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LA FACE AVEUGLE DE L'AMOUR14

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on October 24, 2007 at 4:39:47 pm
 

 

LA FACE AVEUGLE DE L'AMOUR

 

 

 

 

par Dreams

 

Traduction : Keegan (keegan@libertysurf.fr) et Emilie (happymeal@hotmail.fr)

 

 

 

 

18

 

" Wow. "

Leigh détourna le regard du poste de télévision. " Des nouvelles de ton père ? "

 

Kris détourna les yeux du mail de Julia et secoua la tête. " Non, euh, cette femme avec qui j'ai gardé contact ces dernières semaines. Elle est gay. "

 

" Quelles sont les autres nouvelles ? " dit Leigh avec un haussement d'épaules, son attention de nouveau fixée sur la télé. " C'est comme un secret bien gardé qui est lentement révélé au public. Comme un raz-de-marée. Un grand raz-de-marée gay, prêt à convertir tout ce qu'il touchera. "

 

Le commentaire de sa colocataire fit rire Kris. " Bien sûr, " répondit-elle, se retournant vers l'ordinateur. Etrange qu'elle ait passé vingt années de sa vie sans connaître une seule personne gay et que, tout à coup, ils soient partout. " J'imagine que ça rétablit la balance parmi mes amis. "

 

" Tu as besoin d'un bisexuel maintenant, " commenta Leigh. " Tu as le gay sexy, la mystérieuse cyber-lesbienne, et la fille hétéro. Il en manque toujours un. "

 

" Tu veux devenir bi ? " proposa Kris.

 

Leigh réfléchit. " Tu sais, je pourrais, mais je pense que mon personnage est fait pour être hétéro, tu crois pas ? "

 

" Tu parles de la fille hétéro de Brooklyn avec l'accent du sud ? "

 

Leigh sourit. " J'échange mon nom pour Mary Sue. Ou Billie Jo. "

 

Kris rit. " Tu as besoin d'une sérieuse thérapie. " Revenant à son problème, elle cliqua 'répondre'.

 

Chère Julia,

 

Je suis rassurée de savoir que mon secret est bien gardé avec toi. Et merci pour ta révélation. Je dois admettre que je ne m'y attendais pas, mais je suis touchée que tu me révèles quelque chose que tu n'as dit qu'à une seule personne.

 

Mon demi-frère a fait son coming out il y a quelques semaines. La famille ne l'a pas très bien prit. Ils l'ont presque déshérité. La dernière fois que je suis allée chez mes parents, ils avaient retiré toutes les photos sur lesquelles on le voyait. J'espère qu'ils comprendront, mais la religion est bien ancrée dans ma culture. C'est presque une cause désespérée.

 

Bref, je n'avais pas prévu de déraper comme ça. Je vais rephraser ma première question. Que recherches-tu chez une femme ?

 

J'ai récupéré mon essai Vendredi dernier. Celui sur Shakespeare. J'ai eu un C. Heureusement, c'était le dernier du semestre. Les examens arrivent bientôt. Et plus de cours d'Anglais pour moi ! Mais j'aurais aimé que ton aide me soit proposée plus tôt. J'aurais eu un B. Oui, bien sûr.

 

Alors, Mademoiselle Poète, quel est ton poème préféré ?

 

Ton amie,

Kris.

 

  • * *

 

" Je me demande à quoi elle ressemble, " dit Kris, penseuse, en regardant dans le vide. Elle était à son emplacement habituel, à l'ombre, son travail fièrement exposé. Jusqu'ici, personne ne s'était arrêté pour acheter de tableau, mais ce n'était pas grave. Il était encore tôt.

 

Leigh bâilla un moment et s'étira. " Qui ? " demanda-t-elle enfin, tournant distraitement les pages de son magazine.

 

Kris regarda l'exposition un moment, puis secoua la tête. " Julia, " répondit-elle enfin, détournant le regard. Elle observa un homme jonglant avec des canettes de soda, les yeux bandés, quelques secondes puis regarda à nouveau Leigh. " La femme de Californie. "

 

" Demande-lui un photo, " proposé Leigh. " Comment as-tu rencontré cette fille, d'ailleurs ? Tu ne me l'as toujours pas dit. "

 

Kris réalisa soudain quelque chose. " Tu l'as rencontrée ! " s'exclama-t-elle, excitée. " Elle t'a acheté ce dessin. Tu sais, il y a quelques semaines, quand je t'ai laissé t'occuper des ventes ? "

 

Leigh essaya de se rappeler. " Ce n'était pas une femme. C'était un homme. Un homme très, très sexy. " Elle fronça soudain les sourcils. " Tu sais, je lui ai même donné mon numéro, mais il ne m'a jamais rappelée. " Elle se figea, soudain paniquée. " Attends, et si c'était elle. Elle a dit être lesbienne. Peut-être qu'elle est juste très masculine ! Oh merde !! Bon sang, je crois que je suis gay. "

 

Kris cligna des yeux, soudain confuse. Leigh avait donné son numéro à Julia ? Elle fronça les sourcils, essayant de se rappeler. " Un type a appelé, " dit soudain Kris, se souvenant instantanément. " J'ai cru qu'il avait fait un faux numéro ! C'était pendant l'histoire avec William, je ne crois pas lui avoir demandé qui il était. "

 

Leigh arrêta de paniquer. " Tu es sûre que c'était un homme ? "

 

" Il en avait la voix, " répondit Kris. Ca ne pouvait pas avoir été une femme, n'est-ce pas ? Elle secoua la tête. " De nos jours, qui pouvait en être sûr ? " Eh bien, du moment qu'elle avait l'esprit ouvert. " Alors, à quoi ressemblait-il/elle ? "

 

" A un homme vraiment sexy ! " pleurnicha Leigh en se tapant la tête sur la table. Elle s'arrêta. " Oh, attends voir. Je viens de me souvenir de quelque chose. Quand il s'est éloigné, il a rejoint une femme et lui a donné le dessin. " Elle hocha la tête, soudain soulagée. " C'était probablement la fille dont tu parles. Ce qui veut dire que j'ai bien donné mon numéro à un homme. " Elle soupira de soulagement.

 

Kris considéra cette nouvelle information. " Bon alors, à quoi ressemblait cette femme ? "

 

Elle se frotta le visage, en profonde concentration. " Euh, je ne me souviens pas, " s'excusa-t-elle. " Je crois qu'elle était blonde. J'étais trop occupée à regarder les fesses de ce type. "

 

" Qu'est-ce que tu as avec les fesses des gens ? " demanda Kris. " Ce ne sont que des fesses. "

 

Leigh soupira. " Ce sont plus que de simples fesses, ma chère Kristina. C'est… Bon, elles sont belles, okay ? En particulier quand elles sont fermes et agréables. Miam. "

 

" Beh, Leigh, " répliqua Leigh. " C'est écoeurant. Tu viens juste de dire miam à des fesses. "

 

" Fermes et délicieuses… "

 

Kris leva la main. " Tu vas renoncer. "

 

Leigh rit. " Alors ce type a appelé et tu as pensé que c'était une erreur ? Bon sang. Ca aurait pu être le début d'une belle histoire. " Elle haussa les épaules. " Peut-être une autre fois. C'est un ami de ton amie ? "

 

Kris se remémora quelques emails de Julia. " Elle m'a dit que son meilleur ami était un homme hétéro. C'est probablement avec lui qu'elle était. " Quelque part, elle était déçue. L'une des seules fois où elle avait laissé Leigh à la table. Elle aurait pu rencontrer Julia en personne. " Alors elle est blonde, c'est ça ? "

 

" Je ne me souviens plus vraiment, " répondit Leigh. " Ca fait un moment. Si j'avais su que c'était important, je l'aurais gravé dans ma mémoire. " Elle sourit tout à coup, lisant quelque chose dans le magazine. " Tu vas répondre à ce questionnaire. Il va révéler si Nathan et toi êtes effectivement faits l'un pour l'autre. "

 

Kris la regarda. " Qu'est-ce que c'est ? Seventeen ? " demanda-t-elle. (NB : c'est un genre de jeune et jolie)

 

" Okay, " répondit Leigh. " Question une. Quand toi et ton petit ami avez un rendez-vous romantique, à quoi penses-tu ? A) Je n'en reviens pas qu'il soit si romantique, c'est absolument celui qu'il me faut. B) Wow ! Regardez ce type là-bas, ou C) Qu'est-ce qu'il y a à la télé ce soir ? "

 

Kris leva les yeux au ciel. " C'est vraiment nécessaire ? "

 

" Bien sûr que ça l'est, " répondit Leigh. " Maintenant, choisis. "

 

Kris soupira et réfléchit. Ca ne pouvait pas être la réponse A, mais pas la B non plus. Elle pouvait se rappeler de nombreuses fois où ses pensées avaient dérapé vers d'autres sujets. " La réponse C, j'imagine, " dit-elle.

 

Leigh hocha la tête et inscrivit la réponse sur la page. " Mmm. Continuons. Deuxième question. Au lit, mon petit ami est A) Le lapin d'Energizer B) Limp Bizkit, ou C) Han Solo. " Leigh rit. " Je crois qu'on connaît la réponse à celle-là. "

 

Kris leva les yeux au ciel. " Combien y a-t-il de questions ? "

 

" Seulement cinq, du calme. " Elle se racla la gorge. " Troisième question. A chaque fois que mon petit ami est près de moi, je me sens : A) comme si le monde allait s'arrêter. B) Heureuse qu'il ne soit pas aux alentours trop souvent, pour pouvoir regarder d'autres corps sexy, ou C) Bien. J'ai d'autres moyens de m'occuper. "

 

Kris soupira. " C. " Je commence à voir où elle veut en venir.

 

Leigh continua. " Quatrième question. Quand nous sommes ensembles, mon petit ami : A) M'écoute toujours et est attentif à ce que je dis. B) Parle beaucoup trop ! Je devrais plutôt penser à ce gars mignon du cours de maths, ou C) Pense que le monde tourne autour de lui. "

 

" Sans hésitation C, " répondit Kris.

 

" Une dernière. Cinquième question. Plus que tout, je sens que : A) Je suis totalement amoureuse, il est absolument parfait ! B) Il y en a bien d'autres aux alentours, ou C) Je mérite mieux que ça. " Leigh regarda prudemment Kris.

 

Kris fronça les sourcils, elle ne voulait pas répondre. Nathan n'est peut être pas parfait, mais il est tout ce que j'ai.

 

Leigh leva les yeux au ciel. " Tu as une majorité de C, ce qui signifie : Tu t'es arrêtée pour quelqu'un qui ne te mérite pas ! Abandonne ce loser avant de rater Mr. Parfait. " Leigh leva les yeux avec une sourire satisfait. " Tu vois ? "

 

" Bien sûr. Ma vie va être décidée pour moi grâce à l'analyse précise et professionnelle d'un magazine pour adolescents boutonneux. "

 

Leigh haussa les épaules. " Penses ce que tu veux, " dit-elle. " Mais tu pourrais avoir tellement mieux que Nathan. C'est un abruti complet. "

 

" Oh et je suppose que ta vie déborde de types parfaits ? "

 

" Tu dois juste ouvrir l'œil, " répondit Leigh.

 

Kris regarda de nouveau le jongleur. " Et si je ne le trouve pas, qu'est-ce qu'il se passe ? "

Leigh rit. " Alors tu sors avec ta meilleure amie. "

 

 

19

 

Julianne faisait nerveusement les cent pas devant son ordinateur. D'une manière ou d'une autre, elle était parvenue à ne pas vérifier ses emails pendant une semaine complète, mais là elle commençait à perdre patience. La réaction de Kris l'effrayait. Et si elle se met à m'insulter ? Et si elle est tellement dégoûtée qu'elle ne me répond même pas ? Elle soupira tristement. Et si elle ne veut plus de mon amitié.

 

Le diable sur son épaule parla. Qu'est-ce que ça changera si elle ne te parle plus ? Tu allais parfaitement bien avant de la rencontrer. Ca n'est pas comme si tu perdais quoi que ce soit en la perdant, elle.

 

Mais Julianne savait que ce n'était pas vrai. A part Adrian et sa grand-mère, elle ne s'était jamais ouverte à qui que ce soit. Même lorsqu'elle chattait sur internet, il n'y avait jamais de suite. Ils ne donnaient plus signe de vie. De toute façon, elle leur avait menti à tous. Mais Kris… Kris était différente.

 

Julianne prit une profonde respiration et stoppa face à l'ordinateur. Elle déplaça la souris jusqu'à être confrontée à sa boite de réception. Soulagée et terrifiée, elle aperçut un message de Kris.

 

Ouvre-le, pensa-t-elle. Finissons-en.

 

Elle compta jusqu'à cinq et ouvrit le message. Elle le lut. Une, deux fois. Elle cligna des yeux et sourit. " Elle s'en fiche ! " cria-t-elle joyeusement. Elle commença à danser autour de la salle, se roulant presque au sol.

 

Revenant à l'ordinateur, elle clique 'répondre'. Julianne ne s'était jamais sentie aussi soulagée.

 

" Wow, je devais avoir l'air ridicule, " ajouta-t-elle, secouant la tête. Mais elle s'en fichait, elle était heureuse. " Je suis sûre qu'Entertainment Tonight paierait des millions pour une vidéo de cette danse. "

 

Retenant son excitation, elle commença à taper.

 

Chère Kris,

Je suis soulagée que mes préférences ne te posent pas de problème. Je dois admettre que le fait de te le dire me rendait un peu nerveuse.

 

" Pour ne pas dire terrifiée, " commenta Julianne.

 

Je suis désolée pour la réaction de ta famille à propos de ton demi-frère. Ca n'a pas dû être facile pour lui de tout leur dire. Mais c'est bien que tu sois là pour lui. Je suis sûre que ton amour et ton soutien comptent beaucoup pour lui. Je sais à quel point c'est important pour moi d'avoir Adrian, et il n'est même pas de ma famille. D'ailleurs, je suis presque sûre que ma famille réagirait comme la tienne, mais pour d'autres raisons.

 

Je viens d'une famille bourgeoise et ils (ma mère et ma sœur en particulier) font partie des gens qui font tout pour être bien vus. S'ils devaient connaître mon secret… je ne crois pas que je serais encore admise chez moi. Je ne crois pas qu'ils soient homophobes. Simplement trop concentrés sur leur apparence pour penser par eux-mêmes.

 

Maintenant qui dérape ? :o) Mais tu as parlé de ta culture... A quelle culture fais-tu allusion ? A chaque fois que je lis un de tes emails, je réalise que je ne te connais pas tant que ça.

 

Mon poème préféré. Tu n'aurais pas pu demander quelque chose de plus simple ? ;o) Il y en a tellement que j'aime. Mais je pense que je peux choisir, pour toi. Je dirais " The Indian Serenade " de Percy Bysshe Shelley. J'adore la première strophe. Je suis irrécupérable quand il s'agit de poésie romane, bien que tu doives t'en douter, maintenant.

 

Alors, quel est ton peintre préféré ?

 

Ton amie,

Julia.

 

  • * *

 

" J'ai amené quelques scripts avec moi. Tu devrais y jeter un coup d'œil, " dit Eric Moura, en les donnant à une Julianne impatiente.

 

Son agent était arrivé chez elle tôt le lendemain matin pour discuter de ses prochains rôles. Elle regarda le premier scénario, puis le deuxième.

 

" Ils seront enregistrés à peu près en même temps, " continua Eric. " Peu après la sortie de L'ange Gardien, alors tu vas devoir choisir l'un ou l'autre. "

 

Julianne feuilleta l'un des scripts, sans vraiment le lire. " Lequel considères-tu comme étant le meilleur ? "

 

Eric soupira, passant sa main dans ses cheveux désordonnés. Il rajusta ses lunettes avec un doigt. " Honnêtement, je ne suis pas sûr. Il y a un rôle excellent, mais il sera plus controversé que l'autre.

 

Julianne leva les yeux. " Qu'est-ce que tu veux dire ? "

 

" Le personnage est une lesbienne, " répondit Eric, hésitant.

 

Julianne le regarda. " Hors de question, Eric, " lui répondit-elle, catégorique.

 

" Je me doutais que tu dirais ça, " dit-il, semblant légèrement déçu. " Mais c'est un script excellent et le personnage est vraiment remarquable. Il recevra forcément un Oscar. "

 

" Les lesbiennes ne reçoivent pas d'Oscars à Hollywood, " l'informa Julianne, jetant les deux scripts sur le côté. " Quel est l'autre rôle ? "

 

" Un robot, " répondit-elle.

 

Julianne soupira. " C'est tout ? C'est tout ce que tu m'as trouvé ? Un robot et une lesbienne ? Tu te moques de moi ? "

 

Eric secoua la tête. " Ce sont tous les deux de bons rôles, " dit-il pour lui-même. " Même si je pense que le rôle de la lesbienne ne pourrait que t'aider à évoluer artistiquement. "

 

" Evoluer ? Non, ça ne m'aidera pas à évoluer. Je vais seulement me retrouver dans une catégorie d'où je ne ressortirai jamais. Je joue un ange bon sang. Personne ne voudra me voir sortir avec une autre femme ! "

 

" Hollywood évolue, " essaya de nouveau Eric.

 

" Je me fiche d'Hollywood, Eric ! " cria Julianne. " Je ne tomberai pas dans le piège ! "

 

Eric Moura soupira de nouveau et haussa les épaules. Il était habitué aux sautes d'humeur de Julianne. Elles étaient légendaires. Elle devait être de bonne humeur aujourd'hui. " Sinon, bonne nouvelle, " dit-il en sortant des papiers de sa mallette. " L'ange Gardien veut renouveler ton contrat pour deux nouvelles saisons. Tu acceptes ? "

 

" Avec plaisir, " répondit Julianne, toujours hors d'elle à cause du précédent sujet. Une lesbienne ?! Elle ne pouvait pas jouer une lesbienne ! Elle pouvait tout aussi bien se mettre à porter un tee shirt " Gay et fière de l'être ".

 

" Bien. " Il lui tendit les papiers. " Tu pourras voir les détails avec ton avocat. Je leur ai déjà envoyé une copie. " Il se leva. " Si je trouve de meilleures offres, je te contacterai. En attendant, réfléchis-y, Julianne. Lis au moins les scripts. "

 

Julianne raccompagna l'homme à la porte, feuilletant parmi les papiers dans sa main. " Ouais, bien sûr, " marmonna-t-elle, et claqua la porte derrière lui.

 

Elle retourna dans le salon et attrapa l'un des scripts. Elle devinait que celui nommé Journal d'un Robot n'était pas celui dans laquelle était la lesbienne. Elle regarda dont le titre de l'autre script. Danse d'Eté, écrit pas Amy Robins. Julianne l'ouvrit à la première page, où le nom de Tori Doyle était surligné en jaune.

 

Julianne secoua la tête et referma le scénario, puis se figea en voyant le lieu de tournage. New York … Kris … Elle fronça les sourcils et jeta le script à travers le salon. Il s'écrasa bruyamment contre les stores. En colère, elle entra dans sa chambre et claqua la porte.

 

Elle ne jouerait pas une lesbienne. Impossible. Tout simplement impossible.

 

 

20

 

Kris observa son reflet dans le miroir et inclina la tête. Sa mère avait choisi la robe la plus affreuse parmi les robes de soirée proposées. Elle était bleu-vert avec des sortes de… ruches. Et des paillettes dessinant une sirène. Je ne porterai jamais ça. C'est déjà assez humiliant de sortir de la cabine d'essayage avec.

 

Ravalant sa fierté, elle sortit affronter les critiques.

 

Sari sourit et fit un signe d'approbation. " Mira que linda te ves. Très jolie. "

 

Leigh avait un air profondément dégoûté et continuait de secouer la tête en prononçant silencieusement, " Impossible. "

 

Kris se regarda, puis leva les yeux vers sa mère. " Je ne suis pas sûre pour celle-ci, mami, " commenta-t-elle. " Peut-être quelque chose d'un peu plus… quelconque. "

 

Sari hocha la tête. " Nous allons continuer à chercher. Nous avons toute l'après-midi pour te trouver une belle robe de bal. "

 

S'il vous plaît, faites que le monde explose maintenant. Kris retourna dans la cabine pour retirer le cauchemar n°7 et remettre des habits normaux. Je déteste le shopping. Je déteste ça de tout mon cœur. Tous les magasins devraient être détruits.

 

" Où allons-nous ? " demanda Kris, sa voix masquant son désespoir. Elle ne voulait même pas aller au bal de promo de Nathan. C'avait déjà été un enfer d'aller au sien. Je deviens égoïste. Nathan était vraiment ravi de venir à mon bal. Résignée, elle suivit sa mère à un autre étalage de robes de Mlle Rejetée.

 

Sari s'empara d'une robe rouge, mais lorsqu'elle en vit le prix, elle la reposa. " Il n'y a pas d'étalage en soldes ici ? " elle observa le magasin.

 

Kris s'empêcha de soupirer bruyamment. C'était le deuxième problème. Ses parents avaient suffisamment à payer avec son école et son appartement, pour ne pas mentionner leur propre loyer, nourriture et les besoins de Dimitri. Ils ne pouvaient se permettre d'acheter une stupide robe de bal à trois cents dollars.

 

" C'est vraiment dommage que tu aies donné ton ancienne robe, " commenta Sari.

 

Kris se contenta de hocher la tête.

 

Leigh leur montra une robe en velours noir. " Qu'est-ce que vous pensez de celle-ci ? "

 

" Elle est jolie, " dit Kris, se rapprochant pour inspecter le vêtement. Elle était douce. La douceur était un bon point. Et elle était assez sexy. Nathan approuverait sûrement. Elle regarda sa mère.

 

Sari se rapprocha et s'empara de la robe. Elle la tint devant Kris. " Va l'essayer. Nous continuons de chercher. "

 

Kris se retira dans la cabine d'essayage une fois de plus. Elles cherchaient depuis près de trois heures et Kris ne tarderait pas à tomber à la renverse. Il faut que tu m'ailles. Il faut que tu sois jolie. Je veux seulement sortir d'ici.

 

Elle retira ses vêtements et enfila la robe. Kris se regarda dans le miroir. La robe était suffisamment serrée pour révéler ses formes aux bons endroits. Et le décolleté était parfait, suffisant pour que Nathan soit content, mais assez discret pour que Carlos ne fasse pas de crise cardiaque. Elle appréciait également la fente sur le côté, laissant apparaître sa jambe. Heureusement, pas assez pour la faire passer pour une allumeuse. Kris était enfin satisfaite. Elle repoussa une mèche de cheveux derrière ses oreilles et sourit. Espérons qu'elles aiment…

 

Leigh siffla et applaudit à la seconde où elle aperçut Kris. " Voila ce que j'appelle sexy. "

 

Sari fit tourner son doigt, demandant à Kris de se tourner. Satisfaite, elle hocha la tête et sourit. " Parfait. "

 

Soulagée, Kris retourna dans la cabine et se changea. Enfin. On peut rentrer maintenant. Elle remit la robe sur le cintre et rejoignit sa mère et sa colocataire. Elle tendit le vêtement à sa mère et la regarda se diriger vers la caisse.

 

" Nathan ne va pas en revenir, " commenta Leigh avec un sourire. " Tu es magnifique, dedans. "

 

Kris haussa les épaules. " Je suis soulagée que les recherches soient enfin terminées. "

 

Leigh sourit. " Maintenant, il te faut des chaussures. "

 

  • * *

 

Chère Julia,

 

J'ai eut le droit à un aller-retour en Enfer aujourd'hui. Acheter une robe de bal n'est pas drôle. Mais ce n'était même pas le pire. L'achat de la robe donne place à l'achat de chaussures, qui donne place à l'achat du maquillage, qui donne lui-même place à l'achat de sous-vêtements. La raison pour laquelle ma mère a voulu que j'achète de nouveaux sous-vêtements me dépasse. Ce n'est pas comme si Nathan allait les voir. Ou qui que ce soit d'autre, pour ce que ça change.

 

Tout d'abord, oui, je vais aller au bal de promo de Nathan la semaine prochaine. Je n'ai pas hâte d'y être. Je peux le dire puisque j'ai déjà été au mien. Cependant, je me sentirais coupable de ne pas y aller, sachant que Nathan est venu au mien. Mais ça ne veut pas dire que je veille y aller. Ils vont probablement passer la nuit à briser des bouteilles de bières avec leur tête pour rigoler.

 

J'ai hâte.

 

J'ai fini de me plaindre.

 

Parmi les sujets peu intéressants, je dois admettre que j'ai mis un moment à m'habituer à l'idée que William (mon demi-frère) soit gay. Je n'étais pas déçue de lui, ou honteuse, ou quoi que ce soit. J'imagine que c'était surtout dû au choc. William m'est toujours apparu comme un homme à hommes. Hehe. Je n'étais pas si loin. ;)

 

C'était également dû au fait que je n'avais jamais rencontré d'homosexuel jusqu'ici. Je sais, ça parait bizarre, sachant que je vis à New York. Ce que je veux dire, c'est que j'ai déjà vu des homos. Mais je n'avais jamais eu d'ami gay. Et voir William faire son coming out m'a vraiment étonnée. Je suis allée le voir, et ai rencontré Mark. Ils sont vraiment mignons tous les deux. Et malgré la réaction de notre famille, il a l'air heureux.

 

Oh, j'allais oublier. Je suis Porto Ricaine. Bon, à moitié Porto Ricaine en fait. Ma mère est née là-bas mais a déménagé à New York quand elle avait quatre ans. Mon père (biologique) est italien, mais il a grandi en Amérique. Il ne parle pas vraiment italien, et moi non plus, malheureusement. Mais je parle couramment l'espagnol, bien que l'anglais reste ma langue principale. Ma mère a fait en sorte que j'apprenne cette langue. Par contre, elle n'a pas insisté avec Dimitri, mon frère. Il comprend la langue, mais il n'aime pas la parler aussi souvent.

 

Et voilà, je recommence. D'habitude, je ne parle pas autant. Je vais finir par croire que c'est de ta faute, en quelque sorte. :)

 

Mon peintre préféré est Salvador Dali. Tu en as déjà entendu parler ? Je le trouve extraordinaire.

 

Ton amie,

Kris.

 

Après avoir envoyé le message, elle tapa " The Indian Serenade " dans un moteur de recherche et appuya sur 'entrée'.

 

Quelques instants plus tard, elle trouva le poème.

 

 

I arise from dreams of thee

In the first sweet sleep of night,

When the winds are breathing low,

And the stars are shining bright

I arise from dreams of thee,

And a spirit in my feet

Hath led me--who knows how?

To thy chamber window, Sweet!

 

The wandering airs they faint

On the dark, the silent stream--

The champak odors fail

Like sweet thoughts in a dream;

The nightingale's complaint,

It dies upon her heart;

As I must on thine,

Oh, beloved as thou art!

 

O lift me from the grass!

1 die! I faint! I fail!

Let thy love in kisses rain

On my lips and eyelids pale.

My cheek is cold and white, alas!

My heart beats loud and fast;--

Oh! press it to thine own again,

Where it will break at last.

 

Kris sourit aux mots. C'est tellement beau. Elle se rappela soudain de quelque chose et ouvrit un nouveau message. Elle l'adressa à Julia.

 

Tu ne m'as pas dit ce que tu recherches chez une femme. :)

 

Elle envoya le message, et éteignit l'ordinateur. I arise from dreams of thee … Elle sourit à cette pensée.

 

 

 

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