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LA VOLONTE D'ARTEMIS1

Page history last edited by Fausta88 14 years, 8 months ago

FANS FICTIONS FRANCOPHONES

Entre elles

 

Disclaimer : Les personnages de Xena et Gabrielle ne m'appartiennent pas, je ne fais que les emprunter à leurs légitimes propriétaires : Renaissance Pictures et Universal.

Avertissements :

Violence : Non.

Subtext : Oui.

Cette histoire se situe après "Méfie-toi de tes souhaits". Pour ceux qui ne l'ont pas lue, Gabrielle a été l'esclave de Xena durant plusieurs mois. Touchée par la douleur de la jeune femme, Xena la laissera finalement partir.

 

Critiques, commentaires, toujours bienvenus !

 

 

 

La volonté d'Artémis

 

 

 

Par Lorelei

 

 

 

Chap.1 Chap.2 Chap.3

 

 

 

 

 

PARTIE 1

 

 

 

 

La hutte était plongée dans une obscurité presque totale, une unique lampe à huile diffusait une lueur jaunâtre sur le mur de torchis et le silence n'était rompu que par un souffle léger. Gabrielle réfléchissait, le menton appuyé sur son poing, les sourcils froncés, elle attendait depuis le début de la nuit qu'on lui apporte des nouvelles. Elle releva vivement la tête en voyant Ephiny entrer dans la hutte.

 

 

 

 

Gabrielle se redressa sur son trône et lança un regard plein d'espoir à la guerrière amazone. Celle-ci secoua lentement la tête, le visage grave. "Je suis désolée majesté, Bornice est morte." Gabrielle soupira, effondrée. "Et l'enfant ?" demanda-t-elle. "Il est mort aussi, c'était une fille." Gabrielle frappa brutalement l'accoudoir et se leva.

 

 

 

 

"La Déesse nous tourne le dos…" Ephiny s'avança vers sa souveraine et amie et posa une main réconfortante sur son épaule. "Il ne faut pas dire ça Gabrielle." Pourtant, Ephiny elle-même commençait à voir les mauvais présages s'amonceler et se demandait si Artémis veillait encore sur ses filles.

 

 

 

 

Gabrielle s'écarta et commença à faire les cent pas en énumérant les catastrophes qui s'abattaient depuis des mois sur la tribu. "La reine meurt de fièvre et me confie son trône, je dois faire taire les dissensions en flattant l'une, en emprisonnant l'autre, en bannissant une troisième." Elle adressa un sourire triste à l'amazone. "Encore maintenant, je sais bien que beaucoup n'acceptent pas mon règne." Ephiny était bien obligée d'en convenir. "C'est vrai… Mais beaucoup sont heureuses de t'avoir comme souveraine. Ne l'oublie pas. Nous avons repoussé les attaques des marchands d'esclaves grâce à ton plan, elles s'en souviennent."

 

 

 

 

"A quel prix ?" s'exclama Gabrielle, "Dix des nôtres mortes ! Alors que la tribu s'affaiblit… Depuis quand aucune fille n'est-elle née ? Que des garçons, huit en sept mois, et quand enfin une fille naît, elle meurt et tue sa mère." Gabrielle s'agitait de plus en plus. "Cette ancienne loi qui veut qu'aucun enfant mâle ne soit élevé parmi nous, nous fait perdre nos sœurs." Ephiny se redressa : "C'est la loi majesté". "Ah !" fit Gabrielle amère, "Quelle loi ! Elles sont toutes parties avec leurs fils sous le bras ! Et aucune n'est revenue."

 

 

 

 

Ephiny fit enfin part à sa reine des commentaires qui agitait le camp à ce sujet. Elle s'attendait à ce que Gabrielle ne soit pas ravie. "Je… j'ai parlé à la prêtresse d'Artémis et… elle dit que la Déesse lui a… enfin…". Voyant sa sœur bafouiller, Gabrielle demanda, agacée : "Eh bien ? Quoi ? Des griffons vont descendre du ciel et nous apporter des petites filles pour qu'on les élève ?" Ephiny fixait le bout de ses bottes. Elle prit une inspiration avant de se lancer : "La prêtresse dit que c'est à toi de porter un enfant, que ce sera une fille et que sa naissance nous sauvera toutes."

 

 

 

 

Gabrielle la regarda, bouche bée. "Quoi ?" coassa-t-elle. Ephiny recula et écarta les mains : "Je ne fais que répéter ce que la prêtresse a dit. Mais la rumeur se répand et tu dois faire quelque chose."

 

 

 

 

"Sûrement pas !" s'exclama Gabrielle. "Si c'est pour une question d'héritage, je t'ai faite mon héritière en te prenant pour sœur." Gabrielle réfléchit un instant "S'il le faut, j'irais au village et je demanderais aux fermiers de me donner une de leur fille que j'adopterais." Elle ricana "Ils sont trop heureux de nous les donner quand nous donnons un garçon en échange."

 

 

 

 

"Non, Gabrielle. La tribu est affaiblie, tu l'as dit toi-même. Pour asseoir ton autorité et créer une nouvelle lignée qui ne sera jamais contestée, il faut une fille de ton sang."

 

 

 

 

Gabrielle fulmina : "Je ne me prêterai jamais à une telle mascarade ! Je ne suis pas une jument poulinière !" Ephiny sentit la colère lui chatouiller le nez : "Qui te parle de ça ? La Déesse dit que ta fille nous sauvera, tu n'as pas le choix ! Tu vas voir défiler toute la tribu sous ta hutte pour te conjurer d'obéir à Artémis et si tu continues à te braquer, ce sera la guerre Gabrielle. Celles qui sont à tes côtés risquent bien de te tourner le dos et tu devras te battre pour garder ton trône."

 

 

 

 

Gabrielle bafouilla : "Mais je devrai… enfin il faudra que… avec un homme…" Ephiny sourit derrière sa main. "Oui, j'en ai bien peur, c'est un passage obligé." Elle s'approcha de Gabrielle et passa son bras autour des épaules de la souveraine, "Ce n'est pas si terrible. Si ?"

 

 

 

 

Une image d'une clarté limpide s'imposa dans l'esprit de Gabrielle : le corps nu et somptueux d'une femme qui tremblait entre ses bras. Elle sentit même la chaleur de sa peau sous ses mains et le désir s'éveilla en elle, aussi brutal que si elle avait eu cette femme à ses côtés.

 

 

 

 

Ephiny poursuivit, inconsciente des pensées qui agitaient sa reine : "Tu es ici depuis plus de deux ans, et jamais je ne t'ai vu aller vers un homme… ou une femme d'ailleurs. Pourtant, tu es jeune Gabrielle, tu dois avoir des désirs. Je sais bien que tu as vécu des choses affreuses mais…" "Non. Tu ne sais pas." l'interrompit Gabrielle d'une voix grave. "Laisse-moi Ephiny, s'il te plaît." L'amazone s'inclina et sortit de la hutte, laissant Gabrielle à ses démons.

 

 

 

 

***

 

 

 

 

Elle était arrivée sur le territoire des amazones, très au sud de la Grèce, après des semaines de marche pour s'éloigner de Xena et de son armée. Elle n'avait pas de but, elle voulait juste s'éloigner et laisser derrière elle ce qui avait été sa vie jusqu'ici. Elle avait même pensé à changer de nom, puis avait renoncé en se disant qu'elle restait Gabrielle et que la somme de ce qu'elle avait vécu faisait d'elle une femme différente, mais pas une autre femme, pas au point d'abandonner son nom.

 

 

 

 

Elle somnolait sur sa selle quand elle avait été surprise par quatre guerrières surgissant devant sa jument. L'animal s'était cabré et Gabrielle était tombée. Aussitôt les femmes l'avaient encerclée pour la menacer des leurs épées. Un instant, elle avait pensé au sauf-conduit que lui avait donné Xena. Il lui avait souvent sauvé la vie. Mais pas cette fois. Elle avait appris au court de son voyage que Xena était l'ennemie jurée de la Nation Amazone et qu'elle se ferait trancher la gorge si elle se prévalait de la Conquérante. Les amazones l'avaient entraînée jusqu'au campement et Gabrielle avait rangé discrètement le sceau de Xena, qu'elle portait toujours.

 

 

 

 

Après avoir constaté qu'elle était seule et qu'elle ne portait pas d'arme, la reine lui avait posé la question rituelle : "Veux-tu passer sur nos terres et payer le tribu ou veux-tu être initiée et rester parmi nous ?" C'est a peine si elle avait réfléchi, il lui paraissait juste qu'elle reste, c'était peut-être sa chance, comme si tout l'avait conduit jusqu'ici ; alors elle avait répondu avec force : "Je veux être initiée et rester parmi vous."

 

 

 

 

Comme la coutume l'exigeait, elles l'avaient déshabillée, pour que toutes constatent qu'elle était bien une femme et pas un homme travesti qui chercherait à connaître les secrets de la tribu. Elles avaient retenu leur souffle devant les cicatrices qui zébraient son dos. Plus tard, la reine lui avait demandé d'où venait les marques, et Gabrielle lui avait raconté en partie son asservissement à la Conquérante. Quand elle prononça le nom honni de Xena, la reine s'était dressée de toute sa taille avant de cracher sur le sol. "C'est elle qui t'a fouetté ?" Gabrielle ne tenait pas à dire toute la vérité au sujet de sa captivité auprès de la Princesse Guerrière : "Non, pas elle. Ses hommes." La reine en avait déduit qu'elle était un objet de plaisir pour les hommes de la Conquérante et qu'elle s'était enfuit. Gabrielle ne la détrompa pas et son prestige s'accrut dans la tribu.

 

 

 

 

La reine la pris rapidement en amitié et la vive intelligence de Gabrielle, sa soif d'apprendre, son habileté au maniement des armes en fit rapidement une amazone à part entière. Elle se distingua au combat par son courage et sa promptitude à venir en aide à ses sœurs même si sa répugnance à tuer étonnait ses compagnes. Personne ne lui en voulait cependant, tant le sang qui coulait dans ses veines était du sang d'amazone. Quand la reine tomba malade, Gabrielle resta nuit et jour à son chevet essayant de lui donner sa force toute neuve et priant ardemment pour que la reine, qui était devenu comme sa mère, survive à la fièvre des marais, qui tuait cette année là beaucoup de leur sœur.

 

 

 

 

Alors que les forces de la reine s'amenuisaient, elle lui dit : "J'ai fait de toi ma fille et mon héritière. Je n'ai pas eu de fille naturelle et aucune de tes sœurs ne possède tes qualités. Je t'ai bien observé Gabrielle depuis que tu es parmi nous, tu es celle qui garantira la survie de la tribu. Je te fais reine."

 

 

 

 

Gabrielle avait refusé avec véhémence, ne s'estimant pas digne et elle avait peur de spolier Ephiny, qui jusque là était l'héritière présomptive de la reine mais rien n'avait pu la faire changer d'avis. Devant le Conseil, réuni sous la tente de la guérisseuse, la reine avait affirmé sa volonté et toutes avaient pliés. Même Ephiny.

 

 

 

 

Sitôt la reine morte et au court de la cérémonie qui la consacrait, Gabrielle avait scellé un serment de sœur de sang avec Ephiny, faisant d'elle son héritière. Cela fit taire les amazones qui souhaitaient voir Ephiny sur le trône. Elle les avait impressionnée tout de suite en étant juste et dure à la fois, quelque chose qu'elle avait appris de Xena : "Sois autoritaire mais récompense justement ceux qui te serve bien, châtie durement les autres." Bien sûr, pour Gabrielle, cette leçon se diluait dans des flots de compassion, un mot que Xena ne connaissait pas.

 

 

 

 

Elle rêvait d'elle toutes les nuits. Le souvenir de ses yeux impitoyable la hantait à travers ses cauchemars ou ses rêves érotiques qui la laissaient pantelante. Elle ne pouvait oublier la guerrière et la haine se mêlait à des sentiments bien plus troubles quand elle revivait leur dernière nuit. Le désir la rongeait parfois si fort, qu'elle n'arrivait plus à penser. Elle songeait alors à accepter les avances de l'une des amazones du camp, pour oublier dans les bras d'une autre le regard si bleu, mais jamais elle n'avait pu s'y résoudre. Pourtant elles étaient nombreuses à lui faire la cour, au grand amusement d'Ephiny qui la trouvait cruelle de repousser systématiquement toutes les demandes. En fait, elles étaient vraiment surprises que personne ne trouve grâce à ses yeux, ni homme ni femme. Gabrielle avait laissé croire à Ephiny, qui l'avait rapporté aux autres, que ce qu'elle avait vécu lors de sa capture par Xena, l'avait dégoûtée à tout jamais des choses de l'amour.

 

 

 

 

C'était presque vrai. Alors l'idée de devoir inviter un homme dans son lit pour qu'il lui fasse un bébé la rendait malade physiquement. Elle soupira sur son trône, le fardeau de la couronne était si pesant parfois…

 

 

 

 

PARTIE 2

 

 

 

 

"J'ai trouvé celui qu'il te faut majesté." Gabrielle sursauta alors qu'elle s'endormait sous les mains habiles de Nastia qui la massait. Elle grogna, tournant la tête vers Ephiny qui venait d'entrer sous la hutte enfumée. C'était un des privilèges de sa charge que de pouvoir passer autant de temps qu'elle le souhaitait sous la hutte de purification, dans les vapeurs d'encens, à se faire masser. Un privilège dont elle usait aussi souvent que possible. Allongée sur le ventre, entièrement nu, elle croisa les mains sous sa joue et haussa un sourcil irrité. "Je ne crois pas que ce soit le bon moment pour parler de ça."

 

 

 

 

"Oh, mais si !" Ephiny s'avança et retira sa cape de grosse laine. "Ce qu'il fait chaud là-dedans ! Comment tu supportes d'y passer tout ce temps… je préfère la rivière pour me laver. C'est plus sain, ça fouette le sang !" Ephiny s'installa à côté de Nastia, effleurant du regard le corps nu et joliment musclé de sa souveraine. Gabrielle sourit pour elle, se demandant si sa "sœur" n'avait pas en ce moment des pensées peu chastes et peu filiales… Nastia en tout cas c'était une certitude ! Ca tenait plus des caresses langoureuses que du massage revigorant après une dure séance d'entraînement au bâton. Gabrielle poussa un soupir d'aise en sentant les mains de la jeune fille sur le haut de ses cuisses et elle ferma les yeux. Ephiny se racla la gorge et poussa Nastia pour prendre sa place. Elle commença à lui pétrir vigoureusement les muscles du dos. "Hé ! J'aimais mieux Nastia !" s'écria Gabrielle. "Moui… mais tu t'endors et tu roucoule comme un tourterelle énamourée."

 

 

 

 

Nastia sortit de la hutte en grommelant quelque chose à propos de prérogative et de tranquillité. Ephiny se mit à rire avec Gabrielle avant de la gronder gentiment : "Tu n'as pas honte ? La pauvre petite est si excitée en sortant de là, qu'elle se jette toute habillée dans la rivière pour se calmer." Gabrielle gloussa : "Tu crois que je devrais la faire remplacer ? La vieille Dimerta me remettrait les idées en place… et les vertèbres aussi !" Ephiny ouvrit de grands yeux faussement paniqués, "Par la Déesse ! Surtout pas ! Nastia hurlerait à la lune toutes les nuits si tu la remplaces ! Laisse lui son petit plaisir va… Elle se pavane dans tout le camp et fait beaucoup d'envieuses, je te le certifie !"

 

 

 

 

Gabrielle secoua la tête : "Mon titre de reine est très attrayant." Ephiny rétorqua, étonnée : "Tu crois que c'est parce que tu es la reine qu'elle font la queue devant ta hutte ?" Gabrielle haussa les épaules "Evidemment. Pour quoi d'autre ?" Ephiny se pencha pour croiser le regard vert émeraude qui faisait tant de ravage dans les cœurs amazone. "Tu es très belle Gabrielle, tu en es consciente non ?" Les doigts d'Ephiny suivaient distraitement le dessin des cicatrices sur le dos de Gabrielle qui frissonna. "Pour ce que ça m'a rapporté." dit-elle sèchement en se redressant.

 

 

 

 

Elle s'enveloppa dans un drap de lin avant de poursuivre : "Alors, pourquoi cette interruption ?" Ephiny était à nouveau tout sourire. "J'ai trouvé l'homme idéal Gabrielle !" "Formidable !" rétorqua-t-elle vivement en cherchant ses vêtements, "Tu n'as qu'à le garder."

 

 

 

 

"Allons ma reine… viens le voir au moins. Il fera un excellent géniteur." "Tu t'entends Ephiny ? Quelle horreur… j'ai vraiment l'impression d'être une vache qu'on va mener au taureau." grommela Gabrielle maussade. Ephiny ne se laissa pas impressionner : "Je t'assure, il est fort et brave, il a une bonne santé, de bonnes dents, un dos droit…" Gabrielle sentait sa mâchoire se décrocher à mesure de l'énoncé des qualités du 'géniteur'.

 

 

 

 

"Suffit !" dit-elle en levant la main. "Le Conseil l'a trouvé très bien majesté." "Le Conseil ? Vraiment ?" Une lueur dangereuse brilla dans les yeux vert océan. "C'est donc le Conseil qui va décider si je vais passer les trois prochaines lune en compagnie de cet homme… tous les soirs… dans ma hutte…" Ephiny battit innocemment des paupières, "Non, bien sûr que non." "Ah ! Me voilà rassurée." Gabrielle s'apprêtait à sortir quand Ephiny ajouta : "La prêtresse d'Artémis doit aussi être d'accord, après l'examen des parties intimes de…" Gabrielle lui lança un bol au visage et sortit de la hutte sous le rire de sa sœur.

 

 

 

 

Malgré les taquineries d'Ephiny, cette histoire commençait à prendre des proportions alarmantes. Toute la tribu était en effervescence et attendait impatiemment que le mâle adéquat fasse un séjour sous la hutte royale… Gabrielle ne pourrait pas éternellement repousser l'échéance ou bien on lui disputerait son trône. Hélas, la loi voulait que ce genre de défis royal se solde par la mort de l'une des combattantes et Gabrielle, non seulement répugnait à tuer l'une de ses sœurs, mais plus encore, elle ne se sentait pas à la hauteur pour battre une guerrière aguerrie… Elle soupira d'énervement en entrant sous sa hutte pour se poster sur son trône.

 

 

 

 

Bientôt, deux jeunes guerrières entrèrent suivi d'un homme. "Par la Déesse… je suppose que c'est le 'géniteur' approuvé…" Elle lança un regard sévère aux jeunes femmes qui se poussaient du coude en gloussant. "Pourquoi les filles sont toujours si bêtes ?" Ephiny entra à son tour et poussa le pauvre homme devant elle dans la lumière. Le malheureux semblait tétanisé mais le pire n'était pas là…

 

 

 

 

"Tu te moques de moi Ephiny ?" L'amazone se récria : "Loin de moi cette idée ma reine !" "Viens ici !" Sa sœur de sang avança jusqu'au trône et se pencha vers la petite reine furieuse : "Mais enfin ! Il a au moins cinquante ans ! Et comment peux-tu dire qu'il a de bonnes dents ? Il ne lui en reste que deux !" Ephiny leva un doigt docte, "Justement, à cinquante ans, il lui en reste encore deux !" Imparable. Gabrielle bondit hors de son trône. "Jamais ! Jamais, tu entends !" L'homme parut déçu alors qu'il lui jetait un regard gourmand. Ephiny congédia discrètement les deux filles et l'homme et se tourna vers sa reine. "Il ne te convient pas ?"

 

 

 

 

Gabrielle grogna : "Ah ça non ! Pas du tout ! Si je dois absolument faire un bébé pour contenter et la Déesse et la prêtresse et la tribu, je décide de choisir le père moi-même." Ephiny eut un petit sourire vainqueur, "Comme il te plaira ma reine…" Gabrielle lui lança un regard soupçonneux, "Tu m'as trouvé le pire spécimen des environs n'est-ce pas ? Tu aurais continué à me présenter les plus affreux jusqu'à ce que je cède et que j'en choisisse un ?" Ephiny eu le bon goût de le reconnaître : "Il faut que ce soit toi qui le désigne Gabrielle. Je t'emmènerai demain dans les villages alentour et tu choisiras un homme à ton goût." Elle était bel et bien coincée.

 

 

 

 

***

 

 

 

 

Le lendemain, elles partirent à une dizaine de guerrières en procession jusqu'au village. Gabrielle ruminait de noires pensées et se sentait prête à renoncer à sa couronne pour échapper aux assauts masculins qui ne manqueraient pas d'avoir lieu d'ici peu. Ne pourrait-elle jamais choisir qui partageait sa couche ? Perdicas d'abord, qui était un mari attentif mais peu doué, Xena ensuite qui était très douée mais infiniment brutale à ses heures… et maintenant un homme choisi au hasard qui aurait pour unique mission de lui faire un enfant. Pour le bien de la tribu… elle se demanda si elle voulait vraiment un enfant. Peut-être qu'elle ne pouvait pas en avoir après tout. Après trois ans de mariage, elle n'était pas tombée enceinte, au grand désespoir de Perdicas qui rêvait d'avoir enfin un fils. Et si elle avait un fils ? Elle ne croyait qu'à moitié la prêtresse qui lui prédisait une fille, que ferait-elle ? Elle ne se sentait pas de l'abandonner à une nourrice ni de quitter la tribu pour se retrouver seule à l'élever. Quel dilemme !

 

 

 

 

"Ephiny ?" Sa sœur de sang la rattrapa et garda sa jument à la hauteur de celle de Gabrielle. "Je ne sais pas si j'ai envie de faire ça. Même pour la tribu. Je ne suis vraiment pas à l'aise avec… enfin tu vois… je ne veux pas le faire." Ephiny lui lança un regard compatissant : " Je sais que tu as été violé mais ça n'aura rien à voir. Tu auras le contrôle de la situation. Il ne te fera pas de mal, les hommes par ici nous connaissent et savent ce qu'il en coûte si ils font du mal à une amazone, alors la reine, tu penses !" Gabrielle, qui n'avait jamais parlé de sa vie intime avant, se sentit obligée de faire quelques confidences à sa sœur. "J'ai… connu une femme. Et je me suis rendu compte que mon mariage ne m'avait pas apporté… enfin, ça n'avait rien à voir." Gabrielle peinait visiblement dans sa tentative d'explication. Ephiny vint à son aide : "Tu préfères les femmes."

 

 

 

 

Gabrielle soupira, "Je suppose que oui… mais je n'en suis pas sûre. J'ai connu dans mon lit un seul homme puis une seule femme alors je ne peux pas généraliser." Ephiny supposa que Gabrielle mettait ses violeurs dans une catégorie à part et se garda bien d'en parler. "Pourquoi n'as-tu pas pris une amante ici ?" Gabrielle essaya d'être sincère. "C'est très compliqué Ephiny. Cette femme était vraiment spéciale et je ne parviens pas à l'oublier." Ephiny hocha la tête "Tu as dû beaucoup l'aimer." Un rictus déforma la bouche de Gabrielle qui ne répondit rien.

 

 

 

 

Comment aurait-elle pu aimer Xena ? Et pourtant… elle cachait au fond de son cœur un sentiment très intense qui n'appartenait qu'à Xena. Si puissant en fait, qu'elle ne pouvait pas partager le lit d'une autre femme. Même pas pour une nuit. Elle lui appartenait encore, aussi loin qu'elle se trouve, elle lui appartenait et elle en était parfaitement consciente. "Je suis à toi Xena, pour toujours. Et pourtant j'espère ne plus jamais te revoir. Qu'est-ce que tu m'as fait ?" La rage et la rancœur formèrent une boule brûlante dans sa gorge et elle talonna sa jument pour qu'Ephiny ne puisse voir les larmes qui lui brouillaient la vue.

 

 

 

 

 

A suivre…

 

Lorelei

 

 

 

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