LA FACE AVEUGLE DE L'AMOUR9


LA FACE AVEUGLE DE L'AMOUR

 

 

 

 

par Dreams

 

 

Traduction : Keegan (keegan@libertysurf.fr)

 

et Emilie(happymeal@hotmail.fr)

 

 

 

Table des matières

 

 

Démentis etc : voir Part 1

 

Ecrivez-moi : Parce que j'adorerais savoir ce que vous en pensez. On peut me joindre à dreams@midnightisland.com

 

Chap. 10

 

"Karen!" appela Julianne, en courant après son assistante. Elle portait toujours son costume intégral de Kiara, ses ailes d'anges et autres.

 

Karen se retourna, la surprise évidente sur son visage. "Oui, Mlle Franqui?"

 

"Avez-vous toujours toutes ces lettres?" demanda Julianna, retirant une plume de son épaule.

 

"Ah, eh bien vous en avez reçu d'autres depuis la dernière fois," expliqua Karen. "Mais j'ai pensé que vous ne voudriez pas en entendre parler."

 

Julianne réfléchit puis hocha la tête. "Prenez trois lettres au hasard dans la pile, et laissez-les sur ma table. Faites-le toutes les semaines."

 

Karen haussa les deux sourcils. "Euh, oui, Mademoiselle."

 

Julianne fit demi-tour et se dirigea vers sa cabine pour se changer. "Dieu merci, c'est Vendredi," murmura-t-elle à son reflet. Après avoir retiré ses ailes et le reste de son costume d'ange, elle se glissa dans une paire de jeans et un tee shirt bleu marine. Elle attachait son bracelet de cheville quand on toqua à la porte.

 

"Entrez," appela Julianne.

 

Karen entra. "Trois lettres," dit-elle, en les plaçant en éventail, pour que Julianne puisse les compter. "Mme Loeb veut vous voir," ajouta l'assistante en plaçant les enveloppes sur la table.

 

Juliane soupira. "Merci, Karen," dit-elle en se relevant. Elle saisit la sacoche de son ordinateur portable, son sac et les lettres et sortit de la cabine pour se diriger vers le bureau de la directrice. La porte était ouverte, et elle entra.

 

Gina Loeb, la directrice de L'Ange Gardien: Une Seconde Chance, s'assit à son bureau. "Prenez un siège, Julianne."

 

Julianne accepta, plaçant le courrier d'admirateurs sur l'ordinateur au sol à côté d'elle. "Que se passe-t-il?" Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi Gina voudrait la voir. Elle n'avait pas changé une ligne. Elle avait été à l'heure. Et elle avait bouclé toutes ses scènes.

 

"Quelques personnes vont venir sur le plateau la semaine prochaine," Gina commença. "Ils veulent avoir une courte entrevue avec vous."

 

Julianne haussa les épaules. "Quel est le problème?"

 

"Aucun problème," répondit Gina. "Je voulais juste vous prévenir. Bon boulot aujourd'hui, au fait."

 

"Merci," répondit Julianne en se levant. "Autre chose?"

 

"Passez un bon week-end," dit Gina.

 

"Vous aussi." L'actrice reprit ses affaires, sortit de la pièce et rejoignit son Rav4. Une fois dedans, elle mit le contact et s'adossa avec un soupir. On était Vendredi soir et elle était impatiente. Adrian était absent pour tourner son nouveau film indépendant. Quelque chose à propos d'un palmier et d'une tomate. Elle ne comprenait jamais ce genre de choses artistiques.

 

Et c'était le domaine de ses amis.

 

Son portable sonna. Elle creusa dans la poche avant de sa sacoche et décrocha l'objet qui sonnait toujours. "Franqui," dit-elle.

 

"Tu n'appelles plus à la maison?"

 

Julianne leva les yeux au ciel au son de la voix de sa mère. Elle ne voulait pas lui parler pour le moment. "J'ai appelé."

 

"Quand?"

 

Julianne posa sa tête dans sa main. "Il y a environ deux semaines," répondit-elle, espérant recevoir un autre appel pour avoir une raison de couper court à cette conversation avec sa mère.

 

Susan Frank soupira bruyamment. "Bon ta soeur veut que tu viennes voir sa représentation Dimanche."

 

"Oh, c'est ce week-end?" demanda Julianne, prête à se taper le front contre le volant.

 

"Tu lui as promis."

 

Julianne hocha la tête. "Je serai là. C'est à quelle heure?"

 

"La pièce est à 19h. Viendras-tu dîner avec nous après?"

 

Ai-je le choix? "Je viendrai," répondit-elle.

 

"A Dimanche alors." Click.

 

Julianne regarda le téléphone un moment avant de le lancer sur le siège passager. "Je t'aime aussi, Maman. Je vais bien, Maman." Enervée, elle passa la marche arrière, et sortit de la place de parking.

 

Accélérant, elle décida d'aller rendre visite à la seule autre personne au monde à qui elle savait pouvoir parler.

 

****

 

"Hey, Nana," dit Julianne en s'asseyant sur l'herbe. Elle posa son sac à côté d'elle. "Je sais que ça fait un moment depuis ma dernière visite, mais tu sais ce que c'est quand on devient une grande star." Elle rit et tendit la main pour retirer une feuille de la pierre tombale de sa grand-mère.

 

Julianne plaça un bouquet de roses à la place qu'occupait la feuille. Elle fit le tour du cimetière du regard et soupira. "Un peu effrayant ce cimetière, de nuit," remarqua-t-elle. "Alors, que puis-je te dire que tu ne sais pas encore?" Elle réfléchit. "Je suis en train de finir un film et quelques nouvelles opportunités s'alignent déjà. Tu m'as toujours répété que je serais célèbre un jour. J'aimerais que tu sois là pour me voir aujourd'hui."

 

"Pour tout te dire," continua-t-elle. "Je ne maîtrise pas tout. J'ai tellement peur qu'on sache qui je suis vraiment que parfois j'ai du mal à me reconnaître moi-même. J'aimerais que tu sois là. Tu avais toujours le mot pour me faire me sentir mieux." Elle arracha un brin d'herbe et commença à jouer avec.

 

"J'ai acheté cette peinture à New York il y a à peu près une semaine," dit-elle. "C'est une femme qui se tient au milieu d'une foule, mais elle regarde ailleurs. Quelque chose au loin. Et tout le monde dans la foule la regarde, mais elle ne les voit pas." Elle fit une pause. "C'est moi. Au centre de la foule, mais regardant au loin."

 

"Tout paraissait si simple quand tu étais là. Tu pouvais me faire rire avec juste un mot. Ca fait un moment que je n'ai pas vraiment ri. Tu te souviens de ce rire? Quand tu ne peux pas t'arrêter, et quand, pendant ces quelques secondes, toute ta vie parait parfaite. C'est ce que je désire vraiment."

 

"Bizarre, hein? J'avais l'habitude de te parler de mes rêves de célébrité. 'Quand je serai une grande actrice, j'aurai une villa à Hollywood, et des domestiques et tout l'argent du monde. Tu vivras dans la maison d'ami et j'aurai un chauffeur pour te conduire partout.'" Julianne secoua la tête à ce souvenir. "C'est une belle histoire. J'aimerais seulement avoir quelqu'un pour la partager."

 

Julianne sortit les lettres d'admirateurs de sa poche arrière. "En attendant, je vais partager ça avec toi." Elle prit une enveloppe et posa les deux autres à côté. Elle l'ouvrit et s'empara du papier plié à l'intérieur. Elle lut à haute voix, "Chère Julianne, vous êtes vraiment belle. Mes murs et mon plafond sont recouverts de posters de vous. J'ai enregistré tous les épisodes de L'ange Gardien. J'ai dit à maman que je me marierai avec vous un jour mais elle m'a dit que j'étais probablement trop jeune pour vous. Pensez-vous que douze ans est trop jeune? Moi non. Je lui ai dit qu'un jour, je serai le père de tous vos enfants. Votre fan numéro 1 et futur mari, Patrick Gordon."

 

Julianne se mit à rire. "C'était plutôt mignon, hein?" demanda-t-elle, attrapant son sac. Elle y trouva un stylo et son carnet de poèmes. Elle commença à écrire sur une page vierge.

 

Cher Patrick,

 

Je suis honorée que tu veuilles de moi en tant que femme. Peut-être que si tu m'envoies une photo je pourrais la mettre sur mon mur, et nous serions alors à égalité. J'ai peur que douze ans soit un peu trop jeune pour le moment, mais qui sait, peut-être dans six ans, si tu es toujours intéressé, tu pourras m'appeler. J'aurai presque trente ans à ce moment-là. Penses-tu que trente ans soit trop vieux?

 

Affectueusement,

Julianne Franqui.

 

Elle arracha la page du carnet de notes et la plaça dans une enveloppe neuve. Elle sourit en inscrivant l'adresse de Patick. "Il sera heureux une bonne journée." Elle sourit à la pierre tombale. "Ce n'est pas si mal."

 

Julianne ouvrit la seconde lettre et la lut. "Chère Kiara, Mon nom est Jennifer et j'ai dix ans. Mon petit frère, Derek, est votre plus grand fan. Il a une image de vous à côté de son lit. Depuis un an il est très malade. Maman et Papa n'aiment pas parler de ça parce que ça les rend tristes. Derek dit que vous pouvez l'aider parce que vous êtes un ange. S'il vous plait, aidez-le. Votre amie, Jennifer."

 

Elle fronça les sourcils et remit la lettre dans l'enveloppe sans répondre. Sans un mot, elle ouvrit la dernière lettre. "Chère Mme. Franqui, Je n'aurais jamais pensé écrire à quelqu'un de célèbre. Je me demande si vous lisez seulement ce courrier, en considérant votre emploi du temps chargé. Mais je n'ai rien à perdre, n'est-ce pas? Je voulais seulement vous dire que je pense que vous êtes magnifique. Mais surtout, j'aime votre façon d'être au cours des interviews. Vous êtes honnête et sincère et j'admire cela. Merci d'être vous-même. Sincèrement, Chloe Rice."

 

Julianne termina sa lecture et soupira, remettant le tout dans son sac. Elle se leva pour partir. "Je t'aime, Nana," murmura-t-elle au vent. Elle tourna les talons et repartit vers sa voiture.

 

 

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