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TROPICAL STORM2

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

TROPICAL STORM

 

Tempête tropicale

 

de Melissa Good

 

 

traductrice : Fryda

 

 

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Partie 2A

*******

 

Chapitre 7

 

" Par ici, Ms Roberts. " Le concierge lui fit une sorte de demie-courbette, et lui indiqua de le suivre. Ils entrèrent dans l'ascenseur et il appuya sur le bouton du dernier étage, où l'hôtel entretenait des suites d'affaires pour les cadres nomades. " Vous venez de loin ? " Demanda-t-il poliment.

Dar arracha son attention des numéros d'étages qui passaient régulièrement. " Miami. " Elle bougea ses épaules dans sa veste de cuir marron. " Il fait un peu plus frais ici. "

L'homme rit doucement, et tint la porte ouverte lorsqu'ils atteignirent le bon étage. " C'est ici. "

 

Dar dut souffrir ses commentaires stupides quelques minutes encore, lorsqu'il posa son petit sac, puis elle lui donna un pourboire et le mit dehors. Comme la porte se fermait derrière elle, elle jeta un coup d'oeil circulaire, et expira. Pas mal, vraiment. La suite comprenait une chambre avec un lit king size, et un salon avec une télévision de taille décente, un ensemble de chaises pour les invités, et un bureau complètement équipé avec des stylos, des crayons, une ligne de données, et une prise de courant placée de manière pratique au niveau de la taille.

 

Elle se balada vers le bureau et posa son ordinateur portable, puis elle parcourut le menu du service de chambre avec curiosité. Le Hyatt proposait habituellement de la nourriture décente, et celui-ci avait un restaurant mexicain en bas, en même temps que l'habituel salon de thé et un bar. " Jusqu'ici, tout va bien. " Commenta Dar pour la pièce vide, alors qu'elle feuilletait le reste de l'annuaire de l'hôtel. Ah. Elle tapota le plastique avec un doigt. Club de mise en forme, piscine, film, dîner.

 

C'était décidé, elle ouvrit son sac et en tira un short, des tennis, et un sweat-shirt coupé, puis elle parcourut le programme télé pour vérifier la sélection de films. Elle rit doucement. " Oh, oh... 'Rock'... ça me plaît, définitivement. "

Quelques minutes plus tard, elle s'était changée, et de retour au bureau, elle soulevait le téléphone et composait le numéro du service de chambre. Elle attendit une réponse, puis passa le menu en revue. " Combinaison d'amuses-bouche, Steak fajitas, flan, et un milk-shake au café, s'il vous plaît. "

" Oui, madame. " Répondit la voix, après une période de grattements.

" Puis-je avoir ceci à 21h30, s'il vous plaît ? " Demanda Dar, en regardant sa montre. Une heure et demie devrait suffire pour un exercice décent, et un bain rapide. Ca lui permettrait aussi de se débarrasser de sa fatigue du voyage, et la mettrait probablement dans un meilleur état d'esprit que lorsqu'elle avait quitté Miami.

 

N'importe quoi serait mieux que ça... le reste de la matinée et tout l'après-midi jusqu'au départ de son vol avait été occupé par des réunions avec le personnel, à la fois avec son propre département, et avec ses pairs. Cela n'avait pas été une expérience plaisante, et du moment où elle s'était frayé un chemin à travers l'aéroport international de Miami, jusqu'à son vol, elle avait été sur les nerfs.

Heureusement, le vol avait été calme, un transfert sans enfants, et un service rapide. Dar s'était détendue dans son siège de première classe, et avait accepté un seul verre de vin blanc, le sirotant lentement en regardant la diapositive sous l'horizon. Les premières étoiles apparaissaient lorsqu'elle avait atterri à Washington National, et elle s'était sentie un peu détendue, sachant qu'elle avait au moins une soirée complète avant d'aller gâcher la parade de Peter.

 

Elle trouva la salle de gym facilement, poussant la porte pour en recevoir le silence attendu. Les hôtels fournissaient l'espace de musculation comme une facilité, mais elle savait d'expérience que la plupart des voyageurs d'affaires préféraient se détendre d'autres façons, la plupart du temps en consommant de l'alcool et en regardant le sport au bar.

Dar préférait la solitude des machines, et elle attaqua le petit circuit, plutôt bien équipé avec un enthousiasme léger, installant les poids et effectuant les séances en fonction d'une routine établie depuis longtemps. C'était un bon travail de musculation, et elle se surprit avec vingt livres d'avance sur les bracelets des bras, qui la laissèrent avec les épaules brûlantes. Après une heure, elle remit la dernière machine en position de repos et se leva, s'essuyant le visage avec une petite serviette qu'elle avait placée dans sa ceinture.

Satisfaite, elle se balada jusqu'à la balance et monta dessus, poussant les poids d'un doigt curieux. " Mm. " Songea-t-elle, en réfléchissant à une perte de presque 2 kilos et demi. " Peut-être que je prendrai deux milk-shakes au café. " Un sourire canaille lui fit face dans le miroir et elle descendit de la balance, se souvenant de la fête de Noël du bureau de l'année dernière, où une compétition avinée avait commencé pour deviner son poids.

 

Personne n'était arrivé à deviner le poids réel de 72 kg... la plupart d'entre eux avaient présumé vingt kilos ou presque de moins, bien qu'elle ne soit pas sûre de savoir si c'était le fait que la plupart de ce poids était du muscle, et donc était plus dense qu'ils ne le pensaient, ou s'ils essayaient seulement de ne pas la mettre de mauvaise humeur en devinant trop haut.

" B, avec un pâté impérial. " Informa-t-elle son reflet, puis elle attrapa sa serviette et se dirigea vers la piscine. Trente minutes plus tard, elle retournait à petits pas vers sa chambre, la serviette drapée autour de ses épaules et ses vêtements d'exercice sous un bras. Elle s'était dit que l'hôtel était pratiquement vide, et que son maillot de bain une-pièce n'était pas 'tape-à-l'oeil', une conclusion raisonnable jusqu'à ce qu'elle arrive à l'ascenseur.

 

Quatre types qui ressemblaient à des bûcherons. Dar soupira intérieurement, en supportant les regards appréciatifs. Ils étaient de taille moyenne, de type " middle-west ", portaient des chemises à carreaux couvertes de peaux de bison, et des débardeurs, rasés de près, mais visiblement un peu soûls. Ils la fixaient.

Dar les fixa à son tour, s'appuyant contre le mur avec un air de totale nonchalance.

" Hé, bébé... tu veux venir faire la fête dans notre chambre ? " Demanda finalement le roux, avec un sourire narquois.

" Non. " Répliqua la grande cadre, en glissant près d'eux pour entrer dans l'ascenseur.

 

Elle sut que c'était une erreur quelques instants plus tard lorsqu'ils la suivirent, se tenant entre elle et la porte, qui se ferma avec un bruit sourd. Le rythme de son coeur accéléra et elle les regarda avec précaution, modifiant son équilibre pour l'amener en avant sur les pieds, et affichant son expression la plus sérieuse.

Le plus grand d'entre eux, un barbu d'environ 1,80 m bougea. " T'sais... tu n'devrais pas aguicher les gens comme ça... " Il la regarda d'un air lubrique. " Une jolie chose comme toi... et ensuite tu pars et tu nous envoies balader... c'est pas gentil. "

 

Dar laissa la colère monter, et attendit. " J'utilisais simplement les facilités de l'hôtel... ce n'est pas contre la loi. " L'avertit-elle doucement. Elle sentit le sursaut lorsque l'ascenseur s'arrêta, et elle réalisa que l'homme le plus éloigné d'elle l'avait arrêté entre deux étages. Elle laissa calmement tomber ses vêtements sur le sol et laissa ses mains s'enrouler en deux poings. " Ne soyez pas stupides, les gars. " Une main se tendit vers son cou et le premier homme s'approcha, sa respiration alcoolisée la soufflant lorsqu'il la poussa contre le mur. Elle agrippa sa main et tourna, puis elle le cloua dans le nez avec un coude qui provoqua une arrivée de sang sur eux deux. Un coup de pied de côté sauvage frappa le deuxième homme contre le mur opposé, et elle fut près de la porte, se baissant sous le bras du troisième et le poussant tête la première contre la rampe qui longeait la cabine d'ascenseur.

 

Elle se retrouva face à face avec le quatrième homme et elle grogna vers lui, agrippant l'avant de sa chemise, et le soulevant en le poussant vers l'arrière, le jetant en arrière loin d'elle. Ses mains frappèrent le contrôle d'ascenseur et la cabine fit une embardée. Ils la fixaient tous, confus et souffrants.

Elle courba la nuque et les fixa à son tour, puis elle attrapa le plus proche, et prit sa clé d'hôtel de sa poche, pliant les doigts autour. " Je veux m'assurer que je sais qui je vais signaler à la police. "

" Qu... qu... " L'homme grand s'essuya le nez, fixant le sang d'étonnement. " On ne voulait pas... "

" Vous vouliez passer vos fantaisies d'excités sur une pauvre femme sans défense. " Cracha Dar. " Vous avez choisi la mauvaise victime cette fois-ci. "

 

L'ascenseur s'arrêta à son étage, et elle traversa rapidement la cabine vers l'autre côté, regardant les hommes ramper loin d'elle. Elle renifla en prenant ses vêtements de sport, puis sortit dans le couloir moquetté, laissant la porte se fermer derrière elle.

Puis elle laissa lentement passer une expiration mal assurée et leva une main tremblante à ses yeux. Elle attendit une minute pour être sûre que ses jambes n'allaient pas flancher, puis elle se dirigea vers sa chambre, ouvrant la porte et se glissant à l'intérieur avec un sentiment de soulagement total. Elle s'assit dans la chaise la plus proche, et laissa sa tête reposer contre le dossier, fixant le plafond couleur blanc pop-corn jusqu'à ce que le battement de son coeur commence à ressembler à quelque chose de plus normal. " Salauds. " Elle se leva et passa les doigts dans ses cheveux sombres, puis elle alla vers le bureau et ouvrit son portable, le branchant dans les prises de courant et de téléphone tout en prenant le téléphone normal et composa d'une main. Un moment plus tard, l'employé de la réception décrocha. " Ici Dar Roberts, chambre 1430. Je viens d'être attaquée dans l'ascenseur par quatre idiots soûls de la chambre... " Elle s'interrompit et regarda la clé dans sa main. " 209... je veux leurs noms. "

Silence de mort pendant un moment, puis : " Mon Dieu... j'appelle la police. " La voix de la fille tremblait clairement.

" Non. " Dar parla lentement et clairement. " Je ne veux pas que vous fassiez cela, je veux que vous me donniez leurs noms, et la société pour laquelle ils travaillent. "

 

Cela prit environ vingt minutes, et deux responsables d'accueil, mais elle obtint ce qu'elle voulait, et au milieu de tout ça, le dîner apparut. Elle fit signe à la grande et mince blonde qui le livrait de déposer le plateau sur la table près du lit, et elle fit un signe à la fille pour signer. Un rapide coup d'oeil à la note, puis elle gribouilla son nom, avec le pourboire approprié au bas. " Merci. "

Les yeux de la fille se baladèrent sur elle d'un air appréciatif. " De rien. " Elle sourit, puis se retourna pour partir.

Le sourcil de Dar se leva et un sourire spéculatif passa sur ses lèvres, puis elle soupira, comme le responsable de nuit revenait au téléphone. Commençons par le commencement. " Merci. " Elle inscrivit leurs noms et la compagnie qui les payait pour être là. Cela provoqua l'apparition d'un autre sourire, celui-là peu plaisant.

" Mais... madame... vous êtes sûre que vous ne voulez pas que nous appelions la police ? " Protesta l'homme. " Je veux dire, certainement... qu'ils devraient être jetés dehors, au moins. "

" Non, non... " Objecta Dar. " Je vais m'occuper de ça... vous les laissez tranquilles. "

" Ms Roberts... êtes-vous sûre ? " Le responsable semblait inquiet.

" Ouais, je suis sûre. " La réponse parvint calmement confiante. " Merci. " Dar raccrocha, puis remarqua que la serveuse était toujours à la porte.

" Désolée d'écouter aux murs... " La fille ne semblait pas désolée du tout. " Mais est-ce que vous parlez de ces salopards du deuxième étage ? " Elle s'appuya contre la porte et regarda Dar. " Les quatre types... qui ressemblent à des joueurs de football sur le retour ? "

Dar hocha la tête. " Probablement... pourquoi ? "

Une secousse de la tête blonde. " Personne ici ne va là-haut à l'exception des anciens de la cuisine... ils essaient d'attraper tout ce qui est capable de porter une jupe. "

La cadre sourit calmement. " Oh, vraiment ? " Elle avait démarré son portable et le regardait se connecter au système à Miami. Elle commença une session et se connecta à la base de données de la compagnie, envoyant une requête rapide, et tambourinant jusqu'à ce que ça revienne. Elle hocha la tête, puis décrocha le téléphone et composa un numéro, consciente des yeux noisette qui la regardaient avec intérêt. A la quatrième sonnerie, on décrocha. " Gary Sanrichon ? "

La voix semblait étonnée. " C'est moi... qui est-ce ? "

" Dar Roberts. " Pas d'introduction, pas de nom de compagnie. Elle suspectait de ne pas en avoir besoin. "

" Oh... euh... " Sanrichon paraissait étonnée. " Mon Dieu... c'est... que puis-je pour vous, Ms Roberts ? "

Elle lit les noms de ses agresseurs. " Ils sont à vous ? "

Une pause. " Des commerciaux... oui. " Répliqua Sanrichon avec précaution. " Pourquoi ? "

" Ils sont soûls et attaquent des femmes ici au Hyatt à Washington. " Répliqua Dar. " Vous pourriez me rendre un service et les faire partir. Maintenant. " Sa voix devint un grognement bas et exigeant.

Un silence choqué. Puis. " Je vais m'en occuper. " Les mots de Sanrichon étaient maintenant durs, et coupants.

" Merci. " La cadre sourit d'un air satisfait. " Bonne nuit. " Elle raccrocha le téléphone et jeta un coup d'oeil vers la fille, qui la regardait avec des yeux grands ouverts. " C'est moche pour eux de travailler pour une de nos filiales, hein ? " Commenta Dar en regardant le portable télécharger du courrier, puis elle alla vers le plateau et prit son milk-shake, sirotant avec un bruit satisfait. Ses yeux se levèrent vers la fille sous les cils sombres. " Vous vous appelez comment ? "

" Sherry. " Répondit la blonde doucement. " Qu'est-ce qui va arriver à ces types ? "

Dar haussa les épaules. " Ne vous souciez pas de ça... vous ne les aurez plus dans vos jambes au matin, je peux le garantir. " Elle jeta un oeil sous la cloche de l'un des plats, et captura une boule de jalapeno, y mordant et mâchant avec plaisir. " Peut-être que ça leur servira de leçon. "

" Peut-être. " Répliqua la fille. " Je... reviendrai pour prendre ce plateau plus tard. " Elle fit signe vers lui.

Dar leva des yeux bleu glace vers elle, et sourit. " Ca me parait bien. " Elle regarda la fille déglutir, puis se glisser dehors, sans lancer un coup d'oeil en arrière vers elle, riant d'un air désabusé lorsque la porte se ferma; " Oh... Dar, séductrice d'enfant... c'était horrible. " Elle soupira, puis retira son maillot de bain toujours humide, accrochant le fin tissu noir sur la barre de la douche dans la salle bains pour le sécher.

 

Sa chemise de coton paraissait agréable après l'humidité, et elle s'affala sur le lit, tirant le plateau plus près pour examiner son contenu, puis elle alluma la télé et la prépara pour le film. Elle était sur le point de le commencer, lorsque son portable fit un bruit de clochette, et elle le regarda d'un air renfrogné. " Je sais que j'ai du courrier. J'ai toujours du courrier. J'ai même eu du courrier après que les maudits serveurs avaient été arrêtés pendant huit heures, et il était trois heures du matin. " Le portable émit de nouveau un son, et elle soupira, puis se glissa hors du lit et marcha à petits pas vers lui, attrapant la machine pour l'emporter avec elle vers le lit après avoir déconnecté la ligne téléphonique.

 

Elle s'installa de nouveau sur la couette bleu nuit, et jeta un oeil à la liste des courriers. " De la merde... De la merde... De la merde... la lettre de la compagnie... oh, comme si j'avais besoin de lire ça... De la merde... Dukky... De la merde... ah. " Elle cliqua sur le septième message, qui datait d'assez tôt ce matin.

Kerry Stuart, Envoyé 10:32.

Ms Roberts - il y a quelques sujets additionnels pour lesquels j'aurais besoin d'explication. Premièrement, en ce qui concerne l'affaire du support. Si vous deviez reprendre le support de ces produits, vous auriez besoin d'ajouter plusieurs talents à votre centre de support existant qu'il ne possède actuellement pas.

Ceux-ci incluraient un support matériel pour les terminaisons POSIX, les imprimantes thermiques, et les écrans tactiles, aucun d'eux ne duplique les environnements existants de support que vous possédez actuellement. La formation sur ces sujets est longue et continuelle - votre centre de coût devrait inclure le budget pour cette formation, alors que nous possédons déjà les talents requis.

De même, votre groupe de programmation est concentré sur le TPF, et notre code est écrit en langage C, avec une bonne dose de modules assemblés dessinés exprès pour le secteur de service. Vous n'avez pas de programmeurs qualifiés en cela, et devriez acquérir les nôtres, ou fournir une longue formation pour accélérer votre propre personnel. Nos clients requièrent de fréquents programmes-rustines et des mises à jour, lorsque leurs environnements changent, et ils dépendent de notre capacité à réagir rapidement au monde changeant des services de l'alimentation.

C'est pourquoi, je crois qu'il est de votre intérêt de conserver les services des groupes existants employés par Associated. Ma proposition en tenant compte de vos exigences budgétaires vous sera adressée en conséquence.

Merci de m'indiquer si vous sentez que ce raisonnement est incorrect.

K. Stuart.

Je vous présente mes excuses pour mon ton et mes manières ce matin - mais vous pouvez imaginer à quel point les actions de votre équipe de procédure pouvaient être perturbantes.

 

Dar mâcha une autre boule, et prit une gorgée de son milk-shake, un sourire accroché à ses lèvres. Kerry avait visiblement utilisé son accès à leurs systèmes internes pour un bon usage, et elle avait marqué quelques points très valables. " Brave fille, Kerry. " Elle s'interrompit, se souvenant de la réponse hostile de la femme à l'usage de son prénom, et une partie de sa bonne humeur s'évapora. Pourquoi diable s'en ferait-elle ? La réponse logique était, bien entendu, qu'elle ne devrait pas, mais pour une raison qu'elle ignorait, elle se trouvait intriguée par le potentiel de Kerry Stuart, et son intelligence, et elle ne voulait vraiment pas être l'ennemie de la maudite femme. Elle soupira. Le problème était que Kerry était déterminée à ne pas laisser faire. Leur première rencontre avait été un désastre... peut-être que... et bien, cette dernière ligne indiquait qu'elle était au moins prête à écouter... peut-être que Dar pourrait se remettre un peu en bons termes avec elle.

Elle enfonça un nacho garni dans sa bouche, puis commença une réponse.

 

 

Chapitre 8

 

Kerry mâchait un morceau de pizza tiède d'un air absent, tout en parcourant encore une autre feuille de calcul. Elle était dessus depuis des heures, depuis son retour à la maison, et elle se rendit compte qu'il était temps qu'elle fasse une pause lorsque l'écran commença à devenir flou.

Par coïncidence, un coup fut frappé à la porte au même moment. Elle se leva, et siffla lorsque son dos protesta d'être resté dans la même position, et elle boita jusqu'à la porte, pour jeter un coup d'oeil à travers le trou de sécurité puis elle ouvrit. " Hé, Colleen. " Elle sourit à la petite rousse qui se précipitait à l'intérieur. Colleen Mc Pherson était la première voisine qu'elle avait rencontrée après avoir emménagé dans le complexe, et elle était restée une amie proche depuis.

" Hé, Kerry... qu'est-ce que tu fais ? " Colleen plissa son nez retroussé et regarda autour d'elle. " Whoa... attends... ne me dis pas que TU manges une pizza... non, non... ça doit être un cocon... j'appelle le FBI. "

Kerry rit de manière un peu penaude. " Je n'avais pas le choix... je fais ce projet, et je n'avais pas le temps de cuisiner... je mourais de faim. " Elle ferma la porte et repartit vers son bureau. " Tu en veux ? "

Colleen scruta la boîte. " Oh mon Dieu... et tu en as déjà mangé la moitié... je vais m'évanouir. " Elle taquina son amie. " Ce n'est même pas une pizza végétarienne. "

La femme blonde s'assit, laissant ses bras reposer sur ses cuisses. " Je ne suis pas végétarienne, Col... tu le sais. " Objecta-t-elle. " J'aime juste manger sainement... est-ce un crime ? "

La rousse prit un morceau et le mâcha. " Ce qui est un crime, c'est que tu manges à peine assez pour nourrir un lapin, bien moins qu'un être humain. " Elle tira sur la chemise de Kerry, qui pendouillait sur elle. " Là, ça... ce n'est pas sain. "

Kerry haussa un peu les épaules. " Je vais bien... j'ai juste... " Elle hésita. " Je reçois beaucoup de reproches de chez moi si je prends du poids... c'est juste plus facile de ne pas en prendre. " Elle essaya un ton désinvolte, et y réussit presque.

 

Reproche... ce n'était rien de le dire. La première année où elle était venue là, les choses avaient été mouvementées, le travail était très prenant, et elle n'avait pas vraiment de temps pour autre chose qu'aller au bureau et revenir chez elle, essayer d'arranger l'appartement, et étudier pour ses certifications réseaux. Ca conduisait à des fins de soirées tardives et à de la nourriture à emporter, et dix kilos en plus qui ne lui avaient valu rien d'autre que des harcèlements et des plaintes lorsqu'elle était rentrée pour Noël.

Ce qui était une période affreuse pour ça, et avait fini par faire qu'elle avait passé la plus grande partie des vacances à éviter les gens, particulièrement son père, et elle avait juré ne plus jamais passer par là de nouveau. Aussi elle se cantonnait aux carottes, et à beaucoup de marche et de vélo, ce qui ramena les choses sous un meilleur contrôle. En fait, Colleen était sa copine de marche et de vélo, parce que la petite rouquine était constamment en train de combattre sa propre tendance à l'embonpoint.

Et c'était déplaisant, Kerry soupira, parce qu'elle était une grande mangeuse reconnue. Elle adorait manger et c'était tellement dur de constamment dire non. Mais elle le faisait, parce qu'entendre la voix sévère de son père était encore pire, et sa mère ne manquait jamais de l'interroger là-dessus lors de leurs appels téléphoniques hebdomadaires.

Et puis, bien sûr, il y avait Brian. Son presque ex-fiancé. Dont le père avait rendu un grand service au sien, aussi lorsqu'il lui avait demandé de l'épouser... Papa avait dit oui. Ce n'est pas que Kerry n'aimât pas Brian... c'était un jeune homme grand, à l'allure agréable, avec des manières impeccables, intelligent, et de bonnes règles de travail, qui était sur le point d'obtenir un diplôme en droit. Sous tous les aspects, une bonne occasion, et il était fou d'elle. Et pour être juste, elle l'aimait bien, ils avaient été amis pendant des années, et elle s'était beaucoup amusée à faire des trucs avec lui.

En fait, ils avaient l'air d'un couple naturel. Il l'avait emmenée au bal de fin d'année, et l'une des photos préférées de sa mère à lui les représentait tous les deux posant devant leur maison, habillés de vêtements formels et avec des expressions très sérieuses pour cette occasion particulière.

 

Naturel. Hm... ouais. Kerry expira, puis afficha un sourire. " Alors... comme je disais, c'est simplement plus facile... mes parents me mènent une vie tellement difficile, tu sais comme c'est. "

Colleen roula les yeux. " Oh oui, je sais. " Elle mit les mains sur ses hanches. " Colleen Katherine McPherson, si tu ne commences pas à te prendre en main, tu seras aussi grosse que le Queen Mary un de ces beaux jours. " Sa voix monta dans un chant, pour imiter son irrésistible mère irlandaise.

Kerry rit. " Oh mon Dieu... ça lui ressemble tellement. " La famille de Colleen vivait dans les environs, et Kerry avait été invitée plusieurs fois pour dîner. Elle aimait la fougueuse rouquine, et était contente d'avoir quelqu'un avec qui juste traîner de temps en temps. Colleen travaillait pour la banque Barnett en tant que guichetière en chef, et avait quelques années de plus que Kerry. Elle était drôle, et très sociable, l'héritage d'une enfance passée dans une grande famille turbulente.

" Alors... quel est le projet ? " Colleen regarda autour d'elle dans l'appartement. " Jésus-Marie, Ker... une fée de papier a fait ses besoins partout ici ou quoi ? "

La blonde se pencha en arrière dans sa chaise de bureau et prit un autre morceau de pizza. " Non... " Elle soupira. " Nous avons été achetés. "

" Bah... j'ai entendu ça. " La fille plus petite fit une grimace. " Est-ce que vous êtes dans la merde ? "

" Ouais. " Admit Kerry. " Ils aimeraient juste se débarrasser de nous, et garder les clients, mais j'essaie de leur monter un plan où au moins quelques-uns d'entre nous gardent leurs emplois. " Ses épaules s'affaissèrent. " Mais je ne pense pas qu'ils vont l'accepter. " Elle lança un coup d'oeil vers son ordinateur, au moment où son avertisseur de courrier s'alluma. " Voilà la confirmation, probablement. " Elle tendit la main et cliqua sur l'enveloppe, amenant le nouveau message à l'avant. " Ouais. " Elle confirma en voyant le nom de l'expéditeur.

Dar Roberts ; Envoyé 22 : 45.

Ms Stuart,

Vous proposez des points intéressants. Bien que j'aie la plus grande confiance dans la capacité de nos équipes de support pour assumer la responsabilité de votre ligne de produit, votre personnel apporte assurément un certain niveau de connaissance qu'il serait coûteux pour nous de dupliquer. Continuez avec votre proposition, je vous en prie.

" Oh... wow. " Kerry inspira lorsque ses yeux tombèrent sur un paragraphe un peu plus long en dessous.

Je sais que vous êtes en train de tenter un travail très difficile, et j'apprécie l'effort que vous y mettez. Je pense que vous êtes talentueuse, et intelligente, et je ne veux vraiment pas que ceci soit une situation d'adversité. Je me rends compte que notre rencontre initiale est partie dans la mauvaise direction, et que j'aurais dû m'assurer que notre équipe projet avait informé votre haute hiérarchie sur ce à quoi il fallait vous attendre avant de démarrer la procédure. Je vous présente mes excuses pour cela.

DR.

 

 

Elle se sentit soudain bizarrement plus légère. Un petit sourire apparut au coin de ses lèvres, et elle s'assit dans sa chaise avec un soupir du fond du coeur. " Qu'en dis-tu ? Elle l'a accepté. En quelque sorte. "

Colleen avait lu sans honte par-dessus son épaule. " Hé... " Elle donna un petit coup à l'épaule de Kerry. " Ce n'est pas la Dar Roberts, n'est-ce pas ? " Siffla-t-elle entre ses dents. " Ils s'occupent de notre traitement ACHTAPE... il y a eu un dérèglement un jour et une bobine entière a été fichue... nos responsables remuaient ciel et terre partout, les vouant aux gémonies, lorsque cette Roberts se montre, et passe dix minutes dans la salle des coffres, et trouve le problème de notre côté. " Elle roulait les yeux. " Mon Dieu, nous en avons entendu parler pendant des semaines. "

" Et bien. " Kerry secoua la tête. " Je ne peux pas imaginer qu'il y en a plus d'une dans la compagnie, alors je présume que c'est elle... grande, bronzée, cheveux sombres ? " Elle s'interrompit. " Des yeux vraiment bleus ? "

Colleen lui fit un sourire canaille. " Ca doit être elle... la rumeur dit que c'est une vraie salope sur roulettes. " Elle jeta un oeil au courrier. " Hmm... on dirait qu'elle t'aime bien, pourtant. " Elle regarda Kerry, impressionnée. " Wow... elle pense que tu es talentueuse et intelligente... je présume qu'elle a quelques cellules nerveuses après tout. "

Kerry rougit. " Arrête ça. " Elle relut le courrier, et malgré le fait qu'elle essayait autant que possible de se souvenir de sa colère contre Dar, les mots sur l'écran lui faisaient du bien malgré tout. Peut-être parce que c'était si inattendu.

 

Ouais... c'était ça. Elle ne s'était pas imaginé recevoir une réponse positive de la femme, ni même de réponse du tout, aussi recevoir ça était... si surprenant. " Elle est juste en train de me caresser dans le sens du poil. " Dit finalement Kerry, avec désinvolture. " Tu sais... ne provoque pas les indigènes jusqu'à ce que tu aies volé tous leurs diamants, ce genre de truc. "

" Probablement. " Colleen approuva joyeusement. " Hé... fais une pause, et allons marcher jusqu'à la boulangerie. "

Kerry hésita. " Hum... Ok, d'accord... j'ai besoin d'une pause... écoute, pourquoi ne prends-tu pas ton vélo et je te retrouve dans la rue ? "

Elle sourit lorsque Colleen approuva rapidement, et elle regarda la rouquine sortir, en fermant la porte derrière elle. Puis elle tourna son attention vers l'écran et pianota des doigts sur le clavier, essayant de décider ce qu'elle allait répondre.

Sois gentille... sois coupante... sois formelle...

Que diable. Le pire que Cruella pouvait faire, c'était de la virer.

 

Bonjour...

Merci de ce que vous avez dit. Vous avez raison - ceci est une situation ardue, et je souhaiterais ne pas m'y trouver. Mais j'y suis, et je dois faire le maximum, aussi je continue à essayer.

Je sais que nous ne sommes qu'un petit rouage dans votre machine géante, et que vous ne vous souciez pas le moins du monde de nous - et je comprends que je ne sois qu'un problème de plus dans la liste dont vous avez la charge. Je présume que ça doit être monotone pour vous après un moment, mais pour moi, c'est une situation dont je n'ai jamais voulu ni rêvé. Je n'aime pas que mon monde, et celui de ceux qui m'entourent soit déchiré. Mais je présume que vous y êtes habituée.

Je sais que vous faites simplement votre travail, et je suis contente que ce soit le vôtre et pas le mien. Nous avons plutôt mal démarré, et je pense que c'est en partie de ma faute aussi, parce que j'ai reporté ma frustration de ce qui se passait sur vous, et peut-être que je n'aurais pas dû être aussi rapide pour le faire. Je me rends compte après coup que vous auriez pu simplement me renvoyer immédiatement, aussi ce n'était probablement pas la chose la plus intelligente que j'ai jamais faite.

 

Elle fixa l'écran pendant un long moment avant de continuer, en débattant avec elle-même. Elle termina finalement le message, puis tapa sur la touche envoi. " Autant pour ça... " Elle hocha la tête brusquement, puis s'essuya les mains, et alla à l'armoire d'où elle retira son vélo tout terrain mauve sombre et en vérifia les pneus. Elle jeta un coup d'oeil à son casque, sur la haute étagère au-dessus, et décida que le court trajet le long de Kendall Drive ne le nécessitait pas.

 

 

 

Chapitre 9

 

Dar se tenait debout calmement, les mains derrière le dos, regardant par la fenêtre. Elle faisait de son mieux pour ignorer le discours délirant et frustré de l'homme derrière elle, qui marchait de long en large en bougeant les mains autour de lui.

" Ecoutez, Peter... fermez-la simplement. " Dit finalement la grande femme, en se retournant. " Laissez-moi entrer là-dedans et faire mon travail, et nous en discuterons après, okay ? " Elle lança un regard à l'homme. " Je n'ai pas demandé à ce qu'on m'envoie ici, je n'ai pas demandé à devoir interrompre votre petite fête, et je n'ai certainement pas demandé que vous me souffliez de l'air chaud pendant quarante-cinq minutes. "

" Tout est sous contrôle. " Déclara l'homme, à travers ses dents serrées. " Si vous croyez que je vais vous laisser entrer là-dedans et prendre le crédit d'une chose pour laquelle je me suis cassé le cul. "

Dar marcha vers lui et le regarda droit dans les yeux. " Vous n'avez pas le choix. "

" Tu parles que je ne l'ai pas ! " Cria Peter. " Je vais appeler Les ! "

Un sourire brillant le frappa en plein visage. " Qui pensez-vous donc qui m'a envoyée ici ? "

Sa respiration devint soudain lourde dans le silence. " Vous mentez, espèce de salope frigide. "

Dar ignora l'insulte, et prit le combiné le plus proche, le lui tendant avec les sourcils dressés, un sourire moqueur sur le visage. " Allez... appelez-le. "

Les narines du grand homme s'écartèrent, et ses lèvres se tordirent en une grimace, mais il ne fit aucun mouvement pour prendre le téléphone.

Le combiné retomba dans le réceptacle avec un clic. " Et maintenant, sortez de mon chemin et fermez-la simplement. "

 

Dar passait tout près de lui lorsque la porte s'ouvrit et deux militaires de grande taille entrèrent dans la pièce. " Bonjour, Général. " Sa voix tomba d'un octave, et prit un ton séducteur alors qu'elle s'avançait vers le plus âgé des deux.

Les yeux de l'homme se fixèrent sur elle et s'éclairèrent. " Ms Roberts... c'est toujours, toujours un plaisir. " Il prit sa main et la baisa avec une courbette courtoise, puis il étendit son bras vers la porte. " Entrez... allons discuter. " Ses yeux glissèrent vers Weyrhousen. " Merci... nous vous verrons plus tard. "

Dar, le visage caché dans la position où elle se trouvait, se mordit la lèvre pour s'empêcher de rire, puis elle s'éclaircit la voix lorsque la porte se ferma derrière elle. " Ce n'était pas gentil, Gérald. "

Le général d'un certain âge rit doucement. " C'est une plaie, Dar. "

 

Elle haussa un peu les épaules, puis prit le siège offert en face de son bureau, et elle s'appuya en arrière pendant que le militaire s'installait dans sa chaise lourdement rembourrée. " Il n'est pas si mauvais... il n'a juste pas eu affaire au grand truc comme moi. " Expliqua-t-elle ironiquement. " Vous les soldats, vous le faites flipper. "

Gérald Easton lui sourit. " Dar, tu as l'air en forme. " Il songea en étudiant la grande femme en face de lui.

Elle pencha la tête. " Vous aussi... Comment le Pentagone vous traite-t-il ? "

" Hé. " Il fit un geste de la main. " Le plus grand tas de crottin de cheval à l'est du Potomac... et maintenant ils veulent que l'on repeigne tout. As-tu entendu parler de ça ? Un gamin idiot est arrivé et a fait une étude, il a dit à un quelconque maudit politicien que le camouflage que nous utilisions depuis dix-neuf cent quatre vingt ne marche pas. Nous devons tout peindre en dégradés de rose et de beige. "

Dar fit une grimace. " Beuh ! "

" Ouais, beuh est l'expression exacte. " Le général se tourna vers son aide de camp, qui se tenait calmement debout en les regardant. " Eileen, pouvez-vous nous apporter, à Ms Roberts et à moi, un pichet de quelque chose de froid, s'il vous plaît ? "

L'aide de camp hocha brusquement la tête et disparut.

 

Ils se regardèrent l'un l'autre dans un silence confortable pendant un moment. " Dar, tu ressembles de plus en plus à ton papa à chaque fois que je te vois. " L'homme plus âgé soupira, une douce expression dans les yeux. " Le même nez, le même menton... bon sang, ma fille. " Il s'interrompit. " Il me manque. "

Les yeux de Dar se baissèrent vers son bureau et elle expira doucement. " A moi aussi. "

" Il serait fier de toi, c'est sûr. " Une douce étincelle apparut dans les yeux du général. " Imagine-le te voyant pratiquement diriger cette boîte... je vois sa tête d'ici. "

Les yeux bleus divaguèrent. " Je ne sais pas, Gerry. " Dar secoua un peu la tête. " Je ne pense pas qu'il verrait ça comme quelque chose de très honorable... vous savez ce que nous sommes. " Elle s'interrompit. " Il était toujours à la recherche des petites gens... nous nous sommes fait une politique de les manger vivants. " Elle lui lança un regard désabusé ironique. " Mais me voici... alors quel est le score ? "

 

Les yeux âgés l'étudièrent pendant un long moment, puis le général tira un dossier de son tiroir et le jeta vers elle. " C'est tout à toi, sale gamine. " Il rit de bon coeur à l'expression sur son visage. " Nan... ce n'est pas de la charité... tu étais bien placée dans l'offre, et disons simplement que je me sentais plus à l'aise de confier un contrat de cette taille à quelqu'un en qui j'ai confiance. "

Dar approcha le dossier et en feuilleta le contenu. Son front s'agrandit.

" Ouais... j'en ai jeté quelques-uns en plus... et ce maudit contrat de soutien de site Web IRS (NDLT : les services fiscaux américains)... s'il te plaît, Dar... enlève-les moi du dos, veux-tu ? Ils seraient incapables de faire marcher ce truc même si leur vie en dépendait. "

" Je ferai de mon mieux. " Répliqua Dar en secouant la tête. Peter deviendrait complètement fou lorsqu'il verrait ça. Elle cacha un sourire narquois. Imbécile prétentieux. " Je m'assurerai que l'on s'occupe bien de vous. "

" Je le sais. " Dit le général, puis il hésita. " Tu as des nouvelles de ta mère ? "

Un léger tressaillement sur le visage de Dar. " Non. " Répliqua-t-elle calmement, avec un léger haussement d'épaules. " Pas depuis l'enterrement... je ne pense pas que j'en aurai jamais. "

" Salope. " Marmonna Gerry entre ses dents. " Comme si c'était ta faute s'il a décidé de repartir sur le champ une dernière fois. "

Dar fixa la moquette, un tweed marron solide. " Ils étaient inséparables, Gerry... je le lui rappelle trop, je présume. " Sa voix était calme et égale. " Il était tout son monde. " Et tout ce qui lui restait, c'était des images, huit ou dix photos chéries de son père, grand, aux cheveux sombres, la plupart où il était en treillis, une avec un bras autour de ses épaules à elle, tous les deux ayant plus l'air d'un frère et d'une soeur, que d'un père et de sa fille.

 

Elle se souvenait de sa solidité, le corps solide et puissant dont elle avait mouillé les épaules de larmes plus d'une fois. Elle essayait de ne pas se souvenir du dernier au revoir, pas souvent. Pas jusqu'à ce qu'elle soit seule, avec les étoiles, ou l'étendue sans fin de l'eau.

Le général expira, puis il se leva et contourna le bureau, tendant la main vers elle. " Viens ici, sale gamine. " Il tira sur la main qu'elle tendait vers lui, et il l'amena à lui pour l'embrasser. " Ton papa était l'un de mes meilleurs amis, tu le sais, n'est-ce pas ? "

Dar se permit le luxe d'accepter l'étreinte, sentant la laine rugueuse de son uniforme contre sa joue. L'odeur, un mélange de nettoyage à sec et de cuir, de cuivre et d'amidon était très familière. " Je le sais. " Elle lui donna un petit coup sur le dos lorsqu'il la relâcha. " C'était un homme bon. "

Le général se pencha en arrière contre le bureau, l'étudiant. " C'était un très bon soldat. " Il le reconnut. " Je me suis toujours à moitié attendu à ce que tu suives ses traces. " Sa main lui tapota le bras. " Tu as sa force, tu sais. "

Dar laissa un petit sourire se former sur ses lèvres. " Je garde mes batailles pour le conseil d'administration, Gerry... " Elle leva le dossier. " Cela peut être tout aussi dangereux, mais ça manque de balles. "

 

L'aide de camp revint et leur tendit à chacun un verre de thé glacé, déjà sucré. Puis elle partit discrètement, à un signal de la main du général. Ils se lancèrent un toast l'un à l'autre en silence, et Dar se sentit se détendre un peu lorsque la boisson froide glissa le long de sa gorge. Il lui était toujours dur de voir Gérald Easton, mais ça devenait plus facile avec le temps, et elle savait qu'un jour, elle verrait le vieux général, et ne penserait pas à son père d'abord. " Et bien, je ferais mieux d'y aller... je dois être sur le vol de midi pour Miami. "

Easton posa son verre et croisa les bras sur sa poitrine. " Pourquoi ne pas passer la nuit ici, Dar ? Mary adorerait te voir, et Jack est en ville. " Ses yeux brillèrent de nouveau. " Tu sais qu'il est follement amoureux de toi. "

 

Dar lui adressa un sourire désabusé. Le fils blond et costaud de Gérald la flattait assurément avec des attentions douces et hésitantes lorsqu'ils étaient ensemble, et ça ne la gênait pas de faire des trucs avec lui. Ils avaient passé un moment formidable l'année dernière à visiter les champs de la Guerre Civile dans la région, et la pensée de se relaxer simplement dans la présence paisible de Jack était tentante. " Gerry... je dois vous l'admettre... si je devais épouser quelqu'un, ce serait Jack... il est le garçon le plus adorable que je connaisse. "

Easton rayonna. " T'accueillir dans ma famille serait l'un des moments les plus merveilleux de ma vie, Dar... tu le sais. " Il secoua un doigt vers elle. " N'abandonne pas si vite l'idée du mariage... je sais que tu es liée à ta carrière, mais tu devrais y donner une chance un de ces jours. " Il posa une main sur son bras. " Donne-toi une chance... allons, reste. "

Dar soupira. " Honnêtement, j'aimerais bien... mais je suis au milieu d'un bazar là-bas... je ne peux pas me permettre de prendre du temps libre. " Elle lui lança un regard honnêtement plein de regrets. " Mais je vous promets de venir bientôt. "

" Hm. " Il la regarda astucieusement, l'esprit du tacticien en marche. " Hé ! Pourquoi ne viendrais-tu pas pour Noël ? " Il pencha sa tête grisonnante. " De vraies vacances... un arbre, peut-être de la neige, les travaux, hein ? "

La grande femme fut prise de court. " Peut-être que je le ferai. " Murmura-t-elle doucement. " Merci pour l'invitation, Gerry. "

Ses sourcils gris remuèrent et un sourire de triomphe quasi-militaire traversa son visage. " Quand tu veux, sale gamine... maintenant va et sors d'ici, avant que ton Norvégien aux fesses serrées là-dehors ne jette une chaussure. "

" Il est Hollandais. " Corrigea Dar ironiquement.

" Hollandais, Norvégien, je suis un soldat, qu'est-ce que je peux bien savoir de ces pays neutres ? " Contre-attaqua-t-il avec un sourire. " Je peux différencier un Allemand d'un Français, et un Italien d'un Japonais. "

Dar, qui pouvait distinguer plusieurs douzaines de groupes latins sans difficulté, sourit simplement en retour. " C'est bon de vous voir, Gerry... donnez mes meilleures salutations à Mary et à Jack, d'accord ? "

" Bien sûr que je vais le faire. " Promit le général. " Bon vol et prends soin de toi, tu entends ? "

" Je le ferai. " Lui dit Dar, puis elle prit le dossier et glissa par la porte, carrant ses épaules lorsqu'elle repéra Weyrhousen qui s'approchait depuis la fenêtre où il faisait les cent pas.

 

Sans un mot, elle lui tendit le dossier, qu'il laissa pratiquement tomber.

" Qu'est-ce que... " Ses yeux parcoururent le contenu, et sa mâchoire se serra. " Ce fils de pute. "

Dar expira. " Envoyez-les. J'y vais. "

L'homme la regarda amèrement. " Qu'est-ce qu'il a fallu pour avoir ça... vous l'avez machiné sur son bureau ? " Demanda-t-il, sarcastiquement. " Facile pour vous, vous y allez et lui montrez un petit cul, c'est ça ? "

Pendant un moment glacé, Dar combattit l'envie de le frapper. Cela se voyait dans ses yeux clairs, elle le savait, parce que Weyrhousen recula d'un pas, et elle se concentra sur sa respiration, retenant la fureur qui menaçait de la submerger. Finalement, elle inspira. " Vous savez, Peter... pour quelqu'un qui prend des drogues pour l'impuissance deux fois par semaine, vous êtes assurément accro au sexe. "

Les dossiers médicaux et les ex-pirates étaient des choses utiles, Dar l'avait conclu depuis longtemps. " Peut-être que vous devriez prendre quelques conseils auprès du vieux gars ? "

Elle se tourna sans attendre de réponse de sa part, et partit simplement.

 

 

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