UN COEUR NOBLE7


 

UN COEUR NOBLE

 

 

Par Sky

 

 

 

Première partie Deuxième partie
Troisième partie Quatrième partie
Cinquième partie Sixième partie
Septième partie Huitième partie
Neuvième partie

 

 

 

 

Chapitre 4

 

 

 

Elles étaient seules dans la chambre. Debout.

 

« Tu dois avoir faim après un si long voyage ? »

 

« Oui c’est vrai que je n’ai pas mangé depuis un petit moment, et ces chevauchées ouvrent l’appétit »

 

 

Elles rirent toutes les deux.

 

« Je vais te chercher ça. Et je vais faire préparer un bain chaud. Et puis je crois qu’il y a quelqu’un qui sera content de te revoir…. »

 

Gabrielle esquisse un sourire malicieux.

 

« Moi aussi, elle m’a manquée »

 

Gabrielle resta seule dans la chambre alors que Xena était sortie. Elle se surprit à éprouver un soulagement d’être ici.

 

 

 

 

La porte s’ouvrit.

 

« Mais si viens, je crois que quelqu’un veut te voir…. »

 

« Xena, qu’est-ce que tu mijotes ? »

 

Kiaora semblait agacée par ces cachoteries.

 

Quand elle entra dans la chambre et qu’elle aperçut Gabrielle, elle se tut.

 

Gabrielle alla à sa rencontre et elles se serrèrent affectueusement.

 

« Gabrielle….Je ne rêve pas c’est bien toi ? »

 

Xena, derrière elles, souriait.

 

« Depuis quand est-ce que tu es revenue ? »

 

« Il y a une heure…. »

 

Kiaora toisa Gabrielle.

 

« Je te l’avais promis Kiaora. Je t’avais promis que je reviendrais tôt ou tard…. »

 

« Oui et c’est plus tôt que tard. Je suis contente que tu aies tenu ta promesse. »

 

Elle réfléchit.

 

« Mais pourquoi es-tu là ? Il se passe quelque chose ? »

 

Kiaora avait vu juste.

 

Gabrielle prit un air grave.

 

« A vrai dire oui. Les gens de mon village projettent de tuer Xena demain soir. »

 

Kiaora prit peur.

 

« Mon dieu ! ! »

 

« Ne t’en fais pas Kiaora, je ne risque rien », rassura Xena.

 

Silence. Elle regarda Gabrielle.

 

« Plus maintenant du moins, car Gabrielle est venue me prévenir. »

 

Kiaora porta la main à sa poitrine, soulagée.

 

« Merci Gabrielle. Tu ne peux imaginer ce que ça représente pour moi…. »

 

« Je sais Kiaora, je sais. »

 

Xena, pour détendre l’atmosphère, lança,

 

« Et si on mangeait ! »

 

« Bonne idée », se réjouit Gabrielle, affamée.

 

Elles allèrent toutes les trois à la table. Puis une jeune esclave apporta le repas. Elle ne posa aucune question en voyant Gabrielle. Elle déposa les plateaux et partit aussi vite.

 

 

 

 

Le repas débuta, comme il n’ y avait pas si longtemps. Les trois amies semblaient ne s’être jamais quittées.

 

« Que s’est-il passé depuis mon départ ? », interrogea Gabrielle.

 

« Pas grand chose tu sais, la routine…. »

 

« Xena est trop modeste ! Elle a signé un traité de non agression avec la tribu des amazones de Chilapa. »

 

Gabrielle manque de s’étouffer.

 

« C’est vrai ! ? »

 

Xena lança un regard sombre à Kiaora qui sourit.

 

« Oui, et je crois que tu n’ y es pas étrangère…. »

 

Gabrielle ne comprenait pas.

 

« Pourquoi tu dis ça? »

 

« Xena a beaucoup changé depuis ton arrivée. Elle est toute joyeuse. Je ne l’avais pas vue comme ça depuis des années. »

 

Gabrielle sourit et Xena, quant à elle, rougit.

 

« Kiaora ! ! », grogna Xena.

 

« Je crois qu’elle a fait ça pour toi, Gabrielle…. »

 

Gabrielle regarda Xena.

 

« C’est vrai ? ! »

 

« On peut parler d’autre chose ? »

 

« Pourquoi ? », taquina Kiaora.

 

« Mange et tais-toi ! ! Ca va refroidir…. », gronda Xena à sa nourrice.

 

Elles rirent.

 

 

 

 

Le repas se termina dans les rires et Kiaora retourna dans sa chambre. Après un bon bain salutaire, Gabrielle rejoignit Xena dans la chambre.

 

Xena invita Gabrielle à dormir avec elle, ou plutôt dans sa chambre. Gabrielle accepta. Elle dormirait dans le lit de Xena et Xena sur le fauteuil.

 

 

 

 

Alors qu’elles se mettaient en tenue pour dormir, Gabrielle s’installa dans le lit. Elle vit Xena s’asseoir dans le fauteuil.

 

Elle réfléchit un instant.

 

« Xena ? ! »

 

« Oui ? »

 

« Pourquoi tu ne dors pas ici ? »

 

Elle indiquait le lit en tapotant dessus.

 

« Je crois qu’il est assez grand pour nous deux non ? ! »

 

Xena hésitait.

 

Gabrielle lui offrit un sourire auquel la Conquérante ne put résister, et elle ouvrit le lit en écartant les couvertures.

 

Xena s’exécuta donc et vint s’installer dans le lit, près de celle qu’elle aimait plus que tout.

 

 

 

 

Les deux femmes furent maintenant côte à côte. Elles n’étaient pas serrées l’une contre l’autre, un sentiment de pudeur les retenant.

 

Elles discutèrent ainsi, couchées ensemble.

 

« Tu restes un peu ? », demanda Xena.

 

« Non je dois repartir demain soir ou bien ils auront des soupçons…. »

 

« Dommage. »

 

« Mais je reviendrai quand cette affaire ce sera un peu tassée…. »

 

Xena sourit.

 

« J’espère. »

 

Elles parlèrent de choses et d’autres puis trouvèrent enfin le sommeil.

 

 

 

 

Le matin les amena à devoir affronter une journée particulière.

 

C’est ce soir que les rebelles attaqueront.

 

La journée se passa de façon banale. Xena fit comme si de rien n’était et, avec Gabrielle, elles allèrent se balader dans le parc que Xena lui avait fait découvrir quelques temps plus tôt.

 

 

 

 

Xena proposa une baignade à une Gabrielle enthousiaste.

 

Elles repartirent en fin de soirée. Gabrielle était derrière Xena, sur Argo.

 

Sur le chemin du retour, Xena sentit Gabrielle se ramollir, signe qu’elle s’endormait.

« Tu dors ? »

 

Pas de réponse. Xena était amusée. Elle posa sa main dans le dos de Gabrielle pour la maintenir en place.

 

« Oui un peu…. », marmonna la jeune fille.

 

Xena fit arrêter Argo.

 

« J’ai une idée pour que tu sois plus à l’aise. »

 

Xena, avec une grande facilité, fit passer une Gabrielle, soudain plus réveillée, de derrière à devant Argo. Sans descendre de cheval, Gabrielle était maintenant en amazone, devant Xena.

 

« Tiens appuie toi là ! »

 

Xena indiqua sa poitrine. La jeune fille hésita.

 

« Ne sois pas si timide ! ! »

 

Elle fit ce que Xena lui demanda et elle se sentit bien, blottie contre son amie.

 

Elles rentrèrent ainsi au château.

 

 

 

 

L’heure « H » sonna.

 

Xena se posta avec quelques soldats, derrière la porte que Gabrielle avait indiquée.

 

Pour sa sécurité, elle n’avait pas été autorisée à être présente. Elle était restée près de la nourrice, à l'abri.

 

Xena avait fait passer l’ordre de ne tuer aucun rebelle, à la surprise de ses soldats, qui, cependant ne posèrent aucune question.

 

Lorsque les rebelles forcèrent la porte pour pénétrer le château, ils se retrouvèrent à leur grand étonnement face à face avec Xena….et ses soldats.

 

La mini armée les tenait en respect de la pointe de leurs épées et les rebelles n’émirent aucune résistance.

 

« Alors ! Vous vouliez me rendre visite ? Vous vouliez me faire une surprise ? C’est gentil »

 

 

 

 

Les rebelles étaient sous le choc. Ils s’attendaient à une mort lente et douloureuse. Mais le sentiment qui les envahissait le plus était la déception de n’avoir pu mener à bien leur mission.

 

Puis à leur grand étonnement et leur grande incompréhension, ils virent Xena faire signe à ses soldats.

 

Les soldats baissèrent leurs épées.

 

« Partez ! Retournez d’où vous venez et ne remettez plus jamais les pieds ici ! ! »

 

Ils étaient figés.

 

Xena haussa le ton.

 

« Dépêchez vous avant que je ne change d’avis…. »

 

Ils s’exécutèrent sans demander leur reste.

 

Darphus, énervé, interrogea violemment la Conquérante sur ces agissements incohérents.

 

« Pourquoi tu les as laissés partir ? Tu es devenue folle…. »

 

Xena se retourna et lui offrit son regard le plus dur.

 

« Je ne veux pas en faire des martyrs. Leur stupide rébellion prendrait de l’ampleur et ça c’est hors de question ! »

 

« Tu es complètement folle ! ! »

 

Xena ne répondit pas.

 

Elle regarda ses soldats.

 

« Assurez vous qu’ils aient compris que revenir ici serait du suicide….Mais ne les touchez pas compris ? ! »

 

Silence. Ils exécutèrent l’ordre, mais Darphus ne bougea pas d’un pouce.

 

« Compris Darphus ou je dois te l’expliquer autrement ? ! »

 

Avec une grimace de haine il partit à son tour.

 

Xena était maintenant seule avec Mazinger.

 

« Tu prends des risques Xena ! Tu le sais ! Tu sais que tes soldats ne sont pas tous dévoués et….»

 

« Oui je sais Mazinger, mais j’ai promis. J’ai promis cela à quelqu’un. »

 

Il n’ajouta rien, sachant de qui elle parlait.

 

 

 

 

 

 

Chapitre 5

 

 

 

 

 

Gabrielle était à nouveau sur le départ. Cette fois, Xena était là.

 

« Je te remercie d’avoir tenue parole Xena ! »

 

« Une promesse est une promesse…. »

 

Sourires.

 

L’heure des embrassades arriva et Xena lui fit une dernière recommandation avant qu’elle ne parte. Dans une étreinte, elle murmura,

 

« Prends soin de toi, et reviens vite. »

 

Sourires.

 

« Promis »

 

Elle salua Kiaora et, comme la première fois, elle enfourcha son cheval et partit.

 

Elle partit au pas et salua ces trois amis de la main.

 

Quand elle fut hors de vue, Xena s’adressa à Mazinger.

 

« Assure toi qu’il ne lui arrive rien ! »

 

Il hocha la tête et la suivit discrètement.

 

Les deux femmes retournèrent au château.

 

 

 

 

 

 

 

Gabrielle arriva à Poteidaia avant son père et les rebelles.

 

Elle avait tout prévu et en rentrant chez elle, elle déposa un panier sur la table.

 

« Tante Cyanne vous souhaite le bonjour…. »

 

Hécuba et Lila furent ravies de voir Gabrielle en bonne santé.

 

Puis, la porte s’ouvrit pour laisser apparaître un Hérodotus passablement énervé.

 

« Ca ne va pas chéri ? », demanda sa femme.

 

Silence.

 

« Papa, tu as…. », Gabrielle ne finit pas sa phrase.

 

« Elle savait ! ! Cette salope savait qu’on était là, elle connaissait notre plan…. »

 

Moment de froid glacial quand le père regarda sa fille.

 

« Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je n’y suis pour rien. J’ai fait ce que tu m’as demandé. Je t’ai donné le plan…. »

 

Lila prit le panier et le montra à son père, espérant calmer sa colère.

 

« Elle nous a rapporté ça de Merule ! »

 

Il ne daigna même pas jeter un œil.

Il partit de la maison, en direction de la taverne.

 

 

 

 

Seules, les trois femmes soufflèrent.

 

« Dieux merci il ne leur est rien arrivé ! ! »

 

Lila regarda sa sœur.

 

« Tu avais raison Gabrielle. On dirait qu’elle a changé. »

 

Gabrielle ne dit rien.

 

 

 

 

La soirée fut silencieuse et Hérodotus rentra saoul. Il s’effondra sur le lit et s’endormit dans la seconde.

 

 

 

 

Cela faisait maintenant une semaine que la tentative de meurtre avait échoué, et Hérodotus ne parlait à personne.

 

 

 

 

 

 

Pendant que Gabrielle retournait à Poteidaia, Xena, elle, était à nouveau seule.

 

Kellie entra.

 

Cela faisait des semaines qu’elle n’avait pas touché Xena, de façon, intime.

 

Elle pensa que le moment était le bon.

 

Elle massa la colonne vertébrale de Xena et s’aventura jusqu’aux fesses de la Conquérante, qui n’émettait aucunes objections.

 

Kellie crut que c’était gagné. Alors elle essaya d’introduire quelques doigts dans l’intimité de Xena.

 

« Arrête. », murmura Xena.

 

Elle ne fut pas sûre de ce qu’elle avait entendu.

 

« S’il te plait arrête ! », le murmure se fit plus dur.

 

« Quoi ? »

 

Xena tourna la tête vers elle et l’observa d’un regard vide, brumeux et nostalgique. Kellie n’avait jamais vu Xena ainsi.

Elles s’assirent toutes deux face à face sur le lit.

« Xena, il faut que je te parle. »

 

Silence.

 

« Xena. Depuis que cette gamine…. »

 

« Gabrielle ! Son nom c’est Gabrielle ! »

 

« Depuis que Gabrielle est arrivée tu as changé. Au début tu voulais encore de moi, mais au fur et à mesure que le temps passait, tu ne me désirais plus…. Elle est partie et rien n’a changé. Aujourd’hui elle est revenue, puis est repartie et tu m’ignores. Jusqu’où cela va-t-il aller ? Je sais d’où elle vient ! Xena, je sais qu’elle est cette rebelle….Je pourrais avertir les soldats que…. »

 

Xena lui saisit avec force et douleur le poignet et lui cracha au visage,

 

« Ne t’avise pas d’en parler à quelqu’un. Tu pourrais le regretter amèrement. »

 

« Je voudrais savoir ce que t’as fait cette garce. Cette salope est meilleure que moi au lit c’est ça ? »

 

Pour toute réponse elle eut droit à une gifle sèche. Ne répliquant pas en parole, Kellie partit en courant de la chambre.

 

 

 

 

 

 

Un soir, alors que Gabrielle, sa mère et sa sœur s’apprêtaient à manger, fatiguées d’attendre Hérodotus, elles furent surprises de voir la porte s’ouvrir sur Hérodotus, Dalus, le magistrat et quelques villageois.

 

« Qu’est-ce qui se passe ? »

 

Dalus s’avança.

 

Il déplia un parchemin.

Deux hommes bien bâtis vinrent la saisir par les épaules pendant que Dalus parlait.

 

« Gabrielle, fille d’Hérodotus et d’Hécuba. Par ordre et décision du grand tribunal de Poteidaia, dont je suis le représentant, tu as été reconnue coupable de trahison envers ton village. »

 

« Quoi ? Mais de quoi vous parlez ? »

 

Son père la fixait froidement.

« En conséquence, le verdict est….la mort ! ! Ton exécution aura lieu après demain soir, au coucher du soleil»

 

Gabrielle se débattait.

 

« Qu’est-ce que tu fais Hérodotus ? », s’inquiétait sa femme.

 

« Elle nous a trahi. Elle a averti la Conquérante de nos projets ! ! »

 

« Mais non, tu te trompes, elle était à …. »

 

« Elle était la seule à connaître nos plans. Elle a changé de camp, c’est aussi simple que cela. »

 

« Mais c’est notre fille ! ! »

 

« Elle n’est plus ma fille. »

 

« Emmenez la », ordonna Dalus.

 

Hérodotus partit avec eux et sa fille.

 

 

 

 

Gabrielle se débattait alors qu’on la conduisait en prison, en attendant sa mise à mort.

 

 

 

 

Mazinger, caché dans un fourré, avait tout entendu.

 

Pris de panique, il s’élança vers Amphipolis, espérant pouvoir avertir Xena à temps.

 

Une folle course contre la montre débuta. Il ne leur restait que deux jours. C’était mission impossible.

 

 

 

 

 

Pendant ces heures de captivité, Gabrielle se tordait l’esprit pour comprendre les raisons qui avaient poussé son père à cette issue. Et sa mère, elle n’avait même pas protesté plus de deux secondes.

 

Un sentiment d’incompréhension et de tristesse l’envahit.

 

Elle attendait son exécution.

 

 

 

 

 

 

Chapitre 6

 

 

 

 

 

Xena était assoupie sur son trône.

 

Mazinger débarqua en trombe, sans frapper et essoufflé.

 

Xena se réveilla en sursaut et Mazinger fit signe au garde de les laisser.

 

« Xena, vite ! ! », haletait-il.

 

« Quoi ? Que se passe-t-il ? »

 

Il ne pouvait plus parler mais avait un visage grave.

 

« C’est Gabrielle c’est ça ? ! »

 

Il hocha la tête et Xena se leva d’un bond ! !

 

Elle se retrouva devant lui, le tenant par le col.

 

« Vas-tu me dire ce qu’il se passe ? ! »

 

Il inspira.

 

« Les villageois ! Ils veulent l’exécuter ! »

 

« L’exécuter ? Mais pourquoi ? »

 

« Pour trahison ! Ils savent que c’est elle qui t’a prévenue…. »

 

« Mais comment ? »

 

« Il faut faire vite Xena, l’exécution a lieu demain soir, il ne reste plus beaucoup de temps. »

 

Xena excitée et tétanisée, essaya de recouvrer sa raison.

 

« Merci Mazinger ! ! Reste ici, je vais voir ce qui se passe. »

 

Xena sortit en trombe.

 

« Xena ? Sauve la ! ! Ne la laisse pas mourir ! ! »

 

Xena lui jeta un œil.

 

« Je n’en n’ai pas l’intention ! ! »

 

Elle disparut.

 

 

 

 

Xena sauta sur Argo et elles partirent pour Poteidaia, priant les Dieux pour arriver à temps.

 

 

 

 

 

 

Chapitre 7

 

 

 

 

 

Le soleil déclinait sur Poteidaia et Gabrielle entendit un bruit de clés dans la serrure.

 

Elle tressaillit.

 

Une peur commença à s’emparer d’elle.

 

 

 

 

Son père, Dalus et deux homme vinrent la chercher. Ils l’amenèrent jusqu’à la place où attendait le bourreau.

 

L’homme était cagoulé et tenait un fouet dans sa main droite.

 

Hécuba et Lila étaient là, avec les villageois, en masse.

 

Une exécution était toujours un événement.

 

Elle fut placée devant le bourreau.

 

 

 

 

 

Pendant ce temps, Xena était toujours en route pour le village. Argo n’avait jamais couru aussi vite de toute sa vie. Elle n’était plus qu’à quelques minutes du village. Vite, vite ! !

 

 

 

 

 

Gabrielle fut mise à genoux et les deux hommes lui soulevèrent les cheveux.

 

L’un d’eux déchira le dos de sa tunique.

 

« Papa, arrête les s’il te plait ! Je suis innocente….papa fais quelque chose ! ! »

 

Son père restait impassible.

 

Puis, un coup de fouet retentit et fendit l’air, brisant par la même le silence.

 

Elle hurla de douleur et sa vue se brouilla rapidement sous les larmes.

 

Elle chercha désespérément sa famille dans la foule mais en vain.

 

Les coups de fouet lui déchiraient la peau….Une douleur aigue lui lançait le dos.

 

 

 

 

Gabrielle tourna la tête sur sa droite et put voir son père, le visage fermé.

 

« Papa ? »

 

Sa tête fut violemment tournée par le bourreau.

 

Sa mère et sa sœur, la tête tournée, se tenaient les mains.

 

 

 

 

 

Xena arrivait presque à destination. Argo écumait mais courait toujours. Elle était consciente de l’urgence qui animait sa cavalière.

 

« Pourvu que je n’arrive pas trop tard ! ! »

 

 

 

 

 

 

Gabrielle fut relâchée par les hommes, mais juste le temps nécessaire à l’arrivée des cordes.

 

On lui lia les pieds et les mains et on la traîna jusqu’au lac du village.

 

Même si la température externe était supportable, l’eau, elle, ne l’était pas.

 

Son dos saignait abondamment.

 

 

 

 

 

 

Xena était face à une petite colline. Elle devait finir à pieds, Argo étant trop faible et ne pouvant pas escalader celle-ci.

 

Elle grimpa la colline à grandes enjambées.

 

 

 

 

 

Gabrielle était tenue devant le lac.

 

« Par verdict de la cour de Poteidaia, toi, Gabrielle, as été condamnée à mort pour trahison ! »

 

Gabrielle paniquée, se débattait.

 

« Maman, papa, faites quelque chose ! ! »

 

Sa vue et sa conscience s’effacèrent alors.

 

Un cri étouffé sortit de sa gorge au moment où son corps toucha l’eau froide.

 

 

 

 

« Que les dieux te pardonnent Gabrielle ! », gémit sa mère.

 

Les villageois retournèrent à leurs occupations et Dalus, fit de même après s’être assuré que Gabrielle ne remontait pas.

 

Elle se débattait sous l’eau, avalant de l’eau par gorgée. Sa vue se brouilla et son cœur, après une forte accélération, se mit à ralentir.

 

 

 

 

Les deux hommes chargés de surveiller Gabrielle et de repêcher son corps attendaient patiemment la noyade, et que le corps de la suppliciée remonte à la surface.

 

Quand soudain, ce fut le trou noir pour eux aussi.

 

 

 

 

Une ombre agile et rapide plongea alors.

 

Après quelques secondes sous l’eau, l’ombre remonta avec le corps de Gabrielle.

 

Xena déposa Gabrielle sur la berge.

 

Cette dernière ne respirait plus.

 

Xena commença alors un bouche à bouche vigoureux.

« Allez respire ! Ne me laisse pas tomber ! Allez »

 

Ses prières furent écoutées et Gabrielle ne tarda pas à recracher l’eau de ses poumons.

 

Xena la tourna sur le côté pour qu’elle crache en sécurité.

 

Toujours inconsciente, Xena l’emporta à l’abri.

 

Elle arriva près d’Argo qui l’attendait patiemment là où elle l’avait laissée, et elle hennit en voyant Xena revenir avec Gabrielle.

Xena positionna Gabrielle devant elle, et elles partirent au trot plus loin. Loin de ces fous.

 

 

 

 

 

Chapitre 8

 

 

 

 

 

Pendant qu’Argo allait jusqu’au poste frontière que Xena avait repéré plus tôt, cette dernière maintenait fermement une Gabrielle qui se ramollissait.

 

 

 

 

 

Arrivée devant le poste frontière, Xena dut déblayer la porte envahie d’herbes et de lianes et elle entra.

Elle déposa Gabrielle sur la banquette. Elle trouva quelques branchages susceptibles de faire office de combustible pour un bon feu.

 

Gabrielle grelottait tandis que Xena s’affairait à frotter les bouts de bois.

Une étincelle et le feu prit.

 

Xena alla vers Gabrielle.

 

Gabrielle prenait une teinte violacée.

 

Xena découvrit avec effroi ses vêtements en lambeaux et le dos lacéré.

 

« Ils sont pires que des animaux…. Faire ça à leur propre fille….même moi je…. »

 

Xena prit une rapide décision.

 

Elle ôta les vêtements de Gabrielle, devenus inutiles. Elle fit ensuite de même avec elle.

 

Elle se retrouva rapidement nue, elle aussi.

 

« J’espère que je sais ce que je fais ! »

 

 

 

 

Xena s’installa près de Gabrielle. Elles se recouvrirent avec la couverture posée là, et Xena serra contre elle la jeune fille.

 

« Pourvu que ça marche….Elle est tellement gelée ! ! »

 

 

 

 

 

Sentir le corps nu de cette fille contre elle était un supplice pour Xena.

 

 

 

 

Quelques heures plus tard, Xena constata que son idée avait fonctionné. Gabrielle se réchauffait peu à peu.

 

 

 

 

Xena était près du feu, elle préparait quelque chose.

 

« Xena ? ! »

 

Elle se retourna d’un coup.

 

Un sourire en voyant Gabrielle réveillée. Elle avança.

 

« Tu te sens mieux ? ! »

 

« Qu’est-ce que je fais là ? Je ne me souviens plus…. »

 

Elle réfléchit et en voyant le regard empli de colère de Xena, se souvint.

 

Xena pose sa main sur l’épaule de Gabrielle, recouverte par la couverture.

« Tout va bien maintenant. Tu es sortie d’affaire et en sécurité. »

 

Elle lui caressait le front.

Elle remarqua que Xena était emmitouflée dans une couverture elle aussi.

 

« Où sommes-nous ? »

 

« Dans un vieux poste frontière. Personne ne nous trouvera ici ! »

 

Gabrielle regarda Xena dans les yeux, de façon intense.

 

« Comment m’as-tu trouvée ? »

 

« J’avais demandé à Mazinger de surveiller ton séjour ici….Je, j’avais un mauvais pressentiment. »

 

« Qui s’est avéré exact ! ! »

 

«Et puis j’ai eu l’aide précieuse d’Argo ! ! »

 

Sourire.

 

Gabrielle aperçut la jument par l’ouverture. Un hennissement.

 

« Merci Argo »

 

 

 

 

 

Après quelques secondes, Gabrielle prit conscience de son environnement.

 

Elle était nue sous les couvertures.

 

« Je….Où sont mes vêtements ? »

 

« Ils étaient en charpie ! ! »

 

Elle regarda Gabrielle visiblement frigorifiée.

 

« Tu as froid ? ! »

 

Elle n’attendit pas la réponse et ôta sa couverture qu’elle plaça sur la jeune fille.

 

« Xena…. »

 

Xena était nue devant elle.

 

« Xena, reprends la ! Je….Tu vas attraper froid ! »

 

« Ne t’inquiète pas pour moi ! Je survivrai ! »

 

Gabrielle ne put s’empêcher de sentir le parfum de Xena qui émanait de la couverture.

Xena remuait les braises.

 

 

 

 

 

Xena jeta un œil dehors.

 

« Le soleil se couche ! ! »

 

Silence. Elle interrogea Gabrielle du regard.

 

« Tu crois que tu pourras reprendre la route demain ? ! »

 

« Oui….Je crois ! »

 

Xena réfléchit.

 

« Il faut dormir maintenant. »

 

Elles ne parlaient plus. Xena restait debout, immobile.

 

Gabrielle souleva sa couverture, invitant Xena.

 

Xena approcha et se glissa près de Gabrielle sous les couvertures.

 

Le corps de Xena rayonnait de chaleur. C’était très impressionnant.

 

 

 

 

 

Un long silence. Puis Gabrielle tourna la tête vers Xena, lui posant une question.

 

« Je peux te poser une question ? »

 

Xena la regarda à son tour.

 

« Oui bien sûr ! »

 

« Est-ce que c’est vrai ce que l’on raconte ? »

 

« Quoi ? Qu’est-ce qu’on raconte ? »

 

« Eh bien ! ! On dit que….Que tu es….enfin que tu es comme, comme ce que Sappho écrit…. »

 

Xena, bien qu’étonnée, sourit.

 

« Tu connais Sappho ? »

 

« Oui enfin on m’en a parlé ! »

 

Gabrielle piqua un fard.

 

« On t’a bien renseignée. »

 

Silence.

 

« Est-ce que c’est comme elle le décrit ? Est-ce que c’est…. »

 

Xena la coupa.

 

 

« Tu me sembles bien informée pour quelqu’un qui en a juste entendu parler ! ! »

 

Gabrielle rougit encore un peu plus.

 

« Je….enfin…. »

 

Xena, dans un sourire, pose sa main sur la joue de la petite blonde.

 

« Tu n’as pas à en avoir honte tu sais ! »

 

Gabrielle, surprise par ce geste, admit,

 

« Mes parents disent que c’est vulgaire. »

 

« Et toi qu’en penses-tu ? »

 

« Je trouve ça beau, fascinant et poétique. »

 

Xena sourit.

 

« Alors c’est ce qui compte. L‘opinion des autres n’a aucune valeur, ni aucune importance. »

 

Silence.

 

Les yeux de Xena dans les siens, Gabrielle se senti défaillir.

 

« C’est ce que tu penses qui importe. »

 

« Tu es déjà tombée amoureuse ? », osa demander la jeune fille.

 

 

 

 

Xena sourit à cette question.

 

« Oui, ça m’est arrivé ! »

 

« Tu l’as su comment ? ! »

 

Elle réfléchit.

 

« D’abord, tu es obsédée par cette personne, ton cœur bat plus vite, tu as chaud quand elle est près de toi. Tu penses sans arrêt à elle et…. »

 

« Et tes jambes tremblent quand tu lui parles…. », termina Gabrielle.

 

« Oui c’est ça ! Tu as tout compris ! »

 

 

 

 

Xena posa alors un doigt sur le cœur de Gabrielle.

 

« Tu as chaud ici quand tu es avec elle…. »

 

Silence.

 

Gabrielle fixa Xena, une question dans le regard.

 

« Oui ? »

 

Elle baissa la tête puis la releva avec hésitation.

 

« Je n’ai….je n’avais jamais embrassé personne. Enfin je veux dire avant toi, sur la croix! »

 

« Et tu as aimé ? »

 

Elle sourit, gênée.

 

« Malgré les circonstances!! Oui, beaucoup ! »

 

 

 

 

Les deux femmes ne parlèrent pas pendant plusieurs minutes.

 

« Tu n’as pas froid ? ! »

 

« Ca peut aller ! »

 

Xena se redressa. Elle écarta son bras, pour l’inviter à s’approcher.

 

« Tu peux venir ici si tu veux, tu auras plus chaud ! »

 

Gabrielle, dans un mouvement lent et hésitant, s’exécuta.

 

Elle se blottit alors contre le corps nu de Xena. Celui-ci était toujours chaud, et une douce chaleur l’envahit peu à peu.

 

« Merci. »

 

« A ton service ! »

 

Elles s’endormirent rapidement, très à l’aise dans cette position.

 

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