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INDISCRETIONS_S2P6c

Page history last edited by Fausta88 13 years, 11 months ago

Traduction

 

INDISCRETIONS

Deuxième saison 

Accord parental ignoré

 

Créé produit, écrit et réalisé par XWPFanatic,TNovan

Traduction : Crystel

 

 

 

Épisode six : sanction

 

(Saison 2 - partie 6c)

 

 

Je suis assise là, explorant la vie et la mort d’une jeune femme. Incontestablement, Verrett était une très jolie jeune femme, avec des cheveux châtains, des yeux rieurs et une avenir prometteur. Les interviews, celles des hommes en particulier, se lisent comme de la poésie quand ils parlent d’elle. Elle avait seulement vingt-quatre ans quand elle a été tuée.

 

Bien sûr, cela amène la question. Est-ce que Johnstone était son meurtrier? Selon tous les compte-rendus, il n’a jamais changé de version ni cessé de clamer son innocence. A l’inverse de beaucoup d’autres qui retirent leurs aveux, il n’a jamais changé d’histoire. Il a dit qu’il était dans un bar avec des amis en début de soirée et qu’il a été dans un autre ensuite. Des clients l’ont reconnu et ont dit qu’il était là ce soir-là mais pas un n’a pu dire précisément à quelle heure. L’alcool ne fait pas de bons témoins.

 

Personne n’a vu Verrett avec quelqu’un ce soir-là. Elle est sortie voir ses parents, leur a préparé leur repas, et est rentrée chez elle vers vingt heures. Elle a salué son voisin d’à côté et échangé deux ou trois mots avant de rentrer dans sa maison. C’est la dernière fois que quelqu’un l’a vue vivante. Mis à part son meurtrier bien sûr.

 

Je téléphone à Mama, elle est à la maison, c’est une chance. « Résidence Kingsley. » Répond-elle.

 

« Bonjour Mama, c’est Harper. »

 

« Harper, quelque chose ne va pas? »

 

Rien ne va, mais je peux pas lui dire ça. Sauf si je veux la voir prendre l’avion et débarquer ici pour m’interroger en personne pendant des heures.  « Oui, Mama. J’ai besoin de contact. »

 

« Pour tes yeux? » (NDLT : il y a ici un jeu de mot entre contact du verbe contacter et lentille de contact qui se dit contact en anglais US. C’est difficile à rendre en français.)

 

Je ris. « Non, pour un reportage que je fais sur la peine capitale. J’ai besoin de savoir à qui je peux parler, dans l’Ohio et de préférence dans le conté de Colombus, à propos d’un dossier. »

« Attends, laisse-moi attraper mon agenda. »

 

Ma mama a un carnet d’adresses que s’arracheraient beaucoup d’entreprises. Toutes les actions qu’elle et papa ont menées pour des causes très diverses l’ont amenée à connaître un nombre important de gens très influents. En plus, elle a une très bonne mémoire, une fois que vous lui avez été présenté, elle ne vous oublie plus jamais. Papa l’a très justement appelé « son arme secrète. » Elle a l’air doux et les gens la sous-estiment à cause de son accent mais c’est une vraie bombe atomique.

 

Je l’entends tourner les pages de son carnet d’adresses.  « Tu peux appeler Mélanie Henlein à l’Université de droit. Elle enseigne le droit constitutionnel et elle est conseillère à l’ACLU .» (American Civil Liberties Union) Elle me donne le numéro de téléphone du Professeur Henley. « Elle a travaillé avec papa et moi dans un certain nombre de dossiers. C’est une bonne personne, pour quelqu’un qui ne parle pas français. » C’est une vieille blague de Mama.

 

« Je suis certaine qu’elle souhaiterais le parler. » Je continue le jeu.

 

On discute encore quelques instants avant qu’elle ne me dise de retourner gagner ma vie. Ensuite, je fais le numéro du Professeur Henley et suis très étonnée quand elle décroche le téléphone.  « Henley. »

 

« Bonjour, Professeur Henley, je m’appelle Harper Kingsley et je suis »

 

« Kingsley? Est-ce que vous avez un lien avec Jonathan et Cécile Kingsley? »

 

« Oui. Je suis leur fille. Je suis productrice sur Indiscrétion à New York. »

 

Le Professeur a un léger accent du Middlewest. « Je pensais bien avoir reconnu votre nom. Qu’est-ce que je peux faire pour vous? Comment vont vos parents? Je ne leur ai pas parlé depuis notre dernière réunion du comité exécutif. »

 

« Ils vont bien, merci de le demander. Mama m’a dit de vous envoyer ses pensées.  Je vous ai appelée parce qu’on m’a demandé de faire un reportage dans l’Ohio à propos d’un des hommes dans le couloir de la mort. Connaissez-vous le dossier Frederik Johnstone? »

 

Le Professeur relâche une profonde respiration qui marque son exaspération. « Je le connais, mais je suis une des rares. On essaie de lui obtenir un nouveau procès depuis deux ans. C’est seulement parce que son exécution est prévue pour cet été que les gens sont soudainement intéressés par cette affaire. »

 

« Je suis définitivement intéressée. J’ai lu les articles de journaux et vu quelques reportages des informations locales et j’ai des questions. Pouvez-vous me dire ce que vous savez à propos de ce dossier? »

 

Et c’est ce qu’elle fait. On parle depuis près d’une heure. Pour être exacte, elle parle depuis près d’une heure, moi, je prends des notes. Le Professeur Henley et ses étudiants, dans le cadre de l’Union Américaine pour le Respect de la Liberté ont étudié le dossier. Durant les derniers semestres, ils ont réuni beaucoup d’informations, la plupart montre que Johnstone ne devrait pas être là où il est aujourd’hui.

 

Au moment de la mort de Verrett, un violeur en série sévissait dans le voisinage de la jeune femme et dans quelques villes aux alentours. A chaque fois, il est entré par une fenêtre baissée ou non fermée, a violé l’occupante de la maison et est parti par là où il était entré. Il y avait une très forte pression sur les forces de police locales, en petit nombre,  pour qu’ils trouvent un suspect et un coupable. Johnston était suspect dans ce dossier à cause du fait qu’il était journalier mais il avait un alibi crédible pour chacune des attaques et il a été libéré après l’interrogatoire.

 

Apparemment, les preuves dans l’affaire Verrett ont été mal interprétées, ou oubliées tout simplement. Le lit ainsi que les draps et les serviettes retrouvés autour de la victime ont été jetés par son propriétaire. Alors que la police a considéré comme acquis que le meurtrier avait nettoyé le lavabo de la salle de bain, un cheveu à été récupéré deux semaines après le crime dans le conduit d’évacuation par un officier avec une pince à épiler. Il n’y a jamais eu de recherche d’empruntes digitales sur l’encadrement de la fenêtre par lequel est entré le meurtrier selon la police. L’empreinte de pied qu’un policier avait remarquée devant la fenêtre a été effacée par les visites ultérieures d’autres policiers. La salle de bain n’a jamais été fouillée à la recherche d’empreinte à quelque moment que ce soit. Enfin, trois autres personnes avaient les clés de l’appartement de Verrett et il n’y avait aucun signe d’effraction sur les lieux.

 

L’indice qui reliait le plus Johnston à la scène de crime était quelques bouteilles vides de Rolling Rock trouvées dans la cuisine et quelques autres dans le frigo. Dès que les policiers ont découvert qu’il avait flirté avec elle un peu plus tôt, il est devenu leur principal suspect. Durant l’enquête, personne n’a demandé de recherche d’empreinte sur les bouteilles vides ni même de test ADN.

 

Elle doit partir donner un cours et nous n’avons pas encore abordé le procès et ce qu’il s’y est dit. Je la remercie pour le temps qu’elle a passé à m’expliquer tout cela et lui promet de venir la voir très vite.

 

Langton a raison. Il y a un reportage à faire là. Peut-être que Johnstone est coupable, mais j’ai un doute et je me demande s’il n’est pas le centième homme innocent que Langston recherche.

 

J’attrape mes notes et me dirige vers le bureau de Langston.  Et je suis là, juste vingt-sept heures plus tard, debout devant la même porte, tapant sur l’encadrement.  Exactement comme hier, il est au téléphone tout en tapant furieusement sur son clavier d’ordinateur. Je jure qu’il porte les mêmes vêtements. Je me demande si c’est pas vrai qu’il ne rentre jamais chez lui.

 

Il raccroche et sans lever les yeux, il me commande : « Kingsley : assis! » Je me sens un peu comme le chien de la maison, mais j’obéis. Après quelques minutes de plus devant le clavier, il lève la tête et me regarde. « Alors ? »

 

Je lui tends un synopsis du reportage tel que je le vois. « Vous devriez avoir votre propre coursier Langston : les preuves sont minces, le crime est violent, et Johnstone n’était pas assez dérangé avant d’entrer en prison. Je ne sais pas ce qui va ressortir de toutes les recherches que l’on fera, mais on dirait vraiment qu’il n’a pas eu un procès équitable. Nous avons des forces de polices incompétentes, un procureur ambitieux et Dieu sait quel incompétent avocat commis d’office. En plus, il y a un club d’étudiants en droit qui a pris comme projet de semestre de prouver que ce type est innocent. Donc nous avons pas mal de pistes de recherche. »

 

Langston regarde mes notes pendant que je lui parle. Quand j’ai fini, il me demande en grognant. «Quand est-ce que vous partez? »

 

« Demain matin. Ou quand le premier avion pour Colombus décollera. Si il y a des vols directs pour aller là-bas. »

 

Il grogne. « Nan, ils vont sûrement vous envoyer vers un aéroport plus important, comme Raleigh-Durham. Allez-y Kingsley, et faite du bon boulot. »

 

« Oui, Monsieur. »

 

Je retourne dans mon bureau en me sentant vraiment mieux. Un des plus gros obstacle a été dépassé facilement.

 

Je peux faire n’importe quelle putain d’histoire que tu me donneras, Langston.

 

Arrivée dans mon bureau, Charleen, notre secrétaire, enfin notre assistante personnelle comme elle veut qu’on l’appelle, m’appelle. « Ms Kingsley, vous êtes attendue dans le bureau de Ms Stanton tout de suite. » Sa voix est basse et prudente comme si elle savait que quelque chose ne va pas.

 

Dieu, qu’est-ce qui ne va pas?

 

Je cours.

 

*****

 

Brian réarrange une pile de livres sur mon bureau. « Des garces hein? J’en connais quelques-unes. Les histoires que je pourrais raconter. » Il penche sa tête.

 

« Des sorcières Brian pas des garces. » (NDLT : Il s’agit là d’un jeu de mot qui ne rend pas en français entre Bitches : garces et Winches sorcières.) Je lui souris en me tournant vers lui. Je sais qu’il essaie de rester gai et drôle pour m’aider à l’être aussi.

 

« Garces, sorcières, qu’est-ce que ça change? Mets des bas résille et des talons de vingt centimètres à n’importe quel mec et tu fais pas la différence. »

 

Je secoue la tête et essaie de me connecter à un autre site web, si seulement ça pouvait m’enlever cette image de la tête. Si la super rapide autoroute de l’information était un peu plus lente qu’elle ne l’est aujourd’hui, elle irait à contresens. « Eh, est-ce que par chance tu aurais trouvé ce thé aux herbes que je t’avais demandé? »

 

« Oui je l’ai trouvé et je l’ai caché dans ton dressing. Tu veux que je t’en prépare? »

 

« Non, je vais le faire. Peux-tu appeler le service de recherche et leur demander de m’envoyer tout ce qu’ils peuvent trouver sur les procès des sorcières de Salem? »

 

« Absolutotalement. » Il se retourne et s’en va faire ce que je lui ai demandé. Je ne sais pas comment il fait pour rester content tout le temps. J’aimerais connaître son secret. Je baisse les yeux vers l’écran. La connexion est toujours en attente. Bien sûr. Evident. Il n’y a rien de plus agaçant que de vouloir travailler et de ne pas pouvoir le faire. Oh bon, et ben après tout, je peux bien faire mon thé. Je vais dans ma loge, je rempli la carafe et mets la bouilloire en route.

 

Tout d’un coup, je suis revenue là-bas, dans cette petite pièce.

 

Revenue là-bas avec lui.

 

Je regarde autour de moi, essayant de me réorienter correctement, mais tout est flou. Comme dans les films quand le brouillard se lève soudainement et entoure l’héroïne, tout est trouble. Je ne peux plus voir où je suis.

 

Mais je peux voir son visage. Entendre sa voix. Sentir ses mains sur mon corps. Je trébuche en arrière.

 

Je dois m’en aller. Je ne peux pas traverser cela encore.

 

Je dois m’en aller.

 

Mon cœur bat très fort et j’ai l’impression qu’il va sortir à tout moment de ma poitrine. Je n’arrive plus à respirer. J’ai l’impression qu’il n’y a plus du tout d’oxygène dans cette pièce.

 

C’est à cause de lui.

 

Il est en train de me tuer.

 

Oh mon Dieu.

 

« Non! » Je crie.

 

Je lutte contre ses mains sur moi. .

 

« Non! »

 

Il m’agrippe, juste au-dessus de mes poignets.

« Non! » Je lui crie dessus, je le griffe. Je suis contente de sentir de la peau sous mes ongles.  « Non! »

 

« Kelsey! Arrête! S’il te plait! » Il est inquiet.

 

Une bouffée d’air arrive à passer dans ma gorge faisant que je revois à nouveau la pièce.

 

Je suis dans mon bureau. A New York. Loin de lui. Loin de cette pièce. Je peux entendre mon sang battre dans mes oreilles. J’entends ma respiration, on dirait un coureur de fond en fin de marathon.

 

« Va chercher Harper. » Dit-il.

 

Oui, Harper. Va chercher Harper. Elle va faire partir tout ça.

 

Alors que la panique s’en va, je réalise que c’est Brian qui me tient dans ses bras. En regardant au sol, je vois du sang et les morceaux de la théière brisée sur le tapis. Je réalise que sa prise sur mon bras est faite pour tenter de stopper l’écoulement de sang. Je ferme les yeux.

 

« Où est-elle? » Harper appelle. Je lève ma tête au-dessus des épaules de Brian et la vois arriver en courant dans la pièce, une femme derrière elle. « Qu’est-ce qui s’est passé? » Demande-t-elle à Brian avec une voix très basse.

 

Il réfléchit une petite seconde avant de répondre. « Je pense qu’elle a trébuché.  La théière s’est cassée elle s’est coupé sur les morceaux par terre.

 

Je reprends mes esprits et regarde Brian intensément. Il sait que je n’ai pas trébuché mais ses yeux me disent qu’il ne donnera pas plus de détails sur ce qu’il a vu en arrivant dans la pièce.

 

Harper va dans la salle de bain et attrape une serviette sur le portant. Elle emballe mon bras dedans et continue la compression. Elle se penche doucement vers moi me rejoint par terre et me prends dans ses bras pour me soulever et me porter jusque sur le canapé. « Brian, tu peux aller chercher une trousse de premiers secours s’il te plait? » Elle parle très doucement.

 

« Bien sûr. » Brian fait sortir l’autre femme de mon bureau et ferme la porte derrière lui.

 

Je prends une profonde respiration et regarde les yeux bleus très inquiets.  « Je suis maladroite. » Je dis cela en lui offrant un petit sourire.

 

« Oui. » Je sens dans sa voix qu’elle ne me croit pas mais elle ne me force pas.

 

« Je vais bien, vraiment. » J’essaie de me lever mais elle ne me laisse pas faire. Son étreinte est puissante pour me garder là où je suis. Au lieu de provoquer de la panique, cela fait exactement l’inverse. Je sais que je suis en sécurité. Il ne peut rien me faire là où je suis.

 

« Essaie juste de te détendre jusqu’à ce qu’on nettoie cette coupure. » Elle me le demande en embrassant le sommet de ma tête. « Je n’ai pas pu te prendre dans mes bras de toute la journée. »

 

Comment pourrais-je lui refuser?

 

*****

 

Assise sur le canapé à la maison, je la regarde faire les cents pas. Je regarde le bandage sur mon bras. Il n’y a pas eu besoin de points, mais c’est une coupure profonde qui a nécessité deux points collants et un paquet de compresses de gaze sous la bande. Ça a pris un certain temps pour que le saignement s’arrête et une mince ligne rouge s’étend sur la bande maintenant. Je la touche doucement du bout de mes doigts.

 

« Kelsey, chér, regarde-moi. »

 

Je lève les yeux pour la trouver à genoux devant moi. Elle tend ses mains pour les poser doucement sur mes genoux. Il y a tant de choses que je veux lui dire. Tellement de choses que je veux lui dire pour qu’elle comprenne. Mais si je le fais, elle va me détester. Elle me quittera sans aucun doute si je lui dis les choses dont je me souviens quand j’étais avec lui.

 

« Je t’aime. Tous les jours je me dis que je ne pourrais jamais t’aimer plus et je me rends compte que je t’aime plus tous les jours. T’avoir rencontrée, que tu sois tombée amoureuse de moi.. Tout cela… ne cesse de m’étonner. Je ne pensais pas que j’aurais cette chance un jour. Mais d’une façon ou d’une autre, je crois que j’ai gagné le plus grand prix de la loterie. »

J’essaie de sourire. « Et en plus tu ne seras pas imposée sur le lot. »

 

« Non, sûre que non. Et je suis certaine qu’un jour on pourra avoir les mêmes déductions fiscales que les couples mariés. Surtout si on laisse Mama s’occuper de ça. »

 

On échange un sourire. Mama en croisade est assez effrayante.

 

« Je sais que l’incident d’aujourd’hui dans ton bureau n’était pas un accident. Tu n’as pas trébuché. Tu n’es pas maladroite. »

 

« Non. » Je l’admets tranquillement.

 

« Je ne le pensais pas. Qu’est-ce qui s’est passé? »

 

« J’étais revenue là-bas, à L.A. J’ai ressenti tout cela à nouveau. »

 

Elle acquiesce. « C’est bien ce que je pensais. Les cauchemars sont revenus aussi n’est-ce pas? »

 

« Oui. »

 

« Merde, je déteste avoir à partir pile maintenant. Mais je le dois. Tu comprends ça n’est-ce pas? Tu sais pourquoi je dois partir? »

 

« Le reportage. » Je murmure. Je déteste cette histoire.

 

« C’est plus qu’un reportage là, Kels. Il s’agit de nos carrières. Je dois-nous devons- faire ce reportage. Sinon, Langston va faire tout ce qu’il peut pour nous pourrir.

 

Je tends la main et touche la joue de Harper du bout de mes doigts. « Je serai là si tu as besoin moi. »

 

Elle prend ma main et embrasse mes doigts. « J’ai toujours besoin de toi, Gourou. Ce que je veux c’est que tu puisses faire tout cela sans autre souffrance. Je voudrais voir si on peut pas trouver quelqu’un avec qui tu pourrais parler de tout ça, qui pourrait t’aider à travailler sur ce qui t’es arrivé. »

 

« Je peux y arriver seule. J’ai juste besoin de temps. »

Harper secoue la tête en levant les yeux vers le ciel.  « Non Kels, tu ne peux pas le faire seule, personne ne le pourrait. Aujourd’hui nous l’a bien montré. Ces attaques de paniques ou ces flashbacks, ou peu importe le nom qu’on leur donne vont simplement empirer. Je suis là pour toi mon cœur, mais je pense qu’il te faut quelqu’un de professionnel, qui pourra être objectif. »

 

J’acquiesce, lève la tête et lutte pour ne pas pleurer. Elle sait que je suis vraiment effrayée par tout ça. Elle n’a pas besoin de ça dans sa vie. La meilleure chose que je puisse faire pour elle est de faire ce reportage, ainsi, quand j’aurai définitivement perdu la tête, ils ne pourront pas s’en prendre à elle. Si c’est la dernière chose que je dois faire, je dois m’assurer qu’elle ira bien.

 

Je lève les yeux et tout ce que je vois est un visage très inquiet qui me regarde avec attention, essayant de déterminer ce à quoi je pense.

 

« Allons au lit. Tu as un vol tôt demain matin. » Je le lui rappelle inutilement. Je me lève du canapé et lui tends la main pour voir si elle veut venir avec moi. Elle sourit et nous marchons doucement vers notre chambre. Harper s’arrête dans l’entrée et regarde les escaliers à côté de la porte. Je me demande si elle veut aller dormir dans la chambre d’amis. J’en mourrais si elle le fait.

 

« Tu sais » elle commence  « ça me fait penser que l’argent qu’on a dépensé pour aménager la chambre d’ami était un vrai gaspillage. »

 

« Quoi? » Je comprends plus rien.

 

« Eh bien, » Elle drape ses bras autour de moi, en commençant par le bas du dos pour finir sur mon ventre. « on va devoir la transformer en chambre d’enfant très bientôt. »

 

Ce sont les premières larmes de joie qui coulent de mes yeux depuis des jours et je ne peux pas retenir le sanglot qui passe ma gorge à cette pensée. La chose. C’est cette chose à quoi je dois faire attention. La chose qui va me permettre de ne pas devenir complètement folle.

 

« Viens, allons nous coucher. » Elle me pousse du hall vers notre chambre.

 

Dès que nous sommes installées dans le lit, je me tourne pour lui faire face dans le noir. « Tu me prends dans tes bras? »

 

« Seulement pour toujours, mon amour. »

 

Elle ouvre ses bras et je me enroule, me colle contre elle. Je me demande comment je vais faire demain soir, quand elle ne sera pas là.

 

*****

 

Je reste éveillée un moment, gardant un œil sur le sommeil et les rêves de Kels.  Dans mes bras, elle s’endort rapidement, mais le reste de sa nuit n’est pas aussi facile. Grâce à la lumière de la lune, je peux voir que son front est froncé par l’inquiétude. Je lève la main et la masse pour l’aider à se relaxer.  Finalement, elle détend son front mais sa nervosité est transmise à ses mains qui agrippent mon tee-shirt. Je les en retire une par une et les masse également en les embrassant sur les paumes. J’essaie de me souvenir de toutes les poésies françaises que ma mère ou mes professeurs ont essayé de m’apprendre et je les lui murmure doucement dans la nuit. J’ai horreur d’avoir à la quitter dans quelques heures.

 

Bon sang, la dernière fois que je l’ai quittée alors que je n’aurais pas dû c’est quand toute cette merde a eu lieu. Si j’avais été dans son appartement j’aurais pu éviter tout ça. Erik serait encore en vie. Kels n’aurait pas été blessé.

 

C’est moi qui lui ai fait tout ça.

 

Je devrais détruire cette maudite moto. Je devrais dire à Robbie de prendre cette fichue machine et de la vendre pour moi. Ou peut-être que je vais aller sur les quais et la brûler

 

Une putain de virée en moto était plus importante que de rester avec Kels. Tu devrais revoir l’ordre de tes priorités, Kingsley. Tu as de la chance qu’elle te laisse encore l’approcher.  Tout le reste n’est qu’enchantement.

 

Elle est mal et je dois la laisser.

 

Merde!

 

Elle est mal et je dois la laisser.

 

Merde!

 

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Bien que cette série soit inspirée par quelques faits réels, il s'agit d'une œuvre de fiction et les références à des personnes ou des organisations réelles ne sont incluses que pour donner un certain air d'authenticité. Tous les personnages, principaux ou secondaires, sont entièrement le produit de l'imagination des auteurs, ainsi que leurs actions, motivations, pensées et conversations, et aucun des personnages ni des situations qui ont été inventées pour eux n'ont pour but de représenter des personnes ou des événements réels. En particulier, les descriptions des chaînes de télévision CBS et NBC ne sont pas destinées à représenter ces sociétés, ou aucune des personnes y travaillant, mais sont seulement utilisées afin d'apporter un sentiment d'authenticité à cette œuvre de fiction.

 

 

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Table des matières et suite.

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