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TERRORS10

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

Dar & Kerry

 

Terrors of the High Seas

Aventures en Haute Mer

 

 

Par Melissa Good

Traduction : Fryda

(fryda@orange.fr)

 

Voir les avertissements dans la partie 1

**********

Partie 10a

*********

Le mauvais temps empirait. Kerry se retint au bord de la porte en attendant que le bateau se stabilise, puis elle continua vers le canapé. Dar y était déjà assise, son portable devant elle et une pile de papiers en désordre éparpillés sur la table. Bob en tenait quelques-uns, le front plissé en les regardant. « Quelque chose ? » Demanda Kerry en s’asseyant juste à côté de Dar sur le canapé.

 

« Plein de merdier », dit Dar en soupirant. Elle poussa de son genou le morceau de bois que Kerry avait apporté. Ils avaient gratté assez de végétation marine pour révéler trois lettres, mais les permutations possibles de « RTE » au milieu d’un mot étaient… « Cette liste est sans fin. » Elle la tendit à Kerry. « Même en analysant selon des compagnies ou des termes reliés à la marine. »

 

Kerry prit la feuille. « Ça pourrait être une abréviation pour une direction », approuva-t-elle tristement. « C’est pire que de chercher une aiguille dans une meule de foin. »

 

Dar se carra dans le canapé et laissa ses mains retomber sur ses cuisses. « On a des morceaux, mais on n’a aucune idée de ce à quoi ressemble le puzzle », dit-elle. « On sait au moins une chose de manière sûre. Il n’était pas ici pour pêcher. »

 

« D’accord, et s’il avait un fusil d’assaut à bord, il ne pilotait probablement pas un navire de tourisme », ajouta Kerry. « Il avait des provisions à bord pour un long voyage, ce qui est plausible puisqu’il était loin de chez lui. »

 

« Exact. » Dar se leva et fit les cent pas, son corps compensant automatiquement le roulis du bateau. Soudain elle s’arrêta. « Ker ; est-ce que tu as pris des photos de l’intérieur de la coque quand on est descendues la première fois ? »

 

Kerry plissa le front pour réfléchir. « Il faisait plutôt sombre là-dedans. Je ne pense pas l’avoir fait », dit-elle d’un ton d’excuse à sa compagne. « En plus, on était occupées à essayer d’aller sous ces… ces… c’était quoi ces trucs en métal où on a trouvé l’anguille en fait, Dar ? »

 

Retournée et penchée sur le côté, l’épave n’avait pas été très intelligible pour Dar non plus. Son esprit traça une image du métal tordu, mélangé dans une énorme pile qu’elle avait contournée. Elle se souvint d’avoir tendu la main pour essayer de le bouger, et que ses mains s’étaient enroulées autour de quelque chose de rond, et de relativement lisse…

 

« Des cages. » Le mot sortit de la bouche de Dar de manière inattendue. « C’étaient des cages avec des barreaux. »

 

Bob et Kerry la regardèrent. « Des cages ? » Répéta pensivement Kerry. « Attends… oui, c’était ça. Une des portes était ouverte et je reposais dessus », dit-elle en hochant la tête. « La charnière s’enfonçait dans mes côtes. » Elle éleva la voix d’excitation. « Tu as raison, Dar ! »

 

« Des cages ? » Bob eut l’air extrêmement intrigué. « Pour quoi ? Des gens ? »

 

Dar secoua lentement la tête. « Non. Trop petites. » Son front se contracta. « Ça devait être pour des animaux. Elles étaient éparpillées partout dans la coque, en morceaux partout. »

 

Kerry avait l’air légèrement perdu. « Je ne comprends pas. Pourquoi aurait-il essayé de faire entrer des animaux sur les îles ? Ou bien… » Elle écarquilla les yeux. « Non, il essayait de les emporter de là, non ? »

 

Dar hocha lentement la tête, sentant un mélange d’exaltation et de dégoût. « Ils sont une marchandise », dit-elle franchement à Kerry. « Dans certains endroits, le marché noir est énorme pour ça. »

 

« Comme pour des zoos ? » Demanda Bob. « Je pensais qu’ils pouvaient parfaitement élever les leurs. »

 

« Non. » La grande femme aux cheveux noirs soupira. « Et bien, oui, il y a des endroits qui paieraient pour des animaux de foire, sûr, mais le marché noir est principalement pour… ah… »

 

« Des morceaux », murmura Kerry. « La peau, la fourrure… »

 

« Et encore plus pour la médecine traditionnelle », confirma Dar calmement. « C’est beaucoup d’argent. Alastair a fait une analyse il y a deux ans pour les marchés émergents, et je pense que même lui a été choqué. Un de nos bureaux de l’Extrême-Orient a été contacté pour fournir des services de base de données pour une compagnie qui agit comme base de blanchiment pour du truc légal. »

 

Kerry fixa Dar.

 

« Il a rejeté le contrat. » Dar eut un léger haussement d’épaules. « Il m’a dit que sa mère lui aurait fichu une fessée de tous les feux si elle avait jamais entendu dire qu’il aidait des braconniers. » Elle rapprocha le bois et l’étudia. « D’accord, maintenant on a quelque chose pour continuer. Ker, fais une recherche sur ces lettres, mais choisis vétérinaire au lieu de marine. »

 

« T’as raison, chef. » Kerry prit possession du portable et commença à taper. « Ils vont s’évanouir à la vue de la facture cellulaire ce mois-ci », dit-elle. « Tu vas recevoir de nouveau des tickets pour le Super Bowl de la part de Bellsouth. Peut-être qu’on pourra y aller cette année. »

 

Dar tourna le bois entre ses doigts, l’examinant avec soin. Ça semblait provenir d’une caisse. Elle pouvait voir les légères entailles là où les cerceaux de métal l’avaient maintenu en place.

 

« Alors je présume qu’il n’était vraiment pas cinglé, hein ? » Dit Bob soudainement.

 

« Taré comme un renard », murmura Dar en mettant le bois à la lumière.

 

« Jésus Marie Joseph. Ça veut dire qu’on a gagné. Il faut que j’appelle Tanya. » L’homme se leva et se passa la main dans les cheveux. « On l’a vraiment fait. »

 

« On ? » Dit Kerry entre ses dents. « Pas si vite. On n’a rien prouvé. Tout ce qu’on a c’est une théorie raisonnable », ajouta-t-elle d’un ton plus fort. « Oh. Dar, regarde. » Kerry montra l’écran, qui affichait une liste de réponses à sa requête.

 

« Carter International », dit Dar en soupirant. « Approvisionnement zoologique. Quelles sont les chances ? » Elle tapota le bois sur son genou. « Très bien. C’est une théorie. On a le M16, ce morceau de bois, nos souvenirs d’une coque pleine de cages, et un bateau de pêche sans aucun matériel de pêche dessus. »

 

« Et la boîte de cigares », lui rappela Kerry. « Pas que ça soit pertinent, ni même qu’on puisse l’ouvrir. » Elle repoussa le portable et se leva, pour se diriger vers la pièce du matériel. Le bateau roulait et elle mit la main sur le mur pour garder l’équilibre, puis continua.

 

« Hé, Dar ? » La voix de Charlie grésilla dans la radio.

 

Dar posa le morceau de bois et se dirigea vers la console. « Oui ? » Elle appuya sur le micro et répondit. « Qu’est-ce qui se passe ? Je pense qu’on a quelque chose, Charlie. »

 

« Et ben, j’pense qu’on a quelque chose ici aussi. Tu ferais bien de monter une minute », dit Charlie. « On pourrait avoir de la compagnie. »

 

Merde. Dar appuya la tête contre l’encadrement de la porte. « D’accord. J’arrive », répondit-elle en jetant le micro dans une légère crise de frustration. « Bon sang, rien ne peut jamais aller comme ça devrait ? »

 

« C’est quoi ça ? » Kerry revenait en portant la boîte. « Qu’est-ce qui se passe ? »

 

Dar se retourna et lui fit face. « Charlie pense que quelqu’un nous suit. Je vais aller vérifier. » Elle attendit que Kerry continue à avancer vers elle, penchant la tête lorsque sa compagne s’arrêta près d’elle. « Peut-être que c’est juste quelqu’un qui est dehors pour pêcher tardivement. »

 

« Peut-être que les chats mettent des vestes et dansent le tango. » Kerry posa la boîte sur la console et se frotta les mains. « Je viens avec toi. »

 

« Moi aussi », dit Bob.

 

Dar soupira. Elle prit la boite et l’examina. « Ça va prendre du temps pour l’ouvrir, Ker. Elle est complètement incrustée. » Elle jeta un coup d’œil à Bob qui regardait avec curiosité par-dessus son épaule.

 

« C’est juste une vieille boite à cigares », dit-il, l’air déçu.

 

Dar posa la boite. « Ouais. » Elle ouvrit la porte, sursautant légèrement lorsqu’une bouffée de vent agité l’atteignit, soufflant ses cheveux en arrière. « On verra ça plus tard. » Elle sortit se couvrant les yeux pour se protéger des lumières du bateau et repéra les moutons qui ondulaient autour d’eux. « Bon sang. »

 

« C’est vite devenu mauvais », fit observer Kerry. « C’est cette tempête ? »

 

Dar se tira le long de la cabine jusqu’à l’échelle. « Je ne pensais pas qu’elle bougeait si vite. Peut-être que c’est juste un orage. » Elle tendit la main et attrapa un barreau supérieur, commençant à grimper. Le tangage du bateau la jetait légèrement d’un côté et de l’autre mais elle atteignit le haut et reprit son équilibre. « Charlie. »

 

Le grand ex-marine se retourna sur son siège aux contrôles. « Le temps se lève », dit-il. « On dirait que c’est un grain. »

 

« Sans rire. » Dar attrapa le bord du bastingage du pont et se mit derrière le gouvernail. Elle sentit Kerry cogner contre l’arrière du siège dans lequel elle se trouvait, et la pression de sa main sur sa nuque. « Où est le signal ? »

 

« Ici. » Charlie montra le radar. Au milieu de l’encombrement de la tempête, un petit bip vert clignotant émergeait à quelque distance d’eux. « Ça pourrait être une erreur. Ça c’est pas beaucoup rapproché ces derniers temps. »

 

« Pas avec notre pot. » Dar étudia le point. Il n’avait pas l’air de bouger rapidement, juste de flâner derrière eux en gardant une distance égale du Dixie. « Tu penses que c’est DeSalliers ? »

 

« Trop petit. » Charlie secoua la tête.

 

« Des pirates ? » Suggéra Kerry.

 

« Pas avec ce temps. Ils sont pas si stupides. »

 

Kerry se pencha près de Dar. « Peut-être qu’ils ont changé d’avis pour t’aider. »

 

Charlie ricana. « En tous cas, on a trois heures encore avant d’arriver au point de rencontre. Le temps empire. Vous voulez vous arrêter quelque part en attendant que ça s’éclaircisse un peu ? »

 

Dar leva les yeux et regarda dans l’obscurité. Le vent fouettait ses cheveux en arrière et un craquement d’éclair lointain illumina un groupe de nuages épais au-dessus d’eux. « Tu penses que ça va s’arranger ? »

 

Le grand homme haussa les épaules. « Ça dépend. Ça pourrait être qu’un grain », dit-il.

 

« Ou une bande extérieure », répliqua Dar d’un air désabusé. « On est loin de l’endroit ? »

 

« Une heure », dit Charlie. « Y a un petit atoll à cinq, dix minutes d’ici où on pourrait jeter l’ancre. Donner à notre ami curieux une chance de sortir de nos pattes. »

 

« Très bien », dit Dar. « Tu peux jeter un coup d’œil à ce qu’on a trouvé. Voir si ça a du sens pour toi. »

 

Charlie opina et tourna le bateau dans le vent, poussant les manettes vers l’avant alors que les vagues les balançaient d’un côté à l’autre.

 

***********************************

 

Kerry n’était pas très heureuse. Elle était accoudée sur le comptoir et étudiait ses mains, regardant les minuscules lignes sur le dos de ses pouces alors qu’elle essayait de ne pas vider ses entrailles. Ce n’était pas juste, gémit-elle silencieusement. Qu’est-ce qu’il y avait dans les Caraïbes qui la rendait malade ? Elle avait navigué sur les Grands Lacs dans des vagues plus hautes que ça et ça ne lui avait rien fait.

 

« Tu vas bien ? »

 

Kerry tourna la tête pour voir Dar près d’elle. « Hum. » Elle retint sa respiration alors que le bateau roulait dans la vague. « Plus ou moins. »

 

« Mon cœur. » Dar passa les doigts dans les cheveux de Kerry avec affection. « Tu es plus verte que tes yeux. Tu veux quelque chose ? »

 

« Tu as quelque chose ? » Demanda Kerry avec espoir. « Ça n’était pas si terrible quand on bougeait. » Ils étaient ancrés depuis vingt minutes. Charlie étudiait les pièces qu’elles avaient trouvées, et Bob avait fait retraite dans une chaise près de la porte.

 

« Non effectivement. » Dar fouilla dans le placard au-dessus du réfrigérateur. Elle en sortit une petite boite, s’appuyant contre le mur pour garder l’équilibre en l’ouvrant. « C’est le ballottement. »

 

Kerry ferma les yeux. « Ne redis pas ce mot. »

 

Dar ouvrit la feuille de deux des cachets et posa la boite, se tournant pour prendre une tasse et la remplir d’eau. « Tiens. » Elle tendit les cachets à Kerry. « C’est de la dramamine. »

 

Kerry prit les cachets et l’eau et les avala rapidement. Elle posa la tasse et soupira. « Tu as autre chose ? Une vieille recette de famille que tu veux essayer ? »

 

Dar pencha la tête d’un côté, puis avec un petit sourire narquois, elle se pencha en avant et saisit le lobe d’oreille de Kerry entre ses dents et le mordilla doucement.

 

« Orf… M… Dar ! » Kerry couina très doucement, les yeux écarquillés et sursautant vers leurs invités. Cette attention causait de minuscules sursauts intéressants dans son corps, avec un réel effet contre la panique.

 

« Ouuui ? » Murmura Dar.

 

Kerry se demanda si la dramamine fonctionnait aussi vite. Sa nausée diminuait, et elle sentit ses épaules se détendre, malgré le roulis continu du bateau. « Wow. Ça marche », murmura-t-elle.

 

« Mmhmm », acquiesça Dar. « Un peu difficile à se faire soi-même cependant. » Elle mit les bras autour de Kerry et l’attira contre elle. Kerry mit les mains autour de celles de Dar et soupira, semblant très satisfaite.

 

Alors que le rendez-vous approchait, Dar était de plus en plus inquiète. Le fait de savoir que la sécurité de Bud reposait sur ses épaules lui pesait, et elle savait qu’ils n’avaient que de maigres faits de leur côté.

 

« Dar ? »

 

Dar posa le menton sur les cheveux de Kerry. « Hm ? »

 

« Je vais là-bas avec toi, pour voir DeSalliers », déclara Kerry. « Juste au cas où tu penserais à me demander de ne pas le faire. »

 

Est-ce que c’est ce qu’elle pensait ? Dar pouvait sentir la respiration de Kerry sous ses mains, un mouvement lent et régulier. « Pour être honnête, je n’y ai pas vraiment réfléchi, Ker. Mais et-ce que c’est sensé de prendre le risque à deux ? »

 

Kerry ne répondit pas pendant quelques instants. Mais elle caressa les cheveux de Dar, une sensation douce et réconfortante. « Je veux juste être avec toi », dit-elle finalement. « Je veux être là-bas. »

 

Ça semblait juste, d’une certaine façon, si pas logique. « Okay », dit Dar. « Je vais avoir besoin de toute l’aide que je peux avoir et tu es la meilleure que je puisse espérer. »

 

Elle ne pouvait pas voir le sourire sur le visage de Kerry mais elle savait qu’il se trouvait là au changement dans sa voix.

 

« Merci. » Kerry posa la tête contre l’omoplate de Dar. « Alors, quel est le plan ? »

 

Très bonne question. « Je me disais qu’on allait le voir », dit Dar. « Essayer d’établir des règles de base. Je veux avoir l’affaire de l’argent réglée d’abord parce que s’il ne marche pas avec ça, on a un vrai problème. » Elle gardait la voix basse hors de portée de Charlie.

 

« Mm. »

 

« Lui faire nous montrer Bud, pour nous assurer qu’il est sur le bateau », continua Dar. « Ensuite… je présume qu’on lâche ce qu’on sait par petits bouts. Et on voit ce qui se passe. »

 

« On ne sait pas grand chose. »

 

« Je sais », dit Dar. « Hé, voyons si on peut ouvrir cette boite. »

 

Elles allèrent à la console et se penchèrent sur la boite. Bob les regardait avec curiosité. Dar prit un couteau de poche et l’ouvrit, essayant de faire doucement levier sur les bernacles qui couvraient la boite alors que Kerry la maintenait.

 

« Vous pensez qu’il y a quelque chose là-dedans ? » Demanda Bob.

 

« Probablement pas », admit Kerry. « Je pense que Dar et moi nous sommes juste énervées et qu’on s’ennuie, et on veut que le temps passe plus vite. »

 

Dar la regarda, un peu surprise de voir ses pensées profondes exprimées aussi clairement. « Hé. » Elle releva un peu de vie marine. « C’est plutôt bien vu, madame Irma. »

 

Kerry sourit et joua avec un morceau de coquillage abîmé.

 

« Comment va ton estomac ? »

 

« Bien », répondit Kerry d’un air absent. « Vois si tu peux enlever cette partie, Dar. »

 

Bob se leva et s’avança vers elle, regardant par-dessus leurs épaules. Charlie resta à étudier les pages de données sur la table.

 

Dar s’arrêta pour écouter la radio alors qu’un bulletin météo grésillait.

 

« Ici le bulletin spécial numéro six du Service de Météorologie Nationale, pour les îles des Caraïbes Orientales et les eaux environnantes. Une dépression tropicale s’est formée juste au sud de l’île de Sainte Croix. Une pression centrale minimum a été détectée à 1008 millibars, et on a une indication d’une circulation en développement. »

 

« Merde de merde. » Dar jura avec cœur.

 

« Les intérêts maritimes de la zone sont avertis de prendre des précautions. Les vents les plus forts détectés sont de 30 nœuds, avec des poussées à 35 nœuds. La tempête se déplace ouest nord-ouest à approximativement dix nœuds. »

 

Charlie s’était levé et boitait vers eux, son front contracté d’inquiétude en entendant la radio. « Bon sang. » Il avait l’air inquiet. « On a tout laissé ouvert à la maison. »

 

« Je vais te dire un truc. On récupère Bud et on y va directement », lui dit Dar avec une confiance tranquille. « Vous serez tous les deux à la maison ce soir pour vous occuper de tout. »

 

Charlie lui lança un regarda spéculatif et soupira.

 

Un léger craquement les fit sursauter, puis tout le monde regarda Dar. Elle cligna vers ses propres mains, qui avaient continué leur travail sur la boite de leur propre volonté. Le corail autour du couvercle s’était cassé sous son couteau et était tombé sur le comptoir.

 

Elle posa le couteau et mit les doigts autour du bord de la boite, le leva et se débarrassa facilement du reste du corail.

 

Tout le monde était agglutiné autour d’elle et regardait à l’intérieur.

 

**************************************

 

« Qu’est-ce que c’est ? » Bob se tordit le cou pour voir.

 

Dar pencha la boite vers la lumière. A l’intérieur, un étui fin en métal y était confiné, sa surface corrodée par le contact avec l’eau. Elle utilisa de nouveau son couteau à bon escient et inséra le bout entre le bord de la boite et l’étui et souleva.

 

Il résista brièvement, puis se libéra dans un bruit. Kerry tendit la main à l’intérieur alors que Dar soulevait le bord et elle attrapa l’étui, le libérant de son coffret en bois pour le poser sur le dessus du meuble. « Il y a un crochet. » Elle toucha l’avant. « Comme un poudrier vieillot ou un truc comme ça. »

 

Bob se pencha plus. « Est-ce que ce sont des initiales sur le dessus ? » Il tendit timidement la main et griffa quelques débris du conteneur. « Je pense qu’oui ! »

 

« Celles de Wharton ? » Kerry prit un chiffon sous l’étagère et frotta le dessus de l’étui. De faibles indications d’un monogramme apparurent, des lignes finement tracées difficiles à interpréter. « Ça se pourrait. »

 

Dar dégagea doucement la rouille autour du crochet. Elle posa le couteau et enroula les doigts sur l’avant de l’étui, poussant avec fermeté. Il ne bougea pas, et elle sentait le métal s’enfoncer dans sa peau. Elle raidit la main pour mettre plus de pression sur le crochet, le forçant avec un doux craquement soudain.

 

De l’eau s’écoula des bords alors qu’elle posait l’étui, ainsi que des grains de sable fin du fond. Dar souleva le dessus et le posa complètement ouvert sur le meuble, exposant son contenu à la lumière.

 

Sans surprise, le fond était plein de vie marine. Une couche de sable couvrait quelque chose de coincé à l’intérieur. Kerry dégagea le sable de ses doigts et retira le contenu, qui lui apparaissait dur et lisse au toucher.

 

« Qu’est-ce que c’est ? » Demanda avidement Bob.

 

Kerry le libéra et le déplia. « Quelque chose en plastique. » Elle l’ouvrit complètement et le posa sur l’étagère. C’était une feuille de la taille d’un agenda, lourdement couvert de sillons là où il avait visiblement été plié de nombreuses fois.

 

L’écriture était minuscule. Même Kerry, dont la vision était sacrément parfaite, dût plisser les yeux. Dar n’essaya même pas. Au lieu de ça, elle inclina la lumière plus près, se dirigeant vers le séjour. « Je vais chercher une loupe. »

 

« Ça a été réduit », dit Kerry. « C’est un tas de pages, étalées. »

 

Bob montra du doigt. « Est-ce que c’est un testament ? » Demanda-t-il avec excitation. « Cette page de couverture ressemble à celle qui a été balancée ! »

 

Charlie grogna. « C’est un marin », dit-il. « Il savait ce qu’il faisait en gardant ce truc. Bud et moi on garde nos trucs importants pareil, sauf qu’on l’a en grand. »

 

Dar revint avec une petite loupe avec une poignée. Elle la tendit à Kerry qui la concentra sur le premier carré d’écriture décousue.

 

Tout le monde attendit que la jeune femme blonde ait fini de lire.

 

« C’est un contrat », murmura Kerry. « Cette partie, et oui, cette section, c’est un testament. » Elle montra un troisième lot de pages. « C’est le document de propriété pour le bateau… tout ça ce sont des papiers légaux. » Elle leva les yeux vers Dar. « Et ceci en bas ressemble à son plan de navigation pour les Caraïbes. »

 

Dar soupira. « C’est la preuve qu’il n’était pas cinglé », dit-elle. « Et qu’il était ici pour une raison. »

 

« Oui ! Oui ! » Bob criait d’exaltation. « C’est ça ! On l’a ! On a ce maudit salaud ! ! ! »

 

Dar tint l’étui fin en métal d’une main et le fixa, sa tête se balançant d’avant en arrière dans une incrédulité patente. « Je ne peux pas croire que nous avions ce foutu truc tout temps », jura-t-elle, levant le dessus de l’étui avant de le fermer.

 

« Bon sang », soupira Charlie. « Bon sang, bon sang, bon sang. » Il semblait profondément soulagé.

 

« Je suis sacrément contente de voir ça », dit Dar en soupirant. « Au moins on a quelque chose avec quoi bosser maintenant. »

 

« Quoi ? » Dit Bob. « Donnez-le moi. C’est à Tanya ! »

 

Kerry couvrit la feuille de ses deux mains et bloqua sa poigne rapide. « Hé ! »

 

Dar enserra son poignet. « Oubliez. C’est notre seule chance de négocier. »

 

« Vous ne pouvez pas lui donner ! Non ! » Bob libéra brutalement son bras de la poigne de Dar et plongea pur la feuille. Il poussa l’épaule de Kerry, évitant les doigts tendus de Charlie.

 

Dar réagit instinctivement. Elle bougea et sa main gauche fouetta, s’emmêlant avec son bras à lui alors qu’elle lançait son poids contre lui. « Restez loin d’elle », l’avertit Dar, consciente de l’expression de Kerry légèrement perplexe.

 

Charlie se mit entre eux et força Bob à reculer, le poussant contre le mur. « Ne me donne pas d’excuses, espèce de trouillard », dit-il à Bob. « Je me fous de l’argent ou de quoi que ce soit que tu récupèreras avec ça. Ça c’est la clé pour récupérer mon ami. »

 

« Vous ne pouvez pas le prendre ! » Haleta Bob. « Vous ne comprenez pas l’enjeu ! »

 

Kerry se glissa d’entre eux deux et emporta la feuille avec elle au canapé. « Non », dit-elle à Bob. « C’est vous qui ne comprenez pas l’enjeu, ou ce qui est pire, vous vous en fichez. La vie de quelqu’un est en danger. Comment pouvez-vous seulement imaginer garder ceci ? » Avec une secousse dégoûtée de la tête, Kerry utilisa un chiffon pour tapoter la feuille et la sécher. « Dar, je ne peux même pas scanner ça. Je ne pourrais pas récupérer ces lettres même avec un graphique haute résolution. »

 

« Je ne vous laisserai pas lui donner ça », avertit Bob. « Non. Je ne… urp. » Ses yeux lui sortirent de la tête quand Charlie mit une grande main autour de sa gorge et commença à serrer.

 

« Ferme-là avant que je te jette par-dessus bord. » L’ex-marine perdit patience.

 

Bob leur jeta un regard noir, mais se calma. Charlie relâcha sa gorge, restant à proximité, au cas où. « Vous ne pouvez pas », marmonna-t-il. « Vous ne pouvez pas. »

 

« On va le faire », répliqua Kerry fermement. « Et si vous essayez d’interférer, vous allez être blessé. »

 

« Foutrement sûr », approuva Charlie.

 

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