| 
  • If you are citizen of an European Union member nation, you may not use this service unless you are at least 16 years old.

  • You already know Dokkio is an AI-powered assistant to organize & manage your digital files & messages. Very soon, Dokkio will support Outlook as well as One Drive. Check it out today!

View
 

TERRORS3

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

Dar & Kerry

 

Terrors of the High Seas

Aventures en Haute Mer

 

 

Par Melissa Good

Traduction : Fryda

(fryda@orange.fr)

 

Voir les avertissements dans la partie 1

**********

Partie 3a

*********

 

Dar souffla pour retirer ses cheveux mouillés de devant ses yeux et se pencha en avant, regardant dans l’obscurité fouettée par la pluie avec un froncement de sourcils. Le mauvais temps avait beaucoup empiré et le bateau était maintenant secoué par des rouleaux de plus de quatre mètres. Dar avait allumé la grosse lampe de recherche sur la proue mais elle n’apportait pas grand chose, la lumière se réfléchissait sur les énormes gouttes de pluie et lui donnait l’impression de plonger dans un rideau argenté.

 

Le Bertram roula et elle tourna dans la vague, regardant à la fois son radar et son sonar avec soin. Elle se concentrait si fort qu’elle n’entendit pas Kerry arriver par l’échelle et faillit sauter à travers le dessus de la console quand sa compagne surgit dans le siège près d’elle. « Eeeeeeh ! »

 

Kerry renifla et resserra sa veste. « Désolée. » Elle tapota le dos de Dar. « Je ne voulais pas te faire peur. »

 

« Mmph. » Dar reprit son sang-froid. Elle jeta un coup d’œil à Kerry et la vit plisser les yeux sous la pluie. « Tu sais, il n’y a aucune raison que tu souffres ici dans ce bazar. »

 

« Si il y en a une », désapprouva Kerry. Elle posa ses coudes avec soin sur la console. « Je peux soit m’asseoir ici et braver le mieux que Mère Nature puisse offrir, soit rester en bas et me vider les boyaux. »

 

« Ah. » Dar la regarda plus attentivement. « Oui, tu as l’air un peu… »

 

« Appelle-moi Kermit », admit Kerry en ravalant. « Je ne pensais pas que j’aurais le mal de mer.

 

« Je pense que tu peux blâmer le mauvais temps cette fois-ci », la réconforta Dar.

 

Kerry grimaça et réussit à produire un sourire triste alors que le Bertram roulait à nouveau dans les vagues.

 

« Regarde l’horizon », lui conseilla Dar en tendant la main pour lui entourer le poignet de deux longs doigts.

 

« Chérie, je t’aime. » Kerry s’appuya sur l’épaule de Dar. « Mais tu n’as pas besoin de me tenir la main, vraiment. »

 

Dar rit doucement, pressant doucement le poignet de Kerry du bout des doigts. « Essaie de l’appeler », dit-elle, plus pour distraire Kerry qu’autre chose. Il n’y avait eu aucune réponse à leurs deux derniers appels, et Dar avait peur que leur infortuné ami n’ait eu plus d’ennuis.

 

Kerry prit d’autres inspirations profondes et attrapa le micro. « Sirène de l’Océan, Sirène de l’Océan. Ici le Dixieland Yankee. Vous me recevez ? Terminé. » Elle s’interrompit et écouta le grésillement, fermant les yeux lorsque le bateau toucha un creux et plongea.

 

Dar bougea sa prise et pressa à nouveau, regardant le visage de Kerry avec soin. Après un moment, celle-ci battit des cils et ouvrit les yeux et une expression de légère surprise apparut. « C’est mieux ? » Demanda Dar avec espoir.

 

« Euh oui », murmura Kerry. « C’est toi qui as fait ça ? »

 

Dar sourit d’un air supérieur.

 

« Oooh. Je t’adore », dit Kerry. « Tenez bon Sirène de l’Océan, vous recevez ? »

 

Un bourdonnement brutal coupa soudain les grésillements, puis un second. Une explosion de lumière éclaira le ciel et elles se courbèrent par réflexe. Dar attrapa Kerry et la protégea alors qu’elle sentait chaque poil de son corps se dresser, le bateau fut oublié, la tempête fut oubliée pendant un bref instant. Elle entendit un lourd craquement et puis la lueur s’évanouit, laissant une sauvage explosion de tonnerre dans son sillage.

 

« Merde alors » Dar leva les yeux, recherchant le mât de hune avec anxiété, puis son regard alla à ses instruments, espérant furieusement qu’ils n’avaient pas perdu le GPS ou le sonar. Elle se détendit quand elle vit que la lueur iridescente des instruments restait stable. « Wow. »

 

« Dar ? » La voix de Kerry était étouffée. « Je pense que tu peux me laisser me lever maintenant. »

 

« Oh. Désolée. » Dar se redressa mais garda un bras autour des épaules de Kerry.

 

« Vous allez bien là-haut ? » La voix de Charlie explosa soudain dans la radio. « Ce bordel a touché l’eau juste à la poupe. »

 

« Ça va pour nous », répondit Kerry. « Tout va bien. »

 

Dar regarda le ciel. « Ça ne va pas aller. Je vais faire demi-tour et sortir d’ici », décida-t-elle. « Nous allons rapporter l’appel au secours quand nous serons au quai. » Elle modifia leur route et vérifia la profondeur. « Je ne vais pas prendre le risque pour le bateau ou toi. »

 

« Dar. »

 

Dar se tourna et la regarda dans les yeux. « Oui ? »

 

Kerry connaissait ce regard. Elle savait que Dar n’aimait pas être défiée, surtout quand elle était décontenancée et effrayée. Kerry pouvait voir les nerfs en pelote dans les yeux de sa compagne, et par les petits mouvements agités de ses mains sur les contrôles, elle savait que la colère de Dar était affleurante. « Il nous attend », dit-elle très doucement. « Est-ce qu’on peut essayer encore quelques minutes ? »

 

Dar voulait vraiment dire non. Kerry pouvait le voir. « Laisse-moi l’appeler encore une fois et voir s’il peut au moins nous lancer un clic. Si non… » Elle regarda la pluie coller les cheveux de Dar sur son front, obscurcissant à demi ses yeux. « Au moins nous aurons essayé. »

 

Un souffle. « D’accord », dit Dar d’un ton bref. « Ensuite, s’il te plait Kerry. Descends. »

 

« D’accord », acquiesça Kerry, pliant sa main autour du micro. Elle s’interrompit et le posa avant de tendre la main pour prendre celle de Dar et la serrer. « Merci. »

 

« Grumph. » Dar ajusta les manettes et lança le bateau sur une longue courbe peu profonde pour couper par-dessus les rouleaux. Elle ne voulait pas tourner trop abruptement et se retrouver prise à l’intérieur, parce que les vagues grimpaient à plus de six mètres.

 

« Sirène de l’Océan… Sirène de l’Océan. Si vous entendez ceci, s’il vous plait, cliquez deux fois », demanda Kerry en parlant clairement. Elle écouta attentivement le sifflement. « Sirène de l’Océan, s’il vous plait, cliquez deux fois si vous recevez ceci. Nous essayons de vous localiser. »

 

Le sifflement se brisa, revint, puis se brisa à nouveau. Kerry sourit et leva les yeux vers Dar.

 

« Ça pourrait être une coïncidence. »

 

« Sirène de l’océan, s’il vous plait, cliquez deux fois à nouveau. »

 

Deux clics lui répondirent à nouveau, puis une voix grésilla. « Je suis ici ! A l’aide ! »

 

Dar soupira et secoua la tête. « Nous n’avons toujours pas une chance de le trouver », dit-elle à Kerry. « Tout ce que j’ai vu sur le radar cette dernière heure c’est… » Dar s’interrompit et se pencha plus près du petit scope. « Attends. » Elle augmenta l’impulsion et l’étudia, peu assurée. Ça pouvait être un spot minuscule, mais il pourrait aussi grandir. « Ça pourrait n’être qu’un retour de vague. »

 

Mais elle faisait déjà tourner le gouvernail et lançait les moteurs. « Quoi qu’il en soit, nous faisons demi-tour si ça n’est pas lui. »

 

« D’accord. » Kerry posa le micro et se leva. « Je vais sur la proue.

 

Dar ouvrit grand les yeux. « Pas sans un gilet de sauvetage », déclara-t-elle. « Je ne veux pas que tu soies éjectée par-dessus bord. »

 

« Oui, oui, Capt’aine. »Kerry lui donna une tape puis se dirigea vers l’escalier, le descendant avec prudence pour aller sur le pont qui tanguait. Charlie et Bud se tenaient dans l’encadrement de la porte. On pense qu’on le voit », dit-elle.

 

« Il est temps. » Bud prit la corde et l’équipement de flottaison, le jetant par-dessus sa large épaule. « Beaucoup d’ennuis pour un connard qui a pas eu l’idée de se sortir de la pluie. » Il monta la rampe jusqu’à la proue. Kerry compta jusqu’à dix entre ses dents tout en attrapant une corde à double sécurité et attacha une extrémité au bastingage, puis le suivit.

 

Le vent la frappa lorsqu’elle arriva à l’avant du bateau, lui envoyant la pluie droit dans les yeux. Kerry lutta courageusement pour avancer, faisant attention de maintenir son équilibre alors qu’elle arrivait à la grande cabine du yacht pour émerger sur la proue en pente du bateau. Celui-ci tanguait et l’eau salée passait par-dessus le bastingage, la refroidissant même à travers sa veste.

 

Elle alla tout à l’avant du bateau et s’agenouilla, regardant dans l’obscurité. Tout ce que Kerry pouvait voir, c’était des vagues en remous et de la pluie. Les rouleaux montaient et descendaient, rendant toute chose difficile à voir.

 

« Là. » Bud se tenait près d’elle. « A tribord. »

 

Kerry força son regard. « Je ne vois rien… oh. Attendez ! » Dans un creux des vagues, elle repéra un éclair de blanc, puis il disparut. Son esprit essaya d’en faire une partie d’un bateau de plaisance, sans succès. « Qu… »

 

Dar l’avait apparemment vu aussi. Le Bertram altéra sa route vers tribord et les moteurs diminuèrent.

 

Kerry se pencha en avant. Puis les vagues se brisèrent à nouveau et elle put voir à nouveau. « Il a chaviré », hurla-t-elle, reconnaissant l’éclair blanc comme une coque retournée maintenant.

 

« Ouais. » Bud ne semblait pas surpris. « L’abruti n’a probablement pas ramené la voile. »

 

Kerry se leva, se mordant la langue pour réfréner une réplique cinglante. Le bateau se rapprocha et elle put voir le navire chaviré plus clairement. « Il est à l’arrière ! » Elle pointa une silhouette sombre et triste qui s’accrochait à la coque.

 

Puis les yeux lui sortirent quasiment de la tête lorsque la mer devant elle s’effondra, et qu’ils regardaient vers le bas à plus de six mètres de l’épave. L’estomac de Kerry faillit lui passer par les narines alors que la vague montait, puis elle tint bon alors que le Bertram chevauchait la vague vers le bas, son mouvement vers l’avant ralenti.

 

La vague attrapa le bateau de plaisance et le souleva, puis une vague croisée inattendue le poussa d’un côté. Alors que Kerry regardait avec horreur, la petite silhouette à l’arrière s’envola dans l’eau et disparut. Sans vraiment y réfléchir à une, ni même à deux fois, elle dégrafa sa corde de sécurité et sauta vers le dessus du bastingage et bondit dans l’obscurité.

 

Frapper l’eau fut un choc total. Elle était froide et l’agrippa sans merci avant de la faire tournoyer. Kerry lutta pour aller vers la surface et se rendit compte qu’elle venait probablement de faire une énorme erreur. Une vague faillit la submerger, mais elle la traversa, puis sentit quelque chose frapper son épaule. Elle tournoya pour trouver la bouée de sauvetage près d’elle et l’attrapa.

 

La tempête était trop forte pour qu’elle entende crier, mais elle savait que c’était là. Une dague de frayeur pure la frappa dans les tripes et elle passa un bras dans la bouée, contente de voir qu’elle flottait. Puis elle se tourna et commença à aller vers le dernier endroit où elle avait vu l’infortuné plaisancier, essayant de ne pas avaler l’eau salée qui passait constamment par-dessus sa tête.

 

Il lui était difficile d’avancer. Puis Kerry découvrit que si elle trouvait les bonnes vagues, elles l’emmèneraient où elle voulait aller. Elle en attendit une, puis nagea à l’intérieur et la laissa la porter jusqu’à la proue du bateau naufragé.

 

La lumière du projecteur pénétra soudain la pluie, illuminant les eaux agitées. Elle rechercha Kerry, s’interrompant un instant avant de bouger à contrecœur. Le regard de Kerry la suivit, puis elle plongea lorsqu’elle saisit un soupçon de main près de l’arrière du bateau. Elle lutta pour s’en approcher, entendant le rugissement des gros diesels derrière elle alors que le Bertram bataillait pour tenir sa position dans l’eau.

 

« Hé ! » Kerry sortit la tête de l’eau et hurla. Elle bougea les bras dans la vague, sentant la coque naufragée sous la surface. Trois fois, rien, puis soudain sa main toucha quelque chose qui n’était ni l’eau ni le bateau.

 

Ses doigts se refermèrent avec une brève prière sincère à Dieu que ce soit une personne et pas un requin qu’elle attrapait. Elle sentit du tissu et tira fort, se jetant en arrière avec toute la force qu’elle pouvait rassembler. C’était comme de tirer un sac mouillé et rempli de sable. « Allez ! » Kerry tira une nouvelle fois. Un bras apparut à la surface, puis une tête sombre et mouillée.

 

Pendant un instant, Kerry n’était pas sûre d’être arrivée à temps. Puis la tête se souleva et l’autre bras remua, frappant le bateau. L’homme toussa, crachant de l’eau.

 

« Ici ! » Kerry mit les mains autour de la bouée. « Tenez bon ! ! ! » Ce n’était pas facile mais elle lui passa l’objet autour du corps, puis tourna la tête, à la recherche du bateau à l’autre bout de la corde. Sa force l’abandonnait et l’eau froide commençait à la faire frissonner. Bien que chaude à cette distance au sud, la nuit, dans une tempête, ce n’était pas un bain.

 

« Kerry ! ! ! »

 

La voix de Dar à travers un haut-parleur était la dernière chose à laquelle elle s’attendait. Elle cligna des yeux dans la pluie, se retenant à la corde.

 

« Attache-toi à la corde ! ! ! ! On va te tirer ! »

 

Oh. Kerry fouilla à sa taille et trouva la ceinture puis la grosse attache en métal qui en pendait. Elle l’accrocha à la corde de sauvetage et passa un bras autour de son repêché, sentant le coup puissant qui la tirait alors qu’elle commençait à être remorquée vers le bateau.

 

Les vagues la submergèrent. Kerry sentait son corps douloureux à cause de la tension d’être restée droite et elle tendit la main, l’accrochant à un nœud de la corde pour se maintenir. Ils s’approchaient de plus en plus du bateau, et ce faisant, elle réalisant combien la proue était haute au-dessus de leurs têtes. Elle avait l’habitude de monter à bord par l’arrière et elle se demandait comment ils allaient faire.

 

Le Bertram plongea vers l’avant et elle s’écrasa contre la coque, cognant son épaule contre la fibre de verre. Elle en eut le souffle coupé et elle se repoussa un peu hébétée avant que la ceinture ne se resserre autour de sa taille et qu’elle se rende compte qu’on la tirait hors de l’eau. « Tenez bon ! ! Tenez bon ! ! » Hurla-t-elle, se trémoussant pour s’assurer que les attaches sur la bouée étaient bien serrées. L’homme à l’intérieur semblait très hébété et il s’accrochait à la corde avec des doigts incertains.

 

Kerry sentit son corps sortir de l’eau et elle prit une inspiration face au resserrement douloureux de l’unique ceinture qui supportait son poids. Elle garda une main posée sur la coque et essaya rudement de ne pas pousser, son autre main emmêlée dans la chemise trempée de l’homme alors qu’ils s’élevaient au-dessus de l’océan.

 

A mi-chemin, un éclair craqua, et le bateau roula, plongeant si loin que ses pieds touchèrent à nouveau l’eau. Kerry hoqueta alors que la vague roulait de l’autre côté, la cognant contre la proue avec une force stupéfiante. Elle tendit la main vers le haut en réflexe et sentit le bastingage, espérant furieusement que ça ne se reproduise plus.

 

Son dos frappa la coque et elle sentit un chatouillis démarrer en-dessous de l’endroit où la ceinture se trouvait, et s’enfonçait dans sa cage thoracique, lui coupant presque le souffle. Elle essaya de tirer avec ses bras mais ça ne marcha pas, et elle était au bord de la panique quand soudain des mains attrapèrent ses bras et son tee-shirt.

 

La ceinture se relâcha et elle fut soulevée par-dessus le bastingage, des bras l’entourant et la soutenant avec une force puissante qu’elle reconnut immédiatement. Elle tourna la tête et enfouit son visage dans le tee-shirt de Dar, sachant qu’elle était maintenant en sécurité et que tout irait bien.

 

« J’lai !. » La voix de Bud explosa dans la pluie. « Charlie ! ! ! Sors de là Bon Dieu ! ! ! ! «

 

Kerry sentit le bateau commencer à bouger. La pluie la mitraillait toujours. Maintenant que tout était terminé, l’adrénaline s’échappait d’elle et elle se sentait trop faible pour bouger. Il lui était plus facile de rester simplement assise sur le pont, entourée des bras de Dar et à moitié sur ses genoux, affalée comme une serpillière.

 

Elle pouvait entendre l’homme qu’elle avait sauvé tousser, crachant l’eau qu’il avait avalée. Sa propre bouche lui donnait l’impression d’avoir sucé du caviar, et sa gorge était irritée à cause des cris. « Beuh. »

 

Dar resserra les bras autour d’elle. « Allons à l’intérieur. Je pense que ma petite héroïne a besoin de thé chaud. »

 

Héroïne. Kerry cligna des yeux. Bon sang. Je viens juste de sauver une vie, non ? Un minuscule sourire incrédule passa sur son visage à cette sensation totalement nouvelle.

 

Wow.

 

***************************************

 

Dar arrêta les moteurs, tendit la main et repoussa la capuche de sa tête avant de se lever. Ils étaient sortis de la tempête et sa furie n’était maintenant plus qu’un lourd grondement et de la lumière à l’horizon. Dar soupira, s’appuya contre la console et essaya de recouvrer des forces pour descendre l’escalier.

 

Elle était épuisée. Plus, soupçonnait-elle, du stress émotionnel intense que de l’activité physique. Ses mains tremblaient, elle s’en rendit compte, et elle avait un mal de crâne qui démarrait sur sa nuque et montait de là.

 

On était bien après minuit et la soirée à St John était hors de question. Même si le temps n’était pas risqué, elle ne se faisait pas confiance pour piloter le bateau et de même l’enquête sur leur mystérieuse rencontre pirate devrait attendre le matin.

 

Ah. Bon. Dar se secoua. Résiste, Paladar, et bouge tes fesses. Elle alla jusqu’à l’échelle et descendit lentement sur le pont avant de pousser la porte de la cabine. « Très bien. » Dar entra et referma la porte derrière elle.

 

Dans la cabine, Kerry était blottie dans son peignoir. Bud et Charlie étaient assis à la table, et leur ami sauvé des eaux et propriétaire de bateau de croisière était en face de Kerry, enroulé dans une grande serviette.

 

Dar mit le couvercle sur ses instincts immédiats, qui la poussaient à jeter tout le monde hors du bateau pour pouvoir se concentrer sur sa compagne pâle et visiblement lessivée. Au lieu de ça, elle alla vers la cuisine et versa de l’eau, jouant avec agitation avec une cuillère pendant qu’elle attendait qu’elle chauffe.

 

« J’essayais de rentrer au port », disait l’homme. « Je ne sais pas ce qui s’est passé. A un moment je tirais sur la grand-voile, l’instant d’après, mon moteur s’éteignait et tout commençait à foirer ! »

 

« Ça peut être effrayant, Bob », murmura Kerry. « J’ai chaviré dans le Lac Michigan une fois. C’est pas drôle. »

 

« Vous pouvez le dire ! » Bob secoua la tête. « Vous avez un téléphone ? » Il s’adressait à Bud et Charlie.

 

« Nan », répondit Bud. « Une radio maritime. » Il se leva et sortit.

 

Bob cligna des yeux. « J’ai dit quelque chose ? » Demanda-t-il avec hésitation.

 

« Nan nan », le rassura Charlie. « La journée a été longue c’est tout. » Il s’éclaircit la gorge. « Et bien, M. Gallereaux, je suis bien content que tout se soit bien fini. On a une couchette en plus si vous voulez. Vous pouvez aller à St John demain. »

 

Bob eut l’air pathétiquement reconnaissant. « Vous avez tous été si gentils. » Il lança un regard à Dar puis regarda Kerry. « Comment puis-je vous rembourser ? Vous m’avez sauvé la vie. » Il avait un visage sympathique, légèrement rond avec des pommettes hautes et des yeux gentils et marrons.

 

La peau de Kerry prit une teinte rouge visible. « Je suis contente qu’on ait pu vous aider. » Elle lui sourit.

 

Ce fut son tour de rougir jusqu’aux racines de ses cheveux noirs frisés. « Je me sens idiot », admit-il. « Je navigue depuis que je suis gamin. C’est pas comme si j’étai un amateur, mais cette tempête m’a surpris. »

 

« Le temps est comme ça par ici », dit Charlie placidement. « Bon, on va laisser ces dames se reposer. La nuit a été chargée pour elles. » Il se mit debout, boitant maladroitement vers la porte. « On peut relancer le générateur puisqu’on est sur veille tardive. »

 

Bob se leva et retira la serviette. « J’apprécie l’offre. Je suis lessivé. »

 

« On part vers St John nous-mêmes », dit Kerry. « Si vous voulez qu’on vous emmène, dites-le. » Par habitude, son regard alla vers une Dar qui observait silencieusement. « D’accord ? »

 

Dar hocha la tête. « Bien sûr. »

 

« Merci », répondit-il simplement. « Peut-être que je peux commencer à sauver ce que j’ai laissé là-bas. » Bob plia la serviette et la posa sur la table avant de suivre Charlie. A la porte, il se retourna et les regarda. « Je vous suis redevable. » Son regard croisa celui de Kerry puis il se glissa dehors et referma derrière lui.

 

Après un instant de silence, Kerry roula la tête vers Dar et laissa passer un demi-grognement. « Tu as de l’Advil pour aller avec ce café qui sent merveilleusement bon ? »

 

Dar cligna des yeux. « Mal de crâne ? » Demanda-t-elle.

 

« Tout’m’faitmal. » Kerry était contente que tout le monde soit parti. « Je me sens comme si un camion m’était passé dessus. » Elle se redressa avec précaution, tressaillant lorsque son corps protesta. « Ouille. »

 

Dar repoussa avec joie son tourbillon émotionnel face à cette nouvelle affaire de laquelle s’occuper. Elle apporta deux tasses de café et un flacon d’Advil, les posa puis prit un siège près de Kerry sur le canapé. « Où est-ce que ça fait mal ? »

 

Kerry posa la main sur son ventre. « Cette ceinture a failli me tuer », blagua-t-elle faiblement.

 

Dar détacha son peignoir et l’ouvrit. « Mon Dieu. » Elle écarquilla un peu les yeux à la vue du bleu vivace qui entourait la taille de Kerry. « Je parie que ça fait mal. » Elle toucha le bleu puis fit doucement tourner Kerry. « Tout le long de ton dos aussi. »

 

Kerry se retrouva nichée contre la poitrine de Dar. C’était agréable même si elle était encore trempée. « Chérie, tu dois te changer. Tu es mouillée », murmura-t-elle. « Tu vas attraper froid. »

 

Dar examina l’autre bleu qui traversait la colonne de Kerry. « Ça fait mal ? » Elle toucha avec précaution.

 

« Un peu », répondit Kerry. « Plus comme une petite douleur », ajouta-t-elle. « Je ne pense pas avoir endommagé quoi que ce soit de sérieux. »

 

« Merci pour votre opinion, Dr Stuart », dit Dar pince-sans-rire. « Est-ce que tu t’es cogné la tête quelque part ? » Elle glissa les doigts dans les cheveux épais et blonds et tâta pour sentir d’éventuels coups.

 

« Non, je ne pense pas », dit Kerry. « Je suis juste endolorie, cette eau était brutale. »

 

Dar lui caressa la nuque et lui donna une tape. « Et ben, voilà ce qu’on récolte à être une héroïne », dit-elle à sa partenaire. « Tu m’as fichu une trouille bleue, tu le sais, hein ? »

 

Kerry roula sur le dos et s’étira, la tête posée sur les genoux de Dar. « Je me suis fichu une trouille bleue », répliqua-t-elle. « Je me suis rendue compte en plein air quelle chose stupide j’étais en train de faire. »

 

Dar sourit brièvement.

 

Kerry étudia le visage de sa compagne, y voyant la tension résiduelle. Ses yeux étaient injectés de sang et on voyait une ride profonde entre ses sourcils. Elle leva la main et toucha la joue de Dar. « Est-ce que les choses héroïques doivent toujours être aussi stupides ? » Demanda Kerry. « Je veux dire, quand tu penses à ce que tu as fait ? »

 

Dar laissa sa main reposer sur l’estomac de Kerry, son pouce massant doucement la peau douce au-dessus de son nombril. « Hum. » Elle soupira, laissant un peu de la tension se dissiper. « C’est pas mal comme de lancer une nouvelle technologie. »

 

Kerry cligna des yeux. « Hein ? »

 

« Si ça marche, vous êtes un génie visionnaire. Si non, un abruti », expliqua Dar. « Tu as sauvé la vie de ce type, et ça demande une tonne de tripes. Tu as pris le risque et ça a marché. »

 

« Hm. »

 

« Tout comme j’ai pris le risque de passer entre ces récifs et ça a marché », continua Dar tranquillement. « Si ça n’avait pas été le cas, on serait dans les ennuis jusqu’au cou en ce moment, et si les vagues ne s’étaient pas brisées, tu aurais pu avoir de vrais ennuis quand tu as sauté. » Dar s’éclaircit la gorge puis se pencha en avant et prit le café pour en siroter une gorgée.

 

« Tu as déjà pris froid ? » La taquina Kerry, en entendant la note rauque dans son ton habituellement doux.

 

« Non. » Dar posa sa tasse. « Je hurlais ton nom tellement fort que j’ai perdu ma voix pendant un moment. » Elle soupira, ses épaules se dégageant et s’affaissant légèrement. Elle leva la main et se frotta les temps. « Je pense que je vais prendre de ces cachets aussi. »

 

« Je vais te dire un truc. » Kerry se souleva du canapé. Elle resserra son peignoir puis prit sa tasse et en avala une pleine gorgée. « Au lieu de médicaments, et si tu passais des vêtements secs et qu’on se mette toutes les deux dans ce gentil lit sec et soyeux. »

 

« Ouais », approuva Dar. « Ça me paraît génial. » Elle se leva et s’étira, tressaillant aux plops alors que son dos et ses épaules relâchaient la tension retenue. « J’espère que cette tempête va passer à côté de nous. »

 

« Mon Dieu. Moi aussi. » Kerry étouffa un bâillement. « Je veux passer une agréable et paisible nuit blottie contre toi avant qu’on ne découvre ce qui se passe par ici. »

 

« Blottie », songea Dar. « Oui. Je pense que j’ai besoin de me blottir », admit-elle. « Je me sens décapée. »

 

Kerry captura la main de Dar et l’entraîna vers la chambre à coucher. A l’intérieur elle se retourna et dégrafa la ceinture qui retenait le short de Dar, le déboutonna et le laissa tomber sur le sol de la cabine. La lumière tamisée de la pièce lançait des ombres sur le visage de Dar, mais Kerry put entendre son soupir toujours tendu quand elle lui enleva sa chemise en jean à manches courtes et la jeta sur la commode.

 

Kerry retira son peignoir alors que Dar retirait son maillot de bains. Elle posa le peignoir alors que cette dernière s’asseyait sur le lit, bougeant pour lui donner de l’espace pour grimper près d’elle.

 

Il faisait nuit, avec les hublots fermés, et très tranquille. Le bateau bougeait doucement, ses plongées n’étaient plus qu’un souvenir fugace alors que Kerry s’allongeait sur la douce surface. Elle tendit la main vers Dar et trouva les bras ouverts qui l’attendaient alors qu’elles glissaient dans une étreinte emmêlée.

 

Elles soupirèrent ensemble, puis se mirent à rire. « Quelle journée », dit Dar en bâillant.

 

« Mm… » Avec son oreille pressée contre la poitrine de Dar, elle pouvait entendre les battements de son cœur. Alors qu’elle écoutait, une main caressant paresseusement le côté de sa compagne, les battements ralentirent et le corps tendu sous elle se détendit en même temps que le sien. « Hé Dar ? » Appela-t-elle après un petit moment.

 

« Hm ? » Répondit le bas murmure de Dar.

 

« Tu penses que ces gars recherchaient juste une prise rapide ? » Se demanda Kerry, son esprit toujours en mouvement malgré l’épuisement. « Les pirates ? Peut-être qu’ils ont juste vu un bateau onéreux, dehors la nuit, tout seul. »

 

Dar garda le silence un instant, réfléchissant apparemment. « Peut-être », finit-elle par répondre. « Un bateau de cette taille, sorti si loin… ça se pourrait. »

 

Kerry bâilla à nouveau, ses yeux se fermant presque malgré sa volonté. « Mais tu ne le penses pas, n’est-ce pas ? »

 

Dar ricana doucement. « Je te le dirai demain quand je lancerai une requête sur eux », répondit-elle.

 

Tout redevint tranquille un moment. Kerry garda les yeux fermés mais le sommeil était éloigné par les souvenirs récents de la nuit. « Dar ? » Murmura-t-elle.

 

« Oui ? » Dar semblait totalement éveillée.

 

« Je n’ai pas sauté dans l’eau pour être une héroïne ou quelque chose de stupide dans le genre. »

 

Dar caressa la joue de Kerry. « Je ne le pensais pas », répondit-elle. « Quelque chose devait être fait, tu étais là, et tu l’as fait. »

 

« Ouais. » Une pause. « Est-ce que c’est comme ça pour toi, quand tu fais des trucs comme ça ? »

 

« Ah… » Dar s’éclaircit la gorge. « Oui. » Elle semblait vaguement penaude. « Oui, je présume que ça l’est. »

 

« Mmph. » Kerry prit une inspiration, puis la relâcha avec un grognement satisfait.

 

Le bateau remua. Le tonnerre grondait doucement au loin. La paix s’enroula enfin autour de deux âmes endolories.

 

****************************************

 

Leçon n°1. Kerry observa son reflet dans le miroir avec un regard critique. L’héroïsme fait mal. Elle posa les mains sur ses hanches et secoua la tête à la marque pourpre, verte et rouge vraiment remarquable le long de son estomac. « Je suis contente de n’avoir jamais été fan du look bikini », dit-elle après un moment, en riant et en se passant les mains dans les cheveux avant de les lisser pour leur donner un semblant d’ordre. Respirer trop fort était douloureux, et son dos était raide, mais elle se disait qu’elle allait survivre avec quelques calmants et une dose de détente sur le pont.

 

Le temps était ensoleillé et la brise soufflait, et une bonne nuit de sommeil avait restauré sa bonne humeur. Elle se brossa les dents et se glissa dans un maillot de bains une-pièce vert émeraude. « Voilà. » Elle prit une inspiration prudente puis la relâcha. « C’est vraiment mieux. » Son regard passa sur son corps ; elle était maintenant si habituée à sa forme plus lourde et plus musclée qu’il lui était vraiment difficile de se souvenir de ce à quoi elle ressemblait avant de rencontrer Dar.

 

Elle se fit un signe de tête d’approbation, puis émergea dans la cabine principale du bateau. Dar était blottie sur le canapé, un plateau de café, de biscuits et de fruits coupés près d’elle sur la table, et un magazine plié entre les mains. « Salut mon coeur », la salua Kerry.

 

« Comment tu vas. » Dar posa le magazine et bougea, poussant le plateau vers elle.

 

Kerry prit un croissant, le coupa soigneusement, le beurra et mit de la confiture avant de venir à son tour sur le canapé, se blottissant derrière Dar et s’enroulant autour du corps de sa compagne. « Mm. » Elle mordilla son petit déjeuner. « Qu’esse tu lis ? »

 

Dar leva le périodique sur l’administration des systèmes Unix.

 

« Espèce de tordue d’informatique », gloussa doucement Kerry en secouant la tête. « Tu te sens mieux ce matin ? »

 

Dar réfréna un bâillement. « Ouais, mais un peu endormie », dit-elle en tendant la main pour tirer une mèche des cheveux de Kerry. « Et toi ? »

 

« Et ben. » Kerry avala une bouchée. « Ça fait mal, je ne le nie pas », dit-elle, en léchant une miette de croissant sur ses lèvres. « Mais d’une manière bizarre, je me sens bien, parce que je sais que c’était pour une bonne cause. »

 

« Oui. » Dar plia sa main d’un air absent, un léger sourire passant sur ses lèvres. « Je n’y ai jamais pensé comme ça, mais oui. Je me souviens du matin après que tu as été agressée dans ta voiture, quand je ne pouvais même pas plier mes poings. » Elle fixa ses doigts.

 

Kerry captura gentiment la main de Dar et l’attira vers elle pour l’embrasser. « Tu étais stupéfiante. »

 

« Ahem. » Dar s’éclaircit la gorge. Elle posa le magazine et rapprocha le plateau, versa de la crème et du sucre dans une tasse et couvrit le tout d’un peu de café. « Je serai contente d’arriver à St John. » Elle prit une gorgée. « L’endroit où nous allons a une nourriture géniale et des vues superbes. »

 

« Ooh. » Kerry accepta le changement de sujet avec grâce, lançant un regard affectueux à Dar.

 

« Et je veux vraiment trouver de l’info sur ces salauds. »

 

Kerry sourit. « Je pensais bien qu’il y avait un motif caché. » Elle prit soigneusement la tasse des doigts de Dar, but une gorgée et la remit en place. « Mais c’est bon, parce que je veux en savoir plus sur eux aussi. » Elle posa le menton sur la hanche de Dar, souriant joyeusement.

 

« Tu es de bonne humeur », observa Dar.

 

« Oui, je présume qu’oui », acquiesça Kerry. « Les nuits pleines de terreur et de tempête me font cet effet, je présume. » Elle s’interrompit, le front élargi. « Une fois qu’elles sont passées. »

 

« Oui oui. » Dar la regarda avec drôlerie. « Il faudra que je me souvienne de ça. »

 

« Bien entendu… » Kerry passa lentement le bout du doigt sur la hanche de Dar. « Les nuits hédonistes pleines d’amour et de câlins me mettent encore de meilleure humeur. » Elle battit de ses longs cils blonds vers sa compagne. « Assure-toi de bien retenir ça aussi. »

 

Dar se mit à rire. « Je le savais déjà », dit-elle d’un ton traînant, en passant les doigts dans les cheveux de Kerry, la voyant fermer les yeux de plaisir. « Est-ce qu’on prépare cette baignoire ? »

 

Kerry remua pour se rapprocher, se pressant derrière Dar jusqu’à ce qu’elles soient enroulées l’une dans l’autre. Elle posa le menton sur l’épaule de Dar et souffla légèrement dans son oreille. « Et si on restait tranquille pendant un moment ? » Murmura-t-elle en regardant les yeux bleus à quelques centimètres d’elle cligner et se fermer légèrement « Tu es pressée ? »

 

Dar se mit sur le dos puis se tourna vers Kerry, glissant son corps contre celui de sa compagne. Elle attira Kerry plus près et l’embrassa doucement, laissant une main glisser pour se poser sur sa taille. « Pas de précipitation », répondit-elle, frottant son nez contre celui de Kerry pour jouer. « Mais je veux juste te rappeler que tous les hublots sont ouverts et que la passerelle est baissée. »

 

« Eerrwwough », grogna Kerry au fond de sa gorge. « Quel dilemme », fit-elle mine de soupirer. « Laisser parler ma libido ou protéger ma réputation honnête du Midwest. »

 

Dehors le pont craqua et les yeux de Kerry s’agrandirent alors qu’elle sursautait contre sa volonté.

 

Dar ricana. « On peut toujours quitter sa campagne mais la campagne ne vous quitte jamais. »

 

« Je t’en ficherai de la campagne, moi. » Kerry se pencha en avant et l’embrassa passionnément, sentant le corps de Dar réagir alors qu’elle l’attirait contre elle. Ses côtes protestèrent doucement, mais elle les ignora, préférant se concentrer sur le sursaut de sensualité qui réchauffa rapidement ses entrailles.

 

Ses mains explorèrent le corps de Dar avec avidité, ses doigts glissant sous le top pour tracer la courbe de ses seins. La surface douce se pressa contre elle alors que Dar inspirait et qu’elle se trouvait elle-même à bout de souffle en sentant le toucher de Dar monter à l’intérieur de sa cuisse.

 

Oh, au diable sa réputation. Kerry sentit les bretelles de son maillot de bain glisser de ses épaules alors qu’elle soulevait le tee-shirt de Dar, ressentant la chaleur lorsque leurs peaux se touchèrent et que son poids se pressa contre le corps de sa compagne.

 

« Hé ! » Une voix à l’extérieur éclata soudain. « Y a quelqu’un ? »

 

Kerry se retrouva nez à nez avec une Dar mortellement frustrée, dont les yeux bleus obscurcis et le grognement déterminé capturèrent le propre sentiment de Kerry. « Arggghh. » Elle relâcha le grognement doucement, laissant sa tête retomber sur la clavicule de Dar.

 

« C’est complet maintenant », dit Dar en soupirant. « Oh bon sang. » Elle s’éclaircit la gorge et déglutit, tentant de retrouver son sang-froid. « Par ici », dit-elle en haussant la voix. « Espèce d’enfant de salaud. » Les derniers mots furent ajoutés dans un ton plus bas mais sincère.

 

Kerry se mit à rire. « Note ça dans ton agenda », conseilla-t-elle à sa compagne. « Pour plus tard. » Avec un autre grognement, elle s’extirpa à contrecœur du corps de Dar et se leva, remettant ses bretelles en place tout en se frottant le visage pour en retirer la rougeur qu’elle savait s’y trouver. « Mon Dieu. »

 

Dar s’étira sur le canapé et bâilla, se blottissant à nouveau comme un grand chat à demi-dévêtu. Elle prit sa tasse oubliée et sirota, regardant Kerry par-dessus le bord avec une expression de séduction.

 

« Tu n’aides pas vraiment. » Kerry se passa les mains dans les cheveux. « Je vais accueillir notre invité »

 

« C’est toi qui l’as invité », dit Dar d’une voix traînante.

 

Kerry se frappa le côté de la tête et continua à le faire en se dirigeant vers la porte de la cabine.

 

Avec un rire, Dar s’adossa contre le coussin du canapé et savoura le petit déhanchement sexy de Kerry alors qu’elle passait l’entrée et sortait sur le pont arrière. Elle l’entendit accueillir leur invité sauvé des eaux et soupira en posant la tête sur le tissu doux.

 

*****************************

 

Comments (0)

You don't have permission to comment on this page.