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LA PIERRE DE CHRONOS2

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

 

LA PIERRE DE CHRONOS

 

par DJWP

traduction : Kaktus

 

 

 

CHAPITRE 5

 

Derrière un buisson, Darfus observait Xena qui disparaissait dans la forêt devant elle. Elle les avait effectivement menés tout droit à un petit bastion d'Amazones caché profondément dans la forêt près de Themiscyra. Elle pouvait pister comme personne, pensa-t-il avec fierté pendant qu'il observait la tête brune disparaître de sa vue.

 

Bien qu'il n'ait aucune idée de la raison de leur venue ici, et que Xena n'avait offert aucune autre information, il se sentait mieux par rapport à cette mission. La Conquérante était de toute évidence en route pour une réunion clandestine, sans doute avec une traîtresse à la nation amazone, qui indiquerait la position de son armée en échange d'une faveur. Cela signifiait que très bientôt, lui et ses forces se lanceraient à nouveau dans une guerre. Cette idée le ravissait.

 

" Rappelle-moi " dit-il à l'officier tapi à côté de lui, " de ne jamais plus douter des intentions de la Conquérante. "

 

L'homme ricana. " Tu me demandes de te le rappeler à chaque fois, Darfus. Tu n'as pas encore compris qu'il ne fallait pas la juger à la première impression ? En outre, comment pourrais-tu douter de quelqu'un qui porte SI bien le costume d'amazone. " La bouche du soldat se transforma en une grimace sournoise et concupiscente.

 

Darfus le frappa du dos de la main et le fit tomber sur les fesses . " Ne t'avise jamais de parler ainsi de la Conquérante. Pas devant moi. "

 

Darfus ignora le grognement de l'officier qui se frotta le visage. Il regarda entre les arbres, convenant silencieusement que Xena était fichtrement belle ainsi, mais il continuait de se demander pourquoi, au nom du ciel, la Conquérante avait insisté pour s'habiller en amazone.

 

***

 

Les yeux un peu soucieux, Ephiny sourit néanmoins à la forme étendue de son amie aux cheveux blonds.

 

" Comment te sens-tu ? "

 

Gabrielle se décala pour soulager son inconfort, grimaçant à la douleur provenant de ses jambes maintenues par des attelles. Elle sourit tant bien que mal à la chef amazone, en dépit de l'évidente souffrance.

 

"Je vais bien, Ephiny. Vraiment. Je me sens mieux chaque jour. Je serai sur mes pieds en un rien de temps."

Ephiny grogna et tendit une tasse de thé à la barde. " Ne force pas trop. Et bois ta tisane. Ordre de Yakut. "

 

Gabrielle renifla le contenu et grimaça. " Pourquoi ces tisanes sentent-elles toujours aussi mauvais ? " Elle essaya de la rendre à Ephiny. " Je pense que je m'en passerai ce soir. Je n'en ai plus besoin. "

 

Ephiny se renfrogna et refusa de reprendre la tasse. " Bois-la, Gabrielle. Ça t'aidera à dormir. "

 

" Je n'en ai pas besoin. Mes jambes ne me font plus mal… plus beaucoup. Je suis sûre que je dormirai très bien sans ça. "

La barde tendit la tasse en insistant.

" Gabrielle " dit Ephiny d'un ton menaçant, " bois cette tisane. "

 

"Non, je ne l'aime pas. "

 

" Yakut veut que tu la boives. Elle dit que ça t'aidera à guérir. Bois..."

 

" Ça me donne envie de vomir. "

 

"Bois-là. "

 

" Je n'en ai pas besoin. "

 

" Gabrielle... "

 

" Bois la tisane. " dit une voix grave provenant de l'obscurité au fond de la hutte.

 

Surprise, Gabrielle faillit lâcher la tasse. Ephiny se retourna, prenant une position de défense entre l'intruse et son amie.

Xena émergea de l'ombre à l'arrière de la hutte.

Les colliers et les plumes de son vêtement d'Amazone crissèrent

dans le silence étonné qui l'accueillit.

 

" Qui es-tu ? " demanda Ephiny, faisant face à l'intruse.

 

Gabrielle, cependant, ne put empêcher un sursaut alarmé en identifiant les yeux bleus intenses et les traits superbes de la Conquérante.

 

" Par les dieux ! " s'exclama-t-elle en lâchant la tasse qui tomba par terre, renversant son contenu et se cassant en plusieurs morceaux.

 

" Il n'y a pas de raison de t'inquiéter. " dit Xena d'une voix calme.

 

" Qui es-tu et que fais-tu ici ? "répéta Ephiny d'une voix forte.

 

Xena l'ignora, gardant ses yeux fixés sur Gabrielle tout en s'avançant vers elle.

 

La surprise de Gabrielle se transforma en colère. " Que fais-tu ici ? " demanda la barde. " Tu es venue finir le travail ? "

 

Les yeux d'Ephiny s'écarquillèrent en identifiant soudain l'intruse et son bras se déplaça pour dégainer son épée.

 

" Non. " dit Xena en levant la main, et elle soutint le regard de l'Amazone. " Si j'étais venue ici pour vous tuer, vous seriez déjà toutes mortes. "

 

Ephiny stoppa le mouvement et abaissa lentement son bras. Elle regarda prudemment la Conquérante, notant qu'elle était complètement désarmée, du moins c'est ce qu'il semblait. Les yeux de l'Amazone passèrent en revue le costume de Xena, à la recherche d'armes cachées, appréciant l'attention portée aux détails.

 

" Comment as-tu passé nos gardes ? " demanda Ephiny, tentant de ne pas faire trembler sa voix.

 

" Je promets de te dire comment je suis passée aux travers de vos défenses si vous promettez d'écouter ce que j'ai à dire d'abord. "

Xena se détendit, espérant soulager la tension dans l'air. Ses yeux allèrent à Gabrielle et à ses jambes bandées.

 

Gabrielle vit avec confusion, la peine et le regret qui transparaissaient dans les yeux de la Conquérante.

 

" Comment vas-tu ? " demanda Xena d'un ton soucieux.

 

" Comment elle va ? " répéta Ephiny incrédule. " Comment elle va ? Tu l'as mise en croix et tu lui as fait briser les jambes puis tu l'as clouée dans un champ pour servir de nourriture aux vautours, et tu oses venir ici demander comment elle va ? "

 

Les yeux de Xena ne quittèrent pas ceux de la barde.

 

" Pourquoi es-tu ici ? " demanda doucement Gabrielle. Elle n'oublierait jamais le moment où elle avait regardé directement dans les yeux froids et cruels de la Conquérante, se rappellerait toujours le contact doux et séducteur de son pouce sur ses lèvres, et aurait des cauchemars au simple souvenir de la douleur de cette rencontre pour le restant de sa vie. En dépit de cela, elle sut sans aucun doute que les yeux de la femme qu'elle regardait maintenant n'appartenaient pas à la même personne.

Xena fit un autre pas en avant, encouragée par l'expression qu'elle voyait sur le visage de Gabrielle.

" Je suis venue voir si tu allais bien. " Quand Ephiny se déplaça pour faire de nouveaux reproches, Xena leva une main.

" Je sais que vous ne comprenez pas, alors laissez-moi expliquer pourquoi. "

 

" Pourquoi devrait-on te laisser nous expliquer quoi que ce soit ? " demanda Ephiny en colère. " Qu'est-ce qui te fait penser que nous voulons t'écouter ? Qu'est-ce qui m'empêche d'appeler les gardes et d'en finir avec toi une bonne fois pour toutes ? "

 

Xena sourit tristement. " Et le monde s'en porterait mieux, mais je ne te le recommanderais pas. Ça se terminerait avec un groupe d'amazones mortes et vous n'auriez pas eu la chance de connaître ... une façon plus sûre de débarrasser le monde de Xena, la Conquérante. "

 

Ephiny et Gabrielle restèrent silencieuses en entendant ces mots. Finalement, Ephiny se déplaça, gardant son attention circonspecte fixée sur Xena.

La guerrière amazone s'assit avec précaution sur une chaise.

 

" Ça, je veux l'entendre. " dit Ephiny en s'appuyant contre le dos du siège et elle croisa les bras.

 

Xena hocha la tête et tourna son regard vers Gabrielle. La barde l'observait attentivement, appuyée sur ses coudes dans le lit.

 

" Pourquoi ne te détends-tu pas ? " suggéra Xena, notant la position inconfortable et lui souriant chaleureusement. " Est-ce que je peux regarder tes jambes ? "

 

" Ne la laisse pas te toucher ! " avertit Ephiny.

 

" Ça va. " dit Gabrielle et elle hocha la tête à l'attention de la guerrière brune. " Vas-y. "

 

Xena se dirigea vers l'extrémité du lit et examina soigneusement les blessures et la position des attelles. Son contact était si doux que Gabrielle reposa sa tête en arrière, se détendant sous l'inspection apaisante.

 

" Tes jambes sont brisées … "

 

Ephiny ricana. " Sans blagues. "

 

Xena tressaillit, mais choisit d'ignorer le commentaire.

" Elles guériront d'elle-même si tu restes allongée, si tu te reposes et… si tu bois ta tisane. " prononça la guerrière avec un sourire. Elle se redressa et sourit à nouveau à la barde étendue, qui observait chacun de ses mouvements avec des yeux verts soupçonneux.

 

Finalement, Gabrielle retourna le sourire et Xena poussa un soupir de soulagement. Quel que soit son destin, Gabrielle serait toujours la même. Même ici, la barde était douce et indulgente, voulant offrir à chacun et même à la Conquérante, une deuxième chance.

" Vous avez une bonne guérisseuse. " commenta Xena en se tournant vers Ephiny. " Elle a fait un bon travail. Gabrielle guérira bien. "

 

" En dépit de tous tes efforts. " rétorqua l'Amazone avec brusquerie.

Xena acquiesça de la tête. Elle se tenait toujours à l'extrémité du lit, faisant face à Gabrielle.

 

" Aucune excuse ne pourra jamais effacer ce que je t'ai fait … "

 

" Comme à des milliers d'autres … " ajouta Ephiny.

" ... et aux milliers d'autres. Beaucoup de gens sont morts par ma faute. Je ne demande pas votre pardon. Je ne le mérite pas. "

 

" Ça, tu l'as dit. "

 

" Ephiny, tais-toi. " demanda doucement Gabrielle, son regard interrogateur se tournant vers la femme brune.

 

Xena prit une profonde inspiration et continua.

" Je sais que ça va être très difficile à croire, mais ce n'est pas ainsi que les choses sont censées être. "

 

" Que veux-tu dire? " demanda Gabrielle, en s'appuyant à nouveau sur ses coudes. " Que tu n'as pas voulu me crucifier, ni briser mes jambes ? "

 

" Non, Gabrielle. Je veux dire que tout ceci... moi... la Conquérante... conquérant le monde, Corinthe... rien de ceci ne devrait exister. "

 

Ephiny était sidérée." Je ne comprends pas. "

 

" Ecouterez-vous ce que j'ai à dire ? Ça peut être difficile à croire, je sais - mais c'est la vérité, je le jure. "

 

Ephiny ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais la barde l'arrêta.

 

" Vas-y, Xena. Nous t'écoutons. Hum, ça va si je t'appelle Xena, non ? "

 

Le sourire de Xena illumina la hutte sombre.

" Naturellement. "

Elle jeta un coup d'œil à Ephiny, assise sur la chaise, bras croisés et un sourire sardonique aux lèvres. " Vas-y… Xena. "

 

Ceci allait être encore plus dur qu'elle ne l'avait imaginé, pensa la guerrière et elle prit une profonde inspiration avant de commencer.

" Le jour de ta condamnation... "

 

" Tu veux dire le jour où tu l'as faite crucifier... "

 

" Ephiny, " réprimanda Gabrielle. L'amazone se tut.

 

" Après t'avoir condamnée à la crucifixion et à avoir les jambes brisées, " continua Xena, la douleur évidente dans ses yeux, " un homme s'est précipité au travers de mes gardes et a volé un bijou à l'extrémité de mon sceptre. "

 

" Tu es ici pour un bijou ? " dit Ephiny en riant.

 

" Ephiny, " réprimanda à nouveau Gabrielle.

 

"Tu as pensé que NOUS avions volé ton bijou ? "

 

" Ephiny, s'il te plait, tais-toi. Laisse-la finir. " implora Gabrielle.

Ephiny la regarda sévèrement.

 

" S'il te plaît ? " plaida Gabrielle gentiment.

 

" Je peux terminer maintenant ? " demanda Xena à la guerrière amazone.

Ephiny fit un signe de la main.

" Vas-y. "

 

" Un homme a arraché le bijou de mon sceptre et une fois qu'il l'a eu entre ses mains, il s'est volatilisé. Je ne peux pas vous dire ce qui s'est produit ensuite parce que je ne le sais pas. En fait, je n'ai plus vraiment aucun souvenir de t'avoir condamnée. La seule raison pour laquelle je suis au courant du vol et de ta condamnation, c'est parce que mon lieutenant m'a dit ce qui s'est produit. Tout que je sais c'est que ce matin, je me suis réveillée dans un lit étranger, avec une esclave que je n'avais pas vue depuis des années... "

 

Ephiny roula des yeux et jeta un regard rapide à Gabrielle.

 

" Soudainement, j'étais la Conquérante du monde, mais la dernière chose dont je me rappelle, c'est de m'être endormie sous ma couverture près d'un feu de camp… avec toi. "

 

" Quoi ? " s'exclama Ephiny.

 

Gabrielle hocha la tête. " Xena, ça n'a pas de sens. "

 

" Gabrielle, " Xena se rapprocha d'elle. " L'homme qui a volé la

pierre se nommait Iolaus. "

 

" Iolaus ? " demanda Gabrielle, ses yeux s'illuminant en entendant ce nom.

 

" Tu le connais ? " demanda Xena avec fébrilité. Elle ne s'était pas attendue à ce que Gabrielle le rencontre dans cette époque-ci.

 

" Oui. Juste avant que j'aie été capturée par tes soldats. Il m'a prise à parti sur la place. Il m'a raconté cette histoire incroyable au sujet d' … "

Gabrielle regarda la Conquérante avec étonnement. " Es-tu en train de me dire que son histoire était vraie ? "

 

Xena acquiesça, du soulagement éclairant ses traits. Que les dieux soient remerciés pour Iolaus. " S'il t'a raconté ce que je pense, alors oui... tout était vrai. La pierre qu'il a volée était la pierre de Chronos. Il l'a prise à la Conquérante et a disparu avec … "

 

" Dans un autre point du temps... " ajouta Gabrielle.

 

" Oui, mais où qu'il soit allé, il n'a pas bien fait son travail, parce que tout ce qui s'est produit, c'est que j'ai été changée en ce que j'aurais dû être, mais le présent n'a pas changé. "

 

Gabrielle comprit enfin et ses yeux s'agrandirent. Elle repensa à l'homme blond et à l'histoire incroyable qu'il avait essayé de lui raconter, espérant qu'il pourrait obtenir son aide. Il avait expliqué à la barde, à son plus grand étonnement, qu'elle et Xena étaient vraiment censées être les meilleures des amies, et que la Conquérante du monde connu était censée en être l'héroïne et non la destructrice.

Elle se rappela avoir ri de lui, mais avait écouté son histoire, fascinée par la profondeur de sa conviction et son accent de vérité. En fin de compte, elle avait accepté de l'aider à obtenir la pierre, mais seulement parce que, si c'était bien la pierre de Chronos, elle la voulait hors des mains de la Conquérante.

 

Elle s'était arrangée pour qu'il rencontre les membres de la Résistance quand ils s'étaient réunis sur la place, mais ensuite elle avait été capturée et n'avait plus pensé à lui depuis.

 

" Alors… " Gabrielle essaya d'assembler les morceaux du puzzle dans son esprit. " Tu es la Xena dont Iolaus parlait. Une Xena qui combat pour le bien, du côté de la justice. Une Xena qui n'est jamais devenue la Conquérante, parce que tu t'es tournée vers le bien grâce à un homme appelé Hercule. "

 

" Oui. " répondit Xena en hochant la tête. " Hercule m'a incitée à voir quelque chose à l'intérieur de moi que je ne savais pas être là. Il m'a mise sur la bonne voie, mais il y a quelqu'un de beaucoup plus important dans ma vie... quelqu'un qui me maintient dans la lumière et m'aide à rester sur cette voie. Et j'ai vraiment besoin de son aide maintenant. " termina Xena.

 

Elle se tenait au-dessus de Gabrielle et regardait dans ses yeux interrogateurs.

 

" Qui est-ce ? " demanda Gabrielle d'une petite voix.

 

" Toi. C'est toi, Gabrielle. J'ai besoin de toi... J'ai besoin de ton aide. "

 

" Mon aide pour faire quoi ? "

 

" J'ai besoin de ton aide... et de l'aide des amazones. " dit Xena en se tournant pour faire face à une Ephiny totalement silencieuse. " Pour trouver une autre pierre de Chronos. Je dois découvrir un moyen d'aider Iolaus à remettre les choses en place. Ce n'est pas ainsi qu'elles devraient être. "

 

Les yeux de Gabrielle étaient fixés sur ceux de Xena, et la barde sut, sans le moindre doute, que chaque mot que la guerrière brune avait prononcé était vrai.

 

" Tu te moques de nous. " Les mots d'Ephiny brisèrent cette connexion. " C'est la plus grosse crotte de cyclope que j'aie jamais entendue. "

 

" Ephiny. " s'interposa Gabrielle.

 

La guerrière amazone se redressa, en colère. " Allons, Gabrielle. S'il te plaît, dis-moi que tu ne crois pas un mot de ces idioties sur cette pierre de Chronos. "

 

" Ephiny, il y a bel et bien une pierre de Chronos. " dit Gabrielle pour confirmer l'histoire de Xena.

 

" Oh, je sais cela ! Je n'ai aucun doute qu'il y ait une pierre de Chronos et que Xena l'a eue par le passé et veut la posséder à nouveau. Cet homme... comment se nommait-il déjà … Iolaus ? l'a volée et maintenant tu veux que nous le trouvions lui... et la pierre... pour toi ! Ah, tes insidieuses manipulations sont brillantes, Xena. Mais celle-ci ! Celle-ci les bat toutes ! "

 

" Si je voulais simplement la pierre de Chronos, crois-moi, Ephiny, je n'aurais pas besoin de votre aide et de celle de votre bande désolante d'amazones pour la récupérer. " indiqua Xena, ses yeux rétrécis par la colère.

 

" Oh, Methuselah montre finalement son véritable et vilain visage ! Xena, tu penses réellement que nous allons croire que tu veux notre aide pour trouver quelque chose qui mettra fin à ton règne de Conquérante du monde ? "

 

" C'est exactement ce que je vous demande. "

 

" Pourquoi ne pas nous laisser simplement t'assassiner ? Ce sera plus rapide et ça causera beaucoup moins d'ennuis. "

 

Gabrielle se redressa, alarmée.

" Ephiny. "

 

Xena leva la main pour arrêter Gabrielle. " Ce n'est rien, Gabrielle. Elle a raison... d'une certaine manière. " Elle se rapprocha de l'amazone. " Je te propose un marché. Vous m'aidez à trouver une autre pierre de Chronos ou quelque chose qui lui ressemble. Si nous n'y arrivons pas, ou si cela ne fonctionne pas, vous pourrez m'assassiner. "

 

" Xena ! "

 

" Tu nous laisserais te tuer ? " répéta Ephiny, incrédule.

 

" Je prendrai ma propre vie, si c'est ce que vous voulez. D'une façon ou d'une autre, le règne de Xena la Conquérante sera terminé. "

 

"Comment puis-je te croire ? "

 

" Je le jure sur le sang d'Arès. " répondit Xena, saisissant un couteau dissimulé et, à l'extrême surprise des deux autres femmes, elle trancha la paume de sa main d'où jaillit un jet de sang.

 

" Je le jure sur le sang d'Arès et le mien, si nous ne pouvons pas trouver un moyen de remettre les choses à leur place, je prendrai ma propre vie... "

 

" Ou je la prendrai pour toi. " termina Ephiny saisissant son propre couteau et coupant sa paume. Elle attrapa rapidement la main de Xena, laissant leur sang se mêler en un serment solide et irrévocable.

 

" Jusqu'à ce que la mort nous sépare. " termina Ephiny avec un sourire ironique.

 

Elles retirèrent leurs mains, les paumes collantes de sang.

 

" Bien. " dit Ephiny avec un signe de tête, " Comment allons-nous nous y prendre ? "

 

" Gabrielle a besoin de temps pour guérir. Je vais retourner à Corinthe et apprendre ce que je pourrai de mes sources là-bas. Tu as ma permission pour regrouper tes amazones... "

 

" Ça alors ! Merci. " grogna Ephiny.

 

Xena haussa un sourcil mais choisit d'ignorer le commentaire. " Consultez toutes les chamanesses de toutes les tribus. Quand Gabrielle sera guérie, venez à Corinthe. "

 

" Tu veux que nous venions à Corinthe ? "

 

" Faites comme si vous veniez pour discuter les termes d'un traité. Nous devons faire très attention. Il ne faut pas qu'Alti suspecte quoi que ce soit. Si elle a vent de ce que nous essayons de faire, vous pouvez parier qu'elle va nous combattre avec toutes les puissances à sa disposition. Amenez vos meilleures chamanesses. Nous aurons besoin de leur aide. "

 

" Et que vas-tu faire en attendant que je sois guérie ? " demanda Gabrielle, en observant attentivement la Conquérante.

 

" J'essayerai de trouver un moyen d'utiliser Alti pour résoudre le problème, sans qu'elle s'en rende compte. Ce ne sera pas une tâche facile. En même temps, j'essayerai de défaire certains des maux que j'ai causés. Si je dois feindre d'être la Conquérante, je pourrais aussi bien utiliser mon pouvoir pour faire le bien. "

 

" Tu pourrais essayer pendant le reste de ta vie, mais tu ne parviendras pas à effacer tout le mal causé ", énonça Ephiny d'un ton sérieux, regardant directement dans les yeux de la femme brune.

 

Xena soutint son regard et hocha de la tête. Il n'y avait que la vérité dans les paroles acérées de l'Amazone.

 

Ephiny nota le poids évident de culpabilité qui sembla s'abattre sur les épaules de la sombre femme. Son expression se radoucit un peu, en dépit de ses propres craintes.

" Il faudra un moment à Gabrielle pour guérir. " commenta-t-elle, énonçant un fait.

 

" C'est bien. Qu'elle prenne tout le temps dont elle a besoin. N'essaie pas de venir à Corinthe avant que tu ne sois complètement guérie, c'est compris, Gabrielle ? Après tout, le temps que cela prendra n'importe pas vraiment, une fois que nous aurons trouvé une pierre de Chronos, nous aurons tout le temps à notre disposition. " dit Xena et elle sourit chaleureusement à son amie.

 

Xena fut remerciée en retour par un sourire adorable de sa barde.

 

" Il y a encore une chose. " interrompit Ephiny. Elle n'aimait pas la façon dont Xena regardait son amie. Vraiment pas.

 

" Quoi donc ? " demanda Xena, détournant son regard du précieux visage, agacée par cette distraction.

 

" Tu as dit que tu m'expliquerais comment tu as passé nos gardes. "

 

" Oh, ça. " répondit Xena avec un sourire goguenard. " Observe et apprends, Ephiny. "

 

Xena plaça légèrement sa main sur l'épaule d'Ephiny et l'écarta. L'Amazone l'observa alors qu'elle traversait nonchalamment la pièce et passait la porte de la hutte.

 

" Où va-t-elle ? " demanda Gabrielle, inquiète et frustrée de ne pas pouvoir se lever.

 

Ephiny suivit rapidement la Conquérante vêtue en amazone. Xena quitta la hutte et très calmement, traversa le centre du petit village d'amazones. Ephiny se tint à la porte de la hutte de la guérisseuse et regarda Xena passer devant plusieurs guerrières en train de flâner, et elle inclina même la tête pour les saluer. La Conquérante s'arrêta devant l'intendante, prit une assiette et la remplit de nourriture. Puis, à la totale stupéfaction d'Ephiny, elle s'assit à une table, et mangea un petit déjeuner très satisfaisant.

 

Plusieurs amazones passèrent près d'elle, lui jetant un coup d'œil, mais pas parce qu'elles la suspectaient d'être qui elle était. Xena était très séduisante dans son costume d'amazone, et plus d'une s'arrêta pour lui lancer un regard appréciateur. Xena feignit de ne pas le remarquer, mais elle haussa un sourcil en direction d'Ephiny avec un sourire séducteur.

 

Après un bol de céréales, Xena avala du jus de fruit frais et eut un petit claquement de lèvres. Elle se leva, sourit à sa voisine et quitta la table.

 

La Conquérante sourit tout en revenant à la hutte de la guérisseuse, passant à côté d'une Solari pressée, qui se dépêchait à première vue pour exécuter une tâche ou une autre que sa position de chef des gardes imposait. Et en passant près d'elle, elle inclina la tête pour saluer la Destructrice des Nations.

 

Cela prit quelques secondes, mais soudain Solari s'arrêta net et se retourna vivement, une totale incrédulité se lisant sur ses traits alors qu'elle identifiait la Conquérante et en restait bouche bée.

Ephiny en rit presque. La chef militaire amazone croisa ses bras en observant Xena qui s'approchait avec sur ses traits un air qui ressemblait à celui du chat qui vient de dévorer le canari.

 

La Conquérante du monde connu se pencha pour chuchoter un conseil sage et avisé dans l'oreille d'Ephiny.

" Connais ton ennemi. "

 

Xena tourna les talons et s'approcha nonchalamment d'une Solari encore hébétée. La chef des gardes, incrédule, la regarda passer près d'elle et se diriger vers le sentier qui menait hors du village.

Elle flâna devant deux avant-postes sans attirer un seul regard et disparut dans la forêt.

 

Solari trébucha en se dirigeant vers Ephiny.

 

" Ephiny ! C'était... ce n'était pas ? Je pourrais jurer que cette femme ressemblait à … "

 

" C'était elle. " répondit Ephiny simplement, en tapotant son commandant sur l'épaule et elle retourna dans la hutte de la guérisseuse.

 

**

 

CHAPITRE 6

 

Jetant un coup d'œil par la porte, Satrina observait la Conquérante qui soulevait une éponge savonneuse hors de l'eau chaude et fumante du bain pour la faire glisser tout au long d'un élégant bras en une caresse de mousse.

 

Elle est si belle, pensa l'esclave en suivant l'éponge des yeux. Je veux être avec elle - je veux ÊTRE elle.

 

Sa maîtresse avait été absente plus d'une semaine. Satrina avait escompté être appelée dans la baignoire pour exécuter ses fonctions habituelles. Au lieu de cela, Xena avait juste demandé qu'elle prépare le bain et puis lui avait ordonné de s'en aller. Mordant le bas de sa lèvre, l'esclave observa avec une jalousie croissante l'éponge savonneuse qui glissa entre deux seins parfaits puis disparut dans l'eau.

 

Xena s'adossa contre le marbre frais de la baignoire et soupira. Elle ferma les yeux et exécuta des cercles paresseux avec l'éponge au-dessus et autour de ses seins. Après une semaine de rude chevauchée, se reposer dans l'eau chaude d'une grande baignoire de marbre était comme se retrouver aux Champs-Elysées. C'était assurément mieux que les lacs et les torrents froids auxquels Gabrielle et elle étaient habituées. Un petit sourire apparut sur ses lèvres. Elle pourrait s'y habituer.

 

La guerrière inclina la tête et se lava la nuque, laissant l'éponge douce effacer une semaine de poussière. Bien qu'elle sache l'esclave en train de l'observer depuis la porte, elle l'ignora. La femme, à première vue, s'attendait à ce qu'elle lui ordonne de rejoindre sa maîtresse dans le bain. Xena pouvait s'imaginer ce que la Conquérante de ce temps devait forcer l'esclave à exécuter, se connaissant comme elle se connaissait. Et aussi agréables que pourraient être certains de ces services en ce moment, la seule personne avec qui elle pouvait imaginer partager l'eau chaude de ce bain était la barde. Elle serra l'éponge contre sa nuque, soupirant quand l'eau chaude ruissela sur ses épaules et vers le bas de son dos.

Ce serait toutefois agréable d'avoir quelqu'un pour lui frotter le dos.

 

Elle était sur le point d'appeler l'esclave quand elle sentit une présence sombre. Sa peau commença à picoter et ce n'était pas à cause de l'eau chaude. Non, elle identifia cette sensation particulière de danger - qui ne ressemblait à aucune autre.

 

" Alti. " dit Xena en plongeant l'éponge dans l'eau puis elle frotta l'autre côté de sa nuque.

" A quoi dois-je l'honneur de cette visite ? "

 

La voix qui répondit était aussi discordante que des ongles contre une ardoise. " Tu étais partie, Xena. Tu m'as manquée. "

" Vraiment ? Je suis touchée. "

 

" Tu as apprécié ton voyage ? "

 

" Hmm. beaucoup. C'était bien d'être loin d'ici " répondit Xena avec un petit sourire, ses yeux toujours fermés.

 

" Ç'aurait été gentil de me dire que tu partais. "

 

" Désolée. C'était tout à fait inattendu. " Xena souleva une épaule pour la frotter avec l'éponge.

 

" Voudrais-tu que je lave ton dos pour toi ? " demanda Alti, sa voix basse et rauque se rapprochant de la baignoire.

Xena ouvrit les yeux et sourit à la chamanesse. " Non, merci. "

 

Elle s'assit dans l'eau et prit soin elle-même de son dos.

" Que veux-tu Alti ? "

 

La chamanesse abandonna son semblant de courtoisie. " Je veux savoir ce qui se passe, Xena. "

 

" Que veux-tu dire ? " répondit Xena, d'un ton insouciant.

 

Alti s'avança d'un pas, irritée.

" Ne joue pas à ce jeu avec moi, Conquérante. Tu as quitté le palais sans explication. "

 

" J'avais une raison. Pourquoi es-tu si fâchée ? "

 

" Parce que c'est une chose dangereuse à faire. "

 

Xena serra ses lèvres en une moue exagérée. " Oh, tu t'es inquiétée pour moi ? Que c'est mignon ! Allons, Alti, je sais pourquoi tu es fâchée. Pourquoi ne pas dire ce que tu as à dire et ce sera réglé. "

 

Alti laissa transparaître sa fureur dans son regard, tout en restant parfaitement calme.

" La vue depuis ma chambre a changé depuis ton départ, Xena. "

 

Xena s'était attendue à cela. Elle apaisa les battements de son cœur et respira profondément pour rester calme, bien qu'elle puisse sentir le danger de la puissance d'Alti remplir la pièce.

 

" Oh ? C'est donc ça ? "

 

" Tu joues avec ma patience, Xena. Tu as détruit mon champ. Tu as ordonné que les corps et les croix soient brûlés ! "

 

Une atmosphère mortelle oppressa l'air dans la pièce. Xena pouvait la sentir la presser de tous les côtés.Elle devait faire très attention ici. Alti pouvait sentir un mensonge aussi facilement qu'elle pouvait sentir du sang et Xena devait la tenir éloignée de ce parfum-là.

 

Elle se redressa soudainement hors de l'eau et se tourna vers la chamanesse, laissant l'eau cascader de ses épaules, sur ses seins, et le long de sa peau, amenant l'attention d'Alti sur sa nudité.

 

Les yeux d'Alti furent irrésistiblement attirés par cette vision. Un sourire joua sur les lèvres de la sorcière en dépit d'elle-même.

Xena souleva sa jambe et la passa par-dessus le rebord de la baignoire, quitta son bain et s'approcha à pas lents de la chamanesse.

 

" Estime-toi heureuse que c'est tout ce que j'ai fait. " dit Xena, d'une voix ronronnante. Elle se tenait devant la puissante chamanesse, les yeux rétrécis.

 

Alti s'était laissée distraire par le corps nu de Xena.

Avant qu'elle puisse faire un seul mouvement, la Conquérante l'avait plaquée contre le mur, une main autour de sa gorge.

 

" J'aurais dû ordonner qu'on te tue ! " grogna Xena en lui pressant fortement la gorge une dernière fois avant de la laisser retomber sur le sol.

 

Ce geste suffit à ébranler la confiance de la chamanesse. Alti frotta son cou et lança un regard fâché à sa " protégée " mais l'atmosphère oppressante de son pouvoir s'était dissipée.

 

" Que penses-tu être en train de faire, Xena ? " La voix rauque d'Alti résonna, encore plus grinçante.

 

Xena se retourna pour trouver une serviette, laissant une Alti déconcertée appuyée contre le mur.

Elle en trouva une et l'enroula autour de son corps nu, puis en saisit une autre et commença à sécher ses cheveux.

 

" Tu te souviens de cette pierre dont j'avais l'habitude d'orner mon sceptre, Alti ? Celle qui a été volée juste sous mon nez à l'audience publique la semaine dernière ? "

 

" C'est en rapport avec cette babiole stupide ? " La chamanesse relâcha la main de son cou et s'éloigna du mur avec colère.

 

Xena s'arrêta et braqua un regard inflexible sur Alti. " Cette babiole stupide, Alti, était la pierre de Chronos. "

Xena laissa l'effet de cette révélation faire son chemin.

 

" La Pierre De Chronos ? " répéta Alti avec moins de confiance.

 

" C'est exact. La Pierre de Chronos. Tu en as entendu parler, n'est-ce pas ? " demanda Xena ironiquement. Puis elle jeta sur le sol la serviette dont elle s'était servie pour se sécher les cheveux. " Alti, combien de fois ai-je dû écouter tes jacassements sur la pierre d'Exion ? Combien de temps avons-nous dépensé à la rechercher ? Tu m'avais promis son pouvoir depuis des années ! "

 

" Je n'y peux rien si Borias l'a trouvée en premier. En outre, tu es la Conquérante du monde, Xena - destructrice des nations - avec ou sans la pierre d'Exion - et grâce à mon aide ! "

 

" Oui, mais la puissance, Alti... la PUISSANCE ! ! Toi et moi nous voulons cette puissance. " Xena s'approcha avec nonchalance de la chamanesse et la regarda droit dans les yeux. " Nous avons passé tout ce temps à rechercher la pierre d'Exion. De précieuses ressources gaspillées, des vies de soldats, de l'argent... tout cela pour obtenir le pouvoir de la pierre d'Exion. Et pendant tout ce temps, j'avais en ma possession une pierre dix fois plus puissante… non … VINGT fois plus puissante. "

 

Xena laissa échapper sa fureur contre le visage de la sorcière. "Par les dieux, Alti, je me suis promenée avec cette pierre au bout de mon sceptre pendant des années ! Quelle chamanesse ne connaît pas la pierre de Chronos ? "

 

La résolution d'Alti s'affaiblit sous la lueur du regard de la Conquérante. Elle baissa les yeux et répondit d'une voix plus faible. " Tu ne le savais pas non plus. "

 

" Je ne suis pas CENSEE savoir ces choses. C'est pour ça que TU es là ! "

 

Xena sourit sournoisement à Alti en pressant la sorcière contre le mur. " Donne-moi une bonne raison de ne pas te tuer tout de suite. "

 

Xena retint son souffle. Alti pouvait la détruire d'une seule pensée, mais elle ne voulait pas que la chamanesse se rappelle ce fait particulier. Elle poussa durement Alti. " Allez, une bonne raison. "

 

Les yeux d'Alti fuyaient ceux de la Conquérante. Puis ils revinrent à elle. Elle regarda Xena, dans l'expectative. " Tu as besoin de moi pour la retrouver ? "

 

" Très bien ", ronronna Xena en relâchant prise. Elle fixa le devant du manteau de l'autre femme avec un sourire. " Je sais que tu peux le faire. "

 

Xena s'éloigna d'Alti et s'assit sur un banc de marbre. Elle prit une autre serviette, croisa les jambes et commença à sécher ses pieds.

 

" Comment sais-tu que c'est la pierre de Chronos ? " demanda Alti avec peine, à cause de la douleur de sa gorge meurtrie.

 

" J'ai compris que la pierre devait être spéciale quand ce voleur a disparu avec elle. Puisqu'il n'y avait aucun moyen pour que ce bâtard s'approche ainsi de moi sans aide … "

 

" La Résistance… "

 

" Oui ", confirma Xena en inclinant la tête. " La chienne que je venais juste de crucifier faisait partie de la Résistance, aussi je suis allée l'interroger. Quand j'ai découvert qu'elle avait été sauvée par les amazones, j'ai décidé d'aller rendre visite à mes amies guerrières. "

 

" Des amazones ? Il y a encore des amazones ? " demanda Alti avec intérêt, ses yeux brillant à cette perspective.

Xena sourit sciemment. " Oui, Alti, j'ai trouvé des restes de ton encas préféré. Elles viendront ici dans quelques mois. Elles pensent qu'elles viennent pour signer un traité. " Le rire de Xena provoqua un sourire d'Alti qui se détendit. " Tu as tout ce temps-là pour trouver la pierre de Chronos et pour me la remettre. Fais-le… et je te les donnerai."

 

Alti grogna comme un loup affamé.

 

" Mais il n'y aura plus de champ de crucifixion jusqu'à ce que tu la trouves. Je veux cette pierre, Alti. " Le ton de la voix de Xena empêchait tout argument.

 

" J'ai besoin de mes sacrifices, Xena... ces amazones... mon pouvoir... " Alti passa une langue sèche sur ses lèvres. " J'ai besoin de ce champ. "

 

" Alors je suggère que tu te mettes tout de suite au travail. "

 

Alti hocha la tête et ajusta la peau de cerf qu'elle portait. Donnant à Xena un bref signe d'assentiment et un sourire qui ressemblait plutôt à une grimace, elle quitta la pièce.

 

Xena attendit jusqu'à ce que la sensation de la présence d'Alti ait complètement disparue. Elle soupira et relâcha sa serviette, laissant son corps se détendre et la tension la quitter.

 

Elle marchait sur une ligne très mince, une ligne dangereusement mince.

 

********

 

Satrina fit un pas en dehors de sa cachette dans un coin sombre sur le côté de la voûte. Attendant jusqu'à ce que la présence d'Alti se soit dissipée, elle quitta rapidement la chambre à coucher, fermant la grande porte derrière elle.

 

Elle se tourna pour s'en aller mais se cogna à un soldat en armure.

 

" Où vas-tu ? " grogna la voix profonde de l'homme contre elle.

 

" Darfus, j'allais justement venir te trouver. "

 

" Vraiment ? " Les dents en décomposition de Darfus se fendirent d'un sourire.

 

" J'ai des nouvelles très intéressantes. Et si tu agis rapidement, toi et moi, on peut devenir les maîtres du monde. "

 

******

 

CHAPITRE 7

 

Ce n'était vraiment pas digne d'une chef de la nation amazone de se cacher derrière un rocher pour épier la princesse des amazones en train de se baigner dans une source d'eau chaude.

Ephiny rit d'elle-même pendant qu'elle poussait tranquillement de côté les feuilles d'un buisson afin de dégager sa vue. C'était dans ce genre de situation que sa formation d'amazone se révélait pratique.

 

Elle fut récompensée par la vision d'une Gabrielle nue s'enfonçant dans l'eau chaude de la source. La femme blonde loucha à travers les feuilles, observant la princesse qui retint son souffle au premier contact avec la température de l'eau puis soupira ensuite, laissant son corps glisser dans la chaleur apaisante de la source.

 

Ephiny sourit en regardant l'effort faire se tendre les triceps sur les bras de son amie et se dessiner en relief sous la peau dorée. De toutes petites gouttes d'eau ne faisaient que préciser la perfection du dessin.

Même la vapeur semblait s'amuser pendant qu'elle caressait le corps attrayant.

 

Par les dieux, Gabrielle devenait de plus en plus belle chaque jour, s'émerveilla Ephiny. Si différente du jour où elles l'avaient sauvée de l'esclavage. Qui aurait deviné que la jeune fille qui avait par le passé été la propriété de Draco, l'un des plus sanguinaires lieutenants de la Conquérante, deviendrait une si belle femme... et un membre aussi valeureux de la communauté amazone.

 

Soudainement, Ephiny se sentit un peu coupable d'espionner ainsi son amie. Après tout, elle s'était cachée seulement pour donner à Gabrielle un peu plus de temps pour entrer dans le bain. En dépit d'avoir passé les dernières années au sein d'une nation de femmes qui ne s'inquiétaient pas d'être nues, Gabrielle était immuablement restée modeste et discrète. La princesse, à ce jour, préférait toujours prendre des bains seule.

 

Le sourire d'Ephiny s'élargit alors qu'elle observait Gabrielle s'appuyer contre le rocher derrière elle. La barde se lavait la gorge et souriait presque avec séduction, perdue dans ses pensées.

Je pense qu'elle a eu assez de temps toute seule, décida Ephiny en écartant les branches. Le bruissement des feuilles attira l'attention de la barde qui sursauta au bruit.

 

" Ephiny ! " Gabrielle poussa un cri rauque, ses yeux arrondis à la vue de sa meilleure amie émergeant des buissons complètement nue. " Qu'est-ce que tu fais ? "

 

" Besoin d'un bain. " répondit Ephiny en entrant dans l'eau chaude. " Ahhh, que c'est bon ... bon et sexy. "

 

" C'est bien vrai. " La barde sourit puis retint son souffle, réalisant que ses seins étaient complètement visibles au-dessus de l'eau. Elle les recouvrit rapidement de ses bras croisés. " Euh ... Ephiny... tu veux vraiment... prendre un bain maintenant ? "

 

Ephiny recula, recherchant et trouvant le rebord du rocher. Elle s'y assit et l'eau s'écoula sur ses épaules, alors qu'elle secouait ses boucles de cheveux alourdies par l'humidité. Elle pencha la tête et soupira.

" Pourquoi pas maintenant ? " répondit-elle, fermant les yeux de contentement. "Je ne mords pas. " grimaça-t-elle malicieusement. " A moins que tu ne me le demandes. "

 

A ce commentaire, Gabrielle faillit laisser tomber ses bras de surprise.

 

" Quoi ? Ephiny, que t'arrive-t-il ? "

 

L'Amazone blonde rit et frappa l'eau d'une main, éclaboussant la barde.

 

" Du calme, Gabrielle ! " Puis elle regarda son amie, notant ses joues rougissantes.

" Regardez-la qui rougit ! Ce qui m'arrive ? Et ce qui t'arrive à toi, dis-moi ? " Elle regarda la barde de plus près. " A qui étais-tu en train de penser ? "

 

Gabrielle évita son regard et se détourna. " Personne. "

 

Ephiny se déplaça jusqu'à ce qu'elle se retrouve face à son amie. " Tu mens. " Elle rit en voyant la rougeur envahir le visage de Gabrielle. "Allons, Gabrielle, c'est à moi que tu parles. Tu pensais à quelqu'un pendant que tu prenais ton bain, n'est-ce pas ? "

 

" Ephiny ! "

 

" Allez, Gabrielle ! Tu es attirée par quelqu'un. Enfin ! Allez, allez, Gabrielle. Dis-moi qui c'est ! Solari ? " Ephiny était ravie de voir la barde se tortiller en évitant son regard. " Allez, Gabrielle... c'est Solari, n'est-ce pas ? "

 

" Ne sois pas ridicule. "

 

"Eponin, alors. Je le savais. "

 

" Ephiny ! "

 

Gabrielle se détourna mais fut poursuivie par l'Amazone insistante.

" Gabrielle... Gabrielle. " Elle attrapa la barde par les épaules et doucement la força à la regarder, voyant le sérieux dans ses yeux. Ephiny perdit son sourire.

 

" Ce n'est pas Eponin, n'est-ce pas ? " Elle devint soudainement très nerveuse. " Gabrielle, ce n'est pas moi... ? Ephiny observa la lumière qui changeait dans les yeux de Gabrielle et soudainement sentit son cœur battre plus vite à cette possibilité.

 

Gabrielle sourit à l'expression étrange de son amie." Ne t'inquiète pas, Ephiny. Ce n'est pas toi. " Elle courba la tête vers l'eau, manquant complètement le bref regard de déception qui passa sur le visage de l'Amazone.

 

" Oh, " Ephiny déglutit. " Bon. Tu m'as inquiétée pendant un moment. " Elle recula d'un pas et écarta les cheveux humides de son visage. " Alors, qui est-ce ? "

 

" Ce n'est personne. Je ne pensais à personne. " répondit Gabrielle pendant qu'elle continuait à se laver dans l'eau chaude de la source.

 

Ephiny plissa des yeux et son cœur fit un plongeon soudain dans le puits de son estomac. " C'est elle, n'est-ce pas ? "

 

Gabrielle frappa l'eau avec sa main. " Ça suffit, Ephiny ! Je ne pensais à personne. "

 

" C'est Xena. Tu pensais à Xena, n'est-ce pas ? La Conquérante. "

 

" Non. "

 

" Si. Tu pensais à Xena. "

 

" Bon, admettons, et si c'était le cas ?"

 

" Si c'était le cas ? Gabrielle, c'est la Conquérante dont tu rêvais. La femme qui a presque détruit la 'nation amazone' tout entière. " Ephiny s'avança vers son amie et la saisit à nouveau par les épaules, cette fois moins doucement. " La même femme qui t'a condamnée à la croix et t'a fait briser les jambes, tu te rappelles ? "

 

Gabrielle se dégagea et tourna le dos. " Je ne peux pas l'oublier, Ephiny. Et je ne l'oublierai jamais "

 

" Tu ferais bien. " reprit Ephiny brusquement, en s'éloignant dans l'eau jusqu'à l'extrémité opposée. " Je peux comprendre que l'on fantasme sur cette femme. Je veux dire, après tout, elle est très belle. "

 

Gabrielle sourit brièvement et se tourna vers Ephiny. Elle se laissa glisser vers le bas sur une roche, feignant de se laver un bras. " Je n'arrive pas à ne pas penser à elle. " dit Gabrielle, jetant un coup d'œil à Ephiny et notant l'air menaçant sur son visage. " Au sujet de son histoire, je veux dire. La pierre de Chronos et tout ça. "

 

" Ces inepties ! " s'exclama Ephiny en roulant des yeux. " Tu ne vas quand même pas croire ces bobards ? "

 

" Alors, nous ne projetons plus d'aller à Corinthe ? "

 

" Oh si, nous irons à Corinthe. Mais pas avant que Yakut ne soit prête. "

 

Gabrielle s'assit dans l'eau. " Elle sait quelque chose au sujet de la

pierre de Chronos ? "

 

" Pas sur la pierre de Chronos, mais une pierre différente avec une légende semblable. Il y a autant de légendes qu'il y a de pays quand il s'agit du temps et du destin. Celle-ci parle d'une pierre bleue, le plus grand diamant du monde apparemment. "

 

"Un diamant bleu ? "

 

Ephiny secoua la tête, ses boucles humides rebondissant sur ses épaules. " Je ne sais pas, quelque chose comme ça, oui. Tu demanderas à Yakut si tu veux en savoir plus. Tout que je sais c'est qu'il est coincé dans la tête d'une statue d'un dieu hindou quelque part dans une ville en Inde -- Golconda, je crois. Il est censé être très puissant et a quelque chose à voir avec le karma. "

 

" Le karma ? "

 

" Oui, tu sais... le karma… le destin… un de ces trucs rituels de chaman, ce genre de choses. Exactement ce que Xena recherchait. "

 

" Un moyen de voyager dans le temps ? De changer le cours des événements ? "

 

Ephiny leva une main. " Ne saute pas trop vite aux conclusions, Gabrielle. Pour moi, ce n'est que du charabia. Mais que je le croie ou pas importe peu. Ce qui compte, c'est que la Conquérante y croie, elle. "

 

Gabrielle fronça les sourcils. " Que veux-tu dire ? "

 

" Ce sera notre billet gagnant. Il suffit juste que ça semble crédible et assez convainquant. "

 

" Assez convainquant pour qui ? "

 

Le coin de la bouche d'Ephiny se tordit dans une grimace satisfaite. " Assez convainquant pour qu'elle nous fasse confiance, ainsi nous pourrons mieux nous en approcher."

 

Gabrielle se redressa dans l'eau. " Tu ne veux pas du tout

essayer de l'aider… Tu projettes de l'assassiner. "

 

Ephiny haussa les épaules. " Naturellement. "

 

" Ephiny, c'est ignoble ! "

 

" Ignoble ! Gabrielle, comment peux-tu dire cela ? "

 

Gabrielle jeta ses bras en l'air avec exaspération et se mit à arpenter la source aussi vite que l'eau le lui permettait.

 

" C'est… c'est indigne d'une amazone ! "

 

" Oh, vraiment ? Comment cela ? "

 

" Qu'allez-vous faire ? La poignarder dans le dos ? "

 

" C'est ce qu'elle a fait à César ! "

 

" César était un monstre ! "

 

" Elle aussi. "

 

Gabrielle se figea et fixa son amie. " Ephiny, ne l'as-tu pas vue quand

elle était ici? "

 

" Je l'ai vue, oui. Je ne pouvais pas en croire mes yeux, mais oui, je l'ai vue. "

 

" Que tu croies ou non en l'histoire de la pierre de Chronos, quelque chose lui est arrivée. "

 

" Peut-être qu'on l'a frappée sur la tête une fois de trop. " présuma Ephiny en se grattant le dessus du nez.

 

" Ephiny " Gabrielle soupira. " Pourquoi te montres-tu si têtue à ce sujet... quand il s'agit d'elle ? "

 

Ephiny se redressa dans l'eau, en colère. " Parce que je te regarde et je vois quelque chose dans tes yeux quand tu parles d'elle, quelque chose que je n'aime pas... Que je n'aime pas du tout. "

 

" Ce que tu vois ", répondit doucement Gabrielle, " c'est de la compassion. "

 

" Elle ne t'en a pas montré, elle ! "

 

" Ecoute… Ephiny. Tu n'étais pas face à elle ce jour-là. J'y étais. Le jour où j'ai été crucifiée, j'ai regardé dans les yeux les plus froids et les plus cruels qui puissent exister. Il n'y avait aucune âme derrière ces yeux... aucun cœur. J'ai ressenti un tel... désespoir... après avoir regardé dans ses yeux ce jour-là. Du désespoir pour le monde parce que j'ai compris que sous son règne, il n'y aurait plus d'espoir du tout. "

 

La barde, maintenant princesse des amazones, s'approcha de son amie, toujours dans l'eau chaude. "Mais quand elle est venue chez nous cette nuit-là, je jure par tous les dieux, Ephiny -- je jure par Artémis... "

 

" Non, ne … "

 

" Je jure par notre déesse, Artémis, que ce n'était PAS la même femme. Si l'histoire de la pierre de Chronos est vraie ou même si nous ne pouvons pas changer le destin de ce monde, je ne suis pas sûre que l'assassiner serait une bonne idée. "

 

" Que veux-tu dire, Gabrielle ? "

 

Gabrielle plaça ses mains sur les épaules de son amie. " J'ai vu l'espoir pour le monde dans ses yeux l'autre jour. Un grand espoir. Le même espoir que je vois dans tes yeux pour la Nation amazone, le même espoir que Mélosa a eu avant de mourir. Je l'ai vu là, Ephiny... pas toi ? "

 

Ephiny haussa les épaules. " Je le répète, peut-être qu'elle a reçu un coup de trop sur la tête. "

 

" Elle a changé. "

 

" Ouais. Peut-être. Et même si c'est le cas … qu'est-ce que ça change? "

 

" Elle mérite une chance. "

 

" Tu es folle ? Comment peux-tu dire ça, avec tout ce qu'elle a fait ? "

 

" C'est un grand leader. "

 

" Maintenant, je pense que c'est toi qui as reçu un coup de trop sur la tête ! "

 

Le coin de la bouche de Gabrielle se courba vers le haut dans une légère grimace. " C'est toi-même qui le disais. Comment disais-tu ? Une grande femme, commandant la plus grande armée... "

 

" … que le monde ait jamais connu… ouais, je me rappelle. C'était après la Horde et avant qu'elle ait massacré tous ces gens dans le Péloponnèse. "

 

" Regarde ce qu'elle a fait ces quatre derniers mois. Ces villages le long du fleuve de Strimon ont été secourus… elle leur a fourni de la nourriture et le support des militaires pour reconstruire après les inondations. J'ai lu des rapports de nos éclaireuses qui disent que des hospices ont été construits, elle a envoyé des guérisseurs et leurs apprentis pour les mettre sur pieds. "

 

" Oui, j'ai lu cela. Mais combien de personnes ont été aussi condamnées à la prison à vie pendant ces quatre mois ? "

 

" La prison à vie. Avant c'était la crucifixion, tu te rappelles ? " répondit Gabrielle, les mains sur les hanches.

 

" Etre condamné à travailler dans une ferme pour le reste de votre vie n'est pas bien mieux. "

 

" C'est mieux que la crucifixion. Crois-moi… Je suis bien placée pour le savoir. "

 

" Oui, c'est vrai. " commenta Ephiny. " Comment vont tes jambes, Gabrielle ? "

 

" Mes jambes vont très bien, " répondit Gabrielle ignorant l'implication voulue dans la question. " Ecoute, Ephiny. Il faut bien qu'il y ait un type de punition contre le crime. Qu'avez-vous fait à Velasca et à son groupe après que Melosa ait été tuée ? "

 

" J'ai défié Velasca et je l'ai tuée. Puis j'ai banni ses supportrices selon la loi amazone. C'était une punition juste. "

 

" Le bannissement du territoire amazone est-il pire qu'un camp de travail ? "

 

"Au moins elles sont libres de vivre comme elles le choisissent ! "

 

" Sauf qu'elles ne peuvent choisir de vivre là où elles sont nées… comme des amazones ", énonça Gabrielle tristement. " Elles ne peuvent jamais revenir chez elles, Ephiny. Jamais. Comment le ressentirais-tu ? "

 

" Mieux que si j'avais les jambes brisées. "

 

" Ephiny. "

 

La chef amazone soupira. " Donc, tu penses que nous devrions avoir des camps de travail à la place ? "

 

" Non. Les camps de travail ne font pas partie de notre système judiciaire. Mais ils sont une solution dans beaucoup d'autres régions du monde. Il doit y avoir un certain genre de punition pour les criminels et Xena ne peut pas utiliser l'exil. Elle n'a aucun endroit pour bannir les gens… puisqu'elle règne partout. Au moins les prisonniers dans les fermes de travail font pousser de la nourriture dans les champs, pas des corps crucifiés. Ephiny, ce que j'essaie de dire c'est que Xena a déjà apporté des changements par rapport aux habitudes d'avant. Des changements positifs. Au lieu de comploter contre elle, peut-être devrions-nous penser à l'aider dans ses efforts de changement, plutôt que de projeter quelque chose qui amènera encore plus de carnage. "

 

Ephiny secoua la tête de surprise. " Gabrielle, je jure que tu pourrais trouver du bon dans n'importe qui... même une hydre à cinq têtes. "

 

" Hé, une hydre à cinq têtes, voilà qui ferait une super histoire. "

 

" Tu vois, c'est bien ce que je disais. "

 

" Ephiny. Laisse-moi une chance de travailler avec Xena. Donne-moi un peu de temps, c'est tout que je demande. "

 

" C'est de ça seulement que vous avez parlé toi et Xena récemment… de temps. " Ephiny soupira encore, faisant une pause un moment pour regarder dans les beaux yeux verts de son amie. " Peut-être. Nous verrons. " Elle sortit une main de l'eau et pointa un doigt humide vers la barde.

 

"Je te promets ceci, Gabrielle. Un seul pas dans la mauvaise direction et je m'assurerai que Xena obtienne sa précieuse pierre … droit dans son cœur... si elle en a un. "

 

" Oh, elle en a un, Ephiny. Elle en a un. "

 

" Bien, je suis en tous les cas sûre d'une chose, tu en as un, mon amie. Tu as un grand cœur. Ne l'offre pas à quelqu'un comme Xena. "

 

Gabrielle tourna le dos à son amie et ses doigts passèrent légèrement le long de l'endroit près de ses lèvres où Xena l'avait touchée. "Eph, je me transforme en pruneau. Sortons d'ici et habillons-nous. "

 

" D'accord. " Ephiny lui sourit. " Toi d'abord. "

 

Gabrielle recouvrit ses seins de ses mains. " Pas question. Toi la première et retourne derrière ce rocher. "

 

" Quel rocher ? " demanda Ephiny avec un sourire innocent.

 

" Celui derrière lequel tu te cachais pour jouer les voyeuses. "

 

Ephiny sortit de l'eau et prit son temps pour récupérer ses vêtements.

 

" Tu es trop modeste pour une Amazone, Gabrielle. "

 

" Et toi, tu es une perverse, personne ne te l'a jamais dit ? "

 

" On me le dit constamment ", répondit Ephiny en s'éloignant de la source, ses vêtements posés sur une épaule.

 

" ... et une exhibitionniste ! " cria Gabrielle.

 

La barde s'assura qu'elle était complètement seule avant de sortir de l'eau. Elle se pressa vers l'endroit où elle avait laissé ses vêtements… pour découvrir qu'ils n'étaient plus là.

 

 

*******

 

CHAPITRE 8

 

" Fermez-là ! " hurla Darfus à la foule amassée dans la pièce. Immédiatement, le vacarme s'éteignit. Tous les yeux regardèrent avec anticipation au centre de la salle de réunion, vers la silhouette imposante qui s'était installée sur un vieux trône en bois, observant silencieusement ce qui se passait autour d'elle.

 

Darfus ajusta le ceinturon qui retenait son épée et se redressa. " C'est mieux. " dit-il et, dans l'expectative, il tourna son regard vers la Conquérante.

 

Xena haussa un sourcil et bougea sur son siège. Les doigts de sa main droite tapotaient l'accoudoir du trône en bois au style très fleuri, pendant qu'elle regardait dans la salle.

 

La grande pièce était emplie de monde. Des commandants, des politiciens, des négociants, des officiers, des régents, des ambassadeurs, des propriétaires fonciers, des fermiers et certains avec des titres qu'elle ne pouvait pas même imaginer ; tous étaient serrés dans la grande salle, tous avec leur propre ordre du jour à présenter à la Conquérante.

 

La salle empestait la sueur et les pièges. Il n'y avait pas une personne ici qui n'aurait pas plaisir à enfoncer un poignard dans son cœur, pensa Xena en regardant la foule. Fixant sciemment son regard bleu intense et intimidant sur autant d'yeux provocants qu'elle pouvait trouver, le coin de la bouche de la Conquérante se soulevait chaque fois que le regard qu'elle rencontrait se détournait pour fixer le sol.

 

Comploteurs mais lâches, pensa Xena avec un petit sourire. C'était exactement comme elle l'avait imaginé, il y avait des années, quand elle rêvait de régner un jour sur le monde.

 

Maintenant, elle était ici, assise au centre de ses rêves les plus fous et le vieux trône en bois lui convenait effectivement très bien.

 

Les armures et le cuir des costumes grincèrent alors que le silence se faisait dans la grande salle. Un commandant osa tousser, se ravisant rapidement quand le regard fixe et acéré de la Conquérante se tourna vers lui.

 

Xena rit sous cape. " Dieux, ce que j'aime ça. " Elle retourna son attention vers Lucrétius, régent de Thessalonka, Fastidius, un riche propriétaire foncier, et derrière lui, sa seule fille, Bolémia -- la cause de la polémique actuelle.

 

Les longs doigts élégants de Xena cessèrent leur tapotement. Elle souleva ses mains et les posa avec délicatesse sur ses genoux.

" Lucrétius " dit-elle lentement, sa voix basse parvenant à remplir la salle. "Que veux-tu dire par là ?"

 

Lucrétius était un homme bourru qui par le passé avait été général dans l'armée de Xena. Apparemment, elle l'avait récompensé pour les services rendus, ceux-ci incluant la défaite et la mort du Général Marmax et de ses forces, en lui donnant la régence de Thessalonka. Lucrétius s'était mis à genoux devant la Conquérante, lui jurant fidélité, à elle et son royaume, et maintenant, il menaçait de rompre cette allégeance s'il n'obtenait satisfaction.

 

Thessalonka était un grand territoire en Grèce et la régence de Lucrétius était importante. Il était inconcevable qu'il puisse penser continuer à gouverner après avoir osé la menacer ainsi pour une question ridiculement sans importance. Le fait d'avoir simplement exprimé cette position à haute voix était une raison suffisante pour que Xena le condamne à être crucifié.

 

Et c'est ce qu'elle aurait ordonné, si elle avait encore fait ce genre de chose. Peut-être que c'était le bon moment pour rétablir la pratique.

 

" Peux-tu répéter ça ? "demanda Xena à son ex-général, d'une voix au calme déconcertant.

 

" J'ai dit, ou bien tu me soutiens dans cette affaire, ou bien j'envoie mes troupes attaquer le château de Fastidius et j'y obtiendrai ce que je veux, avec ou sans ton accord, Xena. " Lucrétius gonfla sa poitrine et saisit la garde de son épée d'un air menaçant. Cette attitude amena Darfus à saisir sa propre arme, mais un geste de la main de Xena l'arrêta.

 

Mais, ce n'était pas la menace qui l'avait fait réagir. Xena se pencha en avant sur le trône. " Comment m'as-tu appelée ? "

 

Lucretius déglutit, réalisant sa faute. " Heu... Je veux dire, Conquérante. " Mais il était trop tard : l'erreur était faite.

 

Xena se leva et l'agitation naissante dans la salle se transforma immédiatement en un silence absolu. Dans la foule, deux silhouettes vêtues de longs manteaux s'approchèrent pour mieux voir. De sous l'ombre d'une des capuches, une paire d'yeux verts observait la situation attentivement.

 

Xena défroissa les plis de sa robe en soie et glissa du trône pour se placer devant le régent.

 

" C'est comme je te l'ai dit, Conquérante. " La voix du père détourna l'attention de Xena. " La loi ne signifie rien pour cet homme. Les pouvoirs que tu lui as confiés lui sont montés à la tête. Il veut ma fille, et fera tout pour l'obtenir. Il l'a poursuivie implacablement, se jetant sur elle à chaque occasion. Il l'aurait violée lors d'une affaire d'état récente, si je n'étais pas intervenu. "

 

Lucrétius loucha sur son adversaire. " La fille était consentante ! "

 

" Ce n'est pas vrai ! "cria la jeune fille.

 

" Elle le voulait ! " hurla Lucrétius pointant sur elle un doigt accusateur. " Sa robe était provocante et elle s'est pratiquement jetée sur moi. "

 

" C'est faux ! " Bolémia implora la Conquérante, ses larmes commençant à couler.

 

" Cet homme n'a aucun honneur ! " hurla le père.

 

Lucrétius se raidit. " Je t'ai demandé sa main en bonne et due forme. "

 

" Il a pénétré sur mes terres et exigé qu'elle l'épouse. "

 

" Tu devrais être reconnaissant que je n'aie pas brûlé ta maison ! Je t'ai offert une dot ! "

 

" Deux vaches. "

 

Un éclat de rire fusa dans la salle. Un regard de la Conquérante y mit fin.

 

" Lucrétius ", prononça Xena doucement, se rapprochant de son régent comme pour lui parler en toute confiance. " Cette femme ne veut pas de toi. "

 

" Ça ne fait rien. " Lucrétius haussa les épaules. " Moi, je la veux. "

 

" Et jusqu'à quel point la veux-tu ? "

 

" J'ai offert une dot... "

 

" Deux vaches ? " répondit Xena, haussant un sourcil. " Ce n'est pas une dot, c'est le lait pour le petit déjeuner. "

 

" C'était un geste... une marque de ma bonne foi. Je n'avais pas à offrir quelque chose.J'aurais pu simplement la prendre et la faire mienne. "

 

" Et qu'est-ce qui t'incite à penser que tu aurais pu faire ça ? " demanda Xena, croisant les bras sur sa poitrine.

 

" Je suis le régent de Thessalonka ! Tout dans ce territoire m'appartient ! Y compris lui, sa maison, ses terres, son bétail et... elle "

 

Le père était consterné. " C'est absurde ! "

 

" C'est la loi. " répondit Lucrétius d'un air suffisant. " Je suis régent, nommé par la Conquérante elle-même. Thessalonka... tout ce qui en fait partie est à moi ! "

 

" Tu as tort, Lucrétius. " le coupa brusquement Xena.

 

" Tu vois, je te l'avais dit. " commenta Fastidius fièrement.

 

" Tout dans Thessalonka, " annonça Xena, haussant la voix pour que la salle entière puisse entendre. " Ta maison, tes terres, ton bétail, ta fille et vous deux, " Elle regarda Lucrétius puis Fastidius. " Oui, tous les deux vous... m'appartenez… à moi. "

 

 

La salle résonna d'acclamations et de cris. Derrière un rideau, du haut d'un des balcons, Alti ricana. Finalement, Xena agissait à nouveau comme avant, au lieu d'une imbécile sentimentale.

 

La sorcière était fatiguée des proclamations pénibles et ennuyeuses faites dernièrement : hospices et aide, nourriture et vêtements. Que serait-ce ensuite ? La liberté pour les esclaves ?

 

Xena entoura les deux adversaires maintenant silencieux.

" Je devrais vous crucifier tous les deux pour me faire perdre mon temps. "

Les yeux noirs d'Alti rougeoyèrent. Peut-être qu'elle récupérerait son champ de croix plus tôt qu'elle ne le pensait.

 

" Ce n'est PAS une perte de temps, " argumenta le père, " j'ai un grief avec un de tes régents. Où pourrais-je à aller pour avoir de l'aide, sinon vers toi ? À moins que, naturellement, il soit au-dessus des reproches. "

 

Ephiny ajusta sa capuche et regarda Gabrielle, d'un air de doute. La barde lui lança un regard qui voulait dire " donne-lui une chance " puis tira sur son bras pour les faire avancer à travers la foule.

 

Xena haussa un sourcil à l'accusation. " Et que voudrais-tu que je fasse ? "

 

Le père plaça un bras protecteur autour de sa fille et la serra étroitement. " Dis-lui de laisser ma fille tranquille ! "

 

Le visage de Lucrétius rougit de colère. " J'aurai cette fille Xena. Je dois l'avoir. Si tu ne me la donnes pas, alors je la prendrai. "

 

" Tu ne penses pas avec ta tête. " commenta Xena, en tournant autour de Fastidius et de sa fille, examinant les attributs de la jeune femme, très belle. L'inspection flagrante de la Conquérante fit rougir la fille.

 

Xena termina l'inspection et fit une pause. Un peu trop maigre à mon goût, songea la Conquérante, mais appétissante. Elle loucha vers Lucrétius. " Et si je la prenais pour moi ? "

 

Le père pâlit. La fille sourit.

 

Sur son balcon, Alti rit, alors que dans l'assistance, Ephiny lançait un regard glacial à Gabrielle.

 

" Alors tu te retrouverais face à mon armée ! " hurla Lucrétius, crachant son incrédulité.

 

Oh oui, voilà enfin un peu d'amusement, pensa Xena en se léchant les lèvres. " Tu serais prêt à te battre pour elle alors ? "

 

" Je la veux, Xena… par les dieux, je me battrai pour elle ! "

 

Le rire de Xena surprit tout le monde même Darfus et avant que le commandant ait compris ce qui se produisait, Xena avait saisi son épée et la brandissait. Elle la fit tournoyer dans sa main, la lame miroitant dans un faisceau de lumière traversant la grande salle.

 

" Alors, battons-nous, Lucrétius ! " annonça Xena. Elle plongea l'épée dans le plancher en bois, le bruit faisant sursauter tout le monde dans la grande salle. Elle la laissa là, tremblante, et, d'un mouvement rapide, déchira sa robe longue et la jeta sur le côté.

 

Les yeux de Lucretius s'écarquillèrent alors qu'il regardait l'épée, vibrant toujours de l'impact. Ses yeux allèrent lentement vers la Conquérante qui se positionnait devant lui, vêtue d'une paire de pantalons turcs noirs et d'un morceau de tissu entrecroisé en soie noire qui soutenait ses seins, mais ne laissait rien à l'imagination.

 

Xena retira l'épée hors du plancher et la pointa sur le nez du régent.

 

" Tu la veux. " indiqua Xena, " Alors, bats-toi pour elle. "

 

Alti battit des mains de joie et fit un pas pour s'écarter du rideau. Elle ne voulait manquer ceci pour tout le thé du royaume de Chine.

 

" Con... Con... Conquérante... ce n'est pas nécessaire ", bégaya Fastidius.

 

" Tu es venu ici pour résoudre ton problème, non ? "

 

Fastidius déglutit et hocha la tête.

" Bien, je suis celle qui résous les problèmes et c'est comme ça que nous résoudrons ce problème-là. " Elle pointa son épée sur Lucrétius. " Il gagne, il obtient la fille. Il perd ... la fille est à moi. D'accord ? "

 

Comme le père ne répondait pas, Xena pointa l'épée sur lui. " Si tu n'es pas d'accord… il obtient la fille et c'est TOI qui tâtes de l'épée. Alors… tu veux que je résolve le problème ? "

 

" C'est ridic … " commença le père en hurlant de colère, mais la fille couvrit sa bouche de sa main.

 

" Tais-toi, père " sourit la jeune fille d'un air faussement modeste. " Ça me convient. "

 

Xena lui sourit et regarda Lucrétius. " Et toi, Lucrétius ? Tu en as assez dans le pantalon pour ça ? Tu devrais, aux vues de tous les ennuis qu'ils t'ont amenés dans cette affaire. "

 

Quelques rires lui firent écho dans la salle.

 

" Tu veux te battre avec moi ? " demanda Lucrétius se tenant éloigné de la pointe de la lame.

 

" Que se passe-t-il, Lucrétius ? Tu perds ton courage ? Tu étais prêt à lancer ton armée contre moi. Pourquoi ne pas simplement me combattre? Ça économiserait beaucoup de temps... et de vies. D'un autre côté, tu pourrais juste te mettre à genoux et me laisser te couper la tête… ce qui nous ferait vraiment gagner beaucoup de temps. "

 

De nouveaux éclats de rire firent rougir Lucrétius de colère.

 

" Je n'ai pas peur de te combattre, Xena. "

 

" Bien, alors prends ton épée. "

 

" Tu ne me laisses aucun autre choix " indiqua Lucrétius en tirant lentement son épée. " Tu regretteras d'avoir commencé ceci. "

 

" Oh, je n'ai pas commencé ceci. Mais je suis certaine de le finir. " grogna Xena entre ses dents serrées alors qu'elle balançait son épée dans un arc descendant. Lucrétius eut à peine le temps de soulever sa lame pour bloquer le coup puissant. L'impact l'envoya trébucher en arrière sur le plancher.

 

La salle hurla son approbation. Xena grimaça méchamment, attendant patiemment que Lucrétius se remette sur pieds.

 

Gabrielle avait grimacé au premier échange de coups d'épées. Ce n'était pas ce qu'elle avait compté trouver en venant à Corinthe. Son intuition au sujet de Xena était-elle fausse ?

 

Lucrétius grogna et se lança sur Xena, donnant une série de coups que la Conquérante para facilement. Le bruit du métal chantait par-dessus les cris de la foule alors que les épées s'entrechoquaient. Le régent essaya une frappe horizontale que Xena dévia, l'envoyant tournoyer à la force de son propre élan. Elle lui envoya ensuite un coup de pied dans l'arrière-train qui l'envoya glisser sur le sol au milieu de la foule.

 

De nouveau, les rires ranimèrent la colère de Lucrétius. Criant de manière incohérente, il saisit les mains secourables de Gabrielle et se remit sur ses pieds.

 

Xena était penchée sur son épée au centre de la salle d'une façon détendue.

 

" Lucrétius, par le passé, tu étais un général dans mon armée. Je sais que tu peux combattre mieux que ceci. Ou bien en étant devenu régent, tu es devenu mou ? Si c'est le cas, pour quelle raison combattons-nous ? " grinça Xena alors que le visage de son adversaire devenait écarlate et que ses yeux s'enflaient de colère. Il se précipita sur elle, l'épée brandie, de l'écume à la bouche.

 

Sa ruée sauvage ne rencontra que de l'air. Xena s'était lancée vers le haut, tournant son corps dans une demi-torsion avant d'atterrir solidement sur le plancher directement derrière lui. Lucrétius se tourna et se retrouva face au poing de la Conquérante.

 

Xena le frappa si fort que la tête de l'homme fut projetée en arrière avec un craquement audible. La foule hurla. Ephiny et Gabrielle se firent petites.

 

D'une manière ou d'une autre, Lucrétius parvint à rester conscient et, à la surprise de Xena, riposta avec un coup d'épée. Il la frappa sur la joue gauche avec assez de force pour envoyer sa tête valser sur le côté.

 

Le temps s'arrêta quand Xena toucha l'égratignure et ses yeux se rétrécirent. Toute l'assistance retint son souffle. Même les yeux noirs d'Alti s'écarquillèrent.

 

Lucrétius eut à peine le temps de se réjouir avant qu'un pied ne le frappe sur le côté de la tête, d'abord dans une direction et puis l'autre. L'amusement de Xena s'était transformée en fureur et maintenant elle frappait impitoyablement. Le régent trébucha sur le plancher, propulsé par une série de coups sur la tête et le corps. Un coup de pied le frappa carrément dans l'estomac, et redoubla sa douleur. Puis Xena sauta et attrapa sa tête entre ses jambes, l'entraînant à terre avec elle.

Elle le renversa sur le dos.

D'une poussée rapide de ses mains et ses jambes, la Conquérante était déjà sur ses pieds, avançant sur sa cible, épée brandie.

 

Lucrétius se redressa péniblement et essaya de prendre une position défensive. Xena balança sa lame latéralement, permettant à Lucrétius de la bloquer facilement. Mais avant que le régent ait compris ce qui se produisait, Xena avait projeté son épée au loin. Elle claqua sur le plancher, à une distance impossible à atteindre. Le prochain coup de lame de la Conquérante vint frapper son bas-ventre, et Lucretius pensa que sa vie se terminait, elle allait certainement l'éviscérer.

 

Mais la lame découpa simplement sa ceinture en tranches. Elle tomba en claquant sur le plancher, suivie rapidement par son pantalon.

Les bijoux de famille de Lucretius apparurent devant les yeux de la Conquérante et ceux de toute l'assistance .

 

Le régent déglutit et tenta de cacher ses " articles " avec ses mains.

D'un rapide croc en jambe, Xena le fit tomber par terre. Lucretius se retrouva sur le derrière avec un son mat et charnu puis il sentit la pointe glacée de l'épée pointue contre la base de son pénis.

 

" Tu ne forceras plus jamais personne avec ça. " La voix de Xena était plus basse et dangereuse qu'Alti ne l'avait jamais entendue. La sorcière sourit, projetant déjà ce qu'elle ferait avec l'accessoire disponible.

 

" Dis-lui au revoir. " Xena appuya la pointe de son épée contre la peau tendre du scrotum.

Lucrétius pâlit. Xena ricana sauvagement.

 

Mais un mouvement derrière son adversaire, dans l'assistance, capta l'attention de la Conquérante. Xena détourna le regard des yeux remplis de crainte de sa victime et se retrouva face à une autre paire d'yeux verts, emplis de désapprobation.

 

L'épée hésita et Xena fit un pas en arrière.

 

Qu'est-ce que c'est? Alti avait presque crié. La sorcière se pencha au-dessus de la balustrade pour voir ce qui avait distrait la Conquérante de sa délicieuse tâche.

 

Xena prit une profonde inspiration et laissa l'épée tomber à son côté. Elle regarda à nouveau Gabrielle mais l'expression de la barde était neutre. L'épée s'était fait soudain très lourde dans sa main.

 

Lucrétius commençait à devenir bleu sous le manque d'oxygène.

" Respire, Lucrétius. " dit Xena, reculant d'un autre pas. " C'est ton jour de chance. Tu gardes tes bijoux, mais tu perds ta couronne. "

 

L'ex-régent prit une bouffée d'air puis s'évanouit complètement.

 

" Il semblerait que la place de régent de Thessalonka soit libre. " Xena jeta l'épée. Elle claqua aux pieds de Darfus. Le commandant la ramassa et la replaça sur son côté.

 

" Emmenez-le ", commanda la Conquérante avec un vague geste de la main. Elle alla vers son trône et s'y assit d'un air fatigué.

 

" Vide cette salle. " dit-elle à Darfus, se penchant pour que seulement lui entende. " Excepté les deux personnes dans le coin-celles avec les capuches. Elles restent. "

 

Darfus hocha la tête et fit signe à ses soldats de commencer à mettre les gens dehors. La salle se vida pendant que Xena massait ses tempes.

 

" Pas vous ", indiqua Darfus, bloquant la porte alors qu' Ephiny et Gabrielle étaient sur le point de partir. " La Conquérante veut que vous restiez. "

 

" Mais peut-être que nous ne voulons pas rester ", indiqua Ephiny d'un air menaçant.

 

Darfus s'approcha d'elle-nez à nez. " Vous n'avez pas de choix "

 

Ephiny inspira profondément, prête à riposter, quand elle fut stoppée par la main douce de Gabrielle sur son bras.

 

" Ephiny, non. " dit Gabrielle. Elle sourit en s'excusant auprès du commandant. " Après tout, c'est pour ça que nous sommes venues. "

 

Ephiny et Darfus continuèrent de s'affronter du regard pendant quelques secondes avant que l'Amazone sourie. " Bien sûr, pourquoi pas ? "

 

" Prenez un siège ", offrit Darfus avec un geste de la main. Puis il s'éloigna.

 

Ephiny soupira et s'assit sur le siège le plus proche.

 

" Qui a eu cette idée, déjà ? "

 

 

 

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