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LaBreche3B

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

LA BRECHE

 

de C Paradee

 

C. Paradee : norns@earthlink.net

 

 

Traduction : Nathalie (Themis@dsuper.net)

troisième partie : Cyahnne@yahoo.fr

 

Chap. 3B

 

***

 

Phinéas transmit les instructions de Xéna à Eustis et s'assura des préparatifs des soldats pour le combat avant de rentrer au palais. Il se dirigea rapidement vers la chambre d'Iris. Il frappa doucement et attendit la réponse. Quand la femme ouvrit, il entra et referma la porte derrière lui.

 

"Xéna s'apprête à attaquer Darphus dans l'heure. Cadmon a été blessé et Gabrielle s'occupe de lui dans la chambre de Xéna. Vas là-bas et dès qu'elle aura fini, allez vous mettre à l'abri en lieu sûr jusqu'à la fin des combats. Il faut que j'y aille, maintenant".

 

Iris plaça ses bras autour de Phinéas pour l'étreindre et l'embrassa rapidement.

 

Sois prudent".

 

Je le serai. Toi aussi, sois prudente".

 

***

 

Xéna descendit furtivement par la fenêtre de sa chambre, atterrissant doucement sur le sol. Restant plongée dans les ombres de l'enceinte, elle se dirigea silencieusement vers les quartiers de Darphus. Parvenue à l'angle de la bâtisse, Xéna marqua une pause, son ouïe aiguisée tentant de percevoir des sons provenant de l'intérieur. N'entendant rien, elle resta en place encore un peu. C'était trop calme. Si Darphus était endormi, ses ronflements devraient s'entendre à travers la porte étroite.

 

Se mettant sur le côté de la porte, Xéna poussa le battant et attendit. Sentant que l'endroit était vide, elle pénétra prudemment dans la pièce et une fois à l'intérieur, elle s'assura que Darphus n'y était pas. Elle devait le trouver rapidement : il avait peut-être changé ses plans et commençait à rallier ses troupes.

 

Avant que Xéna ait pu arrêter un plan, elle entendit des bruits de bottes marteler le sol. Regardant à l'extérieur, elle vit les soldats des baraquements ouests de l'enceinte, les hommes de Darphus, courir vers la partie est du palais. L'instinct prit le dessus et Xéna laissa échapper son cri de guerre, ayiayiayiayi, signalant à Eustis et ses hommes d'attaquer.

 

Se jetant dans la mêlée, Xéna commença à se frayer un chemin à travers les rangs des traîtres, vers l'Est. Le son des épées s'entrechoquant traversa l'enceinte. L'un des lieutenants de Darphus tenta de prendre Xéna par derrière, mais, sentant sa présence, elle fit tournoyer son épée derrière son dos tout en décochant brutalement un coup de pied pour neutraliser un soldat qui tentait de tirer partie de la situation. Se retournant brusquement, elle para le coup d'épée suivant avec son arme avant de le désarmer et de lui passer sa propre épée à travers le corps.

 

Laissant derrière elle un chemin de destruction, Xéna continua de combattre les traîtres, tout en cherchant Darphus du regard.

 

 

 

***

 

Alerté par le cri de guerre, Archéron, assis devant la chambre à coucher de Xéna, sauta de son siège et courut à la fenêtre. Par Hadès, que pouvait-il bien se passer ? L'attaque n'était pas censée survenir avant le lendemain midi. Maudissant Darphus de ne pas l'avoir prévenu de son changement de plan, il se mit en quête de sa proie.

 

Gabrielle et Iris avaient laissé Cadmon endormit sur la banquette et se dirigeaient vers les cuisines. Il y avait de nombreux dépôts près des cuisines et Iris suggéra qu'elles attendent la fin des combats dans l'une des pièces vides. Peu de gens connaissaient la petite réserve qu'avait choisie Iris.

 

Passant devant une fenêtre, Gabrielle sursauta en entendant le cri de guerre perçant qui se répercuta à travers toute l'enceinte. Avant même de jeter un regard à Iris, elle sut d'une certaine façon que ce cri venait de Xéna.

 

Ca a commencé. Dépêchons-nous !" dit Iris.

 

Elles se mirent à courir et abordèrent le dernier couloir avant les cuisines, où elles tombèrent sur Archéron.

 

"Grâce aux dieux ! dit le garde angoissé. La Conquérante m'a chargé de vous cacher dans un endroit sûr".

 

Gabrielle le regarda. "Je viens de lui parler, il y a à peine moins d'une heure. Elle n'a jamais parlé de ça. Quand lui as-tu parlé ?"

 

Je l'ai vue dehors, juste avant que le combat ne commence. Elle a insisté pour que je vous conduise toutes les deux en sécurité. Vite. Je vous en prie".

 

Gabrielle regarda Iris qui se contenta de hausser les épaules. Elle ne savait pas si elle était en colère à l'idée que Xéna trouve nécessaire d'envoyer Archéron pour les conduire en sécurité ou si elle était heureuse que Xéna se soucie assez d'elle pour prendre cette précaution supplémentaire. Après tout, si elle se sent mieux comme ça, quel mal cela peut-il faire ?

 

Où allons-nous ? demanda Iris.

 

Venez simplement avec moi. Il y a un souterrain sous le palais que personne ne connaît. La Conquérante a dit de vous y conduire".

 

Archéron fit descendre les deux femmes par un corridor jusqu'à l'entrée du palais. Entendant les sons de la bataille, Gabrielle supplia les dieux de protéger Xéna. Dans l'une des pièces, Archéron se dirigea vers un mur et déplaça une tapisserie qui y pendait, dissimulant une barre sur laquelle il poussa, faisant entendre un bruit de raclement de la pierre sur la pierre. Le sol se déplaça, révélant un escalier. Archéron alluma une bougie et commença à descendre, faisant signe à Gabrielle et Iris de le suivre.

 

L'atmosphère était humide et froide. Gabrielle regarda autour d'elle, la vue limitée par la faible lueur de la bougie. De la moisissure recouvrait les murs, humides et visqueux. Elle entendit d'étranges petits bruits de fuite et Gabrielle décida qu'il valait mieux ne pas penser à ce que ça pouvait être. Regardant Iris, elle essaya de jauger la réaction de la cuisinière à ce lieu étrange.

 

Bien qu'Iris soit quasiment du même âge que la Conquérante, elle avait été servante depuis trop longtemps pour poser des questions sur ce qu'on lui commandait de faire. Mais ceci dépassait la limite, même pour elle. Il était évident que la Conquérante veillait de près sur Gabrielle. Alors pourquoi donc les faire conduire dans un tel lieu par Archéron ?

 

Au moment où Gabrielle s'était décidée à s'arrêter et à ne pas aller plus loin, Archéron désigna une porte et leur dit : "Entrez ici".

 

Passant la tête dans l'entrebâillement de la porte, Gabrielle vit que la pièce était en fait meublée : il y avait une paillasse dans un coin, une banquette matelassée et une étagère avec une bougie. Archéron alluma la chandelle avec la mèche de la bougie qu'il portait.

 

Souriant aux deux femmes, il dit : "Ce ne sera pas très long. La Conquérante veut juste être sûre que vous êtes en sécurité".

 

Il repartit en marchant jusqu'à ce que les deux femmes ne puissent plus l'entendre. Il se mit alors à courir.

 

 

 

Gabrielle regarda Iris. "Je n'aime pas cet endroit. J'ai du mal à croire que Xéna veuille que nous attendions ici. Je sais que ce sont des rats que j'ai entendus.

 

je pense aussi que c'est bizarre. J'ai vu Phinéas avant le début des combats et il m'a dit de te retrouver dans la chambre et que dès que tu aurais terminé avec Cadmon, d'aller nous cacher".

 

Je ne reste pas là, dit Gabrielle. Viens. Allons-y".

 

La Conquérante n'appréciera pas du tout si nous désobéissons à ses ordres. Nous ferions mieux de rester ici".

 

J'ai un mauvais pressentiment à propos de tout ça, Iris. Et si Xéna est furieuse, j'en prendrai la responsabilité.

 

Iris n'en avait pas besoin de beaucoup plus pour être convaincue. Elle n'aimait cet endroit pas plus que Gabrielle. "D'accord. Mais j'espère que nous ne faisons pas une erreur".

 

Gabrielle lui sourit simplement et elle ressortirent dans le corridor, Gabrielle tenant la bougie qu'Archéron leur avait laissée. Rebroussant chemin, elles parvinrent jusqu'à l'escalier où Gabrielle, sur la marche du haut, appuya sur la porte en pierre fermant le passage : Rien. Iris vint appuyer avec Gabrielle et elles poussèrent toutes deux vers le haut : la porte ne bougea pas d'un iota.

 

"Nous sommes enfermées ! Il aurait pu se contenter de replacer le sol à sa place. Pourquoi a-t-il refermé ?" Gabrielle exprima ses pensées à voix haute.

 

Je n'en ai pas la moindre idée. Mais nous devons trouver un moyen de sortir d'ici".

 

Opinant du chef, Gabrielle suivit Iris en bas des escaliers.

 

 

 

***

 

Darphus leva une main, signalant aux soldats de s'arrêter. Le son des épées s'entrechoquant lui parvint et une rage froide s'empara de lui. Quelqu'un avait lâché le morceau à propos de son plan. Si Xéna était vivante alors lui était un homme mort. Pensant à ses choix, il décida de jouer son va-tout.

 

Il se faufilerait dans la place et tuerait cette chienne. La victoire serait alors à lui. En souriant, il commanda aux soldats de rester sur place et de garder les armes. Il reviendrait là plus tard. Sachant que le bruit de la bataille masquerait les pas de son cheval, il chevaucha jusqu'à l'enceinte où il démonta et continua à pied. Arrivé au mur, il jeta un coup d'œil sur l'état des combats.

 

La bataille faisait rage dans toute l'enceinte. Ne se souciant pas d'être vu, il sauta par dessus le mur et fit discrètement le tour du périmètre. Darphus ne voulait pas prendre part aux combats, il voulait uniquement trouver Xéna. L'ayant finalement repérée, il s'approcha silencieusement.

 

 

 

Xéna était à nouveau encerclée. Se battant sauvagement, elle commençait à fatiguer. Il lui semblait que chaque soldat loyal à Darphus voulait être celui qui l'abattrait. Mais elle n'avait pas cela en tête. Elle avait fait une promesse et comptait bien la tenir. La pensée de Gabrielle lui déclencha une ruée d'adrénaline et de nouveaux soldats tombèrent sous son épée au son de son rire se répercutant sur le champ de bataille.

 

 

 

Darphus s'approchait toujours plus près, écartant les combattant hors de son chemin. Il était presque à portée du dos de Xéna, maintenant. Sa main se crispa sur la poignée de la dague et il bondit en avant.

 

 

 

***

 

Gabrielle aida Iris à se relever : elle avait glissé sur le sol humide. " C'est ridicule. Nous pourrions arpenter ces couloirs pendant des jours sans en trouver la sortie. Il doit y avoir une autre solution".

 

"Et bien, si tu as une meilleure idée..."

 

Quelque chose dérangeait Gabrielle. Puisque c'était un passage secret du palais, il devait y avoir une autre sortie mais elle pouvait tout à fait être cachée, tout comme l'entrée qu'elles avaient empruntée. Elles étaient entrées par une pièce. La sortie était-elle elle aussi dans une pièce ?

 

"Retournons à la chambre, Iris. J'ai une idée".

 

Voudrais-tu me dire laquelle ? demanda Iris. Elle était mouillée, mal à l'aise et furieuse qu'Archéron se soit joué d'elle.

 

Je pense que nous devrions sonder cette chambre pour trouver une issue. Réfléchis ! Si un ennemi trouve le chemin jusqu'à ces couloirs, tu as besoin de pouvoir t'échapper par un autre chemin".

 

On peut toujours chercher... Mais ça m'étonnerait que ce soit si facile. De toutes façons, qu'est-ce que ça nous apportera de trouver une sortie, si elle est bloquée comme l'autre ?

 

On ne saura jamais si on n'essaye pas". Gabrielle sourit à son amie pour la rassurer.

 

Oui, tu as raison. Allons-y".

 

 

 

Les deux femmes commencèrent à inspecter la pièce. Quel serait l'emplacement idéal pour dissimuler une sortie secrète ? Elles regardèrent sous la paillasse, sous la banquette et derrière l'étagère. Ne trouvant rien, elles commencèrent à explorer les murs, cherchant une irrégularité qui les conduirait à l'ouverture.

 

Frustrée, Gabrielle s'assit sur la paillasse, rejointe bientôt par Iris. "Et maintenant ?"

 

je ne sais pas. Ca doit être là. C'est la seule chose sensée".

 

 

 

Gabrielle s'allongea sur la paillasse, regardant le plafond sans but, se demandant comment elles allaient s'en sortir. Soudain, elle se précipita pour mieux regarder le plafond : Là, dans l'un des coins, il y avait une légère différence de couleur dans la pierre.

 

Bondissant, elle dit : "Iris ! Viens m'aider à déplacer la banquette jusque là", désignant le coin de la chambre. "Je crois que j'ai trouvé !".

 

Iris n'eut pas besoin de plus. Elle se précipita pour aider Gabrielle à déplacer la lourde banquette jusqu'au coin où elles montèrent dessus pour pousser la pierre, qui commença à glisser sur le côté.

 

Gabrielle et Iris sortirent du palais par une porte de derrière, que les Gardes Royaux avaient depuis longtemps désertée pour se joindre aux combats. Le son des épées résonnant, les cris des hommes et l'odeur forte du sang assaillirent les sens de Gabrielle, la remplissant de crainte. Où était Xéna ? C'était fou. Qu'est-ce qui n'allait pas avec ces gens ? Ces soldats avaient combattu côte à côte et maintenant, ils se battaient les uns contre les autres !

 

Gabrielle commença à se diriger vers la bataille. Elle devait savoir si Xéna allait bien, mais Iris attrapa son bras et lui dit : "Reste ici. Tu ne feras que gêner".

 

Mais elle se tourna vers Iris et dit : "Fais ce que tu veux. Mais moi, je vais trouver Xéna et l'aider". Cherchant une arme, Gabrielle trouva un bâton de marche couché dans les plates-bandes. S'en saisissant, elle se mit à la recherche de Xéna.

 

Iris avait fait tout ce qu'elle avait pu pour garder Gabrielle hors des combats. Elle devait être folle pour aller sur le champ de bataille. Elle fit un vœu pour la jeune femme et retourna dans le palais, attendre en espérant que Phinéas revienne sain et sauf.

 

 

 

****

 

 

 

Xéna transperça de son épée le guerrier en face d'elle et au même moment sentit une douleur aiguë dans son dos. Trébuchant pendant un instant, elle se tourna et fit face à son assaillant. Reconnaissant Darphus, elle repoussa la douleur dans les profondeurs de son esprit et sourit. "Heureuse que tu sois arrivé à temps", dit-elle, levant son épée en défense devant elle.

 

Darphus savait qu'il l'avait blessée, mais il ne savait pas à quel point : elle avait avancé quand il l'avait frappée. Souriant, il répondit : "Je ne voudrais rater ça pour rien au monde, Xéna. Comment va ton dos ? ". Il attaqua rapidement avec son épée mais elle para aisément le coup et le duel commença sérieusement.

 

 

 

Gabrielle avait vu Darphus attaquer Xéna par derrière et elle avait commencé à courir vers elle. Quel lâche ! Comment quelqu'un pouvait-il combattre si iniquement ?

 

Des combattants gênaient son approche mais Gabrielle trouva vite comment utiliser le bâton de marche pour dégager le chemin et elle commença à le manier avec aisance. Elle devait parvenir jusqu'à Xéna. Qui était blessée.

 

 

 

Arrivant sur le site du duel, son cœur battant furieusement, Gabrielle vit Darphus abattre son épée contre celle de Xéna, tirant avantage de son poids plus important. Sachant qu'elle devait faire quelque chose, elle balança son bâton et frappa Darphus dans le dos.

 

Darphus perçut Gabrielle à la périphérie de son champ de vision et jura. Sale petite pute ! Croyait-elle vraiment s'en tirer comme ça ? Il attrapa le bâton de sa main libre, le lui arrachant brutalement des mains et commença à faire des moulinets dans sa direction avec le bâton.

 

Le cœur de Xéna faillit s'arrêter quand elle vit Gabrielle. Pourquoi était-elle ici, dehors ? Dieux, par pitié, ne laissez pas quelque chose lui arriver ! Utilisant ses dernières forces, Xéna fit un saut périlleux qui l'amena juste entre Darphus et Gabrielle, déviant avec son épée le bâton dirigé contre la jeune femme.

 

Poussant Gabrielle derrière elle, Xéna reprit son attaque, folle de rage contre Darphus pour avoir osé attaquer le barde, elle le poursuivit sans relâche. Voyant une ouverture, Xéna frappa Darphus à la vitesse de l'éclair au bras portant l'épée, le rendant inutilisable, avant de lui passer sa lame à travers le corps. Je l'ai à nouveau sous-estimée, fut sa dernière pensée.

 

 

 

***

 

La nouvelle du duel se répandit rapidement à travers l'enceinte et de nombreux soldats cessèrent de combattre pour venir regarder. Tous savaient que de l'issu du combat dépendrait leur avenir. Quand Darphus mourut, les traîtres furent cernés par l'armée de Xéna et ils commencèrent à jeter leurs armes.

 

Le soulagement l'inondant, Gabrielle fut au côté de Xéna en un instant. "Dieux ! J'étais si inquiète ! Tu es blessée. Je l'ai vu te poignarder et..." prenant une grande inspiration pour ralentir les battements de son cœur "si quelque chose t'était arrivé...".

 

Xéna regarda dans les doux yeux verts et y vit tout l'amour qui s'y reflétait. Oublieuse de l'activité autour d'elles, elle prit doucement Gabrielle dans ses bras, la tenant serrée contre elle, l'esprit luttant contre de nombreuses émotions contradictoires. Elle resta sans voix. Une partie d'elle-même était en colère contre Gabrielle, pour n'être pas restée cachée mais en même temps, elle était profondément émue par la bravoure de la jeune femme qui, sans se soucier de sa propre sécurité, avait sauté au cœur des combats pour aider. Elle revécut en esprit le moment déchirant où elle avait vu Darphus lancer le bâton en direction de Gabrielle.

 

Etreignant Gabrielle plus fort, elle sentit la tension quitter son corps et elle commença à se détendre contre la réconfortante douceur de la jeune femme. Savoir le barde à présent en sécurité, juste là, dans ses bras, était la seule chose qui importait.

 

"Tu saignes", dit Gabrielle, portant la main à blessure qui continuait à couler dans le dos de Xéna.

 

"C'est juste une plaie superficielle" dit Xéna, relâchant à contre cœur la femme qui était devenue si importante pour elle. Gabrielle leva les yeux vers la femme au tempérament si sombre. "Laisse-moi en prendre soin, d'accord ? Je me sentirai mieux".

 

Souriant à la guérisseuse, la Conquérante dit : "Laisse-moi d'abord en terminer ici et après tu pourras t'en occuper".

 

Xéna se dirigea vers Phinéas.

 

Les traîtres étaient alignés par dix, sur trois rangs, mais bien plus étaient couchés parmi les morts et les blessés dans la cour.

 

"Phinéas, prends une équipe et stoppe les fous qui continuent à combattre". Se tournant vers les mutins, Xéna poursuivit : "Vous avez tous fait une grave erreur aujourd'hui en choisissant de suivre un traître. Ce qui a le plus d'importance à mes yeux, chez un soldat, c'est la loyauté". Après un bref coup d'œil à Gabrielle, elle continua : "Chacun d'entre vous aura un procès équitable. En attendant, vous serez confinés dans les baraquements, sous garde armée. Et je vous recommande fortement de ne causer aucun ennui à mes gardes".

 

 

 

Gabrielle se tenait à son côté, regardant Xéna parler aux rebelles : son visage encore rouge de l'effort des combats, elle se tenait là, grande et fière. Elle était un chef inné. Mais Gabrielle était heureuse que l'aura de danger exsudant de la guerrière ne soit pas dirigée contre elle. Son regard avait effrayé même les plus féroces parmi les soldats lui faisant face. Tu ne croirais même pas qu'elle est blessée. Elle ne montre aucune faiblesse.

 

 

 

L'armée commença à faire avancer des retardataires et des blessés pouvant encore marcher dans les rangs des traîtres. Xéna nota qu'ils étaient à peine moins de cinquante. J'ai vraiment eu de la chance d'avoir été avertie à temps. Si ça n'avait été avec Gabrielle et Cadmon, les choses auraient certainement tourné différemment.

 

Xéna regarda Phinéas s'approcher. "Tous les traîtres ont été rassemblés, Conquérante".

 

Bien. Fais-les enfermer dans les baraquements sous garde armée. Où est Eustis ?

 

Ici, Conquérante" dit Eustis en s'avançant.

 

Tu es promu commandant en second sous les ordres de Cadmon, avec effet immédiat. Tu seras en charge du commandement le temps que Cadmon guérisse".

 

Tu peux compter sur moi, Conquérante", dit-il, les yeux brillant d'enthousiasme et de fierté.

 

Je l'espère", dit Xéna, tout en sachant qu'elle avait fait un choix judicieux. "Veille à ce que les morts soient ensevelis et les blessés soignés".

 

Xéna rejoignit Gabrielle et se tint près d'elle, regardant l'armée déplacer les traîtres vers les baraquements.

 

"Penses-tu que je puis prendre soin de ta blessure, maintenant ?", demanda Gabrielle, levant les yeux vers la grande femme.

 

L'épuisement commençait à s'abattre sur Xéna. La tension constante maintenue par l'incertitude face à ce que Darphus avait en tête et la nécessité d'attendre qu'il fasse le premier mouvement réclamait à présent son dû. Ajouté à cela l'incessant combat mené par sa raison contre son cœur pour ses sentiments pour Gabrielle. Puis le combat épuisant et enfin sa crainte de voir Gabrielle blessée, tout ceci pesant lourd sur les épaules de la guerrière fatiguée.

 

Décidant que ce serait vraiment agréable de laisser quelqu'un s'occuper d'elle pour une fois, Xéna dit : "OK". Grimaçant un demi-sourire, elle ajouta : "Tout ce que tu veux", étendant pleinement sa confiance sur Gabrielle et forgeant un lien indéfectible.

 

Le cœur de Gabrielle fondit à ces mots. Voyant un rictus de souffrance traverser le visage de Xéna, elle dit : "Appuie-toi sur moi". La grande femme accepta avec gratitude et elles se dirigèrent vers l'entrée du palais.

 

 

 

Xéna s'étendit sur le lit et Gabrielle nettoya et sutura la plaie. Quand elle eut fini, la guerrière s'assit.

 

Gabrielle dit : "Tu devrais t'étendre pendant un moment. La blessure n'est pas si mauvaise mais tu as besoin de te reposer".

 

D'accord, mais tu ferais quelque chose pour moi ?". La guerrière posa la question hésitante, regardant dans les doux yeux verts.

 

Souriant à Xéna, Gabrielle dit : "Bien sûr. Quoi ?".

 

Repose-toi avec moi".

 

Gabrielle se pencha et embrassa légèrement la femme au sombre passé sur le front. Fatiguée, les mots s'échappèrent de sa bouche avant qu'elle ait le temps de les élaborer : "Je pensais que tu ne demanderais jamais".

 

Sentant le rouge lui monter des joues aux oreilles, elle détourna le regard jusqu'à ce qu'elle sente deux mains plus grandes enserrer la sienne. "Hum... je n'avais pas pensé sortir ça comme ça".

 

Xéna sourit. "Je pense que c'est sortit tout à fait comme il faut". Levant une main vers le visage du barde, elle continua : "Tu es vraiment mignonne quand tu rougis". Se rallongeant sur le lit, Xéna regarda Gabrielle en levant un sourcil interrogateur. Gabrielle s'étendit sur le lit, soudain incertaine. Elle n'avait aucun doute quant à ses sentiments pour Xéna, c'était simplement que, hé bien, elle n'avait jamais partagé le lit de personne.

 

Sentant Gabrielle mal à l'aise, Xéna roula sur le côté et la tira gentiment à elle jusqu'à ce que le dos du barde soit confortablement calé contre elle. Sentant Gabrielle se détendre, elle songea : Dieux ! Cela me semble si naturel ! Sachant que sa vie ne serait jamais complète sans Gabrielle, elle s'endormit un sourire aux lèvres et cette pensée dans son cœur : je l'aime.

 

Le malaise de Gabrielle diminua quand elle sentit Xéna l'attirer à elle et elle se détendit contre la rassurante douceur du corps pressé contre le sien. Plaçant un bras sur celui qui entourait sa taille, elle se sentit "complète". Elle avait finalement trouvé ce qui manquait dans sa vie. C'était un mot si simple, mais qui voulait dire tellement et il n'avait pas véritablement de sens tant que vous ne l'aviez pas expérimenté.

 

Elle se laissa aller au sommeil sachant non seulement qu'elle aimait mais se sentant aussi très aimée.

 

 

 

 

Dans son attente anxieuse de Phinéas, Iris vit Gabrielle et Xéna entrer dans le palais. Elle songea en souriant qu'il semblait bien que Phinéas ait eu raison. J'aurais du deviner. Mais qui aurait pu penser que la Conquérante se serait jamais intéressée à une paysanne ? Secouant la tête, elle ramena ses pensées à Phinéas. Son inquiétude triomphant du bon sens, elle sortit du palais pour le trouver.

 

 

 

Phinéas vit la Conquérante partir avec Gabrielle et laissa pour instructions à Eustis et aux lieutenants de ne pas la déranger, à moins d'une urgence.

 

Rentrant au palais, il vit Iris se diriger vers lui. Couvrant la distance rapidement, il étreignit la cuisinière. Iris lui raconta ce qu'avait fait Archéron. Ca n'avait pas de sens. Si la Conquérante avait ordonné à Archéron de les cacher, pourquoi ne pas lui en avoir parlé, à lui, Phinéas Et pourquoi les avoir enfermées, sans le leur avoir dit.

 

Phinéas fit transporter Cadmon à l'infirmerie puis se mit en quête d'Archéron. Il le trouva assis à son poste, devant la chambre de la Conquérante. "Iris me dit que la Conquérante t'avait ordonné de les cacher, elle et Gabrielle. Quand l'a-t-elle ordonné ? Je n'en étais pas informé".

 

Archéron baissa les yeux. Il savait que quand la Conquérante se réveillerait, il serait emprisonné et jugé pour haute trahison. Il avait espéré en appeler à sa clémence. Peut-être comprendrait-elle qu'il avait agit sous la contrainte et n'avait voulu faire de mal à personne. Il s'était battu aux côtés de la Conquérante, durant la bataille. Il avait prévu de libérer Iris et Gabrielle, mais quand il avait vu Gabrielle plonger dans la mêlée, il avait su que c'était trop tard.

 

Phinéas insista : "Hé bien ?".

 

Quand Phinéas eut entendu toute l'histoire, il fit placer Archéron aux arrêts, mais séparément des soldats qui avait combattu contre le royaume. Il aimait bien Archéron et espérait que la Conquérante serait clémente.

 

 

 

 

Gabrielle s'éveilla avec un sentiment de bien-être. Entendant le souffle régulier de Xéna, Gabrielle se dégagea très doucement des bras de Xéna, ne voulant pas la réveiller. Elle se leva et regarda la guerrière endormie.

 

Elle était si belle. Ses cheveux sombres mettaient en valeur son teint doré. Les traits puissants de son visage étaient adoucis par les lèvres pleines et sensuelles, relevées dans une ébauche de sourire. L'inquiétude et la tension que Gabrielle avait vues si souvent sur ce visage avaient disparu et la guerrière semblait apaisée. Gabrielle se pencha et lui déposa un baiser léger sur le front, murmurant : "Je reviens".

 

 

 

Gabrielle descendit aux cuisines. Voyant Iris elle demanda : "Phinéas va bien ?"

 

Iris sourit à son amie. "Il va bien. Comment va la Conquérante ?"

 

Un sourire éclaira le visage de Gabrielle et elle répondit : "Elle va aller bien. Elle a été blessée, mais rien de sérieux".

 

Elle compte beaucoup pour toi, n'est-ce pas ?

 

Le visage de Gabrielle redevint sérieux. Regardant son amie, elle dit : "Plus que je n'aurais jamais pensé que quelqu'un puisse compter pour moi".

 

Iris répondit "je sais exactement ce que tu veux dire".

 

 

 

 

Xéna se réveilla complètement régénérée, quand soudain elle réalisa que Gabrielle était partie. Combattant un sentiment de panique, elle se leva précipitamment.

 

Avait-elle fait quelque chose de mal ? Où était Gabrielle ? Avait-elle changé d'avis et décidé de partir ? Oh, dieux ! Je vous en prie, que tout aille bien ! J'ai tellement besoin d'elle ! Ne voulant pas se retrouver seule face à ses pensées, Xéna se précipita vers la porte. Elle se heurta à Gabrielle en l'ouvrant.

 

Entourant la jeune femme de ses bras, elle dit : "Grâce aux dieux... tu es toujours là..." elle laissa sa phrase en suspend, incapable d'exprimer ses craintes.

 

Cela prit seulement un instant à Gabrielle pour réaliser que Xéna avait cru qu'elle l'avait laissée. Poussant doucement Xéna dans la chambre, elle la conduisit jusqu'au lit et s'assit à côté d'elle. Prenant la main de Xéna entre les siennes, elle dit : "Toute ma vie, j'ai attendu ce 'quelqu'un de particulier'. La personne qui ferait de ma vie quelque chose de complet et qui me montrerait le sens de l'Amour. Je l'ai finalement trouvée". Gabrielle leva la main jusqu'à la joue de Xéna et la caressa doucement. "Je ne te quitterai pas. Je t'aime".

 

 

 

Xéna eut l'impression qu'un poids terrible venait d'être soulevé de ses épaules. La peur disparut et elle se sentit déborder de soulagement et de joie. Etreignant le barde, elle dit : "Je t'aime tellement". Gabrielle leva les yeux et rencontra les yeux bleu profonds qui la contemplaient. Plaçant les mains derrière la nuque de la guerrière, elle l'attira gentiment à elle, jusqu'à ce que leurs lèvres se rencontrent.

 

Ce fut un baiser bref, mais Gabrielle eut la sensation de le vivre au ralenti. Ces lèvres étaient si douces, et le baiser si tendre. Elle regarda dans les yeux bleus assombris par la passion. "Embrasse-moi encore, Xéna".

 

 

 

Le baiser avait éveillé des sentiments enfouis depuis longtemps et Xéna combattit le sentiment d'urgence. Elle ne voulait pas bousculer la jeune femme. Elle voulait que leur première expérience soit lente et mémorable. Xéna se pencha pour rencontrer les lèvres doucement tendres qui montaient vers elle. Le baiser s'approfondit et le reste du monde cessa d'exister.

 

 

 

 

 

 

Les semaines suivantes passèrent rapidement. La blessure de Cadmon guérissait bien et il assumait les fonctions de Darphus de commandant en second de la Conquérante. L'un des traîtres demanda une audience à Xéna et lui révéla la cache d'armes de Darphus, espérant ainsi bénéficier de clémence à sa condamnation. Xéna y envoya son armée et appréhenda les cinq traîtres, avec les armes. Tous les mutins furent jugés et envoyés en prison dans des camps et leurs chefs exécutés.

 

Gabrielle convainquit Xéna d'épargner la vie d'Archéron, à cause des circonstances atténuantes à sa trahison. Xéna, qui trouvait difficile de refuser quelque requête de Gabrielle que ce soit, le rétrograda au rang de simple garde.

 

 

 

 

 

****

 

 

 

Le bras de Xéna entourait lâchement la jeune femme blonde lovée avec contentement contre elle et l'âtre faisait danser des ombres mouvantes sur les deux femmes assises.

 

Gabrielle s'émerveillait de la façon dont sa vie avait changé en si peu de temps. Elle n'avait jamais compris pourquoi Xéna lui avait laissé la vie ce jour-là, dans le jardin aux simples. Elles en avaient parlé et Xéna avait juste dit que quelque chose en elle avait touché une corde profondément dans son cœur, la première fois qu'elle l'avait vue. Gabrielle savait exactement de quoi elle voulait parler. Elle l'avait ressenti elle aussi. La jeune femme songea à la confiance que Xéna lui accordait. Elle lui demandait toujours son opinion, maintenant. Elle n'était pas toujours d'accord et Gabrielle n'en attendait pas moins de Xéna. mais elle changeait. La plupart des changements étaient subtiles. Xéna avait régné trop impitoyablement pendant trop longtemps pour changer en une nuit. Songeant à tout ce qu'elles avaient traversé durant la dernière lune, Gabrielle sut qu'elle pouvait être sûre d'une chose : Je l'aime et je sais qu'elle m'aime. Il y aura des moments difficiles, mais notre amour nous gardera ensemble. Heureuse avec cette pensée, son esprit se tourna vers leur prochaine visite à Potideia.

 

"Ce sera amusant de voir ma famille. J'attends avec impatience de voir le bébé. Je n'aurais jamais pensé que Lila la nommerait comme moi. J'ai du mal à réaliser que je suis tante".

 

 

 

Gabrielle parla toute la soirée de sa famille. Elles avaient prévu de se rendre à Poteideia dans une lune et elle voulait être sûre que Xéna sache tout à leur propos pour qu'elle ne se sente pas mal à l'aise quand elles y seraient.

 

Xéna posa quelques questions mais écouta surtout. Elle aimait entendre le barde parler. Ses descriptions étaient si détaillées qu'elle avait l'impression de connaître les parents et la sœur de Gabrielle, de même que les autres villageois.

 

"Ne sois pas déçue si ta famille ne m'aime pas. Ma réputation n'est pas très bonne dans ton village".

 

Hé bien nous aurons à changer ça, n'est-ce pas ?". Se tournant vers Xéna, Gabrielle continua : "De plus, comment pourront-ils ne pas t'aimer quand ils verront combien tu me rends heureuse ?".

 

Xéna entoura Gabrielle de ses bras et la tint serrée contre elle. Les mots n'étaient pas nécessaires. Cette femme avait fait une telle différence dans sa vie. Ses pensées se tournèrent rapidement vers les événements de ces dernières semaines. Certaines des décisions qu'elle avait prises continuaient de la surprendre, comme d'épargner la vie d'Archéron, par exemple. Par le passé, il aurait été exécuté sans une arrière pensée, mais maintenant, il lui semblait peser plus ses décisions avant de les mettre à exécution et Gabrielle en était la raison. Mais ce qui était étrange était que ça la faisait se sentir vraiment bien. Pas simplement à cause de l'approbation de Gabrielle, même si c'était très important, mais profondément, elle ressentait réellement que ce qu'elle faisait à présent était bien. Elle commençait en fait à se penser comme une dirigeante juste et honnête. Et tout cela grâce à la magnifique jeune femme lovée dans ses bras.

 

"A quoi penses-tu ?" demanda Gabrielle en regardant Xéna.

 

Je pensais simplement combien les choses ont changé depuis que je t'ai rencontrée.

 

Dans le bon sens, j'espère" dit Gabrielle, toute son attention focalisée sur Xéna.

 

Xéna sourit à la femme qu'elle aimait. "Ca ne peut qu'être bien, avec toi dans ma vie".

 

Gabrielle se tourna pour lui faire face et lui caressa doucement le visage. "Tu es assez extraordinaire toi-même".

 

Xéna se pencha et joignit les lèvres de Gabrielle en un tendre baiser. "Aussi longtemps que tu le penseras".

 

Je le pense" répondit Gabrielle avant de rencontrer encore une fois les lèvres de Xéna.

 

FIN

 

C.Paradee : norns@earthlink.net

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