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Resistance1B

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

 

RESISTANCE

 

Della Street

(pinkrabbit@altfic.com)

 

Traduction : Cat

 

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1B

****

"Par les dieux, Gabrielle -- elle t'a battue ?"

 

À l'exclamation de Celice, Gabrielle leva instinctivement ses doigts vers un bleu de la taille d'une noix sur son front. Il y en avait d'autres, elle le savait, et des décolorations, et elle se demanda brièvement pourquoi aucun des invités de la Conquérante n'avait fait de remarque sur sa figure battue la nuit dernière. Bien sûr -- ils avaient juste supposé que Xena avait fait ces dommages elle-même, peut-être même pendant --

 

Elle détourna ses pensées des images humiliantes que les soldats avaient apparemment imaginées pendant qu'elle était assise à côté de Xena. "Non, c'était le garde."

 

"Cela n'a pas d'importance la main qui l'a fait, nous savons qui la contrôlait," cracha Raubert. "Cette chienne !"

 

"Chut !" Gabrielle jeta un oeil vers la porte de la cellule. Si un des hommes de Xena l'entendait, ils en paieraient tous le prix. "Je ne dis pas qu'elle ne l'aurait pas fait," expliqua-t-elle, "mais je ne pense pas qu'elle le savait".

 

Raubert échangea un regard avec Celice, grinçant des dents. Un des problèmes que Gabrielle avait depuis qu'il la connaissait était sa tendance frustrante à donner à tout le monde le bénéfice du doute, même à des démons sans âme comme la Princesse Guerrière. Bizarrement, cette faiblesse n'avait jamais affecté sa force de persuasion, et au cours des deux dernières années, Gabrielle était devenue la rédactrice de discours la plus efficace du mouvement. Sa plume glissait à travers le parchemin avec une sûreté étonnante, et alors, à cause de l'infortunée réalité qui faisait que le peuple de Corinthe plaçait une plus grande confiance dans les orateurs mâles, Raubert et les autres hommes tâchaient de rendre justice à ses mots.

 

Il laissa tomber le sujet, content d'avoir la belle jeune femme blonde à nouveau près de lui. Cela rendrait le passage du temps dans la prison humide presque supportable. Gabrielle lui sourit, et un sourire en réponse se forma de lui-même. Oui, presque supportable.

 

Xena se renfonça dans son trône avec un long soupir. De nouveau je m'ennuie.

 

Parfois, la Princesse Guerrière avait envie de se retrouver à la tête d'une armée, en plein campagne, et de l'excitation de l'attaque. Fermant les yeux, elle imagina un soldat désespéré entrant en catastrophe pour avertir de l'arrivée d'une force d'invasion, et elle put presque sentir la soif du sang courir à travers ses veines.

 

Elle ouvrit ses yeux. Pas de soldats désespérés aujourd'hui, ou hier, ou le jour d'avant. Elle glissa ses mains le long du vêtement en soie couvrant ses membres, et réfléchit au lit douillet derrière le rideau de sa chambre, et admit en elle-même qu'être de retour sur la route pourrait avoir quelques désavantages.

 

Elle tapotait ses cuisses de ses doigts d'un air absent.

 

Elle pouvait lancer une nouvelle compétition, mais les quelques dernières s'étaient révélées décevantes. Elle aurait pu battre n'importe lequel de ces gladiateurs avec une main attachée derrière son dos. Par l'enfer, elle les avait battus avec une main attachée derrière son dos. La récolte actuelle avait été rentrée grâce à une équipe de fous qui avaient cherché à prendre en embuscade leur dirigeante alors qu'elle se déplaçait entre deux capitales. Ils avaient réussi à aller jusqu'à passer une lanière de cuir autour de sa taille lorsque le légendaire tempérament de la Conquérante se montra. Les quelques survivants servaient à présent d'exemples ainsi que d'amusement périodique pour Xena et son conseil.

 

Xena souffla de l'air à travers ses lèvres de nouveau, et c'est alors qu'une idée lui vint.

 

Le son familier d'une clef raclant dans la serrure alerta les occupants de la cellule, qui se levèrent nerveusement. Ils n'étaient pas prévu qu'ils aient une pause toilettes bientôt, et n'étaient même pas sûrs d'en avoir une au moment prévu.

 

"Toi," aboya Edran à l'intention de la femme au centre du groupe. "Viens avec moi."

 

Gabrielle espéra que le garde ne prendrait pas le risque de lui causer plus de dommages après que la Conquérante ait remarqué la nuit précédente. "Pourquoi ?" demanda-t-elle.

 

Edran se mit à lire. "Je devrais t'essayer moi-même," grommela-t-il. "Ce n'est pas souvent que la Princesse couche deux fois avec quelqu'un."

 

Gabrielle entendit un hoquet collectif, et leva les mains d'un air rassurant. "Elle ne l'a pas fait."

 

Edran rit de nouveau à la dénégation de la jeune fille. Il l'avait entendu directement de la bouche de Claius.

 

"Ce n'est pas vrai," insista Gabrielle, un peu plus inflexiblement. Par les dieux, comme c'est écoeurant.

 

"Allez viens." Edran fit un signe du pouce par dessus son épaule. "La Princesse dit que tu dois manger avec elle."

 

Gabrielle secoua la tête. "Non," dit-elle. "Je vais manger avec mes amis."

 

L'épais garde la regarda avec des yeux ronds. Il n'avait jamais vu quelqu'un refuser auparavant; la plupart avait plus d'intelligence que cela, et plus de considération pour leur propre peau. Et maintenant ? Il ne pensait pas qu'il soit sage d'utiliser sa méthode habituelle de persuasion, pas après que la Princesse l'ait interrogé au sujet des marques de la jeune femme la nuit dernière.

 

Il pesa le problème pendant un long moment, puis leur claqua la porte de la cellule au visage et partit en marchant bruyamment.

 

Raubert attrapa son bras. "Tu n'aurais pas du faire cela, Gabrielle," dit-il simplement. "Il va revenir."

 

"Je ne suis pas un esclave à qui l'on donne ainsi des ordres à sa guise," dit Gabrielle. Plutôt recevoir une autre correction que de laisser ses amis croire qu'elle était mise à part pour un traitement spécial, pensa-t-elle, surtout après les vils sous-entendus du garde.

 

"Où est-elle ?"

 

Edran hésita, détestant la jeune femme pour l'avoir mis dans une telle situation. "Elle . . . ne voulait pas venir, Votre Seigneurie."

 

Xena le fixa. "Ne voulait pas venir ?" répéta-t-elle. "Et tu le lui as demandé poliment ?"

 

"Oui, Votre Seigneurie," répondit-il, sans comprendre le sarcasme.

 

Le bleu des yeux de la Conquérante s'assombrit. L'insolence incroyable de cette femme . . . .

 

Après moins de temps qu'elle ne l'avait espéré, Gabrielle entendit les lourds pas du garde revenir. Elle garda ses yeux fermés, une fois de plus se confortant avec l'image de sa mère.

 

"Par les dieux !"

 

La tête de Gabrielle se leva brusquement à l'exclamation de Celice, et elle se retrouva en train de regarder directement dans les yeux d'une Princesse Guerrière en colère. Elle sentit son estomac se retourner.

 

"Ouvre la," ordonna Xena, hochant la tête vers la porte de la cellule. Edran se dépêcha d'obéir, et Xena entra fièrement à l'intérieur, se familiarisant vite avec l'agencement de la pièce. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas été à l'intérieur de la prison. Habituellement, ses occupants lui étaient amenés, soit dans ses quartiers, soit sur l'estrade de jugement sur la place.

 

Après ce qui sembla une éternité, le regard de la Conquérante se posa sur la raison de sa visite. "Tu as désobéi à mon ordre," dit-elle d'un ton neutre.

 

Le scribe secoua la tête, incapable de parler. Elle avait gravement mal évalué la situation.

 

Xena se tourna vers Edran. "Fais la sortir et tue un des autres."

 

"Non ! Oh, dieux !" Gabrielle se jeta elle-même aux pieds de la dirigeante, attrapant une sandale dans ses mains. "Non . . . s'il vous plaît . . . Princesse Guerrière . . . Je suis désolée." Elle pressa ses lèvres contre le haut du pied de Xena. "Cela n'arrivera plus. S'il vous plaît," la dernière phrase à peine plus haute qu'un murmure.

 

L'expression de la Conquérante restait inchangée alors qu'elle regardait la traîtresse prier. Finalement, elle retira son pied. "Sors la," dit-elle. Elle attendit jusqu'à ce que la jeune femme lève les yeux vers elle. "Tu ne me désobéiras plus."

 

Gabrielle secoua la tête, des larmes courant le long de son visage.

 

Ayant montré sa force et gagné, Xena fit demi-tour et rentra presque dans l'imposant garde, qui s'était avancé plus près afin d'avoir une meilleure vue de l'humiliation de la gueuse. Il se poussa en dehors du passage de Xena, et lui re-rentra presque dedans de nouveau lorsqu'elle s'arrêta sans prévenir, son nez froncé de dégoût. "Fais-la nettoyer, " donna-t-elle pour instruction, "et faites récurer cet endroit. Je suis malade de la puanteur à chaque fois que je veux interroger un prisonnier."

 

La matrone avait été un peu plus créative en habillant sa pupille ce soir, observa Xena, notant avec appréciation la tunique bleu clair serrée à la taille par une ceinture dorée tressée. La chevelure de la jeune femme était coiffée en un style libre et attrayant; même les sandales étaient neuves. Hum. Ceci n'était pas le fait d'une employée préparant un sacrifice à être servi à la Conquérante; ceci était une attention aimante. Elle l'aime bien.

 

Xena prit mentalement note de récompenser le caractère attentif de Melba. Autant la Conquérante punissait l'incompétence, autant elle savait se souvenir d'un bon service.

 

"Viens ici," dit-elle, et la prisonnière s'avança sans bruit jusqu'à ce qu'elle se tienne à quelques pieds devant, ses yeux baissés. "Assieds-toi." S'installant de l'autre côté de la table par rapport à son hôte, Xena regarda le scribe à travers le rebord de son verre. "N'as-tu rien à dire pour me harceler à propos de cette nuit ?"

 

Gabrielle secoua la tête.

 

Xena étudia du visage de la jeune femme tout ce qu'elle pouvait voir. Il ne s'agissait pas d'insolence; la jeune femme était vraiment terrorisée par elle. Xena fronça les sourcils. Elle avait eu l'intention de lui donner une leçon dans la cellule, pas de la réduire complètement au silence.

 

Que pouvait-elle dire ? Ordonner à sa prisonnière de débattre avec elle ? Lui dire qu'elle n'aurait pas vraiment fait tuer son ami ? Ceci n'était pas vrai, et elles le savaient toutes les deux. Xena aurait laissé l'ordre valide sans y accorder une seconde pensée si le scribe n'avait pas ainsi demandé pardon.

 

La Conquérante avait enfin trouvé quelque chose qu'elle ne pouvait ordonner : un intérêt sincère à parler avec elle. Elle grimaça, n'ayant jamais rencontré cette situation auparavant. Peut-être qu'une question directe . . . . "Est-ce qu'un de mes gardes t'a frappée ?" demanda-t-elle.

 

Pas de réponse.

 

"Rien de ce que tu diras ne sortira de cette pièce," l'assura Xena.

 

Gabrielle pinça les lèvres, et finalement acquiesça.

 

"Pourquoi ?"

 

"Je ne sais pas."

 

Xena enfonça sa fourchette dans un cube de jambon. "Tu ne l'as pas provoqué ?"

 

Gabrielle secoua la tête. "J'ai dit que je viendrais avec lui. Mais lorsque nous sommes sortis . . . il a juste . . . ."

 

Xena prit mentalement une autre note. À voix haute, elle dit, "Je suis désolée."

 

Gabrielle la regarda avec un certain scepticisme.

 

"Je ne tolère pas la désobéissance," dit Xena, "mais je ne fais pas battre les prisonniers sans raison."

 

"C'est çà," murmura Gabrielle, levant une pleine cuillère de maïs à sa bouche.

 

"Tu as une opinion contraire ?"

 

Gabrielle pesait le pour et le contre intérieurement. Si elle rentrait dans le jeu, cela pouvait seulement rendre les choses plus difficiles, mais elle ne pouvait pas laisser un mensonge aussi outrancier passer incontesté.

 

"Tu es libre de dire tout ce que tu veux," dit Xena. "Dans cette pièce," clarifia-t-elle.

 

"Comment pouvez-vous dire que vous n'infligez pas de peine à quiconque sans raison ?" explosa Gabrielle.

 

"Parce que je ne le fais pas."

 

"Les champs sont emplis de vos victimes crucifiées," dit le scribe.

 

"Il y avait des raisons."

 

"Humph." Gabrielle transperça son jambon avec colère.

 

"Tu n'as aucune idée de ce que cela implique de conduire un royaume, encore moins un royaume qui recouvre la moitié du monde connu," dit Xena. Dieux, cette femme l'ennuyait. Pourquoi avait-elle pensé qu'il serait amusant de se soumettre de nouveau à cela ? "Garder les frontières sauves, le peuple protégé--"

 

"Protégé ? De qui ? Vous avez tué plus de Corinthiens dans les trois dernières années qu'aucune armée en maraude n'aurait jamais pu espérer." Gabrielle sentit sa colère monter, et lutta pour la maîtriser. Pour une raison quelconque, la Conquérante lui avait accordé l'immunité pour ce repas, mais il y avait une limite à ce avec quoi elle pouvait espérer pouvoir s'en tirer.

 

"As-tu des exemples précis de choses que j'ai faites qui n'ont pas ton approbation ?" demanda Xena. "Il est difficile de répondre à des condamnations générales." Ce qui est probablement la raison pour laquelle tu les utilises tant dans tes discours.

 

"Les gens de Caterra meurent de faim; pourquoi ne leur prêtez-vous pas assistance ?"

 

Xena agita la main avec impatience. "Ceci est une chose que je n'ai *pas* fait; parle-moi de quelque chose que j'ai fait qui soit criminel ou diabolique ou quoique ce soit que tu le nommes."

 

"Bien. Vous nous avez fait arrêter parce que nous-- parce que vous pensiez que nous parlions contre le Royaume." Elle pris une gorgée de vin pour éviter que sa gorge ne s'assèche. "Ne voulez-vous pas entendre les points de vue des autres gens ? Cela ne vous aiderait-il pas à prendre vos décisions ?"

 

"Je n'ai aucune difficulté à prendre des décisions, et les bonnes," dit Xena. "Si je veux des informations, j'ai des consultants. La plupart des gens sont ignorants ou égoïstes. Par exemple, savais-tu que les Caterrans savaient qu'ils bâtissaient sur un terrain inondable ? Mon ingénieur leur recommanda de ne pas le faire, mais ils décidèrent que leurs récoltes seraient plus riches. Devrais-je les récompenser pour leur témérité ?

 

"Devriez-vous les laisser mourir de faim ?"

 

"Je ne peux pas nourrir tout le monde. Les gens doivent être autosuffisants."

 

"Mais vous ne les laissez pas être autosuffisants, et vous ne savez pas ce par quoi les gens passent lorsqu'ils doivent lutter pour rester en vie."

 

"Je sais," réfuta Xena. "J'ai été ces gens."

 

Gabrielle secoua la tête. "Plus maintenant. Plus depuis trop d'années. Vous avez perdu le contact."

 

Xena se raidit en entendant l'allégation, mais n'avait pas de réponse prête. "Non je ne l'ai pas perdu," dit-elle finalement.

 

"Combien coûte une botte de poireaux ?"

 

"Combien coûte une masse ?" contra Xena.

 

"Les gens n'ont pas besoin de masses."

 

"Ils en avaient besoin lorsque les Perses cherchèrent à nous déborder," lui rappela Xena. "Et la Horde."

 

L'esprit de Gabrielle se reporta aux histoires qu'elle avait entendu au sujet de la Horde. À l'époque, le peuple avait été reconnaissant à la Princesse Guerrière de s'être mesurée à eux; maintenant ils la comparaient à eux.

 

"Combien de grecs de plus auraient été abattus si mes forces -- avec mes masses -- ne les avaient protégés ?" continua Xena.

 

"Un gouvernement ne peut pas vivre dans le passé. Vous devez être prête à aider les gens avec leurs problèmes actuels. Vous pouvez avoir de nombreux consultants, mais je doute qu'aucun de vous ne sache combien gagne un charpentier en un an, ou combien il en coûte à une famille pour simplement se nourrir."

 

Xena sentit son sang s'échauffer; se disputer avec cette femme était presque aussi stimulant qu'un combat à l'épée bien mené. Malheureusement, elle était légèrement mieux équipée pour les jeux d'épée. "Si, je sais," dit-elle, irritée que cela soit la meilleure réponse qu'elle puisse trouver.

 

"Vous ne savez pas."

 

"Je sais, je te dis."

 

"On parie ?."

 

Xena cligna des yeux. "Tu veux parier contre moi ?" Ceci devenait ridicule.

 

"Ouaip. Allez," Gabrielle la défia. Elle était vraiment entrée dans le jeu, oubliant pour un moment que la femme qu'elle raillait était aussi l'impitoyable Conquérante.

 

Xena pinça les lèvres. "Quel enjeu ?"

 

Gabrielle hésita seulement un instant. "Notre liberté." Des yeux vert profond fixaient les siens. "Si je gagne, vous nous laissez partir."

 

"Huhum." Xena croisa les bras. "Et moi qu'est-ce que je gagne si tu perds ?" Elle fronça le sourcil, tentée de faire une suggestion à son goût. Le rayonnement de la figure de l'autre femme suite au défi enfantin était assez provocateur, instillant dans l'esprit de Xena la pensée que le scribe serait tout autant vivante dans d'autres circonstances. Il vint à l'esprit de la Conquérante qu'elle pourrait prendre ce qui l'intéressait sans un pari, mais pour une raison quelconque ce scénario ne lui plaisait pas particulièrement.

 

"Eh bien, vous gagnez." Xena la regarda fixement, et Gabrielle se mit à rire. "OK, Je ne pensais pas que vous accepteriez, mais cela valait la peine d'essayer." Gabrielle passa sa langue sur sa lèvre supérieure, fascinant encore plus son hôte. "Et pourquoi pas une couverture ?"

 

"Une couverture ?"

 

"Nous avons deux couvertures dans notre cellule pour six personnes," dit Gabrielle. "Et pas de feu."

 

Xena se demanda si c'était la même chose pour tous les prisonniers, ou si les gardes s'amusaient un peu avec les nouveaux arrivants. "Comment avez vous réussi à rester au chaud ?"

 

"Ah." Gabrielle roula des yeux. "Nous n'avons pas eu chaud. J'ai pensé que j'allais geler à mort la nuit dernière."

 

Xena ressentit un bref élancement.

 

"Donc, une couverture si je gagne," Gabrielle continua sa réflexion. "Si vous gagnez . . . ." Elle tâcha de penser à quelque chose.

 

Hum. Qu'est-ce qui gênerait le plus le scribe ? se demandait Xena perfidement.

 

"Si vous gagnez . . . ," dit Gabrielle de nouveau, comme si répéter les mots allait l'inspirer.

 

"Tu m'écris un poème. Et tu le signes."

 

Le sourcil de Gabrielle se leva. "Un poème ?"

 

"Ouaip. Quelque chose de drôle." Xena leva une main. "Quelque chose que je trouverai drôle."

 

Les femmes se regardèrent dans les yeux l'une de l'autre. "Ça marche." Gabrielle tendit la main, et Xena la serra. "OK, trouvez moi du papier," dit Gabrielle, se frottant les mains. Xena la regarda, et Gabrielle se dépêcha de reformuler sa phrase. "Hum . . . Je veux dire, auriez-vous du papier ?"

 

Avec un sourire dédaigneux, Xena se leva pour attraper une boîte de parchemins ainsi qu'une plume et de l'encre sur son bureau.

 

"Wahou." Gabrielle fixa avec envie tout ce parchemin blanc. Cela pourrait contenir une année entière de discours, calcula-t-elle, gardant cette pensée pour elle-même.

 

Dix minutes plus tard, la porte des appartements de Xena s'ouvrit, et la Conquérante lança un carré de parchemin à un garde étonné. "Fais indiquer le prix de ces éléments par Tova," lui donna-t-elle pour ordres, et ensuite retourna à l'intérieur.

 

Le garde dévoué alla accomplir sa tâche, revenant un court moment plus tard avec l'information demandée. Avant qu'il ait même fini de frapper, la Conquérante avait ouvert la porte, saisi le papier dans sa main, et refermé la porte en la claquant.

 

Les femmes s'assirent l'une à côté de l'autre sur le divan en additionnant les chiffres, et comparèrent le total avec leurs propres estimations. "Six dinars," déclara Gabrielle triomphalement.

 

Une boule de parchemin chiffonné atterrit dans le fond de la cheminée. "Jeu stupide," marmonna Xena.

 

Un silence malaisé s'en suivi, l'exubérance naturelle de Gabrielle à gagner un pari considérablement refroidie par la réalisation du fait qu'elle avait juste irrité la Conquérante avec son impulsivité. "Pourrions-nous tout de même avoir la couverture ?" demanda-t-elle finalement, souhaitant qu'ils n'en aient pas si désespérément besoin d'une.

 

"Non." Xena appela un garde en criant. "Ramène la dans sa cellule," ordonna-t-elle.

 

Gabrielle ouvrit la bouche, mais décida qu'elle ferait mieux de laisser les choses se faire. Elle avait fait de graves erreurs avec la Conquérante toute la journée.

 

Les autres occupants de la cellule furent surpris de la voir revenir bien plus tôt que la nuit précédente.

 

"Gabrielle !" Raubert lui attrapa les mains. "Tu es--" Il fit une pause et laissa ses yeux se promener sur ses nouveaux vêtements. "Wahou. Tu es si belle."

 

Gabrielle rit sous cape. "J'ai bien de la chance de ne pas être morte," dit-elle. "Deux nuits de suite," s'émerveilla-t-elle, secouant la tête. Deux nuits de suite elle aurait pu me tuer et elle ne l'a pas fait.

 

"Que t'a-t-elle fait ?" Raubert caressa sa main.

 

"Rien. Nous nous sommes disputées, avons fait un pari, et alors elle l'a mal pris quand elle a perdu et elle m'a jetée dehors."

 

Ses amis la fixaient, les yeux grands ouverts, partagés entre l'admiration de Gabrielle pour sa bravoure et la crainte qu'elle ait complètement perdu la tête.

 

Le lourd martèlement de bottes les alerta de l'arrivée de nouvelles moins attendues. Trois gardes ? "Tu as vraiment du la rabrouer," murmura Raubert nerveusement.

 

"Tout le monde dehors !" Le heaume de leur interlocuteur était celui d'un capitaine.

 

"Oh, dieux," prononça Celice. "Tout le monde ?"

 

"Tu m'as entendu. Dehors !"

 

"Où nous emmenez-vous ?"

 

"Dehors."

 

"Pourquoi ?"

 

Une poussée brutale les encouragea à avancer le long du corridor. Alors qu'ils atteignaient la porte extérieure, le capitaine leva une main. "Laquelle est Gabrielle ?" Personne ne parla, et Belile grogna. "C'est soit toi" -- dit-il en montrant Celice du doigt -- "soit toi" -- sa cible projetée. "Répondez à la question."

 

Le scribe s'avança. "Je suis Gabrielle."

 

Belile tira un sac de toile d'un coin de la pièce. "De la part de la Conquérante. Elle a dit qu'elle acceptait les termes originaux. Elle a dit de donner ceci à un charpentier ou autre."

 

Avec précaution, Gabrielle tendit une main vers le sac, espérant qu'il ne s'agissait pas d'une tête coupée ou autre. Elle prit un air confus, et elle sortit un chou. Le tendant à Raubert, elle plongea de nouveau la main dans le sac et en sortit un pot de miel. Elle sourit d'un air entendu, sachant maintenant sans regarder le reste de ce qui se trouvait dedans : un poireau, une pomme, et -- cela lui échappa pendant une seconde -- ah, oui, un peu de farine.

 

"Elle a dit de vous dire que la prochaine fois il n'y aurait pas de pitié." Il ouvrit la porte. "Maintenant, dehors, tous autant que vous êtes."

 

Les six passèrent la porte en se bousculant, et se fondirent dans la ville. Belile regardait la petite femme blonde courir, se demandant pourquoi elle ne laissait pas son sac par terre. Son contenu, quelques matières premières communes, n'avait que peu de valeur; pourquoi luttait-elle pour l'emporter avec elle alors qu'elle fuyait ? Les femmes.

 

Il se tourna vers ses hommes. "Aidez-moi à débarrasser la première cellule," ordonna-t-il. "La Princesse a visité la prison aujourd'hui--"

 

Les gardes blanchirent.

 

"Ouais, heureusement pour vous qu'elle ne vous a pas surpris en train de faire un somme," leur dit-il pour les enfoncer. "Elle a dit qu'elle n'avait pas apprécié de se geler les doigts dans la cellule. Elle veut que soient installés des trous à feu."

 

Emor grogna. "Elle ne descend jamais ici," dit-il. Il ne pouvait même pas se rappeler la dernière fois, à part aujourd'hui, apparemment. "Il n'y a jamais personne dans ces cellules à part ces damnés prisonniers. Cela me semble une--"

 

Le capitaine arrêta sa marche, attendant avec des yeux rétrécis la suite des paroles de son soldat.

 

"--bonne idée," termina Emor.

 

"Je suis sûr qu'elle sera enchantée de savoir que tu es d'accord avec elle. Maintenant, va travailler."

 

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traduction : Cat

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