| 
  • If you are citizen of an European Union member nation, you may not use this service unless you are at least 16 years old.

  • You already know Dokkio is an AI-powered assistant to organize & manage your digital files & messages. Very soon, Dokkio will support Outlook as well as One Drive. Check it out today!

View
 

LA FACE AVEUGLE DE L'AMOUR8

Page history last edited by PBworks 15 years, 10 months ago

LA FACE AVEUGLE DE L'AMOUR

 

 

 

 

par Dreams

 

 

Traduction : Keegan (keegan@libertysurf.fr)

 

et Emilie(happymeal@hotmail.fr)

 

 

 

Table des matières

 

 

Démentis etc : voir Part 1

 

Ecrivez-moi : Parce que j'adorerais savoir ce que vous en pensez. On peut me joindre à dreams@midnightisland.com

9

 

"Qu'est-ce que tu en penses?" demanda Nathan, excité. Ses courts cheveux bruns étaient relevés avec assez de laque et de mousse pour faire reculer la couche d'ozone. Ses yeux verts étaient tournés vers le système stéréo de sa nouvelle Mustang.

 

Kris regarda l'équipement, se demandant ce qui était si bien. La musique en sortait, comme elle le faisait avec l'ancien. "C'est sympa," dit-elle, essayant de paraître enthousiaste.

 

"Sympa?" Nathan questionna, jetant un regard à sa petite amie. "Qu'est-ce que tu racontes. Sympa? Tu entends les basse dessus, mon bébé? C'est génial !" Il alluma la musique, et tapa des doigt sur le volant en rythme avec la musique.

 

Kris s'enfonça dans le siège passager, tournant son attention vers le paysage de l'autre côté de la fenêtre. Ils allaient rencontrer ses parents. Dans le trafic de New York ils allaient mettre un an pour arriver à destination, mais Nathan avait insisté pour prendre la voiture. Il était impatient de la montrer à Carlos et Dimitri.

 

Nathan avait annulé leur rendez-vous Lundi. A la dernière minute, quelque chose s'était produit, et il n'avait pas pu la retrouver après les cours. Kris en avait été secrètement soulagée. Après avoir passé toute la nuit du Dimanche à travailler sur son essai sur Shakespeare, elle avait été bien plus que fatiguée. Elle était rentrée directement chez elle pour faire une sieste.

 

Elle n'était pas impatiente d'être à ce repas chez ses parents. Inévitablement, le sujet de William allait être soit évité exprès, soit atteindre des proportions incroyables. Kris se sentit soudain coupable. Pratiquement une semaine s'était écoulée depuis l'incident, et elle n'avait toujours pas appelé William. Elle n'était pas entièrement sûre de la raison. Elle n'était certainement pas homophobe. Et le fait que William soit gay ne la gênait pas vraiment.

 

Incapable de trouver une réponse, Kris décida de penser à autre chose. Sa peinture, par exemple. Elle travaillait sur un collage de photos qu'elle avait prises. C'était son hommage à New York et il contenait des images de la ville dans toute sa gloire. De la beauté à la tristesse. Tout y était. Toutes ses facettes, coupées et mélangées pour former un tout.

 

Ses pensées dérivèrent soudain vers la personne qui lui avait envoyé cet e-mail, et elle se demanda si elle avait reçu une réponse. Elle nota mentalement de vérifier ses e-mail une fois rentrée.

 

Nathan éteignit soudain la stéréo. "Je suis désolé pour Lundi," dit-il. "De quoi voulais-tu me parler?"

 

Kris hésita. "Ce n'était rien," mentit-elle.

 

"Tu es sûre?" demanda Nathan.

 

"Promis," répondit Kris en lui souriant. "Alors, comment vont les cours?"

 

Nathan sourit. "Tout va bien," répondit-il. "Je suis content d'être diplomé. Le lycée dure une éternité, tu ne trouves pas?"

 

"Ma mémoire ne va pas si loin," Kris le taquina.

 

"Oh tais-toi," dit Nathan en riant. "Tu n'est pas beaucoup plus vieille que moi. Quoi qu'il en soit, les choses s'enchaînent. Les activités d'adultes arrivent. En parlant de ça, commence à penser à une robe pour le bal de promo."

 

Kris n'était pas sûre de vouloir traverser à nouveau l'épreuve du bal de promo. Elle avait détesté le sien. Mais elle le devait à Nathan et irait avec lui.

 

"J'en parlerai à maman ce soir," répondit-elle. "Je suis sûre qu'elle voudra faire du shopping avec moi."

 

Nathan hocha la tête en signe d'approbation, rallumant la musique.

 

Kris se concentra sur le monde hors de la fenêtre, et retourna au pays de ses pensées.

 

  • * *

 

Le dîner commença plaisamment et relativement paisiblement, bien que Kris puisse sentir la tension entre chaque membre de sa famille. Jusqu'ici, personne n'avait mentionné William et Kris en était secrètement soulagée.

 

Elle mit du riz dans son assiette et fit passer le plat.

 

Sari regarda sa fille calmement pendant un moment. "Kristina," commença-t-elle, "tu ne vas manger que du riz blanc? J'ai fait plein d'autre nourriture." Elle montra les plats restants de nourriture au centre de la table.

 

"Je sais," répondit Kris. "Mais il y a de la viande dedans. Et je t'ai dit que je ne mangeais plus de viande à présent."

 

"Tu ne peux pas ne pas manger de viande, " insista sa mère. "C'est malsain. Une personne a besoin de manger de la nourriture." Elle se tourna vers son mari. "Carlos, résonne-la un peu."

 

"Ta mère a raison, Kris," approuva Carlos. "Même si tu n'en manges qu'un petit peu. Tu dois en manger."

 

Kris leva les yeux au ciel en prenant une bouchée de riz. Elle n'allait pas changer d'avis à ce sujet.

 

Abandonnant, Sari se tourna vers le petit ami de sa fille. "Alors, Nathan," dit-elle, en lui passant un plat de poulet et de riz, "quelle impression ça fait d'entrer à Harvard?"

 

Nathan sourit. "Je suis très excité," répondit-il en se servant. "Mes parents sont fiers aussi. J'ai une bonne bourse alors papa est heureux de ne pas avoir à dépenser les gros billets."

 

"Je parie que ça va être dur pour vous deux," Sari répondit, regardant Nathan et Kris. "Être séparés tout ce temps après avoir grandi ensemble."

 

Nathan hocha la tête. "Nous ferons avec, cependant." Il fit un clin d'oeil à Kris. "Qui sait, peut-être que si Kris s'en tire bien en cours, elle pourra faire un transfert."

 

Kris regarda brusquement son petit ami. Transfert?

 

Carlos parla. "Peut-être peux-tu la convaincre d'étudier quelque chose de valable," dit-il. "Sors sa tête des nuages."

 

"Eh bien, avec tout mon respect, monsieur, je soutiens la décisions de Kris d'être un artiste," dit Nathan, à la surprise de Kris. "Après mon diplôme, je gagnerai assez d'argent pour qu'elle ne se soucie plus de travailler. Elle pourra rester à la maison, faire ses petites peintures et prendre soin de nos enfants." Il sourit brillamment à Kris, comme si c'était l'idée la plus brillante qu'il ait eu.

 

Kris fut soudain déprimée. Elle ne voulait pas rester à la maison et faire des "petites peintures" tout en s'occupant d'enfants. Elle n'était même pas sûre de vouloir d'enfants. Elle était trop jeune pour des enfants. Trop jeune pour le mariage. Et bien trop jeune pour discuter de ça avec son petit ami illusoire et sa famille dérangée. Ou plutôt, rester calmement assise pendant que les autres discutaient de son futur entre eux.

 

Kris ouvrit la bouche, mais Nathan la coupa.

 

"Pas encore," dit-il. "Mais c'est sûrement un point à considérer avec mon départ. Je veux être sûr de tout laisser arrangé." Carlos hocha la tête et revint à son assiette.

 

"Alors, où est Will?" demanda Nathan au passage, remplissant sa bouche des fameuses arroz con pollo de Mme Serrano. "Je voulais lui montrer les nouveaux accessoires de ma voiture."

 

Des regards furent échangés au sein de la famille. Kris s'enfonça un peu plus profondément dans sa chaise, envoyant une prière silencieuse à Dieu pour garder sa famille sous contrôle.

 

Carlos se racla la gorge, son regard concentré sur la nourriture qu'il mangeait. "Nous ne parlons pas de lui aujourd'hui."

 

Nathan leva les yeux, sa fourchette planant devant sa bouche. Il interrogea Kris du regard, qui haussa les épaules.

 

Dimitri renifla. "Il s'avère qu'il est pédé."

 

"Dimitri!" cria sa mère.

 

"Quoi c'est vrai," répondit Dimitri, jetant un regard à Nathan. "Le grand et formidable William est homo."

 

"Ca suffit!" rugit Carlos, claquant sa main sur la table. L'argenterie sur la table résonna, faisant sursauter Kris à cause du bruit soudain. "Ce n'est pas un sujet dont il faut parler à table."

 

Tout le monde revint calmement à son repas.

 

Kris fulminait. De quoi pouvait-on discuter? William est gay. Fin. Que pouvait-il rester à dire qui ne nécessitait pas la présence de William. En colère, elle s'empara d'un morceau de poulet.

 

Elle n'était même pas en colère après sa famille. Elle était énervée contre elle-même et son incapacité à parler pour elle-même. Pourquoi ne pouvait-elle pas leur dire ce qu'elle pensait? Pourquoi était-elle si lâche?

 

  • * *

 

"Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé?" cria Nathan, en claquant ses mains sur le volant. "Je ne me serais pas ridiculisé comme ça en abordant le sujet."

 

"Je suis désolée," répondit Kris, regardant le paysage.

 

Nathan secoua brutalement la tête. "Tu m'as fait passer pour un idiot ce soir, Kris," se plaignit-il. "Carlos a dû tellement m'en vouloir d'avoir parlé de ça."

 

"Cela va peut-être te choquer, mais le monde ne tourne pas autour de toi," le coupa-t-elle.

 

Nathan la regarda. "Quoi?"

 

"Quoi, quoi?" demanda Kris, sa colère du dîner surgissant. "Qu'est-ce que c'était cette discussion à propos de mariage et d'enfants? Nous n'en avons jamais parlé. Et je ne vais pas faire de transfert à Harvard."

 

"Tu pourrais y entrer," dit Nathan en haussant les épaules. "Les actions positives et tout ça"

 

"Quoi?!" cria Kris. Elle aurait souhaité qu'ils ne soient pas dans une voiture.

 

Nathan soupira, jetant un regard à Kris. "Je suis désolé," dit-il. "Je ne voulais pas dire ça."

 

"Tu ne voulais pas le dire, ou ne voulais pas le dire à voix haute?" demanda Kris.

 

"Je ne voulais pas dire ça," répliqua Nathan. "Tu sais ce que je ressens pour toi et ta famille."

 

"Gare-toi," demanda Kris.

 

Nathan la regarda. "Quoi?"

 

"Je t'ai dit de te garer, Nathan, je ne rigole pas."

 

"Kris, calme-toi, okay?" la pria-t-il. "J'ai dit que j'étais désolé."

 

"Si tu n'arrêtes pas cette voiture tout de suite, je saute. Et si je m'en tire et survis pour parler de ça, je dirai à Carlos que tu as refusé de t'arrêter."

 

Nathan se gara. "Parlons de ça," dit-il.

 

Mais Kris était déjà sortie de la voiture. Elle claqua la portière et courut sur le trottoir en direction de la station de métro la plus proche, disparaissant de vue.

 

 

**

Comments (0)

You don't have permission to comment on this page.