Démentis, excuses, et remerciements : ces personnages ne m'appartiennent pas, mais j'aime écrire des histoires sur eux. De même, les droits des paroles de la chanson extraite de 'The Bitter Suite' ne m'appartiennent pas non plus. Mes plus plates excuses à Kurt Vonnegut Jr. pour le titre de cette histoire (Le titre de cette histoire est adapté de celui du célèbre roman américain de Kurt Vonnegut, 'Breakfast of Champions', 'Le breakfast du champion' en français - NDLT). Et merci à l'ex-garde pour le feed-back.
La Relation : Xena et Gabrielle sont amoureuses l'une de l'autre mais n'expriment pas beaucoup leurs sentiments d'une manière physique dans cette histoire ; je ne pense pas que ça soit illégal, mais on ne sait jamais…
Description : cette histoire se déroule après l'épisode 'Motherhood' (fin de la cinquième saison, NDLT), et est un examen de certains événements et thèmes de cette saison.
Ça vous a plu ? Miladyco@aol.com
Traduction de Katell - ATTENTION : cette histoire contient des révélations sur les quatrième et cinquième saisons qui n'ont pas encore été diffusées en France (au moment de la traduction, en 2000).
L'orgueil du champion
© août 2000
" Qui êtes-vous pour oser croire que vous savez reconnaître le bien du mal ? ", Jeanne d'Arc, Luc Besson, 1999.
Cela fait trois jours qu'Arès m'a ramenée à la vie et je n'ai pas vu Xena depuis le premier jour de mon retour. Ce soir, il fait bon, l'air est clair, et je suis assise à côté du feu de camp, à faire semblant de lire les manuscrits que nous avons sauvés de l'auberge en cendres, mais en fait, je regarde Gabrielle préparer le dîner. Elle a l'air bien trop concentrée sur les légumes qu'elle est en train de couper, et elle est bien trop silencieuse aussi. La lueur du feu la flatte. En fait, un rien la flatte. Je me surprends à fixer ses bras et j'imagine à quel point ma mère doit la trouver belle.
" Tu es belle ", lui dis-je. Peut-être que ça, au moins, la fera parler.
" Oh, arrête ", dit-elle en levant les yeux vers moi. " Ta mère est belle. Moi, je ne suis qu'une petite campagnarde avec un peu de muscles. "
Mais j'insiste. " Non. Xena est belle parce qu'elle est belle. Toi, tu es belle parce que tu es toi. "
Elle rougit. " A l'intérieur, je ne suis pas plus belle qu'une autre. Avant, je laissais les gens croire le contraire. Je les ai laissé me convaincre que j'étais pure, que ma morale était irréprochable. Je ne suis pas parfaite. Tu aurais du mal à croire certains de mes motifs. "
J'ai de la chance d'avoir touché un nerf si facilement ce soir ! Peut-être vais-je arriver à lancer une vraie conversation. Ce n'est pas la conteuse bavarde que l'on décrit dans les histoires. Elle me fascine.
" Je sais que tu n'es pas parfaite, Gabrielle. Mais tu as une manière très attirante de n'être pas parfaite. "
" On voit que tu n'a pas encore lu les manuscrits dans lesquels je fais des choses horribles, hein ? " Elle fait une pause et rit en dérision, tout en secouant la tête, comme pour s'éclaircir les esprits. " Mais après tout, tu dois bien te souvenir que je t'ai tuée il y a quelques jours de ça. Ça devrait être suffisant pour te faire comprendre que c'est bien plus que de l'imperfection. "
" Les circonstances. Le destin. La fortune. La coercition ", dis-je d'un air vague.
" Je lève mon verre à tout cela ", dit-elle en versant le vin, avant de proposer un toast.
" A la chance ", dis-je. C'est la première fois que je lève mon verre à autre chose qu'à l'Empire, depuis aussi longtemps que je me souvienne.
Gabrielle tourne la tête de façon presque imperceptible tout en ajoutant les légumes au ragoût.
" Qu'est-ce qu'il y a ? "
" Xena. "
" Comment le sais-tu ? Je n'ai rien entendu. "
" Je la sens. Je crois que c'est son odeur, mais je ne suis pas sûre. "
" Vraiment ? Qu'est-ce qu'elle fait ? "
" Parfois lorsqu'elle est très en colère, lorsqu'elle se sent coupable de certaines choses, elle préfère être seule. "
" Elle était toujours là ? "
" La plupart du temps, elle est assez près pour nous entendre crier, si besoin est. C'est un peu comme si elle s'était enfermée dans sa chambre et qu'elle ne voulait pas ouvrir la porte. C'est juste que notre maison est un peu spéciale, c'est tout. "
" Pourquoi crois-tu qu'elle veut être seule ? " Je sais qu'elle ne veut pas en parler. Je vois bien qu'elle est patiente avec moi, qu'elle répond à mes questions parce que je suis sa fille. Si j'étais quiconque d'autre, elle m'arracherait la tête. Hmm, que voilà une métaphore malheureuse !
" Parce qu'elle ne veut pas que je, que nous, la voyions ainsi. Elle est trop en colère pour communiquer de façon civilisée. Elle a peur de ses réactions. "
" Tu penses qu'elle croit qu'elle nous ferait du mal ? "
" Elle a peur de nous faire du mal et lorsqu'elle est dans cet état d'esprit, elle ne se fait pas confiance. Et elle essaie de comprendre ce qui ne va pas… mais elle est très fière. "
" Mais toi, tu préfères régler les choses en parlant. "
" Ouais ", fait Gabrielle en souriant, comme si elle se souvenait de quelque chose ; elle a l'air si jeune tout à coup. " Ouais, c'est moi qui communique. "
" Alors, quel est le problème ? " Je tente le tout pour le tout.
Gabrielle me regarde avec un sourire qui me dit " on ne me la fait pas ", et je lui rend son sourire.
" Moulin à paroles ", fais-je.
" Avant, on m'appelait la blonde agaçante. "
Nous nous mettons à rire et bientôt, le ragoût est prêt. Il est très bon, surtout dans ces conditions, et je le lui dis. C'est la première fois que je l'entends rire, mais je préfère ne rien dire.
" Pourquoi crois-tu qu'elle est si en colère ? "
Gabrielle verse un peu plus de vin et s'appuie contre un tronc d'arbre couché.
" Tu sais comment, quand tu livres bataille, il faut que tu te concentres sur la stratégie, la bataille, l'objectif ? Comment il faut mettre tout ton être dans cet effort si tu veux espérer être victorieuse ? "
" Bien sûr. Arès a été un bon professeur. Il ne faut aucun doute dans ton cœur, il faut être féroce et implacable. Si tu as ne serait-ce que la plus petite once d'incertitude, un seul moment de doute, alors tout peut s'écrouler. "
" C'est cela. C'est ce que cette dernière année a été pour nous. Enfin, je veux dire, cette dernière année il y a vingt-cinq ans. "
" Tu peux dire l'année dernière, va. Je saurai. " Je lui souris. Elle va me parler. Je sais que si je me débrouille bien, je peux la faire parler pendant des heures.
" L'année dernière. Dieux. Dans un sens, parfois, j'ai l'impression que ça fait vraiment vingt-cinq ans. Et c'était une guerre, tu sais. Contre des ennemis tellement plus puissants que nous que cela semblait totalement ridicule que d'oser penser les affronter. Mais Xena n'accepte pas la défaite, même lorsqu'elle est juste sous son nez, alors nous sommes parties en guerre. Et on a découvert, au cours de cette guerre, qu'il existait une échappatoire. Mais bien sûr, on ne l'a pas prise. Je ne crois pas que Xena ait jamais choisit la facilité, à aucun moment de sa vie. "
" Qu'est-ce que c'était ? "
" Nous sommes allées au royaume de Chin, et nous avons découvert que non seulement l'influence des dieux grecs y était apparemment inexistante, mais que là, Xena semblait avoir des pouvoirs extraordinaires. Elle pouvait créer des boucliers dans l'air autour d'elle et elle pouvait, rien que par la pensée, changer les choses en pierre. Si nous étions restées là-bas, tu aurais pu grandir en toute sécurité et les dieux seraient sans doute encore là. "
" Mais Xena et toi seriez sans doute mortes à l'heure qu'il est. Il faut que tu m'expliques… "
" Tu veux une histoire, non ? Laisse-moi continuer… où en étais-je… ah oui ! Après la fin de la guerre, tu te dis. Et parfois, les choses qui se sont passées, les choses que toi-même tu as faites, elles ont l'air très différentes lorsque tu n'es pas au cœur de la bataille, en train de défendre ceux que tu aimes. Alors je crois qu'en ce moment, elle pense à toutes ces choses. Je sais que j'y pense, moi. Je n'ai pas besoin de regarder si loin en moi pour le faire, c'est tout. "
" Pas aussi loin, mais assez loin. Alors, parle-moi du royaume de Chin. " Je remplis à nouveau nos verres.
" Chin. Il y avait une femme que ta mère aimait, elles s'étaient rencontrées il y a des années lorsque Xena était encore sauvage et un peu folle, et Xena a fini par la trahir. C'était une grande philosophe et une femme très puissante aussi. Elles ne se sont pas vues pendant des années et elle a fini par mourir, faisant de Xena sa vengeresse, son héritière spirituelle. Je crois que son esprit est en quelque sort le gardien du royaume de Chin, et parfois, son esprit fait appel à Xena pour agir en son nom et pour protéger ce royaume. Deux fois déjà son esprit a envoyé des messagers qui ont trouvé la mort en accomplissant leur mission qui était d'alerter Xena des troubles en Chin. On ne va pas parler de la première fois, Eve. Ne pose pas de questions ; tu peux tout lire dans les manuscrits intitulés La Dette et Souvenirs, Souvenirs. La seconde fois, elle était enceinte de toi et un moine sans langue est mort dans mes bras après avoir fait comprendre à Xena que le faucon et la colombe devaient ne faire qu'un avec la sagesse. Enfin, bref… je me dis, on fait ce que Lao Ma veut qu'on fasse, même si elle est morte, alors on est parties au royaume de Chin. "
Gabrielle boit un peu de vin et je crois qu'elle est vraiment jalouse de cette Lao Ma. Mentalement, je prends note des titres des manuscrits.
" C'est une longue histoire, mais elle a trois enfants, dont l'un est mort à ce moment-là et deux sont très méchants. Mais tout cela n'a aucune importance. Tout cela, c'était à cause de la poudre noire, cet explosif très puissant. Autrefois, on l'avait interdit après son invention. Personne n'était censé connaître le secret de la poudre noire. Mais la fille maléfique de Lao Ma le connaissait, ce secret, et s'en servait. Xena avait compris que la poudre noire donnerait un avantage bien trop grand à l'armée qui saurait comment la créer, alors elle décida de s'en débarrasser, bien qu'on ait découvert que c'était facile à refaire parce que Joxer arrivait à en faire en quelques heures. Et pourtant, on a continué. Chin était en jeu, et la fille bienveillante de Lao Ma était en danger. Alors Xena est parvenue à comprendre comment utiliser l'enseignement spirituel pour réaliser des exploits physiques. Au bout du compte, et ça nous a pris un moment pour y arriver, alors tu as de la chance d'entendre la version abrégée, on s'est retrouvées avec notre bande miteuse contre une armée de cent mille hommes, conduite par les deux enfants maléfiques qui étaient à ce moment-là tous les deux morts et partageaient le même corps. "
" Je ne te crois que parce que je sais que des choses comme celles-là vous sont arrivées avant. Que s'est-il passé ensuite ? "
" Xena a arrêté l'armée en changeant tous les soldats en statues de pierre. "
" On dirait de la magie. Elle les tous tués ? "
" Oui. A l'époque, cela semblait être la chose à faire. "
" Alors tu crois que, par exemple, Xena pense maintenant à la façon dont elle a pris la décision de tuer tous ces gens et qu'elle se dit que peut-être ce n'était pas la bonne décision ? "
" Peut-être ", dit Gabrielle. " Mais je crois que la question est plus compliquée que cela. La question n'est pas de savoir si tuer ces gens était la bonne ou la mauvaise décision, mais de savoir si Xena avait oui ou non le droit de prendre la décision d'utiliser ou non la poudre noire. Il y a cinq ans, lorsqu'on a commencé à voyager ensemble, les choses étaient claires. Il fallait libérer les esclaves. Il fallait secourir les filles kidnappées. Xena pouvait aider les autres et elle le faisait. Mais elle était si forte, tellement plus forte que n'importe qui d'autre. Elle était plus intelligente et plus rapide et plus courageuse et plus sûre d'elle. Et elle était devenue bonne. Elle avait un code moral strict et elle avait mon amour innocent et mon sens si clair du bien et du mal pour l'aider à la guider. On ne pouvait pas l'arrêter. Elle était si belle, si incroyable, et tout ce qu'elle faisait semblait tellement parfait, tellement juste, tellement sage. C'était comme si elle ne pouvait jamais échouer, comme si elle n'avait jamais tort. Dans mon cœur, et bien que je savais qu'elle n'était pas parfaite et qu'elle souffrait, je la voyais comme une déesse. Un jour, j'ai entendu dans une taverne une chanson sur elle qui disait 'Réputée pour ses prouesses à l'épée, qui est crainte et adorée.' C'est ainsi que les gens la voyaient. Au fil du temps, notre combat pour le bien de tous a pris tout naturellement une ampleur encore plus grande. "
" Qu'est-ce que ça fait d'être amoureuse comme ça ? "
" Pardon ? " demande Gabrielle, confuse.
" Je n'ai jamais été amoureuse. Parfois, je me demande ce qu'on ressent. "
" Oh. En fait, ce que je viens de décrire est plutôt de l'adoration. La façon dont je l'aime, c'est… disons que c'est plus compliqué que ça. Certains jours, je sens que je l'aime tellement que mon cœur va exploser de ne pas exprimer cet amour, et puis certains jours, je me dis que je dois être folle de même penser à nous deux de cette façon. Alors c'est comme ça, être amoureuse : être dingue, quoi. "
L'attention de Gabrielle est à nouveau attirée par quelque chose que je ne peux pas sentir. Elle lève les yeux vers la forêt obscure qui entoure notre feu de camp.
" C'est Xena ? "
" Oui. Je crois qu'elle est assez près pour nous entendre et je ne veux pas parler de ça de cette façon. OK ? "
" OK. On va se coucher ? "
J'installe mes couvertures près des siennes, plus près du feu. C'est elle qui nous protégera si nous en avons besoin durant la nuit. C'est plutôt étrange d'être plus âgée que cette femme que je considère comme une mère, et qui me considère comme son enfant qui aurait soudain grandi d'un seul coup. Comme la légende de la naissance d'Athéna, une femme née tout droit de la tête de Zeus. Et encore plus étrange, cette non-violence qui me semble si juste en ce moment la met elle en danger, alors que je sais être au moins son égale au combat. Le sommeil me gagne très vite, mais pas elle, je le sais bien.
Je rêve d'orages et de messagers, de chats noirs, d'éclairs et d'arbres morts. Toutes sortes de signes. Mais aucun n'est clair à mes yeux. Ils ne m'ont pas fait peur mais je me réveille le souffle court. Le matin est chaud et j'entends les bruits d'effort de Gabrielle qui s'entraîne de l'autre côté de la clairière. Lorsque j'ai lu ses premiers manuscrits, je n'arrivais pas à croire qu'il s'agissait bien de la même personne. L'amour que je ressens pour elle est si fort qu'il me paraît parfois trop fort. C'est presque comme si une partie de moi était amoureuse d'elle pour Xena, comme si cela faisait tellement partie d'elle que j'en ai hérité, comme ma taille. Ou peut-être que je vois ce que les gens ont apparemment toujours vu en elle et prenaient pour de la bonté et de la pureté. Peut-être suis-je la seule à voir ce que c'est en vérité : de la force.
Nous allons nous baigner avant le petit déjeuner.
" Arrête de me regarder ! " dit Gabrielle en riant, tandis qu'elle retire sa culotte orange.
" Pardon. Mais tu as un corps magnifique. C'est tout. N'y vois rien de personnel. " C'est promis. Quoi qu'il arrive.
" Dieux ! " Elle plonge dans l'eau et je la suis.
Nous nous lavons lentement et je demande tranquillement : " Sais-tu qui était cette femme, celle qui a touché le ventre de Xena et m'a créée ? "
Gabrielle me regarde curieusement. " Tu ne le sais pas ? "
" Non. Tout ce que je sais, c'est qu'elle était toute dorée et magnifique, comme un ange. "
" Comme un ange ", répète Gabrielle en secouant la tête. " C'était un ange, Eve, tu as raison. Elle est devenue un ange juste après son passage en enfer. Je te raconterai le reste pendant le petit déjeuner. "
" Merci, maman. "
Je l'ai dit exprès et je reçois une petite éclaboussure en récompense. J'espère que Xena sera fière de moi de voir comme j'arrive à la faire rire et à la faire partager ses sentiments.
Gabrielle prépare le petit déjeuner et commence son histoire d'une voix calme.
" Il était une fois une petite fille qui vivait dans un village. Un jour, un seigneur de guerre arriva et brûla le village, tuant la famille de la petite fille et la laissant seule au monde. Elle jura de se venger du seigneur de guerre. Elle étudia pendant des années et devint une grande guerrière. Mais elle ne pensait qu'à se venger, à rien d'autre, et bientôt son cœur et son esprit furent à ce point corrompus qu'elle en devint folle. Finalement, elle fut prête et rattrapa son ennemi. Mais à cette époque, son ennemi s'était réformé, et n'était plus un seigneur de guerre cruel mais un héros en quête de rédemption. "
" Tu es en train de me dire que cette femme était Callisto ? " J'ai du mal à y croire. Gabrielle acquiesce. " La femme que Xena a tuée, qui a travaillé pour Arès, pour Héra et pour Dahok… c'était l'ange qui m'a conçue ? "
" Oui. Reprends un peu de thé ", dit-elle. " Arès t'a parlé d'elle ? "
" Oui, cela faisait partie de mon éducation de guerrière. Connaître les forces et faiblesses des plus grands guerriers de l'histoire pour me permettre d'éviter de faire les mêmes erreurs. "
" D'après lui, quelles étaient ses erreurs ? "
" Elle était obsédée, ce qui permettait aux autres de l'utiliser parce que ses intentions étaient si claires qu'on savait ce qu'elle voulait et qu'elle était prête à faire n'importe quoi pour parvenir à ses fins. Et elle était folle, mais d'après Arès, ce n'était pas vraiment un problème. "
" Que t'a-t-il dit sur Xena ? "
" Que tu étais son point faible. Tu la rendais faible et tu lui ôtais toute sa concentration. Avant toi, elle était parfaite. Après toi, elle était toujours déchirée. Tu veux savoir ce qu'il a dit sur toi ? "
" Non. "
" Il a dit que tu étais la meilleure parce que c'est toi qui détenais le contrôle. Il a dit que ta force au combat était une vraie surprise… que personne ne s'attendait à ce que tu sois aussi bonne, et que grâce à cela, tu pouvais t'approcher et… boum ! Que ta faiblesse apparente était en fait ta force et qu'il n'existe pas de meilleure arme que celle à laquelle on ne s'attend pas. "
" Tu l'a vraiment bien écouté. "
" Il a été mon héros pendant très longtemps. Je croyais qu'il n'y avait rien qu'il ignorait. Mais il ne m'a jamais dit comment Callisto était devenue une déesse. "
Elle me répond qu'elle me le racontera en chemin et nous plions le camp. Callisto. J'absorbe tout et attends la suite. Nous sommes sur une route large et plate, pour changer, lorsque Gabrielle reprend son histoire.
" Voici la version abrégée de l'histoire qui raconte comment la reine guerrière Callisto devint une déesse. Il y a trois ans, ou vingt-huit, la légendaire Xena mourut. Comme il s'agissait de Xena, elle eut l'occasion de retourner à la vie, occasion qu'elle saisit. Il s'agissait d'une quête de l'ambroisie, avec une Amazone rebelle et assoiffée de vengeance à nos trousses. Bien sûr, nous l'avons emporté, mais elle a quand même réussi à s'emparer d'un peu d'ambroisie et à devenir une déesse. "
" Comment s'appelait-elle et pourquoi vous en voulait-elle ? "
" Velaska. Elle avait voulu être reine des Amazones, mes Amazones, et elle n'était pas la meilleure candidate pour le job. "
" Tes Amazones ? "
" Lis Les Amazones et La Quête. J'ai dit que c'était la version abrégée, tu te souviens ? Juste la bonne taille pour emporter en voyage ", dit-elle en s'arrêtant pour se frotter le pied.
" Pardon. S'il te plaît, continue. "
" OK… Velaska était à présent une déesse et voulait ma mort parce que j'avais choisi de prendre la place qui me revenait de droit. Xena était revenue à la vie, mais nous ne faisions pas le poids. Alors Xena a décidé qu'il nous fallait l'aide d'un immortel et Callisto était immortelle à cette époque et emprisonnée pas loin de là, alors Xena a conclu un marché avec elle et nous avons vaincu Velaska, mais Callisto a réussi à manger un peu d'ambroisie. Et on l'a emprisonnée dans la lave. Callisto en est sortie plus tard, mais c'est une autre histoire. "
" Vous avez créé des dieux. "
Gabrielle trébuche sur une racine et me répond que c'est sans doute vrai.
" Et puis vous les avez détruits. "
" En tout cas, on le croyait. "
" Alors tu dis que pour survivre, vous avez couru le risque de créer deux déesses maléfiques et vous avez perdu. "
" Enfin on est quand même en vie. Et si Callisto n'était pas devenue une déesse, on ne t'aurait sans doute jamais eue non plus. "
Gabrielle, j'ai tué des milliers de personnes. Je sais que tu m'aimes, mais la mort de tant d'innocents ne peut jamais se justifier.
Nous restons silencieuses un moment.
" Elle a même tué les chevaux ", chuchote Gabrielle.
" Quoi ? "
" Elle a imaginé que tous ceux qui portaient le symbole du dragon vert serait changés en pierre. Les montures des soldats portaient toutes l'emblème de l'ancien empereur. "
" Pourquoi n'avez-vous pas laissé les autres dieux s'occuper de Callisto et Velaska ? "
" Je crois que ça ne nous est même pas venu à l'esprit. Xena était l'héroïne, toute puissante, celle qui résolvait les problèmes de tout le monde. Elle pouvait résoudre ce problème-là aussi. La Xena que tu connais, celle qui pleure et prie ? Ce n'est pas la Xena que j'ai connue. La Xena que j'ai connue ne dirait pas 'passe-moi l'eau' si ses cheveux étaient en feu. "
Je ris. " On peut s'arrêter et pêcher un peu pour le déjeuner ? " dis-je.
Elle me regarde et elle a l'air plus calme que je ne l'ai vue depuis des jours. Elle penche la tête sur le côté et acquiesce en souriant. " OK. "
Je ne l'aurais pas suggéré si nous ne nous étions pas trouvées tout près d'une rivière, alors nous descendons la pente raide vers la rive, créant en chemin des cannes à pêche avec des bouts de bois.
Je sais à présent, d'après les signaux subtils de Gabrielle, que Xena est tout près, mais je ne dis mot.
" Nous voyagions près de la Thessalie ", dit-elle soudain en jetant sa ligne dans l'eau, " et nous nous sommes retrouvées au bord d'une horrible guerre qui s'était transformée en massacre. Et par une chance si incroyable que je ne la comprends toujours pas, nous sommes tombées sur notre amie Ephiny, seule dans les bois et sur le point d'accoucher, son mari ayant été tué sans raison par des soldats. On était là, dans la forêt, furieuses devant les cruautés du monde, et puis elle nous dit : 'Je vais trouver un endroit sûr où Ephiny pourra accoucher et puis je vais mettre un terme à cette guerre.' "
Gabrielle fait une pause, pour créer un effet dans son récit et pour rejeter sa ligne à l'eau. Parfois, je me dis qu'il existe tellement d'histoires sur ma mère que je ne pourrais jamais toutes les entendre.
" Que s'est-il passé ? "
" Elle a trouvé un endroit sûr et accouché le bébé d'Ephiny, et elle a mis un terme à la guerre. "
" C'est fou. "
" Et elle m'a ramenée d'entre les morts. "
" Tu veux dire qu'elle t'a envoyé te faire tuer ? "
" Non, je me suis envoyée me faire tuer toute seule. Elle, elle m'a ramenée. "
" C'est faux ! " La voix de Xena résonne quelque part dans les bois. " Je t'ai envoyée te faire tuer et tu t'es ramenée toute seule ! "
" Viens un peu là me dire ça en face ! " hurle Gabrielle vers la forêt. Nous avons abandonné nos cannes à pêche dans la boue.
" Admets donc que j'ai raison ! " crie Xena.
" Jamais ! "
Je crie à mon tour : " N'est-il pas plus important que tu aies mis fin à la guerre ? "
" C'est Gabrielle qui l'a fait, Eve ! " hurle-t-elle depuis la forêt. A entendre sa voix, je peux dire qu'elle se déplace pour qu'on ne puisse pas la repérer. " J'ai risqué sa vie et celle d'Ephiny et de Xénon. C'était mon orgueil ! Tu ne comprends pas ? Gabrielle n'aimait pas la guerre, alors j'allais y mette un terme. Je savais que je pouvais le faire. Je n'ai pensé à rien d'autre. Pas aux risques ! Et ça ne m'a pas servi de leçon non plus ! C'est ma fierté démesurée qui a été ma perte. N'écoute plus les mensonges de Gabrielle. Je ne suis pas un héros ! " Je l'entends entre les arbres, s'éloignant si vite qu'elle sait que nous ne l'attraperons jamais.
" On dirait que tu avais raison ", dis-je en souriant à Gabrielle tout en ramassant nos cannes à pêche. Quelque chose en moi tremble pourtant. Je n'ai jamais entendu Xena parler ainsi. Il y a tellement de douleur en elle.
" Je n'ai plus très faim, Eve. On peut y aller ? "
" Bien sûr. Où allons-nous ? " J'ai réussi à éviter la question jusqu'à maintenant parce qu'elle ne l'a pas mentionnée non plus, et j'ai peur qu'elle n'ait pas de réponse à me donner.
" On va vers la Thrace pour voir qui est encore en vie. "
Leurs familles. Mes familles. Elles disent que j'ai connu ma grand-mère, mais je ne m'en souviens pas. Le son de sa voix est si triste. Je crois qu'elle pense qu'ils sont tous morts. Je ne suis pas sûre qu'elle ait vraiment envie de savoir si c'est vrai ou non.
Nous marchons des heures en silence. Le soleil colore le ciel de tons oranges et roses tandis que nous installons le campement, et ramassons du bois, et faisons toutes les choses qu'elle fait d'habitude avec Xena. J'attrape un lapin et elle prépare un ragoût. Les étoiles sont apparues dans le ciel lorsque nous commençons à manger.
" Sais-tu ce que nous avons fait cette année ? Je veux dire, cette année-là ? "
" Quoi ? " Cela me paraît être la réponse la plus simple.
" A l'époque, je ne l'ai pas vu comme ça. Je veux dire, Eve, on avait l'impression que rien n'était connecté. On ne pensait pas à ce que nous étions en train de faire, mais l'étendue de notre influence est devenue gigantesque. Nous avons décidé, d'une façon ou d'une autre, qui allait régner ou ne pas régner sur le royaume de Chin, sur l'Egypte, Rome, la Nation amazone et les même les cieux. J'ai du mal à y croire quand j'y repense ; on a eu l'occasion de régner sur la moitié du monde cette année-là. On se retrouvait sans arrêt dans des situations au cours desquelles on nous demandait d'aider ou bien où on semblait destinées à aider, et ce qu'on a fait. Nous avons fait des choix que d'autres auraient dû faire. Et pourtant, c'est nous qui prenions les décisions, et ça marchait. "
" Eh ben ", fais-je.
" Ouais, comme tu dis ", dit-elle.
" Pourquoi crois-tu que ça s'est passé comme ça ? "
Je comprends que Xena est tout près. Gabrielle est tendue, mais elle continue.
" Il s'était passé tellement de choses. Nous avions gagné toutes les batailles que nous avions livrées depuis des années, même si parfois le prix à payer était immense… Lorsque je l'ai rencontrée, je pensais qu'elle était invincible, et rien ne s'est jamais passé pour me faire changer d'avis. "
L'expression sur son visage tandis qu'elle fixe le feu me dit à quel point elle le croit encore.
" Elle est magique pour toi, pas vrai ? "
Gabrielle me regarde curieusement et retrousse un peu le nez. " Oui. Magique. On s'est habituées à l'adoration des autres, à l'expression dans leur regard lorsqu'ils nous voyaient nous battre ou faire des choses incroyables. C'était presque comme être un dieu. Et même quand on mourait, on revenait. Encore et toujours. Je me souviens du jour où j'étais sur le quai et Aphrodite est venue à moi lorsque je l'ai sifflée. Et tout ce que Xena avait à faire était de murmurer son nom pour que le dieu de la guerre apparaisse. C'était notre quotidien, alors quand Xena s'est retrouvée enceinte sans raison, et puis qu'on a découvert qu'elle portait un enfant qui allait amener la fin des dieux, cela ne nous a pas paru si dingue ou suspect, tu sais. C'était naturel que les règles du jeu ne soient pas les mêmes pour nous. Partout où on allait, on attirait toujours l'attention des ennemis les plus puissants. "
A cet instant, c'est presque comme si elle parlait à Xena à travers moi. Ce sont des choses qu'elles devraient se dire ; ce sont les secrets que vous gardez à l'esprit et n'osez plus jamais exprimer.
" Alors, tu comprends, quand on nous a dit que le bébé causerait la mort des dieux, on s'est dit, après tout, c'est évident, que notre bébé ait ce pouvoir. Mais on n'a pas eu le temps d'y réfléchir, parce qu'on s'est soudain retrouvées en guerre. Il y avait un bébé à protéger ; notre bébé, et voilà que, à cause de nous, cette enfant était un pion dans ce jeu. Tout ce que nous avons fait, nous l'avons fait pour te protéger. Nous avons oublié tout le reste. Tout ce qui importait, c'était de te protéger à tout prix. Nous avons oublié le bien des autres, nous avons oublié que nous étions un couple. Tout ce qu'on voyait, c'était le danger. "
" On s'est servi de nous ! " La voix de Xena vient des arbres au-dessus de nous, sur la droite.
Je crie alors vers elle : " Raconte-moi ! "
" Ce dieu nous a manipulées pendant si longtemps… peut-être même depuis l'Inde ! Il savait que je ferais n'importe quoi pour protéger mon bébé. Et j'ai marché ! J'ai cru que mon bébé était la chose la plus importante au monde. J'ai cru que j'étais devenue une sainte ! Tu entends ça, Gabrielle ? Xena, Destructrice des nations, une sainte ! J'ai tout avalé. Dieux. Comment peux-tu même supporter d'entendre ma voix ? "
" Viens t'asseoir près du feu ", dit Gabrielle.
" Non ! "
Je crie vers elle : " Ça ne veut pas dire que tu n'es pas héroïque… juste parce que tu as commis des erreurs. "
" Commis des erreurs ?!?!?! " hurle-t-elle. Gabrielle se prend la tête entre les mains et baisse les yeux vers le sol. Et Xena laisse tout sortir. " J'ai sciemment décidé de séduire un homme, sachant qu'il me faudrait sans doute le tuer par la suite ; c'était la stratégie que j'ai choisie parmi toutes les options que j'avais. Je ne sais pas si on peut appeler ça une erreur. Tu sais ce que c'est qu'un héros, Eve ? Un héros est quelqu'un qui aide les autres. Quelqu'un qui est prêt à se mettre en danger pour aider des étrangers simplement parce que c'est juste. Quelqu'un qui suit ce code tout le temps ! N'importe qui peut se battre lorsque ceux qu'il aime sont en danger, mais un héros se bat pour ceux qui en ont besoin, qui qu'ils soient. Ce dieu m'a pris cela en m'obligeant à me battre pour lui ! Et je n'ai rien vu. Toute l'année, je me suis battue pour ma famille et mes amies… tu étais là, Gabrielle, dis-lui… quels étrangers avons-nous aidés cette année-là ? "
" Juste Daphné ", murmure Gabrielle.
" Quoi ? " aboie Xena.
" Juste Daphné !!! "
" Tu vois, je ne suis pas un héros. Et tu sais quoi ? Après tout ça, on a quand même perdu la guerre ! C'est Aphrodite et Arès, les héros ! Ils ont réussi à voir plus loin que les liens du sang et à prendre la bonne décision. Sans eux, vous seriez mortes toutes les deux. Tout ce que j'ai fait, c'est réussir à vous faire tuer. "
C'est maintenant ou jamais, alors je me décide. J'ai repéré où elle se trouvait et en quelques secondes, je suis à ses côtés dans l'arbre. Je l'attrape et la fais descendre, tombant avec elle par terre, atterrissant sur elle. Je la retiens par terre tandis qu'elle me regarde d'un air mauvais.
" Je te laisse partir si tu viens t'asseoir un peu avec nous. "
" Je ne conclus pas de marché. "
" Et si je te le demande ? Reste avec nous, s'il te plaît ? "
" Très bien ", dit-elle en me repoussant. Elle s'assied de l'autre côté du feu, en face de nous, et fixe les flammes en silence.
Gabrielle verse une coupe de vin et l'apporte à Xena, puis elle s'assied près d'elle sur le sol. Son attitude tout entière a changé en la présence de Xena. Elle est plus douce, et rien ne compte plus qu'elle. Je la regarde lui caresser la main lorsqu'elle lui passe le vin, et puis s'asseoir à côté d'elle, si près d'elle qu'elles se touchent.
" Tu te souviens quand on affrontait des géants ? " demande Xena en buvant un peu de vin.
Gabrielle sourit et appuie la tête contre l'épaule de Xena. " Oui, je me souviens. Avec des miroirs et des frondes, et des parchemins volants. "
" Et que j'avais les tripes d'essayer d'attirer le pouvoir de Zeus sur la terre. "
" Ça avait marché, si je me souviens bien. "
Elles se sourient et je sens alors la tension se dissiper entre nous.
" Xena, tu te souviens de la première fois où nous avons trouvé de l'ambroisie ? "
" Bien sûr. Le trésor des Sumériens. "
" Et tu te souviens quand on en a parlé, de ce que tu as dit quand je t'ai demandé pourquoi tu ne voulais pas en prendre ? "
" Oui. J'ai dit que je ne voulais pas être un dieu. Je voulais être humaine, c'est tout. "
" N'est-ce pas là ce que nous avons prouvé cette année ? Qu'après tout cela, après chaque acte d'héroïsme, chaque erreur, chaque bataille, chaque coup du sort, nous ne sommes que des humaines ? Je sais que tu penses toujours aux temps où tu étais seigneur de guerre, à toutes les choses horribles que tu as faites. Mais avant cela, Xena, avant tout le reste, tu était un héros. Tu n'avais pas fui ou abandonné ou tremblé de peur. Tu t'étais battue pour ce en quoi tu croyais. C'est toujours ce héros que je vois lorsque je te regarde, cette jeune fille qui a essayé de sauver tout le monde. Mais Xena, personne ne peut sauver tout le monde. "
" Je suis fatiguée ", murmure Xena, sa voix d'une tristesse infinie. " Pardon, Gabrielle. De ne pas être ton héros… et de t'avoir fait du mal. Tu as raison : tout ce que je voyais, c'était Eve. Et même maintenant, je suis encore égoïste, parce que je regrette t'avoir fait du mal et t'avoir déçue plus encore que tous les péchés combinés. Il y a tellement de choses que je veux être à cause de toi, et pour toi. "
" Je sais. "
" Je veux qu'on vive une vie plus simple, Gabrielle, avec des choix plus simples à faire. Une vie où à la fin de la journée, je saurai où je me trouve. "
" C'est une idée merveilleuse, Xena. Allons nous coucher ", dit Gabrielle tendrement. Elles s'allongent sur leur couvertures, et me voilà complètement ignorée, comme cela devrait être. J'ai peut-être été purifiée ou je ne sais pas trop quoi, mais je ne vais pas trop m'éloigner pour le moment.
J'écoute les bruits que font leurs corps qui se retrouvent, le cuir qui craque un peu, les soupirs qu'elles poussent toutes les deux et qui me disent qu'elles s'étreignent. C'est moi qui ai fait ça : elles sont dans les bras l'une de l'autre grâce à moi ! Ma première bonne action !
" Il faut que tu m'emmènes avec toi ", murmure Gabrielle. " Apprends-moi tout ce que tu sais. Tu ne peux pas me laisser ici, à Poteidaia ; je veux aller avec toi. J'ai étudié les étoiles, parlé aux philosophes, et de temps en temps, j'ai même le don de prophétie… je pourrais t'être très utile. Emmène-moi avec toi. Je veux tellement être comme toi. "
" Et je veux être comme toi ", murmure alors Xena, sa voix rauque d'émotion.
Cinq et vingt-cinq ans plus tard, même moi, je comprends ce qu'elles viennent de se dire ; après tout ce que nous avons traversé, mon amour, mes sentiments pour toi sont les mêmes qu'au premier jour. J'entends encore un peu de bruit et puis le son distinctif d'un baiser. Elles s'embrassent ! Ça fait des points en plus pour Evie, ça ! Gabrielle gémit alors, et je me tourne, avant de tirer la couverture sur ma tête pour ne plus les entendre.
Je ne prétends pas reconnaître le bien du mal, mais j'ai appris que l'amour peut guérir, et on dirait bien que c'était la vérité, aujourd'hui. Est-ce la fatalité, mon voyage de Cirra à l'enfer à moi ? Je ne le saurai jamais. Xena et Gabrielle sont ensemble ; cela me suffit pour ce soir.
Fin
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