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FEMMES EN PRISON

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

Femmes en prison

 

par Elaine Sutherland (ESuther105@aol.com)

 

traduction Marie Bouard

 

 

**********

Partie 1

**********

 

 

Pour les lecteurs qui ont réclamé une suite aux "Pappas Journals", cette dernière est en cours. Entretemps, cette petite parodie impertinente vous est offerte pour vous divertir en guise de hors d'oeuvre, pendant que je vous prépare un plat plus solide. Cette histoire rend hommage aux films de série B en noir et blanc des années 50 reprenant le thème des "Femmes en prison" et est une tentative de reproduction de tous les clichés du genre. Si j'en ai oublié, complétez-les grâce à votre imagination.

 

Avertissement : Les personnages de cette histoire ont une ressemblance troublante avec Xena et Gabrielle, qui sont la propriété de MCA/Universal et Renaissance Pictures et ont été utilisés sans permission. Aucun profit n'est recherché avec cette utilisation néanmoins.

 

Cette histoire développe l'image d'une "mauvaise Xena" et donc contient jurons, violence sexuelle, violence non-sexuelle, cochonneries, grammaire incorrecte et autre matériau grossier. Mais lisez-là, je pense que vous l'aimerez.

 

Tout commentaire est le bienvenu.

 

Trad. Marie Bouard

 

*************

 

 

1.

Appelez-moi Clyde. C'est mon surom ici. Je suis en taule depuis 22 ans maintenant, et je ne sortirai jamais. Vous voyez, j'ai décanillé ma vieille moitié. Evidemment, ce fils de pute le méritait, toujours à frapper les chiens, et moi. Et si je m'étais débarrassée du corps le premier jour, je n'aurais jamais été prise. Mais le vieux Aggie était un gros homme, environ 100 kg, et ça me semblait être un gros gâchis de bonne pâtée pour chien. Alors j'en ai cuisiné des morceaux pour Buffy et Rex. Mais comme il prenait encore trop de place dans le frigo, je me suis dit flûte et j'ai cuisiné le reste en un gros ragoût, avec des légumes et plein de trucs, et j'en ai même emmené dans un tupperware à la soupe populaire. Que je sois damnée si ça a pas été un gros succès. Imaginez, après toutes ces années de vie commune avec cette saloperie d'ordure, j'avais trouvé un bon côté à Aggie. Il était délicieux.

Bon, évidemment, j'avais oublié la question des os, et quand les éboueurs trouvèrent le crâne d'Aggie, tout était fichu. En long comme en court, voilà pourquoi je suis ici.

 

Ils appellent cet endroit PENITENTIA. C'est une forteresse en pierre noire vieille de 90 ans qui se tient sinistre et morne au milieu d'une plaine rocailleuse si désolée que tout ce que l'on entend est le hurlement du vent, et occasionnellement celui des loups. Elle contient 420 criminelles "incorrigibles" enfermées pour longtemps.

 

Si on était des hommes, on serait aux travaux forcés, ce qui serait mieux que ce que nous faisons, c'est-à-dire rien. On ne fabrique même pas d'assiettes sous licence. Nous n'avons aucun programme de réhabilitation, pas de gymnase, pas de télé, aucun espoir. Pour tout loisir, nous boudons. Et devenons folles. Les murs sont épais, les gardiens sont des salauds, et personne ne vous entend crier.

 

La plus salope d'entre toutes était le Capitaine des gardes Xenia Krieger. 1.85 m étourdissants de force de l'ordre sadique. Cheveux noirs, yeux bleus et une poitrine aussi dangereuse que le .38 Police Special qu'elle portait à la hanche.

 

Toujours la même histoire. Les nouvelles prisonnières arrivaient, lui jetaient un regard, et devenaient homos sur le champ. Mais avant longtemps vous découvriez qu'elle pouvait aussi bien vous fouetter que vous regarder. Oh, beaucoup d'entre elles se la faisaient, un jour ou l'autre, mais "se la faire" signifiait rester sur ses genoux sur le sol de la salle de garde et la "rendre heureuse" deux, peut-être trois fois par nuit, avec le canon de son pistolet planté dans votre oreille. Se la faire était pas mal selon les dires de certaines (je n'ai jamais eu ce plaisir), mais attendre cette putain d'explosion pendant qu'elle décollait, ça vous faisait mouiller votre pantalon. Il y en a eu qui ont refusé, mais elles se sont retrouvées au trou. Des fois la nuit, nous les entendions se faire fouetter dans la cellule de punition. Bientôt, il fut de notoriété publique que la réponse "oui" était la plus sûre. Et jusqu'à présent, le coup n'était jamais parti.

 

Krieger dirigeait cet endroit comme Attila les Huns, et quand quelqu'une s'écartait du règlement, elle était salement amochée puis menottée à la douche pour une longue séance de douche glacée qui effaçait les traces de sang. Et de temps en temps, pour une infraction de moindre importance, une pauvre gourde devait nettoyer tout le réfectoire. Chaque table et les quatre murs. Et le sol et le plafond. Toute la nuit. Je le sais parce qu'à chaque fois que Krieger se lançait dans une opération de nettoyage, j'étais impliquée. J'avais assez d'ancienneté pour diriger l'inventaire des produits d'entretien et j'avais les clés de la réserve.

 

Et comme Krieger punissait beaucoup, nous avions une prison très, très propre.

 

*****

 

 

Puis un jour, il y a quelques mois, tout ça a changé. Je me souviens. C'était un mardi. Soirée ragoût. Ca me rappelait toujours Aggie. J'étais assise avec mes copines autour de la table n°16 du réfectoire du bloc 2. Nos cellules sont toutes au troisième étage et nous restons ensemble, comme une famille, nous protégeant mutuellement. Et puis ils en ont apportée une nouvelle.

Une espèce de blonde rousse. Petite, de bonne constitution, comme si elle travaillait à l'extérieur. C'était un plus. On l'a examinée rapidement et on a décidé que c'était juste une gosse et qu'elle avait l'air OK. Etant la plus vieille et en quelque sorte "chef de famille", j'ai fait les présentations de nos noms et de nos crimes. Nous étions toutes fières de nos crimes. Ca prouvait qu'on était pas des lavettes.

 

"Hey, je m'appelle Clyde. Meurtre avec préméditation." Je lui ai tendu ma main et elle l'a prise. Elle avait une poigne solide.

"Salut, Clyde, ravie de te rencontrer".

"Et voici le reste de la "famille". Par là, c'est Ephie. Double meurtre. Vol de chevaux."

La gamine s'est tournée vers elle, "Tu aimes les chevaux, hein ?"

Ephie a souri un peu mystérieusement et a répondu "Ouais".

"Et de ce côté, c'est Solari. On l'appelle "la Lanceuse de javelot". Double homicide. Même jour. Même javelot".

La nouvelle fille dit, "intéressant choix d'arme. Où as-tu trouvé un javelot ?"

"Je l'ai fabriqué. Une vraie beauté".

J'ai continué. "A côté d'elle, celle avec tous ces tifs, c'est 'Losa. Bagarre et triple homicide. Avec une fausse épée !"

"Non, Clyde. Pas fausse du tout. Mais c'est une longue histoire".

La gamine dit, "ça a l'air intéressant? J'aimerais l'entendre un jour."

"Par là-bas, c'est Eponin, ou "Pony". Deux meurtres. A mains nues. Montre-lui tes célèbres mains, Pony".

Pony a ri et les a levées. Des grandes mains de boxeur.

"Et la rousse au bout de la table, c'est Laska. Meurtre collectif. A l'explosif."

Laska n'a rien dit. A juste jeté un regard torve.

"Laska était autrefois le chef d'un gang de filles, appelé les Sinistres et Mortelles, ou SEM. Mais il y a eu une sorte de guerre des gangs, et elle est la seule vivante."

La gamine dit, "Oh."

Pony dit, "C'est quoi ton nom, chérie, et pourquoi t'es là ? Ca doit être méchant, autrement, tu serais pas ici."

La nouvelle fille a glissé ses coudes sur la table :

"Mon nom est Gabrielle. Et en fait, c'était une erreur, bien que je suppose que tout le monde dise ça. Vous comprenez, je suis écrivain. Enfin, plutôt une journaliste. J'écrivais sur des questions concernant les femmes, en particulier les femmes pauvres, celles qui vivent dans la rue, ce genre de choses. J'ai été un peu dépassée par les événements. J'ai découvert que bon nombre de femmes dans mon voisinage étaient maquées par un flic. Ouais, un flic. Il frappait quelques-unes de ses filles, aussi, et elles ne pouvaient rien faire. Alors quelques-unes des filles et moi-même avons décidé de le confronter. On n'avait pas d'armes réelles, juste quelques bâtons et des tuyaux en plomb, et on avait juste prévu de lui faire peur, vous voyez ? Vous comprenez, je ne suis pas une tueuse. Euh, je n'étais pas une tueuse. Je voulais juste lui casser une rotule ou quelque chose qui le ferait se calmer. Mais les choses ont dérapé.

"Quoi, mauvaise cible ?"

"Non, mauvais endroit. Vous voyez, on était sur le toit de cet immeuble. Un grand immeuble, au centre ville, et il est en quelque sorte tombé. Au moment où il a touché la rue, il n'était plus que du hachis. Faire ça à un flic, même pourri,.... ils détestent ça. Alors, j'ai écopé du maximum."

"Pas de bol, gamine".

"Ouais."

Au même moment, le silence est tombé sur le réfectoire, et on a toutes su ce que ça signifiait.

Krieger.

 

Elle portait ce qu'elle porte toujours, un uniforme impeccablement repassé, une taille trop court. Les boutons de sa chemise luttaient pour contenir cette poitrine. Le pantalon sans aucun faux-pli couvrait ce petit cul parfait et ces longues jambes musclées comme s'ils étaient recouverts de peinture, et on voulait toutes être les auteurs de cette oeuvre. Seules les bottes noires et brillantes n'étaient pas réglementaires. On le savait parce que chacune d'entre nous avait dû les cirer un jour ou l'autre. Le holster était également en fin cuir noir. Elle le portait haut sur sa hanche droite, sur le devant. Il pointait sur cette partie brûlante et dangereuse de son anatomie qui nous gouvernait toutes.

 

Elle a parcouru la salle de ses yeux ressemblant à deux rayons laser bleus, puis a commencé à descendre lentement l'une des allées entre les tables, frappant sa jambe de sa matraque. Les deux paires de menottes et son jeu de clés sautaient à chaque pas. C'était un bruit qui nous faisait toutes flipper.

 

Ching...... ching..... ching........... ching.

 

Elle s'est arrêtée derrière la gamine. On aurait pu entendre une mouche voler. Elle a abaissé son regard sur la nuque de la gamine et ses yeux se sont fermés à moitié. Venant de n'importe qui d'autre, on aurait pu appeler ce regard un regard de séduction, mais avec Krieger, c'était davantage un regard de panthère. Vorace, sauvage, et quelque peu ennuyé.

 

Puis elle a fait un pas de plus, là où était assise Laska et lui a dit par derrière : "neuf heures."

 

Laska a laissé apparaître un petit sourire satisfait. Elle n'avait pas besoin du pistolet dans l'oreille. Elle adorait ce type de "service". Il lui donnait une impression de pouvoir, même si en fait c'était elle qui était à genoux. Elle pouvait prétendre qu'elle était la petite amie de Krieger, mais on savait bien, nous toutes que c'était des conneries. La moitié de la prison avait rendu ce "service" à Krieger un jour ou l'autre, donc, de cette manière, Krieger avait eu à peu près 200 "petites amies".

 

 

2.

Mardi soir, c'était le tour de notre bloc d'aller à la douche, et après le dîner, l'ensemble du bloc s'est aligné étage par étage et est descendu au rez-de-chaussée. On y trouvait la salle des douches, qui était ouverte et pouvait contenir douze d'entre nous ensemble. Il n'y avait pas véritablement de douches individuelles, juste douze pommeaux de douche accrochés au mur qui étaient contrôlés de l'extérieur et coulaient constamment pendant que nous étions là.

 

On se déshabillait et on s'alignait à l'extérieur, enveloppées dans une serviette, et quand c'était le tour de notre groupe, on accrochait nos serviettes à des crochets, on obtenait un maigre bout de savon, et on entrait. On se récurait sous la douche pendant 10 minutes et en sortant on reprenait notre serviette. De cette manière, le bloc entier de cellules était lavé en deux heures.

 

A moins qu'il n'y ait une bagarre.

 

Celle-ci couvait depuis quelques jours entre Julie Chu et Carmen Rivera. Trois minutes sous la douche, et elles étaient comme deux chats sauvages, roulant culs par-dessus nichons dans l'eau savonneuse répandue au sol et hurlant en espagnol et en chinois. Le plus drôle, c'est qu'elles étaient copines, et qu'elles profitaient la nuit de la salle des douches. Je le sais parce que je leur passais les clés. Luttant et se roulant nues l'une par-dessus l'autre, elles n'avaient pas l'air plus différent que lorsqu'elles s'envoyaient en l'air, sauf que cette fois l'eau coulait et qu'elles étaient plus propres que d'habitude.

 

Quelques filles ont essayé de s'interposer, mais ça a pas aidé grand-chose. D'autres sont revenues dans la salle et la bagarre a commencé à s'étendre. Et puis tout à coup on a entendu "ARRETEZ L'EAU !" et deux gardes ont déboulé pour séparer les deux créatures infernales. Vous battre vous donnait automatiquement trois jours au trou, c'est pourquoi on a toutes attrapé nos serviettes et on a essayé de sortir nos fesses au plus vite. Malheureusement, on avait oublié la gamine, qui évidemment ne connaissait pas encore les règles, ou le danger dans lequel elle se trouvait, et elle était restée dans un espèce d'état de stupefaction tout le temps de la bagarre. Après quelques minutes, je me suis souvenue d'elle et j'suis retournée la chercher. Mais c'était déjà trop tard. Le pire était apparu dans cette salle.

 

Krieger.

 

Elle se tenait là, grande et dangereuse, fouet à la ceinture, le .38 à sa hanche, matraque en main et menace glaciale ruisselant de ses yeux. Devant elle, nue et vraiment minuscule, la gamine regardait Krieger comme une biche paralysée par la lumière des phares, ses cheveux gouttant sur sa poitrine. Les yeux de Krieger sont lentement descendus, observant l'eau coulant doucement entre ses seins, glissant sur son petit ventre ferme jusqu'à un triangle de boucles dorées.

 

Je retenais ma respiration.

 

Finalement, la gamine a parlé d'une petite voix tranquille. "Que dois-je faire ?"

 

Krieger a souri en coin, comme si elle avait quelques idées sur ce que la gamine pourrait faire dans l'immédiat, mais elle a seulement répondu "Je te suggère de t'habiller et de retourner dans ta cellule." C'était le signal que j'attendais pour rentrer dans les douches et lui tendre une serviette que j'tenais encore. Avec un petit sourire cruel toujours sur ses lèvres, Krieger s'est retournée et est partie.

 

 

3.

Le jour suivant, Julie et Carmen étaient absentes au moment du dîner. Personne ne s'est posé de questions car tout le monde savait qu'elles étaient au trou. Laska était d'une huemeur de merde en plus. Elle était dans le groupe juste devant nous et de retour dans sa cellule, elle attendait Krieger au moment où la bagarre avait éclaté. Mais, s'occuper des deux bagarreuses et remplir les rapports pour les mettre en cellule d'isolement avait gâté la soirée et l'humeur de Krieger, et il n'y vait pas eu de "service" ce soir-là.

 

On en était en train de bouffer quand Krieger est entrée, et le bruit s'est arrêté, comme toujours. C'était toujours la même question en l'air : à qui le tour ce soir ? Les gardes sous ses ordres ont regardé ailleurs pendant son habituelle promenade d'escargot le long des rangées. On pouvait voir les détenues qui en avaient envie -- la plupart des anciennes qui n'avaient pas de copines -- et celles qui avaient peur et qui détournaient le regard.

 

Elle est arrivée à notre rangée, et on était sûres que ce serait encore Laska. Elles avaient une affaire en route. Mais on avait tout faux.

 

Ching......ching.......ching......ching.......... Elle s'est arrêtée derrière la gamine.

 

"Toi, Blondie. 9 heures. Prépare-toi."

 

Ching......ching.......ching......ching.......... jusqu'à la fin de la rangée, puis elle était sortie du réfectoire.

 

La gamine s'est tournée vers moi. "Quest-ce que c'est que ça ?"

 

On lui a tout dit des règles à Penitentia, du fait d'être "choisie", de ce qu'elle aurait à faire, du pistolet dans l'oreille.

 

Elle a craché un petit bruit méprisant. "Alors là, va te faire f....e !"

 

"Je crois que c'est exactement ça, chérie."

 

" Eh bien, pas avec moi. Même si elle est armée. Et pourquoi est-ce qu'elle porte deux paires de menottes, d'abord ? Une seule, c'est pas suffisant ?"

 

Personne a rien répondu et on a toutes trouvé quelque chose de plus intéressant à regarder.

 

 

4.

Cette nuit-là, à 9 heures, toutes les oreilles du bloc étaient dressées. On a entendu la porte de la cellule de la gamine s'ouvrir et deux paires de pas descendre le long du chemin de ronde jusqu'au bureau des gardes. On attendait les bruits habituels, les gémissements, les menaces, les sons des frappes.

 

Rien.

 

Puis la porte du bureau des gardes s'est ouverte et j'ai entendu Krieger traîner la gamine de l'autre côté du bloc de cellules, vers la cellule à côté de la réserve. Oh merde, le cellule de punition. Je savais que Krieger voulait du sang. La "cellule de punition" était une cellule nue avec des murs couverts de plâtre craquelé et juste une petite fenêtre protégée par des barreaux et installée très haut, près du plafond. Elle était éclairée par une unique ampoule suspendue et utilisée pour les peines corporelles, lorsque celles-ci étaient encore légales. Ca vous donne l'âge de la prison. Mais même après le changement des lois, le directeur la gardait comme une espèce de menace. Quand Krieger est arrivée comme Capitaine des gardes, elle y a ajouté de nouvelles fonctions, sexe et violence, et personne lui a jamais posé aucune question. Elle n'y avait emmené personne depuis des mois ; on essayait toutes de toutes nos forces de ne pas lui donner de raisons de le faire. Et maintenant, elle allait "dresser" la gamine. Dommage. Je m'étais attachée à la gamine, et elle méritait mieux.

 

Etre en taule aussi longtemps, ça vous permet d'apprendre plein de choses, comme apprendre à faire des doubles des clés, les moments où les gardes font leurs rondes, quand se déplacer le long du chemin de ronde entre les patrouilles, des choses comme ça. J'avais les clés que j'étais supposée avoir, comme celle de la réserve, et celles que je n'étais pas supposée avoir, comme celles de ma cellule, de la laverie, et d'autres divers endroits. Pourtant, je ne les utilisais presque jamais. Quel intérêt à me balader à travers toute la prison ? Je ne pouvais pas m'envoler. J'avais l'habitude de sortir la nuit quand j'étais jeune, chaude et que j'avais des copines. Vous savez, les rencontrer à la laverie ou dans les douches. Je suis trop vieille pour ça aujourd'hui. Mais cette nuit-là, j'étais curieuse alors j'ai pris des risques et suis sortie de ma cellule.

 

J'ai attendu pour être sûre qu'elles avaient fermé la porte et je me suis glissée à l'extérieur. La cellule de punition avait une porte en acier au lieu de barreaux, et une ouverture protégée par des barreaux en son milieu. Il était facile de se tenir sur le côté et de regarder en biais sans se faire voir.

 

Au moment où je suis arrivée, toutes deux tournaient le dos à la porte. La gamine se tenait devant Krieger, le dos tourné, mais je l'ai clairement entendue lui dire "Je vous répète, non."

Krieger a répondu "Ah oui? Eh bien, je pense que tu ferais mieux de changer d'avis."

Elle s'est approchée de la gamine, l'a attrapée des deux mains par le col de sa chemise et la lui a arrachée. Le dos de la gamine était nu, bien musclé, et je dois bien l'admettre, superbe. Krieger s'est arrêtée juste un moment et l'a observée avant de retirer chaque bras de leurs manches et de laisser la chemise pendre autour de la taille de la gamine. Celle-ci a finalement découvert pourquoi le capitaine des gardes portait deux paires de menottes. Elle en a accrochée une paire au poignet gauche de la gamine qu'elle a attachée au tuyau qui courait au-dessus de sa tête. Avec l'autre paire elle a attaché la main droite au même tuyau, de telle façon que la gamine était les bras étendus en forme de Y.

 

Krieger n'était pas pressée. Brossant les cheveux blonds-roux sur le côté, elle a doucement fait courir ses doigts le long du jeune dos pâle et a dit très doucement "Vraiment dommage pour cette belle peau."

 

La gamine a semblé frissonner, mais elle n'a rien dit. Je ne pouvais pas voir son visage, mais je pouvais imaginer la peur s'y refléter. Krieger devait aimer ça car elle s'est contentée de rester là pendant un moment, vraiment près. Finalement, elle a reculé de deux pas, a décroché le fouet de sa ceinture, l'a fait craquer une fois contre le sol de la cellule et l'a levé pour appliquer le premier coup.

 

A ce moment, la prisonnière a rapproché ses mains au-dessus de sa tête et s'est retournée pour faire face à sa persécutrice, ses poignets se croisant au-dessus d'elle. La gamine a regardé Krieger avec ses yeux verts enfantins, pendant que ses seins lui jetaient un regard de leurs petites orbites roses. La gamine a levé la tête et a dit doucement "Mon dieu, mais vous êtes superbe ! Vous ressemblez à quelqu'un que j'ai connu à un moment, quelque part... je crois."

 

"Hein ?"

Krieger a arrêté son bras à mi-course.

Elle est folle ? j'me disais.

"T'es folle ?" dit Krieger à haute voix.

"Je reconnais ce visage. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est pourtant vrai. Et je ne peux pas croire que quelqu'un qui vous ressemble puisse me faire du mal."

"Oh, mais je peux te faire du mal. Tu ferais mieux d'avoir peur. Très peur.". Elle a fait craquer lourdement le fouet sur le sol.

Le bruit a fait sursauter la gamine. "Evidemment, que j'ai peur. Je n'ai jamais été menottée à moitié nue à un tuyau avant. Ca vous fait plaisir ?"

"Hmm hmm, ça me plaît beaucoup."

Elle a levé le bras une seconde fois et j'étais sûre qu'elle allait frapper cette fois-ci. Il fallait que j'agisse.

"Au feu !" que j'ai hurlé. "Au feu !"

 

Ouah. Je sais pas comment l'idée m'est venue à ce moment-là, mais comme j'avais crié au feu, il fallait que j'en fasse un.

Rapidement.

 

J'ai foncé dans la réserve, ai attrapé la première chose à portée de main, une grande serpillère, trempée de savon liquide, l'ai allumée avec mon briquet et j'ai tout balancé par-dessus la barrière, au pied du bloc de cellules. Ca a produit une colonne de fumée âcre et noire qui s'est soulevée du sol au moment où je parcourais les vingt derniers mètres me séparant de ma cellule.

 

L'alarme à incendie s'est déclenchée dans tout le bloc et les gardes ont accouru, alors que le rez-de-chaussée, puis l'ensemble du bloc commençait à crier. Il a fallu aux gardes à peu près deux secondes pour réaliser qu'il ne s'agissait que d'une serpillère graisseuse, mais de la cellule de punition, Krieger ne pouvait qu'entendre les cris et se devait de réagir. Elle a dû détacher les deux paires de menottes du tuyau et remettre la chemise de la gamine. Le temps qu'elle sorte de la cellule, tout son être exprimant son autorité de capitaine des gardes, tout était terminé. La gamine était entièrement habillée et ne semblait pas du tout intimidée lorsque Krieger l'a fait défiler devant ma cellule en ordonnant bruyamment aux gardes de "retrouver le damné imbécile qui avait fait ça."

 

Ca m'était complètement égal que 30 femmes m'aient vu faire. J'étais sûre que personne ne me trahirait. J'étais trop appréciée et Krieger haïe. Et pendant 15 minutes, l'ensemble du bloc avait été plaisamment distrait. Après que tout s'est calmé, Ephie et Losa m'ont hurlé de leur cellule : "Bien joué, Clyde !"

 

 

5.

Le lendemain, le réfectoire était calme, comme d'habitude à chaque entrée du capitaine des gardes, et tous les yeux étaient rivés sur notre table. Krieger avait été privée deux nuits d'affilée et on ne savait pas si on devait sourire ou trembler de peur à son arrivée, plus affamée que jamais. Qui que ce soit qui était choisie ce soir, elle en était pour une longue nuit.

 

Ching........ ching......... ching......... Krieger déambulait de nouveau, la chemise de son uniforme luttant en pure perte contre ses seins.

 

Krieger s'est arrêtée derrière la gamine, l'a frappée une fois sur l'épaule avec sa matraque, et a dit "je serai de retour" et a continué son chemin.

 

La gamine n'a pas bougé, mais Laska s'est retournée à demi sur sa chaise. Elle a jeté un oeil à Krieger en passant, son regard l'invitant. Mais Krieger ne cherchait pas de volontaires. Krieger voulait la gamine. Laska a regardé le dos de Krieger, puis la gamine, et son visage s'est tordu de rage. Si ses yeux avaient été chargés, la gamine serait morte.

 

On a demandé à la gamine ce qu'elle comptait faire, mais elle a secoué la tête et a répondu, "je ne sais pas encore. J'en sais rien.". Mais ce n'était vraiment pas le moment d'en discuter, parce que pendant tout le reste du repas, Laska bouillonnait de l'intérieur ; on aurait dit qu'elle était remplie de lave. Elle fixait son assiette et creusait des petits x avec sa cuillère dans sa sauce de viande. Laska faisait partie de notre groupe, mais elle était souvent d'humeur massacrante. Quand elle était dans cet état, on restait en dehors de son chemin.

 

Au moment où on est parties du réfectoire, Laska est restée en arrière, avec une emmerdeuse d'une autre table. J'ai entendu l'autre fille déclarer "tu vas la laisser te ridiculiser comme ça, Laska ? Elle a pris ce que tu voulais, et juste sous ton nez encore. Petite pute bravache. Elle parle trop, en plus."

 

Laska a répondu "je la ferai vite taire, va."

 

Plus tard, dans la cour, Laska a fait le premier geste. La gamine était assise sur un banc, en train de discuter avec Ephie. Laska s'est glissée entre les deux. Elle a placé un pied sur le banc juste à droite de la jambe de la gamine et s'est penchée réellement près. Tellement près que la gamine aurait pu ouvrir la fermeture éclair du jean de Laska avec ses dents. Mais Laska ne cherchait pas à se faire dézipper le jean. Pas par la gamine.

 

Elle a grogné "Ecoute bien. J'étais la reine du réfectoire. Elle me choisissait tous les soirs. Et tu sais pourquoi ? Parce que je suis la meilleure. Et je vais pas te laisser m'écarter. Alors bas les pattes, sale pute, ou je vais transformer ce joli minois en purée !"

Chucker et moi on a décidé de se rapprocher. "Eh, Laska, laisse la tranquille." j'ai dit. " C'est pas de sa faute. Et je sais pour sûr qu'elle a rien fait. Je l'ai vu moi-même."

"Eh ben, continue à rien faire" qu'elle a répondu, en foutant son doigt devant la gamine, et elle s'est tirée d'un pas lourd avec ses nouvelles copines.

Arrivée au milieu de la cour, elle s'est retournée encore et a crié à la gamine "parce que si je me décide à venir te chercher, y a aucune cellule sûre pour toi. Tu ne peux pas te cacher des SEM !"

 

 

6.

Ce soir-là, Krieger est revenue chercher la gamine. Ca se transformait en véritable drame, et je voulais voir le prochain acte. Je m'suis faufilée juste derrière elles.

 

Cette fois-ci, elles se sont même pas arrètées au bureau des gardes, lequel était au moins meublé, même pauvrement. Krieger savait qu'elle avait une prisonnière récalcitrante entre les mains, et elle allait suivre son penchant, qui était de l'intimider. Elle l'a directement traînée à la cellule de punition.

 

J'ai espionné encore de mon coin favori, à travers la fenêtre. Krieger était trop occupée à brutaliser sa victime pour s'en apercevoir, et si la gamine m'a vue, elle n'en a rien montré.

 

La petite blonde se tenait bravement au centre de la cellule, les mains menottées derrière le dos. Krieger déambulait en cercle autour d'elle, faisant craquer son fouet sur le sol de temps à autre, pour l'effrayer. Mais cela semblait n'avoir aucun effet cette fois-ci. Il semblait qu'encore une fois ce soir, il n'y aurait pas de sexe.

 

Elle a fini son cercle et s'est arrêtée devant la gamine, et l'a regardée sombrement. "Tu ne me dis pas non encore une fois. Pas pour longtemps." Elle a déboutonné la chemise de la prisonnière et a glissé sa main à l'intérieur. "Je sais ce que je veux, et je l'aurai." Krieger a caressé en silence les seins de la gamine, toujours protégés par sa chemise, pendant quelques temps, et je suis sûre de les avoir entendues toutes les deux respirer lourdement, mais la gamine s'est contentée de tourner la tête sur le côté et de rester aussi immobile qu'un rocher. Un joli rocher blond.

 

Krieger a retiré sa main de l'intérieur de la chemise et a saisi chaque côté de la jupe en jean de la gamine et l'a soulevée haut au-dessus de ses genoux. "Et qu'est-ce qui se passerait si je te touchais là ?" qu'elle a demandé en glissant sa main droite le reste du chemin sous la jupe.

La gamine a fermé les yeux et dit en serrant les dents "Ne.....me.....touche...pas."

"Je t'entends bien dire non, mais je n'ai pas la sensation que la réponse soit négative là-dessous." Krieger a caressé l'endroit également pendant quelques minutes, puis a retiré ses doigts de dessous la jupe de la gamine et les a regardés. Ils luisaient sous la lumière de l'ampoule surchauffée. Krieger a dit "ça m'a tout l'air de vouloir dire oui, pour moi."

"Peut-être que la seule chose que tu attends, c'est ça" qu'elle a encore dit, en prenant la tête de la gamine et en la forçant à l'embrasser durement. La gamine s'est contentée de rester immobile jusqu'à ce que Krieger ait terminé et a rejeté sa tête en arrière.

"Vous devriez réellement prendre des cours dans l'art de la séduction, Capitaine Krieger" elle a dit, un peu hors d'haleine.

"Séduction ? je ne séduis pas ; je viens armée."

"Vous charmez toujours vos conquêtes avec un fouet et un pistolet ?"

"Ouaip. Tous les soirs. Ca me convient très bien !" Elle a inséré son pouce gauche dans sa ceinture et a léché l'extrémité de ses doigts de la main droite.

" Je crois savoir que cela est considéré comme illégal dans cet Etat. Sans mentionner le fait que c'est d'un mauvais goût. Et même si vous obtenez ce que vous voulez, ça ne doit pas se monter à grand-chose."

"Illégal ? C'est mignon, venant d'une criminelle condamnée. Il me semble que tu ne sois pas dans une position idéale pour me faire la leçon sur ce que je devrais vouloir. Donne moi une bonne raison pour laquelle je ne devrais pas te soumettre à coups de fouet, comme toutes les autres."

 

Elle a fait courir son pouce le long des lèvres de la gamine. "Tu n'es pas un héros, mon petit chérubin moite. Et pas non plus un martyr. Deux coups, ou cinq. Ou dix. A la fin, tu te plieras à ma volonté."

La gamine a écarté son visage de la main de Krieger.

"C'est tout ce que vous voulez ? Un peu de servilité ? Quelques spasmes plaisants ? J'aurais cru qu'il y avait plus en vous que ça, que vous seriez plus ambitieuse. Il y a des choses plus excitantes qu'un peu de bondage et que de s'envoyer en l'air avec une étrangère."

"Ah oui ? Et quoi ?"

"Bien, pour commencer, voir le désir réel dans les yeux de l'autre. On ne peut pas contraindre le désir. Il faut le provoquer en séduisant l'autre."

"Encore avec la séduction ! Comme romantique, tu te poses là ! Laisse-moi deviner ; tu lis de la poésie également" a-t-elle dit en se foutant de sa gueule, et en recommençant à tourner autour de la prisonnière.

 

C'était l'ouverture qu'attendait la gamine.

"Vous n'aimez pas la poésie, capitaine Krieger ? Avec des yeux pareils, on a dû déjà vous réciter Shakespeare : "Les yeux de ma maîtresse sont comme le soleil..."

"Noooon....."

"Ou peut-être Keats : "J'ai rencontré une Dame dans les prés -- si belle, une enfant des fées. Ses cheveux étaient longs, son pied léger, et ses yeux sauvages...." Vous devez entendre ce genre de choses tout le temps."

"Euh... Non. En fait, non."

"Vous voulez dire qu'aucune femme que vous avez attachée et violée ne vous a récité Sappho, "Emerveillées par sa splendeur, les étoiles proches de la lune magnifique couvrent leur propre radiance." Evidemment, cela sonne un peu différemment en grec ancien."

 

Krieger s'est arrêtée devant elle, exaspérée.

"Tu es complètement folle ? Tu ne te rends pas compte de l'endroit où tu es ?" elle lui a demandé, en levant son fouet enroulé autour de sa main au niveau du visage de la gamine. "Tu es en prison, entourée de centaines de personnes violentes et mortelles. Incendiaires, tueuses en série, meurtrières de masse. Tu es menottée et impuissante dans une cellule de punition en face d'un femme qui porte une arme fatale... Et tu récites de la poésie. Qu'est-ce que tu crois que cela va t'apporter ?"

" Eh bien, des fleurs, ça serait gentil."

Je ne pouvais pas voir l'expression de Krieger, mais j'ai vu le fouet s'abaisser de nouveau. Celui-ci ne semblait pas devoir lui réussir ces temps-ci. Elle l'a frappé contre sa jambe pendant qu'elle recommençait à tourner autour de la gamine, en hochant la tête.

 

La gamine a dit "Voulez-vous arrêter de marcher en cercle. J'ai la tête qui tourne. Vous ne pourriez pas vous tenir devant moi et parler, comme les gens normaux ?"

"Il n'y a pas de gens normaux dans cet endroit. Il y a juste les faibles et les forts. Tu es une des faibles et je suis une des fortes. Compris ?! Et nous sommes tous ensemble en enfer."

"Où que je m'enfuie, c'est l'enfer ; moi-même suis l'enfer."

"Quoi ?"

"John Milton. Le diable de Milton, en fait. Mais je pense qu'on ne doit pas beaucoup lire Milton par ici."

"Tu ne t'arrêtes jamais ? Tu me rends folle !"

"Je n'essaie pas de vous rendre folle. J'essaie de vous rendre douce." Et d'une petite voix que j'ai à peine pu entendre, elle a ajouté "Je me souviens de vous comme de quelqu'un de doux."

"Je n'ai jamais été douce. Pas dans cette vie, pas dans cet enfer." Mais la voix de Krieger s'était en effet adoucie.

La gamine a répondu "On peut créer l'enfer n'importe où...... Ou le bien." Elle a regardé autour d'elle. "Evidemment, la liberté rend les choses un peu plus faciles."

Krieger a observé les mêmes murs.

"Oui, évidemment, il y a différents types de prison. Pourquoi pas "Où que je m'enfuie, c'est la prison"?

"Eh, c'est plutôt bon. Vous voyez, vous aimez la poésie !"

 

Et là, y a eu un miracle.

Krieger a souri.

Pas un sourire narquois, ou un ricanement, ou l'un de ces regards mauvais que j'avais pu voir sur son visage ces dernières années, mais un vrai sourire, humain.

 

J'étais tellement choquée que j'en ai laissé tomber ces foutues clés, et les deux ont levé les yeux en entendant le bruit. Merde. Je m'suis cassée de l'endroit et bien que Krieger ne m'ait pas couru après, j'ai manqué la fin du viol-tourné-en-débat-philosophique. Où le drame allait aboutir, j'en savais fichtrement rien mais c'était comme si ces deux-là étaient dans deux films différents projetés sur le même écran, et c'était extraordinaire qu'elles puissent s'entendre parler.

 

Plus j'y pensais, plus je réalisais que c'était dans le film de la gamine que je voulais être.

 

 

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