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UN COEUR NOBLE4

Page history last edited by Fausta88 14 years, 10 months ago

UN COEUR NOBLE

 

 

Par Sky

 

 

 

Première partie Deuxième partie
Troisième partie Quatrième partie
Cinquième partie Sixième partie
Septième partie Huitième partie
Neuvième partie

 

 

 

Chapitre 10

 

 

 

 

Xena entra en nage dans sa chambre. Elle revenait d’un entrainement très intensif.

 

Elle ôta son armure et prit des vêtements propres.

 

Sans regarder Gabrielle, en prenant juste sa brosse, elle l’interpella.

 

« Oh, je suis épuisée, ça te dirait un bon bain chaud ? »

 

Gabrielle la regarda avec surprise.

 

N’entendant pas de réponse, Xena leva les yeux.

 

« Tu veux prendre un bain Gabrielle ? »

 

Avec une certaine hésitation, la jeune fille opina de la tête.

 

Elle n’est pas très à l’aise avec sa nudité.

 

«Prends toi une tunique propre, on y va ! »

 

Elles partirent.

 

 

 

 

 

Dans la salle de bains, Xena posa délicatement sa tunique sur la chaise. Gabrielle ne tarda pas à l’imiter. Xena était déjà dans l’eau.

 

Gabrielle, elle, hésitait à ôter ses vêtements.

 

« Alors tu viens ? », lui lança Xena.

 

Gabrielle tremblait.

 

« Enlève tout ça et viens ! », s’impatienta Xena.

 

Xena la fixa, amplifiant le phénomène, et Gabrielle se tourna légèrement pour se déshabiller.

 

Une fois fait, elle monta dans la baignoire, sans aucune aide, preuve de sa guérison.

 

« Je vois que tu boites beaucoup moins ! ! »

 

« Oui tes massages sont efficaces ! »

 

« J’en suis ravie », sourit Xena.

 

 

 

 

Les deux femmes se lavèrent et l’atmosphère se détendit un peu. Gabrielle était plus à l’aise.

 

« Kiaora m’a dit que tu t’ennuyais, c’est vrai ? »

 

Gabrielle n’osa répondre, ne sachant pas ce que voulait entendre la Conquérante.

 

« Dis moi la vérité Gabrielle ! »

 

La fille baissa les yeux. Elle se força à les relever pour regarder Xena.

 

« Oui c’est vrai ! »

 

Elle savait que Xena n’était pas très patiente, mieux valait répondre vite.

Xena était pensive. Elle finit par sourire, au grand soulagement de la jeune fille.

 

« Qu’aimes-tu faire ? »

 

« Ecrire des histoires, lire…. »

 

« C’est vrai ? »

 

« J’aime beaucoup les ballades, c’est là que je trouve mon inspiration »

 

Xena réfléchit.

 

« Je pense que pour ces deux choses je pourrais m’arranger. Et c’est tout ? »

 

« J’adore lire, surtout les poèmes, j’adore la poésie ! »

 

Xena rit.

 

« Quoi ? »

 

« Alors là tu vas être servie, je possède un nombre de poèmes….tu n’aurais pas assez de l’éternité pour tous les lire. »

 

Gabrielle rit à son tour.

 

 

 

 

 

Elles terminèrent leur toilette en discutant, chose qui s’était faite rare, puis elles retournèrent dans la chambre où un repas les attendait.

 

Après le repas Xena s’absenta une heure, laissant Gabrielle de nouveau seule.

 

 

 

 

 

Xena entra brusquement dans la chambre, faisant sursauter Gabrielle.

 

« Xena ? ! », soupira-t-elle de soulagement.

 

Elle regarda Xena prendre un manteau.

 

« Tu m’as fait une peur bleue…. »

 

« Excuse moi je ne voulais pas t’effrayer. »

 

Elle lui tendit un manteau.

 

« Prends ça et suis moi ! »

 

Elle se dirigea vers la porte, une main sur le bras de Gabrielle.

 

« Où va-t-on ? »

 

« Suis moi et ne pose pas de question ! ! »

 

Elles sortirent discrètement et Xena saisit un sac dans le couloir, sac qu’elle avait préparé avant son arrivée soudaine.

 

« C’est quoi ? »

 

Pas de réponse.

 

« Mais enfin Xena, vas-tu finir par m’expliquer ! »

 

Xena se retourna, scruta les alentours et posa un doigt sur les lèvres de Gabrielle.

 

« Chut ! ! »

 

Xena les dirigea vers un pan de mur.

 

Elle poussa sur une pierre et une porte dérobée s’ouvrit sur un passage sombre.

 

 

 

 

Elles pénétrèrent dans le souterrain et Xena frappa deux pierres l’une contre l’autre, dont l’étincelle alluma une torche.

 

« Où sommes nous Xena ? »

 

Tout en avançant, la torche en main, elle lui rétorqua,

 

« C’est un passage connu de très peu de personne, trois en fait…. »

 

Silence. Elle se retourna pour adresser un large sourire à Gabrielle,

 

« Quatre maintenant ! »

 

Gabrielle sourit aussi.

 

Elles marchèrent quelques minutes.

 

Soudain, Xena se stoppa.

 

« Ca y est ! »

 

Xena aida Gabrielle à enjamber la rambarde et elle ouvrit une porte.

 

Un faisceau de lumière les éblouit toutes les deux.

 

Après s’être habituée à la brusque lumière, Gabrielle vit s’offrir à sa vue un splendide jardin vert et coloré….

 

« C’est magnifique Xena, c’est…. »

 

« C’est mon jardin secret », dit-elle avec malice.

 

Silence. Gabrielle avança peu à peu dans ce paradis.

 

« Qui connaît ce lieu, enfin ce paradis ! ? »

 

Xena sourit.

 

« Mazinger, Kiaora et toi ! »

 

Gabrielle aperçut alors une fontaine et des fleurs, et une forêt et….

 

« Tu m’as bien dit que tu aimais les pique nique ! »

 

Gabrielle hocha la tête, n’en revenant pas du spectacle devant elle.

 

« Oui ! »

 

« J’espère que tu as faim alors ! ! »

 

Xena agita le sac devant Gabrielle.

 

« Suis moi »

 

Xena emmena Gabrielle près de l’orée du bois et elles installèrent le pique nique.

 

 

 

 

 

Elles mangèrent, discutèrent et se promenèrent.

 

 

 

 

 

Une journée assez chaude venait de s’achever. Gabrielle avait effectué ses exercices de rééducation et semblait assez fatiguée.

 

Quelqu’un frappa doucement à la porte.

 

« Oui », murmure Xena.

 

Une jeune fille entra, avec à la main une mystérieuse trousse.

 

Xena la regarda et se déshabilla. Gabrielle est ahurie.

 

 

 

 

Que fait la Conquérante ? Et pourquoi se met-elle nue devant elle et cette fille ? Que mijote-t-elle ?

 

 

 

 

Gabrielle rougit, et se sentit très mal à l’aise.

 

Xena, nue fixa la fille. Elle lui fit un signe de la tête et s’allongea sur le ventre sur son sofa.

 

La fille s’enduisit les mains d’une pommade qu’elle avait sortie de la trousse et elle commença à enduire le dos et le corps de Xena.

 

Gabrielle les regarda, hébétée.

 

Xena tourna la tête et regarda Gabrielle.

 

« Tu voudrais peut-être te faire masser aussi ? »

 

Gabrielle n’eut même pas le temps de répondre.

 

« Kellie va chercher Marlie…. »

 

Alors que la fille s’exécutait, Xena se mit sur son côté et regarda Gabrielle.

 

Elle prenait toujours un malin plaisir à exposer son corps.

 

« Allez, ne sois pas si tendue, un massage c’est très agréable, c’est ce qu’il y a de mieux, tu vas voir ! »

 

Les deux masseuses entrèrent à nouveau.

 

Xena regarda Marlie et lui fit un signe de tête.

 

Marlie s’approche de Gabrielle qui, elle, ne bougea pas.

 

Kellie jeta un œil à Xena.

 

« Elle est très pudique ! », sourit la Conquérante.

 

Kellie sourit en comprenant.

 

« Prépare toi pendant que je mets mes huiles ! », dit Marlie à Gabrielle.

 

Les trois femmes regardèrent alors Gabrielle du coin de l’œil.

 

Gabrielle, de dos, se débat avec ses vêtements et sa pudeur. Elle essaya d’enlever sa jupe et son slip, mais elle vacilla sur ses jambes durement éprouvées par cette journée d’exercices.

 

Kellie s’apprêta à aller l’aider mais Xena tendit le bras devant elle et lui fit signe de ne rien faire.

 

Gabrielle, parvenant enfin à se dévêtir, enroula une serviette autour de sa taille.

 

Elle s’installa sur le canapé, sur le ventre.

Xena ôta son bras et Kellie retourna à son massage sur la Conquérante. Marlie s’affaira à sa besogne.

 

 

 

 

Personne ne dit un mot pendant la séance, sauf Xena, pour demander un verre de vin.

 

Gabrielle ne tarda pas à s’endormir sous les administrations de Marlie.

 

Les trois femmes étaient amusées par l’innocence et la simplicité de cette jeune et jolie fille.

 

 

 

 

Kellie et Marlie se lavèrent les mains et approchèrent de Xena qui s’était maintenant assise dans le lit.

 

Toujours nue, elle écarta les bras et les deux femmes se blottirent contre elle, une de chaque côté.

 

Xena posa son regard sur l’une puis l’autre. Elle posa la paume de ses mains sur leur crâne et les poussa gentiment vers sa poitrine.

 

Les deux femmes embrassèrent les seins de la Conquérante.

 

 

 

 

La séance de massage se termina en caresses intimes.

 

 

 

 

Deux heures plus tard, les deux femmes parties, Xena remit sa tunique.

 

Elle approcha de Gabrielle, toujours endormie.

 

Elle sourit, l’enveloppa dans une tunique et la déposa dans son lit, où elle la glissa sous les couvertures.

 

 

 

 

 

Gabrielle se réveilla, et vit Xena, assise près d’elle, la regarder.

 

« Qu’est-ce que…. »

 

« Alors c’était comment ce massage ? ! », Xena rit.

 

Gabrielle ne répondit pas tout de suite.

 

« Bien c’était très bien tu avais raison, c’est très relaxant ! »

 

Gabrielle comprit alors ce qui la chiffonnait. Elle regardait autour d’elle, et cogita sur le fait qu’elle soit habillée et dans le lit.

 

Elle voulu ouvrir la bouche pour parler mais Xena la devança.

« Tu t ‘es endormie…. »

 

Gabrielle regarda sa tunique puis Xena.

 

« Tu aurais eu froid, je n’allais pas prendre le risque que tu attrape un rhume ? ! »

 

Silence.

 

« Ne t’en fais pas je n’en n’ai pas profité….enfin….pas trop ! ! », ironisa-t-elle.

 

Gabrielle piqua un fard et Xena éclata de rire.

 

« T’es trop quand tu fais ça ! ! »

 

Le fait de remarquer l’état de Gabrielle ne fit qu’amplifier le phénomène sur la jeune fille et le fou rire chez Xena.

 

« Allez, on va dîner ! »

 

Xena alla jusqu’à la porte, où elle y attendit Gabrielle.

 

Elles dînèrent, rejointes par Kiaora.

 

 

 

 

 

 

Chapitre 11

 

 

 

 

 

Gabrielle chercha Xena partout. Puis, en passant devant la fenêtre, elle l’aperçut, se dirigeant vers un petit temple isolé.

 

Elle descendit les escaliers en vitesse pour la rejoindre. Ses jambes lui faisaient toujours horriblement mal quand elle forçait trop, et alors qu’elle était presque en bas de grand escalier, elle entendit les gardes au loin, approchant.

Elle se cacha derrière un rideau, priant pour ne pas être découverte.

 

Cette fois-ci, elle l’avait échappé belle ! !

 

Il ne fallait pas tenter le diable, alors elle remonta les escaliers, se jurant de découvrir où Xena passait une partie de son temps.

 

 

 

 

Les jours se suivirent et se ressemblèrent. Xena se rendait dans ce temple et Gabrielle lisait dans la grande bibliothèque, préoccupée par les disparitions de Xena.

 

Cette fois, c’était la bonne.

 

Il faisait presque nuit et Xena était dans la salle de conférence avec ses lieutenants.

 

Gabrielle réussit discrètement à sortir du château et à aller vers ce lieu mystérieux.

 

Elle traversa une petite ruelle, et s’engouffra dans une allée sombre. Au bout de celle-ci le temple !

 

« On dirait un temple funéraire ! », se dit-elle pour elle-même.

 

 

 

 

Elle passa la porte et tomba dans une grande salle unique où étaient entreposés trois sarcophages en pierre, posés les uns à côtés des autres.

 

Les tombeaux étaient en pierre blanche et gravés. Gravés du sceau de la Conquérante.

 

Eclairés par de faibles torches, Gabrielle crut apercevoir des écritures sur la pierre blanche.

 

Elle s’avança et posa la paume de sa main sur la pierre froide du tombeau central.

 

« Lyceus »

 

Elle put lire ce prénom.

 

« Qui est-ce ? », se demanda-t-elle.

 

 

 

 

Une ombre se forma à l’entrée du temple.

 

« Que fais-tu là ? ! », gronda soudain une voix.

 

Gabrielle se retourna et vit une silhouette menaçante, celle de Xena.

 

« Je t’interdis de venir ici ! ! »

 

Gabrielle reprit son aplomb.

 

« Je suis désolée, je….qui est-ce ? Qui est Lyceus ? ! »

 

« Sors ! Sors d’ici tout de suite ! ! », Xena n’avait plus le ton sympathique des mois précédents, comme si elle était redevenue la Conquérante, cette femme froide et despotique.

 

Xena était dans une rage folle, rage dont la raison échappait à Gabrielle.

« Sors !…. »

 

Elle lui lança un regard noir, qui la fit trembler.

 

« J’aurais dû te laisser sur cette croix ! ! », murmura Xena.

 

Gabrielle sortit en courant, les larmes lui brouillant la vue. Malgré la douleur à ses jambes elle ne s’arrêta pas de courir, jusqu’à sa chambre où elle s’écroula sur le lit, en pleurs.

 

 

 

 

 

Le regard que Xena lui avait lancé la faisait encore frémir.

 

En courant vers sa chambre, elle n’avait même pas remarqué Kiaora.

 

Alors qu’elle pleurait la tête dans les couvertures, Kiaora entra doucement.

 

« Gabrielle, est-ce que tout va bien ? »

 

Gabrielle ne put aligner deux mots.

 

« C’est Xena ? Que t’a-t-elle fait ? »

 

Gabrielle leva la tête et regarda Kiaora, les yeux rouges et gonflés par le chagrin.

 

Kiaora s’assit près de la jeune fille.

 

Elle lui caressa les cheveux.

 

« J’étais là-bas et…. »

 

« Où ? ! Dis moi ! »

 

Gabrielle se reprit.

 

« Qui est Lyceus ? »

 

Kiaora comprit.

 

« Tu as été au temple ? ! Je comprends mieux maintenant. Xena t’a surprise là-bas…. »

 

Gabrielle acquiesça.

 

« Qui est Lyceus ? », persista Gabrielle.

 

Silence.

 

« C’était son frère ! »

 

Deuxième silence.

 

Elles se regardèrent.

 

« Que lui est-il arrivé ? Et qui sont les deux autres personnes dans les tombeaux ? »

 

Kiaora sembla hésiter.

 

« Parle moi de Xena, de son passé…. »

 

Le chagrin fit place à la curiosité.

 

« Tu es sûre que tu veux savoir, »

 

« Oui…. »

 

 

 

 

Kiaora s’installa plus confortablement et commença son récit.

 

 

 

 

« Il y a des années de cela, Xena n’était encore qu’une jeune fille de 15 ans, Amphipolis a été attaqué par un seigneur nommé Cortese., et des romains. Il avait déjà pillé les villages autour et menaçait notre cité. Il tuait sans raison, pour le plaisir. Je m’en souviens encore. »

 

 

 

 

Kiaora se remémorait ses douloureux souvenirs qu’elle avait essayé d’oublier.

 

 

 

 

« Il est arrivé ici, en fin de matinée. Des cris provenaient des champs. Des cavaliers, du sang, des épées, des rires….Ils s’en sont pris à tous les villageois, n’épargnant personne, ni femmes, ni enfants…. »

 

Gabrielle, attentive, sent des frissons lui parcourir la colonne vertébrale.

 

« Ils sont entrés dans la taverne de Cyrene, la mère de Xena. », précise Kiaora, « Nous étions avec les enfants, Xena et ses frères. Ils nous ont demandé de sortir. Nous l’avons fait, mais nous savions très bien ce qu’ils faisaient aux gens comme nous. Alors, quand ils ont eu le dos tourné, nous les avons frappé à la tête pour permettre aux enfants de s’échapper. Xena et son frère aîné, Toris, se sont échappés. Mais Lyceus, le plus jeune, certainement terrorisé, est resté figé sur place. Xena l’a appelé pour qu’il les suive. Les soldats se sont alors retournés contre nous et ils nous tenaient fermement quand ils ont vu les enfants et surtout le petit. Toris l’a vu aussi et s’est précipité vers son petit frère, mais les soldats n’ont pas hésités à le tuer de sang froid. Le soldat lui a enfoncé son épée dans le cœur, jusqu ‘à la garde. »

 

 

 

 

Kiaora reprit son souffle et essuya une larme.

 

 

 

 

« Et il riait. Mon dieu, il riait si fort. Il a léché la lame de son épée….Lyceus, avait vu son frère mourir sous ses yeux, et il ne bougeait toujours pas. Xena, effrayée par ce qu’elle venait de voir, se força à bouger et courut à son tour vers Lyceus. Seulement, Cortese fut plus rapide et il attrapa le petit. Il lui trancha la gorge sous les yeux de Xena….Puis ils m’ont frappée. Quand je me suis réveillée, j’étais à terre, les corps de Cyrene, Lyceus et Toris près de moi. Xena était là, elle aussi, recroquevillée dans un coin, pleine de sang. Je ne sais toujours pas pourquoi ils nous ont épargné. »

 

Gabrielle était pétrifiée.

 

« Je ne me doutais pas…. »

 

Kiaora lui sourit.

 

« Avec les quelques villageois survivants nous nous sommes réfugiés dans la montagne, et quand nous sommes revenus à Amphipolis, nous avons reconstruits, ce qui a pu être reconstruits. Nous avons enterré nos morts. Je savais que pour Xena, tout était bel et bien fini. Quelque chose était parti d’elle. Sa joie de vivre, sa gentillesse. Elle était devenue froide, renfermée et ne montrait plus aucune émotion. A l’inverse du village, on ne pouvait plus rien reconstruire en elle. Peut-être aurait-il mieux valu qu’elle soit tuée ce jour là ? ! »

 

Gabrielle posa sa main sur l’épaule de la nourrice et essuya elle aussi une larme.

 

« Xena s’est jurée de les venger et elle s’est entraînée pour ça….Avant de devenir ce qu’elle est aujourd’hui, elle leur a fait construire un temple. Personne n’y est jamais entré. Même pas moi. Alors tu comprends que…. »

 

« Oui je comprends, je m’en veux…. »

 

« Elle a fait construire le château et le village autour du temple. »

 

Les deux femmes se regardèrent.

 

« Je vais aller voir où est Xena ! »

 

Kiaora laissa Gabrielle seule. Seule à ses pensées, et commençant à comprendre et mieux cerner cette femme mystérieuse qu’était la Conquérante.

 

 

 

 

 

Chapitre 12

 

 

 

 

 

Gabrielle lisait dans la chambre. La porte s’ouvrit doucement. Elle tourna la tête et vit Xena sur le seuil. Un petit coup d’œil et elle entra. Elle referma derrière elle et vint près de Gabrielle.

 

Petit silence.

 

« Ca va ? », demanda Xena.

 

« Oui, ça va ! », sourit Gabrielle.

 

« Je voudrais m’excuser pour tout à l’heure, je n’aurais jamais du te parler comme cela…. »

 

Gabrielle sourit, ce qui surprit Xena.

 

« C’est pas grave. »

 

Silence.

 

« Tu pensais ce que tu as dit tout à l’heure, au sujet de la…. »

 

Xena comprit tout de suite la référence à la croix et aux mots durs qu’elle avait prononcés.

 

« Non, bien sûr que non. T’avoir libéré de cette croix….c’est la seule chose dont je sois fière depuis des années. », Xena venait d’avouer l’inavouable.

 

Gabrielle fixa Xena.

 

« Kiaora m’a tout dit ! Lyceus, ta mère, Toris….ton village…. »

 

Xena eu un léger rictus.

 

« Elle ne peut pas tenir sa langue celle-là ! ! »

 

« Je suis désolée pour toi ! »

 

« Tu n’y es pour rien. »

 

« C’est moi qui lui ai demandé de me raconter….Je te comprends mieux maintenant. Je comprends mieux ta réaction. »

 

« Ca n’excuse rien ! », répondit Xena.

 

« Tu veux en parler ? »

 

Sourire.

 

« Je ne sais pas ! Même avec Kiaora on n’en parle pas. »

 

« C’est peut-être le bon moment ? »

 

 

 

 

Cette scène était surréaliste ! Xena qui se confiait ! Et à une rebelle de surcroît.

 

 

 

 

Xena s’installa près de Gabrielle sur le lit et se replongea dans des souvenirs depuis si longtemps enfouis ! !

 

« Lyceus était si jeune ! », un sourire et des larmes.

 

Gabrielle la tenait par les épaules.

 

« Il voulait être marchant ou fermier, il n’était pas encore bien décidé. Ce salaud de Cortese l’a tué comme un animal….ne lui laissant aucune chance. Quand on s’est enfuis avec Kiaora et les autres, le village était en flammes. Nous sommes revenus plus tard, des semaines après et….les villageois étaient tous morts : crucifiés, égorgés…. Une boucherie ! Je suis retournée chez moi, enfin, ce qu’il en restait, et je n’ai pu récupérer que cela, le seul souvenir d’eux…. »

 

C’était un petit collier. Le collier de sa mère.

 

Elle le sortit de sa poche et le montra à Gabrielle.

 

« Je suis désolée Xena ! »

 

« Tu n’as rien fait ! »

 

« La famille, je sais ce que ça représente. Si mes parents….je ne m’en remettrais pas, j’en mourrais ! »

 

« Ne dis pas ça ! »

 

« Ma famille c’est tout pour moi….tu as du vivre, je n’ose même pas imaginer ce que tu as vécu ! »

 

« Cela n’explique pas ce que je suis devenue….c’est ce que Kiaora me dit toujours ! ! Et elle a raison ! ! »

 

Sourire de part et d’autre.

 

« Depuis quelques temps je commence à prendre conscience de certaines choses. Je recouvre la vue ! ! »« Comment ça ? «, demanda Gabrielle curieuse.

 

« Par toi ! »

 

Gabrielle dû avaler à plusieurs reprises.

 

« Tu es si douce. Tu lui ressembles tellement ! Il n’aurait pas aimé ce que je suis devenue. Il m’aurait attrapé par le cou et m’aurait dit ‘Arrête ça tout de suite p’tite tête’ ! ! »

 

Elle sourit en imaginant la scène.

 

Gabrielle, ne sachant pas vraiment pourquoi, prit Xena par le cou et lui dit,

 

«Eh bien je te le dis : Arrête ça tout de suite p’tite tête ! ! »

 

Un drôle de sourire se dessina sur leurs lèvres, quand Xena se dégagea de l’étreinte de Gabrielle et qu’elles se regardèrent.

 

Xena prit le visage de Gabrielle dans ses mains et l’embrassa sur la joue, près des lèvres, avec douceur et chaleur.

 

D’abord surprise, Gabrielle dut s’avouer que c’était agréable. Elle se reprit.

 

« Tu ne peux pas changer le passé, mais tu peux choisir ton futur ! ! »

 

Xena laissa couler une larme à la surprise de Gabrielle, et la serra dans ses grands bras.

 

« Ne change jamais Gabrielle, oh non, ne change jamais…. »

 

Et Xena, en elle pensait, « J’ai choisi mon futur et c’est toi, petite Gabrielle ! ! »

 

 

 

 

 

 

Chapitre 13

 

 

 

 

 

La décision fut prise dans la nuit. La Horde avançait dangereusement dans le nord et Xena devait y aller pour les contenir et les repousser.

 

Elle leva une armée et, accompagnée de Darphus, Mazinger et ses soldats partit vers le nord.

 

Armée de son Chakram, vêtue de son armure, et chevauchant Argo, elle savait très bien qu’elle pouvait ne pas revenir. C’était pourquoi, avant de partir, au beau milieu de la nuit, elle s’arrêta un instant dans la chambre et regarda Gabrielle endormie.

 

« Je t’aime », murmura-t-elle.

 

Elle partit alors, le cœur gros et inquiet de ne peut-être plus la revoir.

 

Elle déposa une lettre sur le meuble près du lit et jeta un dernier regard à la petite blonde.

 

 

 

 

 

 

Le lendemain, Gabrielle se réveilla. Kiaora apparut dans la chambre et mit la jeune fille au courant du départ précipité de Xena dans la nuit. D’abord furieuse que Xena soit partie ainsi, sans lui dire au revoir, elle devint inquiète à l’idée de ne peut-être jamais la revoir.

 

Kiaora lui montra la lettre laissée par Xena. Gabrielle se leva, la prit, l’ouvrit et la lut, la gorge serrée.

 

 

 

 

 

Chère Gabrielle,

Je suis désolée de partir ainsi, sans te dire au revoir. Mais je n’ai ni la force, ni le courage de te dire au revoir et peut-être adieu….

Je te promets de tout faire pour revenir en un morceau.

J’ai pris une décision. Je vais changer. Je commence dès aujourd’hui et cela je te le dois.

Merci de m’avoir enseigné….l’amour.

Je ne compte pas mourir tout de suite. Je vais te montrer ce dont je suis capable. Je te promets de revenir.

Prends soin de toi et de Kiaora.

Je t’embrasse,

Xena

 

 

 

 

 

Elle serra alors la lettre contre sa poitrine après la lecture.

 

Elle regarda Kiaora, et toutes les deux sourient.

 

L’attente du retour avait commencé.

 

 

 

 

 

Pour passer le temps Gabrielle lisait, elle lisait de façon presque boulimique.

 

 

 

 

 

Xena était maintenant partie depuis deux semaines. Gabrielle et Kiaora s’inquiétèrent au fur et à mesure que les jours passaient.

 

A la propre surprise de Gabrielle, elle réalisa qu’elle s’ennuyait….de Xena.

 

Elle s’ennuyait de la femme pour qui elle aurait donné sa vie pour la voir mourir.

 

Un soir, elle se leva du lit, ne parvenant pas à dormir et partit fouiller dans les affaires de Xena.

 

Elle découvrit sa brosse, où des cheveux y étaient encore accrochés. Elles les ôta et les porta à son nez. Ils sentaient bons. Ils avaient le parfum de Xena, ce doux parfum de plantes et de miel.

 

Elle prit ensuite la tunique, après avoir reposé la brosse, que Xena avait laissé là, avant de partir précipitamment. Elle n’était pas pliée et étaient encore imprégnée de son odeur. Elle la toucha, les yeux presque fermés, et la sentit. Elle prit de profondes bouffées et s’en gonfla les poumons. Son cœur s’emballait.

 

Elle retourna sur le lit, la tunique serrée contre elle, comme un trésor. Elle s’endormit.

 

 

 

 

 

 

A l’aube, une mini effervescence secoua le village.

 

La Conquérante et son armée étaient de retour. Ils avaient vaincus la Horde.

 

Le plaisir de Xena ne tenait pas à grand chose. Mais elle aimait arriver là où personne ne l’attendait et surtout quand personne ne l’attendait.

 

Son retour était inespéré.

 

 

 

 

 

Après avoir mis Argo à l’écurie, elle monta dans la chambre de Kiaora pour la prévenir de son retour et connaître les dernières nouvelles.

 

Elle entra et secoua doucement Kiaora, la sortant de son rêve et de son inquiétude.

 

La femme ouvrit les yeux et crut rêver.

 

« Oh Xena, c’est toi ? ! »

 

Elle se redressa et lui tomba dans les bras.

« Ca a été assez long, je commençais à m’inquiéter. »

 

« Ils se sont avérés plus coriaces que je ne le croyais »

 

 

 

 

Silence.

 

 

 

 

« Où est Gabrielle ? Elle a trouvé le mot ? »

 

« Elle dort dans ta chambre. »

 

Xena ôte sa tunique et sa lourde armure pour enfiler quelque chose de plus léger.

 

« Bien, mais elle s’est beaucoup fait de soucis pour toi ! »

 

Xena sourit alors qu’elle serrait le lacet de sa tunique propre.

 

« Je vais aller la voir ! »

 

Elles se scrutèrent.

 

Dans une étreinte,

 

« Je suis heureuse de te revoir Xena ! ! »

 

« Je suis heureuse d’être rentrée ! »

 

 

 

 

Xena quitta la chambre de sa nourrice pour se rendre dans la sienne.

 

Elle découvrit une forme endormie, serrant une de ses tuniques contre elle. Ce spectacle la fit sourire. Elle avança doucement.

 

Elle prit le temps de la regarder, un temps infini, puis finalement se pencha sur elle et lui embrassa le front. Tout ceci délicatement, sans réveiller Gabrielle.

 

Une larme coulait sur la joue de la jeune fille endormie. Xena l’essuya d’un doigt.

 

« A quoi penses-tu petite fille ? ! »

 

Xena quitta la pièce et retourna dans la chambre de Kiaora.

 

 

 

 

« Xena ? ! »

 

La femme fut surprise.

 

« Comment va Gabrielle ? ! Tu…. «

 

« Je n’ai pas eu le courage de la réveiller, elle dort si bien ! », sourit Xena.

 

Xena s’assit sur le fauteuil, près de la fenêtre.

 

« Tu ne te couches pas ? ! », demanda la nourrice.

 

« Je n’ai pas sommeil…. »

 

Xena s’installa confortablement.

 

« Bonne nuit Kiaora ! »

 

« Toi aussi Xena »

 

Alors que Xena regardait par la fenêtre et que Kiaora se recoucha,

 

« Merci Xena ! »

 

« Pourquoi ? »

 

« Pour être revenue….ça nous fait plaisir à moi et à Gabrielle, tu sais, tellement plaisir…. »

 

Xena se contenta de sourire, et les deux femmes retournèrent à leurs tâches. Réfléchir et dormir.

 

 

 

***

 

 

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