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LA VEILLE DE NOEL

Page history last edited by Fausta88 14 years, 8 months ago

Twas the Night Before Christmas

 

La Veille de Noël

 

 

Par Melissa Good

 

Traduction : Fryda

 

 

 

 

Kerry accrocha avec précaution la dernière petite décoration sur l’arbre, et recula pour inspecter son travail une fois fini. « Voilà. » Elle se retourna et fit face à la femme brune aux longues jambes, allongée sur le divan et qui la regardait. « Qu’est-ce que tu en penses ? »

 

Dar pencha la tête d’un côté et étudia l’arbre. « C’est la dernière ? » Elle caressait la tête d’un Labrador couleur crème qui sommeillait sur le divan près d’elle.

 

« Ouais. » Kerry croisa les bras sur sa poitrine.

 

« Bien, parce que je pense qu’une de plus, et on avait une avalanche sur les bras. » Dar rit et sourit quand Kerry lui lança un regard noir pour rire. « C’est parfait, Ker. » Elle s’adoucit, admirant l’épicéa de deux mètres cinquante décoré de lumières, de guirlandes de Noël, et d’une pléthore d’autres choses scintillantes. « La seule chose qui manque, ce sont des marrons qui rôtissent sur le feu. »

 

« Eh bien, à moins que tu ne veuilles venir avec moi dans la cuisine et les tenir au-dessus de la gazinière… » Kerry alla s’asseoir près de Dar. « On n’a qu’à faire avec parce qu’on n’a pas de feu pour les rôtir. »

 

Elles restèrent assises ensemble à regarder l’arbre scintiller joyeusement. « En plus… », dit Kerry. « Il n’y a pas de risque que cet arbre tombe. Il y a bien trop de choses pour le tenir debout. » Elle regarda les piles de cadeaux entassées sous l’arbre. « J’ai du mal à attendre demain. »

 

« Pour avoir tes cadeaux ? » La taquina Dar. « Ou pour notre fête ? »

 

Kerry passa la langue. « Les deux », admit-elle. « J’adore Noël pour un tas de raisons. »

 

Dar remua ses orteils à travers ses chaussettes de contentement. « Moi aussi », dit-elle. « Et si on se mettait au lit pour que ça arrive plus vite ? »

 

« D’accord. » Kerry se mit debout. « Laisse-moi juste sortir les friandises pour le Père Noël, d’accord ? » Elle disparut dans la grande cuisine bien éclairée. Une manique était posée sur le comptoir et elle la prit pour ouvrir le four. « Hm… Hé, Dar ? »

 

« Oui. » La voix de Dar résonna juste derrière elle et sa respiration chatouilla l’oreille de Kerry.

 

Celle-ci sursauta. « Héééé !!! »

 

« Mmmm. » Dar ignora le mouvement et regarda par-dessus l’épaule de Kerry. « Ça sent drôlement bon. »

 

« C’est pour le Père Noël ! » Kerry remua la manique vers Dar. Alors ne te fais pas d’idées. » Elle glissa à nouveau la manique sur sa main et sortit le plateau plein de cookies, pour le poser à refroidir.

 

« Ho ho ho ? » Dar posa le menton sur l’épaule de Kerry, reniflant avec espoir.

 

« Darrr…… »

 

« Allez. Il y a une douzaine de cookies. Il ne verra pas s’il en manque un », protesta Dar. « Et en plus, tu sais bien que je vais finir par les manger au petit déjeuner. »

 

Kerry soupira, puis prit le dernier cookie sur le plateau, le cassa en deux et en donna une moitié à Dar. « C’est vrai. Tiens. » Elle regarda Dar mordiller délicatement le cookie aux pépites de chocolat chaud, puis elle mordit dans l’autre moitié. « Ils sont vraiment bons, hein ? »

 

« Parfaits », approuva Dar. « Légèrement craquants à l’extérieur, doux à l’intérieur, des pépites juste chaudes. » Elle alla au réfrigérateur. « La seule chose qui manque c’est… »

 

« Du lait. » Kerry se mit à rire en empilant les cookies sur une grande assiette. « Verse-moi un verre pour le mettre avec ça. » Elle n’était pas sûre de savoir pourquoi elle gardait cette tradition, parce que c’était vrai que Dar irait directement à l’assiette le lendemain matin, et qu’elles savaient toutes les deux d’où les cadeaux sous l’arbre venaient. Mais c’était une tradition sympathique, une de celles où on offre en retour un peu de ce qui est offert, et Kerry s’était toujours sentie à l’aise avec ça.

 

Alors, elle porta l’assiette dans le séjour, avec le verre de lait et le posa sur la table à manger près de la magnifique et odorante décoration centrale. Puis elle se retourna et tendit les mains à Dar, souriant lorsque sa compagne traversa la pièce pour venir les tenir. Elle attira Dar vers elle et elles s’embrassèrent devant l’arbre, les bras autour de leurs tailles respectives à simplement savourer ce moment. « Allez, la fille du jour. Il est temps d’y aller… »

 

« Tu me mets dans ma tenue d’anniversaire ? » Demanda Dar.

 

Kerry sourit. « Oui. » Elle tira sur un des boutons de Dar pour l’ôter, et plia les doigts autour d’un second, la tirant vers la chambre à coucher. « Une autre raison pour laquelle j’aime le soir de Noël »

 

Dar mit les bras autour de Kerry et elles réussirent plus ou moins à arriver à passer la porte de la chambre sans cesser de s’embrasser. Chino bâilla et trotta derrière elle, pour aller dans son panier et s’y blottir.

 

Dans le séjour, l’arbre scintillait, envoyant des reflets colorés sur les baies vitrées et imitant le ciel étoilé.

 

Minuit arriva, un léger tintement de l’horloge sur le mur qui fit écho dans la résidence silencieuse et sombre.

 

Les branches du sapin remuèrent, ondulant légèrement en produisant de minuscules tintements et les lumières furent masquées alors qu’une brume dorée s’enroulait autour d’elles. Elle s’écoula et s’éleva, saupoudrant l’intérieur du séjour dans une couverture de chaleur avant de prendre la forme de deux silhouettes distinctes.

 

« Ooh. J’adore celui-là, Xe », dit la première, la plus petite.

 

La plus grande s’avança. « Joli », répondit-elle. « Mais regarde cet endroit. Une autre boîte. Pourquoi est-ce qu’ils vivent tous dans des boîtes ? »

 

« Mm… ce n’est pas vraiment une boîte. Plutôt un ensemble de boîtes. Regarde la fenêtre ! »

 

« C’est quel océan ? » La silhouette tendit la main à travers la vitre, puis la retira. « Il fait chaud dehors. »

 

« Je ne sais pas. » La petite flotta le long des murs. « Oh, Xe, regarde ! Regarde ça ! »

 

Les deux formes dorées se rejoignirent. « Un poisson », déclara la plus grande, pragmatique.

 

Un nuage de lumière toucha l’encadrement. « Comment ont-elles pu mettre un poisson là-dedans ? C’est plat ! »

 

Un léger rire bas ondula dans l’air. « Tu poses toujours des questions après tout ce temps, hmm ? »

 

« Et bien. Comment apprendre autrement ? » La plus petite s’éloigna dans un tourbillon de lumière. « Oh, Xe, est-ce que ça n’est pas joli ? »

 

« Qu’est-ce que c’est ? »

 

« Je ne sais pas, mais regarde toutes les petites chandelles. »

 

« Je ne pense pas que ce soit des chandelles. Pas de chaleur. »

 

« Quoi qu’il en soit. Ça n’est pas très différent de notre chalet. Tu vois. »

 

Deux nuages de lumière descendirent et se perchèrent sur le divan. « Ah. » La plus grande se mit à rire. « C’est définitivement un truc à nous. Sens ce cuir. »

 

La plus petite rit doucement. « Je ne pense pas que ce soit un héritage. »

 

« Bien sûr que si. Ils en ont tous », répliqua la plus grande. « Des sièges en cuir, des sacs en cuir, des vêtements en cuir… »

 

« Chut », murmura la plus petite. « Oh, Xe… » Un tourbillon de lumière monta. « C’est un endroit heureux, ici. »

 

La plus grande s’étendit sur le divan, formant une longue et mince silhouette posée sur un côté. Des points de lumière suivirent l’autre nuage qui planait. « Comment peux-tu dire ça ? »

 

Le nuage plus petit s’étira, envoyant des filaments dans l’espace. « Je peux sentir l’amour. » Il plana jusqu’à l’autre bout de la pièce. « Oh ! »

 

« Quoi encore ? » La plus grande tournoya jusque là, s’enroulant autour de l’autre avec une grâce sinueuse. « Encore des poissons ? »

 

« Elles. » Un filament minuscule pointait un tableau.

 

« Nous », répondit une voix plus profonde.

 

« Mm. » Un moment de silence. « Bon sang, c’est étrange. »

 

« Oui. » La plus grande se sépara et plana lentement vers la fenêtre. Elle passa au-dessus de la table et s’arrêta. « Hm. »

 

« Quoi ? »

 

« Regarde ce qu’il y a là ? » La grande silhouette se solidifia sur la table, perchée dessus. « Ah hah. »

 

Un petit gloussement. « Je me disais bien que s’il y avait des gâteaux quelque part, tu les trouverais. »

 

« Ça veut dire que tu n’en veux pas ? Bien. »

 

« Xena. » La petite silhouette tournoya pour se rapprocher. « Tu ne peux pas manger ces gâteaux. »

 

« Bien sûr que si. Regarde. » Un cookie disparut dans une boucle dorée. « Mmmmm… » Un autre s’évanouit.

 

« Comment tu as fait ça ? » La petite s’entrelaça avec la grande, avec curiosité. « Oh. »

 

« Tu vois ? C’est facile. » Une pluie de miettes tomba sur la table.

 

« Mm. » Un rire léger. « J’apprends toujours des choses de toi après tout ce temps. Tu as raison. C’est génial. Mais est-ce qu’on n’est pas en train de les voler ? »

 

« Les gâteaux ça ne compte pas. » S’ensuivit un léger bruit de déglutissement. « Du lait de vache. Ça fait un bout de temps. »

 

« J’aime bien les trucs marron dans le gâteau. Qu’est-ce que tu crois que c’est ? »

 

« Du raisin sec ? »

 

« Xena. »

 

« C’est toi la cuisinière dans la famille, pas moi, Gabrielle. » Un autre cookie disparut. « Je pense que c’est du chocolat. »

 

« Du chocolat ? »

 

« Ouais. »

 

« Hm. Il faudra que j’en trouve quand on rentrera. Il doit y avoir de ce truc aux Champs Elysées *quelque part*. »

 

L’assiette finit bien vidée en peu de temps. La petite silhouette plana jusqu’à l’arbre. « Il est temps de faire ce pour quoi nous sommes venues. » Des tourbillons dorés coulèrent autour de l’arbre, et sur les cadeaux dessous. « Tu penses qu’il leur faut un cadeau de notre part ? On dirait qu’elles en ont pas mal. »

 

Le grand nuage entoura le plus petit. « Les cadeaux, c’est toujours bien. »

 

« Tu sais ce que je leur donnerais si je pouvais, Xe ? »

 

« Quoi ? »

 

« Une vie ensemble aussi longue et heureuse que les nôtres le furent. »

 

« Mm. » La lumière dorée s’intensifia. « Je n’ai jamais pensé que nous finirions par pouvoir dire ça. »

 

Un rire léger et délicat. « La vie est si étrange. » Un tourbillon brillant décrivit soudainement un arc. « Oh, Xena, regarde. »

 

La forme la plus grande plana jusqu’au mur et se tint là devant une plaque de bois dur avec un morceau de métal tordu monté dessus. Avec hésitation, une main dorée se tendit pour effleurer la relique abîmée, les doigts s’ajustant autour de ce qui était à peine reconnaissable comme la poignée d’une épée. « Par les dieux, comme elle m’a manqué. »

 

La forme plus petite s’approcha en flottant et s’enroula autour de la plus grande. « Wow. Je ne peux pas croire qu’elle ait duré si longtemps. »

 

Lentement, la lumière dorée s’étendit au-dessus de la vieille épée, l’entourant d’éclat. Puis le filament se retira. « Un cadeau. » Le bas murmure de Xena fit écho.

 

« Et je vais ajouter le mien », répliqua Gabrielle, en formant une partie de son âme en quelque chose de réel pour le déposer doucement sur l’épée.

 

Pendant un moment, la lumière dorée s’étendit, saupoudrant chaque chose d’éclat, puis elle diminua de nouveaux en deux simples points. « Il est temps de partir », dit Xena.

 

« Je sais », dit Gabrielle. « Que les dieux soient avec vous, nos enfants éloignées. » Les points se rejoignirent et se courbèrent vers les étoiles. « Bonne chance », traîna une voix profonde derrière eux. « Vous en aurez besoin.

 

« Xena. »

 

Un rire bas et musical se dissipa dans la nuit.

 

Kerry se frotta les yeux en marchant péniblement dans le séjour, un Labrador cabriolant sur ses talons. « Je t’entends… je t’entends… retiens-toi, Chino. » Elle ouvrit la porte arrière et fit face à l’océan, pour prendre une profonde inspiration de l’air frais et salé. « Joyeux Noël tout le monde ! » Cria-t-elle, malgré l’heure matinale, ses mots emportés par le vent.

 

Elle sourit à l’aube, et puis se retourna et tendit la main pour allumer la cafetière avant de repartir dans le séjour pour voir son sapin scintiller. Après l’avoir étudié un moment, elle ressentit quelque chose de légèrement différent mais incapable de discerner quoi, elle tourna son regard vers la table.

 

Elle leva un sourcil. « Bon sang, Dar. » Elle se mit à rire. « Tu n’as même pas pu attendre le petit déjeuner ? »

 

« Attendre quoi ? » Demanda Dar, en passant la tête hors de la chambre. Sa brosse à dents sortait de sa bouche.

 

« Pour manger ces fichus cookies. » Kerry continua à rire. « Bon sang. »

 

Dar la regarda, puis la table, puis elle à nouveau. « C’est pas moi. » Elle retira la brosse à dents et se frotta les lèvres. « Je ne les ai pas touchés. »

 

« Allons. » Kerry mit les mains sur ses hanches. « Arrête ça, Dar. Tu es en train de me dire que c’est Chino ? » Elle s’avança et prit l’assiette, puis le verre à côté. « Et qu’elle a bu le lait ? » Elle lança un regard ironique à sa compagne. « C’est bon, tu allais les avoir de toutes façons, tu sais. »

 

Dar s’approcha et fixa l’assiette, le front plissé. « Kerry, je te le dis, je ne les ai pas touchés », dit-elle d’une voix étrange.

 

Kerry la regarda. « Vraiment ? »

 

Dar toucha une miette posée dans une des fleurs de la composition. « Vraiment. » Elle leva la miette. « J’espère que Chino n’a pas appris à s’asseoir sur la table. »

 

« Beurk. » Kerry tressaillit.

 

« Oui. Je n’ai pas eu de cookies. » Dar fit la moue.

 

Kerry se mit à rire et l’étreignit d’un bras. « Je t’en ferai d’autres plus tard, promis. » Elle se retourna et se dirigea vers la cuisine, mais fut arrêtée par la voix de Dar.

 

« Kerry ? »

 

Kerry se retourna pour voir Dar fixer le mur. « Hm ? Qu’est-ce qu’il y a ma ché… Bon sang. » Elle alla près de Dar et se tint à côté d’elle. « Comment est-ce que c’est arrivé ? »

 

Sur le mur, posée sur son support en bois, ce qui était autrefois le reste d’une vieille épée tordue était maintenant complète, sa lame de métal reflétant légèrement la lumière matinale du soleil.

 

Dar se contenta de cligner des yeux.

 

« Oh. » Kerry se frappa la tête. « Je parie que je sais », dit-elle. « Ton père. Il me posait des questions sur la restauration de cette chose… je n’étais pas sûre que tu… »

 

« Papa. » La voix de Dar parut soulagée. « Oui, et ça expliquerait les fichus cookies aussi. » Elle rit et se frotta les sourcils. « Wow. Il m’a eue pendant un moment. Je n’étais pas sûre de ce qui se passait. »

 

« Oui, moi non plus. Quel type tordu. » Elles se sourirent et Dar donna une tape sur le côté à Kerry alors qu’elle se tournait pour se diriger vers le café, laissant Kerry regarder leur nouvelle décoration.

 

« Une minute. » Kerry s’avança et retira quelque chose qui pendait de l’épée, le déroula et l’examina avec curiosité. « Hé, Dar ? »

 

« Hm ? » Dar leva les yeux de sa tâche.

 

« Est-ce que Papa parle grec ? »

 

« Grec ? »

 

Une brise passa par la porte ouverte, apportant avec elle l’odeur du passé, et un léger rire joyeux.

 

**

 

FIN

 

(traduit en décembre 2003 – Joyeux Noël à tous les fans de Missy)

 

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