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terrors7b

Page history last edited by Fausta88 14 years, 9 months ago

Dar & Kerry

 

Terrors of the High Seas

Aventures en Haute Mer

 

 

Par Melissa Good

Traduction : Fryda

(fryda@orange.fr)

 

Voir les avertissements dans la partie 1

**********

Partie 7b

*********

 

Kerry reposa le téléphone sur son support et ferma le menu du service de chambre. Dar était assise en face d’elle, son ordinateur ouvert sur ses genoux, l’antenne cellulaire dépassant sur le côté. « Hé, ma douce. »

 

« Hein ? » Dar leva les yeux et cligna.

 

« Est-ce que je peux te soudoyer pour que tu fasses ça d’ici ? » Kerry tapota le lit près d’elle.

 

« Bien sûr. » Dar se leva et prit l’ordinateur avec elle, se laissant tomber sur le lit, en attente, alors que Kerry faisait bouffer l’oreiller derrière elle. Elle se pencha en arrière et fut récompensée, pas seulement par un massage du dos, mais par un oreiller corporel qui leva son bras et s’emmêla entre ses jambes. « Qu’esse t’as commandé ? »

 

« C’est une surprise. » Kerry posa la tête sur l’épaule de Dar et examina l’écran. « C’est quoi ça ? »

 

« Des rapports de police. » Dar les passa en revue. « Pas que je sache ce que je cherche. Je ne suis pas juriste. »

 

« Navrée. » Kerry étouffa un bâillement. « Bien que ça ait été une des carrières alternatives que ma famille aurait acceptées. » Elle regarda les commentaires sibyllins sur l’écran. « Ils se couvraient. Je pense qu’ils savaient que Mike n’y arriverait pas. »

 

Dar passa le côté de son pouce contre l’ordinateur, essayant d’imaginer Kerry en avocate. « Quel genre d’avocate tu aurais été ? » Demanda-t-elle avec curiosité.

 

« Aucun », l’informa Kerry. « Je n’y ai même jamais pensé. » Elle fit dérouler l’écran avec la touche pour le pouce et cliqua. « D’abord, je voulais être pompier. »

 

Dar retint un rire. « Ça aurait dû leur mettre la puce à l’oreille. »

 

« Mm. » Kerry se mit doucement à rire. « Ouais, maintenant que j’y pense », acquiesça-t-elle. « Ensuite je voulais faire de la recherche, mais je me suis rendu compte au lycée que je n’avais pas l’aptitude pour ça. » Elle cliqua à nouveau. « Ensuite j’ai trouvé l’informatique, et je suis allée… ah ah ! »

 

« Ah ah. « Dar examina l’écran. C’était une plainte apparemment déposée par la grand-mère de Bob au moment de la mort de son grand-père. Dans le langage rude et impersonnel utilisé par la police, la plainte impliquait le sentiment de cette femme que l’oncle de Bob avait été mêlé au naufrage et détaillait pourquoi.

 

Des menaces avaient apparemment été faites. La police n’avait pas été impressionnée et avait à peine noté la plainte avec le commentaire que la femme avait été extrêmement « émotive » quand elle avait été déposée.

 

« Hm. » Dar pianota sur le clavier de l’ordinateur. « Qu’est-ce que tu en penses ? »

 

« Et bien », dit Kerry en soupirant. « Au moins ça n’était pas une histoire à la con que Bob avait inventée », dit-elle. « Ce qui n’excuse en rien ce minable de s’être barré en laissant Bud et Charlie. »

 

« Mm. Tu penses que tu peux le trouver ? Où tu penses qu’il est retourné ? Saint Richard ? »

 

Kerry roula sur le ventre et rampa sur le lit, tendant la main pour attraper l’annuaire de l’île. Le trémoussement intrigua Dar, qui l’apprécia alors qu’elle se trémoussait pour revenir et ouvrait l’annuaire. « Je parie qu’il est ici à Saint Thomas », dit-elle. « C’est plus grand et plus animé qu’à Saint Richard. » Son doigt traça une colonne d’hôtels. « Voyons voir si on peut trouver ce petit salaud. »

 

Dar regarda avec perplexité Kerry choisir un numéro et le composer sur le téléphone de la chambre. « Il n’est probablement pas enregistré sous son vrai nom », dit-elle.

 

« Le nom de famille, non », approuva Kerry. « Allô… bonjour, hum… » Sa voix passa à un ton légèrement différent. « C’est un peu dingue, mais j’ai rencontré un type aujourd’hui, oui… j’essaie de le retrouver, et je ne connais que son prénom. Est-ce que quelqu’un peut m’aider ? » Une pause. « Oh, merci. Vous êtes merveilleux. »

 

Dar croisa les mains sur sa poitrine.

 

« Bonjour, oui. Non, son prénom est Bob et il est vraiment mignon… oh, sûr, hum… il a les cheveux blonds, et il est vraiment bien fait… oui, environ cet âge, oui… oui, j’attends. » Kerry chantonna entre ses dents. « Non ? Oh quoi ? Oh, je vois… vraiment ? Wow. Merci ! » Elle raccrocha. « Ils sont pleins. Ils ont envoyé les surplus vers un autre hôtel et elle pense que Bob en faisait partie. »

 

« Un autre hôtel ? » Dit Dar en riant.

 

« Celui-ci. » Kerry trouva le nom sur sa liste et commença à l’appeler. « Tu veux que j’essaie l’accent ‘Belle du Sud’ la prochaine fois ? »

 

« C’est comme ça que tu as obtenu ces circuits de Southern Bell le mois dernier ? » Dar riait toujours.

 

Kerry sourit. « Non, mais… il faut que je me rappelle de ça. » Elle s’éclaircit la gorge. « Salut… J’cherche un beau mec qu’j’ai rencontré sur la plage ‘jourd’hui… Pouvez m’aider ? »

 

Dar se couvrit la bouche et continua à balayer l’écran, gardant une oreille pour suivre les efforts de Kerry pour avoir l’accent de Dolly Parton. L’information qu’elle avait récupérée était assez bonne, mais le problème était qu’il était difficile de dire si elle était vraie.

 

Que faire ? Elle sentait qu’elle avait vraiment besoin d’un expert au moins pour regarder ce cas, et donner une opinion sur qui disait probablement la vérité, si aucun d’eux ne le faisait. L’oncle avait répondu par avocat interposé, dans un ton plutôt insultant pour repousser l’insinuation, et elle avait tendance à privilégier instinctivement la grand-mère, mais…

 

Les grands-mères peuvent aussi être tordues, et peut-être qu’elle essayait de retenir l’argent de son mari. Dar soupira. Elle vérifia son carnet d’adresses et chercha un numéro, puis le composa sur son portable.

 

Deux sonneries et une réponse. « Allô ? »

 

« Joyeux Noël Richard », dit-elle. « C’est Dar. »

 

« Dar ! » Son avocat de famille avait l’air content, bien qu’un peu intrigué de l’entendre. « Joyeux Noël et Bon Anniversaire, madame ! »

 

« Merci », répondit Dar. « Ecoutez, j’ai un service à vous demander. » Elle s’interrompit. « Plus ou moins professionnel. »

 

Richard Edgerton passa à la vitesse supérieure. « Et bien, entendu, Dar », répondit-il brusquement. « Vous n’avez pas d’ennuis, n’est-ce pas ? Difficile à croire. »

 

« Non », répondit Dar sans réfléchir, puis elle y repensa. « Et bien, pas moi personnellement en fait. »

 

« Kerry ? » Hasarda-t-il.

 

« Non… nous sommes en vacances », expliqua Dar.

 

« Oui oui. »

 

Dar pouvait entendre un froissement et elle devina que Richard prenait un carnet. C’était un très bon avocat et il connaissait la loi sur les successions comme le dos de sa main. « Ne me demandez pas comment j’ai été impliquée là-dedans… mais je le suis », commença-t-elle.

 

« Oh oh », dit Richard en riant. « Laissez-moi me retenir à quelque chose… ça pourrait être cocasse. »

 

Dar soupira. « Vous n’en connaissez pas la moitié. »

 

« Il est là-bas. » La voix de Kerry l’interrompit. « Il réside dans cet hôtel. »

 

« Attendez Richard. » Dar la regarda. « Invite-le pour prendre un verre », dit-elle. « Dis-lui qu’on aimerait causer. »

 

Kerry se mordilla la lèvre. « Je ne lui dirai pas ce que nous savons sur Charlie et Bud. »

 

« Pas encore, non. » Dar produisit un sourire grimaçant. « Attendons qu’il soit là. »

 

Kerry opina et retourna à son téléphone. Dar fit de même. « Okay, Richard… voilà le truc. Nous sommes à Saint Thomas. »

 

« Bel endroit pour passer Noël », répondit Richard aimablement.

 

« Oui. Nous sommes tombées sur un type qui nous a raconté une histoire à dormir debout, qu’il essayait de prouver que son oncle a tué son grand-père pour hériter de la fortune familiale. »

 

Un long silence. « Dar, vous avez bu du rhum ? »

 

Dar soupira. « Oui mais pas aujourd’hui », dit-elle. « Ecoutez, si je vous envoie quelque chose par e-mail, est-ce que vous regarderez, et me direz ce que vous en pensez ? C’est un tas de bazar légal et je n’ai pas le temps des devinettes. »

 

Richard se mit à rire. « Bien sûr Dar. Envoyez, j’étais coincé à regarder la vidéo des vacances de mon second cousin à Mexico. C’est une aubaine. »

 

Dar compressa les fichiers et les envoya. « Merci. Vous pouvez m’appeler sur mon portable une fois que vous voyez ce que vous pensez. »

 

« Quel est votre pourcentage là-dedans, Dar ? »

 

Hm. Bonne question. « Comme je l’ai dit, j’ai été entraînée là-dedans », répondit Dar. « Et maintenant des amis à moi aussi y ont été entraînés, et ils ont été blessés. Je dois savoir de quel côté sont les anges pour savoir ce que je dois faire. »

 

« Ah ! Je vois », murmura Richard. « C’est votre côté chevalier croisé qui ressort, hein ? »

 

« Pourquoi est-ce que tout le monde l’appelle comme ça ? » Gémit Dar. « Ce n’est pas une croisade… ce connard stupide ne veut pas me laisser tranquille ! »

 

« Oui oui », répliqua son avocat. « Je vais jeter un œil Dar. Ça ressemble à une typique bagarre familiale sur l’argent, mais je vous donnerai ma meilleure opinion. »

 

« Merci Richard », dit Dar en souriant. « Je vous suis redevable. »

 

« Et si vous me laissiez m’occuper de vos investissements ? » Répliqua Richard, avec un humour joyeusement mercenaire. « Vous savez, je déteste l’admettre mais vous m’avez fait faire un sacré investissement dans ILS le trimestre dernier. »

 

Dar se mit à rire. « On en parlera », dit-elle.

 

« Comment vont papa et maman ? » Demanda Richard. « J’ai entendu parler d’un scandale où ils vivraient sur un bateau ? »

 

« Un Bertram de soixante pieds, oui », répondit Dar pince-sans-rire. « Ils sont les gens les plus heureux de la Terre. »

 

Richard rit de bon cœur. « Tant mieux pour eux ! J’adore ça ! » Gloussa-t-il. « Il faudra que j’aille voir ça un de ces quatre… écoutez, je vais m’occuper de ça et je vous recontacte, d’accord ? »

 

« Merci Rich. » Dar raccrocha et se tourna vers Kerry. « Tout est prêt ? »

 

« Il a tout gobé avec une canette en rab’ », dit Kerry en hochant la tête. « Il arrive dans un moment. Il finissait juste de dîner. » Elle se gratta le nez. « Il semblait vraiment heureux d’entendre ma voix, je sais pas pourquoi. »

 

Dar lui lança un regard vraiment ironique. « Avec le Southern Comfort, ou sans ? » (NdlT : boisson du Sud à base de whiskey mais très sucrée)

 

Kerry tira la langue. Dar se pencha volontiers et l’attrapa entre ses dents. Elle la relâcha lentement puis fixa plutôt son attention sur les lèvres de Kerry. « Mm », dit-elle d’une voix traînante et douce alors qu’elles se séparaient. « Pour autant que je veux que ceci soit bouclé, je mentirais si je disais que j’aimerais que ce soit ce soir. » Elle pencha la tête et embrassa de nouveau Kerry, puis descendit ses mordillements vers la gorge de celle-ci pour sentir son pouls battre contre ses lèvres alors qu’elle suçotait la peau douce.

 

« Je présume que tu vois ce que je veux dire, alors », murmura Kerry, sa main glissant lentement sous la chemise de Dar pour explorer la surface chaude. « Au sujet d’être égoïste. »

 

Dar posa son ordinateur sur le sol et roula sur le ventre, repoussant l’annuaire de l’île et le téléphone et elle enroula ses jambes et ses bras autour de Kerry. « Oh ouais », grogna-t-elle, en continuant son assaut. « Dis que je suis égoïste Je te veux toute à moi. »

 

« Ooh. » Kerry sentit ses battements de cœur grimper et une poussée de chaleur chatouiller sa peau. Il y eut une légère pression à sa ceinture quand le toucher de Dar glissa sous sa chemise et traça sa cage thoracique. Elle emmêla ses doigts dans les cheveux de Dar et mit le nez dans son oreille, mordillant légèrement son lobe.

 

Elle pouvait sentir la respiration de Dar contre sa nuque, puis le tiraillement doux et insistant lorsque les dents de Dar ôtèrent le bouton du haut de sa chemise. Kerry mit la main autour de la joue de Dar, la caressant alors que son pouce traçait la lèvre de celle-ci.

 

Dar déboutonna lentement sa chemise, et Kerry sentit l’air frais de la chambre l’effleurer, lui donnant la chair de poule sur le ventre. Les lèvres de Dar intensifièrent la sensation, et Kerry perdit rapidement toute notion de leur problème.

 

Tout ce qui comptait maintenant, c’était les touchers excitants sur ses seins et la peau chauffée par le soleil odorant de Dar et le besoin de ce corps qui lui fit écarter le doux coton qui les séparaient avec une impatience audacieuse.

 

« Grrrrrmmlll…. » Le bas grondement chatouilla sa peau. Kerry sentit les dents de Dar se fermer doucement, avec excitation sur son nombril. « A moi. »

 

Indéniablement. Kerry arqua le dos et elle enroula les bras autour de Dar, sentant les muscles puissants le long de sa colonne se serrer et bouger. Elles se pressèrent l’une contre l’autre brièvement, un sursaut de chaleur avant que Dar ne bouge plus bas et que sa main ne descende pour caresser la cuisse de Kerry.

 

Oh indéniablement.

 

***********************************

 

« Merci. » Kerry signa le chèque et poussa le serveur hors de la chambre avant que ses yeux ne lui sortent de la tête pour traverser le sol. Elle referma la porte derrière lui et se retourna, regardant le lit avec un sourire ironique.

 

Dar était affalée en travers, le drap ne couvrant qu’à peine ce qui était manifestement un corps nu. L’ordinateur était posé sur une cuisse mais l’autre sortait du drap, sa longueur bronzée étendue sur la surface blanche.

 

Secouant la tête, Kerry alla vers la table et inspecta le plateau, jetant un coup d’œil sous un couvercle et souriant à ce qu’elle voyait. « T’as faim, ma jolie ? »

 

« Plus maintenant », dit Dar d’une voix traînante.

 

« Eh. » Kerry souleva le bord débardeur de Dar qu’elle avait piqué après qu’elles eurent fini de faire l’amour. Elle se percha sur le bord de la table, arrangeant quelques assiettes. « Bon, okay, on va commencer avec ça alors. » Elle prit une des assiettes et alla vers le lit où elle s’agenouilla.

 

« Joyeux anniversaire… joyeux anniversaire… »

 

Dar leva les yeux, alarmée, pour voir un beau truc en chocolat avec encore plus de chocolat dedans et du chocolat dessus, plus des baies à côté sur l’assiette. Au centre se tenait une bougie unique. « Ahhhh. »

 

« Joyeux anniversaire chère Dar… Joyeux anniversaire », gazouilla Kerry.

 

Dar renifla l’assiette, se léchant les lèvres avec appréciation. « On partage ? » Elle souffla la bougie en une seule fois.

 

Kerry s’assit sur le lit et prit la fourchette, puis coupa un morceau gluant et le mit dans la bouche de Dar.

 

« Ooooh… j’aime bien ça », marmonna Dar. « Je viens juste de recevoir une livraison de données de Mark », informa-t-elle Kerry. « Les statistiques de DeSalliers, financières et autres. Je me disais bien pourquoi il était si désespéré. »

 

« Pourquoi ? » Kerry lui mit une autre bouchée de gâteau en regardant l’écran.

 

« Il est ruiné », dit Dar en mâchant. « Il a investi dans deux opérations de capital-risque qui ont capoté, et les banques ont saisi une partie de ses capitaux quand elles se sont rendu compte qu’il avait un papier qui ne valait pas le prix du papier sur lequel c’était imprimé dans ses comptes. »

 

« Ahhh. » Kerry opina. « Ouais, ça a du sens. Alors le vieil oncle offre une opportunité de… de quoi, Dar ? » Demanda-t-elle. « Pas de faire remonter quelque chose, c’est la dernière chose qu’il veut. »

 

Dar fixa l’écran. « Non. Il veut qu’il saborde l’épave », se rendit-elle compte. « Mon Dieu… c’est ça. Il va la cannibaliser. »

 

Kerry avait la fourchette dans la bouche. Elle la retira et avala la bouchée riche. « Est-ce que tu es en train de dire qu’il va couler quelque chose qui est déjà coulé ? Pour que personne ne trouve rien ? »

 

Dar hocha la tête. « Ouais, mais… » Elle amena un autre écran. « Il a un problème. C’est dans les eaux territoriales et il ne peut pas aller là-bas pour balancer de la dynamite comme ça. »

 

Kerry prit un autre morceau de gâteau et le tendit à Dar. « Comment est-ce qu’on allume de la dynamite sous l’eau, Dar ? »

 

Dar mâcha et tapa en silence, puis elle avala. « Est-ce que tu as… »

 

« Du lait ? Oui. » Kerry posa l’assiette et alla en chercher.

 

« Je ne sais pas », répondit Dar à sa question précédente. « Il faudrait que tu demandes à mon père. Sa spécialité était appelée DSM. Démolition sous-marine. »

 

Comme par invocation supernaturelle, le téléphone de Dar se mit à sonner et quand elle vérifia l’identité de l’appelant, il était familier. Avec un petit grognement de surprise, Dar ouvrit le téléphone. « Salut papa. »

 

Kerry, qui revenait avec le lait, ouvrit les yeux tout grands. « Wow », murmura-t-elle. « C’est dingue. »

 

« Salut Dardar. » La voix joyeuse d’Andrew Roberts passa dans le téléphone. « Comment se passent les vacances ? »

 

La vérité ? Dar avait quelques microsecondes pour décider. « Géniales », finit-elle par dire. « On est tombées sur des pirates, on est impliquées dans un possible cas de meurtre, et Kerry a été piquée par une méduse, mais autrement, ça a été vraiment cool. »

 

L’occasion était rare de laisser Andy Roberts sans voix. « Sacrebleu », finit-il par bafouiller. « Bon Dieu, Dar, dans quoi vous vous êtes fichues ? »

 

Dar soupira. C’était une histoire si longue à ce point… Kerry lui prit le téléphone et le mit à son oreille. « Salut papa. »

 

« Comment ça va, kumquat ? »

 

« Je tiens une sorte de journal de tout ça, tu veux que je te l’envoie par mail depuis l’ordinateur de Dar ? » Proposa Kerry. « Je pense que ce sera plus facile que si on essaye de l’expliquer. Je vais le formater pour une impression. »

 

« J’aimerais bien, kumquat. Ma femme bouge les sourcils en se demandant c’qui s’passe. »

 

Dar reprit le téléphone. « Ça ne va pas si mal, papa », expliqua-t-elle. « C’est juste… compliqué. » Elle leva les mains du clavier alors que Kerry rampait dans le lit près d’elle et entrait quelques commandes.

 

« Oui oui », grogna Andrew. « Bon, quoi qu’il en soit, tu passes un bon anniversaire ? »

 

Dar examina la jeune femme blonde affalée sur ses genoux. « Ouais, c’est génial », répondit-elle. « Kerry et moi on a fait des courses et… hum… on s’est détendues toute la journée. »

 

« Détendues ? » Murmura Kerry. « Je n’étais sûrement pas détendue… hep ! » Elle se trémoussa alors que Dar la pinçait. « Arrête ça. » Elle passa un doigt le long de la cuisse bien nue de Dar, ricanant quand elle entendit la voix de celle-ci se briser.

 

« N… non, papa, honnêtement. On va bien. » Dar s’éclaircit la gorge. « Je contrôle tout. » Elle se mordit l’intérieur de la lèvre lorsque Kerry lui chatouilla à nouveau la cuisse. « A peu près tout. »

 

« Bon, faites attention », les avertit Andrew. « Attends. »

 

Un bruit dans le téléphone puis une voix plus légère. « Dar ? »

 

« Salut maman », dit Dar.

 

« Je ne vais pas prétendre avoir la moindre idée de ce qui se passe, alors je vais juste te souhaiter un bon anniversaire. »

 

Dar gloussa. « Merci. »

 

« Et j’espère que tu as aussi un bon échange hypercommercialisé forcé de ressources personnelles. »

 

« Joyeux Noël à toi aussi, maman. »

 

« Joyeux Noël maman ! » Kerry se pencha en arrière et cria. « Bon Solstice. »

 

« Dis à Kerry que je la remercie et aussi pour la carte », dit Céci. « Vous allez êtres prudentes, les filles, vous m’entendez ? »

 

Kerry termina sa tâche, puis se faufila hors du lit et retourna vers la table avant que la proximité nue de Dar ne l’éperonne pour d’autres aventures amoureuses.

 

« Ça va aller, maman », dit Dar dans un soupir. « Comment va Chino ? »

 

« Tout à fait bien », la rassura Céci. « L’endroit est bien, l’île n’a pas coulé, ton action a pris deux dollars, et je crois que ton père vient juste d’ouvrir une bouteille de champagne, alors je vais devoir vous laisser continuer votre fête. »

 

« Passez une bonne soirée », lui dit Dar. « Appelez-nous si vous avez besoin de quoi que ce soit. »

 

« Et si c’était toi qui appelais si tu as besoin de quelque chose ? » Contra Céci. « Bonne nuit, Dar. »

 

« Bonne nuit. »

 

Dar venait juste de refermer le téléphone lorsqu’un coup fut frappé à la porte. « Ah. Je parie que c’est notre ami », dit-elle. « On le fait entrer. »

 

Kerry se retourna, une main sur la hanche. Elle fixa Dar les deux sourcils rehaussés.

 

Dar la regarda à son tour, puis se rendit compte de ce qu’elle regardait. « Oh. » Elle posa l’ordinateur de côté et se leva, déposa les draps et traversa le sol en bois. Elle ouvrit son sac et en sortit un short et une chemise.

 

Kerry alla à la porte et s’y appuya. « Juste une seconde », cria-t-elle en regardant par l’œilleton pour s’assurer que c’était Bob et pas quelque chose d’encore plus cafardeux.

 

« Okay. » Dar retourna vers le lit et prit son ordinateur, puis elle s’installa plutôt dans un fauteuil.

 

Kerry ouvrit la porte. « Salut. » Elle recula pour laisser entrer Bob. » Entrez. »

 

Il portait un pantalon chino frais nettoyé et un polo bien repassé. « Salut. » Il fit un sourire fervent à Kerry, son regard passant au-dessus de sa tête en direction de Dar, et puis de retour sur Kerry. « Merci de m’avoir appelé… j’espérais pouvoir vous retrouver. J’ai vraiment besoin de vous parler. »

 

« Ah », murmura Dar. « C’est bien, parce que nous avons besoin de vous parler. »

 

Bob s’avança avec hésitation et prit le siège en face de Dar. « Je suis navré, j’interromps votre dîner ? »

 

Kerry était retournée à la table. « C’est bon. On a l’habitude de manger pendant le boulot. » Elle examina l’assiette de Dar, puis s’avança et la lui tendit « Bob, vous savez, j’en ai vraiment ma claque de vous. »

 

Dar posa l’assiette sur l’accoudoir du fauteuil et continua son travail, laissant Kerry s’occuper de la conversation comme elles l’avaient planifié.

 

« M… moi ? » Bob avait vraiment l’air surpris. « Qu’est-ce que j’ai fait ? »

 

« Vous avez laissé deux de nos amis dans un très mauvais endroit hier soir. » Kerry le fixa sérieusement. « Ils ont été blessés. » Elle s’assit sur le bord de la fenêtre et posa les coudes sur ses genoux. « Pourquoi avez-vous fait ça ? »

 

Pendant un moment, le seul son fut celui, rapide, de la frappe au clavier de Dar.

 

« Je pensais qu’ils s’en sortiraient », finit par murmurer Bob. « Je pensais qu’ils allaient me poursuivre, pas eux. » Il bougea avec malaise. « Je ne voulais pas qu’ils soient blessés. »

 

Bon. Kerry réfléchit. C’était en fait marginalement logique. « Pourquoi avez-vous pensé qu’ils allaient vous courir après ? » Demanda-t-elle.

 

Bob se leva et fit les cent pas, visiblement nerveux. « Pourquoi ? C’est après moi qu’ils en ont. C’est moi qui essaie de descendre sur cette épave. Si nous avions quoi que ce soit, ça aurait été sur ce bateau… bien sûr que j’ai pensé qu’ils me suivraient. »

 

« Mais ils ne l’ont pas fait », dit Kerry.

 

« Non, je… » Bob regarda par la fenêtre. « Je pensais avoir de la chance. » Il se tourna. « Hé, ça serait la troisième fois, vous savez ? En plus, ces types avaient l’air de savoir prendre soin d’eux. Qu’est-ce que j’aurais pu faire dans tous les cas ? »

 

Kerry le fixa directement.

 

« Hé… je l’admets. Je ne suis pas un héros. » Bob leva les mains. « Je ne suis pas comme vous. Je devais d’abord sauver ma peau, et c’est la vérité vraie, okay ? »

 

Kerry regarda Dar. Celle-ci leva les yeux au ciel et secoua la tête. Kerry soupira et prit une bouchée de son dîner. « Comme ça, vous nous cherchiez ? » Demanda-t-elle. « Est-ce que vous avez besoin d’une autre cible de diversion ? »

 

Bob sentit qu'apparemment on arrêtait de le cuisiner et qu’il avait gagné un point. « Non. » Il reprit confiance en lui. « Ecoutez, je me suis rendu compte que j’allais dans la mauvaise direction, j’ai besoin de ressources et d’aide. » Il leur fit face. « Alors, voilà le marché. »

 

Dar posa le coude sur son accoudoir alors que Kerry se penchait attentivement en avant.

 

« Je veux faire de vous mes partenaires », dit Bob. « Est-ce que c’est un bon marché ou quoi ? »

 

Les yeux bleus et verts se croisèrent dans la chambre de l’auberge.

 

Kerry soupira. « Bob ? »

 

« Oui ? » Il lui sourit. « Je sais, c’est un gros sacrifice pour moi, mais… »

 

« Est-ce qu’on vous a beaucoup laissé tomber sur la tête quand vous étiez petit ? »

 

« Hein ? »

 

« J’aurais dû rester nue », commenta Dar en secouant la tête tristement. « Il ne s’en serait même pas aperçu. »

 

« Hein ? »

 

« Une autre bonne raison pour laquelle les gens stupides ne devraient pas faire d’enfants. »

 

« De quoi vous parlez ? »

 

« Je pense qu’on devrait juste l’attacher et le laisser dans le placard », décida Kerry.

 

« Hé ! »

 

************************************

 

« D’accord. Voilà le scénario tel que je le vois. » Dar faisait les cent pas devant la fenêtre, les mains dans les poches.

 

Bob était assis dans le coin, restant assez éloigné de Bud, qui venait d’arriver il y a peu, qu’il le pouvait. Kerry était assise sur lit, les jambes croisées et la seule chose qui manquait, c’était un tableau blanc et des marqueurs.

 

Dar était en fait une bonne analyste de situation, avait décidé Kerry il y avait quelques temps. Elle tendait à rejeter tous les détails non pertinents et à se concentrer sur les faits essentiels et si on était intelligent on la laissait finir avant de poser des questions.

 

« Mais, attendez… » dit Bob. « Vous ne pensez pas que je devrais expliquer ma part de ceci ? »

 

« Non », dit Dar. « Comme je le disais… voici le scénario. » Elle s’interrompit. « Nous avons une épave vieille de dix ans juste à l’est de chez Charlie et Bud, dans une condition plutôt rude. Nous avons un abruti certifié qui essaie d’en remonter des bouts, et un autre abruti certifié qui essaie de la faire péter. »

 

« Hé ! » Protesta Bob.

 

« La ferme », dit Bud d’une voix traînante. « Ou je vous fourre un pied de chaise dans la gorge. »

 

« Un abruti qui a les moyens d’atteindre son objectif. » Dar consulta un papier sur la table, maintenant sans plateau. Une théière, cependant, se tenait au milieu. « Il a aussi la tâche la plus facile. » Elle se tourna vers Bob. « Est-ce que vous êtes prêt à nous dire ce que vous cherchez ? »

 

Bob se trémoussa un peu alors que tous les regards se posaient sur lui. « Hum. » Il déglutit, un son audible dans la pièce. « Ben, vous savez, c’est… vous voyez, je ne sais pas si je peux, hum… »

 

Dar avança vers lui et mit les bras sur son fauteuil le fixant de son regard le plus sévère. « Kerry a risqué sa vie pour sauver vos fesses. Ne pensez même pas à ne pas nous faire confiance. »

 

« Euh. » Bob se carra dans le fauteuil. « Ce n’est pas ça, c’est… juste… que je… »

 

« Vous ne savez pas, n’est-ce pas ? » Dit Kerry. « Vous n’avez aucune idée de ce que vous cherchez. »

 

Dar regarda Kerry puis Bob. L’expression sur son visage en disait des tonnes. « C’est vrai ? »

 

« Hum. » La gorge de Bob se serra. « En quelque sorte. »

 

Dar se redressa et alla à la fenêtre, levant les deux mains pour les laisser tomber dans un silence éloquent.

 

« Bon sang de bois », ricana Bud. « Pas étonnant que vous ayez demandé qu’on vous montre tout ce qu’on remontait », dit-il. « Je pensais à une histoire à la con pour retrouver des pièces d’un puzzle. »

 

« Vous voyez… » Bob se redressa. « Je vous ai dit que j’aurais dû vous expliquer d’abord. Voilà le truc. » Il prit une inspiration. « Ma grand-mère… »

 

« Ce n’est pas votre grand-mère », l’interrompit Dar. « Vous n’avez même aucun lien avec elle. Vous essayez d’impressionner sa petite fille que vous voulez épouser. »

 

Bob la regarda avec consternation.

 

« Vous êtes de l’Ohio », ajouta Kerry avec un bref sourire. « Votre famille élève des alpagas. »

 

« Vous êtes qui vous ? » Demanda Bob en les regardant tour à tour. « Des flics ? »

 

Dar ricana.

 

Kerry se contenta de rire.

 

« Okay », dit Bob en soupirant. « Ouais, je suis un imposteur. »

 

« Alors ça c’est des sacrées nouvelles du jour », marmonna Bud.

 

« Mais c’est pour une grande cause. Ecoutez. » Bob se reprenait. « C’est vrai, au sujet du grand-père de Tanya. Il détestait ses enfants comme du poison. Il voulait trouver un moyen de les entourlouper d’une manière ou d’une autre. Alors son testament… »

 

« A laissé pratiquement tout à des œuvres de charité et à sa femme », le coupa Dar. « Sauf qu’après qu’il a coulé, la famille a déposé une plainte disant qu’il était cinglé, et a fait invalider le testament. » Elle leva une feuille de la table. « Tout allait à son fils le plus âgé. »

 

« C’est juste. » Bob luttait pour reprendre le contrôle de la conversation. « Et c’est un connard. »

 

« Un problème commun que nous avons rencontré dernièrement », murmura Kerry. « Peut-être que c’est l’eau. »

 

« Il contrôle tout, et le pire est qu’il a pris tout l’argent de la grand-mère de Tanya parce qu’il a fait dire au tribunal qu’elle était incapable », continua Bob. « Tanya l’aide, mais c’est vraiment dur. Son oncle dit que c’est juste dommage, parce qu’elle, Grand maman, je veux dire, a soutenu Grand Papa et ne voulait pas qu’il laisse de l’argent aux autres. »

 

Ça, reconnut Dar, semblait être la vérité, si on se référait aux deux pages bien formatées qu’elle avait reçues en réponse de Richard. L’oncle, Patrick Wharton, était apparemment le connard que Bob décrivait. Richard avait ajouté plusieurs notes de bas de page dans lesquelles il décrivait les acteurs, aucun d’eux ne semblait être des citoyens au-dessus de tout soupçon mais de tous, Wharton était le pire, et apparemment Grand Maman était une sorcière, mais aussi une victime basiquement innocente.

 

Le fait que Bob voulait se marier dans ce nid d’invertébrés déplaisants scellait son idiotie, pour autant que Dar était concernée.

 

Quoi qu’il en soit.

 

« Okay. » Dar s’assit sur le bord de la fenêtre. « Donc nous ne savons pas si cette chose, quoi qu’elle soit, existe ? »

 

« Nous pensons que si… enfin, elle existait », dit Bob. « Le truc c’est que nous cherchons à prouver que le vieux grand-père Wharton n’était pas cinglé, et que peut-être oncle Patrick a quelque chose à voir avec son naufrage. »

 

« Vous le pensez vraiment ? » Demanda Kerry.

 

Bob haussa les épaules. « Je sais pas, mais c’est le genre de type qui pourrait. »

 

Bud se leva et remua la théière. « Poursuite de merde. » Il secoua la tête.

 

Dar était encline à acquiescer. « Qu’est-ce qui vous fait penser qu’il y a quelque chose sur le bateau qui peut le prouver ? Il est au fond depuis dix ans. »

 

Bob sourit enfin. « Parce Patrick le Puant le pense », dit-il. « Ils ont mis à sac la maison du vieux après avoir envoyé la vieille dame dans un foyer. Juste après ça, il est devenu cinglé et a commencé à engager DeSalliers pour aller vérifier l’épave. » Ses doigts tapotaient l’accoudoir du fauteuil. « Tanya a découvert ça, et c’est comme ça que tout a commencé. On s’est dit qu’il devait savoir quelque chose sinon pourquoi il s’y intéresserait ? »

 

Kerry posa le menton sur son poing. « C’est sensé », admit-elle.

 

« Alors DeSalliers doit savoir ce qu’il cherche », murmura Dar.

 

« Et il pense que peut-être vous l’avez trouvé, la première fois », commenta Bud. « Peut-être que c’est pour ça qu’il vous harcèle. »

 

Kerry se leva du lit et alla vers la table, examinant les pages que Dar avait imprimées. « Mais on ne l’a pas trouvé. Tout ce qu’on a remonté, c’est une vieille boîte à cigares qui tombe en morceaux. Il y avait tellement de corail dessus qu’on aurait dit un morceau de déchet marin. Il n’y avait rien là-bas. »

 

« Mais… il ne le sait pas. » Dar s’appuya contre l’encadrement. « Et il panique parce qu’à moins d’apporter des preuves positives à Wharton, il ne sera pas payé. S’il n’est pas payé, il est ruiné et je doute qu’il puisse se permettre d’acheter le carburant pour retourner aux Etats-Unis. »

 

« Okay. » Kerry rejoignit Dar près de l’encadrement, se posant épaule contre épaule. « Alors il y a deux choses différentes. Je présume que le truc de l’implication est important pour l’oncle, mais il y a des preuves qu’il n’était pas cinglé. Je ne pense pas que ce serait quelque chose sur le bateau. »

 

« Non », approuva Dar. « Il faut qu’on trouve pourquoi il a fait tout le chemin jusqu’ici dans les tropiques, et ce qu’il cherchait. »

 

« On espérait trouver son carnet de bord », expliqua Bob. « Il tenait un journal mais c’était sur papier, alors… à moins que quelqu’un l’ait sauvé, et que ce soit chez lui, ou dans une boutique quelque part… »

 

Bud sirota son thé, regardant tout le monde d’un œil noir par-dessus le bord de sa tasse. « On peut d’mander », dit-il. « On connaît les plongeurs d’épave sauvages par ici. »

 

Dar grogna, faisant un rapide geste de la tête vers Bud. « Très bien », décida-t-elle. « Tout d’abord, on saborde DeSalliers. Je vais appeler Wharton demain, lui dire que je pense qu’on a ce qu’il veut, et voir ce qu’il en dit. »

 

Tout le monde regarda Dar avec surprise. Dar les regarda en retour. « Quoi ? J’en ai par-dessus la tête de ce débile qui démolit mes amis et ruine mes vacances. »

 

« Il pourrait disjoncter », suggéra Kerry.

 

« Il pourrait lui pousser une queue et des ailes et qu’il vole jusqu’en Floride aussi », répliqua Dar. « En attendant, Bud, tu vérifies avec tes copains et tu vois si tu peux trouver ce que c’était que cette sérénade, peut-être qu’on peut sortir de cette stupidité et que je pourrai retourner faire du windsurfing. »

 

« Ouais, je peux faire ça », approuva un Bud grognon. « Ils pensent laisser sortir Charlie demain. Il a un gros carnet noir. On peut en appeler plus avec. »

 

« Très bien. » Dar croisa les bras. « Je vais tirer autant d’information réglementaires que je peux sur les contrats du vieux bonhomme. J’ai quelqu’un qui déniche ses fichiers d’investissements. » Elle soupira. « En attendant, on va aller voir les bureaux du gouvernement demain et voir ce qu’ils ont comme dossiers sur lui, et ce foutu bateau, et ce qui était enregistré quand il a coulé. »

 

Bob la fixa. « Qui vous êtes vraiment ? » Demanda-t-il de nouveau. « Allez, je suis au clair, maintenant c’est votre tour. Vous êtes des agents du gouvernement ou quoi ? »

 

« Non », lui dit Dar avec un regard sévère. « C’est pire. Nous sommes des techno-capitalistes déchaînées. » Elle mit le bras autour des épaules de Kerry. « Dilbert qui a pris des stéroïdes, mais plus classieux, et avec un chien bien plus mignon. » (NdlT : Dilbert est un personnage de bande dessinée, un informaticien, et ses aventures racontent ses journées au bureau, il y a plein de personnages qui l’entourent, comme un chien consultant, un chat directeur des ressources humaines et un dragon J)

 

Kerry ricana, se retourna et enfouit son visage dans l’épaule de Dar. « Chérie, arrête ça », dit-elle.

 

« Il a demandé », dit Dar en haussant les épaules.

 

« C’est vrai », murmura Bob. « Okay, bon… qu’est-ce que vous voulez que je fasse. »

 

« Rien », lui dit Dar d’un ton sec.

 

« Vraiment… » Kerry adopta un ton légèrement plus gentil. « On s’occupe de tout. Si DeSalliers vous voit dans le coin, ça va juste compliquer les choses. »

 

Bob la regarda. « Vous êtes vraiment une espionne, hein ? » L’accusa-t-il. « Ou la police internationale, ou un truc comme ça ? » Il fit claquer ses doigts. « J’y suis, vous êtes un agent de la DEA ? »( NdlT : DEA = Drug Enforcement Administration ; service du ministère de la justice américaine qui lutte contre les trafiquants de drogue.)

 

« Non », dit Kerry en soupirant. « Je suis une givrée d’informatique », lui dit-elle, ce qui fit retenir un sourire narquois à Bud. « Vraiment. »

 

« Oh. » Bob avait toujours l’air très confus. « Comme un hacker ? »

 

« NON. C’est Dar le hacker. Je suis juste la fondue d’informatique. » Kerry était au bout de sa patience.

 

« T’es vraiment un hacker ? » Demanda Bud à Dar avec intérêt.

 

Dar commença à glousser. « Parfois, ouais », dit-elle. « Mais très, très chère. » Ses mains bougèrent sur le clavier de l’ordinateur. « Okay. Je pense qu’on a eu assez d’intrigue pour la soirée. Kerry a besoin de repos. » Elle leva les yeux vers Bud. « Tu nous fais savoir demain comment va Charlie ? »

 

Bud opina. « Ouais. » Il joua avec la clé de la chambre. « Il était sur le point de bouffer le bras de ce docteur quand il lui a dit qu’il pouvait pas sortir. »

 

« Je sais ce qu’il ressent », dit Dar. « Je t’appelle demain après avoir joint Wharton. »

 

« Et moi ? » Gémit Bob.

 

« On vous appellera aussi », lui dit Kerry, essayant de ne pas entendre le grondement bas derrière elle. « Dar a raison. On devrait tous aller se reposer. Je suis sûre qu’on va avoir de quoi s’occuper demain. »

 

Elle les poussa doucement dehors et ferma la porte. Puis elle se retourna et fit face à Dar qui avait pris un siège dans un des fauteuils. « Pourquoi est-ce que j’ai l’impression d’être piégée dans un des romans bizarres d’Agatha Christie ? »

 

Dar lui tendit la main et Kerry alla jusqu’au fauteuil, s’asseyant sur l’accoudoir. « Je me dis, on peut se débarrasser de DeSalliers, sortir ce qu’on peut et le donner à Bob pour être débarrassées de lui, et ensuite on revient s’amuser. »

 

Kerry se pencha en avant et embrassa Dar sur la tête. « Ça ma paraît être un bon plan, chef. »

 

Elle espérait seulement qu’il marche.

 

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Fin de la partie VII

A suivre partie VIII

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