sourit à la vue de l'expression chaude et rêveuse dans ces yeux bleus. " Détendue. C'est vraiment agréable. "

" Je suis contente que tu l'apprécies. " Avait répondu Xena doucement. Puis - Dieux... je suis en paix avec moi-même... quand est-ce arrivé au juste ? " Ces quinze jours ont vite passé, hein ? "

Et Gabrielle l'avait fixée pendant un très long moment, sur le point de dire quelque chose, mais elle finit simplement par sourire et hocher la tête pour approuver.

" Trop court ? " Avait hasardé Xena.

Le barde avait dégluti et hoché de nouveau la tête calmement.

" Il faudra que nous le refassions, alors. " Avait promis la guerrière, avec un tout petit sourire.

Gabrielle avait laissé sa tête retomber sur la poitrine de Xena, et ses doigts jouer nonchalamment avec un pli de sa tunique. " J'aimerais vraiment ça. " Avait-elle répliqué d'une voix mélancolique.

" Moi aussi. " Avait répondu Xena, et elle s'était rendu compte à cet instant précis que c'était la vérité.

 

Elle pista son guetteur alors qu'il s'éloignait du grand arbre derrière elle, et glissait silencieusement plus près. Pas mauvais... admit-elle, détectant le doux grattement de sa main contre le bois de la maison. Voyons voir... ensuite le pied sur le porche. Je parie qu'il grince.

 

Mais est-ce que Gabrielle serait d'accord avec la raison pour laquelle elle voulait arrêter de voyager, arrêter... ces séries sans fin de combats et de luttes pour une possibilité ténue de rédemption ? Lui dirait-elle jamais... peut-être pourrait-elle dire que cette dernière blessure y était... pour quelque chose. Non. Elle ne voulait aucun secret sur ce sujet, pas de cette importance, entre elles. Elle dirait exactement pourquoi à Gabrielle et puis elle verrait ce que le barde dirait. Au moins... songea-t-elle sardoniquement, je suis assez confiante dans ce qu'il y a entre nous pour assumer qu'elle va s'en faire pour l'endroit où je vais finir si je fais un combat de trop.

 

Crac ! Xena écarquilla les yeux. Amateur. Il aurait dû trouver les soutènements sous le porche et s'assurer qu'il atterrissait sur l'un d'eux. Ses sens lui dirent que ce n'était pas Jessan, mais ils lui dirent aussi que qui que ce soit, il n'attaquait pas. Je présume qu'il va falloir que je force la main. Elle soupira et parla. " Tu ferais aussi bien de t'asseoir. "

 

Et elle tourna finalement la tête, pour le voir avec sa vue, au lieu de son oreille. Un visage couvert de cicatrices et de fourrure sombre clignait calmement vers elle. " Je ne pense pas que nous nous soyons rencontrés. " Elle s'interrompit. " Tu aurais mieux fait de rester à côté de l'arbre. "

 

Warrin était stupéfait. Il aurait juré qu'elle ne l'avait pas détecté, pas avec la position complètement détendue qu'elle avait conservée, et l'expression distraite, presque sans voir, de son regard. Il étudia son visage en silence, buvant les traits abrupts, anguleux et les yeux bleu glacials. Ainsi - Alors comme ça….

 

Il s'assit près d'elle et se pencha en avant, posant les coudes sur ses genoux. " Mon nom est Warrin. " Finit-il par grogner, et il attendit.

 

Xena leva un sourcil vers lui, sans interrompre sa couture. " L'oncle de Jessan. "

 

Warrin hocha la tête. Ils restèrent assis en silence, et il réalisa que c'était un état naturel pour elle, comme ce l'était pour lui.

 

Des yeux bleus glissèrent vers lui. " As-tu eu Anstélès ? " La voix de Xena était modérément curieuse. Elle savait qu'il avait été envoyé pour assassiner le rival d'Hectator après la bataille de Cirron.

 

L'être de la forêt la fixa, sentant un intérêt chatouilleux relever sa tête, malgré ses fermes intentions. " Oui. " Répondit-il, puis il s'éclaircit la voix. " Je ne savais pas que tu savais. " Il s'interrompit. " Joli travail sur Stevanos. " L'assassin que Xena avait démoli dans ses quartiers cette nuit-là. Dont la mâchoire et le bras, et le crâne étaient fracturés à un degré qu'il pensait sa race seule capable de réaliser, cela montrait une force sauvage, brutale qui l'avait surpris, venant d'un humain.

 

Xena leva simplement un sourcil vers lui et sourit.

 

Ce sourire le surprit, dans sa familiarité sauvage. Puis le regard de Xena glissa vers le centre du village, et il vit les lignes abruptes s'adoucir, presque de façon imperceptible, et une certaine chaleur s'allumer dans ses yeux. Il suivit son regard et ne fut pas surpris de voir le barde aux cheveux clairs s'approcher. Ainsi. Mais l'amour entre elles ne veut pas dire qu'un Lien les unit, se rappela-t-il.

 

" Salut ! " Gabrielle tourna les yeux vers lui lorsqu'elle grimpa l'escalier du porche. " Warrin, n'est-ce pas ? L'oncle de Jessan ? "

 

Il hocha la tête et la regarda de près. Son attention était sur lui mais ses pas la tiraient infailliblement au côté de Xena, et elle posa une main sur le genou de la guerrière relevé nonchalamment, dans un geste de possession inconscient, ses doigts traçant paresseusement de doux dessins sur la peau bronzée.

 

Et maintenant, avec elles ensemble, il pouvait Voir sans aucun doute. Sa tête s'assombrit. " Et bien, je disais juste bonjour. " Dit-il, brièvement, et il se leva, quittant le porche sans autre mot.

 

Elles se regardèrent. Xena haussa les épaules. " Ne me demande pas. Il a essayé de se faufiler ici sans que je le vois, puis il s'est assis et a parlé de tout et de rien, puis tu t'es montrée et il est parti. "

 

" Hmm. " Songea le barde. " Et bien, quoi qu'il en soit, Argo va bien, mais tu lui manques. " Elle commença à aller vers l'autre chaise mais Xena tapota le bras de la sienne, qui était assez large pour faire un siège, et elle s'installa sur le bois doux et tordu, glissant un bras autour des épaules de la guerrière, en appuyant sa tête contre le dossier de la haute chaise.

 

La porte de la maison de la guérisseuse s'ouvrit, et Elaini passa la tête dehors, cherchant autour du chambranle avec une expression interrogatrice. " Oh. Tu es là. " Elle soupira et passa le reste de son grand corps par l'ouverture. " Je vais prendre des risques et présumer que tu vas plutôt bien... Pas vrai ? " Ses yeux examinèrent Xena de la tête aux pieds, et furent apparemment satisfaits de ce qu'ils virent.

 

" Plutôt bien. " La guerrière approuva. " Merci, à propos. " Elle se mit en arrière, sentant la chaleur du bras de Gabrielle contre son cou. " Désolée de t'avoir renversée la première nuit. "

 

Elaini rit et marcha à grands pas vers elle, s'installant dans l'autre chaise. " Merci... pour... quoi ? " Elle posa un coude sur le bras de la chaise et les fixa. " Tu as fait le diagnostic toi-même, tu t'es guérie toi-même, et même, il semblerait, tu t'es nourrie et baignée sans aucune assistance de ma part. Je souhaiterais que tous mes patients soient aussi prévenants. En général, ils s'accrochent et se plaignent de griffes incarnées jusqu'à ce que je les jette dehors. " Elle bâilla, montrant ses canines. " Et je suis jetée parfois, aussi - c'est juste que je ne m'y attendais pas de... et... et bien, quoi qu'il en soit. Pas de problème. "

 

Xena lui lança un regard et secoua la tête. " J'ai eu de l'aide. " Elle donna un coup de coude à Gabrielle, qui tira ses cheveux en réponse.

 

" Je m'en rends compte. " Elaini sourit. " Vous étiez toutes les deux sans connaissance toute la journée d'hier... je parie que tu... " Elle cligna de l'oeil vers Gabrielle. " Avais plutôt mal au dos, vu la position dans laquelle tu te trouvais. "

 

La bouche du barde se tordit. " Oui... mais Xena a arrangé ça. " Puis elle se dégrisa et pencha la tête. " Est-ce que c'était à cause de cette... chose, cette connexion ? "

 

Elaini hocha la tête. " Oui, oui. Mais tu as sûrement remarqué... " Elle cligna des yeux vers elles. " Vous vous endormez et vous réveillez en même temps, n'est-ce pas ? "

 

Elles se regardèrent. " Et bien. " Dit finalement Xena, avec un léger rire. " Ça explique beaucoup de choses. " Soudain, des petites choses qu'elle avait remarquées prenaient plus de sens. Comme sa soudaine incapacité à se lever le matin, après combien de maudites années? Elle secoua la tête mais vit que l'attention d'Elaini était distraite et elle suivit curieusement le regard de l'être de la forêt.

 

Jessan était en train de traverser la place centrale dans leur direction. Xena regarda Elaini qui l'observait, puis elle lança un regard vers Gabrielle qui remua un sourcil vers elle.

 

La guerrière regarda Elaini, puis Jessan, et là les yeux du barde suivirent les siens ; d'abord de la curiosité, puis de la compréhension apparut lorsqu'elle interpréta l'étrange expression sur le visage d'Elaini.

 

Elles se regardèrent, et sourirent, pas besoin de lien pour partager leurs pensées mutuelles.

 

" Bonjour, Jess. " Xena traîna la voix, lorsque l'être de la forêt s'approcha, et elle lui retourna son sourire.

 

" Tu te sens mieux, je présume, hein ? " Demanda Jessan en grimpant sur le porche pour s'installer les jambes croisées à côté d'elle. Il leva les yeux. " Hé vous ! " Il sourit à Elaini et à Gabrielle.

 

" Hé toi-même ! " Répondit Gabrielle, avec une étincelle dans les yeux. " Ecoute... j'ai une idée vraiment géniale. " Maintenant... suis-moi simplement , Xena... allons... " J'ai mon amie ici... " Un petit coup à la guerrière qui lui lança un regard. " qui accepte de ralentir pendant quelques jours... je me demandais si vous deux-là, aimeriez vous joindre à nous pour un... pique-nique, cet après-midi ? "

 

Elle sentit le rire silencieux passer dans la carcasse de Xena, mais aucun mouvement sur son visage. " Ça me plaît. " Répliqua Xena gravement, croisant les bras sur sa poitrine et le cuir maintenant terminé. " Vous devriez venir. Gabrielle fait des pique-niques géniaux. "

 

Jessan la regarda, puis Gabrielle, et hésita. Elles préparent quelque chose. Comme j'aimerais savoir quoi... mais elles préparent quelque chose, ça ne fait pas de doute. Oh bon. Il n'y a pas de mal à aller à un pique-nique, je présume. " Bien sûr. " Il accepta avec son sourire ensoleillé. " J'aime les pique-nique. " Ses yeux voyagèrent vers Elaini. " Allons... tu peux prendre ton après-midi. "

 

La guérisseuse leva deux sourcils touffus. " Et bien, puisque ma patiente là a l'air d'avoir récupéré sans mon aide, je présume que je peux. " Elle rit doucement. " Et je suppose que nous aurons besoin de nourriture pour ça. " Elle hocha la tête vers Gabrielle. " Puis-je te présenter à la communauté qui s'occupe de la cuisine ? "

 

Gabrielle sourit. " Absolument. " Elle se leva, donnant une rapide pression au bras de Xena. " Je reviens. "

 

Xena hocha la tête et les regarda traverser l'espace central, se dirigeant vers un bâtiment bas et large près du ruisseau. Puis elle tourna la tête, et elle et Jessan se regardèrent calmement.

 

" Je crois que nous sommes à égalité maintenant, mon ami. " Dit enfin Xena, le poussant avec le bout de sa botte.

 

Jessan secoua la tête et se pencha en avant, attrapant sa botte. " Nous savons tous les deux que je ne t'ai pas sortie de là. Comment as-tu fait ça ? "

 

" Fait quoi ? " Demanda Xena, le fixant, les bras toujours croisés. Puis - " Ne me demande pas ça, Jessan. Nous savons tous les deux que je ne connais pas la réponse, sauf de dire que j'ai fait ce que j'ai fait parce que je devais le faire. "

 

Le grand être de la forêt hocha lentement la tête. " Je sais ça. " Il tapota le pied de Xena d'un air absent. " Je pensais... " Il déglutit. " Je ne voyais pas comment.... Xena, si ça n'avait pas été parce que Gabrielle était convaincue que tu étais... " Il s'arrêta et soupira. " J'avais si peur que tu ne le sois pas. "

 

" Peur ? " La question était calme.

 

" Pour elle. " La réponse fut honnête.

 

Xena ferma les yeux d'approbation. " Je sais. " Elle prit une inspiration et la relâcha. " Je ne pouvais pas laisser ça arriver. " Elle s'interrompit. " Tu avais raison, bon sang. " Mais elle sourit en le disant. Raison au sujet de ce qu'il avait vu entre elles, et l'inévitabilité de tout ça.

 

Les yeux de Jessan s'assombrirent et il posa une main hésitante sur sa jambe. " Es-tu désolée que j'ai eu raison ? " S'il te plaît... Xena... je dois savoir... mais par Arès, j'espère...

 

Le sourire de la guerrière devança ses pensées. " Non. " Une simple réponse à une question difficile. " Pas du tout. "

 

Il sentit le soulagement descendre sur lui en cascade, dressant sa fourrure dans un tremblement heureux. " Je suis content. " Il sourit soudain. " J'ai promis à Gabrielle que je ne te taquinerais pas avec ça. " Ses yeux dorés se levèrent vers les siens et il y vit l'étincelle.

 

" Ouais... " Elle traîna la voix en lui lançant un regard. " J'ai eu droit à ce sermon moi aussi. "

 

Elle le regarda rougir et écarquiller les yeux. " Je sais... je sais... je suis un petit cochon. " Il tapota son ventre. " Pas assez de choses pour me défier par ici. Je deviens paresseux. " Il leva ses larges épaules en un haussement désabusé. Et il trouva une sympathie inattendue dans les yeux de Xena.

 

" Je suis passée par là. " Xena rit doucement. " Je peux être plutôt mauvaise si je ne maintiens pas la pression. "

 

" Vraiment ? " Demanda-t-il, intrigué. " Je ne l'aurais jamais deviné. "

 

" Ouais. " Admit-elle. " Mais ne le dis à personne. C'est bien assez que Gabrielle fasse ressortir cette partie de moi dans le pire des sens. "

 

Jessan sourit et frappa sa botte. " Pas un mot. " Il promit.

 

Ils se regardèrent en silence.

 

" Ça t'a changée. " Dit Jessan, calmement.

 

Une longue respiration expulsée de la part de Xena. " Ouais. " Mais son visage explosa dans un sourire soudain et éblouissant.

 

Jessan retint sa respiration, charmé par sa réponse. Sachant cela, quoique cette union apporte en plus, cela lui avait apporté un peu de paix, et de joie, et cela calmait son âme avec une chaleur merveilleuse. " Arès, je suis content. " Il respira, retournant le sourire avec l'un des siens.

 

Ils jetèrent tous les deux un coup d'oeil au loin, puis de nouveau l'un vers l'autre. " Moi aussi. " Xena rit doucement, puis décroisa les bras et tapota sa tête. " Ecoute, je lui ai promis de ralentir pendant quelques jours... tu veux faire quelques exercices faciles ? "

 

Jessan sourit, et montra chaque dent de sa bouche. " Tu parles. " Il soupira joyeusement. " Après ça... pique-nique. " Et maintenant son regard devint soupçonneux. " Qu'est-ce que vous préparez toutes les deux ? "

 

" Nous ? " Xena remonta les deux sourcils dans un air d'innocence injuriée. " Je ne sais pas ce que tu veux dire. "

 

" Oui, oui. " L'être de la forêt hocha la tête, sans accepter la réponse.

 

" Vraiment. " L'assura Xena. " C'est juste un pique-nique. Gabrielle les aime. Beaucoup. "

 

" Oui, oui. " Dit Jessan de nouveau.

 

Xena le regarda simplement avec un léger sourire sur les lèvres.

 

" Tu ne me le diras pas, hein ? " Jessan soupira.

 

Silence de la guerrière.

 

Jessan soupira de nouveau. " OK. " Il capitula enfin. " Mais ça a intérêt à être bon. "

 

Un sourire de Xena. Ça le sera si Gabrielle fait son travail... et si je connais mon barde... elle l'a déjà fait.

 

Chapitre 27

 

Gabrielle marcha à grands pas en silence, tirant un peu sur ses enjambées pour rester au niveau d'Elaini bien plus grande, et regardant partout autour de l'enceinte. " Journée agréable. " Commenta-t-elle, levant les yeux pour apprécier le ciel sans nuages. Le soleil chaud inondait la place centrale couverte d'herbe, et une douce brise remuait les feuilles sur les arbres environnants.

 

"Hmm... oui, oui. " Répondit Elaini d'un air absent, puis elle tourna sa tête dorée et regarda Gabrielle. " Désolée... mon esprit est à mille lieues d'ici... tu as raison - c'est une journée agréable. " Elle sourit, montrant ses canines. " Je suis contente que ta partenaire aille mieux. J'étais... " Elle regarda autour d'elle puis de nouveau vers Gabrielle, adoucissant son ton. " J'étais un peu inquiète à son sujet hier... c'était une fièvre plutôt élevée. "

 

Le barde hocha la tête et mâchouilla sa lèvre. " Je sais. Je l'étais aussi. " Elle prit sa respiration. " Mais elle est plutôt coriace ?. "

 

" Oui, j'ai remarqué. " Elaini rit doucement de bon cœur. " Ben ça oui, j'ai été surprise ! A propos... désolée de ne pas t'avoir écoutée. " Elle fit un geste vers la grande maison qui contenait la cuisine commune du village. " Allez. "

 

" Merci. " Répondit le barde. " Et, pas de problème - j'essaie juste de rendre les choses plus faciles pour les gens autour d'elle... surtout quand elle n'est pas sûre de ce qui se passe. Elle réagit très, très vite. "

 

Elaini hocha la tête tout en poussant la porte de la maison pour l'ouvrir. " Maintenant, je sais. " Elle lança un regard curieux vers l'humaine aux cheveux clairs. " Comment est-ce que vous deux... je veux dire... c'est une étrange... "

 

Gabrielle rit. " C'est une longue histoire, aussi je te la raconterai pendant le déjeuner. " Elle lança un regard en coin à l'être de la forêt. " Je suis contente que Jessan ait dit qu'il venait... il a l'air d'avoir besoin d'un petit remontant. "

 

Elaini soupira. " C'est vrai... je ne suis pas sûre de ce qui le taraude ces jours-ci. " Ses oreilles se redressèrent et elle mit une main sur le dos de Gabrielle pour guider le barde dans la zone fraîche de stockage. " Qu'est-ce que tu emportes pour un pique-nique ? Je n'en ai jamais fait. " Elle regarda autour d'elle, hochant un peu la tête à la vue de la pièce bien arrangée. La réserve était construite profondément sous le niveau du sol, et maintenait la fraîcheur même lorsque le temps était au plus chaud, gardant les provisions bien rangées sur des étagères rudimentaires installées tout autour sur les murs en terre.

 

Gabrielle passa rapidement les provisions en revue, et sélectionna d'abord un grand panier. " Et bien, ceci est important - quelque chose pour porter tout le reste. " Elle sourit. " Et... voyons voir... " Elle sélectionna quelques petites choses d'une main experte. " Ceux-ci sont bons. Tu peux les arranger ensemble et en faire des petits pains roulés fourrés. "

 

" Vraiment ? " Répliqua Elaini, s'approchant pour regarder par-dessus son épaule. " Oh oui, je vois ce que tu veux dire. Tu les aimes? "

 

" Oui... et Xena aussi. " Le barde rit doucement. " Nous avons de la chance pour ça... nous aimons pratiquement les mêmes choses. "

 

" Oh. " Songea l'être de la forêt. " Est-elle difficile ? " demanda-t-elle en esquissant un sourire espiègle.

 

Gabrielle renifla. " Dieux, non. " Elle prit plusieurs autres choses... " En fait, elle avale tout ce qui est comestible si elle le doit... mais je peux toujours dire quand elle aime vraiment quelque chose, et j'essaie de faire avec, parce que si elle aime quelque chose, alors je peux parfois l'amener à ralentir et à mâcher avant d'avaler. " Elle cligna de l'œil. " L'amener à se détendre et à apprécier un peu la vie est un de mes passe-temps. "

 

Elaini laissa sortir un rire bas et grondant. " Ça a l'air d'un sacré passe-temps. " Avec désinvolture, elle prit un morceau de viande de venaison séchée de l'étagère et l'examina. " Alors... comment peux-tu dire si elle aime quelque chose ? "

 

Gabrielle masqua un sourire, et étudia la sélection de fruits, empilés dans des petits paniers contre le mur arrière de la maison. " Et bien... " Elle réfléchit. " Elle est difficile à deviner, je te l'accorde. C'est ce truc de guerrier... tu sais ? Cette sorte de coquille de noix stoïque, genre 'n'admets jamais la douleur, n'admets jamais que tu ressens une émotion sur quoi que ce soit', qu'ils ont tous ? "

 

" Oh ouais. " Elaini hocha la tête et roula les yeux. " Ne m'en parle pas. Comme si, s'ils abandonnaient pendant une heure, le monde s'arrêterait de tourner. "

 

Le barde hocha la tête. " Oui, oui. " Elle s'assit sur une boîte bienvenue et prit une expression pensive. " Voyons... comment sais-je quand elle aime quelque chose... et bien, elle a cette sorte de... " Sa bouche se fendit en un sourire. " d'étincelle dans les yeux. " Elle s'interrompit. " Pas que ces yeux ne brillent pas tout le temps, d'eux-mêmes, vois-tu... mais ceci est différent. "

 

" Vraiment ? " Elaini inspira, s'asseyant sur un tonneau de cidre.

 

" Ouais. " Gabrielle confirma. " Et... elle sourit en quelque sorte, juste un peu, mais presque comme si elle ne pouvait pas s'en empêcher. " Si elle fermait les yeux, elle pouvait se représenter l'expression. " Elle a un goût pour le sucré qu'elle ne veut pas admettre, mais je l'attrape avec ça de temps en temps. " Avec une étincelle dans les yeux, elle ajouta une poignée de miel et de morceaux de noix roulés dans le sucre à son panier. " Tu regarderas. "

 

L'être de la forêt soupira. " Tu as l'air de vraiment t'amuser à faire ça. "

 

" Je m'amuse. " Répondit le barde. " Ces coquilles de noix sont dures... mais une fois que tu les as craquées... " Son visage se détendit dans un sourire. " En dessous de tout ça, elle est la personne la plus agréable, la plus gentille que tu puisses imaginer. " Elle s'interrompit. " Ça en vaut la peine. " Tu vois où je veux en venir ? Peut-être...

 

Elaini l'étudia pendant un long moment, puis lui fit un sourire mélancolique. " Tu es amoureuse d'elle. "

 

Gabrielle sourit. " C'est plutôt évident, je pense. " Aussi évident que toi, tu l'es de... mais nous ne mentionnerons pas ça, d'accord ? D'accord.

 

" Même sans le lien que vous partagez, je pense que tu le serais. " Songea la guérisseuse.

 

" Je l'étais, bien longtemps avant que nous sachions cela. " La réponse fut honnête.

 

Elaini baissa la tête plus près. " Comment le savais-tu ? " Ses yeux brillèrent. " Quand t'es-tu rendu compte ? "

 

Ah. Bonne question, pensa Gabrielle. Là, comment puis-je répondre à cela de manière à lui donner l'information qu'elle demande... " Et bien, je savais depuis longtemps que nous étions très proches - je veux dire, quand tu vis comme nous vivions, en quelque sorte tu... viens à dépendre de cette autre personne. Et c'est ce qui s'est passé. " Elle s'arrêta puis sourit un peu. " Ce qui se passe encore. Quoi qu'il en soit, mais il y a toujours des choses qui me rendent dingues, et elle en a un paquet de ces choses, aussi. " Elle tendit une poire à Elaini et en prit une pour elle, qu'elle mordit et mâcha pensivement. " Alors, nous avons eu cette dispute. "

 

Et ça en a été une fameuse, pensa Gabrielle, en regardant en arrière dans le temps. Elle n'avait pas parlé à Xena depuis le matin, quand elles avaient eu une série de disputes, sur pourquoi Xena ne s'inquiétait jamais de lui dire ce qui se passait, ou l'endroit où elles allaient, ou...

Toujours la même histoire, la même histoire, avait pensé Gabrielle, essayant de trouver quelque chose à écrire sur le rouleau blanc devant lequel elle se tenait assise, depuis qu'elles s'étaient arrêtées et avaient dressé le campement. Je suis traitée comme une enfant, je me mets en colère, et elle s'enferme dans sa coquille et arrête de communiquer. Pas qu'elle communique vraiment bien les bons jours. Mais c'est comme... Elle jeta un coup d'œil au visage fermé et silencieux de l'autre côté du feu. J'avais pris l'habitude de simplement être furieuse. Maintenant je deviens furieuse, mais en plus, ça fait mal... et ça fait de plus en plus mal ces derniers temps. C'est étrange. C'est comme si je ne voulais pas que nous nous disputions.

Un mouvement avait attiré son regard, et elle se rendit compte que la guerrière n'était plus là. Génial. Elle pensa cela avec dégoût. Elle a filé, comme d'habitude. Elle savait que Xena allait probablement juste dépenser sa colère en faisant ces exercices sans fin, et allait revenir, comme elle le faisait parfois, fatiguée et un peu calmée.

Je présume que nous allons encore dîner froid. Pas que ça gênait Xena. Le barde avait soupiré. Ou qu'elle s'en plaignait, sois honnête - elle mangerait n'importe quoi que tu mettrais devant elle, et ne dirait pas un mot. Bien que je souhaiterais parfois... Gabrielle avait senti la colère couler hors d'elle comme de l'eau sur un tas de sable, remplacée par une tristesse mélancolique qui lui était devenue de plus en plus habituelle. J'aimerais qu'elle se rende compte quand j'essaie de faire quelque chose de gentil.

Et elle réalisa avec un drôle de tremblement que ces derniers temps... les sourires, et les regards gentils, et les mots positifs rares de sa compagne de voyage étaient devenus plus important à ses yeux. Etaient devenus... quelque chose dont elle avait besoin, quelque chose qui remplissait un endroit en elle qui, autrement, était sombre et vide. Cela lui semblait très sombre et très vide à ce moment précis.

Elle avait baissé les yeux vers le parchemin, perdue dans de sombres réflexions, essayant de trier ses sentiments, et utilisant le bout de sa plume récemment inutile pour essuyer les larmes de la surface au fur et à mesure qu'elles tombaient. Elle n'avait aucune idée de pourquoi elle pleurait, et elle frotta son visage d'irritation tout en levant la tête.

Pour voir Xena qui se tenait là, sa combinaison de cuir mouillée par l'eau qui ruisselait aussi de ses jambes nues et de ses avant-bras, et des écailles luisantes de deux grands poissons qu'elle tenait par les branchies. Des truites dont Xena savait que c'était les préférées de Gabrielle.

Le barde avait levé le regard, surprise, vers ces yeux bleu profond, et vu le mouvement léger de la tête sombre, et le sourcil levé qui se voulait la requête de Xena pour faire la paix. Et les poissons étaient une offre de paix, si Gabrielle était d'accord pour l'accepter.

Et soudain, désespérément, elle voulut les accepter. Elle voulut que les choses aillent bien entre elles avec un désir féroce qui la choqua jusqu'aux tréfonds d'elle-même. Elle s'était levée et avait marché vers la guerrière qui attendait, et elle avait glissé les mains dans les branchies pour prendre les poissons, sentant son cœur sursauter lorsque leurs doigts s'étaient touchés, et écoutant enfin la réaction de son corps à sa proximité, et l'odeur chaude et épicée du cuir, et l'expression dans les yeux de Xena lorsque leurs regards se croisèrent.

Elle réalisa à ce moment hors du temps que l'expression 'meilleures amies' ne renfermait plus vraiment ses sentiments. Et elle s'était demandée ce que, par Hadès, ça voulait bien dire ?

Elle se le demanda, jusqu'à ce que Xena, maintenant soulagée de son fardeau, se sèche les mains, hésite, puis lève une main et tellement, tellement doucement, essuie l'une des larmes tombées récemment de sa joue. Et laisse le bout de ses doigts une seconde de plus qu'il n'était nécessaire. " Je me suis dit que tu apprécierais autre chose que du pain et du fromage. " Le commentaire était désinvolte.

" Merci. " Avait-elle dit, et elle entendit le soupçon de tension dans sa voix. " Je pensais que nous étions coincées avec nos barres sèches ce soir. " Mais son ton avait été chaleureux, et elle en avait vu le reflet dans le sourire qui tordait irrégulièrement les lèvres de la guerrière.

Mais elle voulait plus que ça, alors elle laissa ses sentiments paraître, juste un peu, et elle brava le danger de la rencontre de leurs regards. Et elle fut récompensée avec de la douceur dans ces yeux bleu glace, et un vrai sourire, qui se plaça dans cet endroit solitaire en elle, laissant la chaleur se répandre lentement. " Hum... désolée d'avoir crié tout à l'heure. " Elle s'excusa, laissant passer un long soupir.

" Ma faute. " Avait répliqué Xena, posant une main sur son épaule et pressant doucement. " Désolée... je.. " Elle avait hésité. " J'ai horreur que nous nous disputions. " Avait-elle enfin admis.

" Moi aussi. " Gabrielle avait approuvé, et senti la tension s'en aller. Elle avait jeté un coup d'œil à ses mains. " Ce sont mes préférés. " Avec un regard timide, et se réjouissant du contact de la main chaude toujours sur son cou.

" Ouais. Je sais. " La réponse fut calme. " Les miens aussi. "

Gabrielle avait senti un sourire lent passer sur son visage. " Je ne savais pas que tu avais un préféré. " Les mots glissèrent avant qu'elle ne puisse les arrêter, et elle rougit légèrement.

Xena avait juste ri doucement, cependant, et tapoté le côté de son visage. " J'en ai. " Elle avait traîné la voix. " Ça m'a juste pris du temps pour arriver à le mentionner. "

 

Gabrielle sourit tout en se souvenant. Elle était restée allongée et éveillé la moitié de la nuit, regardant simplement les étoiles, et essayant de deviner où se trouvait sa tête. Et finalement, elle avait allumé un minuscule bout de chandelle, s'était installée avec son parchemin, et elle avait écrit un poème, qui peignait d'aussi près qu'elle le pouvait en mots, une image de ce qu'elle voyait lorsqu'elle regardait par-dessus les braises atténuées, à peine brillantes, de leur feu de camp, vers sa compagne. A la fin, satisfaite, elle avait sablé et soufflé sur le rouleau, l'avait relu, puis l'avait roulé et attaché proprement, et l'avait rangé dans son sac de voyage. Où il était toujours, un peu en lambeaux mais entier.

 

" Je ne... " Elle jeta un coup d'œil à Elaini qui attendait patiemment une réponse. " Et bien... pour ce qui me concerne, j'ai su, lorsque j'ai compris que malgré tout le danger, et tous les mauvais trucs qui nous arrivent... " Là elle sourit. " Et toutes les fois où nous nous disputons à propos de trucs idiots, que je préférerais toujours être avec elle plutôt que n'importe où ailleurs dans le monde. "

 

Elaini soupira. " Wow ! "

 

" Alors. " Dit Gabrielle, d'un ton tranchant. " Qu'est-ce que Jessan aime ? " Ooo... Gabrielle, tu es un méchant barde. Méchant barde. Méchant jusqu'à la moelle. Ses yeux prirent une lueur malicieuse. " Allons... allons... "

 

Elaini rougit d'un cramoisi profond. " Comment le saurais-je ? " Lâcha-t-elle, en se renfrognant à l'attention du barde.

 

Gabrielle fit appel à son regard 'sourcil levé' dans le meilleur style de Xena, et fondit sur la malheureuse être de la forêt.

 

Ça marcha. La guérisseuse laissa ses épaules s'affaisser et mit le menton dans ses grandes mains. " Il ne sait même pas que j'existe. " Elle soupira profondément. " Il est si mignon. "

 

Gabrielle se mordit fort la lèvre pour s'empêcher de glousser. " Je l'ai toujours pensé. " Elle approuva gravement. " Maintenant, tout ce que nous avons à faire, c'est le sortir de sa coquille. " Un sourire rapide. " Pour ainsi dire. " Oh... ça va me plaire... et voilà comme je suis, toujours si cynique, je suis trop coriace pour mon cuir ". " Détends-toi. Nous trouverons quelque chose. "

 

Elaini mordit un morceau de sa poire et leva les yeux avec une gratitude embarrassée. " C'est agréable d'avoir une alliée, en tout cas. "

 

Gabrielle sourit. " Deux. " elle prit le panier et le balança sous son bras. " Viens... nous avons un pique-nique. "

 

" Tu veux dire... qu'elle... hum... " Elaini bredouilla. " Je pensais... mais... elle est... "

 

Le barde s'arrêta à l'escalier qui montait du sol terreux, et mit sa main libre sur sa hanche. " Lorsqu'il s'agit de faire des plans... " Les yeux verts brillèrent. " Personne ne peut la battre. "

 

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