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reflectionsfromthepast1B

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

Reflets du passé

(Reflections of the past)

 

 

De Missy Good

 

Traduction: Fryda

 

 

********

Partie 1B

**********

 

 

Chapitre 5

Gabrielle rit doucement lorsque le parchemin fut fini, et elle le toucha du doigt avec une expression d'amusement ironique.

 

" Qu'y a-t-il de si drôle ? " Xena pencha la tête d'un air inquisiteur, tout en bâillant, grognant contre la raideur de son corps. " Dieux... il faut que je me lève... " Tout en disant cela, elle le fit, et balança la tête d'avant en arrière, tressaillant au son craquant de son cou. " Alors ? "

 

Gabrielle se mit debout et regarda sa compagne étirer ses longs bras vers le haut et attraper une poutre du plafond bien pratique, enroulant ses mains autour et laissant son corps pendre pendant un long et ferme moment. " Ow. " Dit-elle, en entendant la vertèbre claquer en se remettant en place.

 

" Ouais. " Xena soupira, tressaillant un peu. " J'ai un peu exagéré hier... fait des trucs que je n'aurais sûrement pas dû. " Un peu ? Est-ce que ces mois de paresse reviennent me hanter, ou quoi ? La guerrière laissa un demi-sourire plier ses lèvres. Par Hadès... ça en valait la peine... considère ça comme un bon échange.

 

" Mmm... " Le barde grogna un murmure profond, en même temps qu'elle se glissait auprès du corps de la guerrière pour laisser courir ses mains le long de son dos, lui prodiguant un doux massage. " Je t'ai dit d'y aller plus doucement, mon amour. "

 

Xena renifla doucement. " Ça ne va pas si mal. "

 

Les sourcils clairs de Gabrielle se dressèrent alors que ses mains travaillaient le dos tendu de Xena. " Oh vraiment ? "

 

La guerrière sentit sa nature combative répondre au défi. " Vraiment. " Grogna-t-elle, prenant une bonne prise sur la poutre du plafond, puis soulevant son corps, et enroulant ses jambes autour du corps de Gabrielle, soulevant également le barde du sol.

 

Gabrielle agrippa ses cuisses pour garder son équilibre et secoua simplement la tête. " Un jour... tu sais, Xena, un jour j'apprendrai à ne pas faire ça. " Elle retint sa respiration alors que sa compagne les soulevait toutes les deux fermement, par la seule force de ses bras, et les tenait suspendues là, balançant doucement, tout en la regardant avec une calme assurance. " Très bien... très bien... je me rends... " La pression autour de sa taille se fit plus forte et elle se sentit emportée vers sa compagne qui avait maintenant un sourire diabolique à son intention.

 

" Xena... " Elle lâcha sa prise et glissa ses bras autour du cou de Xena et soupira lorsque leurs lèvres se rencontrèrent longuement, alors qu'elles étaient suspendues là, en l'air. Puis elles s'arrêtèrent et Xena la laissa descendre avec facilité et retomba elle-même sur le sol sur ses deux pieds avec un sourire. Les bras de Gabrielle l'attirèrent de nouveau, et elle prit une profonde inspiration lorsqu'elle sentit le corps de sa compagne bouger, et les chaudes mains de la guerrière trouvèrent leur chemin le long de son corps.

 

De la cannelle. Elle pouvait la sentir sur elles deux, et l'épice irritante amena un sourire sur le visage du barde alors qu 'elle se laissait glisser dans un endroit familier et chaudement sensuel. Ses doigts firent leur chemin de caresses le long du visage de Xena, l'extrémité sensible sentant la chaleur ardente sous la peau. Elle pouvait sentir la très légère indication du chêne, venue des petits morceaux qui s'étaient logés dans le tissu souple de la chemise de la guerrière, mélangé avec un soupçon de bois fumé, et l'odeur reconnaissable de Xena elle-même, que Gabrielle jurait pouvoir discerner dans l'obscurité totale.

 

Comme si elle en avait besoin. Le barde rit doucement. Comme si le chaud lien entre elles ne lui parlerait pas avant qu'elle n'ait à faire appel à son sens de l'odorat. Mais elle le pourrait, en tout cas... et c'était quelque chose qu'elle aimait penser, inhalant une bouffée de l'air chargé entre elles alors qu'elle explorait les contours familiers du corps de Xena, en traçant les courbes et les lignes avec ses mains, et reconnaissant chaque ligne irrégulière qui signalait une cicatrice, quelque histoire écrite sur la peau douce.

 

Soudain, le tissu fin qui les séparait fut de trop, et elle ne voulut rien d'autre que d'être plus encore proche. Xena le ressentit, et avec un rire bas et sensuel, elle bougea, et d'une manière ou d'une autre... Gabrielle ne sut jamais exactement comment... elles furent sur le canapé, et ses doigts défaisaient les lacets qui retenaient la chemise de la guerrière sur son cou. Un coup sec sur le tissu, et une bouffée d'air chaud caressait son corps, un bon moment avant qu'elle ne se laisse descendre lentement, créant le contact sur toute la longueur de leurs corps, causant de doux frissons qui parcoururent leurs épines dorsales de bas en haut.

 

Dieux... il y avait des moments comme ça, où elle se sentait emportée par un élan fait autant de passion que de tendresse, où elle sentait leur connexion encore plus fort. C'était comme une force qui les liait, égalisant leurs rythmes et leurs besoins avec une douce certitude qui s'épuisait enfin d'elle-même et les laissait dans un courant paisible.

 

Dans lequel Gabrielle flotta, à moitié endormie, à moitié éveillée pendant un long moment jusqu'à ce qu'elle laisse enfin ses yeux s'ouvrir, et regarde affectueusement le profil dessiné par le feu au-dessus d'elle. Xena était dans un très léger sommeil, ses membres enroulés autour du corps du barde d'un geste protecteur, ce qui amena un sourire à Gabrielle, alors qu'elle rappelait les souvenirs de ce premier jour.

 

Ça avait été, elle le réalisait pleinement, une chose démente à faire. Elle ne savait pratiquement rien de Xena, et ce qu'elle en savait... ben alors... ce n'était que du mal. A quoi pensait-elle ? Oh... c'est vrai. Elle avait pensé à combien sa jambe lui faisait mal, pendant cette longue marche vers la rivière. Ça avait été un mauvais matin - La journée n'avait pas bien commencé... une assiette, non ? Elle ne se souvenait plus très bien. Juste... quelque chose... qu'importe... et elle s'était tordu le genou en se relevant. Ç'avait été une journée chaude, et elle pouvait sentir, encore maintenant, le grattement du tissu de sa jupe contre ses cuisses alors qu'elle traînait à côté de Lila, écoutant sa jeune sœur relater... quoi déjà ? Un potin ou un autre.

 

Oh. C'est ça. Elles avaient dit que Menelentus s'était enfui avec la femme du tisserand. Gabrielle n'avait pas pensé que ça pouvait être le cas, vraiment... mais elle avait simplement hoché la tête et gardé les yeux sur le sol, faisant attention aux endroits difficiles pour ne pas heurter son genou encore plus. Elle se souvenait avoir pensé que si c'était vrai, tous les deux avaient de la chance. Un craquement fut le seul avertissement qu'elles eurent, puis la clairière fut pleine de bandits à moitié armés, souriant de leurs bouches édentées. Ils étaient dos au vent, et leur odeur... dieux... ça la rendait malade rien que d'y penser, même après tout ce temps..

" Nous pouvons faire ça de deux façons... " Avait dit leur chef, avec un rire, alors qu'il déroulait son fouet.

Des marchands d'esclaves. Elle avait pensé cela, tout en essayant de faire ressortir la bonne mesure de frayeur.

Mais... quelque part... elle ne le pouvait pas. Quel est le pire qu'ils puissent me faire ? Elle se souvint avoir songé à cela. Me battre ? " Prenez-moi. " Avait-elle dit. " Laissez les autres. " Ça n'avait pas paru particulièrement courageux, à ce moment-là... juste... elle l'avait juste fait, c'était tout. Elle n'avait reçu que des rires en réponse. " Nous allons te prendre, et tous ceux... " Ses doigts sales l'avaient agrippée et elle les avait écartés. " Que nous voulons. " Cela avec un grondement alors qu'il balançait le fouet en arrière pour frapper, et elle se raidit, son corps pétrifié par la menace. Le corps de l'homme sursauta lorsqu'il fut déséquilibré... par une main qui tenait le bout de l'arme, et le tirait fortement.

 

Gabrielle avait jeté un coup d'œil derrière lui, surprise, alors qu'il faisait un pas de côté, et elle eut une vision de la personne assez folle pour attraper le fouet du bandit. Même maintenant, elle se souvenait du fourmillement qui avait couru le long de son échine, ce qu'elle considéra comme l'effet du choc, à cette époque. La dernière chose qu'elle s'attendait à voir là était une femme.

Si grande... elle avait semblé remplir un espace plus grand que sa taille physique, habillée seulement d'une chemise grossière, pieds nus et sans armes, elle se tenait là, et dans la position de son corps on voyait de la fierté, et une absence de crainte, et une sorte de courage que Gabrielle avait souvent imaginée dans les recoins dorés de son imagination. Mais qu'elle n'avait jamais vue. Jusqu'à présent.

 

Elle avait un visage anguleux, empli d'une sorte de beauté sauvage, féroce, et des cheveux noirs et indomptés qui s'enroulaient autour de son visage, encadrant un sourire silencieux et connaisseur. Il réclama un couteau et les yeux de la femme ne cillèrent jamais, ce petit sourire ne trembla jamais. Lorsqu'elle bougea, ce fut avec un pouvoir fluide et une force inévitable qui soulevèrent les pieds de l'homme du sol et le remirent haletant sur le sol couvert de feuilles, là dans cette journée chaude, humide, avec l'odeur de la rivière qui montait autour d'eux.

Les bandits l'attaquèrent, et essayèrent de rassembler Gabrielle et les villageois pour les emmener... mais elle batailla... ne voulant pas quitter la scène des yeux...

 

Cette guerrière... qui combattait avec un abandon... non... un ravissement qu'elle ne comprenait pas. Son souffle fut coupé lorsqu'un bandit la souleva et la balança par-dessus son épaule, en dépit de sa résistance... Elle n'eut pas la chance de voir ce qui le fit s'écrouler, mais elle entendit un grommellement de douleur avant de tomber. Désespérément, elle se retourna, pour voir la clairière couverte de corps grognants.

Et la guerrière se redressait et se tournait vers elle.

Leurs yeux se croisèrent. Gabrielle sentit sa respiration s'arrêter, comme elle absorbait le contact des yeux du bleu le plus pâle, le plus clair qu'elle ait jamais vu. C'était comme si un poing s'était refermé autour de son cœur, et le comprimait... et elle sentit un déferlement de... quelque chose... qu'elle n'avait aucun moyen de classifier.

 

Puis ce fut fini, et la guerrière s'écrasait au sol, terrassée par un coup inattendu par derrière... et un cercle d'hommes armés d'épées l'entourait. Gabrielle vit un instant... pas plus... d'incertitude passer sur ce visage impassible, puis un léger rictus déforma ses lèvres, et le coup du chef des bandits rencontra, non pas de la chair, mais de l'acier. Gabrielle cligna des yeux alors que le soleil se reflétait sur quelque chose de brillant, puis elle entendit un sifflement étrange et hurlant, et elle vit les bandits bouger et laisser tomber leurs armes comme si quelque chose les avait frappés, et les avait émoussés. La guerrière tendit une main paresseuse et attrapa quelque chose, et la fille vit alors que c'était un anneau de métal. Si étrange... comme l'était le rire qui s'échappa des lèvres de la guerrière lorsqu'elle fit tournoyer son épée et le désarma.

" Tu es avec Draco. "

Gabrielle se souvenait de chaque syllabe. La voix était basse et profonde, et contenait plus qu'un simple signe de cruauté.

" Dis-lui que Xena le salue. "

Le nom s'installa confortablement dans ses oreilles, et elle sursauta lorsque le coup de la guerrière souleva le bandit et l'envoya à terre, haletant vers elle.

 

Puis les bandits s'en allèrent, et les villageois se blottissaient nerveusement, fixant cette apparition au milieu d'eux avec autant de crainte qu'ils en avaient eu pour les marchands d'esclaves. Gabrielle avait retenu son souffle. Même elle avait entendu parler de Xena. Ces yeux bleu glace cillèrent par-dessus eux. " Rentrez chez vous. " Leur ordonna-t-elle d'un ton bourru, laissant passer un soupir silencieux, mais perceptible alors qu'elle s'agenouillait et commençait à déterrer quelque chose.

Lila l'avait tirée par la manche, mais elle ne s'était pas senti l'envie de bouger. " Vas-y. " Dit-elle à Lila. " J'arrive. " Deux pas, et elle les fit avant que le courage ne lui manque, et elle se laissa tomber sur un genou dans les feuilles sales à côté d'elle. " Merci. " Pas de réponse. " Hum... puis-je t'aider à faire ça ? "

" Non merci. " D'un ton cassant. " Va-t'en d'ici. "

Gabrielle avait senti Lila attraper l'arrière de sa chemise et tirer, et elle se contorsionna pour se libérer, conduite par une détermination qu'elle comprenait à peine. " Ecoute... hum... tu viens juste de nous sauver... de quelque chose qui était probablement atroce... et hum... nous vivons derrière la colline là-bas... euh... au moins laisse-nous te donner... hum... de l'eau ou quelque chose ? "

Les bras bronzés et musclés arrêtèrent leur mouvement, et ces yeux croisèrent encore les siens. " Il y a une pleine rivière ici. " Un léger mouvement du sourcil. " Ça ira, merci. Pars. "

" Non... vraiment... je me sentirais bien mieux si tu venais avec nous là-bas... je veux dire... comme ça nous pourrions te remercier... euh... comme il faut... je veux dire. " Gabrielle insista, sentant... quelque chose.

Un coude tomba sur un genou. " Ecoute. " Xena l'avait regardée sévèrement. " Je suis contente d'avoir été dans le coin, mais c'est fini maintenant. Rentre chez toi. "

" Gabrielle ! " Lila avait sifflé, furieuse, agrippant sa blouse de nouveau puis s'était pétrifiée, comme Xena levait les yeux et lui lançait un regard glacial. " Allons... tu l'as entendue. Elle ne veut rien avoir à faire avec nous. "

Avait-ce été cette annonce perverse ? Gabrielle se l'était toujours demandé. " Hum... écoute... je ne veux pas t'ennuyer ou quoi que ce soit... et elle a sûrement raison... je veux dire, je suis sûre que tu es très occupée, courant par-ci par-là... hum... faisant... euh... je... je veux dire ce que tu fais d'habitude... mais... "

" D'accord. "

" Bon, tu sais, je veux dire... ça prendrait juste quelques minutes, et je pourrais t'aider à déterrer ce truc... c'est à toi ? Oh...bon... c'est plutôt idiot... bien sûr que c'est à toi... à qui d'autre... je veux dire... tout ce cuivre... et euuh... quoi ? " Gabrielle trébucha sur les mots et s'arrêta, se concentrant sur ce que la femme avait dit.

" J'ai dit, d'accord. " Répéta Xena d'un ton neutre. " Si ça peut te faire taire. "

" Oh... euh... bien. " Elle hocha la tête, essayant d'ignorer la Lila bouillant silencieusement dans son dos, tendant une main pour attraper un morceau de métal qui émergeait des feuilles.

Des longs doigts capturèrent son poignet, et Gabrielle s'arrêta net. " C'est acéré - Ça coupe. N'y touche pas. " Surprise, elle regarda de nouveau vers les yeux étonnants à une distance proche. Ainsi... c'était Xena, hein ? Se rappelait-elle avoir pensé. Oui... elle n'est pas si méchante. En fait... si elle se lavait la figure, elle serait plutôt jolie. " Hum... bien. Désolée. " Elle déglutit, sentant la force dans les doigts qui l'agrippaient.

Un sourire très bref, furtif passa sur le visage de la guerrière, si rapidement que Gabrielle avait pensé l'avoir imaginé. " Puis-je... euh... porter quelque chose de léger ? " Elle frappa la terre de son autre main avec précaution. " Hum... ton oreiller, ou quoi ? Non... tu n'en as probablement pas, hein ? "

Cette fois, le sourire dura un peu plus et son bras fut relâché. " Nan. " La guerrière déterra quelques autres choses et les jeta par-dessus son bras. " Je dors sur des rochers. "

Le front de Gabrielle s'était élargi. " Heu... vraiment ? "

" Ouais. " Avait répliqué Xena, puis, de manière inattendue, elle l'avait regardée par-dessous ces sourcils noirs et courbés, avec une calme expression d'intimidation. " Vraiment. "

Gabrielle avait de nouveau regardé vers elle, prise entre la nervosité et l'intrigue... son bon sens lui disait de laisser Hadès l'emmener loin de cette folle, dont la réputation courait les collines autour de Potadeia comme une pluie de glace acérée. Mais face à tout ça, il y avait une intense curiosité et... Quelque chose d'autre.

La curiosité et l'intrigue l'emportèrent. " Ce n'est pas vrai. " Elle respira, regardant ce visage calme avec attention.

Le front se plissa, et une petite lueur démoniaque apparut dans ces yeux très bleus. " Allons. " Et Xena s'était levée, portant son équipement par-dessus son épaule. " Donne-moi à boire que je puisse m'en aller d'ici. "

 

Pas sans moi. Gabrielle rit silencieusement alors qu'elle laissait ses doigts traîner dans un lent mouvement caressant sur la cage thoracique de Xena, et que ses yeux étudiaient la silhouette de sa compagne d'un œil critique. Pas si mal, hein ? Elle se mordit la lèvre, l'œil sur le bleu qui colorait l'épaule de la guerrière, à quelques centimètres du bord de son cou. C'était une épée partie dans la mauvaise direction, décida-t-elle, puis elle regarda plus bas, où plusieurs blessures étaient présentes sur la peau claire d'hiver de Xena. Bon... Gabrielle soupira, désabusée. J'ai réussi à la faire ralentir pendant deux satanés mois... je devrais considérer ça comme une sorte de succès, n'est-ce pas ?

 

Oui. Gabrielle soupira, puis reposa sa tête, sursautant un peu lorsqu'elle sentit ses cheveux tirés un petit coup et leva les yeux. " Oh... désolée... je t'ai réveillée ? Je ne voulais pas. " Elle fit un sourire taquin à Xena. " Tu as l'air si mignon quand tu dors. "

 

Xena lui retourna un sourire sardonique. " Si tu le dis. " Murmura-t-elle, et elle tendit un long bras, extirpant un parchemin du haut de la pile et le tirant vers elle pour l'étudier. " Oh... tu ne vas pas aimer celui-là. " Ses lèvres se tordirent.

 

" Ouais ? Pourquoi ? " Marmonna Gabrielle, soudain préoccupée à goûter l'intérieur du biceps de Xena, où elle avait une cicatrice particulièrement chatouilleuse.

 

" Donne-moi la main. " Répliqua la guerrière. " Hé ! " Elle se tortilla. " Arrête ça. "

 

" Ah ! " Gabrielle gloussa doucement. " Ma vengeance pour deux ANNEES pendant lesquelles tu m'as rendue dingue. " Elle sourit diaboliquement vers Xena. " Je veux que tu saches que j'ai mémorisé chaque endroit chatouilleux de ton corps. "

 

Xena soupira d'un ton faussement exaspéré, et elle attrapa sa main, piquant son poignet avec une douce exactitude. " Là. Juste au cas où. "

 

" Aïe. " Gabrielle fit la grimace au souvenir. " Laisse-moi deviner... Navigant, navigant au grand large... hein ? "

 

Un rire bas lui répondit. " Ouais... et cette bonne vieille Ardwyn aimait l'eau autant que toi, mon barde. "

 

Gabrielle renifla doucement, et se blottit plus près, se réjouissant du contact de sa peau nue contre celle de sa compagne. " Ok... vas-y. " Elle leva les yeux parce que Xena ne commençait pas à parler, étonnée de voir une expression incertaine sur le visage de sa compagne. " Hé ! "

 

" Hum. " Xena prit une inspiration. " Ecoute... je... je suis désolée si ça t'a rendu dingue tout ce temps. Tu... aurais dû le dire. "

 

Le barde fit claquer sa langue. " Hé... non... écoute. J'étais... " Une inspiration. " La seule personne à t'avoir jamais vue faire ça... " Elle fit une pause. " Et... hum... ça me faisait me sentir vraiment spéciale. " Elle enroula ses doigts autour de la main de sa compagne et l'amena à ses lèvres. " Je savais... quand tu faisais cela... que j'avais fait quelque chose de bien. "

 

Les yeux bleus la regardèrent à nouveau avec un soupçon d'embarras penaud. " C'était... mm... un moyen de me rapprocher de toi sans être trop sentimentale. " Admit Xena à contrecœur. " Plutôt idiot, hein ? " Elle tendit la main et attrapa une chope de bière refroidie, et la sirota pour couvrir son inconfort.

 

Gabrielle sourit. " Non. " Sa bouche se tordit. " J'avais quelques trucs à moi dans ce domaine. "

 

Xena s'étouffa pratiquement sur la bière. " Ah bon, hein ? " Réussit-elle à dire, après avoir avalé la gorgée. Je pensais qu'elle avait développé un certain goût pour ça après un moment. " Tiens donc. " Elle mit la chope dans les mains de Gabrielle et tourna son attention vers le parcheminparchemin.

 

 

 

Chapitre 6

 

Le jour se levait, clair, le matin où nous avons quitté mon pays natal, les Hommes du Nord riaient de plaisir à l'idée de retourner à leurs bateaux dégoûtants, instables et puants. Vous pensez que je ne les aime pas ? C'est vrai. Le mouvement a toujours été déplaisant, même sur les courants les plus calmes, pour cette fille du sol, toujours plus heureuse d'être sur la terre ferme.

 

Emmenés hors de nos cages et ligotés ensemble, nous étions attachés au fond des embarcations, et nos mains menottées aux longues et rugueuses rames qui faisaient bouger le navire sur les vagues incessantes.

 

Une telle détresse, je ne l'avais jamais connue à ce jour. Oh Notre Dame, je suis si faible à cause de mon corps qui se rebelle contre la mer que je peux à peine tenir debout, et si mes bras n'étaient pas attachés aux rames, je glisserais au milieu de tous, au désespoir de ma vie.

 

Une nuit, Rhun essaie de m'aider, avec des petits filets d'eau qu'elle porte à ma gorge, mais ma gorge souffre trop pour avaler, et je me blottis au-dessus de ma rame, reposant ma tête contre le bois rugueux, qui sent la mer, et une fois de plus, souhaite que le long crépuscule m'emmène de cet endroit. Notre Dame, je souffre.

 

Et des bruits de bottes résonnent au-dessus de nous, alors que les Hommes du Nord vaquent à leurs rudes vies, nous emmenant lorsque ça les prend, hommes et femmes, et nous utilisant comme si nous étions du bétail. Jusque là, ils m'ont évitée dans ma détresse... mais... ah, Notre Dame, ils ont pris la petite Rhun.

 

Elle revient, et son visage est vide d'expression. Aussi vide que l'horizon noir au-delà de la quille de ce bateau maudit par les dieux. Mon cœur souffre pour son innocence perdue, alors qu'elle est agenouillée, incapable de s'asseoir, et se balance silencieusement, sans larmes.

 

Je tends la main pour la toucher, mais elle se dégage, ses bras autour d'elle dans une agonie qui la cloue à la pensée de son enfance, maintenant disparue. Il lui a fait mal, je renifle le sang, et son corps tremble de douleur. Ou peut-être pas, parce que ses yeux sont aussi perdus que ceux d'un nouveau-né, ils ne me voient pas, ni le bateau qui nous entoure.

 

La colère monte en moi en vain, je ne veux rien d'autre que prendre mon vieux couteau, celui dont père a sculpté le manche pendant de longues nuits, éclairé par le feu, et le plonger en lui pour qu'il ressente aussi la douleur. Mais ça ils me l'ont pris, en même temps que ma liberté, et je suis impuissante pour venger son innocence, bien que mon cœur me dise que pour elle, ça ne ferait aucune différence. Elle est partie, et l'enfant qu'elle était ne reviendra jamais plus parmi nous.

 

Elle va me manquer.

 

Des bruits de pas, et une main agrippe son épaule, et mon courage se réveille, d'un endroit sombre que je ne connais pas. " Rakki. " Je gronde. Chien. Et bien que mon corps soit sans force, je frappe et touche le Viking à la jambe.

 

La main tombe de l'épaule de Rhun, et agrippe mon menton, tordant mon corps avec une grande facilité, et mes yeux croisent des yeux gris glacés, comme la tempête dans les cieux au-dessus de nous, et j'attends la mort. Plutôt moi que cette enfant, bien que la tristesse dans mon cœur me dit que la petite n'approuverait pas. Mais je regarde dans les yeux d'Elevown, et j'offre tout ce que j'ai.

 

Le temps passe longuement. Mon haleine peint l'air de vapeur et se mélange à la sienne. " Orvieti. " Sa voix fait se dresser les poils sur mon cou, et je sens la vérité dans cela. Je suis, réellement, rendue folle, par le manque de sommeil, et de nourriture... mon corps ne s'intéresse plus au destin que je pourrais rencontrer entre ses mains. Peut-être le voit-elle dans mes yeux... je ne sais pas, mais un mouvement, et mes menottes sont détachées, et je suis tirée à bras-le-corps de la rame de la galère vers l'avant craquant du vaisseau.

 

Où je suis poussée, et clouée sur place, et je ferme les yeux vers elle en reddition nauséeuse. La bruine de l'eau froide me frappe, et je prends des goulées de l'air frais et propre, si différent de celui des cales, et j'attends encore. De nouveau, les mains me tiennent contre les planches de bois, jusqu'à ce que l'air froid, et la bruine, peut-être, convainquent mon corps de relâcher sa rébellion.

 

J'ouvre les yeux alors qu'une main force ma mâchoire, et je frissonne lorsque je sens une pression inhabituelle contre ma langue. Une froideur humide explose en moi... de l'eau. J'avale une fois, deux fois, de nouveau... mon corps la réclame, et je n'oppose aucune résistance jusqu'à ce que je ne puisse plus boire.

 

Et ses yeux sont toujours sur moi, un regard froid, et égal, qui glace mes intestins et fait trembler mon corps. Sa main sur mon épaule, poussant, m'installe sur un banc grossier et je me blottis là, attendant silencieusement son caprice.

 

" Darae. " Sa voix contient un ricanement. Idiote.

 

" Ja. " Je réponds, l'envie de combattre passée depuis longtemps. Mais Rhun n'est qu'une enfant... et sa détresse me hante comme le côté sombre de la Lune. " of jagr. " Les mots trébuchent. Trop jeune.

 

" Ardwyn. " Mon nom dit par ses lèvres nordiques, et je peux à peine croire qu'elle s'en est souvenue.

 

" Ja. " Je réponds dans un souffle. Je suis si... Notre Dame, pardonne-moi, je suis si fatiguée que ma volonté va glisser hors de moi, et j'ai l'intention d'obéir à n'importe quel caprice qu'elle voudra m'imposer.

 

" Benharugha. " Elle gronda. " Da thar. " Elle fit un pas en avant, puis recula, et poussa quelque chose dans ma main. Je sentis ses doigts autour des miens pendant un faible instant, puis elle fut partie, et j'étais seule, sur le bout des doigts de cette prison issue des dieux, regardant au loin dans l'obscurité sans fin de la mer.

 

Mes mains s'ouvrirent et mes yeux virent le paquet qu'elle m'avait donné. Des biscuits, et leur odeur montante remua mes sens pour la première fois depuis que nous avions quitté mon pays. Je grignotai un petit morceau en regardant dans la nuit, et à ma surprise, il resta en moi.

 

Je dormis là, ma tête reposant contre le bois rugueux, jusqu'à ce que les brumes grises du matin me réveillent, à la puanteur du bateau, et à l'odeur de cuivre, acérée du sang. Je regardai derrière moi, et mes yeux furent accrochés par la vue d'un Viking, accroché à la grand-voile ; son dos n'était qu'une carte sanglante et son corps se tordait de douleur.

 

Derrière lui se trouvait Elevown, son visage tel un masque calme, sa main tenant fermement un bâton de cuir couvert de sang. Il s'agenouilla d'agonie, et elle sourit, et mon sang se figea. Quelle chose avait-il faite pour être traité comme ça ? Je me le demandais.

 

Les yeux d'Elevown se levèrent et trouvèrent les miens, et je frissonnai. Ce sourire était plus froid que le vent du nord qui nous balayait, et me glaçait d'angoisse désespérée.

 

" Rakki. " Ce fut son simple et unique mot, ses yeux soutenant les miens, et ce sourire glacial me fit comprendre que c'était celui qui avait souillé Rhun. Mon cœur s'enragea, entre la pitié et la satisfaction, alors que je penchais la tête en silence.

 

 

 

Chapitre 7

 

Gabrielle repoussa les cheveux de ses yeux, et fixa sa compagne, un creux soucieux apparaissant sur la peau de son front. La guerrière s'était arrêtée de lire, et s'était détachée, puis elle enfila de nouveau sa chemise et alla vers la fenêtre pour regarder dehors en silence.

 

Le barde déposa le parchemin sur la pile terminée, et marcha vers le feu, y installant un pot d'eau avant de traverser la pièce vers le petit bureau, et elle arriva enfin au côté de Xena. " Hé. " Elle mit une main douce sur le dos de la guerrière, surprise d'y sentir les nœuds de tension. " Tu... veux en parler ? "

 

Pas de réponse. " Ecoute... si ces choses doivent... ramener des trucs désagréables pour toi... Xena, je n'ai pas besoin de les entendre. " La voix du barde était calme, mais ferme, alors qu'elle étudiait le visage de sa compagne. " Je les brûlerai. " Elle se retourna, mais fut retenue par une main soudaine, chaude, sur son épaule, et se tourna de nouveau. " Je suis sérieuse. "

 

Xena soupira et changea sa prise en une douce caresse contre la joue du barde. " Je... désolée. Je me sentais simplement mal pour cette enfant. " Expliqua-t-elle lentement. " Ce n'est... pas quelque chose que tu aimes voir arriver à quelqu'un. "

 

Comme ça l'a été pour toi ? Gabrielle sentit la pensée se graver dans son esprit, et elle ferma pratiquement les yeux face à elle. Est-ce que ça s'est passé ? " Je sais... je... pense parfois à quel point j'ai été proche de…... " Elle inspira. " Xena ? "

 

Des yeux bleus embrumés cillèrent vers les siens. " Oui ? "

 

La question trembla sur ses lèvres, et elle chercha le visage de Xena avec attention, sentant le léger mouvement du pouce de la guerrière sur le côté de son visage. Aussi proches qu'elles étaient, elle hésitait encore, sachant que cela fouillait dans des parties du passé de Xena dont elle n'avait jamais parlé. " Que s'est-il passé ? " Pas vraiment une question... et elle vit les larges épaules se détendre et un doux soupir lui échappa.

 

" Ça... " Xena commença à répondre, puis haussa les épaules. " L'histoire habituelle, Gabrielle... j'étais une gamine, j'ai fait confiance à quelqu'un à qui je n'aurais pas dû... " Ses yeux se durcirent. " Il a fini par le regretter plus que moi. "

 

Gabrielle déglutit, et laissa son front tomber en avant, pour reposer contre la poitrine de Xena. " Je suis vraiment désolée. " Murmura-t-elle, entourant sa compagne de ses bras. " J'aurais aimé être là pour toi. "

 

Elle ne pouvait voir l'expression sur le visage de Xena, lorsque la guerrière cala sa tête sous son menton... ne pouvait y voir l'angoisse du souvenir, la douleur qui contracta ses traits, ou l'effort qu'il fallut pour repousser la terreur revenue d'un autre temps. " J'aurais aimé aussi. " La réponse fut douce. " J'aurais aimé avoir une amie. "

 

Elles restèrent calmes pendant un long moment, puis Xena inspira profondément. " Merci. " Murmura-t-elle. " J'en avais besoin. "

 

Gabrielle laissa passer un soupir silencieux, et renifla, ses mains bougeant dans un cercle lent et réconfortant sur le dos de Xena. " Quand tu veux. " Elle s'arrêta. " Je ne... je ne peux pas imaginer... "

 

" Non. " Dit Xena, avec une calme énergie. " Je ne veux pas que tu l'imagines. " Elle enlaça les doigts sur la nuque du barde et croisa ses yeux. " Pas aussi longtemps que je vivrai. " Un calme ajout. " Au moins... je savais... que Perdicus était doux. "

 

Un petit mouvement de vague consternation passa sur le visage de Gabrielle. " Ah... et bien, oui... il... " Elle laissa passer un soupir. " Xena... nous... je veux dire... et bien, nous n'avons pas. ".

 

La tête sombre de Xena pencha d'un côté et son front s'agrandit. " Gabrielle... tu... "

 

" Et bien, je veux dire... nous voulions... nous avons essayé... mais... " Elle secoua la tête. " La fête... il était un peu saoul... nous... en avons ri en quelque sorte. " Elle garda le silence pendant un moment. " Nous... pensions que nous avions tout le temps. " Une note de triste mélancolie passa dans sa voix. " Et même... lorsque nous... essayions... ça... il n'y avait pas... " Une longue pause. " C'était agréable, mais... "

 

" Gabrielle. " Réussit à répondre Xena, son visage pétrifié de consternation. " Tu ne veux pas dire que... " Que j'étais... oh... Hadès...

 

Les yeux verts glissèrent vers le haut et croisèrent les siens, avec une douce ironie. " Je ne voulais pas que ça te gêne. " Elle effleura la joue de Xena avec le dos de ses doigts. " Mais oui... et je suis contente. " Elle fit un sourire à Xena. " Je n'aurais pas pu rêver d'un professeur plus doux et plus merveilleux. "

 

Un rire doux, douloureux, s'échappa des lèvres de la guerrière. " Bon sang. " Elle soupira. " Je n'ai même jamais envisagé cette possibilité. " Et son esprit glissa vers un autre moment dans le temps, une autre réalité.

 

 

" Tu es folle. " Sifflait Lyceus. " La ramener ici ! A quoi tu pensais, Xena ? " Xena lui avait lancé un regard furieux, alors qu'elle fouillait dans les affaires de sa mère. " Alors... tu penses que j'aurais dû la laisser là-bas ? " Un bout de tissu vola. " Les amis n'agissent pas comme ça, Lyceus. "

" Elle n'est pas ton amie. " Son frère avait agrippé son bras avec une force déterminée. " C'est une esclave, Xena... ne perds pas ça de vue, d'accord ? " Puis il était parti, la laissant avec le tas de vêtements, la douce odeur d'herbes montant vers ses sens et la faisant presque s'étouffer avec les souvenirs. A la fin, ses doigts étaient tombés sur la robe qu'elle cherchait. Elle la souleva, et regarda la forme, la comparant mentalement à celle de la jeune fille dans la pièce à côté. Satisfaite, elle hocha la tête et la mit sur son bras.

Elle était arrivée derrière Gabrielle, et avait un instant pour étudier le corps tendu, nerveux avant que la fille ne se retourne et recule, la regardant avec des yeux soupçonneux. Elle se souvint des cicatrices de fouet que Gabrielle lui avait montrées, et elle se demandait combien elle n'en avait encore pas vu. " Tu es... à peu près de la même taille que ma mère. " Elle avait regardé dans ces yeux froids, essayant d'ignorer la solitude nostalgique qui glissait en elle. " Tiens. " Des mains lui prirent le vêtement. " C'est beau. " Puis, avec une froide détermination. " Pourquoi fais-tu cela ? Parce que je ressemble à ton amie ? " Xena s'était arrêtée et avait soupiré. " Parce que tu es mon amie. " Si étrange, pour elle, d'être celle qui offrait. " Je pense que je vais te laisser te changer. " Elle se retourna et s'arrêta aux mots de la jeune fille.

" Pourquoi ? " La voix de Gabrielle contenait du sarcasme voulu. " Tu le verras bien assez tôt... je ne suis pas assez stupide pour penser que ce n'est pas la raison pour laquelle je suis ici. " Xena s'était tournée brusquement et l'avait fixée. " De quoi parles-tu ? " Un pas en avant, s'arrêtant lorsque la fille avait reculé loin d'elle. " Tu n'es pas ici pour quelque chose. " Un reniflement. " Oh, je t'en prie... ne mens pas. Ou ne savais-tu pas que c'est ce à quoi servent les esclaves ? " Le visage de Gabrielle s'était tordu dans un sourire amer. " J'ai beaucoup... d'expérience. " Une expression ironique passa sur son visage. " Et toi ? "

La guerrière avait tristement étudié son visage, et s'était assise, reposant ses coudes sur ses genoux. " Gabrielle... personne ici ne va te faire du mal, ou te faire faire quelque chose que tu ne veux pas faire. " Murmura-t-elle doucement. " Oh ouais ? " La fille s'accroupit et regarda droit dans les yeux de Xena, un sourire déplaisant sur le visage. " Et qui va les arrêter ? " Xena avait laissé son côté sombre refaire surface, voyant dans la raideur soudaine de la fille qu'elle l'avait remarqué. " Moi. " Elle répondit avec une douce menace.

Elles respirèrent l'air mutuellement pendant longtemps. " Tu n'es pas... une simple aubergiste de village, n'est-ce pas ? " Avait finalement dit Gabrielle, confuse et incertaine. " Je veux dire... le monde est plein de salauds, et te voilà... me disant que tu vas me protéger. " Elle s'approcha un peu plus. " Pourquoi devrais-je te croire ? "

" Me crois-tu ? " Demanda Xena.

Le silence s'installa sur elles, alors que la guerrière regardait les couches de peur et de méfiance se détacher elles-mêmes des yeux de la jeune fille. " Oui. " Avait finalement murmuré Gabrielle, enfin, un espoir sans peur, douloureux, se frayait un chemin sur son visage. " C'est probablement stupide... mais... " Soudain, quelque chose fondit dans ces yeux vert brume. " Je ne peux pas m'en empêcher. " Elle vacilla, et Xena l'attrapa, toutes les deux finirent sur le sol, la guerrière avec la fille blottie dans ses bras. " Doucement... doucement... je suis là. " Avait-elle murmuré doucement, alors que la fille bataillait pour retrouver son calme. " Tout ira bien, Gabrielle. Je te le promets. " " Je... je ne sais même pas si ma famille... " Gabrielle s'étouffa. " Ils... ma sœur était avec moi quand les marchands d'esclaves nous ont pris... elle est morte l'année dernière. "

Xena avait fermé les yeux et juste étreint la jeune fille. " Je suis désolée. " Gabrielle renifla en tremblant, et se frotta les yeux. " C'est pas ta faute. " Elle se libéra et se rassit avec un soupir fatigué. " Pas comme si tu avais pu l'empêcher. " Combien de vie face à la sienne, réfléchit Xena, alors qu'elle laissait Gabrielle se changer. Lyceus était vivant, oui, et des milliers d'autres qui étaient morts de ses mains. C'était sûrement plus important qu'une esclave, quoi que Xena ressente pour elle ? N'est-ce pas ?

Un bruit à l'entrée la fit se retourner, écoutant à moitié les grommellements de Lyceus, et ses yeux s'adoucirent à la vue de Gabrielle, se tenant de manière incertaine dans l'entrée, ses doigts pinçant doucement le tissu qui suivait les lignes de son corps mince. La douce lumière du soleil entra dans la pièce arrière de l'auberge, et accrocha des reflets brillants de ses cheveux d'un blond brûlant, et donna à ses yeux verts une lumière qui leur était propre. Lyceus fut instantanément attentif, ses préjugés envolés par la douce beauté de Gabrielle, et il l'assit gracieusement, ses yeux vagabondant timidement sur elle. Elle le remarqua et lui fit un sourire prudent, mais ses yeux glissèrent vers la forme silencieuse de Xena, et ils y restèrent. Ça avait l'air... pendant juste un instant, plutôt familier ; comme un reflet de la personne que cette Gabrielle aurait pu être .

Je peux changer sa vie ici. Xena l'avait réalisé. Malgré ce par quoi elle est passée. Je peux faire quelque chose pour elle... la même chose qu'elle a fait pour moi dans cette autre vie. Je le lui dois. Je lui dois... Tout.

 

" Xena ? " La voix de Gabrielle était comme un filet dans ses oreilles et elle cligna des yeux, lorsque le visage du barde se précisa. " Est-ce que ça va? "

 

Elle étudia le visage du barde, la douceur ouverte, confiante, si différente de celle de son souvenir, et elle soupira. Non... Voilà ce qu'elle devait à Gabrielle. Une vie sans connaître cette horreur. " Ouais, je vais bien... je réfléchissais, c'est tout. "

 

" Mm. " Gabrielle enroula une main autour de son bras et tira. " Viens par ici et réfléchis près du feu. Il y a des courants d'air près de cette fenêtre. "

 

Xena se laissa emmener loin de la surface froide, tendant une main pour attraper son couteau et un bloc de bois à moitié sculpté alors qu'elles passaient près de la table. " Oui, maman. " Elle lança un regard taquin au barde en s'effondrant sur le tapis de l'âtre, appuyant son dos contre la chaude surface de l'âtre et examinant son travail.

 

Gabrielle renifla doucement. " Tu parles. " Elle attrapa deux chopes et les posa sur le sol près de sa compagne, puis elle alla vers la table près du lit et prit un petit pot, retournant ensuite vers l'endroit où Xena était assise et se laissant tomber près d'elle. " Viens par ici, toi brise-tout. "

 

Un sourcil noir se courba franchement. " Pardon ? "

 

Le barde roula les yeux, plongeant les doigts dans l'onguent et tirant le col de la chemise de Xena. " Je te jure, Xena... tu fais plus de marques sur toi qu'aucun de tes adversaires ne le fera jamais. " Elle massa la matière à l'odeur épicée sur le long bleu sur le cou de sa compagne.

 

" Hmph. " La guerrière grogna. " Je l'espère bien. " Elle lança un regard en coin à Gabrielle. " Bien qu'étant donné comme je suis rouillée, c'est un miracle que ça n'ait pas été pire. " Elle laissa passer un soupir vexé auquel Arès fit écho, Arès qui avait trotté vers elles et s'était blotti à côté d'elle. " Qui t'a demandé ton avis à toi ? " marmonna-t-elle à l'intention du loup, qui marmonna en retour.

 

" Oh... ouais... tu dis toujours ça. " Commenta Gabrielle, bougeant la tête de Xena sur un côté pour pouvoir atteindre sa nuque. " Bla... Bla... bla... rouillée par-ci, rouillée par-là, et après tu fais une cascade impossible et tu te jettes un regard écœuré. "

 

Xena ne put l'empêcher... elle commença à ricaner. " Je ne blague pas... j'ai réussi à cogner un arbre deux fois en bondissant... tu aurais ri à t'en éclater les côtes. " Protesta-t-elle désabusée, tressaillant lorsque les doux doigts de Gabrielle touchèrent un endroit particulièrement douloureux. Elle ferma les yeux, et attendit que le barde ait fini, appréciant la proximité, et les doux sons murmurés des mains de Gabrielle sur sa peau. L'odeur de l'onguent taquinait ses narines, en même temps que celles mêlées de leurs corps, et le bois que Xena tenait dans sa main détendue. " Mmmmm... " La guerrière soupira joyeusement pendant que le barde finit sa tâche, puis se blottit contre elle, tendant la main pour verser l'eau bouillant doucement sur les herbes qu'elle avait mises dans les tasses.

 

" Alors. " Dit Gabrielle, versant du miel dans le thé qui infusait et le remuant paresseusement. " Quesse tu sculptes ? " Elle tendit la tasse à Xena, et tira le parchemin suivant vers elle, le posant contre son genou relevé, et lisant d'un air renfrogné. Je peux apprendre ça... je dois. Certains de ces trucs la frappent trop profondément, bon sang.

 

" Arès. " Répliqua Xena d'un air absent, regardant le parchemin par-dessus son épaule. " Hé ! " Elle protesta lorsque le barde le tira un peu plus loin. " Tu ne veux pas que je le lise? "

 

Gabrielle se tourna et lui lança un regard direct. " Pas si ça doit t'ennuyer. " La voix du barde était mortellement sérieuse. " Vraiment. "

 

C'est ridicule, pensa silencieusement Xena d'un air renfrogné, puis ses lèvres se tordirent dans un sourire hésitant. " Ça ira, Gabrielle. " Elle croisa les yeux du barde. " Vraiment. Ce ne sont que des histoires. " Les yeux vert mousse continuaient à la regarder profondément et elle soupira. " Ecoute... quelquefois déterrer tout ce truc m'aide à mieux l'accepter, Ok ? "

 

Gabrielle hocha finalement un peu la tête, et se détendit contre elle, remettant le parchemin là où elles pouvaient le lire toutes les deux. " J'aurais pu te le dire. " Commenta-t-elle calmement. " Tu gardes tout tellement enfermé... ça m'effraie parfois. "

 

" Tactique de survie. " Murmura sa compagne, en prenant une profonde gorgée de thé. " Les méchants chefs de guerre n'ont pas tendance à être du genre gentil ou sensible, Gabrielle. "

 

Le barde glissa une main sous le tissu doux de la chemise de sa compagne et massa doucement le ventre. " On y croirait presque... tu continues à t'entraîner, ok, chérie ? "

 

Un regard outré. " Apporte ce parchemin par ici, barde. " Grogna Xena. " Avant que ma réputation ne soit encore plus ruinée. " Elle baissa les yeux vers Arès qui avait levé la tête, et regardait avec intérêt. " Qu'est-ce que tu regardes ? "

 

" Roo. " Le loup iodla doucement. " Grrrrr... " Il posa la tête sur sa cuisse et la fixa avec adoration. " Arrrgghhrrrooo... "

 

Xena lui lança un regard dégoûté, puis regarda Gabrielle, pour trouver le barde qui la regardait avec une expression identique. " Aw... Arrêtez un peu tous les deux ! "

 

Le barde sourit d'un air penaud, et reposa sa tête contre la chaude épaule de Xena. Elle laissa sa main où elle était, malgré tout, appréciant la sensation de la respiration de Xena sous le mouvement lent de son toucher.

 

La guerrière laissa passer un soupir moqueur, et tourna son attention vers le parchemin.

 

 

 

Chapitre 8

 

Plus d'une Lune sur la mer... et je pense que mon corps s'est finalement habitué au mouvement... bien que souvent, la nuit, je reste assise calmement à l'avant du bateau, sentant le vent glacial me passer au travers.

 

Pourquoi elle fait ça, je ne sais pas. Peut-être souhaite-t-elle maintenir une certaine valeur dans un esclave... c'est sûr qu'un esclave vivant se vend mieux... mais pour ça, pourquoi moi ? Nous sommes tous en mauvaise condition, et la petite Rhun... j'ai peur pour elle... elle ne dort plus, ne mange plus... et ses yeux ont pris une couleur gris brume. Elle va, elle vient, mais elle n'est pas vraiment là, et parfois, je sens que c'est mieux ainsi.

 

L'équipage reste loin d'elle, en tout cas, et de moi, bien que leurs yeux se promènent certainement sur nous, me faisant penser à des mauvais insectes rampants sur ma chair. Au moins, la gamine ne porte pas d'enfant... la seule émotion que je lui ai vue depuis sont ses larmes lorsqu'elle a eu ses règles.

 

Cette nuit, je suis assise, blottie près de l'avant, ma joue reposant contre le bois endurci par le temps, et je regarde le profil silencieux d'Elevown alors qu'elle est assise en face de moi, ses mains travaillant un morceau d'ivoire en forme de mouette. Le vent de la nuit écarte la crinière de cheveux clairs de son visage, et je pense de nouveau comme elle est jeune, pour être le maître d'un tel navire.

 

Son père est un chef de leur race, je le sais d'une petite conversation que j'ai assemblée des autres, et elle est la fille la plus âgée, et ce jour-là, nous avons rencontré d'autres longs bateaux. Beaucoup de serments hurlants et sauvages s'ajoutèrent à la rencontre, et mes oreilles accrochèrent de petits morceaux de vérité... nous n'allons pas chez eux, mais dans un nouveau pays, qu'ils espèrent conquérir.

 

Les bateaux qui nous accompagnaient étaient pleins de guerriers nordiques, et barrés par des hommes de son sang, ses frères, tous de grands hommes, sauvages aux voix vulgaires, et aux barbes claires et longues. Aux poitrines imposantes et semblables à des géants à côté d'elle, et pourtant...

 

Sa puissance les surpassait, et sa présence silencieuse régissait leurs pensées, bien que le plus âgé des frères réclamait le commandement. Ses yeux trouvèrent ceux d'Elevown comme il lui parlait, cherchant ses hochements d'assentiment, et de refus alors qu'il exposait leur plan. Des agréments furent pris, et puis ils partirent chacun d'eux vers son petit commandement, et elle vers le sien.

 

Et maintenant, elle est assise, aussi silencieuse que la Lune, et regarde les crêtes des vagues alors que ses mains sculptent une chose aussi belle qu'elle.

 

Suis-je vraiment en train de penser ça ? C'est une barbare... qui a causé la mort de ma famille. Mes yeux devraient se révulser à sa vue.

 

Et pourtant... non. Peut-être parce qu'elle a vengé la souillure de Rhun.... je ne sais pas... mais je me trouve en train de la regarder avec des yeux furtifs alors qu'elle erre sur le bateau, en maître incontesté.

 

Maintenant ses yeux bougent et avant qu'elle ne puisse me surprendre en train de la regarder, je ferme fort les yeux. Sentant son regard froid me frapper à travers les paupières fermées qui tremblent, et sachant que je retiens ma respiration.

 

Ses yeux s'arrêtent sur moi un long et silencieux moment, et le crépuscule gris me dépasse presque avant que je ne l'entende se lever, et ses pas la rapprochent, balançant irrégulièrement avec le mouvement du bateau jusqu'à ce qu'elle se trouve à côté de moi, toujours silencieuse.

 

La douce fourrure qu'elle porte exhale son odeur musquée, et je sens aussi la saveur piquante de son épée, et le sel sur sa peau. Les Hommes du Nord puent... mais pas elle, et je l'ai vu à son bain quotidien, sa longue silhouette plongeant proprement par-dessus le bord du bateau, accrochant le sillage et glissant à sa suite froide pour revenir décapée, et rougie par l'eau salée piquante.

 

Le silence, excepté le craquement des cordes, et l'écrasement clapotant sans fin des vagues contre le bateau. Puis un toucher du bout de ses doigts contre mon épaule et je lève la tête, faisant semblant de me réveiller.

 

" Blasa. " Dit-elle, en pointant vers les nuages sombres qui avaient couvert les étoiles. " Haski... midr. " Une tempête arrive, et elle me prévient de me mettre à couvert, et cet avertissement j'y fais bien attention, ayant déjà été prise dans une tempête, et n'aimant pas du tout ça.

 

Les vents bougent, et bougent encore, et les voiles claquent de manière agitée au-dessus de nous. Les Hommes du Nord courent tout le long du navire, et affalent les voiles, les attachant en poussant des jurons alors que leurs cheveux volent autour d'eux. Nous nous blottissons à fond de cale, les rames tirés contre nous, pendant que le barreur tourne le bateau dans le vent, et que les vagues commencent à augmenter.

 

Notre Dame, je n'ai jamais senti une tempête aussi sauvage, aussi diabolique dans sa féroce détermination. Le bateau tourne sur lui-même, on dirait, et la pluie me fouette, alors que je m'attache aux bancs, tenant Rhun fermement dans mes bras pour sa sécurité. Des morceaux du gréement volent près de nous, me frappant avec une rude humidité, et le rugissement du vent me coupe le souffle.

 

Le navire se cabre, et une vague s'écrase à l'intérieur, remplissant ma bouche d'une bruine humide et froide, et salée. Rhun hurle, alors que je me lève pour la tourner dos au flot. Une autre vague, et à mon horreur, elle m'est arrachée. Je m'extrais de mes cordes et je plonge vers elle.

 

J'attrape sa main et elle se tourne pour me regarder, ses yeux sauvages, comme sa main mouillée et salée glisse lentement de la mienne.

 

Et elle est partie, dans l'obscurité froide.

 

Pendant un long moment, je n'entends plus le vent, ne vois plus la pluie contre moi. Les yeux de mon esprit ne façonnent plus que son visage triste, perdu, et je ne peux m'empêcher de penser que, peut-être, c'est mieux de laisser la Dame la prendre, et lui rendre son innocence.

 

Bon voyage, Rhun... nous nous reparlons, à sa fin, j'espère.

 

Le navire trembla alors, lorsque les vagues le cognent d'un côté, et le vent souffle de l'autre. Je fus jetée contre le bord, et je sentis le rude écorchement du calfatage contre mon dos. L'eau revint par-dessus le bord, me soulevant et me jetant par-dessus le fond du bateau, et je me retins aux bancs, alors que les corps de mes compagnons esclaves roulaient par-dessus moi, expulsant le souffle de mes poumons.

 

Un moment de silence hésitant, puis le bateau hurla, comme si les vagues le mettaient en pièces, et je sentis l'eau se refermer sur moi, comme ma prise diminuait, et moi aussi, je me préparai à faire le long voyage, gardant une pensée nostalgique de revoir ma famille, bien plus tôt que je ne l'espérais.

 

Le bateau s'effondra sur moi, m'entraînant au fond, profondément sous les vagues, où un grondement étrange et sifflant emplit mes sens, laissant derrière le hurlement féroce du vent. Je retins ma respiration, alors que le froid glacial envahissait mon corps et qu'un engourdissement commençait à courir le long de mes membres.

 

On tira sur ma chemise, de manière presque insensible, alors que la pression grandit dans ma poitrine, puis encore une fois, plus fort, et le bois érafla ma tête, alors qu'une vague frappait mon corps avec une force étonnante.

 

De l'air, si plein de pluie qu'il était presque irrespirable et je suffoquai, mes mains se débattant et trouvant un morceau de planche de bois arraché au bateau, auquel je m'accrochai comme les rats noyés grimpaient à un brin d'herbe.

 

Je ne sais pas combien de temps je restai là, seulement que quelque temps après, c'était calme, et j'étais seule au milieu d'une mer froide et noire.

 

Quelle lente torture était-ce là ? J'avais échappé à la tempête seulement pour mourir de froid, comme je pouvais sentir mon corps qui y succombait. Je levai la tête, un peu, et ne pus rien voir que la faible lueur des étoiles, ne pus rien entendre que le doux clapotis des vagues, maintenant calmées, contre mon pauvre petit radeau.

 

Ou était-ce... non. Si.

 

Au loin, si loin que je pensai pendant un moment l'avoir imaginé... le bruit traînant et rythmé du ressac, enroulant son étreinte liquide sur le sable, le rocher, et la terre.

 

Qu'y a-t-il, en nous, qui nous attire vers la vie ? La vie est une chose dure, pleine de douleur, et de tristesse, et de perte, et pourtant... nous nous y accrochons tout comme je m'accrochais à mon morceau de bois, détestant l'idée de la quitter. Lentement, je poussai mon corps vers le son, le mouvement apportant un petit peu de chaleur à mes membres.

 

Combien de temps passai-je ainsi ? Seule la Dame le sait... je ne le sais pas. Ça semblait être des jours... bien que le gris doux de l'aube approchante colorait seulement le ciel lorsque mon corps commença à lâcher, le froid glacial emportant ma force finalement, et que je flottais simplement.

 

Un coup de coude mental et je réussis à ouvrir un œil, couvert de sel, clignant pour le nettoyer. Ma gorge était si sèche qu'elle me faisait mal, et respirer aussi. Je regardai dans la pale brume, devinant à peine quelque chose de solide devant moi.

 

Un corps, et quelque part je trouvai l'énergie dans mon corps d'avancer la main, et je touchai le tissu empli d'eau. Mes doigts serrèrent et le corps roula vers moi, sans connaissance.

 

Je peux à peine croire la preuve sous mes yeux, alors que la lumière me révèle, les traits pâles, tirés et ensanglantés, du chef viking qui a détruit ma famille.

 

J'ai honte de dire ça... j'étais contente de la voir, le moindre mouvement de sa poitrine provoquait un flot de soulagement en moi que je comprenais à peine. Je fermai les yeux, et tins bon, sentant la chaleur de son corps contre le mien alors que nous dérivions de plus en plus près du son des vagues et, à la fin, je sentis le sable rugueux gratter mes jambes alors que nous atteignions une côte étrangère.

 

A suivre - 2ème partie

 

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