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La maison près de l'océan

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

LA MAISON PRES DE L'OCEAN

Home by the Sea

 

par Melissa Good

 

traduction : Fryda

 

 

" Pas question que je porte ça. " Kerry croisa les bras et prit son expression la plus butée. " Je me fiche de ce que tu peux dire, Dar, je n'irai pas à la fête d'Halloween de la boîte déguisée en Dogbert. " La jeune blonde aux yeux verts inspecta le costume. " Alors tu peux faire une croix là-dessus. "

" Oh allez... " Dar Roberts, sa compagne, une femme grande aux cheveux noirs, s'avança et attrapa une oreille en peluche. " Tu serais si mignonne, Kerry, allons. "

" Non. " Kerry se renfrogna. " Et je n'aurais sûrement pas l'air mignon en peluche ronde idiote. "

" D'accord. " Dar passa en revue toutes les possibilités. " Qu'est-ce que tu dis de ça ? " Elle leva un costume de Princesse indienne en cuir blanc, avec des petites franges.

" Bon sang. Tu fais dans les extrêmes aujourd'hui, non ? " Kerry choisit un costume un peu plus sobre. " Tiens. Robin des Bois, ça te va ? "

" Tu veux dire Marianne ? "

" Surtout pas ! Quand est-ce qu'elle s'est amusée, elle ? " La jeune blonde prit quelques accessoires et se dirigea vers le comptoir. " Et je suis impatiente de te voir dans cette armure. "

" Mm. " Dar la suivit, réservant son jugement sur le costume en cotte de mailles que Kerry l'avait persuadée d'acheter. " A nous deux, on aura assez d'armes pour prendre d'assaut la tour Centrust s'il le faut. "

Kerry paya son costume et elles quittèrent la boutique, marchant dans le soleil couchant avant de parcourir en voiture la courte distance jusqu'au terminal du ferry qui les ramènerait chez elles.

Elles s'assirent tranquillement sous le porche après le dîner, regardant les étoiles apparaître au-dessus de l'Atlantique, avec une lune pleine et agréable qui peignait des rayures de couleur crème sur l'eau légèrement ridée. " J'aime Halloween ", dit Kerry. " C'est drôle et tout le monde est un peu fou. Quand on était petit, on allait au lac près de la maison et on racontait des histoires de fantômes autour d'un petit feu. "

" Hé ! Ne ris pas. Il y en avait qui fichaient vraiment la trouille. Il y avait celle sur un train fantôme, dont on pouvait entendre et entendre encore le sifflet, mais si on restait près des voies, on ne le voyait jamais ", lui dit Kerry. " A moins d'être près de la mort ; alors on le voyait et le mécanicien vous faisait signe. "

" Si tous les gens qui ont vu ça étaient sur le point de mourir, comment as-tu fait pour savoir ça ? " demanda sa compagne avec raison. " Un e-mail interdimensionnel ? "

" Ah ah. " Kerry posa son pied nu contre la rambarde. " Je parie que tu ne connais pas de bonnes histoires de fantôme, toi. "

Dar garda le silence un moment. " En fait, si. " Elle hocha la tête. " Ce n'est pas vraiment une histoire, mais plutôt une légende de cette île. "

" Ooh. " Kerry remua pour se mettre dans une position plus confortable. " Je suis impatiente de l'entendre. Un conte Miccosoukee (NDLT : il s'agit d'une tribu indienne du sud de la Floride) ? "

" Pas vraiment. " Dar entoura un genou de ses mains. " Cette île était la propriété des Vanderbilt. "

" Je sais, ça. "

" Tu veux entendre l'histoire ou pas ? "

Kerry se couvrit la bouche d'un air contrit.

" Ils ont construit un grand manoir au bord de l'eau, qui donne sur l'Atlantique, et c'est là qu'ils vivaient une bonne partie de l'année ", dit Dar. " Tu peux voir le manoir par-là, non ? "

Kerry hocha la tête.

" Ils aimaient tellement cette île que les Vanderbilt qui mouraient étaient enterrés sur la propriété dans deux mausolées, parce que creuser n'était pas possible par ici. Mais le chef de famille, le Commandant Vanderbilt était un ancien de la Marine, et un jour d'hiver, son navire s'est perdu en mer. "

" Oh. "

" Sa femme était effondrée. Elle pleurait sans arrêt son retour, mais il ne revint jamais. Alors elle est morte dans le manoir et elle a été enterrée ici. Le manoir a été transmis aux enfants mais ils ne sont pas revenus pendant un bon moment. "

" Ooh. "

" Lorsqu'ils sont revenus, les domestiques qu'ils avaient laissés dans la maison ont commencé à leur raconter des histoires étranges . Les servantes et les jardiniers semblaient dire que les nuits de pleine lune, ils avaient vu la vieille Mme Vanderbilt qui se promenait dans le manoir, appelant le Commandant. "

" Vraiment ? " murmura Kerry. " Ouah. C'est triste, et un peu romantique en même temps. "

" Ouais, mais le personnel n'était pas de cet avis ", fit remarquer Dar sans rire. " Beaucoup d'entre eux envisageaient de démissionner. Quoi qu'il en soit, un des fils a dit qu'il passerait la nuit dans le manoir, juste pour prouver qu'il n'y avait pas de raison d'avoir peur. " Elle garda le silence.

" Et qu'est-ce qui est arrivé ? "

" On l'a retrouvé au fond de la piscine ", lui dit Dar. " On pense qu'il a marché pendant son sommeil jusqu'à l'eau et s'est noyé. "

Kerry sentit un frisson le long de sa colonne. " C'est… très étrange. " Elle regarda derrière Dar pour voir le manoir obscur, visible dans la lumière de la lune juste sur la plage. " Mais c'est juste une histoire, ou bien on en aurait entendu parler depuis. "

Dar posa son menton sur la rambarde et fixa la plage. " Je ne sais pas. De temps en temps, ça revient. Clemente le mentionnait l'autre jour ; une de ses femmes de chambre aurait couru en hurlant depuis le premier étage et serait tombée dans l'escalier en colimaçon un soir. Elle affirme avoir vu un fantôme. "

" Ouh. " Kerry fit une grimace. " Elle l'a probablement imaginé. "

" Probablement ", approuva Dar. " Bon, je vais courir. Tu viens avec moi ? "

" Pas cette fois. " Kerry déclina à regret. " J'ai un projet sur lequel je dois travailler et deux machines de linge à lancer " Elle se leva et suivit Dar à l'intérieur, puis grimpa à l'étage jusqu'à son bureau et s'installa derrière la table. Elle prit ses dossiers et commença à travailler, mais l'histoire des Vanderbilt continua à faire son chemin dans sa tête jusqu'à ce qu'elle finisse par se lever et redescendre dans le séjour très tranquille. Dar avait pris leur Labrador, Chino, pour la faire courir, aussi Kerry était complètement seule lorsqu'elle sortit sur le balcon et s'appuya sur la rambarde.

Son regard trouva le manoir silencieux et elle étudia l'étage supérieur, où les portes de ce qui semblait avoir été la chambre à coucher des Vanderbilt donnait directement sur l'océan. Les murs de pierre de la vieille maison brillaient à peine dans la lumière de la lune, avec les volets sombres des fenêtres closes qui regardaient d'un air absent par-dessus l'eau.

Lorsqu'une ombre bougea le long de la rambarde et disparut, elle fut sûre qu'il s'agissait d'un effet de lumière. Un oiseau sûrement ?

Les oiseaux ne volent pas la nuit, Kerry. Elle plissa les yeux, convaincue qu'elle avait de nouveau vu un mouvement. Mais que… elle hésita puis se décida et revint dans l'appartement, s'arrêta dans la cuisine assez longtemps pour attraper une lampe de poche avant d'ouvrir la porte de derrière et de descendre les marches vers le petit jardin ; elle referma la grille en métal derrière elle.

Sur la plage calme, elle marcha sur sur le sable au milieu des vaguelettes qui lui léchaient les pieds nus. Elle dépassa le Beach Club à cette heure fermé, puis remonta la plage vers l'escalier en corail qui menait au large patio du vieux manoir.

Le bâtiment apparut distinctement devant elle, une construction en pierre de deux étages avec des spirales épaisses et gothiques sur les côtés et des statues sculptées dans les coins, qui la regardaient de leurs yeux vides alors qu'elle s'approchait. Ses pieds nus frottèrent légèrement le corail rugueux alors qu'elle passait près de la grande piscine chauffée et jetait un coup d'œil au balcon.

Rien. Seuls le doux sifflement des vagues et le mouvement des oiseaux tropicaux dans la volière tout près brisaient le silence.

Puis elle entendit un très léger bruit étouffé au-dessus d'elle, comme si des vêtements glissaient sur la pierre. Elle recula et leva les yeux vers le balcon, mais elle ne vit que des ombres.

Aiguillonnée par sa curiosité, elle alla jusqu'à la porte de derrière où se trouvait le bar et testa la poignée. Elle fut surprise de la sentir bouger sous ses doigts, puis elle réalisa que l'équipe de nettoyage n'avait probablement pas fini après le repas tardif. Elle poussa la porte en teck, ouvrit et entra, le souffle froid du climatiseur la frappant au visage lorsqu'elle passa du corail à la moquette et laissa la porte ouverte.

Kerry dépassa le bar en cuivre et en bois, où des verres lavés reposaient sur des tapis en caoutchouc. Mais une boîte noire attira son attention et elle débattit assez longtemps avant de piquer une cerise au maraschino, suçant le fruit au goût fort avec contentement avant de continuer son chemin.

Le bar menait à ce qui avait été la bibliothèque du Commandant, et n'était plus qu'un salon. Elle était meublée de cuir, avec des livres alignés. Elle les dépassa et grimpa les deux marches qui menaient à l'entrée principale, où l'énorme double-porte en bois était bien fermée. Là, dans l'entrée circulaire, un escalier en colimaçon en marbre s'accrochait aux murs et au-dessus d'elle, Kerry entendit soudain un bruit comme si on venait de laisser tomber quelque chose.

Son cœur commença à battre. " Allons, Kerry. Ne sois pas stupide ", murmura-t-elle pour elle-même, en mettant une main sur la rampe avant de commencer à monter. Les marches étaient usées et la surface était bizarre sous ses orteils nus, à moitié cirées et à moitié rugueuses là où le marbre avait été frotté au cours des ans. Elle bougea la lampe dans sa main mais ne l'alluma pas ; la lumière de la lune passant par les nombreuses fenêtres rendait la lumière inutile pour l'instant.

Elle arriva sur le palier et jeta un coup d'œil au couloir, qui comportait des portes le long du côté est, et quelques-unes à l'ouest. Une bande fine de vieille moquette courait au centre, car cette partie du manoir n'était pas utilisée pour des activités diurnes du club ; et, en fait, les vieilles chambres à coucher n'étaient utilisées que pour entreposer des meubles, et fournir des bureaux au maître d'hôtel du club et au traiteur.

Mais ils étaient tous partis à cette heure, en sécurité chez eux. Le silence pesait sur elle et elle s'arrêta, pour écouter. Un léger craquement la fit un peu sursauter et elle se retourna, regardant la porte ouverte près d'elle. C'était une chambre sombre et elle passa la tête par la porte, regardant partout pour ne voir que des meubles poussiéreux. Il y avait un miroir accroché au mur et elle se glissa dans la pièce, jetant un coup d'œil à la double-porte vers l'océan, puis elle se retourna pour se voir reflétée dans la surface sombre et argentée.

Quelque chose bougea. Kerry tournoya mais ne vit rien, juste une tapisserie qui pendouillait du mur.

D'accord. Elle prit une profonde inspiration et la relâcha. Détends-toi. Elle plia les mains et se frotta les bras, sentant un frisson dû à l'air froid de l'extérieur alors qu'une porte battait à cause du vent. Pendant un moment, elle la regarda, puis elle s'avança et la referma doucement, sentant la résistance alors que le vent et l'eau luttaient pour remettre la porte en place.

" Je pense que je ferais mieux de sortir d'ici. " Sa propre voix lui paraissait étrange. Ella alla vers la porte et entra de nouveau dans le couloir, décidée à aller vers l'escalier, lorsqu'elle s'arrêta en entendant un craquement sourd derrière elle.

Elle se retourna lentement, le cœur battant vite, les yeux fouillant nerveusement l'obscurité. Le couloir vide s'étirait devant elle, éclairé par les rayons de lune qui entraient par les portes à demi ouvertes. Elle se calma un peu et avança, sentant sa peau commencer à chatouiller lorsqu'elle atteignit la porte vers la dernière chambre, qui était légèrement plus large et plus ornée que les autres.

Elle l'attirait. Elle se trouvait aimantée par elle, et avant qu'elle ne réalise ce qui lui arrive, elle poussa le panneau en bois et entra dans la pièce.

Le première chose qui la frappa fut l'odeur. Un soupçon de senteur de roses lui chatouilla les narines et elle fit un demi-tour pour trouver sa source.

Il n'y en avait pas.

La porte menant au balcon était ouverte, et la brise marine pénétrait, faisant bouger le tissu légèrement drapé sur le grand lit et effleurant la peau de Kerry avec un soupçon de fraîcheur humide. Les murs de cette pièce étaient couverts d'un papier à fleurs, vieilli et délavé, à moitié usé, qui montait jusqu'au plafond en plâtre. Une commode joliment sculptée occupait tout un pan de mur, surmontée d'un miroir rond. Le miroir était fêlé en diagonale mais était intact autrement.

Un vent fort souffla et la porte claqua derrière elle. Kerry sursauta presque au plafond et courut vers elle pour attraper la poignée ronde en cuivre usé et la tirer de toutes ses forces. Elle lui resta dans la main et la porte resta fermée avec entêtement.

Elle s'était mise à trembler.

" D'accord. " Elle se força au calme et alla jusqu'aux portes du balcon, sortit sur le marbre froid et prit une inspiration de l'air propre et salé. Elle regarda vers l'océan, les lumières à l'horizon, puis se retourna pour aller vers l'autre fenêtre et rentrer par-là.

Son regard se posa sur une silhouette en mouvement, et elle vit une main se tendre vers elle, elle paniqua. "Mon Dieu ! " Elle se précipita à l'intérieur et alla à la porte, entendant un craquement derrière elle alors qu'elle agrippait le mécanisme ancien d'une poigne ferme pour le tourner ; elle sentit un faible cliquètement et se projeta en avant pour pousser la porte.

Fort heureusement, elle s'ouvrit et elle se jeta dehors, courant à pleine vitesse vers l'escalier, la porte de la première chambre s'ouvrant soudainement juste en face d'elle. Incapable de s'arrêter, elle s'y fracassa, se cognant et s'assommant pendant un long moment brumeux.

Elle fut prise d'un frisson et elle se mit debout tant bien que mal, juste pour sentir un contact sur sa nuque. Elle repoussa la porte et courut, jetant un coup d'œil derrière elle en filant dans le couloir.

Des mains l'agrippèrent et elle hurla, luttant contre la prise qui la maintenait presque immobile alors qu'elle jetait son corps d'un côté dans une tentative désespérée de s'enfuir. Ses sens étaient à fleur de peau, essayant de nourrir son esprit paniqué, les sensations tombant en cascade sur elle, jusqu'à ce que l'odeur ne prenne le pas sur tout le reste dans un message unique, fort et désespérément important.

Les fantômes ne transpiraient pas.

Et en général, ils ne l'appelaient pas non plus par son nom, alors que ses oreilles enregistraient enfin le bruit hurlant autour d'elle.

Ils n'étaient pas non plus doux et chauds, et plus grands qu'elle en général.

Et ils ne se promenaient pas avec des Retrievers aboyeurs qui lui léchaient les genoux.

" Oh mon Dieu. " Kerry s'écroula dans les bras de Dar, enfouissant son visage dans le T-shirt mouillé de sueur alors que les frissons se frayaient un chemin dans son corps. " Oh mon Dieu ", murmura-t-elle.

" Doucement. " La voix basse de Dar gronda. " Doucement, je te tiens. " Elle massa le dos de la pauvre fille et l'étreignit. " Je te tiens. " Elle regarda par-dessus l'épaule de Kerry vers le couloir poussiéreux et secoua la tête. " Calme-toi. "

Kerry garda le silence un moment, blottie contre Dar, jusqu'à ce que sa respiration ne revienne à la normale et qu'elle soit capable de rouvrir les yeux. " Désolée. " Elle tapota la partie qu'elle avait cognée. " Je pense que je me suis fichu une sacrée trouille. "

" Sans blague. " Dar entoura ses épaules d'un long bras. " Tu vas bien ? Tu as pris un coup sur la tête. " Elle vérifia la bosse avec précautions. " Qu'est-ce qui s'est passé ? "

Kerry jeta un coup d'œil incertain vers le hall. " Je ne sais pas - vraiment - je… pensais avoir vu quelque chose bouger dans l'appartement, alors je suis venue vérifier et… " Elle leva les yeux. " Est-ce que tu es venue par l'escalier ? "

Dar hocha la tête.

" Dar, j'ai vu quelque chose là-bas, je le jure ", lâcha Kerry. " Il y avait quelque chose sur le balcon, et ça m'a poursuivie. " Elle soupira d'un air tremblant. " La porte de la dernière chambre s'est refermée brusquement, et je ne pouvais plus sortir, puis c'est sorti et j'ai finalement pu ouvrir la porte, et ça m'a poursuivie de nouveau, et l'autre porte s'est ouverte et je l'ai cognée, et puis je me suis relevée et ça m'a attrapée et je… "

" Shh. " Dar caressa doucement son visage. " Okay, okay… je vois que quelque chose t'a effrayée, ça c'est sûr. " Ses yeux fouillèrent les murs et le tapis. " Je vais aller vérifier. Tu restes là. "

" Sûrement pas. " Kerry s'accrocha fermement à elle. " Je n'ai pas besoin de le revoir. Filons d'ici, Dar. "

" Laisse-moi juste jeter un coup d'œil ", dit Dar d'un ton persuasif. " Viens, reste avec moi si tu veux. On va simplement jusqu'à la dernière chambre et on revient. " Elle s'interrompit. " C'était la chambre du Commandant "

" Je crois que le -le Commandant est toujours là ", marmonna Kerry, se laissant emmener à contrecœur. Avec Dar près d'elle, le bâtiment semblait perdre de son côté menaçant, les fantômes repoussés par la personnalité impressionnante de sa compagne. Elles descendirent le hall accompagnées par une Chino remuante et elles entrèrent dans la chambre à coucher, qui n'était maintenant qu'une pièce pleine de poussière banalement terne, et complètement vidée de toute personne, réelle ou pas. Kerry secoua la tête. " J'ai vu quelque chose. " Elle soupira. " Ce n'était pas que mon imagination, n'est-ce pas… c'était juste une histoire ou bien la réalité, Dar ? "

" Je ne sais pas. " Dar la conduisit sur le balcon, une avancée de marbre nu avec de fines fissures dues à des années d'exposition et qui résistait à son propre poids. Elle alla jusqu'au bord et posa les mains sur la rambarde, fixant l'océan. " J'ai… toujours espéré que l'histoire n'était pas vraie. " Elle se retourna et fit face à Kerry. " J'ai toujours espéré qu'ils se retrouveraient. "

" Mm. " Kerry se frotta les bras, toujours frissonnante. " Cet endroit ne te fiche pas la chair de poule ? "

" Je suis juste un peu triste. "Dar regarda de nouveau vers l'eau. " Mais la famille de mon père est dans la Marine depuis Dieu sait combien de temps, alors peut-être que je vois ça sous un autre angle. "

La lune se cacha soudain derrière les nuages, et elle se retrouvèrent dans une brève obscurité presque surprenante. Kerry vint à côté de Dar et elles regardèrent au loin, les lumières brillantes des navires loin à l'horizon.

Au loin, on entendait une cloche de navire, légère et solitaire dans la nuit.

Derrière elles, une porte se referma.

Elles se regardèrent. " On peut sortir d'ici maintenant ? " demanda Kerry, sentant le froid revenir sur sa peau.

" Ouais. " Dar approuva. " Bonne idée. "

Elles sortirent du manoir et marchèrent jusqu'à la passerelle en corail, encore dans l'ombre et elles rentrèrent chez elles.

Sans se retourner.

 

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Fin de traduction le 10 novembre 1999. Fryda

 

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