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LA FACE AVEUGLE DE L AMOUR25

Page history last edited by PBworks 15 years, 10 months ago

LA FACE AVEUGLE DE L'AMOUR

 

 

 

par Dreams

 

 

Traduction : Emilie (happymeal@hotmail.fr)

 

 

Table des matières

 

 

 

56

 

 

Julianne s’éveilla au bruit subtil à la porte. Elle parcourut la salle du regard un moment, essayant de comprendre pourquoi elle s’était endormie. Son mal de tête lui rappela exactement pourquoi. Lorsque le bruit se fit à nouveau entendre, elle grogna et traversa l’appartement pour répondre.

 

Son mal de tête fut momentanément oublié alors qu’elle regardait son visiteur. « Hey, » annonça-t-elle doucement. Elle était certaine que son cœur avait raté quelques battements une fois la reconnaissance terminée. « Je ne t’attendais pas. »

 

Kris l’observa, inquiète. « Je te réveille ? » demanda-t-elle.

 

« Non, » mentit Julianne avant de réaliser que son apparence ébouriffée la trahissait. « Oui. Plus ou moins. Je faisais une petite sieste. »

 

« Leigh m’a dit que tu ne te sentais pas bien, » avoua Kris.

 

Julianne se demanda si Kris n’était là que pour s’assurer de sa santé. Cette pensée la fit presque sourire.Elle s’inquiète pour moi. « Juste un mal de crâne, » répondit-elle.

 

« Un gros mal de crâne ? » l’interrogea Kris gentiment.

 

« Ça commence à s’estomper, » mentit Julianne.

 

Kris sourit. « Tu ne sais vraiment pas mentir, » annonça-t-elle. « Tu me laisses entrer ? »

 

Julianne s’écarta rapidement pour laisser entrer son invitée. Elle regarda le sac pendu à l’épaule de Kris. « Tu emménages ? »

 

« Ha, » dit l’artiste en souriant. Elle secoua la tête. « J’ai un devoir à faire pour demain et Leigh a invité du monde chez nous. Je pensais venir et m’assurer que tu vas bien avant de retourner à la bibliothèque. »

 

Julianne observa Kris un instant. « Tu t’es éloignée de ton chemin, » constata-t-elle doucement, espérant ne pas mettre Kris mal à l’aise. « Je m’inquiète pour toi, » confia l’artiste. « C’est bizarre ? »

 

Julianne sourit, un peu étourdie. Sa migraine commençait à s’estomper. « Je suis flattée, peu de gens s’inquiètent pour moi. » Elle sentit approcher un silence tendu et ajouta rapidement, « Tu as mangé ? Parce que moi non. Je peux te faire à dîner et tu peux travailler ici, si tu veux. »

 

Kris parut considérer l’idée. Elle dit enfin, « Qu’est-ce que tu nous prépares ? »

 

Julianne sourit et dirigea son invitée vers la cuisine. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? J’ai tout prévu. »

 

« Des pancakes, » répondit Kris.

 

Julianne se tourna, un sourcil levé, interrogateur. « Tu veux des pancakes pour le dîner ? »

 

« C’est bizarre ? » Kris sourit.

 

Julianne lui retourna son sourire. « Probablement, mais on peut être bizarres à deux. Même si tu as de l‘avance sur moi. »

 

Kris ôta l’étui d’ordinateur de son épaule et s’adossa au comptoir de la cuisine. « Tu sais, je ne te comprends vraiment pas. Tu aimes manger sainement mais tu ne tiens pas cinq minutes sur une machine de musculation ? »

 

« Eh bien, » commença Julianne en regroupant les ingrédients pour leur festin de pancakes, « c’est très simple. J’ai un nutritionniste personnel, mais j’ai oublié d’engager un coach. » Elle fit un clin d’œil à l’artiste. « Alors, quel genre de pancakes veux-tu ? Myrtilles, copeaux de chocolats, framboise… »

 

« Simplement des natures, » répondit Kris. Après un instant, elle demanda, « Tu les fais toi-même ? »

 

« Ouaip. Pourquoi ? C’est bizarre ? » Julianne sourit et risqua un regard vers ces yeux noisettes.

 

Kris lui rendit son sourire d’une manière que l’actrice trouva désarmante. « Où est-ce que je peux poser ça ? » demanda la peintre en désignant son ordinateur. »

 

« Tu seras plus à l’aise dans ma chambre. Tu peux t’asseoir sur le lit. »

 

Kris observa Julianne un court instant. « Tu es sûre que je ne te dérange pas ? »

 

« Des pancakes et ta compagnie. Que peut-on rêver de mieux ? » plaisanta Julianne avant d’y penser. Elle ajouta rapidement, « Par contre je devrais probablement faire le lit. J’en sors tout juste. »

 

Kris leva la main pour l’arrêter. « Tu fais les pancakes, je m’occupe du lit. » Puis elle disparut dans la chambre avant que Julianne ne puisse réagir.

 

Julianne se sourit à elle-même, se sentant heureuse et idiote. Des pancakes au dîner, pensa-t-elle. Quelle femme intéressante. Oh, et sexy aussi. Impossible de l’oublier. Son mal de crâne toujours présent, elle se mit au travail.

 

 

 

« Tu n’as jamais mangé de pancakes au dîner ? » demanda Kris, tiraillée entre la surprise de la révélation et l’envie de gémir de plaisir au goût des pancakes. Elle décida de garder les deux réactions pour elle à ce moment, et se contenta de prendre une nouvelle bouchée. Si elle pouvait se le permettre, Kris engagerait Julianne comme cuisinière personnelle.

 

Julianne haussa les épaules. « Je pense que Mère deviendrait folle si elle apprenait ce qu’on mange, » répondit-elle. « Le fait qu’on mange sur le lit ne lui plairait pas non plus. Elle adore cet objet intrinsèque qu’on appelle table. »

 

Kris sourit, incapable d’imaginer la mère de Julianne aussi stricte. « Peut-être qui si les pancakes avaient été cuisinés pas Ralph Lauren, » suggéra-t-elle.

 

« Je ne suis pas sûre que Ralph se soit mis au business de pancakes, » répliqua Julianne avec un sourire.

 

« J’ai découvert qu’il fait de la peinture, » annonça Kris stupéfaite. « De la peinture. Je me demande qui peut bien acheter ça. »

 

Julianne baissa les yeux, coupable, et se concentra sur les derniers morceaux de nourriture.

 

Kris pointa sa fourchette vers Julianne. « Tu as acheté un tableau de Ralph Lauren ? » questionna-t-elle, incrédule. Après un moment elle éclata de rire. « Eh bien j’imagine que ça répond à ma première question. »

 

« Hé, c’était une idée d’Adrian, » se défendit Julianne. « Et il est plutôt bien. »

 

Kris sourit et finit son dîner. Elle voulait aborder un sujet, mais n’étais pas sûre d’être déjà assez proche de l’actrice. Mais c’était soit Julianne, soit son frère. « Euh, je peux te poser une question personnelle ? » se surprit-elle à demander, espérant pouvoir tout énoncer sans rougir.

 

« De quoi veux-tu parler ? » demanda Julianne en observant Kris, curieuse.

 

« Combien de temps attendrais-tu avant de coucher avec la personne avec qui tu sors ? » dit-elle d’une traite.

 

Julianne cligna des yeux plusieurs fois avant de répondre, « Euh… Je pense que tu demandes à la mauvaise personne. »

 

Kris étudia l’actrice un moment, amusée que Julianne paraisse gênée par la question. Apparemment je ne suis pas la seule. « Tu n’as vraiment jamais eu de relations sexuelles ? » demanda-t-elle. C’était une chose que la mystérieuse Julia soit vierge… Mais Julianne Franqui ?

 

« Seulement pendant les tournages, » avoua l’actrice avec un sourire timide. « Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui me plaise, encore moins avec qui j’ai envie de coucher. »

 

« Jamais ? » Kris ne parvenait pas à l’admettre.

 

Julianne baissa les yeux vers la couette. « Alors, euh… pourquoi cette question ? »

 

Kris soupira. « J’ai prévu de partir en week-end avec Anthony, » répondit-elle en essayant de déchiffrer la réaction de Julianne. « Leigh pense qu’il voudra probablement… Et je crois qu’on devrait peut-être le faire. »

 

« Oh, » commença Julianne. « Eh bien, euh, est-ce que tu l’aimes ? »

 

La question surprit Kris. Elle n’avait jamais pensé à Anthony en terme d’amour. Était-elle amoureuse de lui ? Elle n’était pas sûre. Peut-être le saurait-elle après le week-end. « Repose-moi la question après le week-end, » répondit-elle. « Alors, qu’est-ce que tu penses ? »

 

« À quel propos ? »

 

« D’Anthony et moi qui pourrions coucher ensemble. »

 

Une sonnerie de téléphone portable interrompit la conversation. « Excuse-moi, » dit-elle avant de s’emparer de l’objet sur la table de nuit. « Franqui, » annonça-t-elle en quittant le lit.

 

Kris s’empara de son ordinateur et décida de ne pas avoir l’air d’espionner, même si c’était le cas. Elle ne put s’en empêcher lorsqu’elle réalisa que Naomi était au bout du fil.

 

« Vendredi ? » demandait Julianne. « Bien sûr, j’adorerais. À quelle heure ? … Ok. À la prochaine… » Un éclat de rire. « Je ne sais pas… Ok, salut. » Clic.

 

Kris effaça rapidement le charabia qu’elle avait tapé et fit de son mieux pour avoir l’air occupé.

 

« Qu’est-ce que tu as écrit jusqu’ici ? » questionna Julianne en se rasseyant sur le lit.

 

« Presque rien, » répondit Kris en soupirant. « Je ne finirai jamais à temps. »

 

Julianne se redressa. « Je vais te laisser alors. Je ne veux pas te distraire. »

 

Kris prit la main de Julianne sans y penser. « Reste, » prononça-t-elle. Elle baissa les yeux sur sa main, toujours liée à celle de Julianne, puis relâcha sa prise. « C’est ton lit. Et tu ne me distrais pas. J’ai du mal à écrire des dissertations, c’est tout. » Elle se redressa avec un soupir. Avant d’y penser, elle dit, « Alors… tu as un rencard ? »

 

« Euh, » commença Julianne, de nouveau timide. « Plus ou moins. Je ne sais pas trop ce qu’il se passe. »

 

Kris hocha la tête, une sensation étrange dans l’estomac à la confirmation. « Elle te plaît ? »

 

« C’est une belle femme, » confirma Julianne, pensive. « Mais je ne la connais pas assez pour être sûre. »

 

« Tu le sauras peut-être Vendredi, » dit Kris avec un sourire forcé. Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Son regard échoua sur l’écran. Foutu devoir.

 

Julianne tira les couvertures de son côté du lit et s’y glissa. « Je vais faire une sieste, » annonça-t-elle. « Ma migraine revient. »

 

Kris hocha la tête. « Je devrais partir. Je peux finir à la librairie. »

 

Julianne fronça les sourcils. « Tu ne me déranges pas. Finis. Je promets de ne pas ronfler trop fort. »

 

La remarque fit rire Kris. « Ça marche. »

 

Julianne lui sourit et se mit sur son côté.

Kris se mordit la lèvre, le regard posé que la silhouette de Julianne une seconde de trop. Elle adorait quand Julianne lui souriait. L’actrice avait le plus beau sourire du monde. Elle secoua la tête et revint à son devoir, déterminée à ne plus se laisser distraire.

 

 

 

Lorsque Julianne ouvrit les yeux, la première chose qu’elle remarqua fut l’heure brillante et rouge de son réveil : 6:46. Elle avait dormi toute la nuit ? Enfin, au moins sa migraine avait disparu; ce fut la seconde chose qu’elle remarqua. La troisième arriva une seconde plus tard lorsque Julianne se tourna et se trouva nez à nez avec Kris, paisiblement endormie.

 

Julianne en eut le souffle coupé et elle sentit son cœur rater plusieurs battements. Elle attendit quelques temps pour voir si Kris se réveillerait, mais l’artiste ne bougea pas. Julianne se détendit légèrement. Elle savait qu’elle devait se lever et prendre une douche, mais la vue depuis sa place était bien trop belle pour l’ignorer.

 

Incapable de résister à la tentation, Julianne retira plusieurs mèches du visage de Kris. Elle enleva rapidement sa main, de peur d’être prise la main dans le sac, mais Kris dormait toujours. Arrête de la regarder, s’ordonna-t-elle. Lève toi. Lève toi. Lève toi. Arrête de te prendre pour une maniaque sinistre.

 

Julianne soupira doucement. Malgré sa conscience en alerte, elle ne put s’empêcher d’apprécier le moment. Ce n’était pas tous les jours qu’elle se réveillait près de la femme qu’elle aime. Comment me suis-je fourrée dans ce pétrin ?se demanda-t-elle. Et pourquoi est-elle si belle ? L’actrice étudia en silence les traits délicats du visage de Kris, son regard s’arrêtant sur des lèvres, douces et pulpeuses, assez longtemps pour le regretter. Mais qu’est-ce que je fais ?

 

En colère contre elle-même, Julianne quitta rapidement le lit et se dirigea vers la salle de bain.

 

 

 

Deux yeux noisettes s’ouvrirent doucement. Kris observa les alentours un instant en essayant de comprendre où elle se trouvait. Chez Julianne. La disserte. Oh merde, la disserte. Kris se redressa en panique et attrapa son ordinateur. Elle n’avait fermé les yeux qu’une seconde, ou du moins ce qu’elle pensait n’être qu’une seconde. Elle regarda le réveil. Merde !

 

Elle regarda l’écran d’ordinateur, essayant désespérément de déterminer comment écrire quatre pages de plus d’ici neuf heures. Elle devait aussi retourner au campus. Après ce moment de panique, elle abandonna et reposa l’ordinateur. C’était sans espoir. Elle rendrait simplement son devoir en retard.

 

Ce problème résolu, elle bailla et se pelotonna sous les couvertures. Pas étonnant qu’elle se soit endormie. Le lit de Julianne était tellement confortable. C’était comme dormir sur un nuage blanc et duveteux. Les yeux clos, elle pensa, aux anges, Mmm... Je ne sais pas comment elle arrive à se lever le matin. En parlant de ça…

 

Les yeux fatigués s’ouvrirent à nouveau, cette fois légèrement plissés. Elle écouta attentivement, essayant de déterminer la position de l’actrice. Un son d’eau courante lui donna un bon indice.

 

Contente de savoir où se trouvait Julianne, Kris referma les yeux. Mais ses pensées dérivèrent rapidement vers Julianne, et l’actrice était sans la douche. Et… pourquoi imaginait-elle Julianne sous la douche ? Kris secoua la tête pour s’enlever l’image de là. Son cœur s’emballait et elle n’était pas sûre d’en connaître la raison. Bon sang, je dois vraiment être fatiguée.

 

Mais les images flottèrent dans son subconscient. Des gouttes d’eau cascadant sur une peau douce et couverte de savon. Ses yeux se rouvrirent brusquement. Elle regarda le plafond, se sentant ridicule et excitée et… excitée ? « Qu’est-ce qu’il m’arrive bon sang ? » s’énerva-t-elle. « J’ai besoin de café. Beaucoup de café. »

 

 

 

Julianne sortit de la salle de bain, rafraîchie. L’eau chaude avait purifié ses pensées, mais elle s’en voulait toujours. Il fallait qu’elle trouve un moyen de laisser ses idées romantiques de côté. Par n’importe quel moyen.

 

Trouvant la chambre vide, Julianne partit à la recherche de son invitée. Elle la trouva dans la cuisine, un instant plus tard. « Bien dormi ? » demanda-t-elle en resserrant le peignoir autour d’elle.

 

« Je suis amoureuse de ton lit, » répondit Kris en s’adossant au comptoir. « Je ne voulais pas me lever. »

 

Julianne sourit, enviant soudain son lit. « Tu as fini ton devoir ? »

 

Kris baissa les yeux. « Non, » avoua-t-elle dans un soupir. « Je devrai le rendre en retard. Je me suis endormie. La faute en revient à ton lit. »

 

« Désolée, » s’excusa Julianne, coupable. Kris aurait peut-être mieux fait d’aller à la bibliothèque finalement.

 

Kris agita la main d’un air dédaigneux. « Ne t’en fais pas. » Elle observa la pièce. « Tu n’as pas l’air d’avoir de cafetière. »

 

« Je peux aller t’en acheter une, » répliqua Julianne avec un sourire. « D’habitude je me contente de boire du Coca ou du Sprite, le matin. »

 

Kris acquiesça à demi. « Oh, c’est vrai, » se souvint-elle. « Où les caches-tu ? »

 

« Dans le frigo, » répondit Julianne. « Sers toi. Tu vas aller en cours ? »

 

« Non, » répondit Kris en attrapant une cannette de soda. « Aucun intérêt. Je veux dire, il y a un intérêt mais le fait que je n’ai pas envie d’y aller pèse dans la balance, alors… » Elle haussa les épaules et prit une gorgée. « À quelle heure dois-tu arriver au plateau ? »

 

« Je n’y vais pas, » répondit Julianne. « Je ne joue pas les scènes d’aujourd’hui. »

 

Kris arrêta de boire. « Alors pourquoi est-ce qu’on est debout à sept heures du matin ? » demanda-t-elle en posant la cannette sur le comptoir. Elle se déplaça et s’empara de la main de Julianne avant de l’entraîner vers la chambre. « Soyons paresseuses. »

 

Julianne se laissa guider dans la chambre en se demandant ce qu’entendait Kris par ‘paresseuses’. Elle avait dans l’idée que son lit était concerné quelque part, et n’y voyait aucun inconvénient. Malheureusement. « Je comprends que tu n’es pas du matin ? » devina-t-elle avec un sourire amusé.

 

Kris grimpa dans le lit, lâchant la main de Julianne. Le contact manqua aussitôt à l’actrice. « J’attache de la valeur au sommeil, » Kris confirma en lui souriant.

 

Julianne se tint près du lit pendant quelques secondes. « Je devrais mettre quelques vêtements, » annonça-t-elle en réalisant qu’elle était un peu trop dénudée sous son peignoir pour entrer dans un lit avec Kris. « Je reviens. » Elle attrapa une paire de shorts et un tee-shirt dans son armoire, se changea, et revint près du lit.

 

Kris s’était installée et la vue fit souffrir intérieurement Julianne. Mais elle repoussa le sentiment et s’installa près de son amie, essayant de ne pas trop penser à la situation. Elle voulait simplement apprécier l’instant présent.

 

« Quelle est la prochaine scène que tu joues ? » demanda Kris doucement, bougeant la tête sur l’oreiller pour mieux voir Julianne.

 

L’actrice repassa le planning dans sa tête, essayant de retrouver où ils en étaient. « À moins que Naomi change d’idée, je crois que ma prochaine scène est celle où Emma révèle à Elizabeth qu’elle va se marier. »

 

Kris garda le silence. « C’était triste, » commenta-t-elle enfin.

 

« C’était une autre époque, » répondit Julianne en étudiant le visage de Kris, indécise sur ses sentiments à cet instant.

 

Kris réfléchit. « Je suppose. J’imagine que ce n’est pas beaucoup plus facile maintenant. » Elle observa Julianne un moment. « Tu aimerais être hétérosexuelle ? »

 

Pris de court, Julianne hésita. Était-ce le cas ? Peut-être. Parfois. Très souvent. Mais pas en ce moment. « J’aimerais ne pas vouloir parfois être hétéro, » répondit-elle enfin. « Mais si j’avais le choix, je ne pense pas que je changerais qui je suis. »

 

« C’est bien, » dit Kris. « Je ne te changerais pas non plus. « Elle ferma les yeux brièvement, puis les rouvrit. « Tu feras le petit-déjeuner après ? »

 

Julianne sourit légèrement. « Qu’est-ce que tu veux ? »

 

Kris bailla et dirigea ses yeux noisettes ensommeillés vers les yeux bleus ensommeillés de Julianne. « Surprends-moi, » répondit-elle.

 

« Ok, » Julianne accepta doucement, passant en revue plusieurs idées de petit-déjeuner. Elle garda le regard fixé sur Kris. L’artiste avait de nouveau fermé les yeux. Elle observa et attendit jusqu’à ce que le souffle de Kris se calme; jusqu’à ce qu’elle soit sûre que l’artiste dorme bien.

 

« Je t’aime, » murmura-t-elle, à peine audible, dans le monde où les pensées inconnues résidaient. Elle n’avait pas prévu de le dire; n’avait pas voulu le penser. Mais elle était fatiguée et son esprit était de nouveau embrumé. C’était trop pour elle, être là avec Kris près d’elle; trop et pourtant pas assez. Malgré tout, c’était assez pour le moment.

 

Elle ferma les yeux et pria son esprit de trouver le repos.

 

 

***

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