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LA FACE AVEUGLE DE L'AMOUR11

Page history last edited by PBworks 15 years, 10 months ago

LA FACE AVEUGLE DE L'AMOUR

 

 

 

 

par Dreams

 

 

Traduction : Keegan (keegan@libertysurf.fr)

 

et Emilie(happymeal@hotmail.fr)

 

 

Table des matières

 

 

Démentis etc : voir Part 1

 

Ecrivez-moi : Parce que j'adorerais savoir ce que vous en pensez. On peut me joindre à dreams@midnightisland.com

 

 

Chap.13

 

Kris décida qu'il était temps de faire face à la réalité. Alors ce Dimanche, elle prit le métro en direction de Queens. L'appartement de William était dans un quartier assez joli. Il le partageait avec un certain type, Mark, que Kris n'avait jamais réellement rencontré.

Arrivée devant la porte, elle hésita avant d'appuyer sur le bouton qui annoncerait sa présence. William ne l'attendait pas, et elle pria pour qu'il ne soit pas occupé.

" Ouais ? " vint la réponse à travers l'intercom.

Kris ne reconnut pas la voix comme celle de son frère et assuma donc avoir à faire à Mark. " Euh, salut. Mon nom est Kris Milano. Je suis ici pour voir William. "

Il y eut une pause puis un léger bip annonçant l'ouverture de la porte. Elle entra puis s'assura de fermer la porte derrière elle. L'appartement de William était au deuxième étage, elle prit donc cette direction.

William l'attendait quand Kris arriva. " Kris, " dit-il, surpris. " Je ne m'attendais pas à ta visite. "

" J'arrive au mauvais moment ? " demanda Kris, inquiète d'interrompre quoi que ce soit.

" Non, non, " la rassura William en faisant un pas de côté. " Entre. "

L'appartement était petit. Une chambre, une salle de bain, une cuisine qui servait aussi de salon. Kris se demanda où le colocataire de William dormait, bien qu'elle en eut une petite idée.

Kris regarda le mur un moment en remarquant l'un de ses tableaux, encadré et fièrement exposé. Elle se souvenait de cette peinture. Elle l'avait donnée à William avant qu'il ne déménage. Il y avait la famille d'un côté et William de l'autre, avec la lune au centre, réunissant les deux. " Tu as toujours ça, " dit-elle, surprise.

William sourit à côté d'elle. " Bien sûr, " répondit-il, " Ca vaudra des millions, un jour. "

Kris sourit à son frère.

Mark apparut devant elle un instant plus tard. Il sourit et tendit la main. " Mark Welch, " dit-il, avec un grand sourire.

Kris lui serra la main et lui sourit en retour. " Heureuse de te rencontrer. " Elle ne l'imaginait pas vraiment comme ça. Premièrement, il n'était pas Porto Ricain. Plutôt le look de l'américain typique. Les cheveux blonds, les yeux bleus et un bronzage de surfeur. Et il n'avait absolument pas l'air gay. Mais une fois de plus, William non plus.

" Tu veux quelque chose à boire ? " proposa Mark.

" Non merci, " répondit Kris.

William la guida jusqu'au salon/chambre/cuisine et lui proposa de s'asseoir sur le vieux divan râpé qu'il avait trouvé sur un bord de route.

Kris observa les deux garçons s'asseoir à la table de cuisine face à elle. Ils la regardèrent fixement dans l'expectative et elle décida qu'il vaudrait mieux qu'elle commence. " Je suis venue voir comment tu allais, " dit-elle à William. " Nous n'avons pas vraiment parlé depuis… tu sais. " Elle n'était pas vraiment sûre de savoir comment appeler ça.

William haussa les épaules. " Ca va, " répondit-il. " C'est pas comme si je ne m'attendais pas à ce genre de réaction. " Il l'observa un moment. " Comment le prennent-ils ? "

Kris secoua la tête. " Tu es à présent un sujet tabou, " répondit-elle. " Nathan a abordé le sujet au dîner Vendredi et Carlos s'est énervé. Ils ne font pas bien face. "

" Et toi ? " demanda William.

Kris hésita, jetant un coup d'œil à Mark. Elle trouvait bizarre d'avoir cette conversation avec le colocataire de son frère dans la pièce.

Mark sembla le ressentir car il se leva. " Je vais peut-être aller faire un tour et vous laisser parler. "

William leva la main pour l'arrêter. " Non, reste. S'il te plaît. "

Mark se rassit, lançant un regard d'excuses à Kris.

" Je t'aime William, " répondit finalement Kris, avec un léger sourire. " Peu m'importe que tu sois gay. J'étais juste choquée, tu sais ? C'était probablement la dernière chose que j'aurais pensé que tu puisses dire. Mais Leigh m'a aidée à reprendre mes esprits à ce sujet. Tu lui as brisé le cœur, au fait. "

William rit, visiblement soulagé. " Je suis sûr qu'elle va s'en remettre. "

Kris regarda Mark. " Alors, Mark, où dors-tu ? " demanda-t-elle, essayant de garder un visage fermé.

Mark parut complètement choqué par la question. Il ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sortit. Il regarda William avec consternation.

" Avec moi, " répondit William, hésitant.

Kris fit de son mieux pour ne pas rire. Ils étaient tous les deux mignons et nerveux. " Je vois, " dit-elle. " Je vais devoir en parler à Carlos. "

Les yeux de William s'élargirent.

Finalement, Kris se mit à rire, se sentant bien mieux que depuis un certain temps. Ca n'était pas si mal.

" Je te déteste, " dit William, riant aussi.

Kris sourit à son frère. " Tu m'adores, " lui dit-elle. " Alors, depuis combien de temps êtes-vous ensemble ? " Finalement, le mystère de la vie de son frère se révélait. Elle ne se souvenait plus de la dernière fois qu'elle avait été mise au courant à propos d'une liaison quelconque de son frère. Pendant un moment, elle avait pensé que William était asexué. Ironiquement, il ne lui était jamais venu à l'esprit qu'il puisse être gay.

Mark prit la parole. " Deux ans et demi, " répondit-il fièrement.

Wow. Ca avait dû être dur de le cacher tout ce temps. Kris se sentit soudain mal pour son frère. Garder un secret pareil pendant deux ans et demi. Ca n'avait pas pu être facile pour lui.

" Alors, que s'est-il passé Vendredi ? " demanda soudain William. " Leigh a appelé. Elle voulait savoir si nous t'avions vue. "

Kris s'adossa au divan avec un soupir. " Nathan m'énervait, " répondit-elle. " Carlos aussi. J'avais besoin de m'échapper quelques heures. "

" Pourquoi t'énervaient-ils ? " demanda William.

" Ils voulaient régir ma vie, " répondit simplement Kris. " Nathan parlait de me faire transférer à Harvard, de nous marier et d'avoir des enfants. Et Carlos approuvait. "

Mark secoua la tête. " Qu'est-ce que tu as répondu ? "

" Rien, " admit Kris. " J'ai explosé au nez de Leigh, plus tard. "

William se pencha en avant. " Kris, tu n'es pas forcée de faire ce qu'ils te disent, " lui dit-il. " Ils ne seront pas contents tant que tu ne feras pas exactement ce qu'ils veulent, mais tu ne dois pas abandonner ton bonheur pour le leur. Ils ont déjà vécu leur vie. Vis la tienne. "

Kris sourit à son frère. " Merci, " dit-elle. " J'aimerais être aussi courageuse que toi. "

Mark rit. " Lui ? Courageux ? S'il te plaît. Tu aurais dû le voir courir hors de l'appartement l'autre jour pour une petite souris dans la salle de bain. "

" Tu as eu peur d'une souris ? " le taquina Kris. " Toi ? Mr. Je-suis-tellement-viril ? "

William fixa Mark. " Tu es en grand danger. "

Mark lui tira la langue. " J'ai tellement peur. "

Kris sourit. Elle aimait déjà Mark. Il lui rappelait un enfant, même s'il était probablement aussi âgé que William. Kris assuma qu'il avait vingt-cinq ou vingt-six ans. Même s'il en paraissait vingt. Le tee shirt Winnie l'ourson n'aidait pas vraiment.

" Comment vont les affaires ? " demanda William. " Tu as vendu quelque chose depuis la dernière fois ? "

Kris secoua la tête. " Je suis restée assise des heures mais le temps s'est couvert, alors j'ai tout remballé. " Elle s'illumina. " Oh, mais j'ai reçu ma première lettre d'admirateur. "

William parut intéressé. " Explique-nous ça. "

" Cette personne, J.R. " expliqua-t-elle. " Je ne suis pas sûre de savoir si c'est un homme ou une femme, d'ailleurs. Je devrais demander. Bref, il voulait savoir si j'avais une galerie d'art. " Elle rit. " Nous nous répondons depuis environ une semaine. "

William applaudit légèrement. " Beau travail. "

Kris rayonnait. " Oh, merci. "

" Comment vont les choses entre toi et Nathan ? "

Le sourire de Kris disparut. " Tout va bien. "

" Ca n'a pas l'air génial, " commenta Mark.

Kris soupira. " C'est mauvais signe quand tu espères que ton petit ami déménage vite ? " demanda-t-elle inutilement.

William et Mark échangèrent un regard.

" Je suis sûre qu'on traverse une mauvaise passe, " continua-t-elle. " Je suis sûre que les choses iront bientôt mieux. " Bien qu'elle ne soit pas complètement sûre de vouloir que les choses aillent mieux.

 

***

 

Chère Kris,

 

Si vous ouvrez cette collection, je vous l'achèterai. Peu importe le prix. Je paierai n'importe quoi. :o)

 

Je peux comprendre ce que vous ressentez pour votre art. C'est dur de mettre à nu votre âme jour après jour, et de vous sentir rejeté. Et je trouve cela admirable que vous persistiez à le faire. Mais croyez-moi quand je vous dis qu'il vaut mieux être rejeté pour qui vous êtes, plutôt qu'accepté pour être quelqu'un que vous n'êtes pas.

 

Vous devez passer une très mauvaise semaine pour que mes emails vous remontent tant le moral. Si un jour vous avez besoin de parler de quoi que ce soit, eh bien, je suis disponible.

 

Prenez soin de vous,

J.R.

 

 

Cher J.R.,

 

Etes vous sérieux au sujet de l'achat de ma collection ? Je vais m'y mettre tout de suite, si vous l'êtes.

 

Merci pour ce que vous m'avez dit à propos de mon art. Je suppose que vous avez raison en disant qu'il est préférable d'être acceptée pour être soi-même, mais le plus souvent, les choses ne se passent pas ainsi. J'aimerais avoir le courage de changer ma vie et de vivre comme je l'entends. Mais je suis sûre de ne pas être assez forte pour le faire. Parfois être accepté pour ce que vous n'êtes pas est préférable… au moins vous êtes accepté.

 

Prenez soin de vous,

Kris

 

PS : Que signifie J.R. ?

 

 

Chap. 14

 

Les animateurs de l'émission se présentèrent avec de si grands sourires que Julianne fut persuadée qu'ils étaient coincés dans cette position. Ils avaient un peu parlé avec l'actrice pendant que leur équipe mettait en place l'arrière plan et les lumières.

Le micro replié dans le col de sa chemise gênait Julianne. Il lui grattait la gorge sans arrêt. Ou du moins, c'est ce dont elle se plaignait auprès des organisateurs de l'interview. Cela parut les contrarier. Comme s'ils ne savaient pas comment gérer la situation. Cela l'amusa.

Finalement, longtemps après, tout fut prêt et Julianne envoya une prière silencieuse pour que la torture se finisse le plus rapidement, et soit la moins douloureuse possible.

Le type derrière la caméra lança un compte à rebours et la petite lumière rouge s'alluma. Julianne revêtit sa personnalité publicitaire.

" Je suis Michael Jacobs "

" Et je suis Susana Clark. Nous sommes ici avec Julianne Franqui, star de l'énorme série, L'Ange Gardien. Nous sommes heureux que vous ayez pu nous rejoindre, Julianne. "

Julianne sourit. " Je suis heureuse d'être ici, Susana. "

Michael se pencha en avant. " Alors, Julianne, nous sommes ici sur le plateau de L'ange Gardien. Mais ce n'est pas pour la série, n'est-ce pas ? "

Pensent-ils vraiment que les téléspectateurs sont aussi idiots ? " Non, Michael, vous avez raison. En réalité, nous sommes sur le plateau de L'Ange Gardien : Une seconde Chance, qui devrait sortir au cinéma au début de l'automne prochain. "

" Parlons un instant de votre personnage, " dit Susana. " Parlez-nous de Kiara. "

" Kiara est un ange gardien qui essaye d'effacer les erreurs qu'elle a faites durant la vie qu'elle menait quand elle était encore humaine. Elle essaye de se racheter en aidant les autres sur Terre. "

" Si elle était si mauvaise, " commença Michael, " Comment est-elle parvenue à devenir un ange ? "

" Eh bien, " explique Julianne, " Elle est morte en sauvant la vie de quelqu'un d'autre. Le garçon qu'elle avait aidé pria pour son âme. Dieu la transforma donc en ange. Elle erre sur Terre en aidant les personnes en détresse. "

" Comment atteint-elle la rédemption ? "

Julianne sourit. " Cela fait partie des révélations du film. Elle retrouve le garçon qu'elle avait sauvé. Et une fois de plus, sa vie est en danger. Elle doit trouver un moyen de l'aider. Si elle réussit, elle aura le choix entre continuer son existence en tant qu'Ange Gardien, ou retourner sur Terre en tant qu'être humain. Elle a, en quelque sorte, une deuxième chance dans la vie. "

Michel hocha la tête. " Que choisit-elle ? "

Julianne rit. " Je crois que vous devrez aller voir le film pour le savoir. "

Susana rit aussi. " Pour résumer, le film décidera de la suite de la série ? " demanda-t-elle. " Si Kiara choisit la voix des anges, elle continuera la série en tant qu'ange. Si elle redevient humaine, la série changera et se concentrera sur sa vie en tant qu'humaine ? "

" Exact. La prochaine saison de la série sortira après le film pour ne rien en révéler. " Elle rit. " Vous devrez donc voir le film avant la prochaine saison. "

Susan hocha la tête. " Est-ce si différent de travailler pour un film plutôt que pour une série TV ? "

Julianne réfléchit à la question. " Eh bien, le directeur du film est différent. Pour la série, nous avions presque un directeur par épisode. Mais Gina Loeb, la directrice de Une seconde chance, est excellente. Ca fait du bien d'avoir cette uniformité. C'est aussi bien de travailler avec une plus grande équipe et un plus gros budget. Tout est à peu près pareil, mais à une plus grande échelle. "

Michael sourit. " Eh bien, merci de nous avoir rejoints, Julianne. Nous vous souhaitons bonne chance pour ce film qui, apparemment sera absolument à voir. "

Susana se tourna vers la caméra. " Merci d'être restés avec nous pour cette interview exclusive, ici sur le plateau de L'ange Gardien : Une Seconde Chance, qui arrivera dans vos salles de cinéma cet automne. Je suis Susana Clark de la chaîne Entertainment. Passez une bonne nuit. "

" Eeeeeeeeet coupez. "

Julianne retira le micro de son col et le rendit à un membre de l'équipe.

Susana lui sourit. " Ce fut un plaisir de vous rencontrer, Julianne, " dit-elle, tendant sa main fraîchement manucurée.

" C'est partagé, " Julianne répondit en serrant la main de la femme. Elle serra celle de Michael aussi, par politesse. Puis, aussi poliment que possible, elle s'éclipsa et rejoignit sa cabine.

Une fois à l'abri, elle s'effondra sur le divan. Enfin libre. S'asseyant, elle attrapa son ordinateur portable. Elle n'avait pas regardé ses messages depuis des jours et voulait savoir si Kris lui avait répondu.

Elle ne fut pas déçue. Elle relut le message plusieurs fois en se demandant comment répondre.

 

Chère Kris,

 

Je veux absolument acheter votre collection. Absolument !

 

Je comprends ce que vous voulez dire par être assez courageuse pour changer votre vie. J'ai un problème similaire. Je pense que pour moi, lorsque les gens me regardent, je sens qu'ils ne voient pas vraiment qui je suis. J'ai tellement perfectionné mon art d'être quelqu'un d'autre que ma personnalité entière est un mensonge. Je ne veux qu'être moi-même.

 

Même si je suppose que pour l'être, je dois d'abord comprendre qui est cette personne. J'en suis arrivée au point que lorsque je me regarde dans un miroir, je vois une image floue. Des milliards de petits fragments qui reflètent différentes parties de moi. J'ai hâte de voir l'image entière.

 

Mais c'est la vie, n'est-ce pas ? J'imagine qu'il faut faire avec ce qu'on a, et continuer d'avancer.

 

Mais vous savez, changer ne veut pas forcément dire tout révolutionner. Un simple pas peut faire tant de bien sans détruire aucune barrière. Peut-être que si l'on fait quelque chose qui nous rend heureux chaque jour, les aspects négatifs de nos vies ne nous sembleront plus aussi importants. On dit que ce sont les petits gestes qui comptent, non ?

 

Prenez soin de vous,

Julia Raye (Si l'envie vous prend de me tutoyer…)

 

Julianne regarda son nom. Cela faisait des années qu'elle ne l'avait plus écrit. Etrange comme la pure vérité lui parut mensongère.

En envoyant l'email, Julianne se demanda quelle était la réalité dorénavant. " J'ai dû trop regarder Matrix, " marmonna-t-elle.

 

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