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hurricanewatch8B

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

Avis de tempête

Hurricane Watch

 

 

par Missy Good

 

Traduction : Fryda

 

 

Pour les démentis, voir la première partie.

 

**********

Partie 8B

**********

 

Chapitre 78

 

Kerry se mâchouilla la lèvre en réfléchissant, puis ajouta quelques lignes à son e-mail, et cliqua sur la touche envoi après l'avoir relu cinq ou six fois. Elle regarda sa montre et s'interrompit, se demandant comment se passait la réunion de Dar, avant de composer quelques chiffres sur le téléphone à haut-parleur. " Allô… Maria ? "

 

" Si… si… uno momento, señora. " La secrétaire avait l'air harassée et Kerry pouvait entendre une voix en colère derrière elle.

 

Une voix vaguement familière. " Maria, qu'est-ce qui se passe ? "

 

" Ah… c'est une certaine Ms Graver qui veut parler à Dar, mais je lui ai dit qu'elle était en réunion ", répondit Maria. " C'est des ennuis, je pense. "

 

Kerry pianota sur son bureau. Michelle Graver, hein ? Un large sourire passa sur le visage de la jeune blonde. " Voyons si je peux l'aider, Maria… amenez-la ici ", suggéra-t-elle. " Qui sait combien de temps Dar sera prise. "

 

Maria parut très reconnaissante. " Gracias, Kerrisita… on arrive tout de suite. " Elle raccrocha, laissant à Kerry le loisir de passer son bureau en revue, et de mettre en ordre la pile de documents de sa boîte de courrier départ. Puis elle tourna légèrement l'écran et vérifia son reflet, testant un des regards au sourcil relevé de Dar.

 

" Ouille. Je ne peux pas faire ça. " Elle gloussa doucement. " J'ai l'air trop bizarre. " Un petit coup sur ses manches pour redresser son chemisier, puis elle prit une inspiration et se composa, alors qu'un coup léger était frappé à la porte. " Entrez. "

 

Maria ouvrit la porte et entra, puis la tint pour Michelle Graver. La petite cadre de chez Disney la frôla et traversa la pièce pour jeter un dossier sur le bureau de Kerry. " Je doute fort que vous puissiez faire quelque chose. "

 

Kerry soutint son regard pendant un moment puis tira le dossier vers elle et l'ouvrit. Je vous en prie, asseyez-vous ", murmura-t-elle tout en étudiant le contenu. " Maria… voilà les rapports… et le projet sur lequel travaillait Dar. " Elle tendit la main et souleva la pile de documents pour les lui donner. " Je pense qu'elle voulait que ces commandes soient prêtes avant le déjeuner. "

 

" Si. " Maria prit la pile. " On fait une commande spéciale pour le déjeuner aujourd'hui… du Chinois... Ça vous dit ? "

 

Kerry fit une pause. " Sûr… oui, ça serait génial. " Elle tira un papier et entra une session. " Attendez une minute… il faut que je fasse une demande en temps réel. " Elle pianota puis se tourna. " Hum… pour moi ce sera du bœuf avec des haricots, et vous pouvez commander des crevettes Sichuan pour Dar. " Elle prit une satisfaction coupable à dire cela alors que Michelle était assise là, et elle ne rata pas le plissement de ces petits yeux brillants.

 

" C'est bien. " Maria gribouilla un mot, puis sortit, laissant un silence tendu derrière elle.

 

Kerry retourna son attention vers l'écran. " Ce rapport montre que vous perdez des paquets de données. "

 

Michelle frappa deux fois dans ses mains. " Très bien ", dit-elle d'un ton sarcastique. " Je suis impressionnée… est-ce qu'elle vous a montré toutes les lumières qui clignotent ou juste les plus importantes ? "

 

Kerry ressentit un besoin urgent de faire un geste inapproprié, et le refoula. " Non… en fait, je l'ai appris à l'Université. " Elle répondit à la question à sa juste valeur. " Est-ce que vous avez fait des changements dans votre réseau interne ? " Demanda-t-elle poliment.

 

" Non ", répondit Michelle. " Ce n'est pas chez nous, et mon personnel s'en plaint depuis deux semaines, et rien n'a été fait. Je veux que ce soit réglé, ou vous pouvez dire à votre… chef… que le prochain contact que nous aurons sera avec notre département juridique pour mettre fin au contrat. "

 

Brièvement, Kerry se demanda pourquoi Michelle avait estimé nécessaire de faire le voyage depuis Orlando pour lui dire ça, puis elle se dit que ce n'était probablement qu'une excuse. " Attendez. " Elle lança une routine, regarda les résultats et ignora la femme impatiente de l'autre côté de son bureau. Et maintenant ? Peu importe ce que je vais faire, elle va de toutes les façons partir d'ici mécontente… et c'est en grande partie de ma faute. Enfin, pas directement mais quand même.

 

Bon, Kerry… si tu dois commencer à t'imaginer faire ce que faisait Dar, tu ferais mieux de commencer maintenant. Elle regarda un indicateur, puis composa un numéro. " Mark ? "

 

" Yo ? " Le son omniprésent de la frappe au clavier lui parvint clairement. " Et qu'est-ce que je peux faire pour toi, Ms K ? "

 

" Hum… " Elle lui donna un numéro de circuit. " Est-ce que tu peux pister ça pour moi, s'il te plaît… ils sont en train de perdre un paquet de données sur trois. "

 

" Pas de problème. " Mark s'affaira un moment. " Okay… ça va prendre environ dix minutes pour faire passer l'analyseur. Je te rappelle quand c'est fini. "

 

" Merci. " Dix minutes. Zutdezut. Elle leva les yeux et croisa le regard de Michelle. " Vous voulez un café ? "

 

" Je veux que mon problème soit réglé ", répondit la cadre sèchement.

 

" J'y travaille ", lui dit Kerry. " Et si ça ne vous ennuie pas, pourrais-je avoir le nom de la personne du support à qui vous avez eu affaire ? J'aimerais fouiller pour savoir pourquoi on n'a rien fait. "

 

" Vous devez en avoir une trace ", répliqua Michelle. " Ce n'est pas mon boulot de pister votre personnel. "

 

Kerry vérifia sur un écran. " Mm… c'est vrai, mais nous n'avons aucune trace d'un appel depuis votre centre opérationnel… et j'aimerais vraiment vérifier ce qui s'est passé. " Elle attendit, mais Michelle ne lui répondit pas. " Ecoutez, Ms Graver… visiblement, vous êtes venue ici pour avoir des réponses, et j'aimerais vous les donner, mais j'ai besoin d'aide. "

 

" Et je ne veux pas d'excuses… contentez-vous de régler le problème ", répondit l'autre femme. " Je ne suis pas là pour aider à résoudre vos dysfonctionnements internes. "

 

Espèce de garce stupide, coincée et puante. " D'accord. " Kerry repassa les données, puis entra une requête et attendit la réponse. Tu es simplement jalouse parce que Dar t'a envoyée promener, s'pas ? Même pas à l'époque où nous n'étions pas aussi proches. Nananère. Elle entra un numéro au téléphone et attendit. " Allô, Kerry Stuart des Opérations… puis-je parler à un superviseur, s'il vous plaît ? "

 

Un froissement, puis une voix. " Oui, madame ? "

 

" Je voudrais savoir qui a traité le problème avec Disney à Orlando ", demanda-t-elle calmement.

 

Un bruit de touches. " Hum… on n'a aucune trace d'appel de chez eux, madame. "

 

" Je sais ", répliqua Kerry. " Mais ils disent avoir appelé, alors j'ai besoin de savoir qui s'occupe du problème qu'ils ont déclaré. "

 

L'homme parut confus. " D'accord… je vais demander à chaque technicien… je peux vous rappeler ? "

 

" Bien sûr. " Kerry raccrocha puis croisa les mains sur son bureau tout en regardant Michelle dans un silence pensif. " Vous êtes sûre de ne pas vouloir de café ? "

 

Graver ne répondit pas tout de suite. Elle se leva et fit le tour du bureau à la place, jetant un coup d'œil par la fenêtre de Kerry vers l'Atlantique placide, puis elle se retourna et s'appuya contre la vitre, étudiant la nuque de Kerry.

 

Il lui fallut toute sa force pour ne pas se retourner mais elle y parvint, examinant plutôt le dossier suivant dans sa boîte arrivée.

 

" Vous n'êtes pas qu'un simple joujou qui a belle allure, n'est-ce pas ? " Demanda enfin Michelle, d'une voix interrogative.

 

Alors elle se retourna et croisa les jambes, s'appuyant sur le bras de son fauteuil. " Je ne suis pas sûre de comprendre la question ", répliqua-t-elle. " Je suis ici pour faire mon travail, Ms Graver… pour aucune autre raison. "

 

La petite femme se mit à rire. " Oh, arrêtez un peu… vous n'allez pas nier à ce niveau, non ? Tout votre petit immeuble ne parle que de vous et de votre chef, chérie… réveillez-vous. "

 

Kerry se leva et marcha vers elle, en jouant le plus possible sur son avantage de cinq centimètres, un vrai luxe pour elle. " Je ne nie rien ", répliqua-t-elle doucement. " Mais ma relation avec Dar n'a aucune influence sur le fait de faire ou pas mon travail. " Elle s'interrompit. " Et pendant qu'on y est, vous ne pensez pas que vous feriez mieux de jeter un coup d'œil à vos propres motivations, Ms Graver ? " Elle l'avait prise par surprise, elle pouvait le voir. Tant mieux. " Vous savez, quand je vous ai rencontrée pour la première fois, je vous admirais vraiment, parce que je voyais comme vous étiez au-dessus de toutes ces conneries dans les réunions, et j'appréciais la façon dont vos décisions étaient basées sur ce qui était bon pour votre compagnie, pas pour votre usage personnel. "

 

Les yeux gris la regardèrent avec méfiance. " Merci. C'est ce que j'essaie de faire ", répliqua-t-elle, un peu incertaine. " Je n'aime simplement pas qu'on se foute de moi. " -

 

Kerry lança mentalement une pièce en l'air et plongea. " On ne se foutait pas de vous ", répliqua-t-elle calmement. " On commençait juste à être amies, à Orlando… c'était ma chef, rien de plus. "

 

Michelle fronça les sourcils. " Vous voulez rire… Vous avez vu ces photos ? "

 

Kerry croisa les bras. " Oui… et je les regarde et ça me paraît si évident… mais ça ne l'était pas pour moi. " Elle pinça les lèvres. " Et je pense que Dar était tout à son travail comme d'habitude, sauf qu'elle est allée jusqu'à un certain point et qu'elle n'a pas pu aller plus loin à cause de moi. Parce qu'elle ne voulait pas que je pense du mal d'elle. " Elle leva les yeux. " Ne la détestez pas pour ça. "

 

Michelle avait l'air un peu amusée maintenant. " Pauvre gamine. " Elle secoua lentement la tête. " Vous n'aviez aucune idée de ce dans quoi vous vous engagiez, non ? "

 

Kerry regarda la moquette. " Pas vraiment, non ", répondit-elle franchement. " Mais je n'en regrette pas un instant. " Elle leva les yeux et lança un regard direct à Michelle. " Et pour répondre à votre question initiale, non. Je ne suis pas qu'un joujou. Je suis une professionnelle qui connaît son job, et j'ai eu ce boulot en disant à Dar d'aller se faire voir, et en la traîtant de sale garce. "

 

" C'est vrai ? " Dit Michelle d'une voix traînante. " Eh, ben. "

 

Le téléphone bipa et Kerry alla appuyer sur le bouton en essayant de ne pas montrer que ses mains tremblaient. " Oui ? "

 

" Le port merdouille ", répondit Mark succinctement.

 

" Merci. " Kerry raccrocha et composa le numéro du bureau du réseau. " John, voici le nom d'un routeur… " Elle le tapa au clavier. " Le port série 0 est mauvais par intermittence… vous pouvez le permuter s'il vous plaît ? "

 

" Oui, Ms Stuart… on peut faire ça ", répondit l'homme. " On recherche toujours cet appel pour vous… on devrait avoir une réponse sous peu. "

 

" Merci… au revoir. " Kerry raccrocha puis se retourna pour faire face à Michelle. " Ça devrait résoudre votre problème. " Elle était contente de l'avoir isolé, mais vraiment, vraiment ennuyée d'avoir eu à le faire… c'était un truc basique que n'importe qui aurait dû faire dans le groupe réseau. Quelqu'un allait en entendre parler, c'était sûr. " Désolée que vous ayez eu à en parler à ce niveau. "

 

" Je ne le suis pas, moi. " La femme gloussa puis secoua la tête. " C'est parfois bon de juste faire un peu de ménage. " Elle se déplaça à grande enjambées et prit son dossier, puis elle en tapota légèrement Kerry sur l'épaule. " Et ne vous embêtez pas à chercher cet appel… il n'y en a pas eu. "

 

Kerry cligna des yeux. " Quoi ? "

 

" On pensait que c'était chez nous ", lui dit Michelle joyeusement. " Merci, gamine. " Elle sortit en chaloupant, laissant Kerry la mâchoire pendante.

 

" Espèce de garce ", dit-elle en expirant, puis elle se laissa tomber rudement dans son siège. " Espèce de petite s…calope viennoise. "

 

 

Chapitre 79

 

Un pas, deux pas, trois pas.

 

Dar s'arrêta près du mur du fond et regarda l'arrangement floral avec un air méchant. Même les jolies fleurs n'aidaient pas son humeur.

 

Un pas, deux pas, trois pas.

 

Elle était revenue près du mur de séparation et contemplait la porte fermée pour la centième fois.

 

Un pas, deux pas, trois pas.

 

Son mouvement initial l'avait amenée pile devant la porte de Kerry, et elle avait même mis la main sur la poignée de la porte, prête à foncer à l'intérieur, lorsque sa conscience l'avait stoppée net.

 

Kerry était supposée réfléchir au poste qu'elle lui avait offert . Quel message son irruption, tel un connard de chevalier en maudite armure rouillée, enverrait-elle ?

 

Qu'elle ne faisait pas confiance à Kerry, voilà tout. Qu'elle se disait qu'elle ne pouvait pas s'occuper d'une minable petite Michelle Graver, sans que la grande méchante Dar n'arrive pour tout arranger.

 

Un pas, deux pas, trois pas.

 

Alors elle était revenue ici, dans son bureau, et avait décidé d'attendre pour voir ce qui allait se passer. Malheureusement, elle avait oublié combien elle détestait attendre. " On dirait que je suis le genre de fille qui veut tout tout de suite ", marmonna-t-elle à son reflet dans la vitre. Elle avait essayé de se concentrer sur son courrier électronique, mais elle s'était aperçue qu'elle relisait le même message pour la sixième fois, et que c'était un mémo sur le personnel envoyé par Mariana.

 

Elle soupira. Peut-être que je ferais mieux d'aller faire un tour.

 

Un pas, deux pas, trois pas.

 

Je marche… ça ne m'aide pas. Elle pianota sur sa cuisse, la curiosité la rendait presque folle alors qu'elle se demandait ce qui se passait au bout du couloir. Bon sang, Kerry… tu as assez de jugeotte pour appeler si tu as besoin d'aide, non ?

 

Si. Ouais, bien sûr…

 

Un pas, deux pas, trois pas.

 

Et si Michelle lui faisait du gringue ? Dar s'arrêta net de marcher, et pressa le bout de ses doigts contre la vitre, la respiration soudain coupée. Et si Kerry… elle repoussa sauvagement la pensée. Ne sois pas stupide, Dar. Ne commence pas avec ces conneries. Ne l'insulte pas rien qu'en le pensant. Elle t'aime. Dar laissa retomber sa tête brièvement contre la vitre chauffée par le soleil. Va t'asseoir avant de devenir folle.

 

Mais elle ne bougea pas. Au lieu de ça, elle se contenta de regarder les vagues pendant quelques minutes, laissant le bleu serein de l'océan la calmer.

 

Jusqu'à ce qu'un bruit de pas léger et rythmé n'arrive à son oreille depuis le couloir arrière. Bon sang, c'est pas trop tôt, jura-t-elle en bondissant à travers la pièce pour aller s'installer dans son fauteuil quelques secondes avant que le coup léger ne soit frappé. Elle prit une profonde inspiration et posa le menton sur son poing, attrapant un rapport au hasard pour l'étudier. " Entrez. "

 

La porte s'ouvrit et Kerry entra. " Salut "

 

Dar se força à attendre quelques secondes avant de lever les yeux, absorbant la vue de sa compagne avec un calme soulagement. " Salut " Kerry paraissait calme et sereine, définitivement un bon signe.

 

La jeune blonde alla jusqu'au bureau et prit sa place favorite assise sur le bord, une main posée à plat sur la surface en bois pour s'y appuyer. " Je t'ai commandé à déjeuner… Maria fait une sortie au Chinois. "

 

" Mm… je me demandais où elle était ", dit Dar d'un air songeur, en reposant son rapport tout en souriant à Kerry. " Merci. "

 

Kerry lui rendit son sourire. " A ton service… tu sais, Michelle Graver était ici. "

 

Dar hocha la tête. " Je sais… Maria me l'a dit ", répondit-elle d'un ton nonchalant. " Mais elle a dit que tu t'en occupais alors j'ai pensé que tout était sous contrôle. "

 

" Oh. " Kerry sentit un rapide sursaut de fierté étonnée. " Et bien… oui, c'était le cas ", confirma-t-elle. " Je veux dire… elle avait un problème, mais j'ai trouvé de quoi il s'agissait et je l'ai résolu, alors… tout va bien. " Elle émit un soupir de satisfaction. " Je m'inquiétais un peu d'avoir à m'occuper d'elle… mais tout s'est… bien passé… et tout hum… va bien maintenant. "

 

Dar lui sourit en réponse. " Bon travail. " Elle tapota le genou de Kerry. " Je savais que tu pouvais te débrouiller avec elle. "

 

Kerry hocha un peu la tête, croisant les bras sur sa poitrine. " Ouais… c'était… c'était bon ", confessa-t-elle. " Et je pense qu'on est arrivées à une sorte d'entente… peut-être qu'elle sera moins désagréable maintenant. "

 

Un sourcil noir dressé. " Vraiment ? "

 

" Oui… j'ai discuté ouvertement avec elle… j'ai rectifié quelques erreurs de jugement ", répliqua Kerry.

 

" Ah oui ? " Demanda Dar avec curiosité. " Comme quoi ? "

 

" Euh. " La jeune blonde se gratta la mâchoire. " Et bien, tout ce truc à Orlando… tu vois ", répondit-elle avec désinvolture.

 

" Oh.. ah oui… ça ", répliqua Dar, un peu perdue. " Et bien, je suis sûre que tu as arrangé. "

 

Kerry garda un silence satisfait pendant un moment, absorbant la confiance chaleureuse. " Merci de me faire confiance… je m'attendais à moitié à ce que tu débarques pour vérifier qu'elle se tenait bien. "

 

Des yeux bleus innocents et agrandis la fixèrent, alors que Dar se mordillait la lèvre inférieure. " L'idée ne m'a jamais traversé l'esprit ", lui dit-elle d'un ton sincère. " Je suis juste revenue ici pour étudier mes rapports sans m'occuper de rien. "

 

Le regard de Kerry alla vers la feuille qu'elle tenait. " Vraiment ? "

 

" Ouais. " Dar sourit.

 

La jeune blonde tendit la main et mit le papier à l'endroit, puis elle tapota la joue de Dar avec affection. " C'est raté. "

 

Dar baissa les yeux puis les releva vers elle, comme une gamine de six ans prise la main dans la boîte à biscuits. " Oh, oh. " Puis elle se mit à rire, se pencha en arrière et se détendit dans son fauteuil, en haussant les épaules avec un air d'impuissance attachante. " Mais je suis restée ici bien sagement, est-ce que ça compte ? "

 

Kerry essaya de maintenir son regard de réprimande mais elle lâcha prise, et commença à rire à son tour. " Oui, ça compte. " Elle se pencha et embrassa légèrement Dar. " Et merci. "

 

La grande femme soupira, lui lançant un regard penaud par-dessous ses cils noirs. " D'être une boule de nerfs inquiète ? " Répliqua-t-elle. " Même si je sais bien qu'il n'y a pas de raison ? "

 

Kerry posa la main sur sa joue. " de t'inquiéter de moi ", répondit-elle. " Tu n'avais pas de crainte que je ne sache pas résoudre le problème, n'est-ce pas ? " Elle attendit que la tête fasse un signe négatif. " Tu avait peur qu'elle soit désagréable avec moi. " La tête acquiesça. " Et bien, elle l'a été en quelque sorte, mais on a arrangé tout ça. "

 

Dar se renfrogna. " Quelle salope . "

 

" Dar, elle pensait que tu te fichais d'elle", lui dit Kerry. " J'aurais été une salope moi aussi. "

 

" Mmph. " Un grognement d'acceptation renfrognée. " Ouais, d'accord… je peux comprendre. " Dar soupira. " Passons… écoute, à propos de cette Saint Valentin. "

 

Kerry cligna des yeux au changement soudain de sujet. " Hum… oui ? "

 

" Est-ce que ça doit vraiment se faire sur une journée ? " Demanda Dar. " J'ai utilisé une partie de mes va-et-vient à essayer de choisir… bon, enfin… je ne pouvais pas me décider entre deux ou trois trucs, alors j'ai pensé qu'on pourrait peut-être tous les faire. "

 

" Euh… oui… bien sûr. " Une pause. " Et à quoi tu pensais ? "

 

" Ben… " Dar se pencha en arrière, tapotant son menton avec un crayon. " La première option comprend un jacuzzi, une bouteille d'huile de massage, des truffes, et des bougies. "

 

Les yeux de Kerry s'étaient progressivement agrandis au fur et à mesure qu'elle parlait. " Oooooh… on peut faire ça ce soir ? "

 

Dar eut un sourire séducteur. " Tu parles Charles. "

 

Chapitre 80

 

Bon, ben, c'est raté. Dar se cala dans son fauteuil et ferma les yeux, choisissant d'ignorer la dispute en provenance du haut-parleur. La lune brillait dans la vitre et elle se tourna à demi pour la regarder, alors qu'elle levait la main pour se frotter la nuque.

 

Les réunions du conseil d'administration, quand celui-ci était international, étaient une vraie plaie. Mais Dar n'avait pas pu éviter celui-là, dont Les profitait pour la présenter aux autres administrateurs.

 

Elle soupira. Kerry était rentrée depuis des heures, emmenée par un Mark coopératif, et elle ne souhaitait qu'une chose, c'était de raccrocher et de rejoindre sa compagne.

 

" Ne t'inquiète pas", avait dit Kerry. " On a toute la semaine… et en plus, la journée a été vraiment très longue. "

 

Ouais, ouais, ouais… grommela Dar en silence, fermant les yeux et souhaitant avoir de l'aspirine. Elle essaya de repousser la migraine et de penser à quelque chose de plus plaisant. Un jacuzzi, par exemple… Kerry avait bien mentionné un jacuzzi pour ce soir… et une fricassée de poulet aux épices avec des nouilles très, très appétissantes.

 

" Dar ? Que pensez-vous de ça ? " La voix de Les interrompit sa rêverie.

 

Oh merde. " Ce que j'en pense, c'est… qu'il est dix heures du soir ici à Miami et qu'on est en train de tourner en rond vitesse grand V. Pourquoi ne pas organiser une réunion quand tout le monde est frais et dispos ? " Voilà. Lance quelques insultes… vois si les choses bougent. " Voilà ce que je pense ", ajouta Dar pour faire bonne mesure.

 

Satisfaite, elle prit une gorgée de lait chocolatée, alors que le léger bruissement du téléphone indiquait un silence mondial choqué. Un autre chapitre de légende pour Dar Roberts, je parie. Elle roula les yeux, regarda ses pieds nus posés sur le bureau, bien croisés au niveau des chevilles. Tu regrettes déjà ta décision, Les ? La prochaine fois, tu penseras à demander d'abord, hein ?

 

Un léger raclement de gorge. " Et bien ", répondit Les. " Ça serait une idée novatrice. " Il soupira. " D'accord… donc lundi après un désastre n'était pas le bon choix… on reprend vendredi, à la même heure ? "

 

Très bien. Elle appellerait avec son portable, tout en flottant sur l'Atlantique. " Ça me va. " Elle accepta en étouffant un bâillement. " J'aurais la proposition pour le nouveau centre de réseau à ce moment-là. "

 

" Bien… bien… alors c'est bon, bonne nuit, mesdames et messieurs. " Il s'interrompit. " Et Dar. "

 

Cela la surprit, et elle éclata de rire, entendant un bruissement de sons alors que le reste du groupe se joignait tardivement à elle. " Bonne nuit. " Elle soupira, appuya sur le bouton de raccrochage et secoua la tête. Réussi, le premier conseil d'administration… Mais au moins c'était plus productif et moins antagoniste que leurs habituelles réunions de personnel… alors peut-être que c'était un bon signe.

 

Le bureau était très calme, uniquement dérangé par le léger ronronnement de la climatisation, et le claquement doux et ponctuel de son disque dur. Elle remit ses chaussures avec un soupir, et se leva, enfila sa veste et mit sa mallette sur son épaule.

 

Le trajet en ascenseur fut également tranquille, et elle était consciente du bruit de ses pas alors qu'elle traversait la réception longue et vide et elle se dirigea vers la porte. Le garde de sécurité vint vers elle et lui ouvrit, portant la main à la tête dans un geste très militaire.

 

" 'Nuit, Ms Roberts ", dit-il poliment. " L'est tard, hein ? "

 

" Bonne nuit, Peter. " Dar lui fit un sourire. " On ne se refait pas... vous savez comme c'est… "

 

" Oui, madame, mais on ne vous avait plus vue ici tard le soir depuis un moment… je me demandais si vous étiez partie. "

 

Non, j'ai trouvé autre chose à faire de mes soirées. " J'étais là… mais pas tard ", dit-elle. " Bon courage. "

 

Elle traversa le parking et déverrouilla la Lexus, jetant sa mallette à l'intérieur avant d'entrer, et de soupirer alors que l'odeur du cuir frais et doux l'entourait. Elle ferma la portière et resta là pendant un moment, les mains sur le volant, avant de démarrer la voiture et de sortir du parking.

 

 

 

Chapitre 81

 

Kerry était blottie avec satisfaction sur le divan, la tête posée sur l'accoudoir, et Chino roulée en boule contre son ventre. Elle laissa son regard suivre l'action sur l'écran de télévision, bien qu'elle s'aperçut qu'elle regardait au moins autant l'horloge. Bon sang, Dar… quelle stupide réunion peux-tu bien encore avoir aussi tard ?

 

Allons, Kerry… c'est son boulot, tu te rappelles ? Ne la rends pas mal à l'aise avec ça… toi aussi tu vas être coincée au bureau de temps en temps.

 

Oh ça va. Elle se nicha encore un peu plus dans le divan et regarda l'homme aux crocodiles essayer d'en piéger un. Il était en train d'attacher son filet quand le téléphone sonna. Elle décrocha immédiatement. " Allô ? "

 

" Salut. " La voix de Dar résonna calmement par-dessus le rugissement des moteurs du bateau. " Je suis sur le ferry. "

 

" C'est ce que j'entends ", répondit Kerry. " Comment s'est passée la réunion ? "

 

" Des conneries ", répliqua la cadre. " C'est surtout Les qui a brassé de l'air au-dessus des trois continents… je lui ai finalement demandé d'arrêter et il a reprogrammé pour vendredi. "

 

" Aïe ", répliqua Kerry. " C'est pas sympa. "

 

" Nan… on sera sur le bateau… c'est pour ça que Dieu a créé les téléphones portables ", gloussa Dar. " Comment s'est passée ta soirée ? "

 

Kerry roula sur le dos et posa la tête sur l'accoudoir du divan. " Ben… je suis rentrée… et je nous ai préparé un petit dîner… j'ai tout collé dans le frigo et j'ai emmené Chino faire une longue ballade. "

 

" Je pouvais me contenter de Frosties, tu n'avais pas besoin de faire ça ", protesta Dar doucement.

 

" Tu ne peux pas vivre que de Frosties, Dar Roberts… alors tais-toi ", répliqua Kerry. " Ensuite je suis allée à la salle de gym et j'ai fait un peu d'exercice pendant deux heures… c'est sympa là-bas, Dar. " Elles utilisaient la salle du boulot et Dar n'avait pas encore eu le temps de lui montrer celle de l'île.

 

" Ouais… je ne l'ai pas beaucoup vue ces derniers temps ", répondit sa compagne d'un ton désabusé. " Mais il y a pas mal de trucs… ils ont un circuit de musculation que j'aime vraiment bien... il n'y en pas à la salle du boulot. "

 

" Mm… oui… et puis je suis rentrée, j'ai pris une douche, et là je regarde Steve Irwin, en t'attendant ", finit Kerry.

 

Dar ne put empêcher un petit sourire idiot de passer sur son visage en entendant les mots de Kerry. " En m'attendant ? "

 

" Ouais ", confirma Kerry. " Chino et moi on est là, à regarder la porte. "

 

Un léger rire. " Et bien, j'entre juste dans le parking, alors je pense qu'on va se voir dans une minute. " Elle raccrocha et sortit de la voiture, ferma la portière et la verrouilla avant de se diriger vers l'entrée de l'appartement. Elle s'arrêta à la porte, réfléchissant.

 

Combien de fois était-elle rentrée, comme aujourd'hui, pour trouver un vide tranquille ? Combien d'années ? L'idée que quelqu'un l'attendait là… mon Dieu.

 

Pensive, elle mit la clé dans la serrure et ouvrit la porte, pénétrant à l'intérieur au moment où un chiot trébuchant et une blonde souriante l'accueillaient. Dar laissa tomber sa mallette et s'accroupit, jouant un moment avec Chino avant de se relever et de se tourner vers Kerry.

 

" Salut… tiens, laisse-moi prendre ta veste… tu as l'air lessivé. " Kerry tendit les mains qui se retrouvèrent enserrées alors que Dar faisait un pas vers elle. " Qu… "

 

Dar relâcha ses mains et posa les bras sur ses épaules, entrelaçant doucement ses doigts derrière la nuque de la jeune femme. Elle fixa les yeux verts intrigués, et se dit qu'elle aimerait trouver les mots pour exprimer l'émotion qu'elle sentait monter en elle. Elle essaya mais rien ne sortit, alors elle tira simplement la tête de Kerry et l'embrassa doucement. " Merci. "

 

" Dar ? " Demanda la jeune blonde doucement, en reculant un peu tout en lui lançant un regard inquiet. " Ça va ? "

 

Elle n'avait vraiment aucun moyen de s'expliquer. " Ouais… " Elle réussit à sourire. " C'est juste que la journée a été longue. " Un peu embarrassée, elle laissa retomber ses mains puis recula d'un pas. " Je vais me changer… je pense que j'ai besoin d'un café. " Elle se frotta la nuque d'un air las. " Je n'ai pas eu une telle migraine depuis longtemps. "

 

Kerry pencha la tête d'un côté. " Mm… laisse-moi faire. " Elle tira doucement Dar vers sa chambre et lui enleva sa veste, la posant avec soin sur le dossier de la chaise près de la commode.

 

" Je peux me déshabiller toute seule ", protesta Dar sans conviction, elle-même intriguée par l'air concentré sur le visage de sa compagne.

 

" Ça… je le sais bien… mais ça m'amuse bien plus de le faire moi ", répliqua Kerry, défaisant la boucle de la fine ceinture ornée avant de dégrafer le bouton à l'arrière de la jupe de Dar. " Parce que si c'est toi qui le fais, c'est comme si… ben tu vois, tu te changeais. Mais si c'est moi qui le fais… " Elle descendit la fermeture-éclair et retira la jupe, ne laissant à Dar que son chemisier en soie.

 

" Si c'est toi qui le fais… ", répéta Dar doucement, en traçant les contours de sa mâchoire. " Ça devient bien plus intéressant. "

 

" Voilà ", approuva Kerry, déboutonnant doucement le chemisier avant de le laisser s'ouvrir, exhalant une odeur riche, surtout celle de Dar, et un soupçon de parfum. Elle glissa les mains sous le tissu et laissa ses doigts remonter le long du dos puissant et lisse, pinçant légèrement la tension qu'elle y sentit. " Viens, allonge-toi. " Elle retira doucement le chemisier, et Dar le laissa tomber le long de ses bras vers le sol, ressentant la fraîcheur légère de la climatisation effleurer sa peau.

 

C'était comme dans un rêve, réellement, mais Dar ne pouvait trouver en elle la ressource de protester. Elle se laissa emmener jusqu'au lit à vagues puis pousser doucement, sentant la surface se courber sous son poids. Elle roula sur le ventre et écarta un peu les bras, sentant l'air frais soudain devenir chaud sur son dos alors que Kerry s'installait sur elle, à cheval sur ses hanches.

 

Les doigts glissèrent sous les crochets de son soutien-gorge et le libérèrent, puis massèrent doucement la zone. Les mains de Kerry étaient chaudes et puissantes, et Dar sentit la raideur se détendre presque immédiatement alors que sa compagne commençait, malaxant ses épaules, ce qui fit jaillir des petits murmures d'appréciation en elle. " Mmmm. "

 

" Bon sang, tu es vraiment tendue ", dit Kerry doucement, faisant remonter ses mains sur le dos de Dar vers sa nuque et ses épaules, qui s'affaissèrent sous son contact. " Il faut qu'on te trouve un fauteuil à dossier inclinable pour ton bureau… " Elle sentit Dar glousser, la vibration passant dans ses doigts alors qu'elle passait sur les côtes de la grande femme.

 

" Hé. " Dar gloussa de nouveau.

 

" Oups… désolée… j'ai oublié que tu étais chatouilleuse à cet endroit. " Kerry la taquina, touchant exprès de nouveau l'endroit, juste pour entendre le rire. Elle tendit la main et attrapa une bouteille d'huile sur la table de chevet et la déboucha, elle en mit un peu sur le bout de ses doigts et les frotta avant de recommencer. " Comment tu te sens ? "

 

L'huile laissait des traces chaudes sur sa peau, et Dar laissa passer un long soupir de satisfaction. " Tu es la meilleure. "

 

Kerry regarda le dos lisse et bronzé, avec un sentiment distinctif de plaisir. " C'est vrai ? " Demanda-t-elle. " La meilleure pour quoi ? "

 

" Pour tout ", marmonna Dar. " La meilleure adjointe, la meilleure cuisinière... tu fais les meilleurs massages… "

 

La jeune blonde gloussa de ravissement. " C'est vraiment sympa… je n'ai jamais été la meilleure à quoi que ce soit… sauf pour débattre ", dit-elle quand même. " Mais ça ne compte pas vraiment… tout ce que ça signifie, c'est que je peux gagner dans les discussions. "

 

Dar croisa les bras et y posa le menton, la regardant calmement. " Tu es ma meilleure amie ", ajouta-t-elle avec un soupçon de nostalgie. " Je n'ai jamais imaginé pouvoir en avoir avant de te rencontrer. "

 

Kerry baissa les yeux vers elle, puis elle se pencha et déposa un baiser léger au milieu du dos de Dar. " Je suis contente que tu le vois comme ça. " Elle remonta et déposa un autre baiser un peu plus haut. " Parce que tu es ma meilleure amie… et la meilleure chose qui me soit jamais arrivée", souffla-t-elle doucement dans l'oreille de Dar.

 

Elle reçut un doux sourire en retour. Elle massa légèrement les épaules de Dar. " Tourne-toi… que je puisse passer devant. "

 

Cela lui valut un sourcil coquinement dressé alors que Dar se tournait sous elle, et elle se trouva soudain face à face avec ces yeux bleus surprenants et un corps puissant et nu proprement piégé sous le sien.

 

Ouah. Kerry posa légèrement les mains sur le ventre plat, écartant les doigts et elle commença un massage doux et rythmé. Mon Dieu, Dar était si puissante. Elle pouvait le sentir, alors qu'elle remontait de la clavicule vers les épaules, ressentant les muscles épais et puissants juste sous la peau qui glissait sous le haut des bras. Kerry se pencha en avant pour avoir assez de force et elle se retrouva pratiquement à regarder dans les yeux bleus pétillants et amusés. " Tu sais… " Elle s'arrêta, maintenant Dar allongée, sentant le faible mouvement sous ses doigts. C'était presque effrayant. Presque intimidant.

 

" Quoi ? " Demanda Dar, en la fixant.

 

" Je pense que je sais ce que ressent Steve Irwin quand il est juché sur un crocodile ", lui dit Kerry.

 

Les deux sourcils se dressèrent d'un coup. " Eh bé, merci ", dit Dar d'une voix traînante.

 

" Non, non, non… je ne veux pas dire que tu ressembles à un crocodile, Dar… ", dit Kerry en riant. " C'est juste qu'ils sont toujours tellement plus forts que lui, et on a l'impression qu'à tout moment, le croco peut… ouah… hé ! "

 

Kerry sentit la pièce tournoyer, alors qu'un poids lourd et chaud s'installait sur elle. Elle se risqua à ouvrir un œil pour voir des yeux bleus à quelques centimètres d'elle. " Oh oh. "

 

" On pourrait inverser les rôles ? " Demanda Dar avec un sourire séducteur, alors qu'elle se penchait et clouait sa compagne sur le lit, lui mordillant doucement la nuque. " Comme ça ? "

 

Kerry sentit sa respiration se briser. " Je suis pratiquement sûre qu'un croco qui lui mordille la nuque ne fait pas le même effet à ce bon vieux Steve ", répondit-elle, déglutissant plusieurs fois. " Mais ouais. "

 

Dar roula sur le dos et laissa la jeune blonde reprendre sa place. " Je préfère comme ça quand même. " Elle tendit la main et caressa le mollet de Kerry. " Où on en était ? "

 

Kerry glissa et trouva ses lèvres. " Juste là. " Elle sentit les mains de Dar commencer à explorer, relevant le T-shirt qu'elle portait et laissant l'air frais effleurer sa peau. " J'allais justement dire… " Elle goûta de nouveau aux lèvres de Dar, puis se laissa doucement redescendre, ressentant la chaleur instantanément lorsque leurs peaux se touchèrent. " Que je t'aime. "

 

Dar laissa le sentiment monter en elle avec une quiétude émerveillée. " Je t'aime aussi ", répondit-elle, avec une respiration irrégulière. " Et je t'aimerai toujours. "

 

 

 

Chapitre 82

 

Dar se réveilla brusquement, un moment désorientée avant de reprendre ses esprits et de retrouver une vision plus claire. " Qu… " Le lit était vide près d'elle, bien qu'elle pouvait faiblement sentir l'odeur de Kerry sur les draps, et elle reposa la tête sur l'oreiller, se demandant ce qui avait bien pu la réveiller aussi violemment.

 

Les fragments d'un rêve s'évanouirent de sa conscience, quelque chose de sombre et de vaguement effrayant, et il lui sembla se souvenir être en train de marcher la nuit le long d'une route longue et poussiéreuse, seule et en larmes.

 

Oh… qu'est-ce que c'était que ça ? Dar secoua la tête pour l'éclaircir puis repoussa la pensée. Je ne peux pas mettre ça sur le compte du dîner puisqu'on l'a sauté… je présume que c'est un de ces rêves bizarres. Elle soupira.

 

Puis elle pencha la tête et écouta, s'attendant à entendre Kerry bouger dans la salle de bains, ou peut-être revenir de la cuisine. Elle n'entendit rien de tout ça et fronça les sourcils. C'est une grande fille, Dar… elle est sûrement en train de se servir du lait, dit-elle à son anxiété d'un ton sévère.

 

Ça ne l'aida pas. Une tension dans son estomac lui fit repousser les couvertures, et Dar roula sur le lit à vagues et partit en chasse. La salle de bains était vide ainsi que le séjour calme et sombre. Elle passa la tête dans la cuisine puis soupira, et se dirigea vers le premier étage. La porte de Kerry était légèrement ouverte et elle passa la tête à l'intérieur, repérant sa compagne blottie dans le grand lit, les bras autour de son oreiller.

 

Dar resta immobile pendant un long moment, ne sachant trop quoi faire. Kerry avait bien entendu le droit de dormir où elle voulait sans qu'on lui en demande raison, non ? Dar mâchouilla un ongle, se repassant la soirée mentalement, et essayant de se rendre compte si elle avait fait quelque chose de mal.

 

Non. A moins que sa compréhension du 'bien' et du 'mal' quand il s'agissait de Kerry était totalement à côté de la plaque. Kerry avait été de parfaite humeur lorsqu'elles étaient allées se coucher… alors…

 

Juste à ce moment, la forme sur le lit bougea, et Dar entendit une brusque inspiration, et un petit son plaintif. Sans réfléchir plus avant, elle fonça et s'agenouilla près du lit, posant la main sur le bras tendu de Kerry. " Hé… "

 

Les yeux verts rendus argentés par la lueur de la lune clignèrent dans sa direction. " Qu… oh… Dar… mon Dieu… tu m'as fait peur. "

 

" Ça ne va pas ? " Demanda doucement la grande femme. " Tu vas bien ? "

 

" Oh. " Kerry soupira. " Oui… c'est… j'ai des crampes, très, très fortes. " Elle lança un regard désabusé vers Dar. " C'était prévu cette semaine, mais c'est juste plus fort que d'habitude. " Elle enroula ses doigts autour de la main de Dar. " Je ne voulais pas te réveiller. "

 

" Mm. " Dar la fixa. " Désolée d'entendre ça… tu as pris quelque chose ? "

 

" Ouais… quelques aspirines ", murmura la jeune blonde. " Ils vont finir par agir. " Elle tendit la main et repoussa une mèche des cheveux sombres de Dar de ses yeux. " Retourne te coucher… ça va aller. "

 

Dar hésita, peu encline à quitter Kerry, mais elle n'avait aucune bonne raison de rester. " Hum… très bien… je crois. " Elle s'interrompit. " Je peux t'apporter quelque chose ? Du thé chaud peut-être ? "

 

" Non… ça va… vraiment, Dar… vas-y… tu as besoin de dormir un peu ", lui dit Kerry.

 

Dar se releva à contrecœur. " Très bien. " Elle obtempéra sans gaieté de cœur. " Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose, d'accord ? Il me reste des décontractants… si les cachets n'agissent pas. " Elle caressa le haut du bras de Kerry dans une tentative de réconfort. " Ou peut-être une bouillotte… ça m'aide bien, en général. "

 

La jeune blonde lui sourit. " Très bien, Dr Roberts. " Elle taquina doucement sa compagne, se sentant déjà mieux rien que de l'avoir près d'elle. Elle aurait souhaité demander à Dar de rester mais cela serait totalement irresponsable, étant donné qu'elle devait travailler demain, et que ça n'avait pas de sens qu'elles soient toutes les deux des zombies. N'est-ce pas ? " Je t'appellerai si je… " Elle s'interrompit en voyant l'expression inquiète dans les yeux de Dar. " Bon sang, c'est si stupide. "

 

" Quoi ? " Sa compagne s'agenouilla de nouveau et posa l'avant-bras sur le lit.

 

" On dirait que je n'arrêterai jamais d'avoir besoin de toi ", admit Kerry avec un sourire.

 

Le visage de Dar, bien que traversé d'ombres, parut très ravi de ces mots. " En fait... " Elle s'éclaircit un peu la voix, embarrassée. " Se réveiller en bas était, hum… " Elle s'interrompit, cherchant le mot juste. " Etrange. "

 

" Seule, tu veux dire ", ajouta Kerry.

 

" Mm. " La tête sombre acquiesça.

 

Kerry y réfléchit. " C'est un grand lit. " Elle montra la surface sur laquelle elle reposait. " C'est un peu vide et froid ici ", ajouta-t-elle. " J'avais l'intention de redescendre mais il fallait que je bouge un peu, à cause de la douleur, et… je ne voulais pas te déranger. " Elle soupira. " Ce qui n'a servi à rien, je m'en rends compte, parce que tu es là, pas vrai ? "

 

" Vrai ", approuva Dar. " Ça te dit d'avoir de la compagnie ? "

 

" Oui. " Kerry se blottit un peu plus au moment où un spasme la traversa. " Aïe. "

 

Un poids solide s'installa derrière elle. " Tiens… " Dar parla calmement. " Laisse-moi essayer quelque chose… "

 

Kerry sentit des doigts sur son dos, qui commencèrent un lent rythme de malaxage le long de sa colonne. Peut-être était-ce la chaleur, ou la présence de Dar qui lui changeait les idées, mais les crampes s'arrêtèrent et semblèrent s'amenuiser ; elle s'étira pour permettre un meilleur accès à sa compagne. " Oooooohhhh… tu as des doigts magiques. "

 

Dar rit doucement. " Pas du tout… j'ai juste déjà vécu ça… il fallait que je trouve un moyen de me débarrasser de la douleur avant les compétitions, parce que prendre beaucoup d'aspirine quand on fait un sport de contact n'est pas une bonne idée. "

 

" Vraiment ? " Murmura Kerry. " Je pensais… "

 

" C'est un fluidifiant sanguin ", expliqua la jeune brune. " J'avais pas mal de bleus. "

 

" Oh. " Kerry hocha la tête. " C'est vrai… ça paraît logique… on nous donnait des analgésiques de contact quand je faisais de la gymnastique… mais les filles sérieuses jouaient avec la pilule pour ne pas les avoir pendant les compétitions. "

 

" Mmm… ouais, je l'ai fait aussi. " Dar descendit les mains, jusqu'au nœud qu'elle pouvait sentir le long de la colonne de Kerry. " Mais ça me rendait malade… j'ai dû arrêter. "

 

" Hmmmm…. " Kerry laissa sa tête retomber sur l'oreiller. " Tu es si douée. "

 

Un sourcil noir se dressa d'un air coquin, invisible dans la pénombre. " Oh vraiment ? "

 

" Oh oui… tes mains sont comme de la poésie en mouvement ", murmura Kerry. " Elles diffusent des petits jets de merveille en moi. "

 

Les yeux de Dar s'agrandirent à ces mots. " Des petits jets de quoi ? " Elle se pencha et mordilla le lobe de l'oreille de Kerry. " C'est toi la poétesse, ma grande. " Elle passa les pouces en petits cercles sur les reins de Kerry, puis glissa un bras autour de sa taille et commença un lent massage de son ventre.

 

" Ohhh…. " Kerry sentit la tension qui se relâchait doucement et elle se cala contre le corps chaud de Dar avec un vrai soulagement. Elle ne savait pas trop si c'était les cachets anti-douleur qui agissaient enfin, ou bien les attentions de sa compagne, mais franchement elle s'en fichait, parce qu'elle était tendue depuis une heure et demie, et c'était tout simplement bon de ne pas souffrir le martyre pendant un moment. Elle se sentait coupable d'embêter Dar, mais pas assez pour la faire partir, surtout que ça ne semblait pas gêner la grande femme. " Désolée, je me… attends, je ne t'ai pas réveillée, Dar… qu'est-ce que tu faisais debout au fait ? "

 

Dar mit de côté le souvenir du cauchemar. " Je ne sais pas… je me suis réveillée, c'est tout… peut-être que la clim' a fait du bruit. " Elle temporisa. " Tu n'étais pas là… mais je me suis dit que tu étais allée te chercher un verre… mais je ne t'entendais pas, alors j'ai décidé d'aller voir ce qui se passait. " Elle lança un coup d'œil au réveil sur la table de chevet. " Il est presque quatre heures… tu es debout depuis quand ? "

 

Kerry soupira. " Depuis deux heures… j'avais du mal à dormir de toutes les façons. " Elle soupira, en clignant un peu des yeux alors que le doux massage continuait. " Alors je me suis dit que c'était mieux que je monte… ça n'est pas aussi terrible d'habitude. "

 

" Je sais. " Dar l'attira un peu plus, et elle sentit le corps de Kerry se détendre contre le sien. " Tu fais partie des chanceuses… et ça ne dure pas longtemps en plus. "

 

" Mm… on a toutes les deux de la chance pour ça ", lui fit remarquer Kerry en se mordant la lèvre pour étouffer un bâillement. " Bien que je me disais l'autre jour que choisir un mode de vie alternatif devrait apporter une pilule magique qui élimine ce truc en même temps. "

 

" Hé… si on fait de la pub pour ça, on va passer de une sur dix à deux sur trois ", ricana Dar. " Par ailleurs, beaucoup de femmes gay veulent et ont des enfants, Kerry. "

 

La jeune blonde soupira. " Ouais, je sais… mais elles peuvent être sélectivement fertiles, si tu vois ce que je veux dire… elles n'ont pas à se préoccuper des accidents. " Elle ne put pas réfréner le bâillement cette fois-ci, et se laissa aller. " Mm… je pense que les cachets commencent à faire effet, là. "

 

Dar la berça doucement, et regarda les yeux vert clair se fermer. " Tant mieux… dors un peu ", dit-elle à sa compagne, en mettant ses bras autour du corps de Kerry, sentant la respiration devenir plus profonde en le faisant. " C'est bien, ma chérie ?. "

 

" Mm. " Kerry marmonna dans son sommeil. " Tu es la meilleure. "

 

Dar soupira joyeusement et reposa la tête, fixant par la fenêtre par-dessus sa compagne endormie. Les étoiles brillaient solennellement vers elle, et les arbres au-dehors se balançaient dans le vent silencieux, alors qu'elle s'interrogeait sur un simple changement dans sa façon de voir les choses.

 

Elle n'avait jamais voulu être responsable de quiconque. C'est pour ça qu'elle n'avait jamais pensé aux enfants, jamais eu d'animal… elle avait été sûre, très sûre de ne pas vouloir des embêtements ou des migraines qui allaient avec.

 

Alors pourquoi est-ce que s'occuper de Kerry lui faisait autant de bien ?

 

Elle reposa sa joue contre les cheveux clairs et doux et regarda les vagues qui venaient lécher la rive. Dites-moi que c'est un instinct maternel réprimé, et enfoui profondément qui remonte à la surface. D'accord ? Elle regarda Kerry qui remuait un peu, puis se blottit un peu plus contre elle, avec un petit soupir d'aise. Mon Dieu… bon sang, mais qu'est-ce qui m'arrive ? Dar sentit une vague d'instinct protecteur la traverser. Je ne me reconnais même plus.

 

Un autre soupir. Mais c'est bien ou c'est mal ? Se demanda-t-elle pensivement. Bon. Elle se décida enfin. Quelque chose qui fait autant de bien ne peut pas être mauvais, ni illégal. Alors je présume que c'est bien. Elle bâilla et ferma les yeux, laissant un sommeil paisible l'emporter.

 

 

 

Chapitre 83

 

Kerry resserra sur elle son peignoir de bain en éponge bleu clair et sirota son thé, essayant de trouver l'énergie pour aller prendre une douche. Les médicaments ne faisaient plus effet depuis qu'elle s'était levée et même en prendre plus ne l'aidait pas. La douleur la rendait maussade et fatiguée, et tout ce qu'elle souhaitait c'était ramper jusqu'à son lit. " Bon, pas le temps pour ça, Chino… je ferais mieux de bouger. "

 

Des bruits de pieds nus lui firent lever les yeux pour voir Dar entrer à grands pas dans la cuisine, une serviette autour de son corps humide. " Hé ! " La grande femme la regarda puis posa la tasse qu'elle venait d'attraper et se rapprocha. " Ça va toujours pas mieux ? " Demanda-t-elle.

 

Kerry haussa les épaules. " Ça va… j'ai juste un peu mal… donne-moi une minute et je me mets en route. " Elle se leva du tabouret de la cuisine, puis s'arrêta, réfrénant une grimace. " Mon Dieu. "

 

Dar lui prit la tasse des mains et l'attrapa par les épaules. " Je pense que tu ferais mieux de rester à la maison ", décida-t-elle, parlant d'une voix ferme.

 

La jeune blonde se redressa et secoua la tête. " Enfin, Dar… sois sérieuse… je ne vais pas prendre ma journée pour un mal de ventre tout bête… c'est idiot. " Elle eut une crampe et s'appuya sur le comptoir. " Ça va aller. "

 

Dar mit les mains sur les hanches couvertes du tissu éponge et lui lança un regard. " Tu m'écoutes bien, Kerrison Stuart… tu ne vas pas te mettre à prendre toutes MES mauvaises habitudes, juste parce qu'on vit ensemble, compris ? "

 

Kerry la regarda, sans voix.

 

" Tu restes ici, dans ce joli peignoir, et tu regardes les Feux de l'Amour toute la journée ", déclara Dar. " C'est un ordre. "

 

" M… "

 

" Ah ah ! " Dar mit la main sur sa bouche. " Tu peux te connecter d'ici si tu as besoin… c'est pour ça que j'ai une foutue liaison numérique à la maison. "

 

Kerry embrassa la paume de sa main, et sourit lorsqu'elle la retira. " D'accord. " Elle sentit une énorme vague de soulagement, sachant qu'elle n'avait pas à se battre pour enfiler son tailleur et à se demander comment ça la journée se passerait. " Merci, chef ", ajouta-t-elle avec reconnaissance.

 

Celui lui valut un sourire large et franc de la part de Dar. " C'est mieux. " Elle se pencha et embrassa le front de Kerry. " Joue avec Chino, mange de la glace, et détends-toi… d'accord ? "

 

" C'est une ordonnance sympa. " Elle mit les mains dans les poches de son peignoir. " Et il y a quelques trucs dont je dois m'occuper… alors peut-être que c'est une bonne idée finalement. " Elle donna un coup de tête dans le bras de Dar. " Vas-y… tu vas être en retard. "

 

Dar se retourna avec un rire satisfait, et sortit, chantonnant doucement.

 

Chapitre 84

 

Le soleil entrait dans le bureau de Dar, peignant le sol moquetté et chauffant son dos. Elle prit le papier qu'elle était en train de vérifier et l'annota, puis elle le jeta dans sa boîte départ et joua avec le stylo qu'elle avait utilisé. " Je dois même pas être au quart de ces conneries ", dit-elle à ses poissons, qui remuaient des nageoires vers elle. " Oh… c'est vrai… il faut que je vous donne à manger aujourd'hui, hein ? Votre meilleure copine n'est pas là. "

 

Son téléphone bourdonna. " Oui ? "

 

" Dar… j'ai un certain Jason McRae pour vous sur la numero dos. "

 

Dar regarda le téléphone d'un air surpris. " Vraiment ? D'accord… je prends. " Elle hésita avant de prendre la ligne, se demandant ce que l'avocat de la famille lui voulait. " Jason ? "

 

" Bonjour Dar… ça fait un bail. " La voix joyeuse eut un léger écho. " On ne s'est pas vus depuis un moment… comment allez-vous ? "

 

Il y avait dix mille réponses à cette question-là. " Bien, merci… et vous ? " Répliqua Dar, en se remémorant une image mentale de l'avocat de quarante ans et quelques, un ancien avant de football universitaire, qui maintenait son physique de bouledogue et sa coupe quasi militaire. " Ouais, ça fait un moment. " Aux obsèques de son père pour être exacte.

 

" Oh… les affaires marchent… écoutez, c'est un petit truc, mais… il semblerait que votre tante May avait un coffre à la People's First National dont personne ne savait rien. "

 

" Ah oui ? " Dar se repoussa au fond de sa chaise et mordilla son stylo. " Et ? "

 

" Il y a un coffret et deux boîtes de choses diverses, et selon son testament, ça vous revient ", lui dit Jason. " La banque ferme, et ils nous ont appelés pour nous le dire, puisque nous sommes ses exécuteurs testamentaires. "

 

" Oh. " Un froncement des sourcils noirs. " Très bien… envoyez-les moi… je trierai tout ça… si ce sont des choses qui peuvent être données à des œuvres, je le ferai en son nom. "

 

" Très bien… très bien… alors, comment ça va, Dar ? J'ai vu votre mère la semaine dernière… elle va bien… ses toiles vont être exposées dans une galerie d'ici peu. "

 

Dar soupira, sentant les chocs douloureux habituels à la pensée de sa mère. " Ça va bien, Jase… contente qu'elle aille aussi ", dit-elle poliment. Puis une idée la traversa. " Ecoutez… je suis contente que vous ayez appelé… il faut que je vous pose une question. "

 

" Allez-y ", répondit brusquement l'avocat.

 

" Tout d'abord… je hum… il faut que je change mon testament. " Dar entrelaça ses doigts et les regarda. " Et ensuite… il faut que je sache quel genre de… je ne suis pas sûre du nom que vous lui donnez, mais quelque chose qui donnera légalement le droit à quelqu'un de prendre des décisions pour moi… si je n'en étais pas capable moi-même, par exemple. "

 

" Euh ", bredouilla Jason. " Tout va bien, Dar ? Je veux dire… vous ? Vous n'êtes pas malade ou… "

 

La cadre se mit à rire. " Non, non… je vais bien… je ne me suis jamais sentie aussi bien en fait. " Cela n'avait jamais été aussi vrai. " Envoyez-moi le projet de testament, et je le corrigerai… il faut que je laisse tout à quelqu'un d'autre qu'à la Humane Society. "

 

" Oh. " Il parut soulagé. " Bien, bien sûr… et l'autre chose… il y a plusieurs façons de procéder, ça dépend du niveau de pouvoir que vous voulez donner à la personne. " Il s'interrompit. " Combien vous voulez lui faire confiance, ce genre de choses. "

 

" Totalement ", répondit Dar doucement. " De quoi avez-vous besoin ? "

 

" Juste de son nom ", répondit Jason. " Dar, vous êtes sûre de vous ? "

 

Un lent sourire apparut. " Si j'ai jamais été sûre de quelque chose dans ma vie, c'est de ça ", confirma-t-elle en lui donnant le nom de Kerry. " Soyez sûr de bien l'écrire. "

 

" D'accord… mais écoutez, Dar… c'est plutôt soudain de votre part… et vous avez une sacrée fortune, vous êtes vraiment sûre de vouloir ça ? Vous êtes sûre que ce n'est pas quelqu'un qui cherche à profiter de vous, ou un truc comme ça ? "

 

Dar regarda le manteau de cheminée pendant un long moment, réfléchissant à ce qu'elle allait dire. " J'en suis sûre ", dit-elle finalement. " Elle n'a aucune idée du montant, ou que je suis en train de faire ça. "

 

" D'accord. " Jason se rendit de bonne grâce. " Je garde simplement vos intérêts en tête, Dar. " Il s'éclaircit la voix. " Je vais préparer les papiers et vous les faire envoyer… à la fin de la semaine, ça va ? "

 

" Parfait. " Dar sourit. " Merci, Jason. "

 

" A votre service, Dar… et regardez bien ces boîtes ", ajouta l'avocat. " Connaissant May, ça pourrait être n'importe quoi. "

 

Dar acquiesça et raccrocha, ressentant une calme satisfaction. Oui. C'était le moment. Elle se tourna vers son ordinateur et lança une session, puis entra dans le fichier des employés, et ouvrit son propre dossier.

 

Quelques frappes et l'information fut changée pour le contact en cas d'urgence, encore quelques-unes, et le bénéficiaire de son assurance fut également modifié. Elle s'arrêta, regardant le curseur clignoter pendant un moment, puis elle appuya sur la touche envoi.

 

Mise à jour terminée. Dar hocha la tête et prit une noix de cajou dans son plateau, la mâchant avec satisfaction. Ouais.

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