| 
  • If you are citizen of an European Union member nation, you may not use this service unless you are at least 16 years old.

  • You already know Dokkio is an AI-powered assistant to organize & manage your digital files & messages. Very soon, Dokkio will support Outlook as well as One Drive. Check it out today!

View
 

terrors8b

Page history last edited by Fausta88 14 years, 8 months ago

Dar & Kerry

 

Terrors of the High Seas

Aventures en Haute Mer

 

 

Par Melissa Good

Traduction : Fryda

(fryda@orange.fr)

 

Voir les avertissements dans la partie 1

**********

Partie 8b

*********

 

« Il faut que je parle à M. Wharton. » Dar commença en étant polie.

 

« Où est-ce que vous avez eu ce numéro, Bon Dieu ? »

 

D’accord, autant pour ça. « Ça importe ? Vous êtes Wharton ? »

 

« Qui vous êtes bon sang ? »

 

Dar écouta la voix. Elle était d’âge moyen, un peu rauque avec un accent Nouvelle-Angleterre distinct. « Quelqu’un qui se trouve juste à l’est de Saint John », répliqua-t-elle. « Et maintenant, vous êtes Wharton, ou pas ? »

 

Un silence. « Ouais. »

 

« Bien », répondit Dar. « Alors peut-être que vous pouvez m’expliquer pourquoi vous avez engagé des hommes de mains qui me courent à fond sur les nerfs. »

 

« Ecoutez, madame. Je ne sais fichtrement pas qui vous êtes… »

 

« VOUS… » Dar aboya à plein volume. « n’avez pas besoin de savoir qui je suis, monsieur ! » Elle prit une inspiration. « Tout ce que vous avez à savoir, c’est que l’amateur à deux sous que vous payez une fortune ne pourrait pas retrouver son chemin hors d’un sac à papier sans des instructions imprimées à l’intérieur en lettre noire police vingt-quatre. »

 

« Quoi ? »

 

« J’ai… » Dar baissa la voix jusqu’à un doux ronronnement. « … quelque chose que vous recherchez. »

 

Un silence. « Qui diable êtes-vous ! »

 

« Vous ne sauriez pas qui je suis si je vous disais mon nom », lui dit calmement Dar. « Et je serais quelqu’un de bien plus heureux si je n’avais jamais entendu votre nom ou le nom du connard que vous avez engagé, croyez-moi », ajouta-t-elle.

 

« Vous allez m’écouter… »

 

« Non, VOUS allez m’écouter. » Dar passa outre ce qu’il disait. « Vous faites partir votre petit pirate rémunéré d’ici ou je vais chez les flics et je vous dénonce officiellement. »

 

Le silence. Puis un clic.

 

Dar regarda le téléphone. « Il m’a raccroché au nez », dit-elle.

 

Kerry se gratta le nez. « Bon, trésor, mais je pense que tu as passé le message que tu voulais. »

 

« Ah oui ? » Dit Dar d’un air songeur, alors que Kerry s’avançait et glissait un bras autour de sa taille.

 

« Ouaip », l’assura Kerry. « Je ne voudrais pas être une mouche sur les murs du bateau de DeSalliers, à moins que je puisse nager, et très bien. »

 

« Madame ? » Le garde de sécurité était de retour avec un homme plus petit. « Jasar va vous emmener à votre nouvelle chambre, d’accord ? »

 

Kerry prit leur sac de voyage. « Allez-y. »

 

En grognant, Dar rangea le téléphone et la suivit, son sac à dos sur l’épaule. Sa discussion avec Wharton n’avait pas été très satisfaisante, et elle repassa le bref échange dans sa tête alors qu’elle marchait dans le couloir. Aurait-elle dû démarrer d’un ton plus professionnel ? Expliquer qui elle était ? Pleine de doutes, Dar sentit son front se plisser. Peut-être qu’elle aurait dû laisser Kerry s’en occuper après tout.

 

Dar se sentait vraiment déstabilisée. Elle n’aimait pas ça. Elle n’était même pas sûre de savoir pourquoi elle se sentait comme ça.

 

Ils s’arrêtèrent devant une porte et le concierge l’ouvrit pour elles. « Et voilà, mesdames. » Il se recula pour les laisser entrer, puis il les suivit et ferma la porte.

 

La chambre était au coin de la falaise, et faisait environ trois fois la grandeur de l’autre. Il y avait un balcon en arrondi, et un sentiment général de luxe dont l’autre chambre, bien que confortable, manquait. « Le directeur a dit qu’il viendrait bientôt, avec la police », dit doucement le réceptionniste. « Je peux faire quelque chose pour vous ? »

 

Dar posa son sac à dos sur le divan puis s’assit à côté. « Ouais », dit-elle. « Une cafetière de café fort et un grand milk-shake au chocolat. »

 

« Mettez-en deux », ajouta Kerry. « Merci. »

 

« Tout de suite. » Le réceptionniste partit.

 

Kerry prit le temps d’explorer la nouvelle chambre. Elle ouvrit la porte près du balcon, exposant un jacuzzi, joliment encastré dans un coffre en bois. « C’est joli », conclut-elle en regardant par la fenêtre. « Je présume que ceci est la suite ‘s’il vous plait, ne portez pas plainte’. » Elle se retourna, s’appuya sur le bord de la fenêtre et regarda Dar. « Bon, on en est où ? »

 

Dar posa la tête sur le dossier du canapé. « Si seulement je savais », admit-elle. « Bon, une chose, cette idiote a perdu son temps. Est-ce qu’elle pensait vraiment qu’on allait laisser quelque chose… n’importe quoi… de valeur dans cette chambre ? »

 

Kerry soupira. « Bonne question. » Elle se leva et s’approcha, s’asseyant sur le canapé juste à côté de Dar. « Peut-être que non. Peut-être qu’elle essayait juste de prouver une chose. J’ai été… ah… plutôt désagréable avec elle un peu plus tôt. »

 

Le front de Dar s’agrandit. « Ah oui ? » Kerry ne prenait habituellement pas la route désagréable.

 

« Ouais. » La jeune femme blonde eut l’air un peu penaud. « J’était juste tellement en colère contre elle, contre eux, contre… » Elle laissa passer un soupir dégoûté.

 

Dar se tourna et se pencha en avant, fixant Kerry. « Est-ce que tout ce truc te rend dingue ? »

 

Kerry opina.

 

« Alors c’est pas juste moi ? »

 

Kerry secoua la tête. « Non », dit-elle. « Je suis si contrariée. »

 

Dar se rapprocha et lui prit les mains. « A quel sujet, ma chérie ? » Elle était plus que contente de concentrer son attention sur Kerry, plutôt que sur le problème qui la rendait perplexe.

 

« Et bien, c’est… je me sens vraiment stupide de dire ça, mais je me sens tellement en rogne qu’ils fichent nos vacances en l’air », confessa Kerry. « J’ai l’impression qu’ils me volent. Qu’ils nous volent, et ça me rend vraiment furieuse. » Inexplicablement, elle sentit les larmes arriver. « Ça n’est pas juste, Dar. Je sais qu’on ne s’est pas mises là-dedans exprès, et qu’on a juste réagi à tout ce truc, mais… »

 

Réagi. Dar sentit une pièce du puzzle se mettre en place. « Je sais », murmura-t-elle. « Je pense que c’est une partie du problème. Nous n’avons pas le contrôle de quoi que ce soit. Ça nous passe dessus. »

 

Kerry soupira. « Ce n’est pas que je ne veuille pas résoudre tout ce truc stupide. »

 

Dar décida qu’elle pensait que Kerry avait besoin d’un câlin. De ce fait, elle glissa le bras autour d’elle et l’attira plus près, puis elle la prit entre ses deux bras. Elle sentit Kerry soupirer chaudement contre sa peau. « Très bien », murmura-t-elle. « On attend une minute et on voit si on peut s’occuper de ça. »

 

« Beuh. » Kerry enfouit son visage dans l’épaule de Dar. « Je veux mon milk-shake. »

 

Dar rit doucement. « Ecoute. »

 

« J’écoute. »

 

« On a réglé le problème de Bud et Charlie. »

 

« Vrai », dit Kerry en hochant la tête.

 

« On a embêté Wharton, et peut-être que maintenant il va mettre DeSalliers sur la sellette. »

 

« Vrai. »

 

« Voilà ce qu’on va faire. Les flics sont en route pour nous parler. On va leur raconter comment ces derniers jours ont été une sauce mexicaine à sept couches. Les pirates, DeSalliers, les tours. »

 

« D’accord. »

 

« Ensuite, on sort, et on plonge dans un superbe trou bleu, et on va voir cette grotte dont je te parlais avant de quitter Miami. »

 

« Ooh. Ça devient de plus en plus intéressant. »

 

« Ensuite, on va dîner sur le bateau sous les étoiles. » Dar massa doucement l’oreille de Kerry. « Et quand on revient ici, on apprécie le jacuzzi avec une bouteille de vin frais et un grand bol de fraises. »

 

« Mm. » Dar se détendit contre Dar. « Ça me paraît super », dit-elle. « Mais tu sais quoi ? »

 

« Quoi ? »

 

« Je serais juste heureuse de passer tout le temps comme ça à la place », dit Kerry. « J’aime bien l’idée de tout dire à la police, Dar. Même s’ils sont impliqués avec les pirates, ça me fera me sentir mieux d’en parler. »

 

Dar hocha la tête. « Alors voilà comment je vois les choses. » Elle se sentait un peu plus stable. « Ne mentionnons pas que nous savons qui sont les pirates, ou que nous savons que ce n’est pas la première fois. On va jouer les dirigeantes américaines outragées dont on a interrompu les vacances. »

 

« Ça alors, ça va être dur », dit Kerry en riant.

 

« Tu sais bien ce que je veux dire. »

 

« Comme on a fait avec le directeur de l’hôtel. » Kerry opina. « Je vois. » Elle réfléchit. « Parce que si on dit tout ce qu’on sait, la première question qu’ils vont vouloir nous poser, c’est pourquoi on n’est pas venues les voir avant ? »

 

« Mm »

 

« Et pourquoi on n’a pas simplement quitté l’île pour sortir de cette situation. »

 

Dar soupira.

 

« Tu aurais aimé qu’on le fasse ? »

 

« Ouais. » Dar hocha la tête. « Mais tu sais quoi ? Une fois qu’ils se sont mis dans leurs têtes stupides que nous avions quelque chose de cette épave, je ne suis pas sûre que nous aurions pu. »

 

Non. Kerry repensa aux derniers jours. Leurs grandes erreurs avaient été de plonger dans l’épave, et de sauver Bob. Elle se redressa un peu à l’intérieur du cercle des bras de Dar, pas sûre de savoir si elle voulait renoncer à chacun de ces événements, malgré ce qu’elles traversaient maintenant.

 

Elle y réfléchit. « Tu sais, je pense que tu as raison. »

 

Dar sourit. « Quoi qu’il en soit, si tu veux continuer à ne pas te sentir dans ton assiette, je serais contente de rester assise ici et de te réconforter toute la journée. »

 

Kerry se mit à rire. « Mon Dieu, tu sais, tout ce truc est si ridicule », dit-elle. « La seule chose qui pourrait le dépasser, c’est qu’il se mette à neiger. »

 

Dar regarda dehors par pur réflexe. « Vrai. » Elle décrocha son téléphone et composa un numéro. « Je ferais mieux de dire à Bud dans quelle chambre nous sommes. » Elle écouta mais après deux sonneries, le téléphone passa sur la messagerie vocale. « Hm. » Dar attendit le bip puis parla. « Bud, c’est Dar. Envoie-moi un coup de fil quand tu entends ceci, et je te dirais où nous sommes. » Elle referma le téléphone.

 

Kerry la regarda. « Tu ne penses pas qu’il va s’enfuir, non ? Il semblait vraiment avoir la trouille de ces types. »

 

« Je ne sais pas. » Dar pencha la tête en entendit des bruits de pas. « Ah. Soit c’est le service de chambre, soit c’est les flics. » Elle relâcha Kerry à contrecœur et alla répondre au coup frappé à la porte. « Ou les deux. »

 

Devant la porte se tenaient le directeur, un homme grand et mince en uniforme kaki, un serveur, et plus important, deux milk-shakes au chocolat. Dar ouvrit la porte et leur fit signe à tous d’entrer, piquant joliment un des milk-shakes au passage.

 

Le directeur attendit que le serveur pose son plateau et Dar signa la note. Après que l’homme fut parti, le directeur s’éclaircit la gorge. « Ms Roberts et Ms Stuart, voici le capitaine Alalau, qui dirige la police. Je lui ai demandé de venir et d’enquêter sur cette destruction de vos possessions et votre impression. »

 

Kerry faillit applaudir au discours. Le capitaine de police semblait réservé mais poliment amical. « Capitaine, asseyez-vous donc. Ceci pourrait prendre quelques minutes », dit-elle. « Et vous aussi, M. Brack. »

 

« Merci, Ms Stuart », répondit le policier d’un ton affable. Lui et le directeur s’assirent. « Vous êtes très gentille. Je comprends combien vous et Ms Roberts devez être bouleversées de trouver votre chambre dans un tel désordre. »

 

« Après la semaine que nous avons eue ? » Dar fit le tour du canapé et tendit son milk-shake à Kerry, puis elle s’assit à côté d’elle pour faire face aux deux hommes. « Vous pouvez dire ça, oui. »

 

L’officier se pencha en avant. « M. Brack me dit que vous connaissiez cette femme ? Est-ce vrai ? »

 

« Nous le pensons », dit Kerry. « Basé sur la description de la femme de ménage. C’est une des deux personnes qui nous ennuient depuis que nous sommes sur cette île. »

 

« Ahhh. » Le capitaine Alalau hocha la tête. Il avait un beau visage bien sculpté et presque pas de cheveux. « Ce serait les deux employés de M. DeSalliers, c’est ça ? »

 

Dar haussa un sourcil. « Vous le connaissez ? »

 

Le capitaine produisit un son presque imperceptible. « Ms Roberts, peu de gens ne le connaissent pas », dit-il. « C’est quelqu’un de très connu, avec beaucoup de bonnes relations ici, et il a l’habitude que les choses aillent comme il veut. Son agent est venu me parler aujourd’hui, en fait, pour déposer une plainte. »

 

L’autre sourcil de Dar se baissa. « Contre nous ? » Elle hasarda la chose de manière sévère.

 

L’officier pinça les lèvres dans un léger sourire. « Non. Contre un autre homme dont ils disent qu’il empiète sur une épave qu’ils essaient de remettre à flot. »

 

« Ah », dit Kerry. « Bob. »

 

C’était le tour de l’officier d’avoir l’air surpris maintenant. « Vous connaissez cet homme ? Nous le cherchons. Il y a des plaintes. » Il regarda de Kerry vers Dar puis vers Kerry à nouveau. « J’ai un mandat pour son arrestation. »

 

« Ah. »

 

Le directeur les regarda tour à tour, visiblement décontenancé. « S’ils sont après cet autre homme, pourquoi sont-ils venus dans votre chambre d’hôtel alors ? »

 

Dar se carra dans le canapé. « Très bien. » Elle leva une main. « On va prendre depuis le début, d’accord ? »

 

L’officier prit un carnet dans sa poche et un stylo. Il gribouilla quelques notes. « C’est une excellente idée », dit-il. « Je suis sûr qu’on va pouvoir éclaircir cette situation infortunée une fois qu’on aura tous les faits. »

 

Kerry sirota son milk-shake et essaya de ne pas sourire, espérant que les faits, en fait, ne feraient pas hurler l’homme. Elle aimait bien ce policier.

 

En plus, elle voulait vraiment entendre ce qu’on lui avait dit au sujet de Bob.

 

************************************

 

« Tu sais quoi Dar ? » Kerry était affalée sur le grand lit confortable, sur le dos. « Je ne me suis pas rendu compte combien ces derniers jours ont été effrayants avant qu’on en parle à quelqu’un et qu’on voit leur cervelle sortir par les oreilles en réponse. »

 

« Errff. » Dar émit un petit son d’approbation perplexe. « Je pensais qu’il allait tomber à la renverse quand on lui a dit qu’on avait tiré sur les pirates. Tu as vu ça ? »

 

Kerry opina. « Il sait quelque chose. » Elle regarda Dar. « Tu avais raison. Il était vraiment soulagé quand tu lui as dit que personne ne semblait avoir été blessé. »

 

« Et tu as vu comme il a vite changé de sujet ? » Dar fit craquer ses phalanges. « Très bien. Alors maintenant ils savent tout. »

 

« Et bon sang, je parie qu’ils aimeraient mieux pas. »

 

Dar sourit. « Le capitaine a dit qu’il allait emmener nos amis détectives s’ils pouvaient les trouver, et qu’il allait contacter DeSalliers pour s’assurer qu’il nous laisse tranquilles. »

 

« Je pense que nous avons mis en avant quelques points pour Bob », dit Kerry d’un ton songeur. « Mais on ferait mieux de l’avertir de garder profil bas. » Elle ramena ses genoux vers le haut et s’étira, arquant le dos. « Mais je suis vraiment contente qu’on ait impliqué la police. Je me sens bien mieux maintenant. »

 

Dar dressa les oreilles d’approbation à ces mots. « Ouais, même s’il nous regardait comme si on avait laissé tomber une bombe à détonateur sur son bureau », approuva-t-elle. « Alors. Ça te dit de plonger ? Maintenant qu’on a aplani les choses ? »

 

Kerry croisa les mains sur son estomac et réfléchit. « Oui », dit-elle après un moment. « Je ne me sens pas malade du tout aujourd’hui. Une plongée ce serait bien. » Elle tourna la tête. « Qu’est-ce que tu voulais dire par un trou bleu ? »

 

Dar sourit et tendit la main. Viens avec moi, Nordiste. Je vais t’montrer. »

 

Incapable de résister à ce genre d’invitation, Kerry roula pour sortir du lit et rejoignit Dar, lui prenant la main alors que celle-ci mettait son sac à dos sur son épaule et elles se dirigèrent vers la porte. « Assure-toi de la verrouiller. » Elle avait leur sac de voyage dans sa main, juste au cas où.

 

Dar ricana. « Je parie que quiconque ouvre cette porte à quelqu’un se fera couper les doigts. » Elle ouvrit son téléphone et composa le numéro de Bud à nouveau. « Allons, Bud, espèce de gros trouillard. Réponds. »

 

Mais de nouveau, elle tomba sur la messagerie vocale. Dar secoua la tête. « Bud, on va profiter un peu de l’eau. Fais-nous savoir comment va Charlie, d’accord ? » Elle réfléchit un instant. « On vient juste de tout dire aux flics. Je pense qu’on est au clair maintenant. Appelle-moi. » Avec un froncement de sourcils, elle ferma le téléphone et le remit à sa ceinture. « Maudit vieux maquereau borné. »

 

« Donne-lui le bénéfice du doute, Dar », dit Kerry en riant. « Peut-être qu’il est en train de sortir Charlie de l’hôpital. Si c’était moi, je ne répondrais pas au téléphone non plus. »

 

« Mmph. » Dar balança la tête d’un côté et de l’autre. « S’il n’appelle pas d’ici un petit moment, j’appelle l’hôpital et on verra ce qui se passe. »

 

Elles marchèrent vers le lobby puis sortirent.

 

********************************

 

Elles se rendirent au quai sans incident. Le soleil était de sortie et tout semblait paisible et calme, rendu à la douceur endormie de la normalité.

 

Les quais étaient plutôt affairés, les bateaux entraient et sortaient, et Dar remarqua qu’il n’y avait aucun signe du monstre de DeSalliers. Elles atteignirent leur emplacement et elle s’arrêta pour vérifier le bateau avant qu’elles ne montent à bord mais l’embarcation semblait indemne flottant à sa place assignée. « Tout a l’air bien. »

 

Kerry sauta sur le pont arrière, alla à la porte et regarda à l’intérieur.

 

Dar déverrouilla la porte et l’ouvrit, et elles entrèrent pour trouver l’endroit rassurant juste comme elle l’avait laissé. Même la pomme que Kerry avait laissée sur le comptoir était toujours en place, l’invitant alors qu’elle traversait pour en prendre possession.

 

Dar continua et passa la tête dans les chambres à l’avant, puis elle revint avec l’air satisfait. « Bon, s’ils ont fouillé, ils n’ont pas laissé de traces. »

 

Kerry hocha la tête et prit une bouchée de la pomme. Elle croquait plaisamment, plutôt sucrée et un peu âpre sur sa langue. C’était bon d’être de retour à bord de leur maison mobile et elle se sentait détendue et désireuse de faire leur plongée. « Je vais te dire un truc. Tu joues l’écureuil mécano et moi je vérifie notre équipement. Marché conclu ? »

 

« Conclu. » Dar l’enserra et se pencha pour un baiser. La brève envie s’éternisa quand Kerry posa sa pomme et rendit le baiser avec une douce passion. Dar posa le front contre celui de Kerry quand elles se séparèrent et lui mordilla le bout du nez affectueusement. « Je pense que les choses s’arrangent. »

 

« Je le pense aussi. » Kerry pencha la tête en arrière et effleura de nouveau les lèvres de Dar des siennes, l’attirant dans une plus longue et plus profonde exploration. « Oh, absolument », murmura-t-elle, levant la main pour caresser la joue de Dar. Elle sentit la peau sous son pouce bouger lorsque celle-ci sourit.

 

Elles s’attardèrent quelques minutes de plus, puis se séparèrent à contrecœur et allèrent effectuer leurs tâches séparées. Kerry se glissa dans la pièce de l’équipement et mit de côté leurs compensateurs de flottaison. Elle sentit les moteurs gronder au démarrage alors qu’elle vérifiait attentivement le détendeur de Dar, le connectant à une bouteille unique qu’elles gardaient accrochée au mur pour cette raison particulière et elle la pressurisa.

 

Elle pencha la tête de côté, écoutant d’éventuelles fuites, puis coupa la valve et répéta le processus avec son propre équipement. Satisfaite, elle passa les deux détendeurs sur son épaule et pris les stabs au passage vers la porte.

 

Le bateau bougea alors qu’elle avançait, son corps compensant presque automatiquement le mouvement. La vue au dehors changea, alors que Dar dirigeait l’embarcation hors des quais. Kerry prit une inspiration de l’air marin frais alors qu’il entrait par les hublots, et elle sourit largement en grimpant sur le pont arrière.

 

Quelle journée magnifique. Elle pencha la tête en arrière. Le ciel était clair, d’un bleu profond avec juste quelques nuages cotonneux bas sur l’horizon. Il y avait une brise agréable et alors qu’elles avançaient sur l’eau, l’embrun créé par le sillage du bateau s’éleva dans l’air et recouvrit Kerry de sa fichue richesse.

 

Avec un rire, elle alla jusqu’au placard des bouteilles et l’ouvrit, en sortant deux des bouteilles qui se trouvaient à l’intérieur pour les soulever avec un grognement. Elle les porta jusqu’au banc et les installa dans leurs supports, laissant les stabs glisser sur le banc à côté. « Hé Dar ? »

 

« Oui ? » La voix de Dar porta depuis le pont.

 

« Ce trou bleu, c’est un bon endroit pour faire des photos ? »

 

Dar se mit à rire.

 

« Je vais prendre ça pour un oui. » Kerry finit de vérifier leur équipement et repartit à l’intérieur pour prendre son appareil et sa housse étanche.

 

*********************************

 

Dar ralentit la vitesse du bateau en approchant le côté sous le vent de l’île, sa structure en falaise décrochée les encerclant avec une grandeur sauvage. Le soleil coulait sur ses épaules, se réfléchissant de la surface brillante de l’océan avec des traits en fusion, et elle pouvait voir le vert pâle des eaux basses s’approfondir alors qu’il approchait des falaises pour passer à un bleu clair profond.

 

Il y avait peu d’autres bateaux de plongée tout près, plus petits parce que la grotte à ciel ouvert n’était pas un choix populaire chez les plongeurs débutants qui peuplaient les bateaux ‘troupeaux’. Dar choisit un endroit en eau relativement ouverte et en fit le tour. « Ker ? »

 

« Oui ? » Kerry était à la proue, regardant tout avidement.

 

« Qu’est-ce que j’ai sous la quille ? »

 

Kerry regarda en bas, s’abritant les yeux. « Du sable. »

 

« Tu es sûre ? »

 

Kerry se pencha en avant, s’avançant périlleusement pour examiner la surface de manière, très, très proche. « Oui. Vas-y, lâche tout. »

 

Dar appuya sur le commutateur de l’ancre, et entendit le grondement alors qu’elle se relâchait et plongeait dans l’eau. Puis elle coupa les moteurs et se leva, enleva sa chemise et la laissa tomber sur le dossier du fauteuil. Elle ajusta la bretelle de son maillot de bains et se dirigea vers l’échelle, descendant vers le pont inférieur.

 

Maintenant que les moteurs étaient arrêtés, elle pouvait entendre le clapotis de l’eau, et le bruissement des vagues contre les parois de pierre dans les falaises tout près. Kerry la rejoignit un moment plus tard et elles restèrent côte à côte près de leur équipement.

 

« Est-ce que tu ne voulais pas appeler au sujet de Charlie ? » Se souvint soudain Kerry. « A l’hôpital ? »

 

Dar s’arrêta alors qu’elle attachait son détendeur à sa bouteille. « Bon sang. Tu as raison. » Elle secoua la tête. « Bouge pas. » Elle alla vers le placard près de la porte et puis s’arrêta. « Je ne pense pas avoir le numéro », se rendit-elle soudain compte.

 

Kerry avait connecté sa bouteille à sa stab. « Est-ce qu’il y a un service d’information ici ? » Se demanda-t-elle. « L’hôtel devrait probablement connaître le numéro. »

 

« Bien pensé. » Dar composa le numéro de l’hôtel où elles résidaient. Elle écouta puis fronça les sourcils. « Occupé. » Elle tapota le téléphone contre son cou en réfléchissant. « Bon, on descend, et quand je remonte, je réessaie. »

 

Dar mit le téléphone dans le tiroir du placard et le ferma, puis elle enfila sa stab, serrant la lanière ventrale avant de se lever. La lourde bouteille bougea et elle dut faire quelques ajustements, puis elle boucla les attaches frontales et se retourna, attendant que Kerry se lève.

 

« Okay, prête. » Kerry préférait tout boucler d’abord. Elle se leva et sautilla légèrement, mettant tout en place aussi en équilibre sur son centre de gravité qu’elle le put. « Allons-y. »

 

Elles prirent leurs palmes et leurs masques et allèrent à l’arrière du bateau. Dar descendit l’échelle de plongée et ouvrit la porte arrière, puis elle posa la main sur la porte et enfila ses palmes. « On entre, on descend à trois mètres cinquante environ. Il faut qu’on nage un peu vers l’endroit où se trouve le changement de couleur de l’eau. »

 

« D’accord », approuva Kerry, se sentant un peu excitée, et légèrement et plaisamment effrayée. « Je serai juste derrière toi. »

 

Dar installa son masque sur son visage et sortit ses cheveux de dessous le caoutchouc avant de serrer fermement. Puis elle cligna de l’œil vers Kerry et inséra son embout, fit un grand pas en avant et plongea.

 

Kerry suivit, une main collée sur sa boîte d’appareil photo et l’autre sur son détendeur et son masque alors qu’elle sautait du pont pour entrer dans l’océan.

 

Ooh. Ses yeux s’agrandirent de surprise, ne s’attendant pas à la fraîcheur relative de l’eau. Elle avait été habituée à une chaleur presque comme dans un bain là où elles étaient allées jusqu’ici, et ceci était véritablement un changement. Elle se demanda brièvement si mettre son shortie aurait été une bonne idée, mais après un moment son corps s’ajusta et elle se laissa entraîner vers le fond proche de l’eau si claire que c’en était presque du verre.

 

Dar reposait sur les genoux sur le sol sablonneux, ses cheveux noirs flottant librement autour de sa tête alors qu’elle attendait que Kerry descende.

 

Celle-ci s’enserra de ses deux bras et se les frotta, lançant un regard ironique à Dar de derrière son masque.

 

Dar se frappa la tête puis leva les mains en signe d’excuse, et pointa la surface d’un air interrogateur.

 

Kerry secoua la tête et montra les rochers.

 

Après un instant d’hésitation, Dar se souleva et commença à nager lentement, jetant un coup d’œil derrière elle alors que Kerry la rattrapait. Elles nagèrent côte à côte au-dessus du fond sablonneux, traversant des bancs de poissons colorés qui s’éparpillèrent à leur approche puis se reformèrent derrière elles.

 

Kerry regardait devant elle, où elle pouvait voir un escarpement rocheux qui montait presque jusqu’à la surface. Les vagues se brisaient dessus, remuant l’eau et envoyant des débris clinquants vers le fond de l’océan.

 

Alors qu’elles se rapprochaient, Kerry put sentir un courant d’eau plus froide, et elle put voir un très léger scintillement. Elle décrocha son appareil et prit quelques photos de la paroi approchante.

 

Dar nagea en avant vers la paroi et la saisit, tendant la main pour attraper Kerry lorsqu’elle s’approcha. Elle sourit autour de son embout et mima un volet près de son masque.

 

Kerry leva son appareil. Puis Dar mit la main devant ses yeux.

 

Oh allons Dar. Mais Kerry lui fit plaisir, couvrant ses yeux alors qu’elle laissait avec confiance sa partenaire la manœuvrer au-dessus de l’escarpement. Elle sentit les rochers bouger sous elle, ses palmes les effleurant et elle entendit le bruit des vagues proche au-dessus de sa tête.

 

Puis Dar retira sa main et elle put voir.

 

Pendant un instant, elle se contenta de fixer. Derrière l’escarpement se trouvait un grand gouffre dans l’océan, rempli de l’eau du bleu le plus profond, mais assez clair pour que le soleil puisse pénétrer dans ce qui semblait être des centaines de mètres.

 

C’était superbe. Elle pouvait voir des plongeurs loin en bas des rochers, explorant les côtés du gouffre. Des nuées de poissons filèrent près d’elles, reflétant le soleil. Rapidement elle leva l’appareil et prit quelques photos, puis regarda Dar et pointa simplement impérieusement vers le bas.

 

Dar sourit et se repoussa de la paroi, laissant sortir l’air de sa stab pour descendre. Kerry se poussa derrière elle, sentant une vague d’eau plus fraîche la dépasser alors qu’elle descendait.

 

C’était comme de flotter dans un monde de fantaisie. Les rochers de chaque côté contenaient de la vie rampante, des bancs de petits poissons et de crustacés suspendus aux crevasses. Un espadon la dépassa et elle eut à peine le temps de mettre au point pour le saisir alors que Dar lui prenait le bras.

 

Elle se retourna pour voir une silhouette sombre et grise bougeant paresseusement dans l’eau et ses yeux s’agrandirent totalement. Elle n’avait pas besoin de voir l’aileron supérieur pour identifier l’animal comme un requin et elle regarda rapidement Dar pour juger du danger.

 

Celle-ci semblait détendue. Elle pointa sur sa droite et Kerry regarda pour voir un mérou plus gros qu’elle qui mordillait la paroi, puis elles sursautèrent en même temps alors que deux poissons-clowns se pourchassèrent entre elles, effleurant leurs jambes alors qu’ils accéléraient vers les rochers.

 

Elles descendaient toujours. Kerry pouvait maintenant voir une grotte au fond du gouffre, avec une ondulation par-dessus. L’eau semblait également faire de la brume. Elle pointa et regarda Dar d’un air interrogateur.

 

Dar tapa le sac d’eau que Kerry avait accroché sous sa bouteille et mima un jaillissement de quelque chose.

 

Oh. Une source d’eau fraîche. Kerry regarda les rochers alors qu’elles s’approchaient, et vit un crabe qui se frayait son chemin. Elle se retourna et mit au point, pour obtenir un très bon cliché de sa carapace bleue/noire contre le rocher foncé. Elle regarda vers le bas le fond qui approchait. Elle se tourna et regarda par-dessus l’espace, le regardant se remplir de nuées de poissons.

 

Elles nagèrent de-ci de-là dans les rayons du soleil et elle pouvait à peine prendre une photo que déjà une autre vue se présentait à elle.

 

Puis elle baissa son appareil et vérifia son ordinateur de plongée. A quarante mètres environ, c’était la plus grande profondeur où elle ait jamais plongé, mais avec la clarté de l’eau, ça lui semblait à peine être plus qu’une plongée de récif habituelle. Elle regarda Dar qui la regardait à son tour avec un sourire visible.

 

Kerry leva trois doigts puis fit un ‘o’ avec son pouce et son index, puis trois doigts à nouveau.

 

Wow.

 

Mais elle savait qu’elle n’avait que dix minutes à cette profondeur, et elle était déterminée à les utiliser au mieux. Elle s’avança vers la source sous-marine, nageant au-dessus du trou dans le rocher duquel de l’eau fraîche jaillissait. Elle mit la main dans son chemin, sentant la pression, et puis elle en prit une photo.

 

En se retournant, elle vit Dar qui se détendait tout près, jouant paresseusement avec un poisson-ballon. La créature s’était gonflée en une boule de piquants, et Dar le faisait doucement rebondir d’une main à l’autre tout en flottant. Kerry prit immédiatement une photo d’elle.

 

Un carrelet passa tout près. Il regarda Kerry d’un seul œil alors qu’elle se tournait dans l’eau et le photographiait. Un requin de sable se tortilla dessous elle et elle sursauta légèrement, se mettant hors de son chemin. Puis elle se mit sur le dos et prit plusieurs clichés en regardant vers le haut, à travers les nuages de poissons, vers la surface.

 

Magnifique.

 

Kerry sentit des lignes de poésie exploser dans son esprit et elle se contenta de flotter là un moment, exultant dans le pur émerveillement qui l’entourait.

 

Puis, presque avec un air de s’excuser, Dar s’approcha et tapota son poignet. Kerry hocha la tête à contrecœur, et elles commencèrent à remonter.

 

Elle utilisa le reste de son film sur le chemin du retour, et souhaita en avoir pris un second.

 

****************************

 

La tête de Dar brisa la surface et elle attrapa l’échelle du bateau. Avec un grognement, elle se hissa à bord et retira ses palmes et son masque, se tournant pour aider Kerry à sortir de l’eau lorsqu’elle sentit son poids sur l’échelle.

 

Kerry attendit à peine d’être hors de l’eau pour retirer son détendeur de sa bouche et elle couina comme un cochon. « Eeeeeeeeeeehyhoooo ! ! ! ! ! ! » Elle sauta sur le pont et sautilla plusieurs fois, malgré le fait qu’elle portait toujours son équipement. « Dar… c’était de loin la chose la plus impressionnante que j’ai jamais vue ! ! ! ! ! »

 

Dar posa sa bouteille et mit son masque et son tuba dans le puits d’eau. « Je présume que j’ai bien choisi, hein ? » Demanda-t-elle avec un sourire. « Donne-moi tes affaires. »

 

Kerry déboutonna sa veste et se retourna, s’en débarrassant alors que le poids de la bouteille s’élevait. « Oh bon sang de bonsoir. » Elle posa son appareil et alla au placard, attrapant une serviette pour se sécher le visage. Alors qu’elle ouvrait la porte, elle entendit un gazouillis. « Ton téléphone couine », dit-elle à Dar. « Je parie que Bud a rappelé. »

 

Dar se tourna de l’endroit où elle rangeait l’équipement. « Bien. Je vais m’en occuper dans un instant. »

 

Kerry s’approcha et sécha le visage de Dar. « Cet endroit est génial. Tu as vu les grottes qui semblaient partir du fond ? »

 

« Oui », dit Dar en hochant la tête. « Mais tu ne veux pas vraiment y aller à moins d’avoir fait de la spéléo. C’est dangereux. »

 

« Pas de problème. » Kerry mit la main dans la glacière et en sortit une bouteille d’eau, la déboucha et but. « J’ai adoré lever les yeux et voir le soleil tout le long de la remontée. Mon Dieu ! » Elle se sentait encore exultante. « Dar ça valait bien tout ce fichu truc. »

 

Dar se retourna et s’avança. « Contente que tu aies aimé. » Elle arborait un sourire très content.

 

« Aimé ? » Kerry posa sa bouteille et enserra Dar de ses deux bras, l’étreignant férocement. « Errrooof. J’ai adoré », dit-elle à sa compagne. « J’ai pris des photos fantastiques. Je pense que je vais faire une série de clichés sous-marins de cette balade pour le chalet. »

 

« Mm. » Dar soupira de satisfaction. Elle aimait les photos sous-marines. Elle aimait le chalet. Elle adorait Kerry. Tout semblait se mettre parfaitement en place pour autant qu’elle soit concernée.

 

Kerry la serra une dernière fois, et puis la relâcha. « Et si je te faisais une surprise spéciale pour le dîner ? »

 

« Une surprise ? » Demanda Dar. « Comme quoi ? »

 

« Ça risque pas d’être une surprise si je te le dis, chérie », dit Kerry en clignant de l’œil. « Fais-moi confiance. Tu vas aimer. »

 

« D’accord », acquiesça Dar volontiers. « Mais je suis si affamée à l’instant que tu pourrais me servir de la purée d’asperges sur du pain au blé que j’aimerais ça. »

 

Kerry se mit à rire. « Je vais aller me doucher et me changer. » Elle tapota Dar sur le côté et disparut dans la cabine.

 

Dar se frotta les mains et prit le téléphone qui gazouillait toujours. Elle l’ouvrit et composa le numéro de sa messagerie vocale, écoutant le téléphone tout en se séchant.

 

Elle plissa le front en entendant la voix. Au lieu de celle attendue de Bud, c’était celle de Charlie.

 

« Hé Dar ? Ici Charlie. Ecoute, ils me laissent filer de c’truc, et j’essaye de joindre Bud pour qu’il vienne me chercher. Appelle-moi si tu l’as vu, le téléphone portable répond pas, et je me dis qu’il a dû être coincé dans une foutue partie de poker ou un truc comme ça. Merci. »

 

« Hein. » Dar étudia le téléphone. « Quoi, c’est quoi ce bazar ? » Elle composa le numéro que Charlie avait laissé et attendit. « Charlie ? »

 

« Hé Dar ? » La voix de Charlie semblait soulagée. « Content de t’entendre. Tu sais où est Bud ? »

 

Dar prit une inspiration. « Charlie, je pensais qu’il était avec toi », dit-elle à contrecœur. « Il a quitté notre chambre ce matin pour aller vérifier le bateau. Je n’ai plus entendu parler de lui depuis. J’ai laissé quelques messages mais pas de réponses. »

 

Kerry passa la tête par la porte, ayant entendu des bruits de voix. « Qu’est-ce qui se passe ? »

 

« Bud a disparu », lui épela Dar.

 

« Ben, bon sang », dit Charlie. « Où est-ce qu’il peut être Bon Dieu ? »

 

Bonn question. Dar se passa la main dans ses cheveux mouillés. « Je ne sais pas », admit-elle. « Ecoute, on peut… » Son regard alla vers Kerry. « Hum… »

 

« Rentrer, prendre Charlie et retrouver Bud. » Kerry finit la phrase, avec un sourire ironique. « Levons l’ancre, Cap’taine Dar. » Elle tapota le bras de Dar et disparut à nouveau.

 

« Charlie, reste où tu es. On va rentrer et venir te chercher », dit Dar. « On est au large de la côte ouest de Saint Thomas, alors ça va prendre un moment. » Elle accusa réception de la réponse reconnaissante et puis referma le téléphone. Pensivement, elle alla vers l’échelle et grimpa, l’esprit tourné vers ce nouveau problème.

 

Effrayée d’en connaître déjà la réponse.

 

*********************************

Fin de la partie VIII

A suivre partie IX

************

 

Comments (0)

You don't have permission to comment on this page.