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HURRICANE WATCH5

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

Avis de tempête

Hurricane Watch

 

 

par Missy Good

 

Traduction : Fryda

 

 

Pour les démentis, voir la première partie.

 

**********

Partie 5A

**********

 

Chapitre 43

 

Kerry réprima un bâillement tout en traversant péniblement la cuisine, pour aller vers la cafetière. Elle déposa mécaniquement une portion de café aromatisé à la crème irlandaise et démarra la machine, en clignant un peu des yeux en s'appuyant sur le comptoir.

 

Elle pouvait entendre la voix de Dar dans un murmure bas en provenance de son bureau et elle devina que sa compagne passait les appels promis à leur personnel obstinément absent. " Ça marche ? " lança-t-elle en entendant le téléphone raccroché.

 

" Oh oui. " Dar alla vers la porte du bureau et s'étirant en attrapant les bords du chambranle de la porte, tout en roulant la tête d'avant en arrière pour détendre sa nuque. " J'ai eu Mark… il m'a injuriée parce qu'il avait prévu de travailler sur une de ses bécanes, mais il a dit qu'il viendrait et qu'il allait appeler le reste du personnel, comme ça je n'ai pas à le faire. " La grande femme brune relâcha la porte et alla vers Kerry. " Et maintenant, le plus dur… Maria. "

 

" Aïe. " Kerry glissa la main le long du ventre de Dar et sentit la chaleur de la peau sous le tissu. " Tu boites à peine ", dit-elle.

 

" Mm… oui, je me sens bien mieux ", approuva Dar avec un sourire. " Mais je pense que je vais utiliser les béquilles pour éviter d'avoir à m'habiller encore aujourd'hui. "

 

Kerry grogna. " Dar, après que le P.D.G. est venu hier soir te supplier de reconsidérer ta décision, tu penses encore que quelqu'un va te dire quelque chose si tu viens en short et en T-shirt ? " Elle fit une pause. " Attends une minute… oublie ce que je viens de dire. Ils parleraient, sûr, et il faudrait que je les reprenne tous. "

 

Dar rit. " Merci de flatter mon ego. " Elle embrassa doucement Kerry sur la tête. " Excuse-moi. " Elle passa près de la jeune femme blonde, et traversa la cuisine pour prendre un bol et ses Frosties dans le placard. " Tu en veux ? "

 

Un soupir. " Dar, est-ce que tu penses que tu pourrais me faire plaisir et ajouter une petite banane là-dedans ? " demanda Kerry, d'un ton suppliant. " Et non merci… ils font trop de bruit quand ils croustillent et me casseraient les oreilles aussi tôt ce matin. " Elle poussa Dar pour passer et ouvrit le réfrigérateur, piqua un fruit et du fromage danois dans une boîte bien emballée. " Je préfère un petit déjeuner calme et plus sain. "

 

Dar sourit en continuant à mâcher à grand bruit, et elle appuya sur un bouton de la console installée dans la cuisine.

 

" Dar Roberts, 656 nouveaux messages, 234 urgents ", répondit immédiatement l'ordinateur.

 

" Oh, mon Dieu. " Dar inspira quasiment un flocon. " Supprimer tous les messages non marqués ", dit-elle à l'ordinateur. " Oublie ça… ils peuvent renvoyer tous ces foutus trucs. "

 

" Supprimés. Dar Roberts. 234 nouveaux messages, 234 urgents. "

 

" Supprimer tous les messages avec le même objet ", dit Dar. " Et aussi ceux avec le même expéditeur. " Elle jeta un coup d'œil à Kerry qui mâchait son fromage danois et qui était allée chercher deux grandes tasses. " Ça devrait en éliminer la moitié. "

 

" Supprimés. Dar Roberts. 155 nouveaux messages, 155 urgents. "

 

Dar soupira. " Bon, c'est toujours mieux que plus de 600. " Elle examina la liste. " Voyons… oh… lire le 143. "

 

Sookis, Mariana. Envoyé à 7h32.

 

Dar -

 

Je viens de recevoir cette note étrange de Les qui dit, basiquement :

 

" Elle revient, elle a quelque chose, elle a l'autorité de faire tout ce qu'elle veut. "

 

De quoi parle-t-il ? Je présume qu'il parle de toi, parce qu'il a laissé ta lettre de démission annotée " annulée " sur mon bureau… j'ai essayé de t'appeler hier soir mais je n'ai pas eu de réponse… j'aimerais te parler. Je sais que nous avons à discuter de certains points. "

 

Mari

 

" Il peut être une telle plaie parfois. " Dar roula les yeux et prit le téléphone, elle composa un numéro et attendit. " Bonjour, Mari ", fit-elle dans le combiné, en gardant une voix plus ou moins neutre.

 

Une pause. " Oh… Dar… mon Dieu… oui, bonjour ", répondit la directrice du Personnel avec un peu d'hésitation. " Je viens juste de t'envoyer cet e-mail, je ne savais pas si tu lisais, ou… "

 

" Pas jusqu'à ce matin ", répliqua Dar. " Les était ici hier soir. "

 

Une pause plus longue. " Oh. " Mariana y réfléchit. " Alors… tu reviens, si je comprends bien ? " demanda-t-elle avec espoir.

 

" Je l'ai plus ou moins deviné à sa note. "

 

" On dirait bien ", répondit Dar. " J'avais quelques conditions qu'il a acceptées, alors… " Elle haussa les épaules puis sourit à Kerry qui lui tendait sa tasse. " Je viens d'appeler Mark… il rappelle son personnel, et je verrai si je peux faire revenir le reste des Opérations. " Elle sirota le café avec contentement. " Il faudra que je leur fasse compter cette période comme travaillée. "

 

Mari hésita. " D'accord ", murmura-t-elle. " Et au sujet de toute cette situation avec Fabricini… j'ai compris de ce que disait Les que tu t'en occupais ? " demanda-t-elle avec précaution.

 

" Ouaip ", l'informa Dar. " Je te transmettrai la documentation, mais je vais m'occuper de tout ça quand je reviendrai. "

 

" D'accord ", dit Mariana de nouveau. " Alors tu reviens ? Je pensais avoir entendu Kerry dire que le docteur t'avait renvoyé te reposer à la maison ? " demanda-t-elle avec précaution. " Je veux dire, Dar… tout ça peut attendre un jour ou deux… je ne veux pas que tu te blesses. "

 

La jeune brune sourit avec ironie. " Ça va bien… j'ai promis à Kerry de ne venir qu'une demi-journée et de l'emmener en mer pour le dîner ", lui dit-elle. " Et je tiens mes promesses. " Elle passa la main dans les cheveux désordonnés de Kerry et lui gratta doucement la nuque, ce qui fit fermer les yeux à la jeune femme qui chantonna de bonheur.

 

Un léger soupir. " Très bien… on se voit d'ici peu alors… et, Dar ? "

 

" Mm ? " Dar prit une gorgée café.

 

" Je suis désolée. "

 

" Pour quoi ? " demanda Dar tranquillement.

 

" Tu avais raison… nous sommes tous restés derrière à te regarder prendre les coups ", répondit Mari tout aussi tranquillement. " Et je ne me sens pas à l'aise avec ça. "

 

Dar fit tomber son regard sur le visage de Kerry, alors que la jeune femme la regardait, le soleil qui entrait par la fenêtre faisant comme une poussière dorée sur son visage. " Ce n'est pas grave ", répondit-elle finalement en levant la main pour caresser doucement la peau douce. " Ça n'aurait pas eu d'importance avant…. Je m'en serais moquée… mais je pense que j'ai été un peu déstabilisée ces derniers temps… et tu n'avais aucun moyen de le savoir ", dit-elle à Mariana. " Tu t'es dit que je réagirais comme je l'avais toujours fait. "

 

" Mm ", murmura Mari. " En tout cas, ça n'arrivera plus ", promit-elle. " J'ai organisé des réunions avec José et Eléanor aujourd'hui et nous allons parler de ça sérieusement. "

 

Kerry tourna la tête et embrassa la paume qui effleurait sa joue. " Je vais prendre une douche ", énonça-t-elle muettement en caressant le ventre de Dar.

 

Dar sourit et hocha la tête. " Très bien… tu me laisses passer tous mes appels, Mari et on se voit après. " Elle fit une pause. " Comment va Duks ? "

 

" Il est grognon. " Mari se mit à rire d'un air désabusé. " Je l'ai réveillé et je lui ai dit que tu revenais, et maintenant il faut qu'il sorte de son maillot de bain pour aller travailler. " Elle s'interrompit. " Ça a été un sacré tribut en ton honneur, à propos ", ajouta-t-elle. " C'est la première fois qu'il prend un congé maladie en cinq ans. " Elle soupira. " Très bien… ramenons cet endroit à la normale… conduis prudemment. "

 

" Je ne conduis pas, mais je vais passer le mot ", lui dit Dar pince-sans-rire. " A bientôt, Mari… écoute, on dîne ensemble… et on en parle, d'accord ? "

 

" Très bien. " Mariana eut l'air soulagé. " A bientôt, Dar. "

 

Dar reposa le téléphone et alla jusqu'à la baie vitrée, l'ouvrit et sortit sur le balcon en pierre, laissant le soleil matinal réchauffer sa peau après le froid de l'air conditionné de l'intérieur. C'était marée basse, et l'océan lui paraissait très vert, elle s'appuya sur la rambarde, regardant au loin avec la brise qui soufflait dans ses cheveux.

 

Elle se rendait compte qu'elle avait des sentiments mêlés sur son retour au travail. Une partie d'elle-même était contente, avec le besoin de l'excitation et du défi, mais il y avait une autre partie, une partie cachée et qui culpabilisait d'avoir secrètement espéré que sa démission serait acceptée…. Espéré que Kerry et elle pourraient prendre quelques semaines de vacances et…

 

Les yeux de Dar cherchèrent l'horizon. Elle s'était tellement retrouvée à souhaiter prendre du recul et à passer du temps à mieux connaître sa compagne, à l'emmener à des endroits que Dar aimait… peut-être même aller skier… à Key West… toutes ces choses qu'elles n'avaient pas le temps de faire maintenant.

 

Elle soupira et mordilla sa lèvre. Bon, un truc de bien : si Les était au courant pour elles, et qu'elles décidaient de partir ensemble la même semaine, tout irait bien. En fait, décida-t-elle, c'est exactement ce qu'elles allaient faire. Elle se redressa et rentra à l'intérieur. Choisir une semaine et partir. Au diable la compagnie. Elle soupira et s'apprêta à prendre sa douche aussi.

 

Elle entendit le bruit de l'eau qui coulait en entrant dans la chambre, et elle repéra la silhouette nue qui attendait patiemment, appuyée contre la porte, les bras croisés, les yeux verts assombris la regardant avec une attention séductrice.

 

Oh oui.Dar inspira fortement alors qu'un élancement sensuel la frappait dans les reins. Au diable la compagnie. " Tiens, tiens… qu'avons-nous donc là ? " demanda-t-elle en se rapprochant du corps élancé en face d'elle. L'apparence de Kerry avait pas mal changée depuis qu'elle l'avait rencontrée, il y a trois mois. Sa pâleur de sédentaire s'était transformée en bronzage doré, et la minceur douloureuse avait disparu, remplacée par un apport de dix solides kilos de muscles élégamment sculptés et confortablement enrobés de douceur ; Dar l'avait toujours trouvée attirante, mais les changements avaient également apporté une nouvelle confiance en soi à Kerry qui semblait briller en elle, la rendant presque hypnotique aux yeux appréciatifs de Dar.

 

" Il faut que je m'assure que tu ne glisses pas dans la douche, Dar ", l'informa Kerry joyeusement, en tendant la main pour enlever le premier bouton de sa chemise. " Je viens juste de récupérer ma chef… je ne veux pas la reperdre. " Elle enleva le second bouton. " Ça t'ennuie de partager une douche ? "

 

" Eh. " Dar glissa les deux mains sur ses côtés et traça légèrement les côtes maintenant à peine visibles avec ses pouces. " Oh, je pense que je pourrais le supporter. " Elle baissa la tête et l'embrassa. " D'une façon ou d'une autre . "

 

" Mm. " Kerry enleva le troisième et le quatrième bouton, puis releva la chemise au-dessus des épaules de Dar avant de la laisser tomber sur le sol. Puis elle traça légèrement un dessin le long du grand corps jusqu'au short, le faisant également glisser. " Je parie que oui. " Elle mordilla la peau douce au-dessus de la veine jugulaire de Dar et fit un pas en avant, pour que leurs corps s'effleurent. " Tu as si bon goût ", murmura-t-elle.

 

Dar sentit son cœur faire un bond et commencer à battre. " Ah oui ? " Elle s'approcha et glissa les bras autour de Kerry, sentant ses clavicules bouger alors qu'elle faisait de même, et cela fit jaillir la chaleur du contact entre elles. Elle baissa la tête et captura une oreille, traçant le contour du bout de la langue. " Toi aussi ", ronronna-t-elle doucement, en écoutant l'inspiration légère alors que Kerry cherchait de l'air.

 

Elles bougèrent lentement vers la douche, échangeant l'air frais contre la brume chaude, et l'odeur épicée du savon préféré de Dar les enveloppa. Dar mit un peu de gel sur ses mains et commença à masser le dos de Kerry, bougeant ses doigts depuis les épaules puissantes jusqu'aux hanches.

 

La jeune blonde qui avait commencé à étaler du savon sur les côtés de Dar, laissa passer un léger son. Elle s'écarta un peu, pour permettre aux mains de la grande femme de continuer leur mouvement sur son ventre alors qu'elle laissait ses doigts descendre le long des cuisses de Dar. " Mon pasteur m'a toujours dit… " murmura-t-elle en se replaçant sur le corps enduit de savon de Dar. " que la propreté est proche de la divinité. "

 

" Ah oui ? " Dar pencha la tête et mordilla la peau de l'épaule de Kerry.

 

" Mm… il faudra que je lui envoie une carte un de ces jours pour lui dire combien il avait raison ", dit Kerry en commençant une progression lente et tentatrice jusqu'au centre du corps de Dar, avec quelques détours à l'est et à l'ouest.

 

Dar se contenta de glousser.

 

Chapitre 44

 

C'était une expérience vraiment étrange. Kerry marchait tranquillement à côté de Dar qui s'aidait de ses béquilles, et elle portait la mallette de sa compagne ainsi que la sienne. En général, elles se séparaient en entrant dans l'immeuble, mais aujourd'hui… non. Aujourd'hui, elle gardait la tête droite, et regardait les gens autour d'elles, sachant qu'elles étaient le centre d'attention de toute évidence.

 

" Bonjour, Ms Roberts, Ms Stuart. " Le garde les salua en clignant de l'œil vers Kerry.

 

" Bonjour ", répondit Dar en passant près de lui pour aller vers l'ascenseur. Fort heureusement, tout le monde semblait être déjà monté, et elles étaient seules dans l'ascenseur. " Alors… " Dar lui jeta un coup d'œil. " Tu es prête ? "

 

Kerry étudia les miroirs sur les portes de l'ascenseur et prit une inspiration profonde. " Plus ou moins… je vais juste passer dans mon bureau voir ce qui m'attend… tu organises une réunion ? "

 

" Des Opérations ? " demanda Dar. " Je ferais mieux, oui… probablement vers dix heures… tu veux envoyer une note d'information ? " Dar sortit lorsqu'elles arrivèrent à l'étage et elle attendit que Kerry la rejoigne. " Ça devrait me donner assez de temps pour arranger deux ou trois trucs. " Elles longèrent le couloir et Kerry leur ouvrit la porte, et attendit que la grande femme entre.

 

Dar s'arrêta dans l'encadrement de la porte et regarda derrière elle, avec un léger sourire. " Merci ", dit-elle simplement avant de se retourner et d'entrer dans la pièce.

 

Maria s'y trouvait, très précisément assise derrière son bureau, les mains croisées. Elle se leva à l'arrivée de Dar et inspira. " Buenos Dias, Dar. "

 

La cadre s'arrêta et s'appuya sur ses béquilles. " Bonjour, Maria… merci d'être venue. " Elle fit un sourire à la secrétaire. " Est-ce que votre journée de congés a été agréable ? "

 

Maria s'éclaira à son tour. " Si… si… ma fille m'a emmenée au Sea Escape… j'ai joué avec le marteau et j'ai gagné cinquante dollars ", dit-elle. " Mais je suis contente que vous m'ayez appelée… contente que vous reveniez. "

 

Dar rit. " Alors ça, quelle super façon de passer son temps… " Elle regarda Kerry. " Il faudra qu'on essaye ça un week-end. " Elle retourna son regard vers Maria, et y vit une légère expression d'étonnement. " Je suis contente que vous ayez accepté de revenir… j'aurais vraiment détesté avoir à vous remplacer, Maria. " Elle entra dans son bureau laissant sa compagne et sa secrétaire se regarder.

 

Kerry se sentit rougir quand Maria lui fit un sourire connaisseur. " Hum… je pense que je ferais mieux d'aller travailler un peu. " Elle s'éclaircit la voix. " Je vais… euh… aller chercher du café… vous en voulez ? " demanda-t-elle en se frottant la joue qui chauffait au bout de ses doigts.

 

Maria s'avança et lui prit les mains. " Kerrisita. "

 

Les yeux vert océan la regardèrent d'un air incertain. " Oui ? "

 

" Vous avez été un tel cadeau pour elle ", lui dit Maria doucement. " Que Dieu vous bénisse. "

 

Kerry baissa le regard et sentit son rougissement s'intensifier, ce qui lui fit presque tourner la tête. Elle inspira plusieurs fois et releva finalement les yeux. " Merci ", murmura-t-elle. " Je pense que ce sentiment est le plus grand don de Dieu pour tout le monde ", réussit-elle à dire. " Je suis contente de m'être trouvée au bon endroit au bon moment. "

 

" Si. " Maria sourit. " Allez dans votre bureau… je vais descendre… je vous apporte du café et quelques-uns de ces petits gâteaux. " Elle relâcha les mains de Kerry et la poussa doucement. " Allez-y… je fais des grimaces comme ça… " Elle passa la langue. " A toutes les autres secretaritas "

 

Kerry se mit à rire. " D'accord… " Elle se rendit. " Merci. " Elle fila dans le couloir et commençait à se diriger vers son bureau lorsqu'elle fut arrêtée par Mark. " Oh… hé… "

 

" Hé. " Il la tapota légèrement sur le bras. " J'ai entendu dire que t'as botté quelques culs hier… c'est cool. " Son visage était teinté de bronzage et il arborait un sourire légèrement narquois. " Je crois deviner que la chef est ici ? "

 

Elle soupira. " Ouais… elle vient d'entrer dans son bureau… je suis sûre qu'il va nous falloir une semaine pour déminer toutes les bombes de la messagerie. " Cette reconnaissance soudaine et naturelle de la relation entre Dar et elle était, elle devait bien l'admettre, plutôt déstabilisante.

 

Mais plutôt sympa aussi. Ça relâchait en quelque sorte la tension dont elle avait été à peine consciente. " Merci d'être venu aussi vite. "

 

Mark gloussa. " Ouais… ben… je pense que la bécane devra attendre le week-end prochain… il y a tellement de conneries entassées sur mon bureau que je vais devoir engager Nicolat Hulot pour m'y retrouver. " Il tapota de nouveau le bras de Kerry. " A tout à l'heure. "

 

Kerry leva la main pour le saluer et longea le couloir jusqu'à son bureau ; elle entra et se laissa tomber dans son fauteuil tout en allumant son ordinateur et en attendant qu'il démarre.

 

Qu'allait faire Dar, se demanda-t-elle. Elle savait que ça finirait par le départ de Steve Fabricini, mais… comment ? Est-ce que Dar allait simplement le menacer ou bien est-ce qu'elle avait une autre carte dans sa manche ? Sa chef n'avait pas donné de détails, déclarant simplement qu'elle avait dit à Les avoir un moyen de le virer pour faute professionnelle, et que ça dégagerait la compagnie de tout litige.

 

Kerry pianota sur le bureau. Le manque d'informations était énervant. Dar lui avait assuré qu'elle n'était pas inquiète que Kerry en parle, c'était juste qu'elle n'avait pas totalement réfléchi à la façon dont elle allait agir, alors… mais c'était frustrant, parce qu'elle était si curieuse de savoir ce que Dar avait trouvé.

 

Est-ce que Steve était vraiment un criminel, et Mark avait-il déterré un énorme fichier sur lui ?

 

Peut-être que c'était vraiment un espion de chez IBM ?

 

Un agent clandestin de la CIA, qui prétendait simplement être une tâche dégoûtante ? Nan. Il n'était pas si bon acteur. C'était vraiment une tâche.

 

Peut-être que le père de Dar avait vraiment découvert que c'était un terroriste cubain… envoyé pour démanteler l'économie américaine ?

 

Hmmm. Elle dirigea son attention vers sa messagerie, qui avait gonflé de manière effrayante pendant la nuit. Les messages parents avaient fait de multiples petits, dont certains étaient morts et avaient endeuillés les sujets originaux. " Mon Dieu. " Elle les fit défiler. " Je me demande si je ne pourrais pas simplement les tuer tous ? "

 

Son téléphone bourdonna et elle pressa le bouton de réponse. " Opérations, Stuart. "

 

Une voix paniquée lui répondit. " Oh…génial… euh… Ms Stuart… ici Roger à Charlotte… euh… nous avons un problème. "

 

" D'accord. " Kerry se pencha en avant, repoussant son problème, lançant ses cellules nerveuses au combat. " De quoi s'agit-il ? "

 

Un son sourd d'éclaboussement lui parvint sur la ligne. " Euh… oh ! " cria Roger. " Hum… le système d'incendie s'est déclenché ici… et hum. Ouaouh ! " Le téléphone bafouilla et clapota, puis fut repris. " Cette maudite chaise m'a cogné le… euh… bon, en fait, nous sommes inondés. "

 

" Inondés ? " répéta Kerry avec précaution. " Vous voulez dire sous l'eau ? "

 

" Merde ! " cria-t-il. " Euh… désolé… ouais… la salle de contrôle est sous un mètre d'eau… et ça ne va pas… ouah ! " Un plop et un claquement sur la ligne. " Ouah… je pense que c'était le panneau de rupteur principal… "

 

" Roger ? " Kerry parla fort dans le téléphone.

 

" Ouais ? " répondit ce dernier. " Oh… attendez, il faut que je monte sur le bureau. "

 

" Sortez de là ! " cria Kerry, puis elle le mit en attente et appela le poste de Dar, attendant que sa chef décroche. " Au secours ! " cria-t-elle dans le téléphone puis elle commuta sur l'autre ligne. " Roger ? "

 

" Euh… j'ai un problème, Ms Stuart ", répondit nerveusement l'homme.

 

" Plus d'un ", lui dit Kerry. " De quoi s'agit-il ? "

 

" Je ne sais pas nager ", répondit-il. " Et je pense avoir juste vu un serveur 3270 flotter tout près. " Le téléphone fut soudain déconnecté.

 

" Merde. " Kerry leva les yeux en entendant des pas pressés, puis elle se leva à demi lorsque sa porte intérieure s'ouvrit brutalement et que Dar bondit à l'intérieur, ses yeux bleu clair battant, et chaque centimètre frétillant d'une énergie retenue.

 

" Qu'est-ce qui ne va pas ? " lança-t-elle.

 

La jeune blonde inspira fortement. " Mon Dieu, ce que tu es sexy quand tu fais ça. "

 

Dar fut visiblement déstabilisée. " Qu… m.. ", dit-elle dans un souffle. " Kerry ! Tu as appelé à l'aide… qu'est-ce qui se passe, bon sang ? "

 

" Oh… oui… Charlotte est inondée ", expliqua rapidement Kerry. " Désolée… ils ont de gros ennuis. " Elle s'avança et entoura sa compagne de son bras. " Désolée, Dar… je ne voulais pas que tu penses que j'étais… hum… " Elle prit des détours.

 

" En danger mortel ? " Dar se détendit un peu. " Tu sais que j'ai bousculé un réparateur de chez Xerox si fort qu'ils vont sûrement devoir l'opérer pour lui enlever le rouleau encreur de la gorge. " Elle soupira et se frotta le visage. " OK… donc nous avons un désastre potentiel, c'est ça ? "

 

" Mm… le gars de chez Netops vient de me dire qu'il a vu flotter un serveur 3270 dans la salle de contrôle ", lui dit Kerry.

 

" Quelqu'un a vérifié s'ils ne s'étaient pas remis à brûler du chanvre par-là? " grogna Dar. " Les 3270 ne flottent pas. " Elle soupira. " OK… laisse-moi réfléchir au problème… essaie de le ravoir au téléphone, ou appelle les portables… " marmonna-t-elle en ressortant en secouant la tête.

 

Kerry sourit un peu en entendant l'excitation intéressante et muette dans la voix de Dar. Elle adorait ça, réalisa la jeune blonde. Elle adorait quand les choses allaient vraiment mal et qu'elle pouvait tout arranger. Elle retourna à son bureau avec un rire léger et appela un schéma du réseau, en tressaillant à la vue des points rouges clignotants qui indiquaient les sections hors service. " Oh… ça craint. " Elle commença à appeler les services d'urgence.

 

Chapitre 45

 

" Ecoutez… je me fous totalement de ce qu'il vous faut pour libérer ce truc ", gronda Dar au téléphone. " Je veux votre foutu président en ligne dans cinq minutes ou le prochain appel viendra de notre département juridique. A vous de choisir. " Elle leva les yeux quand Maria passa la tête en agitant un petit plateau en carton. Elle leva la main et lui fit signe d'entrer. " Je patiente. "

 

Maria s'avança avec les pâtés et les lui tendit. " J'en ai pris trois petits au queso ", murmura la secrétaire. " Je sais que vous les aimez bien. "

 

Les yeux de Dar étincelèrent légèrement alors qu'elle hochait la tête et elle mit la main sur le combiné. " Merci ", épela-t-elle ; elle accepta les pâtés et la tasse de café fumant et crémeux tout en levant les yeux pour croiser le regard de Maria.

 

C'était un sentiment curieux, à la fois pur et embarrassant, et Dar se sentit un peu rougir. Elle était contente que son bronzage en cache une bonne partie mais elle savait que le bout de ses oreilles avait probablement pris une coloration rouge à cause du petit rire de Maria avant que celle-ci ne quitte heureusement la pièce.

 

Ce n'est pas que Maria n'ait pas su avant, mais… Dar soupira et mordit dans l'un des pâtés. Elle était habituée à garder le voile sur sa vie privée, même son bref interlude avec Elana était resté secret jusqu'à cette récente rencontre acerbe et sarcastique.

 

Peut-être que c'était pour ça qu'elle se sentait espiègle, hmmm ? Il lui avait fallu du temps pour en arriver à pouvoir y réfléchir, sans grincer intérieurement, alors qu'apparemment elle avait montré autant d'émotions que si Elana lui avait simplement passé un rapport.

 

Un visage de pierre. Duks lui avait dit plus tard que ça avait sérieusement contribué à bâtir sa réputation en tant qu'iceberg principal de la compagnie. Cette façon qu'elle avait eue de balayer les remarques sarcastiques d'Elana avec un simple haussement de sourcil et un pincement de lèvres.

 

Oh mon Dieu, si seulement ils avaient su.

 

Dar regarda son bureau en silence pendant un moment, puis elle leva les yeux en entendant une voix au bout du fil. " Alors ? " dit-elle brutalement.

 

" Ms Roberts, une de nos équipes se dirige là-bas… je ne suis pas sûr… " La voix était hésitante.

 

" Ecoutez. " Dar grogna et descendit sa voix sur l'octave le plus bas. " J'ai besoin de savoir quelles substances chimiques il y avait dans ce sprinkler et j'en ai besoin MAINTENANT ! " Elle augmenta le volume et sentit le son se réverbérer dans sa poitrine. " Ou vous aurez à prendre la responsabilité de la facture quand j'enverrai une équipe de détection chimique là-bas dans un foutu supersonique ! " La compagnie d'assurance interdisait à tous les employés d'entrer dans les bureaux du réseau jusqu'à ce que le danger soit évalué, et trois-quarts du réseau intérieur était hors service, trois heures après l'accident.

 

" Dar… " Maria passa la tête. " Mariana sur la ligne numero dos ", dit-elle à voix basse.

 

" Pas maintenant. " Dar coupa le son de son téléphone. " Je suis au milieu d'un désastre. " Elle regarda Maria disparaître puis elle posa la tête sur sa main et relâcha le bouton de mise en garde de l'autre. " Est-ce que vous me le dites, ou dois-je appeler mon département juridique ? J'en ai marre de vos conneries. "

 

Des froissements de papier et des murmures à voix basse. " Où est-ce qu'il faut vous l'envoyer ? " répondit la voix tendue. " Nous pouvons vous donner l'information habituelle, mais vous devez comprendre que la composition varie selon la qualité locale de l'eau, et le type de canalisations… et… "

 

" Envoyez-le, ça suffira. " Dar l'interrompit et répéta le numéro de télécopie du bureau de la compagnie d'assurance en Caroline du Nord. Elle leva les yeux à l'arrivée de Kerry, et retint un sourire. " Et j'aimerais savoir pourquoi ce système a lâché. "

 

Kerry passa derrière elle et prit un pâté, elle le mordilla en s'asseyant au bord du bureau de Dar, tout en écoutant le marmonnement agité en provenance du téléphone. " Ça gueule de partout ", épela-t-elle.

 

Dar leva les mains et les laissa retomber. " J'm'en fous ", épela-t-elle à son tour. " C'est pas moi qui ai déclenché ces foutus sprinklers. "

 

Kerry posa gentiment son pâté et captura les doigts de Dar, les leva et mordilla un pouce à la place. " Okay. "

 

" Ms Roberts, nous ne savons toujours pas ce qui a provoqué ça. " La voix infortunée sortait du téléphone. " Ça a pu être une mauvaise information sur la température, ou une erreur mécanique… il n'y a aucune raison de spéculer là-dessus tant que nous n'avons pas vraiment d'informations. Mon équipe est en route… Vous pouvez me croire, aussitôt qu'ils arrivent et qu'ils trouvent ce qui s'est passé, je vous appelle. "

 

Dar ressentit un chatouillis agréable quand les dents blanches grattèrent légèrement la peau sensible de son doigt. " Très bien ", approuva-t-elle. " Mais j'ai tout un centre de données en rade, et ils ne peuvent même pas entrer pour commencer à nettoyer… alors ils feraient mieux de se bouger le cul. " Elle raccrocha, puis remarqua que l'autre ligne était toujours allumée. Elle appuya sur le bouton. " Mari ? "

 

Une dispute filtra au travers de la ligne. " Oh… quoi ? Dar… oui. " Mari s'éclaircit la voix. " Ecoute, tu as dit que tu allais t'occuper d'une certaine situation… et bien, je pense que… " On entendait la voix forte de Steve à l'arrière, qui réclamait quelque chose.

 

" Envoie-le-moi. " Dar parla calmement mais avec force.

 

" Quoi ? " demanda Mariana.

 

" Je vais m'occuper de lui. Envoie-le ici ", répéta Dar, avec un sourire lent et dangereux sur le visage. " Après cette matinée, je vais aimer ça. "

 

Une hésitation. " Très bien. " La directrice du Personnel approuva à contrecœur. " Mais… "

 

" Fais-le, c'est tout. " Dar la coupa, puis déconnecta. Elle se pencha en arrière dans son fauteuil et sourit sans aucun humour. " Oh oui… je crois que je vais décidément aimer ça. "

 

" Dar ? " Kerry la regardait calmement. " Que vas-tu faire ? "

 

Les yeux bleu clair la transpercèrent. " Le virer ", répondit froidement Dar. " Et le regarder remuer son petit cul en quittant ce bureau entre deux énormes et sympathiques gardes de la sécurité. "

 

Kerry soupira en étudiant sa compagne en silence pendant un moment. " Dar… écoute-moi une minute. " Elle se glissa à bas du bureau et s'agenouilla, elle posa une main sur la cuisse de la grande femme pour garder l'équilibre. " Il a toujours une rancune vieille de dix ans, non ? " demanda-t-elle. " C'est ce qui a démarré tout ce cirque. "

 

Dar fronça les sourcils. " Oui, et alors ? "

 

Kerry traça doucement un dessin au hasard sur le tissu en coton. " Il n'y aurait pas un moyen de faire ça sans perpétuer cette haine ? "

 

" Quoi ? " La femme brune la regarda.

 

Un soupir. " Il te hait à cause d'un truc qui s'est passé il y a un siècle… ça fait long pour garder ça en soi… maintenant, ça… c'est juste un peu plus de colère, de haine et de besoin de vengeance. "

 

" Et qui ça dérange ? " demanda Dar. " Kerry, quoiqu'il arrive, on se haïra… et franchement, je m'en fous complètement. Je veux juste le voir décamper ", dit-elle à la jeune blonde. " Tu ferais mieux de filer avant qu'il ne débarque… pas de raison que tu y sois mêlée. "

 

Kerry prit une inspiration. " Dar, j'y suis déjà mêlée ", dit-elle fermement à sa compagne. " S'il te déteste, alors il me déteste aussi. " Elle regarda Dar droit dans les yeux. " Et je n'aime pas qu'on me déteste. " Une pause. " Même pas quelqu'un comme lui… ma famille me suffit largement en ce moment. "

 

Dar cligna des yeux.

 

" Tu es si intelligente… tu ne peux pas trouver un moyen de le mettre dehors sans que tout ça ne dégénère ? " Les yeux verts la fixaient tristement, lisant l'expression étonnée sur le visage de la grande femme. " Pour qu'il ne revienne pas nous harceler ? " Kerry effleura doucement le côté de la tête de Dar, où elle pouvait encore sentir une légère bosse, puis elle se releva et l'embrassa sur la joue. " Penses-y ", murmura-t-elle dans l'oreille parfaitement dessinée, puis elle se retourna et partit calmement.

 

Dar était assise dans un bouquet de soleil filtré, les rayons courbés faisaient une poussière ocre sur son pantalon en coton, alors qu'elle regardait l'endroit vide où Kerry se tenait agenouillée quelques temps avant. Sa joue gardait le chatouillis de la légère pression, et elle pouvait encore sentir l'odeur particulière de Kerry dans l'air qui l'entourait.

 

Sa résolution sauvage d'il y avait à peine cinq minutes l'avait quittée, dissipée dans une sombre confusion, qui lui fit froncer les sourcils alors qu'elle se tournait lentement dans son fauteuil, posant les coudes sur le bureau pour entourer sa tasse de café de ses doigts entrelacés. Ça… avait été si facile. Propre et net. Pourquoi s'inquiéterait-elle de ce qu'il en penserait ?

 

Des voix fortes et en colère dans le bureau d'accueil. Maria, qui bougeait rapidement pour arrêter quelqu'un à sa porte, la voix de sa secrétaire aiguë et outragée.

 

" Maria ! " cria Dar. " C'est bon. "

 

Le silence, puis la porte s'ouvrit brusquement et Steve s'engouffra, en la poussant derrière lui et il traversa la pièce vers l'endroit où elle était assise, éclairée par le soleil. " Qu'est-ce que tu veux? " claqua-t-il.

 

Dar prit une gorgée de son café, savourant la richesse de la crème sur sa langue. " Assieds-toi ", rétorqua-t-elle calmement.

 

" Ecoute, je n'ai pas le temps de jouer avec toi, Dar ", répliqua Steve en restant debout. " J'aurais dû m'attendre à ce que tu ne respectes pas ta partie du contrat… mais ne t'inquiète pas. Je n'ai pas dit mon dernier mot. "

 

Dar l'étudia. Il avait plutôt belle allure, ou plutôt, il l'aurait eue si la moitié de son visage n'était couverte d'un bandage, et l'autre moitié toujours rouge et marquée par le sumac. " Je vais te renvoyer ", dit-elle sur le ton de la conversation.

 

Il renifla. " C'est ça… vas-y… je vais me délecter à te foutre un procès au cul pour ça. " Il mit les mains sur ses hanches fines. " Je n'aurai plus besoin de travailler pendant des années. "

 

" Je vais te renvoyer pour faute professionnelle. " Dar prit un dossier dans son tiroir et en examina le contenu. " Tu as falsifié ta candidature. " Elle le passa en revue, la voix douce et pensive. " Ce n'est pas acceptable. "

 

Il la fixa. " Quoi ? "

 

Elle glissa une copie de la page vers lui, avec deux informations entourées. " Tu as déclaré avoir eu un diplôme en informatique. Ce n'est pas vrai. " Elle tapota le papier avec son crayon. " Et tu as dit que tu avais travaillé pour Anderson de 96 à 98. Ce n'est pas vrai… tu as quitté en 97. " Elle croisa les mains. " La candidature dit que toute falsification entraîne une fin de contrat immédiate ", dit-elle en appuyant. " Tu l'as signée. "

 

Un silence de mort.

 

" Putain, tu es sérieuse ! " C'était à moitié un murmure et à moitié un cri. " Tout le monde met des conneries sur son CV, espèce de pauvre conne. "

 

" Mm… " Dar hocha la tête. " La plupart des gens, oui… mais si on se fait prendre, voilà ce qui arrive ", dit-elle d'un ton approbateur. " Et oui, je suis sérieuse. " Elle le fixa. " Tu veux bien t'asseoir maintenant ? "

 

Il regarda la candidature puis vers elle. " Et toi… tu baises ta foutue assistante… qu'est-ce que ça t'apporte ? "

 

Elle pensa qu'elle devrait vraiment être furieuse. Mais au lieu de ça, elle ressentit presque de la pitié pour lui. " Ce n'est pas un motif de renvoi ", l'informa-t-elle. " Et la sanction est laissée à l'appréciation du -responsable hiérarchique de l'employé. " Un sourire rapide et très flottant. " Et dépend souvent de la valeur relative des employés concernés. "

 

" Espèce de salope ! " La haine se lisait dans ses yeux.

 

La voix de Kerry fit écho dans ses oreilles et fit taire le désir soudain et séduisant qu'avait Dar de sauter par-dessus le bureau pour lui fracasser la mâchoire. " Tu sais, Steve… si tu avais mis la moitié de l'énergie que tu mets à me détester dans ton travail, tu n'aurais pas été foutu dehors de deux ou trois sociétés ces deux dernières années ", lui dit-elle calmement. " Tu continues à me blâmer… et franchement, ma vie est trop compliquée pour que je puisse même penser à toi un court instant. "

 

" Mais qu'est-ce que tu racontes, nom de Dieu ? " demanda-t-il, le souffle irrégulier.

 

Dar se pencha en avant. " Ecoute… je suis désolée d'avoir fouillé ce truc à l'époque et de t'avoir attiré des ennuis… si j'avais su ce que je sais maintenant, je t'aurais laissée violé le système et filer avec tout ce que tu pouvais trouver, okay ? "

 

Il la regarda.

 

" Ça fait dix ans, Steve… je ne suis plus la même… et je me fous de toi comme de ma première chemise… alors laisse tomber et file ", continua Dar. " Je vais te donner une fichue recommandation si tu veux… Ça te placera n'importe où si tu la montres… laisse tomber ces conneries du passé, tu veux ? "

 

Pendant un long moment, leurs regards restèrent rivés l'un à l'autre, et le silence s'égrena en minutes intenses et fragiles. " Tu n'as pas besoin de faire ça. " Sa voix suintait d'amertume. " Tu écris simplement sur ton petit formulaire que je démissionne, d'accord ? " Il se leva et jeta le dossier sur son bureau. " Félicitations… j'espère que tu vas te foutre ta petite victoire au cul. "

 

Elle le suivit du regard et soupira. " Connard. " Elle secoua la tête puis composa un numéro.

 

" Sécurité, Amos. " La voix mâle grognonne lui répondit. Dar expliqua calmement ce qui s'était passé et reçut une brève réponse de compréhension. Puis elle raccrocha et appela Mark.

 

" GIS… oh, salut chef. " Le ton de Mark était joyeux et amena un petit sourire sur son visage. " C'est drôlement bon d'entendre ta voix. "

 

" Bloque l'accès de Fabricini. " Dar soupira. " Il vient de démissionner. "

 

" Ooooohhh… oooohhh ", gazouilla Mark. " Attends. " Un crépitement de touches suivit. " Shazam ! C'est fait. " Il gloussa. " Ça roule, chef… t'es la meilleure. "

 

" Ouais ", grogna Dar. " Il faut que j'appelle Mari…. Comment se passe le reroutage ? "

 

" Ça merde ", répondit Mark. " Nous allons y passer la nuit. "

 

" Mmmf. " Dar déconnecta la ligne puis soupira. " Bon, Ker… j'ai essayé. J'ai vraiment essayé ", murmura-t-elle pour elle-même en composant le numéro du bureau du Personnel. La secrétaire de Mariana lui répondit. " Elle est là ? "

 

Chapitre 46

 

Kerry sortit sur le balcon à l'arrière de la salle de photocopie, sur la petite terrasse qui surplombait la mer. Elle aimait venir là parfois juste pour penser, dans la paix tranquille que l'altitude offrait. La journée était belle, et elle se rendit compte avec nostalgie que la crise actuelle allait sûrement l'empêcher de partir tôt, ce qui était un peu déprimant.

 

Elle avait envie d'un peu de temps au calme sur l'eau, où elle pouvait regarder le soleil se coucher, et plonger au crépuscule dans les eaux chaudes et peu profondes. Dar se détendait vraiment là-bas, et parfois elle était même un peu étourdie, et assurément espiègle, ce que Kerry trouvait vraiment adorable..

 

Juste quelques minutes, avait-elle promis, sachant qu'elle devait y retourner et reprendre le problème. Juste quelques minutes à rester appuyée contre le métal chaud de la rambarde, et à sentir l'air chaud et frais de l'océan contre son visage, à absorber le soleil.

 

Elle souhaita la présence de Dar, et elle se demanda ce que sa compagne avait pensé de sa demande… l'expression étonnée n'avait pas vraiment montré si elle l'avait prise en compte, ou si l'idée était acceptable ou pas, mais Kerry avait le sentiment qu'elle l'avait au moins amenée à y réfléchir. C'était plutôt bien, non ? Elle ferma les yeux dans un soupir, et tourna le visage vers le soleil, sentant sa clarté sur ses paupières.

 

La porte s'ouvrit derrière elle et elle se retourna, clignant des yeux de surprise lorsqu'elle reconnut la silhouette élancée de Steve qui marchait à grands pas vers elle. Avec précaution, elle s'appuya sur la rambarde et le regarda s'approcher.

 

" Tiens. " Il l'étudia. " Voilà le petit chienchien de la Reine des salopes… c'est ton espace privé ? " Il alla jusqu'à la rambarde et s'y appuya. " Oh… ne t'en fais pas. " Ses yeux la dévisagèrent. " Ta maîtresse vient de me porter le coup de hache final… les gorilles sont en train de nettoyer mon bureau. "

 

Kerry le regarda pensivement. " Désolée pour ton nez ", dit-elle.

 

Il la regarda. " Alors, ça fait quel effet de baiser la chef ? "

 

La jeune blonde sentit une profonde giclée de colère dans ses intestins. " Tu aimerais bien le savoir, hein ? " répondit-elle. " Mais je ne crois pas que ton sale petit cul l'intéresse. " Elle soupira intérieurement. Qu'est-ce que tu disais déjà à Dar au sujet de ne pas aimer être détestée ? Tout doux, Kerry… tout doux… Qu'est-ce que cet abruti avait donc pour faire ressortir la supergarce en elle. " Et oublie ce que j'ai dit… je ne suis pas du tout désolée ", ajouta-t-elle. " Pardon. " Elle se retourna et se dirigea vers la porte.

 

" J'aurais dû le deviner plus tôt ", cria-t-il. " Mais Dick McMasters est un de mes potes… il m'a dit que tu ne l'avais pas repoussé. "

 

Kerry se retourna, la main sur la poignée, et elle le regarda, les souvenirs affreux la submergeant.

 

" Ah, je vois que tu te souviens de lui… " La voix de Steve prit une teinte de satisfaction sauvage. " Ouais… il m'a tout dit à ton sujet… l'aristocrate collet monté… il va s'étouffer de rire quand je vais lui dire à quel point tu es devenue pathétique. "

 

Il lui fallut plusieurs inspirations, pour refouler la nausée, et repousser la sensation familière de frayeur maladive qu'elle avait ressentie pendant ces longs mois sombres. " C'est toi qui as perdu ton boulot ", lui dit-elle enfin. " Alors lequel de nous deux est plus pathétique ? " Elle fit une pause. " J'espère qu'un jour, tu prendras la responsabilité de ce qui t'arrive… sans blâmer qui que ce soit d'autre. Peut-être que tu finiras par être plus heureux. " Elle ouvrit la porte et sortit, la refermant derrière elle, et s'en éloignant le plus vite qu'elle pouvait ; elle se fraya son chemin vers la salle de pause à l'aveuglette. Elle s'y engouffra et s'appuya sur le comptoir, levant les yeux lorsqu'elle sentit une main sur son bras. " Qu… oh, salut, Duks. "

 

Les yeux bruns doux étaient sur elle. " Salut la Terre ?, Kerry… tu vas bien ? "

 

Kerry prit une inspiration profonde et la relâcha. " Ouais… ouais… " Elle mit la main sur son estomac. " Je crois que le pastalito à la viande est mal passé. " Elle se força à se calmer. " Hé… tu as pris un coup de soleil. "

 

Le visage de Duks se fendit en un sourire ironique. " Oui… oui, j'ai mis mon maillot et je suis allé à la piscine pour la première fois depuis que je suis arrivé dans ce foutu endroit ", lui dit-il en relâchant son bras avant d'aller vers la cafetière. Il se versa une tasse puis leva les yeux par-dessus son épaule. " J'ai entendu dire qu'on avait un directeur-adjoint en moins ? "

 

Kerry regarda le sol un moment. " Ouais. " Elle finit par approuver. " On l'a escorté dehors. " Elle essaya de se sentir mal à l'aise avec ça mais le grincement dans son estomac ne la laissait pas faire. " Je dois… retourner travailler. " Elle fit un sourire rapide à Duks. " A plus tard. "

 

La couloir semblait plus large que d'habitude, et elle fut contente d'entrer dans son bureau et de refermer la porte. Elle resta debout là un long moment, appuyée contre le bois frais, puis elle se repoussa et alla vers son bureau, s'installant dans le cuir frais de son fauteuil tout en croisant les mains sur la surface boisée. On frappa un coup léger à la porte intérieure et elle soupira. " Entrez. "

 

Dar entra, une note d'inquiétude dans ses yeux bleus. " Hé ! "

 

Kerry se recomposa et se tourna à demi, pour fixer la grande femme. " Hé ! " Elle pinça les lèvres. " Comment ça va ? "

 

Dar releva la jambe de son pantalon et se percha sur le bord du bureau de Kerry. " J'ai essayé. " Elle lança un regard ironique vers la jeune femme. " Je lui ai même proposé une lettre de recommandation. " Un haussement d'épaules. " Sans succès. "

 

" Je sais. " Kerry posa la main sur la jambe de Dar, retirant du confort de sa chaleur. " Il est tombé sur moi sur le balcon. " Sa voix prit une teinte légèrement rauque. " J'ai essayé, moi aussi. " Elle leva ses yeux vert clair. " Sans succès. "

 

" Mmff. " Dar glissa une main sur les siennes. " Tu as froid… tu vas bien ? " demanda-t-elle d'un ton hésitant, en voyant la pâleur sous la peau habituellement dorée de sa compagne. " Ker ? " ajouta-t-elle doucement comme la jeune blonde ne répondait pas.

 

" Oui… je vais bien… je… " Kerry dut soudainement résister au besoin presque débordant de poser simplement la tête sur la cuisse de Dar et de la laisser la cajoler comme un chat. " Il a fait remonter des souvenirs déplaisants… c'est tout. " Elle leva la tête vers les doux yeux bleus et laissa le regard bienveillant se poser sur elle. " Quel con. "

 

Dar gloussa, un peu soulagée. " Oui… je sais… mais il est parti, alors nous pouvons nous concentrer sur le désastre en cours. " Elle s'interrompit de manière un peu embarrassée. " Hum… tu veux en parler, ou bien… ? ? "

 

Le téléphone de Kerry se mit à sonner à cet instant, ainsi que leurs deux bipeurs. " Nous en parlerons plus tard. " La jeune blonde lui fit une grimace désabusée. " Ce n'était rien de bien méchant… vraiment. "

 

Une voix pressée lui répondit. " Kerry, ici John Collins… le bureau de New York est sur mon dos et je n'arrive pas à joindre Dar… donnez-moi quelque chose à leur dire. "

 

" John ? " Dar l'interrompit doucement. " Patientez un instant. " Elle mit l'appel en attente puis fit face à son assistante ; elle mit deux doigts sur son menton et le releva de façon à ce que leurs regards se croisent. " Nous pouvons en parler maintenant, si tu en as besoin ", proposa-t-elle timidement.

 

Un silence paisible s'installa sur elles, alors qu'elles étaient simplement assises là à se regarder. Les cils de Kerry finirent par battre et se fermer, et un léger sourire tordit les coins de sa bouche. " Lorsque je suis entrée à Associated, j'avais un superviseur du nom de Richard Mc Masters ", dit-elle. " Et il était loin de suivre le code d'honneur de la boîte. " C'était une façon plutôt légère de dire les choses.

 

" Ah. " Dar contracta les sourcils et une nuance grise passa dans ses yeux. " Est-ce qu'il t'a fait des propositions ? "

 

Kerry soupira. " Oh oui… et il profitait de toutes les occasions de me toucher, et de faire des commentaires sur mon apparence, jusqu'à ce que je ne puisse plus le regarder sans que mes mains ne tremblent, à me demander ce qui allait sortir de sa bouche l'instant d'après. " Elle s'arrêta momentanément. " Et puis un soir, il est tombé sur moi à la bibliothèque, et il m'a dit qu'il voulait… mieux me connaître… et que si je ne coopérais pas, il me mettrait à la porte. "

 

Le murmure de l'ordinateur était très bruyant dans le silence, un léger bruit de clapotement arrivait de l'écran de veille qui avait pris vie.

 

" Est-ce que… " Dar hésita. " Je… je veux dire, est-ce qu'il… " Elle était honnêtement choquée et un peu blessée que Kerry ne se soit pas confiée plus tôt.

 

" Il m'a coincée dans les toilettes deux jours plus tard, et je lui ai dit que s'il ne me laissait pas tranquille, je demanderais à mon père de lui lancer le fisc aux trousses. " Le visage de Kerry se tendit dans un sourire grimaçant. " D'une certaine façon, ça a aggravé les choses… il a continué à me courir après d'autres façons, il critiquait mon travail, lançait des rumeurs… jusqu'à ce qu'un jour, quelqu'un de sympa chez Arthur Andersen ne l'engage. " Elle s'interrompit. " Il disait que c'était une prérogative du chef de sortir ce qu'il y avait de mieux chez ses employés… " Elle cherchait le visage de Dar du regard. " Je pense que tu vois pourquoi je n'en ai jamais parlé ", conclut-elle, un peu agitée.

 

" M… " Dar pouvait à peine articuler ses émotions. " Je n'avais… jam… "

 

Kerry enroula sa main autour des doigts soudain nerveux toujours posés sur son visage. " Je le sais ", répliqua-t-elle avec chaleur. " Crois-moi, je le sais, Dar… c'est juste que… ça me faisait bizarre de t'en parler. " Elle laissa passer un souffle, pour dissiper un peu de la tension. " Je veux dire, tu es mon chef, après tout. "

 

Dar était consternée. Elle n'avait jamais demandé à Kerry si elle voulait rester à son ancien travail… elle n'avait pensé qu'à elle-même, et à ce qu'elle ressentait. Mais lorsqu'elle ouvrit la bouche pour le faire là, aucun son ne sortit.

 

Elle s'éclaircit la voix et réessaya. " Es-tu… Kerry, si tu n'es pas à l'aise avec ça, nous pourrions… je veux dire, il y a pleins de postes dans la compagnie… je… je… "

 

Kerry sentit la tension monter sous son bras enroulé autour de la cuisse de Dar. " Tu as dit que tu avais besoin de moi là où je suis ", dit-elle doucement.

 

" Je l'ai dit… je le dis… Kerry… je… je le pense, bien sûr, mais si ça t'ennuie… je… " Dar se sentit bredouiller, ce qui ne lui était pas arrivé depuis l'école primaire. Elle serra la mâchoire et déglutit plusieurs fois. " Nous pouvons arranger ça si tu n'es pas à l'aise. " Elle réussit à dire cela d'une voix plus calme, plus neutre. " J'ai survécu sans assistante pendant des années… je peux me débrouiller seule de nouveau. "

 

" Et à quel prix ? " Kerry se leva et posa une main sur sa nuque, elle sentit le pouls battre rapidement sous ses doigts. " Tu as dit toi-même que la pression commençait à te peser ", rappela-t-elle à sa compagne dont les yeux se baissèrent vers le bureau. " Je vais bien… j'aime ce travail, j'aime travailler pour toi, et je ne veux aller nulle part, d'accord ? " Elle se pencha et posa son front sur celui de Dar. " J'ai juste eu des mauvais souvenirs, c'est tout… c'est un con et peut-être qu'il me rappelle Dick, à la façon dont il me tape sur les nerfs tout le temps. " Ce n'était pas le moment de dire le reste à Dar.

 

Ce ne le serait peut-être jamais.

 

Mon Dieu, quand est-ce que je suis devenue aussi fragile ? Se demanda Dar en sentant son cœur se calmer. Bon sang, qu'est-ce qui se passe chez moi ces derniers temps… c'est comme si j'étais redevenue une gamine, une fichue adolescente. " D'accord. " Elle réussit à sourire. " Tu pourras m'en dire plus plus tard… si ça te turlupine, d'accord ? " Elle sentait qu'il y avait autre chose, mais elle se rendait compte qu'insister n'était pas une bonne idée.

 

Kerry lui sourit. " D'accord. " Elle lança un coup d'œil vers le téléphone qui clignotait toujours. " Bon… qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire, Dar ? "

 

" Hein ? " Le front de Dar s'agrandit alors qu'elle suivait le regard de Kerry. " Oh… ah oui. " Elle se massa les tempes. " Hum… dis-lui que nous envoyons une équipe de cadres en Caroline du Nord pour prendre les rênes, et remettre le système à flot aussi vite que possible. "

 

Kerry tendit la main vers le bouton puis hésita. " C'est nous ? " demanda-t-elle d'un ton curieux.

 

Un sourire malicieux et séducteur tira un coin de la bouche de Dar. " Ouais… je me disais qu'il faudrait huit heures pour leur remettre les fesses au sec, et deux jours à passer dans un petit chalet qu'il se trouve que je connais tout près de là. " Elle hésita, les deux sourcils relevés avec espoir. " Ça te va ? "

 

Les yeux vert océan clignèrent. " Tu veux dire, nous deux ? " Elle montra la poitrine de Dar puis la sienne. " Toi et moi… nous y allons ? "

 

Dar hocha simplement la tête.

 

" Génial ", prononça Kerry, puis elle pressa le bouton. " Allô, John ? " Elle éteignit le micro un instant. " Ils ne feraient pas de balades à cheval par hasard ? " Elle relâcha le micro. " John, nous savons que ça va vraiment mal… vous pouvez leur dire que Dar arrive pour prendre les choses en main personnellement. "

 

Une pause. " Sans déc' ? " répliqua l'homme, clairement impressionné. " Ils vont me lâcher les baskets avec ça… merci Kerry… vous êtes la meilleure. "

 

" Ça me fait plaisir ", l'assura la jeune blonde joyeusement, toutes pensées de Steve dissoutes. Elle déconnecta et se retourna vers Dar. " Bon… on parlait de chevaux, non ? "

 

Un rire. " Ouais… ils ont des balades vertes… je me disais qu'on pourrait faire un peu de randonnée tant qu'on est là-bas ", proposa-t-elle. " Si nous partons ce soir, nous aurons demain et vendredi pour remettre le bureau en état, puis tout le week-end pour nous amuser. " L'idée lui était venue juste avant qu'elle ne commence à s'en occuper, et elle avait élaboré le plan juste avant de quitter son bureau. " Je demande à Maria de prendre les réservations. "

 

Kerry sourit. " Tu veux que je passe à la maison prendre nos sacs ? " proposa-t-elle. " A quelle heure est le vol ? "

 

" A sept heures, et ce serait une idée géniale. " Dar la félicita. " Prépare bien quelque chose de chaud… il fait frais là-haut. " Elle leva les sourcils d'un air séducteur. " Un peu trop pour de la lingerie sexy, malheureusement. "

 

Kerry se leva et glissa un doigt entre les boutons de la chemise en soie de Dar. " Je ne sais pas… je pense que tu as l'air sexy même dans ce vieux maillot ", murmura-t-elle.

 

Un léger rire. " Oh tu le penses, vraiment ? "

 

" Mmmhmmmm… " La jeune blonde baissa encore plus la voix. " Mais… tu es magnifique, Dar… tu aurais l'air sexy dans un sac en lin ", dit-elle en effleurant les lèvres de sa compagne des siennes. " Je vais chercher nos affaires… j'ai besoin d'air frais de toutes façons. " Elle tapota la jambe de Dar puis contourna le bureau, prit sa veste sur le fauteuil et la balança sur ses épaules en se dirigeant vers la porte.

 

Dar la regarda partir, puis laissa passer une longue et lente expiration. " Ouaouh. " Elle se passa la main dans les cheveux. " Je pense que j'ai aussi besoin d'air frais. "

 

Le soleil cligna gaiement à ses pieds dans une joyeuse approbation.

*********

 

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